Comment organiser l'action collective des Parlements nationaux au sein de l'Union européenne
Jacques Genton, Claude Estier, Yves Guéna
Délégation du Sénat pour l'Union européenne - Rapport 24 - 1996 / 1997
Table des matières
- INTRODUCTION
- EXAMEN DU RAPPORT
-
ANNEXE : COMPTE RENDU DE LA XIVe COSAC
- I. LES ALLOCUTIONS DES PRÉSIDENTS DE LA CHAMBRE DES DÉPUTÉS ET DU SÉNAT ITALIENS
- II. L'EXAMEN DE L'ORDRE DU JOUR DE LA XIVE COSAC
- III. L'EXPOSÉ DU PRÉSIDENT EN EXERCICE DU CONSEIL DE L'UNION EUROPÉENNE SUR LA PRÉSIDENCE ITALIENNE DE L'UNION ET SUR LES TRAVAUX DE LA CONFÉRENCE INTERGOUVERNEMENTALE
- IV. L'ADOPTION DE L'ORDRE DU JOUR DE LA XIVE COSAC
- V. LE DÉBAT SUR LES DÉCLARATIONS DU PRÉSIDENT EN EXERCICE DU CONSEIL DE L'UNION EUROPÉENNE
- VI. LES RAPPORTS DES PARLEMENTS NATIONAUX AVEC LES INSTITUTIONS DE L'UNION EUROPÉENNE, Y COMPRIS PAR RAPPORT AUX TRAVAUX DE LA CONFÉRENCE INTERGOUVERNEMENTALE POUR LA RÉVISION DU TRAITÉ SUR L'UNION EUROPÉENNE
- VII. LE SUIVI DE LA CONFÉRENCE DE BARCELONE SUR LE PARTENARIAT EURO-MÉDITERRANÉEN ET LES INSTRUMENTS OPÉRATIONNELS CORRESPONDANTS, NOTAMMENT EN CE QUI CONCERNE LE PROGRAMME MEDA
- VIII. LISTE DES PARTICIPANTS
INTRODUCTION
Mesdames, Messieurs,
La XIV
e
COSAC s'est tenue à Rome les 24 et 25 juin 1996.
Outre l'exposé traditionnel du président en exercice du Conseil
de l'Union européenne et la séance de questions-réponses
qui lui a succédé, la XIV
e
COSAC s'est
consacrée essentiellement au
suivi de la Conférence de
Barcelone sur le partenariat euro-méditerranéen
ainsi qu'aux
rapports des Parlements nationaux avec les institutions de l'Union
européenne
(1(
*
)).
Les débats qui se sont déroulés à propos de ce
dernier thème ont fait apparaître un consensus sur la
nécessité de mettre en place les conditions matérielles
d'une intervention efficace de chaque Parlement national sur les propositions
législatives de la Commission.
En ce qui concerne une intervention collective des Parlements nationaux, les
échanges n'ont pas permis en revanche de discerner nettement une
tendance dominante. L'absence de vote final sur des conclusions empêche
en effet d'autant plus de faire apparaître le sentiment majoritaire des
participants à la COSAC que l'intervention du membre d'une
délégation ne signifie aucunement qu'il est le porte-parole de
celle-ci.
Les débats auront eu au moins le mérite de montrer le grand
intérêt que les délégués attachent à
cette question ainsi que leur souhait que la COSAC soit organisée d'une
manière plus rationnelle et plus efficace. Ils ont fait apparaître
également que les positions des uns et des autres sur les
modalités d'une action collective des Parlements nationaux au sein de
l'Union européenne étaient souvent mal comprises, sinon
méconnues.
Or, ce sujet est l'un de ceux qui sont débattus au sein de la
Conférence intergouvernementale.
Le Conseil européen de Turin, définissant en mars dernier le
programme de la Conférence intergouvernementale, a en effet
mentionné que :
" La CIG devrait également examiner comment et dans quelle
mesure les Parlements nationaux pourraient, collectivement aussi, contribuer
davantage aux tâches qui incombent à l'Union. "
Lors du Conseil européen de Florence, en juin dernier, la
présidence italienne a présenté un rapport dressant le
bilan des premiers travaux de la Conférence intergouvernementale. Ce
rapport résume les débats consacrés à cette
question par les deux paragraphes suivants :
" En ce qui concerne la possibilité de développer le
rôle des Parlements nationaux dans le système institutionnel de
l'Union, la nécessité de ne pas entraver ni alourdir le processus
décisionnel de l'Union a été largement soulignée,
et a conduit à des réserves sur la création d'un organe
nouveau dont l'intervention compliquerait encore les procédures
actuelles.
" Selon un autre point de vue, il est indispensable de permettre aux
Parlements nationaux de s'exprimer collectivement sur des sujets qui les
concernent au premier chef comme la Justice, les Affaires intérieures ou
la subsidiarité et il serait possible de le faire sans compliquer
inconsidérément le processus législatif, soit en adaptant
les structures existantes (COSAC), soit en créant une structure ad hoc
légère (Haut Comité parlementaire) avec un rôle
consultatif s'exerçant en amont de la procédure dans des domaines
très précisément délimités et des
délais appropriés. "
Au moment où la Conférence intergouvernementale connaît une
nouvelle impulsion et où l'on envisage qu'un premier projet de
Traité soit présenté à la fin de l'année, la
Délégation du Sénat pour l'Union européenne se doit
de préciser les modalités qu'elle préconise pour une
expression collective des Parlements nationaux au sein de l'Union. Tel est
l'objet de ce rapport.
