D. UN PREMIER BILAN GLOBALEMENT TRÈS POSITIF : UN EFFET « TRANSFORMATEUR » POUR LES ÉTABLISSEMENTS CONCERNÉS

« L'initiative des universités européennes donne aux établissements, à leurs personnels et à leurs étudiants un nouvel horizon et la possibilité d'écrire une page inédite en Europe »

« Les alliances européennes sont bien plus que des projets européens traditionnels et l'on sent qu'elles contribuent à transformer progressivement l'espace européen de l'enseignement supérieur européen...et français ! »

Source : extraits des réponses au questionnaire adressé par les rapporteurs aux établissements français, membres des alliances.

Alors que l'initiative des alliances d'universités européennes se trouve actuellement dans sa seconde phase de mise en oeuvre, le premier bilan qui peut être fait s'avère globalement très positif- sur le fondement principalement des retours des établissements d'enseignement supérieur français, membres d'une alliance, que les rapporteurs ont auditionnés et/ou sollicités via des questionnaires écrits.

En outre, les auditions menées par les rapporteurs auprès d'acteurs d'autres États membres (Espagne, Allemagne, Finlande), ont également permis de voir leur fort enthousiasme et une réelle volonté d'approfondir l'initiative des alliances. Néanmoins, comme indiqué précédemment, des disparités - notamment sur le plan du soutien financier - existent au sein de l'Union. Plus que sur l'initiative des universités européennes, qui semble faire largement consensus, c'est la question du diplôme européen qui fait débat et suscite des divisions plus marquées entre États membres. Les pays scandinaves craignent notamment une remise en cause de leurs spécificités éducatives nationales.

L'initiative des universités européennes semble ainsi emporter l'adhésion de la quasi-totalité des acteurs de l'enseignement supérieur européen, avec des stratégies d'intégration distinctes comme indiqué précédemment.

La France, à l'initiative de la création des alliances, joue un rôle moteur dans leur développement, ce que les rapporteurs ne peuvent que saluer. La plupart des universités françaises font déjà partie d'une alliance, et pour celles qui n'en font pas partie, elles cherchent à en intégrer une ou à en créer une nouvelle. Il est à noter que le fort soutien financier national est un facteur prépondérant dans cette implication des établissements français.

Il ressort des travaux des rapporteurs que ces alliances d'universités européennes constituent une véritable opportunité pour renforcer la coopération internationale de l'ensemble des établissements participants, alors que l'espace de l'enseignement supérieur et de la recherche est aujourd'hui particulièrement fragmenté.

Si ce premier bilan positif peut être fait, il ne faut pas oublier que certaines alliances n'ont vu le jour que récemment, et que des évaluations complémentaires devront être menées. Par ailleurs, la capacité de transformation qui accompagne les alliances suppose un fort engagement et une forte volonté de leur gouvernance, au moins pour amorcer le développement de l'alliance.

Ces observations faites, les premiers résultats et indicateurs restent très encourageants. L'initiative des alliances européennes a, semble-t-il, donné un nouvel élan au processus de Bologne, qui semblait patiner depuis plusieurs années, en encourageant les établissements à développer des programmes, coopérations, et mobilités communes.

Retours d'expérience des établissements français, membres des alliances

Cette initiative constitue un « levier de modernisation et d'européanisation de l'enseignement supérieur et de la recherche à plusieurs niveaux, notamment où le processus de Bologne stagne ».

« Aujourd'hui l'alliance constitue un axe majeur de notre internationalisation, sur le plan européen mais également en renforcement de notre rayonnement et attractivité internationale ». Notre alliance est « un projet structurant qui participe à la transformation et à l'internationalisation de l'université ».

« Les alliances européennes fournissent indéniablement un cadre unique de coopération internationale de confiance et de long terme à toutes nos communautés universitaires. Son cadre est suffisamment large pour permettre de couvrir des initiatives en lien avec toutes les missions de nos universités ».

« Grâce à l'initiative universités européennes, les universités s'emparent de sujets (diplôme européen et entité légale) et, collectivement, cherchent des solutions pour lever les barrières règlementaires et techniques ».

Source : extraits des réponses au questionnaire adressé par les rapporteurs aux établissements français, membres des alliances.

1. Les alliances, un outil unique d'internationalisation et d'européanisation des établissements

Paroles des établissements français...

« Ce dispositif constitue un formidable outil de transformation et d'internationalisation de notre université ».

« Les universités européennes ont, en seulement 4 années d'existence, initié un élan que nous estimons considérable avec des effets transformants dans les domaines de la formation, de la recherche, de l'innovation et du développement régional ».

« Nous constatons la naissance d'une communauté universitaire européenne avec un début d'identité, nourrie par des sous-communautés de pratiques qui se créent souvent spontanément (par exemple un réseau de bibliothécaires universitaires, un autre rassemblant les directions de l'innovation, etc.). Clairement, les alliances européennes sont bien plus que des projets européens traditionnels et l'on sent qu'elles contribuent à transformer progressivement l'espace européen de l'enseignement supérieur européen...et français ! »

Source : extraits des réponses au questionnaire adressé par les rapporteurs aux établissements français, membres des alliances.

« Effet transformateur », « vertu transformatrice » ... ce qualificatif n'a eu de cesse de revenir dans les auditions et échanges qu'ont eus les rapporteurs avec les différents acteurs rencontrés. De même, le terme de « confiance » est beaucoup ressorti, puisqu'il est au coeur de ces nouvelles coopérations ; la participation à une alliance « crée un cercle d'universités partenaires stratégiques avec lesquelles une relation stable de confiance s'est établie », indique ainsi une université interrogée. Cette relation privilégiée inter-établissements constitue une base de travail, si ce n'est un levier, pour la transformation interne des universités et joue un rôle de multiplicateur d'opportunités.

a) Un engouement pour une initiative qui provoque un changement d'échelle...

Les alliances suscitent un engouement particulier au sein des établissements car elles constituent un outil permettant aux acteurs de l'enseignement supérieur français et européen de travailler conjointement. Cet engouement s'explique également par le fait que ces nouvelles possibilités de coopération permettent d'aller au-delà du cloisonnement traditionnel des établissements d'enseignement supérieur, que certains regrettaient.

La vertu transformatrice de ces alliances pour les établissements est indéniable : elles permettent de penser de manière collective et structurée les enjeux auxquels font face les établissements par une approche globale incluant le développement international, la formation, la recherche et l'innovation ou encore l'employabilité.

Le rôle moteur des établissements français dans l'initiative des alliances est à souligner. Un ou plusieurs établissements français sont présents dans 55 des 64 alliances constituées : il s'agit de la seconde plus forte présence nationale derrière l'Allemagne. Cette présence française forte contraste et compense ainsi la présence historiquement faible de nos établissements dans les réseaux européens traditionnels de l'enseignement supérieur.

Ainsi, une université interrogée « constate une relation plus directe entre les alliances et la Commission européenne avec un retour sur les actions qui devrait influencer les politiques européennes. Cette relation directe (formalisée via les réseaux des alliances FOREU) s'introduit là où jusqu'à présent des associations d'universités, réseaux d'influence opéraient (par exemple The Guild, COIMBRA, LEUR, S Group etc.) ».

