H. ASSUREZ UN ACCÈS LIBRE ET SÛR PAR LE CORRIDOR DE LATCHINE

1. Intervention de M. Bertrand Bouyx, au nom du groupe ADLE

Merci, Monsieur le Président.

Chers collègues,

Ce débat est très important. Nous ne le dirons jamais assez, le corridor de Latchine est une ligne de vie pour la population du Haut-Karabakh. Cette voie reliant le territoire à l'Arménie permet l'accès et les approvisionnements du Haut-Karabakh.

Conformément à la déclaration trilatérale du 9 novembre 2020, la République d'Azerbaïdjan s'est engagée à garantir la sécurité des déplacements des personnes, des véhicules et des marchandises le long du corridor de Latchine, dans les deux directions.

La Cour internationale de justice a rappelé l'Azerbaïdjan à ses obligations en termes clairs dans sa décision du 22 février dernier : « La République d'Azerbaïdjan doit, [...] conformément aux obligations qui lui incombent au titre de la Convention internationale sur l'élimination de toutes les formes de discrimination raciale, prendre toutes les mesures dont elle dispose afin d'assurer la circulation sans entrave des personnes, des véhicules et des marchandises le long du corridor de Latchine dans les deux sens ». Notre institution fondée sur la démocratie et l'État de droit ne peut que soutenir cette formulation et demander instamment sa mise en oeuvre sans condition. Il faut mettre fin au blocage illégal du corridor. C'est un préalable.

Pour autant, nous sommes conscients qu'au-delà de la question humaine et même humanitaire, il s'agit d'abord et avant tout d'une question politique à régler.

Notre groupe ADLE soutient toutes les initiatives qui vont vers un règlement d'un conflit qui n'a que trop duré. En marge du Sommet de la Communauté politique européenne à Chisinau le 1er juin dernier et à l'initiative de la France, le Premier ministre arménien Nikol Pachinian et le Président azerbaïdjanais Ilham Aliyev se sont réunis autour du Président de la République française Emmanuel Macron, du Chancelier allemand Olaf Scholz et du Président du Conseil européen, Charles Michel. Une nouvelle réunion aura lieu à Bruxelles le 21 juillet. Notre partenaire américain déploie aussi des efforts de médiation. Nous devons nous coordonner étroitement. Il me semble que nous avançons. Le Premier ministre Nikol Pachinian a eu effectivement, récemment, une expression d'apaisement : nous espérons que cette main tendue sera saisie à Bakou.

Le groupe ADLE met également en garde contre le jeu trouble de la Russie dans la zone ; la Russie qui s'est posée comme médiateur traditionnel entre l'Arménie et l'Azerbaïdjan mais dont on connaît désormais la méthode qui consiste à maintenir les conflits ouverts pour saisir, le moment venu, des opportunités de gains territoriales.

C'est la raison pour laquelle il faut faire de ce conflit une urgence. La liberté doit être garantie à tous, population azerbaïdjanaise mais également arménienne, quel que soit son lieu de résidence.

J'appelle donc les pays de notre continent à un engagement fort pour régler ce conflit.

Je vous remercie.

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