I. LA NECESSITE DE MIEUX ASSOCIER LES PARLEMENTS NATIONAUX
Depuis le début de l'actuelle décennie, au
moment même où la construction européenne débordait
du cadre strictement économique pour aborder des sujets touchant
davantage aux préoccupations et aux intérêts directs des
citoyens, des inquiétudes sont apparues quant au fonctionnement
démocratique des institutions européennes :
- les instances communautaires paraissent lointaines, et le contrôle
démocratique exercé sur elles insuffisant. Les citoyens ont
parfois le sentiment d'assister à la croissance d'un pouvoir dont ils ne
peuvent se faire entendre et sur lequel ils n'ont aucune possibilité
d'influer ;
- en même temps, et alors même que l'on regrette sa carence dans
des matières essentielles telles que la politique
étrangère, la Communauté est parfois ressentie comme
envahissante, intervenant dans divers domaines où les Etats membres
pourraient être un échelon de décision et d'action
adéquat : c'est la problématique de la subsidiarité.
Si l'on veut éviter un divorce grandissant entre l'Union
européenne et les citoyens, la Conférence intergouvernementale
doit prendre en compte ces inquiétudes, et mettre en place des
mécanismes permettant que la construction européenne fasse
l'objet d'un contrôle démocratique plus étroit et qu'elle
se rapproche de l'idéal proclamé par le Traité de
Maastricht d'"
une
Union ou les décisions sont prises le plus
près possible des citoyens
".
A. LES LIMITES DE L'ACTION DU PARLEMENT EUROPÉEN
De par sa spécificité, le Parlement
européen ne peut assurer à lui seul la
" démocratisation " de l'Union européenne.
D'abord en raison des particularités de son mode
d'élection
: le Parlement européen est, par nature,
éloigné des électeurs, et son mode d'élection (en
règle générale, le scrutin proportionnel dans de vastes
circonscriptions) accentue ce phénomène ; de plus,
même si elles se déroulent au même moment dans les quinze
Etats membres, les élections au Parlement européen donnent lieu
à quinze débats nationaux différents et non à un
débat européen commun ; des parlementaires européens
appartenant à un même groupe peuvent en conséquence avoir
été élus en fonction de programmes extrêmement
différents selon leurs pays d'origine.
Ensuite en raison des particularités du système institutionnel
communautaire
: le système institutionnel communautaire ne
fonctionnant pas comme un système institutionnel national, le Parlement
européen ne peut jouer au sein de la Communauté un rôle
identique à celui d'un Parlement national dans un Etat. Alors que le
système politique de chaque Etat membre repose sur la confrontation
entre un Parlement et un Gouvernement, le système communautaire met le
Parlement européen en face de deux branches exécutives dont l'une
est théoriquement responsable devant lui, tandis que l'autre lui
échappe et trouve sa légitimité dans le Gouvernement de
chaque Etat membre responsable de ses actes devant son propre Parlement. De ce
fait, les débats au sein du Parlement font rarement apparaître un
choix clair entre une position revendiquée par la majorité et une
autre affirmée par l'opposition. Les plus importantes positions du
Parlement européen résultent plutôt de transactions entre
les groupes les plus importants dont la signification échappe au citoyen.
Enfin en raison des particularités de son fonctionnement
:
l'utilisation de onze langues ne permet pas aux débats du Parlement
européen d'atteindre le citoyen aussi facilement que les débats
nationaux ; la relation entre le Parlement européen et le citoyen
est de ce fait beaucoup moins aisée que celle qui s'établit entre
ce dernier et le Parlement national.
Dès lors, le Parlement européen n'est pas en mesure, à
lui seul, d'assurer à l'Union une vie démocratique analogue
à celle que connaissent les Etats membres. Il revient aux Parlements
nationaux de contribuer, pour leur part, au fonctionnement démocratique
de l'Union.
B. LE RÔLE PROPRE DES PARLEMENTS NATIONAUX
Pour le
premier pilier
, qui traite principalement de
questions économiques, le contrôle de chaque Parlement sur son
Gouvernement est une contribution essentielle à la vie
démocratique de l'Union car c'est ce contrôle et les débats
qui s'instaurent au sein de chaque Parlement qui permettent au citoyen de
connaître la position que son Gouvernement défendra au sein du
Conseil et de disposer des éléments d'appréciation lui
permettant de se forger sa propre opinion. Ce contrôle a pour effet de
permettre aux parlementaires nationaux d'examiner si une proposition est
acceptable compte tenu de la conception qu'ils se font de
l'intérêt de leur pays, et de s'assurer que le Gouvernement tient
compte, dans son action au sein du Conseil, des préoccupations qu'ils
expriment. Il ne nécessite donc pas de prolongement interparlementaire,
le contrôle au niveau communautaire revenant au Parlement
européen.