Les alliances ont ainsi permis un changement d'échelle pour les établissements participants en termes de mobilité, d'offre de formations, de coopérations, etc. Il est à noter que les alliances permettent un gain de visibilité indéniable, notamment pour les établissements de taille moyenne, qui peuvent ainsi développer une vraie politique internationale alors que « pendant de longues années, ceux-ci multipliaient les accords-cadres qui restaient des accords très généraux et sans contenu ou conséquences précis », comme indiqué par un de ces établissements concernés. Ces alliances ont permis aux établissements de plus petite taille de s'impliquer dans des projets de coopération plus ambitieux et d'expérimenter de nouvelles façons de concevoir leurs enseignements. La Rochelle Université, jeune université créée dans le cadre du plan Université 2000, indique ainsi que « l'alliance européenne EU-CONEXUS représente l'opportunité de créer une université européenne au potentiel intellectuel quasi équivalent en nombre d'ETP à celui d'un I-DEX38(*) », tout en disposant d'un avantage concurrentiel lié aux choix de spécialisation scientifique portés par l'alliance.

b) ...permettant une mutualisation des ressources et un échange de bonnes pratiques salutaires

Les alliances contribuent ainsi à créer des économies d'échelle, en permettant aux établissements d'utiliser des infrastructures communes, et à favoriser leurs partages d'expériences.

La participation à une alliance permet, en effet, la mutualisation des ressources entre les universités membres, en termes d'infrastructures de recherche et de formation doctorales notamment, mais plus largement de formations et d'enseignements. Si les gains économiques sont difficiles à chiffrer, la diversité des offres éducatives au sein d'une même alliance constitue un gain indéniable pour tous ses membres. Autrement dit, lorsqu'une université ressent le besoin d'un enseignement dans un secteur particulier, elle peut d'abord vérifier si une autre université de l'alliance ne propose pas déjà un enseignement du même type. Cela permet une économie en termes de recrutement d'un nouvel enseignant ou de temps requis pour mettre en place un nouvel enseignement. Les établissements membres d'une alliance profitent ainsi des offres de formation d'ores-et-déjà en place chez leurs partenaires, élargissant leur offre de formation. Concrètement, l'absence de master en « automotive engineering » à l'INP Grenoble est compensée par l'existence d'un tel cursus au sein de ses partenaires italiens, suédois, espagnols et polonais de l'alliance Unite !.

Certaines alliances ont également développé des réseaux de bibliothèques communs.

Retour d'expérience des établissements français, membre des alliances

Au sein de l'alliance UNITA s'est ainsi créé un cadre commun permettant aux enseignants-chercheurs et techniciens d'accéder aux équipements de recherche disponibles dans les autres universités de l'Alliance.

Les universités participantes à une alliance mettent entre autres en commun des outils informatiques, à l'instar du Metacampus au sein de l'alliance Unite !, qui permet à un membre d'une université partenaire (étudiant ou personnel permanent) de se connecter à des services proposés par une autre université, comme par exemple les documents de cours.

Au sein de l'alliance CHARM-EU, « un des moyens mis en place au niveau de la gouvernance pour une coopération efficace est la création de « bureaux conjoints virtuels ». Ils consistent en des équipes comprenant un membre par Université : chacun reste employé par son institution, mais ils travaillent tous conjointement à des activités de l'alliance avec des responsabilités partagées, comme s'ils étaient situés dans le même bureau. Le premier à avoir été mis en place est le Joint Virtual Administrative Office, qui gère tous les aspects administratifs du master conjoint (admissions, inscriptions, mobilité, plannings, services aux étudiants, etc.). ».

Source : extraits des réponses au questionnaire adressé par les rapporteurs aux établissements français, membres des alliances.

La participation à une alliance permet aussi de réinterroger les pratiques des établissements, et favorise un environnement d'apprentissage mutuel. Une université membre d'alliance explique ainsi que « la collaboration intra-alliance est une source d'inspiration continue pour les transformations conduites au sein même de l'établissement ». Ainsi l'Université de Toulouse Capitole, estime, par exemple, qu'à l'instar des universités partenaires, il pourrait être offert aux étudiants plus de flexibilité et de liberté pour compléter leur plan d'études en incluant des options de cours mineurs et/ou des activités complémentaires reconnues.

L'adoption des bonnes pratiques d'autres membres se transforme ainsi en un cercle vertueux d'amélioration continue (cf. encadré infra). Une autre témoigne que « la nature et les projets des alliances sont extrêmement divers et les alliances tendent à partager leurs bonnes pratiques plutôt que de s'inscrire dans une dynamique de concurrence ». Ainsi l'Université de Nantes, membre d'EUniWell, indique que « la quasi-totalité des groupes de travail EUniWell ont mené des études comparatives des dispositifs existants dans chacune des universités de l'alliance, ceci afin de croiser les éléments de politiques institutionnelles et de définir des objectifs communs partagés pour la mise en oeuvre de l'initiative EUniWell ».

Exemples d'échange de bonnes pratiques entre établissements au sein d'une alliance

Parmi les échanges de bonnes pratiques, on peut citer :

- l'exportation au sein de l'alliance EDUC du modèle français des césures d'étude, dorénavant repris dans la phase actuelle de déploiement de l'alliance ;

le partage de méthodologie dans les démarches HR4SR (Human Ressources Strategy for Researchers) ont permis, au sein de l'alliance EDUC notamment, à d'autres établissements d'être labelisés « HR Excellence in Research » dans des « délais records » ;

l'approche proposée par l'Université de Cologne dans la définition de son plan d'action stratégique en impliquant les étudiants à tous les stades de la politique mise en place à l'Université est une source d'inspiration pour les activités d'EUniWell ;

- la comparaison entre établissements des projets européens financés et des services de soutien au montage des projets a conduit une université française à resserrer ses liens avec les représentants de sa région à Bruxelles ainsi qu'à mettre en place un nouveau service, interne au Pôle recherche, d'accompagnement au montage des projets de recherche (Université de Bourgogne) ;

le développement des actions de mobilités se basant sur une plateforme existante, en l'occurrence celle préalablement développée et utilisée par la Heinrich Heine Université de Düsseldorf (Université de Toulouse) ;

le développement des relations entre chercheurs et entreprises en s'appuyant sur le Centre de technologie spatiale mis en place par l'Université des sciences et des technologies AGH de Cracovie (Université de Toulouse) ;

la mise en place d'une cellule Europe au sein de la direction de la recherche et de la valorisation de l'UPEC, après analyse comparative du fonctionnement des services respectifs des établissements partenaires de leur alliance ;

- l'évolution des pratiques administratives des établissements, notamment dans la gestion des mobilités courtes ou des Blended Intensive Programmes - BIP (Université d'Aix Marseille) ;

les expériences de l'Université de Jönköping et de l'Université de Technologie de Lappeenranta-Lahti sur les offres de micro-crédits, inscrites dans le nouveau plan stratégique de l'Institut Mines-Télécom (IMT) 2023-2027. L'IMT a également bénéficié de l'expérience de ces deux universités sur la question de la formation tout à long de la vie, notamment à destination de publics éloignés de la formation (personnes en situation de handicap, mères célibataire...) ;

l'approche proactive de l'Université de Tilburg en matière d'engagement sociétal ou celle de Bergen en matière de gestion des carrières et de l'insertion professionnelle des étudiants pourraient également être des sources d'inspiration (Université de Toulouse Capitole).

