B. LES GRANDES LIGNES DU PORTEFEUILLE DE L'AFD
Les principales interventions de l'AFD en Colombie portent sur :
- les secteurs de la ville durable : en cette matière, les interventions de l'AFD prennent principalement la forme de financements non-souverains (cf. infra ) ;
- la décentralisation : l'AFD a accordé, dès 2009, un prêt budgétaire d'appui à la politique de décentralisation de la Colombie (140 millions de dollars). Il s'est accompagné d'une coopération technique pour la mise en place de contrats de plan avec l'École nationale d'administration (ENA) et la Délégation interministérielle à l'aménagement du territoire et à l'attractivité régionale (DATAR) 4 ( * ) ;
- la gestion des ressources en eau : l'AFD a par exemple octroyé en 2011 un prêt de 100 millions de dollars à l'État colombien pour appuyer son « plan hydrique 2014 », qui visait à améliorer la qualité et la quantité de la ressource en eau. Ce prêt s'est accompagné d'une coopération technique, sur fonds européens ;
- la protection sociale : en 2013 l'AFD a accordé un prêt important (400 millions de dollars) pour financer la réforme de la protection sociale menée par l'État. Il s'accompagne d'un programme de coopération technique permettant de valoriser l'expertise française sur ce sujet (contrôle et régulation des médicaments, panier de soins remboursable, inspection, échanges entre donneurs d'ordre colombiens et entreprises françaises, etc.) ;
- le climat et le développement des territoires ruraux : en 2015, - c'est-à-dire l'année de la COP 21 à Paris - l'AFD a octroyé un premier prêt (300 millions de dollars) à l'État colombien en appui à sa politique de lutte contre le changement climatique et au développement des territoires ruraux . D'un point de vue symbolique, ce prêt permettait à la France de valoriser le volontarisme colombien sur cette politique et ses efforts en matière de diplomatique climatique. Un deuxième prêt a été accordé en novembre 2016.
Les interventions en matière de développement rural revêtent une importance particulière dans le cadre du processus de paix, dans la mesure où ces zones étaient souvent contrôlées par la guérilla des FARC . Ainsi, 88 % des municipalités les plus touchées par le conflit se trouvent en milieu rural.
À la suite de la ratification par le Congrès des accords de paix en Colombie, la France appuie ce processus à travers :
- le nouveau prêt de développement rural évoqué ci-dessus ;
- une nouvelle ligne de crédit à la banque de développement local Findeter (cf. infra ), pour accompagner le renforcement des infrastructures publiques dans les villes et zones « libérées » ;
- une contribution de trois millions d'euros au « Trust Fund de l'Union européenne pour la Paix en Colombie » ;
- des opérations d'assistance technique pour maximiser l'impact de ces opérations de financement et favoriser l'échange d'expériences entre la Colombie et la France.
Le processus de paix en Colombie Débutées à l'automne 2012, les discussions entre l'État colombien, sous l'égide du Président Juan Manuel Santos, et les forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) ont permis d'aboutir à un accord en août 2016, afin de mettre fin à un conflit qui, depuis les années 1960, a fait 260 000 morts, plus de 60 000 disparus et 7,1 millions de déplacés. L'accord portait notamment sur un cessez-le feu, le désarmement des FARC, la lutte contre les organisations criminelles et une réforme rurale. Cet accord est rejeté par referendum le 2 octobre 2016, à 50,21 % des voix. Un nouvel accord est signé et ratifié par le congrès en novembre 2016. Le 27 juin dernier, a été célébrée la fin du processus de désarmement des FARC. |
Les retombées pour les entreprises françaises sont importantes, notamment dans le domaine des transports : par exemple, Translohr a obtenu la fourniture des rames de tramway de Medellín (42 millions d'euros) ; Alstom a remporté le marché de la fourniture électrique de ces lignes (10 millions d'euros) ; enfin, Pomagalski a fourni et installé le métro-câble de Medellín (28 millions d'euros). On observe également une présence française importante dans le domaine de la santé, facilitée par le prêt « protection sociale » accordé par l'AFD.
* 4 Depuis 2014 la DATAR a été remplacée par le Commissariat général à l'égalité des territoires (CGET).