Il n'en va pas de même toutefois pour ce qui concerne le contrôle
de la
subsidiarité
. D'une part,
il ne paraît pas
possible de s'appuyer sur le Parlement européen pour assurer une
meilleure mise en oeuvre du principe de subsidiarité
: bien au
contraire, les prises de position du Parlement européen
témoignent d'une profonde réticence vis-à-vis de
l'application de ce principe. D'autre part,
ce ne sont normalement plus les
intérêts nationaux qui sont en jeu dans l'application du principe
de subsidiarité, mais bien le choix entre le mode de décision
communautaire et l'action individuelle ou concertée des Etats
membres
. On est donc en présence d'un problème
général, qui se pose dans les mêmes termes à tous
les Parlements des Etats membres, et qui les intéresse directement
puisque ce sont leurs compétences et leurs pouvoirs qui sont en jeu.
Or, le principe de subsidiarité ne pourra jamais présider
à une bonne répartition des compétences entre la
Communauté et les Etats membres s'il existe autant de conceptions de la
subsidiarité qu'il y a d'Etats membres. Il est donc nécessaire
d'échanger ces expériences, de mettre en commun les
problèmes tels que les appréhendent les différents
Parlements afin de chercher à dégager peu à peu une vision
et une sensibilité communes. En ce domaine, le contrôle individuel
de chaque Parlement doit être complété par un dialogue
interparlementaire si l'on veut parvenir à une conception
opératoire.
En ce qui concerne le
deuxième pilier
, le problème ne se
pose pas à échéance rapprochée et ne se
présente pas dans les mêmes termes. Les Parlements des Etats
membres sont en effet représentés dans plusieurs organismes
interparlementaires où ils peuvent aborder les questions relevant du
deuxième pilier : Assemblée parlementaire de l'UEO,
Assemblée de l'Atlantique Nord, Assemblée parlementaire de
l'OSCE. Par ailleurs, l'action des Etats membres dans le deuxième pilier
demeure de nature essentiellement intergouvernementale.
En ce qui concerne le
troisième pilier
(justice et affaires
intérieures), une implication collective des Parlements nationaux
paraît en revanche nécessaire. Les compétences et les
pouvoirs propres de l'Union vont, selon toute vraisemblance, être
fortement affirmés dans ce domaine par la Conférence
intergouvernementale.
Or les matières concernées touchent aux
droits des personnes, aux libertés publiques et au fonctionnement de la
justice
: politique d'asile et d'immigration, visas, contrôles
aux frontières externes de l'Union, libre circulation des
résidents non-communautaires, rapprochement des politiques et des
règles concernant la lutte contre la criminalité
organisée, rapprochement des règles sur le conflit judiciaire,
lutte contre le racisme et la xénophobie...
Ces questions, qui ont toujours été au coeur des
compétences des Parlements nationaux, revêtent un caractère
extrêmement sensibles aux yeux de nos concitoyens. C'est pourquoi,
quelle que soit la nécessité de mettre en place des
mécanismes décisionnels plus rapides et plus efficaces que ceux
de l'actuel troisième pilier, il ne paraît pas possible de mettre
en place à leur sujet un système dans lequel les Parlements
nationaux ne pourraient que contrôler l'action de leur Gouvernement au
sein du Conseil. Et cela d'autant plus que les spécificités du
Parlement européen au sein de l'Union ne lui permettent pas de
détenir une légitimité suffisante pour assurer le
contrôle démocratique dans des domaines touchant de si près
au droit des personnes.
Une expression collective des Parlements nationaux, sur des matières
aussi " sensibles ", paraît donc indispensable pour que le
Conseil soit à même de faire en sorte que la législation
communautaire réponde aux attentes des citoyens.
Ainsi, il apparaît que le contrôle individuel des Parlements
nationaux doit être complété par une action collective
principalement dans deux domaines :
- l'application du principe de subsidiarité,
- la justice et les affaires intérieures.
II. L'ORGANISATION DU RÔLE COLLECTIF DES PARLEMENTS NATIONAUX
A. UN INSTRUMENT : LA COSAC
La concertation interparlementaire a besoin d'un cadre
où les délégués des Parlements nationaux puissent
échanger leurs expériences, prendre en compte les diverses
préoccupations en présence, s'efforcer de parvenir à une
approche commune.
La construction européenne concerne aujourd'hui presque tous les
domaines et se trouve au coeur des vies politiques des Etats membres. Il serait
paradoxal que les Parlements nationaux soient seuls à rester totalement
isolés les uns des autres. On voit mal, d'ailleurs, comment des
Parlements nationaux ne pratiquant aucune concertation pourraient
contrôler dans les meilleures conditions des Gouvernements qui, quant
à eux, travaillent ensemble et doivent rechercher des accords.
Mais, dès qu'il est question de mettre en place un cadre pour la
concertation des Parlements nationaux,
des inquiétudes
s'expriment
: on souligne qu'il ne faut pas créer de nouvelle
institution, qu'il ne faut pas entraver le processus de décision
communautaire, qu'une instance parlementaire ne peut engager les Parlements
nationaux ni se substituer à eux...
Ces inquiétudes ne sont pas fondées.
Il n'est pas nécessaire de créer une nouvelle institution :
la concertation interparlementaire peut prendre la forme d'
un renforcement
de la Conférence des organes spécialisés dans les affaires
communautaires (COSAC)
qui se réunit régulièrement
chaque semestre depuis sept ans.