Ce partage de bonnes pratiques se fait également dans le cadre de groupes de discussion, comme le forum des alliances européennes (FOREU) et ses groupes FOREU1 et FOREU2 (groupements informels des alliances de 1ère et de 2nde génération), dans lesquels les établissements échangent et collaborent.

c) Une internationalisation qui concerne toute la communauté universitaire : étudiants, enseignants et personnel administratif

Parole des établissements français...

« L'entrée dans l'alliance européenne a constitué un projet qui a fédéré toute notre communauté universitaire (enseignants-chercheurs, doctorants, étudiants, personnel administratif) ».

Source : extraits des réponses au questionnaire adressé par les rapporteurs aux établissements français, membres des alliances.

L'internationalisation permise par les alliances d'universités européennes a ainsi des retombées majeures pour toute la communauté universitaire, et notamment pour les personnels enseignants et administratifs, qui disposent grâce à elles d'une offre élargie pour développer leurs compétences professionnelles, linguistiques et culturelles.

Une université explique ainsi un des aspects novateurs de l'initiative : « la mise en place d'un accord de mobilité interinstitutionnel multipartite. Cet accord permet d'organiser la mobilité entre tous les membres de l'alliance, pour les étudiants, les enseignants-chercheurs et le personnel administratif ».

(1) Nouvelles opportunités pour les personnels académiques (mobilité, innovation pédagogique, partages de compétence, constitution de réseaux ...)

Les alliances d'universités ouvrent, pour les personnels académiques, des opportunités en termes de partage de compétences, d'innovation pédagogique, de création de modules communs, de mobilité et de réseau avec la société civile et les entreprises à l'international.

L'Université de Haute-Alsace, membre de l'alliance EPICUR, note ainsi une augmentation importante de la mobilité des personnels (+ 400% en 6 ans sur les mobilités Erasmus+ « formation et enseignement »).

Retour d'expérience des établissements français, membre des alliances

« Nous encourageons le rapprochement entre responsables de formations pour ouvrir des fenêtres de mobilité, formant ainsi un modèle flexible de programmes joints. Les enseignants sont soutenus et accompagnés par des ingénieurs pédagogiques dédiés à EDUC. Ainsi, l'alliance a fait naître plus de 350 nouvelles collaborations entre enseignants, certaines se soldant par des accords de coopération entre facultés. »

« Un programme de chaires académiques Circle U. a été lancé. Ces chaires ont été recrutées parmi le personnel permanent et consacrent 20 % de leur temps de travail au développement de Circle U. En outre, les personnels académiques Circle U. bénéficient d'opportunités supplémentaires de mise en réseau, de séminaires et de conférences. Circle U. a également développé un annuaire académique pour favoriser les collaborations entre les chercheurs et les professeurs intéressés par un travail collaboratif ou simplement désireux de montrer leur appartenance à l'alliance, avec leurs domaines d'expertise et leurs coordonnées. »

Source : extraits des réponses au questionnaire adressé par les rapporteurs aux établissements français, membres des alliances.

(2) Nouvelles possibilités pour les personnels administratifs également (mobilité, formation, partage de bonnes pratiques...)

Les alliances offrent également des possibilités nouvelles, en termes de mobilité, partage de bonnes pratiques, formations et valorisation des compétences, pour les personnels administratifs des universités.

De nombreuses universités ont mentionné la pertinence et la richesse des staff weeks, organisées dans le cadre des alliances. Ces semaines européennes de formation collectives sont organisées conjointement par les universités partenaires et sont destinées aux membres du personnel administratif, afin qu'ils développent des compétences professionnelles, alimentent leur réseau et s'enrichissent sur le plan culturel. Les thématiques variées de ces initiatives participent à sa réussite (semaine intensive de pratique de la langue anglaise, transfert de technologie, relations internationales, gestion de projet...).

Le job shadowing permet également aux personnels administratifs des universités de réaliser une mobilité physique individuelle de 2 à 5 jours dans une université partenaire afin de partager, d'observer et d'échanger des pratiques avec un ou des homologues. En parallèle, les mobilités virtuelles sont également encouragées par l'e-tandem linguistique, programme d'échange linguistique en ligne entre des personnels d'établissements partenaires, ou le mentoring programme, tutorat en ligne entre deux personnels administratifs travaillant dans le même domaine, mis en place dans certains établissements.

Ainsi, l'université de Reims Champagne-Ardenne, note qu'en seulement 6 mois de participation à l'alliance INVEST, « la forte incitation à la mobilité des personnels a été entendue, puisque le nombre de candidatures pour effectuer une mobilité Erasmus + de formation (administrative) a plus que doublé (de 5 en 2022/2023 à 12 en en 2023/2024), dont 30 % aura lieu dans un partenaire d'INVEST en 2024 ». La mobilité administrative entrante a également augmenté avec l'accueil de 3 collaborateurs d'INVEST depuis la rentrée 2023. De même, l'Université Paris 8 indique que plus de 1000 mobilités des personnels académiques et administratives ont eu lieu dont plus de 300 physiques, entièrement financées par le programme d'échanges de personnel de ERUA.

L'internationalisation des universités dans le cadre de l'alliance offre ainsi de nouvelles perspectives de développement aux personnels des établissements, rend ces établissements plus attractifs en termes de recrutement et peut conduire à de nouvelles embauches. L'Université de Lille note ainsi que la participation à son alliance a permis la mise en place de formations transdisciplinaires en lien avec les thématiques du projet, ce qui a conduit l'université à nommer un chargé de mission pour la mise en place de ces programmes. La participation à l'alliance a permis notamment à l'Inalco de recruter des profils seniors et qualitatifs, en raison des salaires associés aux projets européens, souvent supérieurs aux salaires habituellement proposés par l'université qui ne suffisent pas à attirer de tels profils. L'Université Jean Monnet de Saint-Etienne a, quant à elle, mis en place un nouveau service au sein de la Direction des relations internationales dédié exclusivement à l'alliance T4EU, composé de 5 personnes à plein temps.

Les profils des personnels administratifs ont également tendance à s'internationaliser, au regard des enjeux des missions qui leurs sont dévolues dans le cadre des alliances. Cette européanisation est symbolisée, par exemple, par la création d'un poste de Vice-Président dédié à l'alliance au sein de l'université Toulouse Capitole et de la présence de 4 Présidents ou Vice-Présidents de partenaires au Conseil d'Administration de l'université.

2. Des effets indéniables sur le plan pédagogique pour les étudiants : une croissance et une diversification de l'offre de formation et des mobilités

L'initiative des alliances européennes a montré des effets importants sur le plan de la formation, pas uniquement en matière de mobilité, en permettant une diversification et une augmentation de l'offre de formation.

a) Accroissement de l'offre commune de formation à dimension internationale (cours conjoints/mutualisés, diplômes conjoints...)

