E. UNE RECONNAISSANCE INSUFFISANTE DE L'ENGAGEMENT DU PERSONNEL DANS LES PROJETS DE COOPÉRATIONS TRANSNATIONALES ET NOTAMMENT LES PROGRAMMES CONJOINTS

Paroles des établissements français...

« L'une des difficultés réside aussi dans la reconnaissance de l'investissement des enseignants-chercheurs dans les actions de l'alliance ».

« La charge sur les enseignants, surtout au sein des formations en sous-encadrement chronique avec beaucoup d'heures d'enseignement et responsabilités administratives, laisse peu de place pour des projets d'internationalisation. Le développement de partenariats de formation se construit dans un temps long avec beaucoup d'implication et des ressources humaines et financières ».

« Il y a beaucoup à faire en France pour valoriser et dynamiser l'enseignement universitaire, la carrière de recherche, la valorisation des activités d'enseignement (adossées à la recherche) dans la carrière des enseignants-chercheurs. Du point de vue administratif, notre attractivité en tant qu'employeur est un risque - il faut être capable de recruter et de retenir des ingénieurs de projet à profil international et de les retenir à l'université française ».

Source : Réponses au questionnaire adressé par les rapporteurs aux établissements français, membres des alliances.

Tous les acteurs rencontrés partagent le constat d'une reconnaissance insuffisante de l'engagement du personnel universitaire dans l'initiative des alliances européennes, et plus généralement dans les programmes de coopération transnationale.

L'élaboration de nouveaux projets transnationaux - compte tenu souvent de leur complexité - nécessite du temps et des efforts de la part du personnel universitaire , et requiert des compétences spécifiques.

Néanmoins, comme rapporté par les acteurs auditionnés, cet engagement n'est pas suffisamment reconnu voire rétribué, ce qui freine la mobilisation des personnels.

Selon une étude récente, menée auprès des représentants des établissements d'enseignement supérieur et du personnel académique67(*), 66 % des répondants ont reconnu que la coopération transnationale s'inscrivait dans leur stratégie institutionnelle en matière d'enseignement supérieur, mais seuls 40 % ont indiqué que l'engagement dans la coopération transnationale était effectivement pris en compte dans les mécanismes d'évaluation, de promotion et de récompense.

Ceci vaut aussi bien pour le personnel administratif des universités que pour le corps enseignant : les critères d'évaluation et de promotion de carrière dans le secteur de l'enseignement supérieur sont davantage liés aux activités de recherche qu'à celles d'enseignement. Ainsi, le personnel universitaire est souvent moins enclin à se consacrer aux activités d'enseignement.

D'après les auditions menées par les rapporteurs, il semble que cette reconnaissance insuffisante de l'engagement des enseignants-chercheurs dans les projets d'internationalisation conduise à des difficultés pour les mobiliser. Cela peut ainsi constituer un frein au développement de ces projets, et notamment des alliances d'universités européennes.


* 67Enquête réalisée par ECORYS (une société de conseil axée sur la recherche) en 2023.

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