L'instance interparlementaire proposée -une COSAC renforcée-
aurait un
rôle consultatif
et ne pourrait donc entraver le
processus de décision. De même, il ne serait nullement question
pour cet organisme consultatif, d'" engager " les
Parlements des
Etats membres et encore moins de se substituer à eux. Les
délégués à la " COSAC renforcée "
auraient le même statut juridique que les délégués
à l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe, ou à
l'Assemblée parlementaire de l'OSCE, ou encore à
l'Assemblée de l'Atlantique Nord. La représentation de Parlements
nationaux au sein d'une Assemblée parlementaire internationale à
caractère consultatif est une pratique bien établie et dont la
légitimité n'a jamais été jusqu'à
présent contestée. De telles instances ne concurrencent pas les
Parlements nationaux, n'" engagent " pas ceux-ci et nul n'a
jamais
exprimé la crainte qu'elles ne les remplacent : elles ont pour but
de favoriser le dialogue entre parlementaires nationaux sur des questions
déterminées, afin d'essayer de favoriser une approche commune et
une compréhension réciproque, d'où peuvent, dans certains
cas, se dégager des avis majoritaires ayant une certaine valeur
politique, qui sont adressés aux instances intergouvernementales
correspondantes.
B. LE FONCTIONNEMENT DE LA COSAC DOIT ÊTRE REVU
Certaines des caractéristiques actuelles de la COSAC
doivent être conservées. Il s'agit d'un organisme léger
-chaque Parlement délègue six de ses membres- se
réunissant chaque semestre sur deux jours et s'appuyant sur les organes
qui, dans chaque Assemblée, sont plus particulièrement
chargés des questions européennes.
Mais le fonctionnement actuel recèle de graves insuffisances.
Tout d'abord,
la COSAC ne peut voter des textes
, adopter des
résolution ou des recommandations. Elle ne peut ainsi jouer un
rôle utile vis-à-vis du Conseil des ministres, puisqu'
aucune
conclusion ne peut être tirée de ses travaux.
Il s'agit là d'une anomalie flagrante. Non seulement toutes les
assemblées interparlementaires européennes -l'Assemblée du
Conseil de l'Europe et de l'UEO, l'Assemblée de l'Atlantique Nord,
l'Assemblée de l'OSCE- sont habilitées à adopter des
résolutions, mais la plupart des conférences interparlementaires
rassemblant des parlementaires issus de pays membres de l'Union ou du Conseil
de l'Europe ont pour habitude de clore leurs travaux par l'adoption de
conclusions.
Afin de transmettre au Conseil l'opinion exprimée majoritairement par
les délégués des Parlements nationaux, ces derniers
devraient pouvoir adopter des conclusions au terme des réunions de la
COSAC.
Ensuite,
la COSAC ne dispose d'aucune formule pour assurer la
continuité de ses travaux
dans l'intervalle de ses sessions.
Toutes les Assemblées qui viennent d'être citées se sont
dotées de formations restreintes pouvant se réunir dans
l'intervalle des réunions plénières.
Si l'on admet qu'une COSAC renforcée devrait aborder prioritairement les
problèmes de la subsidiarité et les questions relevant du
troisième pilier (justice et affaires intérieures), il en ressort
qu'elle devrait se doter de
deux formations spécialisées
correspondant à ces domaines. Ces formations
spécialisées pourraient se réunir dans l'intervalle des
réunions plénières et faire participer à leurs
travaux, notamment dans le cas des affaires du " troisième
pilier ", des représentants des commissions permanentes
compétentes de chaque Parlement.
Un tel fonctionnement pourrait s'appuyer, soit comme aujourd'hui sur un
secrétariat assuré par le Parlement de l'Etat membre assurant la
présidence de l'Union, soit sur un secrétariat propre très
léger. On ne doit pas par avance exagérer le coût de cette
dernière formule : ainsi, le secrétariat international de
l'Assemblée parlementaire de l'OSCE, qui rassemble des
délégués des Parlements de cinquante deux Etats, assure de
manière satisfaisante le fonctionnement de cette Assemblée
-dépenses en personnels et en matériels, organisation des
réunions plénières et des réunions
intermédiaires, envoi de missions de surveillance des élections,
traduction et interprétariat, impression et envoi des documents...- avec
un budget total inférieur à 9 millions de francs par an,
cela pour une aire géographique bien plus vaste et avec un nombre de
participants bien plus élevé que n'en aurait une COSAC
renforcée, qui, si elle se dotait d'un secrétariat, pourrait le
faire fonctionner avec environ un millième du budget du Parlement
européen.
C. LE RÔLE D'UNE COSAC RENFORCÉE
Tout en gardant, comme aujourd'hui, la faculté
d'organiser des débats sur des
sujets d'actualité
avec la
présidence en exercice, une COSAC renforcée -c'est-à-dire
pouvant voter des résolutions et s'étant donnée une
organisation ayant un minimum de permanence- aurait principalement pour
rôle d'adresser au Conseil des
recommandations
concernant la
subsidiarité
ou
la justice et les affaires
intérieures
, qui pourraient être adoptées soit en
formation spécialisée soit en réunion
plénière.
En matière de subsidiarité
, elle aurait trois
tâches principales :
- tout d'abord, elle pourrait être saisie de textes précis en
cours d'examen, soit à la demande du Conseil, soit à la demande
des organes spécialisés dans les affaires communautaires d'au
moins deux Assemblées parlementaires ne relevant pas du même Etat
membre ; dans ce cas, elle devrait se prononcer dans un délai
déterminé ;
- ensuite, elle aurait à débattre, sans être
enfermée dans un délai, de la manière dont pourrait
être précisée et complétée, pour chaque grand
domaine d'action, la répartition des compétences entre l'Union et
les Etats membres ; ainsi le Conseil pourrait-il progressivement disposer
de points de repère dans l'appréciation de la
subsidiarité ;
- enfin, elle devrait se prononcer sur le rapport annuel de la Commission
européenne au sujet de l'application du principe de subsidiarité.