L'initiative des alliances d'universités européennes a contribué à augmenter considérablement l'offre commune de formation à dimension internationale. En pratique, les cours mutualisés (« shared courses ») permettent aux étudiants d'accéder à un contenu partagé entre plusieurs universités, tandis que les cours conjoints (« joint courses ») impliquent une co-construction et une co-diplomation entre établissements partenaires. Ce modèle est vu comme une avancée majeure mais nécessite une harmonisation accrue des processus d'accréditation au niveau européen.

En pratique, les données préliminaires sur le suivi de l'initiative des universités européennes, collectées à l'automne 2023, montrent que les alliances des universités européennes ont créé près de 160 programmes conjoints depuis le début de l'initiative.39(*)

Les regroupements thématiques, géographiques ou historiques d'établissements, à la faveur des alliances, ont conduit logiquement au développement de programmes conjoints. En dépit des difficultés d'ordre réglementaire rencontrées par les établissements - qui seront examinées en deuxième partie de ce rapport -, ces derniers font preuve d'inventivité pour contourner ces obstacles légaux afin d'établir des dispositifs fonctionnels. Ainsi, le diplôme universitaire (DU) dédié à l'entrepreneuriat et à l'intrapreneuriat proposé à Sorbonne Université depuis plusieurs années a été réinventé en y incluant les universités de l'alliance 4EU+ dans l'objectif de regrouper les étudiants européens. La phase pilote a connu un franc succès en 2022-2023, et une seconde édition de ce programme est en cours, incluant des partenaires socio-économiques au bénéfice d'une cohorte d'étudiants des universités 4EU+. L'alliance UPEC a, quant à elle, développé un diplôme de Master conjoint sur « la société numérique et la citoyenneté globale », et l'alliance Unite!, dont fait partie Grenoble INP, a mis en place un Master conjoint « Communication and Data Science ». De même, l'alliance EC2U a développé trois Masters conjoints « Bien-être tout au long de la vie et Bien-être tout au long de la vie et vieillissement en bonne santé », « Langues, cultures et sociétés européennes en contact », et « Villes et communautés durables et communautés durables ». L'Université de Bretagne Occidentale ouvrira à la rentrée 2025 un programme de master conjoint qu'elle coordonnera.

Il convient également d'évoquer le Master Erasmus Mundus conjoint en biotechnologies marines lancé en 2022 par La Rochelle Université et 6 partenaires d'EU-Connexus, ou encore le Master conjoint développé par l'Université de Montpellier et ses partenaires de CHARM-EU (cf. encadré infra). Ces deux Masters conjoints permettent aux étudiants d'obtenir un diplôme conjoint.

« L'alliance CHARM-EU a choisi d'expérimenter plusieurs aspects de l'Université européenne (gouvernance, services communs, inscriptions, répartition financière, formation des enseignants, mobilité des personnels, enseignants et étudiants, accréditation, diplomation, ...) en mettant en place un master conjoint, international, interdisciplinaire et basé sur l'apprentissage par projet : « Défis globaux pour le développement durable » (troisième promotion en septembre 2023). Ce master a été co-créé de novo par des équipes interdisciplinaires internationales. Il se déroule de manière synchrone dans les 5 Universités, utilise des salles de cours hybrides connectées et évalue les étudiants par une approche d'évaluation programmatique. Ce master est l'une des réalisations principales de l'alliance CHARM-EU et un sujet d'expérimentation avec un enseignement transdisciplinaire, centré sur l'étudiant, reposant sur la résolution de défis authentiques proposés par la société civile, les entreprises, les chercheurs. L'investissement et la coopération des équipes internationales ont permis d'aboutir à un master conçu et accrédité en moins de deux ans ».

Le renforcement des liens avec des établissements étrangers conduit également les établissements français à renforcer leur offre de formation en langues et développer le multilinguisme par le lancement de cours linguistiques, de tandems linguistiques en ligne proposés aux étudiants, de programmes de stages pour les assistants de langue ou plus globalement par l'élaboration d'une politique linguistique des alliances.

b) Développement de formations innovantes, notamment à distance

Les alliances d'universités européennes ont permis aux établissements participants de diversifier et d'accroître en volume le catalogue de cours accessibles à leurs étudiants, notamment par l'essor de formats de cours innovants.

En premier lieu, les classes partagées (ou « shared courses ») permettent aux étudiants de certaines alliances d'assister en ligne à des cours donnés en présentiel dans une université membre. Les étudiants ont alors la possibilité de faire reconnaître des ECTS auprès de leur université en cas de validation du cours.

L'alliance ENGAGE.EU, dont est membre l'université de Toulouse Capitole, dispose ainsi d'une offre de plus de 520 cours en ligne pour ses étudiants dans un catalogue de cours commun et partagé. 45 000 étudiants ont pris part à ceux-ci. L'alliance UNITA (Universités de Pau Pays de l'Adour et Savoie Mont Blanc) a lancé, depuis l'année dernière, de nouveaux cours en ligne autour de la thématique de la citoyenneté européenne, qui ont pu être suivis par plus de 800 étudiants de l'ensemble des établissements participants, et qui ont été préparés par des enseignants de quatre universités membres.

Autre exemple, les étudiants de l'université de Bordeaux et les étudiants du réseau universitaire ENLIGHT conçoivent et développent une campagne média sur un sujet de société à controverse dans le cadre du ENLIGHT Network Language and Intercultural Virtual Exchange. Crédité dans l'offre de formation, il développe des compétences interculturelles, de communication en anglais et de « critical digital literacy » permettant d'apporter une expérience internationale aux étudiants, même ceux peu touchés par l'internationalisation.

D'autre part, des cours conjoints (ou « joint courses ») se développent au sein des alliances40(*). Ces unités d'enseignement sont généralement créées conjointement par au moins 3 établissements partenaires. Ces formations prennent une forme hybride, offrant des opportunités de mobilité aussi bien en présentiel qu'en distanciel. L'alliance EDUC recense ainsi 5 de ces cours conjoints ou « multi-contributeurs » associant de 5 à 30 enseignants-chercheurs dans chacun d'entre eux. En outre, à l'automne 2022, 36 étudiants des 9 universités ENLIGHT ont participé 8 semaines durant aux programmes intensifs interdisciplinaires « Innovative Student Housing » et « Urban Mining ».

L'Université de Bretagne occidentale, a quant à elle, introduit une UE « SEA-EU », totalement en ligne, à quasi toutes les maquettes de L1, sanctionnée par une évaluation, afin que leurs 3000 étudiants commencent leur parcours universitaire avec une sensibilisation aux valeurs européennes et au développement durable.

Des cours innovants testant de nouvelles méthodes pédagogiques sont également organisés, comme au sein de l'alliance Circle U, avec des cours de préparation linguistique en ligne en portugais, arabe, français et allemand, qui ont permis la participation de 48 étudiants issus de six institutions partenaires de Circle U. De même, un « campus virtuel 4EU+ » a été mis en oeuvre au sein de l'alliance, permettant de retrouver l'offre de formation et les cours communs de 4EU+.

L'accroissement de ces formations à distance nécessite une adaptation en matière numérique des établissements

La mise en place de nouveaux dispositifs de mobilité virtuelle et de cours hybrides dans le cadre des alliances nécessite une adaptation profonde des établissements, en termes d'outils numériques :

- Dans le cadre de l'alliance ERUA, l'Université de Paris 8 a renforcé la numérisation de l'établissement, notamment par la construction de services numériques communs et les prémices d'un campus digital. Le développement de ERUA-iD permettra ainsi un accès unique à tous les services numériques de l'alliance pour tous ses membres grâce à l'outil Bloomhub, conçu en tant que plaque tournante des systèmes de gestion de l'apprentissage de ERUA.

- L'université de Montpellier a développé 2 salles d'enseignement hybrides (permettant notamment d'héberger les cours du master conjoint), également prévues dans tous les établissements de l'alliance sur un modèle commun et mis en oeuvre chez tous les partenaires de CHARM-EU. Pour l'enseignement hybride, les outils numériques sont communs et hébergés par l'Université d'Utrecht : principalement Moodle, Microsoft Teams, Scorion (e-portfolio). CHARM-EU travaille également à l'interopérabilité des systèmes d'informations et des outils numériques conjoints propres à l'alliance avec notamment une plateforme qui contient un annuaire et un catalogue de cours et d'opportunités de stages et d'emploi.

- 3 salles de pédagogie active ont été installées dans l'Université de Pau et des Pays de l'Adour. Ces salles facilitent les interconnexions avec les universités partenaires et offrent la possibilité de travailler en mode projet. Afin d'accompagner cette transition numérique, l'université a présenté un projet de partenariat de coopération (ERASMUS+), Connect-UNITA. Ce projet a pour objectif de développer une plateforme collaborative et un cadre méthodologique consacrés à l'innovation dans l'enseignement et l'apprentissage.

Source : Réponses au questionnaire adressé par les rapporteurs aux établissements français, membres des alliances.

Les écoles d'été, organisées par certaines alliances afin de réunir des étudiants de l'ensemble des établissements membres, constituent également une vraie réussite. Dans le cadre de l'alliance EDUC, 10 écoles d'été, en présentiel et hybride, ont déjà été montées et 2 écoles d'été de recherche étaient prévues durant la période printemps-été 2024. 10 écoles d'été ont également vu le jour entre 2022 et 2023 dans le cadre de l'alliance Circle U permettant d'accueillir 354 étudiants, sur les 1705 candidatures reçues. Avec la Unite Research School, qui sera organisée près de Grenoble en Octobre 2024, l'alliance Unite ! portera le nombre d'étudiants concernés par ces écoles d'été et d'hiver et les formations partagées à 200 en 2024.

Les alliances ont également renforcé le recours aux micro-certifications, pratiques pédagogiques innovantes de format court permettant à l'apprenant d'acquérir des compétences spécifiques tout au long de son parcours de formation. Certaines alliances sont particulièrement portées vers ces offres de formation, à l'instar d'ECIU Université. L'ambition affichée par l'alliance est de proposer des unités de formation courtes, interdisciplinaires et transnationales, venant enrichir les programmes de formation diplômante existants de l'intérieur. Depuis janvier 2023, 185 challenges et micro-certifications ont ainsi été proposés aux étudiants des 12 universités, impliquant 139 enseignants. En tout, ce sont plus de 1 300 étudiants qui ont suivi des modules de formation, désormais certifiés par des microcrédits respectant le cahier des charges européen et les normes de sécurité en vigueur.

Les Programmes intensifs hybrides (BIP)

Les BIP (Blended Intensive Programmes, ou programmes intensifs hybrides) correspondent à une nouvelle offre pédagogique développée dans le cadre du programme Erasmus+ et de l'initiative des alliances d'universités européennes. Ces programmes reposent sur le développement de mobilités courtes et hybrides, définis, dans le règlement Erasmus +, comme une « présence physique de courte durée à l'étranger comprise entre 5 jours minimum et 30 jours maximum, complétés par un volume quelconque d'apprentissage virtuel avant ou après la mobilité physique ».

Ces programmes sont conclus dans le cadre de partenariats entre 3 universités minimum, dont une université d'accueil et au moins 2 universités d'envoi. Ils délivrent un nombre limité d'ECTS et sont destinés à un minimum de 15 étudiants en mobilité entrante dans l'université d'accueil.

« Soutenues par le nouveau mécanisme de financement Erasmus+ des Programmes intensifs hybrides (ou BIP), ces nouvelles mobilités se multiplient et rencontrent un véritable succès auprès des étudiants. Elles fonctionnent d'ailleurs souvent comme déclencheur de mobilités d'études plus longues dans le cadre du programme Erasmus+, les étudiants ayant envie de prolonger cette expérience européenne » indique un établissement.

Malgré seulement quatre mois d'activité, l'alliance COLOURS (Université du Mans) a déjà accompli plusieurs actions Erasmus+, dont deux programmes BIP. De même, des étudiants et enseignants chercheurs de l'Université de Tours ont participé à trois programmes hybrides organisés à Bielefeld et Örebro, alors que l'alliance n'est labelisée que depuis 4 mois.

De même au sein de l'Université d'Orléans, les mobilités courtes entrantes et sortantes, dans le cadre notamment de programmes intensifs hybrides, sont très appréciées par les étudiants, avec environ une centaine de mobilités de ce type en 2022-2023. Elles permettent d'impliquer des étudiants qui étaient peu mobiles (étudiants en 2ème année de BUT, étudiants en apprentissage par exemple).

Au sein de l'alliance CIVIS, par exemple, depuis leur lancement, les dépôts de projets BIP n'ont cessé d'augmenter : 92 offres de formation de ce type ont été lancées (9 sont portées par Aix Marseille Université). Ces BIP CIVIS ont attiré un nombre d'étudiants qui a triplé à l'échelle de l'alliance entre les trois premières vagues de candidatures, même sans reconnaissance de crédits assurée de manière automatique : en 2022- 2023 , 70 étudiants ont participé à 24 BIP partenaires CIVIS et 110 étudiants CIVIS ont participé aux 6 BIP organisés par l'Université d'Aix Marseille. 

L'Institut Mines Telecom (Alliance EULiST) a développé une dizaine de « Blended Intensive Programmes » avec l'Université technique de Vienne, l'Université Roi Juan Carlos et l'Université Polytechnique Nationale d'Athènes. L'IMT vient d'organiser un BIP sur l'engagement étudiant du 19 au 24 août 2024, en priorité réservé aux partenaires d'EULiST (30 participants) dans cette logique de partage. 

Source : Réponses au questionnaire adressé par les rapporteurs aux établissements français, membres des alliances.

Selon les rapporteurs, ces formations innovantes doivent être encouragées. Les formats innovants proposés, notamment des mobilités virtuelles, offrent à un plus grand nombre d'étudiants la possibilité d'accéder à une formation internationale de qualité. Ainsi, les étudiants en alternance comme ceux qui, pour des raisons diverses (handicap, précarité), ne peuvent jouir des formes de mobilité étudiante traditionnelle, peuvent vivre une vraie expérience internationale au sein de leur cursus.

c) Augmentation des mobilités

Une des avancées concrètes les plus aisément perceptibles des alliances d'universités européennes reste l'augmentation des mobilités entre établissements partenaires.