Dans le domaine de la
justice et des affaires intérieures
, la
COSAC renforcée serait consultée par le Conseil sur les projets
d'actes communautaires les plus importants. Elle recueillerait à cet
effet les avis émis au sein de chaque Parlement, et en ferait
éventuellement une synthèse qu'elle complèterait par des
recommandations.
Pour être assurée de pouvoir remplir le rôle ainsi
défini, la COSAC renforcée devrait disposer d'une
base
juridique
sous la forme d'un protocole annexé au Traité.
EXAMEN DU RAPPORT
La délégation a examiné le présent
rapport le Mercredi 9 octobre 1996.
M. Jacques Genton a tout d'abord précisé que la XIVème
COSAC, qui s'était tenue à Rome les 24 et 25 juin derniers,
avait débuté par une déclaration du président en
exercice du Conseil de l'Union européenne, suivie d'un débat,
puis avait abordé deux thèmes : le suivi de la
Conférence de Barcelone sur le partenariat
euro-méditerranéen, et le rôle des Parlements nationaux
dans l'Union européenne. Ce dernier point, a-t-il observé, a
été une nouvelle fois au centre des débats. Tous les
participants ont manifesté leur attachement à la COSAC et
souhaité que celle-ci fonctionne mieux. Certains demandent surtout une
réforme de l'organisation interne de la COSAC : une
préparation plus rigoureuse de l'ordre du jour, l'élaboration de
rapports introductifs, éventuellement une ébauche de
secrétariat permanent permettant une meilleure préparation des
réunions. D'autres sont plus ambitieux et évoquent des missions
nouvelles pour la COSAC.
M. Jacques Genton a ensuite rappelé que le Conseil européen de
Turin avait chargé la CIG d'étudier le thème de la
" contribution collective des Parlements nationaux aux tâches qui
incombent à l'Union ", et que les négociateurs avaient
choisi de privilégier la piste d'une expression collective des
Parlements nationaux au sein de la COSAC. Au cours de la XIVème COSAC,
a-t-il poursuivi, aucun sentiment dominant ne s'est dégagé
à propos de la réforme de la COSAC, car le règlement
actuel n'envisage pas que celle-ci puisse voter. En l'absence d'un vote sur
quelque sujet que ce soit, on ne peut que prendre acte des déclarations
successives des parlementaires, d'autant que des opinions différentes
peuvent être exprimées par les membres d'une même
délégation nationale. Le problème du vote au sein de la
COSAC a-t-il estimé, est sans doute d'ailleurs un des points centraux
d'une réforme de cette instance.
M. Jacques Genton a conclu qu'au stade actuel des débats de la CIG, la
délégation du Sénat se devait de préciser les
orientations qui lui paraissaient les meilleures pour l'action collective des
Parlements nationaux au sein de l'Union européenne et, par
là-même, pour l'avenir de la COSAC.
M. Yves Guéna a exposé les orientations du rapport sur ce point.
Au cours des dernières années, a-t-il rappelé, les
Parlements nationaux ont développé leur contrôle sur
l'action européenne de leurs Gouvernements. En France, le nouvel article
88-4 de la Constitution a été le principal instrument de ce
contrôle. A ce rôle individuel s'est ajoutée une dimension
collective avec la création de la COSAC, conçue comme un forum et
un lieu d'échange d'informations. Certaines questions, a-t-il poursuivi,
qui sont aujourd'hui au premier plan de la construction européenne,
comme le renforcement des deuxième et troisième piliers de
l'Union, et la meilleure application du principe de subsidiarité,
appelleraient une expression collective des Parlements nationaux. Or, sous sa
forme actuelle, la COSAC ne le permet pas, ses travaux étant trop
discontinus et ne pouvant se conclure par des votes. La COSAC devrait donc
disposer d'un fil conducteur permanent assurant la continuité de ses
travaux, et devrait pouvoir adopter des recommandations ou des
résolutions par un vote. Certains objectent que les
délégués à la COSAC ne peuvent engager les
Assemblées qu'ils représentent : mais il en est de
même dans le cas de l'Assemblée de l'Union de l'Europe occidentale
(UEO), de l'Assemblée de l'Atlantique Nord, ou de l'Assemblée de
l'Organisation pour la Sécurité et la Coopération en
Europe (OSCE). De telles instances à caractère consultatif
émettent des votes qui ont une valeur indicative auprès des
organes de décision intergouvernementaux, mais elles n'engagent que les
parlementaires participants et ne se substituent en aucun cas aux
Assemblées qui sont représentées.
Concluant son propos, M. Yves Guéna a estimé que la COSAC, tout
en restant un organisme léger, devait se doter d'une certaine permanence
et de la possibilité de conclure ses travaux par des votes, et qu'elle
devait assurer plus particulièrement un suivi dans les domaines de la
subsidiarité et du troisième pilier.