Illustration de l'augmentation des mobilités au sein des alliances

En 3 ans d'existence de l'alliance 4EU+, les mobilités étudiantes ont été multipliées par 22 tous types confondus (classiques/physiques, virtuelles, et hybrides). Les mobilités classiques/physiques ont été multipliées par 9 en 2021-1022 en comparaison avec 2019-2020. Au total, plus de 6300 mobilités ont été enregistrées durant les 3 années de la phase pilote dont plus de 2175 mobilités de Sorbonne Université.

L'université de Pau et des Pays de l'Adour a vu son nombre d'étudiants en mobilité sortante passer de 576 à 739 étudiants en 3 ans, constituant aujourd'hui 6 % des inscrits contre 4 % auparavant.

Plus de 1000 mobilités courtes d'étudiants ont eu lieu au sein d'ERUA entre 2020 et 2023, dont plus de 750 physiques et plus de 250 virtuelles dans des formats très variés. (Université Paris 8).

L'École nationale des ponts et chaussées a connu une multiplication par 3 des mobilités sortantes vers les universités de l'alliance, principalement à destination de l'Université Polytechnique de Madrid.

Concernant l'Université de Nantes, c'est principalement au niveau des mobilités étudiantes de courte durée que les flux augmentent de manière importante : Nantes Universités a ainsi accueilli 56 étudiants EUniWell et en a envoyé 92 chez des partenaires de l'alliance ces deux dernières années.

La mise en place d'un programme de mobilités courtes au sein de l'alliance a permis à un grand nombre d'étudiants de l'Université de Bourgogne (environ 1000 mobilités au niveau de l'alliance) de pratiquer cette nouvelle forme de mobilité (souvent 5-7 jours). Un tel dispositif était pratiquement inexistant avant la participation à cette alliance européenne.

L'appartenance de La Rochelle Université à EU-CONEXUS, a permis une augmentation des mobilités étudiantes (0 vers les destinations EU-CONEXUS en 2018-2019 à 81 mobilités physiques et hybrides en fin de première phase et 108 mobilités en 2022-2023). Il est également intéressant de noter que les mobilités vers des destinations européennes hors EU-CONEXUS sont également en hausse malgré une légère diminution pour 2022-2023, ce qui indique que l'essor d'EU-CONEXUS n'est pas un simple report des mobilités existantes. L'essor en 2022-2023 des mobilités entrantes et sortantes s'inscrit notamment dans les activités mises en place au niveau de l'alliance.. De la même façon, on observe une hausse du nombre de mobilités des personnels avec 23 mobilités vers EU-CONEXUS en 2021-2022 malgré une légère baisse en 2022-2023.

Un accord multilatéral Erasmus+ a été signé avec l'ensemble des partenaires de l'Alliance EULIST, en octobre 2023, dans le but d'augmenter les opportunités de mobilité pour les étudiants. À partir de l'année 2024, plus de 50 places seront disponibles dans 9 universités pour la mobilité sortante des étudiants de l'IMT. Pour la mobilité entrante des étudiants de nos partenaires, l'IMT a suggéré d'attribuer environ 20 places à chaque partenaire de l'Alliance. Le premier départ de10 étudiants est prévu pour l'automne 2024.

En 2023, SupBiotech a envoyé quatre étudiants et dix membres du personnel à l'université d'Almeria. De plus, la même année, l'école a envoyé six étudiants à la Haute École de la Province de Liège et quatre étudiants à l'Université agricole d'Islande. En tout, SupBiotech a envoyé en mobilité 18 étudiants et 16 membres du personnel.

Une augmentation considérable de la mobilité a été constatée au sein du campus EC2U, avec près de 3 000 mobilités courtes organisées au cours des trois premières années, ainsi qu'une augmentation de 97 % de la mobilité longue au sein des universités participant à l'alliance.

Source : Réponses au questionnaire adressé par les rapporteurs aux établissements français, membres des alliances.

3. De nouvelles opportunités de coopération scientifique malgré la faiblesse du volet recherche de l'initiative des alliances

Les alliances offrent également des opportunités plurielles aux chercheurs des établissements partenaires, et contribuent à développer le potentiel scientifique des établissements. L'initiative permet ainsi l'identification d'opportunités de financement, la valorisation de l'innovation locale sur un périmètre international, l'initiation de projets internationaux interdisciplinaires, le partage de plateformes technologiques ou encore l'ouverture de nouvelles thématiques transdisciplinaires.

En termes de recherche et de consolidation de nouveaux réseaux de chercheurs à l'échelle européenne, les alliances ont permis entre autres le lancement de plateformes de publications et de communautés de recherche visant à faciliter les échanges et les collaborations.

L'appartenance à une université européenne facilite en outre grandement l'obtention d'autres financements nationaux ou européens qui reposent sur la constitution de réseaux. Il est, en effet, beaucoup plus facile de répondre à des appels à projet avec succès avec des partenaires de confiance. Grâce à la contribution de l'agence nationale allemande, par exemple, des doctorants ont pu réaliser plusieurs séjours de recherche d'une durée de trois mois au sein de l'alliance Circle U. Au sein de l'alliance EELISA, une équipe s'est par ailleurs formée pour renforcer la compétitivité des établissements sur une diversité d'appels à projets européens, et in fine lever davantage de fonds. L'École nationale des ponts et chaussées a ainsi élaboré, avec une partie des membres de l'alliance, le dossier pour répondre à l'appel à projet concernant les programmes Widera et Digital Europe (patrimoine culturel relatif aux ouvrages d'art d'une part, formations continues sur les mobilités autonomes d'autre part).

Plus globalement, les alliances renforcent le réseau européen de la recherche et bénéficient aux carrières des jeunes chercheurs, éligibles aux financements européens. L'Université de Pau et des Pays de l'Adour et l'Université Savoie Mont Blanc ont pu initier le financement de bourses de co-tutelles de thèse au sein de l'alliance. L'ensemble des universités UNITA ont rejoint cette initiative, afin d'atteindre le nombre de 52 thèses en co-tutelles financées au sein d'universités UNITA. En 2023, avec l'obtention d'un financement de plus de 4 millions d'euros dans le cadre du programme COFUND Marie Sklodowka-Curie Actions, au titre d'Horizon Europe, 42 doctorants seront recrutés et effectueront leurs thèses en co-tutelle au sein de deux établissements de l'alliance. Au sein de l'alliance EUT +, dont fait partie l'Université Technologique de Troyes (UTT), des projets de création d'institut de recherche Européen sont en cours d'examen. Un institut a été créé l'an dernier (ECT Lab - Sciences Humaines piloté par l'Université technologique de Dublin) et un second devrait l'être sous peu (EUTINN - Nano Science, porté par l'UTT). De même, un logiciel a été développé afin de rapprocher et identifier les chercheurs dans l'alliance Ingénium, qui a notamment à l'Université Rouen Normandie de participer à plus de 30 projets de recherche.

L'alliance EC2U, coordonnée par l'Université de Poitiers, a mis en place des instituts virtuels de recherche, regroupant plus de 1200 personnes, qui ont organisé près de 100 événements et offert plus de 900 possibilités de mobilité aux étudiants et au personnel. Ces instituts ont également donné lieu à la publication de plus de 30 articles dans des revues internationales et à la soumission de 17 projets conjoints supplémentaires.

Illustration des nouvelles opportunités de coopération scientifique au sein des alliances

« Sur le plan de la recherche, un réseau de chercheurs se crée progressivement entre les différents établissements d'ECIU University, soutenu par un Bureau central de soutien au montage de projets européens (SEPO, Strategic European Project Office), une plateforme de mise en réseau dédiée - le Research & Innovation Hub -, des programmes de financement d'amorçage de projets et de mobilités scientifiques soutenus en propre par les établissements pour l'instant, à des niveaux modestes mais suffisants pour amorcer des dynamiques de collaborations scientifiques. C'est sur le temps long que ces collaborations scientifiques vont s'installer, notamment si les nombreux projets de recherche récemment soumis par des chercheurs de l'alliances selon des configurations variables dans le cadre du programme Horizon Europe obtiennent des financements. Quoiqu'il en soit, c'est autour des projets scientifiques avec et pour la société que notre alliance cherche à développer ces projets, en expérimentant de nouvelles formes de collaborations durables avec des parties prenantes externes, selon l'approche innovante du challenge-based research » (INSA Toulouse).

« Avec Circle U., les chercheurs ont accès à une plateforme où ils peuvent diffuser leurs travaux auprès d'un public académique et non académique international. Par exemple, une conférence sur la démocratie, organisée dans le cadre du pôle démocratie en 2021, a attiré un public varié et a permis aux chercheurs d'entrer en contact les uns avec les autres et avec le public. Un premier atelier organisé entièrement par des chercheurs en début de carrière à la Charité de la Humboldt-Universität zu Berlin et financé par le programme de soutien national a rassemblé des doctorants ainsi que des scientifiques chevronnés de l'alliance. Circle U. a également développé un annuaire académique pour favoriser les collaborations entre les chercheurs et les professeurs intéressés par un travail collaboratif ou simplement désireux de montrer leur appartenance à l'alliance, avec leurs domaines d'expertise et leurs coordonnées » (Université Paris Cité).

« 4EU+ a lancé deux appels à projets (2023 et 2024) pour la mise en place des cotutelles au sein de l'Alliance, proposant le financement de contrats doctoraux ainsi que d'une année de mobilité physique à l'université du codirecteur/codirectrice de cette cotutelle. Lors de la deuxième édition cette année, cet appel a connu un franc succès, ayant reçu un nombre important de candidatures ». (Sorbonne Université)

« ENGAGE.EU développe des séminaires interdisciplinaires pour les doctorants, des séjours de recherche ou « think tanks », comme celui organisé à Toulouse Capitole sur les inégalités de genre dans l'ère post-covid, en juin 2023. Des outils ont également été développés et mis à disposition des chercheurs comme la « plateforme de communité des chercheurs », réseau social destiné aux chercheurs ou la « plateforme des publications » qui centralisent toutes les publications et ressources de recherche de l'alliance. » (Université Toulouse Capitole).

« Eu-Conexus est une formidable opportunité pour démultiplier le potentiel scientifique et intellectuel de chacune des universités membres, en particulier sur tous les enjeux sociétaux liés à la gestion des zones côtières. Depuis 2022, plusieurs chercheurs issus de notre université européenne figurent dans les classements internationaux. Une augmentation significative du nombre de dépôts de projets européens impliquant La Rochelle Université a été observée depuis la création de l'alliance. Par ailleurs, le nombre de dépôts de projets européens augmente fortement, y compris sans l'implication de partenaires EU-CONEXUS. Nous y voyons le signe d'une diffusion de la « culture européenne » au sein de l'établissement et de la diminution de « l'auto-censure » des équipes dans les réponses qu'elles présentent aux appels à projets européens. Dans cette hausse du nombre de dépôts de projets, la part impliquant des partenaires d'EU-CONEXUS est en croissance significative » (Université de La Rochelle).

« Attribué dans le cadre de l'appel à propositions 2020 "Science with and for the Society" (SwafS) de la Commission européenne dans le cadre du programme Horizon 2020, le projet EDUC-SHARE vise à développer la dimension recherche et innovation de l'Alliance EDUC. La Direction générale de la recherche et de l'innovation (DGRTD) de la Commission européenne n'a pas souhaité réserver un second financement cible vers les Universités Européennes en sus des projets H2020-Science With and For Society (SWAFS). Cependant les réussites d'EDUC-SHARE ont encouragé notre Alliance à soumettre sa candidature à l'appel ouvert et compétitif HORIZON-WIDERA-2023-ACCESS-03 -European Excellence Initiative (EEI). Lauréat sous le nom d'EDUC-WIDE pour « EmpoWering EDUC for InclusiveDevelopment of the ERA », nous pouvons poursuivre et étendre le développement de la dimension recherche et innovation de notre Alliance. » (Universités de Nanterre et Rennes).

« Un autre type de mobilité va démarrer en 2024 avec les événements «matchmaking » regroupant des chercheurs et doctorants autour des conférences, tables rondes, des concours. Un outil en ligne est également mis à disposition des chercheurs de différents établissements pour organiser leur mise en relation » (Université Jean Monnet de Saint-Etienne).

Source : Réponses au questionnaire adressé par les rapporteurs aux établissements français, membres des alliances.

4. Une amélioration de la reconnaissance internationale et de l'attractivité des établissements, membres des alliances

L'initiative des alliances d'universités européennes a permis d'accroître l'attractivité à l'international des établissements participants.

Paroles d'établissements français...

« ENLIGHT nous place aux côtés de 9 excellentes universités européennes (fortement internationalisées) avec un impact positif sur notre visibilité et lisibilité internationales. L'alliance permet d'attirer des nouveaux publics européens vers notre université, de renforcer nos interactions avec les partenaires, notamment ceux de l'Europe du nord qui ne sont pas souvent attirés par nos universités. » (Université de Bordeaux)

« C'est aussi une opportunité pour réinterroger notre modèle pédagogique et le passer à l'échelle, former des ingénieurs qui soient également des citoyens européens éclairés conscients des enjeux technologiques à l'échelle européenne, développer l'internationalisation de l'établissement et accroitre sa visibilité à l'international. » (Université technologique de Troyes)

« La dynamique EUniWell permet également à Nantes Université d'être classée à la 40ème place mondiale et 2ème place nationale pour l'objectif de développement durable 4 (éducation de qualité) du classement du Times Higher Education mesurant l'implication des universités mondiales dans la réalisation des objectifs de développement durable fixés par l'ONU ». (Nantes Université)

Source : Réponses au questionnaire adressé par les rapporteurs aux établissements français, membres des alliances.

Selon les rapporteurs, l'initiative des alliances contribue ainsi à démontrer l'excellence de l'Union européenne dans le domaine de l'éducation et de la recherche. Les espaces de l'enseignement supérieur nationaux comme européens sont devenus plus attractifs pour les établissements étrangers. De grandes universités internationales s'intéressent à l'UE et aux alliances du fait de la visibilité accrue qu'elles donnent. Ainsi, il semblerait même, selon certains établissements, que l'ensemble des universités en Europe bénéficient d'un gain de crédibilité et de notoriété, qu'elles soient membres ou non d'une alliance.