M. Claude Estier a approuvé ces orientations. Il est important, a-t-il
poursuivi, d'introduire plus de continuité dans le fonctionnement de la
COSAC. Les débats de celle-ci sont très inégaux :
à Paris, à Rome, les délégués ont pu avoir
un véritable échange de vues, mais il n'en a pas
été ainsi à Madrid. La proposition de renforcer la COSAC
et de lui donner une base dans un protocole annexé au Traité est
réaliste et raisonnable : il ne s'agit pas de créer un
Sénat européen, mais de donner plus de poids et
d'efficacité à un organisme existant.
Puis M. Claude Estier a souligné la nécessité de
préciser davantage quel serait le fonctionnement d'une COSAC
renforcée, en s'interrogeant à cet égard sur les
résultats du groupe de travail qui avait été
évoqué à Rome. Il a souhaité que la COSAC de Dublin
permette un progrès dans ce sens, car il serait utile que des
initiatives viennent de la COSAC elle-même.
M. Jacques Genton a indiqué que le Parlement irlandais, qui exerce la
présidence de la COSAC, venait de présenter un document de
travail tenant compte dans une certaine mesure des propositions
françaises.
M. Christian de La Malène a approuvé à son tour
les orientations du rapport, tout en soulignant la nécessité de
conserver une conception ambitieuse de ce que devrait être une COSAC
rénovée. Il a estimé à ce propos qu'une
intervention située seulement en amont du processus de décision
n'aurait peut-être pas un poids suffisant : dans certains domaines,
la COSAC devrait recevoir un rôle consultatif situé au sein
même du processus de décision. Soulignant que certains Parlements
nationaux exerçaient une influence très importante sur la
politique européenne de leurs gouvernements, il a estimé qu'il
serait légitime que la COSAC soit pleinement associée aux grands
choix concernant les deuxième et troisième piliers ainsi que la
subsidiarité.
M. Xavier de Villepin s'est étonné que la COSAC ne puisse,
actuellement, procéder à des votes. Se prononçant à
son tour pour son renforcement, il a souhaité qu'elle puisse
également être un lieu de débat sur les grandes
orientations de la construction européenne, dans le cadre d'un dialogue
avec le Conseil.
M. Lucien Lanier a déclaré soutenir les orientations du rapport,
estimant particulièrement souhaitable que la COSAC puisse adopter des
recommandations concernant la subsidiarité et le troisième
pilier. Il a exprimé cependant la crainte que ces recommandations ne
soient guère écoutées, notamment par le Parlement
européen.
M. Claude Estier a rappelé que le Parlement européen était
représenté à la COSAC et participait largement aux
débats.
M. Yves Guéna a estimé que des recommandations émanant de
la COSAC auraient un certain poids politique, que le Conseil ne pourrait
ignorer.
M. Jacques Genton a confirmé que le Conseil était bien
l'interlocuteur essentiel de la COSAC. Il a précisé que chaque
réunion de la COSAC donnait lieu à un exposé de la
présidence en exercice du Conseil, suivi d'une séance de
questions-réponses, indiquant qu'il s'agissait là d'une
règle coutumière.
M. Claude Estier a rappelé que la COSAC de Bonn avait permis un
échange approfondi avec le Chancelier Kohl.
M. René Trégouët, après avoir exprimé son
soutien aux grandes orientations du rapport, a jugé souhaitable de
renforcer les liens entre les Parlements nationaux et l'Europe. Plus la
construction européenne s'approfondira, a-t-il estimé, et plus
une étroite association des Parlements nationaux sera nécessaire.
Il serait d'ailleurs souhaitable, a-t-il poursuivi, que la règle
coutumière du dialogue avec le Conseil lors des réunions de la
COSAC soit confirmée par le Traité.
M. Christian de La Malène a rappelé que l'association des
Parlements nationaux constituait une des priorités de la France pour la
Conférence intergouvernementale, telles que les avaient
présentées M. Michel Barnier.
M. Yves Guéna a souligné que le Président de la
République s'était très clairement prononcé en ce
sens.
Puis la délégation a adopté à l'unanimité le
présent rapport d'information.
ANNEXE : COMPTE RENDU DE LA XIVe COSAC
COMPTE RENDU DE LA XIV
e
COSAC
ROME
les
24 et 25 juin 1996
I. LES ALLOCUTIONS DES PRÉSIDENTS DE LA CHAMBRE DES DÉPUTÉS ET DU SÉNAT ITALIENS
M. Luciano Violante
, Président de la
Chambre des Députés, a rappelé les sept années
d'existence de la COSAC, dont il a salué les travaux et
l'évolution. Il s'est déclaré opposé à la
formation de nouveaux organes qui alourdiraient le fonctionnement de l'Union
européenne et a considéré que la COSAC constitue le
siège idéal de la coopération entre les Parlements, en
tant que lieu de rencontres et d'échanges. Il s'est
félicité que les conclusions du Conseil européen de Turin
du 29 mars 1996 aient prévu que la Présidence de l'Union doit
rendre compte des travaux de la Conférence intergouvernementale (CIG)
aux parlements nationaux " par l'intermédiaire " de la
COSAC.
En conséquence, il a souhaité que les organes
spécialisés dans les affaires communautaires des parlements
nationaux " relèvent le défi " et s'engagent dans le
débat sur la CIG. Il a, enfin, estimé nécessaire de
dissiper la crainte d'un empiétement sur les pouvoirs du Parlement
européen par les parlements nationaux, en insistant sur les rôles
respectifs de chacun et sur l'esprit de coopération qui doit
présider aux rapports entre toutes les assemblées parlementaires
de l'Union.
M. Nicola Mancino
, Président du Sénat, a
souligné le caractère historique de la prochaine étape de
la construction européenne, qui doit doter l'Union d'institutions fortes
et démocratiques et " aplanir les différences
nationales " dans le processus d'intégration. Il a
considéré que les parlements nationaux doivent, non seulement,
contrôler leur Gouvernement mais aussi intervenir en amont et en aval des
décisions communautaires, et entretenir, parallèlement, un
dialogue permanent avec le Parlement européen. A propos de la politique
euro-méditerranéenne, il a considéré que les
problèmes soulevés sont de nature technique, mais
également institutionnelle, car la coopération bilatérale
avec les pays tiers méditerranéens s'avère insuffisante et
rend nécessaire une politique commune.
II. L'EXAMEN DE L'ORDRE DU JOUR DE LA XIVE COSAC
M. Antonio Ruberti
, Président de la
délégation de la Chambre des députés italienne, a
rappelé le contenu de l'ordre du jour de la présente
conférence, tel qu'élaboré par la
Troïka
,
ainsi que la proposition de modification proposée par la
délégation de Finlande, tendant à compléter l'ordre
du jour par le point suivant : " Le rôle de la COSAC dans la
coopération entre les parlements nationaux ; une intensification du
travail de la COSAC. L'institution possible d'un groupe de travail sur le
rôle de la COSAC et sur l'intensification du travail de la COSAC ".
Il a proposé de reporter la discussion de cette modification à
l'issue de l'allocution du ministre des affaires étrangères.
Mme Nicole Catala
a indiqué qu'il appartient à la
COSAC elle-même de fixer son ordre du jour, sur proposition de la
Troïka
. Elle a manifesté son ferme soutien, et celui de la
délégation du Parlement français tout entière,
à l'égard de la proposition finlandaise, qui pourrait permettre
de répondre au besoin urgent de réformer la COSAC, comme l'exige
l'évolution future de l'Union.
III. L'EXPOSÉ DU PRÉSIDENT EN EXERCICE DU CONSEIL DE L'UNION EUROPÉENNE SUR LA PRÉSIDENCE ITALIENNE DE L'UNION ET SUR LES TRAVAUX DE LA CONFÉRENCE INTERGOUVERNEMENTALE
M. Lamberto Dini
, Ministre italien des Affaires
étrangères, Président en exercice du Conseil de l'Union
européenne, a fait le point sur les résultats de la
présidence italienne au lendemain du Conseil européen tenu
à Florence, les 21 et 22 juin 1996.
Il a rappelé que la présidence italienne avait mis l'accent sur
les questions qui sont prioritaires pour les citoyens, telles que l'emploi, la
sécurité intérieure et extérieure, la protection de
l'environnement, la promotion de la paix et de la stabilité dans les
relations internationales.
C'est également sous présidence italienne, à Turin, qu'a
été ouverte la C.I.G. chargée de réviser le
traité instituant la Communauté européenne.
M. Lamberto Dini a souligné la "
contribution
significative
" venue du Parlement européen. La décision
prise par le Conseil européen à Turin a ainsi permis au
Président du Parlement européen, M. Klaus Hänsch,
à Mme Elisabeth Guigou et à M. Elmar Brok de participer
activement aux discussions de la conférence et de faire valoir que leurs
positions représentaient, dans de nombreux cas, le point de vue, non
seulement du Parlement européen, mais aussi des parlements nationaux.
Le Conseil européen de Florence, ainsi que la C.I.G., se sont avant tout
préoccupés de l'emploi. Dans la même ligne de
préoccupation se trouvent la conférence tripartite tenue à
Rome les 14 et 15 juin 1996 avec les partenaires sociaux et le Pacte de
confiance proposé par la Commission. Le Conseil a également
examiné les problèmes posés par la cohésion
monétaire en Europe. Le Conseil EcoFin de Vérone a, en
particulier, arrêté les conditions dans lesquelles seront
organisées les relations entre les pays qui auront intégré
l'EURO et ceux qui, au 1
er
janvier 1999, seront en dehors de la zone
de la monnaie unique.
D'un autre côté, la présidence italienne a mis l'accent sur
l'autre source de préoccupation des citoyens qui est la
sécurité intérieure. De nombreux Etats ressentent la
nécessité de dépasser une approche purement
intergouvernementale et de transférer à la sphère
proprement communautaire certains domaines comme l'immigration, l'asile et le
statut des citoyens des pays tiers qui résident légalement sur le
territoire de l'Union. C'est aussi un thème central des travaux de la
Conférence intergouvernementale.
Un pas en avant important a été accompli avec la mise en route de
la convention d'Europol et l'attribution à la Cour de justice de la
compétence d'interprétation de la convention. La voie est
également ouverte pour la reconnaissance identique d'un rôle de la
Cour pour d'autres conventions importantes du troisième pilier, comme
celle sur la protection des intérêts financiers de l'Union et
celle sur le système d'information douanier (SID).