Alors que l'enseignement supérieur, la recherche et l'innovation se mondialisent de plus en plus, les alliances octroient aux établissements participants une visibilité institutionnelle en tant que partenaires. Ce faisant, les universités européennes contribuent à renforcer la lisibilité du paysage de l'enseignement supérieur européen et à dessiner des pôles de coopération tant géographiques que thématiques. Les alliances renforcent donc la place des établissements participants à l'échelle internationale : l'alliance UNIVERSEH a par exemple fait naître une communauté universitaire et académique européenne spécialisée sur le secteur spatial. L'initiative des universités européennes semble même constituer une source d'inspiration pour des pays tiers, intéressés par sa dimension politique et sa logique d'inclusion et de coopération renforcée entre les établissements.

Aix-Marseille Université est par exemple coordinateur de l'alliance CIVIS et du consortium d'universités euro-méditerranéennes TETHYS. Les alliances contribuent ainsi à renforcer le cadre de coopération internationale donnant lieu à un contexte d'émulation entre les différentes universités participantes. Ainsi, par exemple, le projet We4Lead (2023-2026) de l'alliance CIVIS a comme objectif d'augmenter l'accès des femmes aux postes décisionnels les plus élevés dans les établissements d'éducation supérieure des différentes rives de la Méditerranée. L'alliance CIVIS permet ainsi à Aix-Marseille Université de se positionner comme un pont entre les deux continents dans une perspective Nord-Sud, et de développer sa coopération avec des universités africaines.

De même, l'alliance UNITA a créé un réseau international d'universités, GEMINAE. Composé de 32 établissements, son objectif est d'élargir l'échange des meilleures pratiques développées par UNITA dans tous les domaines.

5. Le développement d'un écosystème territorial à l'échelle locale ou européenne

Paroles d'établissements français...

« Cette initiative aura également un impact positif sur le territoire, en renforçant les liens avec la communauté locale et en contribuant au développement régional grâce à une coopération accrue avec les acteurs locaux ».

Source : Réponses au questionnaire adressé par les rapporteurs aux établissements français, membres des alliances.

L'initiative des alliances d'universités européennes concourt également à renforcer la visibilité de l'université à l'échelon territorial. Aujourd'hui, pour la plupart des établissements français, les écosystèmes constituent donc un pilier précieux pour la construction et le développement des alliances. D'une manière générale, les alliances ont semble-t-il impliqué leurs territoires (collectivités locales, acteurs socio-économique, citoyens, lycéens...) dès la conception du projet, notamment celles qui ont une spécificité territoriale forte.

Les alliances s'appuient sur l'écosystème des territoires des établissements participants et contribuent aussi à le développer. Ainsi, hors du cadre de la participation de l'Université de Bretagne Occidentale à son alliance, un conseil des villes a été créé afin de renforcer les synergies entre les stratégies universitaires et métropolitaines. La métropole de Brest s'appuie ainsi sur l'alliance pour dynamiser l'attractivité de la ville auprès de différents acteurs internationaux.

Par ailleurs, des alliances d'université thématiques ont élaboré un certain nombre de projets territoriaux spécifiques dans le cadre de l'initiative. L'alliance UNITA a ainsi focalisé son attention sur les mobilités rurales, proposant ainsi aux étudiants concernés des stages et expériences professionnelles dans les territoires autour de ses universités sur la période estivale. L'alliance UNIVERSEH est quant à elle soutenue par plus de 90 organisations publiques et privées, allant des entreprises du secteur spatial aux associations en passant par les collectivités locales et régionales. La plupart des partenaires disposent d'un membre du personnel (à temps partiel) chargé de coordonner l'implication des parties prenantes locales.

Les villes et régions jouent très souvent des rôles centraux dans les académies régionales et locales en tant que partenaires associés des alliances. Elles identifient les défis sociétaux à relever dans l'éducation et la recherche. Les parties prenantes régionales se connectent via des structures favorisant de nouvelles collaborations transeuropéennes, à l'instar des événements ENLIGHT European Dialogue.

Les alliances se révèlent ainsi être des outils « catalyseurs » de liens entre les territoires, les acteurs locaux et les acteurs européens, puisque l'initiative enrichit l'éventail des possibilités offertes non seulement à la communauté universitaire mais également aux différents acteurs présents sur ses territoires. L'université de Toulouse Capitole construit ainsi des communautés avec ses partenaires régionaux et fait coopérer étudiants, enseignants et partenaires économiques autour d'enjeux sociétaux. Un Think Tank a ainsi vu le jour, sur des thématiques fortement soutenues par la Région Occitanie (telles que la question de l'égalité des genres), ainsi que de nombreuses Expedition Weeks en collaboration avec Toulouse Métropole sur la gestion des données dans les villes intelligentes.

6. Un vecteur de promotion des valeurs et de l'identité européenne

Paroles d'établissements français...

« Nous avons pu le constater en accueillant plusieurs événements où des étudiants sont venus depuis les pays partenaires, et nous avons pu voir le bénéfice de la vision européenne qui a pu se créer entre les étudiants qui travaillaient ensemble. Grâce à cela, nous voyons se renforcer la co-construction entre plusieurs pays, la multiculturalité, et l'esprit européen ».

« Si nous voulons construire une Europe unie, nous devons former des citoyens européens. Cela passe par des initiatives qui encouragent les jeunes générations à dépasser les barrières sociales, linguistiques et culturelles. Ces programmes ont le potentiel de réduire la peur de l'inconnu en transformant cette appréhension en opportunités. En participant à ces initiatives, les étudiants peuvent s'ouvrir à de nouvelles perspectives et contribuer à un avenir où l'Europe sera perçue non seulement comme un espace économique mais aussi comme une véritable communauté partageant des valeurs et des objectifs communs ».

Source : Réponses au questionnaire adressé par les rapporteurs aux établissements français, membres des alliances.

De nombreux établissements indiquent que cette initiative participe à la promotion des valeurs et de l'identité européenne, notamment chez les étudiants, mais également chez l'ensemble des services et des composantes des établissements.

Les nouvelles formes de coopérations, issues des alliances, semblent contribuer à la création d'une communauté d'étudiants, enseignants, chercheurs et personnels administratifs et à terme au développement d'un sentiment d'appartenance au sein de l'alliance.

Ainsi, par exemple, de nouveaux cours en ligne autour de la thématique de la citoyenneté européenne sont proposés aux étudiants et au personnel au sein de l'alliance UNITA, qui s'est donné pour objectif de renforcer les liens avec les acteurs du territoire, sur cette thématique : acteurs socio-économiques, population des zones rurales, lycées etc. De même, l'Université de la Rochelle va, par exemple, organiser des Jeux Olympiques de l'Alliance pour encourager l'euro-citoyenneté.


* 38 Les actions I-DEX (pour Initiative D'Excellence) ou I-SITE (pour Initiative Science-Innovation-Territoires-Économie) - financées par les programmes d'investissement d'avenir (PIA)- visent à l'émergence sur le territoire français de nouveaux pôles pluridisciplinaires d'excellence d'enseignement supérieur et de recherche de rang mondial.

* 39 Document de travail des services de la Commission européenne accompagnant la communication sur le diplôme européen, ainsi que les propositions de recommandation sur l'assurance qualité et les carrières attrayantes dans l'enseignement supérieur, COM (2024) 144 final., p15

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