M. Lamberto Dini a encore souligné les efforts
déployés par la présidence italienne pour renforcer le
rôle extérieur de l'Union, notamment sur les questions de
l'ex-Yougoslavie et du Moyen-Orient, de la Russie, de la
Méditerranée - après la présidence espagnole et la
conférence de Barcelone -, des relations avec les Etats-Unis, ainsi
qu'avec l'Asie, à l'occasion du sommet de Bangkok.
La présidence italienne a été également
confrontée au problème nouveau et important posé par la
crise de l'encéphalite spongiforme bovine (ESB) et par la
nécessité de rétablir la confiance des consommateurs. Tout
en voulant manifester une solidarité avec le gouvernement britannique,
la présidence a tenu à rappeler au Royaume-Uni les obligations de
l'article 5 du traité qui imposent à tous les Etats membres de
s'abstenir de toute mesure qui risquerait de compromettre la réalisation
des objectifs du traité. M. Lamberto Dini a insisté sur le
fait que le compromis décidé par le Conseil européen de
Florence n'a, en aucune manière, été influencé par
la politique britannique de non-coopération avec les institutions
européennes.
La subsidiarité, la déréglementation et la simplification
des normes et de l'administration sont les principes fondamentaux d'un
développement équilibré de l'Union européenne. Dans
une société complexe comme la nôtre, le rôle des
parlements nationaux est essentiel pour mobiliser l'adhésion des
citoyens aux idéaux de paix et de solidarité qui sous-tendent les
traités de Rome et de Maastricht. Un rôle accru des parlements
nationaux ne doit pas cependant être ressenti comme une contestation de
la légitimité démocratique du Parlement européen,
qui est une institution essentielle de l'Union et dont la responsabilité
législative et politique devra être renforcée dans le cadre
du processus de révision du traité.
La structure institutionnelle de l'Union devra être simplifiée et
non pas rendue plus complexe par la prochaine réforme. La
création d'une nouvelle instance institutionnelle ou de nouvelles
étapes de procédure dans la prise de décision de l'Union
n'aurait comme effet que d'augmenter la distance déjà grande avec
les citoyens. Le moyen le plus adapté pour que les parlements nationaux
fassent entendre leur propre voix dans les affaires européennes
réside dans le suivi, par les assemblées et leurs commissions
spécialisées, des positions prises par leurs propres
gouvernements, ainsi que dans la possibilité d'un dialogue
renforcé avec les institutions de l'Union européenne.
Pour ces raisons, le gouvernement italien est favorable à une
actualisation de la déclaration n° 13 annexée au
traité de Maastricht. La COSAC peut être le lieu le plus
approprié pour permettre une coopération renforcée entre
les parlements nationaux et le Parlement européen dans le but de faire
avancer plus rapidement le procession d'intégration européenne.
IV. L'ADOPTION DE L'ORDRE DU JOUR DE LA XIVE COSAC
Le Président Antonio Ruberti
a proposé
d'inclure, sans modification formelle, la proposition finlandaise dans le
thème consacré " rapports des parlements nationaux avec les
institutions de l'Union européenne, y compris par rapport aux travaux de
la Conférence intergouvernementale pour la révision du
Traité sur l'Union européenne ", prévu dans l'ordre
du jour proposé par la
Troïka
. Il a estimé, en effet,
qu'un consensus existait sur le fond, s'agissant de l'intérêt de
la question soulevée, mais qu'il serait préférable
d'adopter la procédure la plus rapide pour l'adoption de l'ordre du jour.
M. Robert Urbain
(Belgique) a souligné que la proposition
finlandaise répondait à la préoccupation de la
majorité des délégations de la COSAC, notamment celle du
Parlement belge, qui avait soulevé le même problème du
rôle et du fonctionnement de la COSAC lors de la Conférence de
Madrid les 7 et 8 novembre 1995. Il a estimé que le moment était
venu de débattre de ce problème.
M. Guillermo Martinez
(Espagne) a soutenu la proposition de la
Présidence italienne en reconnaissant que la discussion demandée
était souhaitable, mais a considéré qu'il est impossible
de modifier ainsi l'ordre du jour de la Conférence, au risque de
créer un précédent.
M. Norbert Wieczorek
(Allemagne) a vivement regretté que
lui-même et ses collègues du Bundestag n'aient pas
été tenus informés de l'initiative prise par la
délégation finlandaise, dont ils ignorent le contenu.
M. Erkki Tuomioja
(Finlande) a rappelé, que dans le courrier
qu'il a adressé à la présidence italienne de la COSAC, le
22 mai dernier, il avait demandé que soit introduit dans l'ordre du
jour de la Conférence, un nouveau point sur " le rôle de la
COSAC dans la coopération entre les parlements nationaux ; une
intensification du travail de la COSAC ; l'institution possible d'un groupe de
travail sur le rôle de la COSAC et sur l'intensification du travail de la
COSAC ".Il a considéré sa proposition conforme au
règlement de la COSAC, mais a accepté la proposition de
modification informelle de l'ordre du jour suggérée par le
Président Antonio Ruberti. Il a souhaité que ce dernier demande
à toutes les délégations de s'exprimer clairement sur la
question évoquée, en soulignant la nécessité de
rendre la COSAC plus efficace.
M. Yves Guéna
(Sénat français) a
confirmé qu'il appartient à la COSAC de fixer elle-même son
ordre du jour. Il a rappelé que dans ses conclusions, le Conseil
européen de Turin avait donné mandat à la CIG d'examiner
les moyens d'associer " collectivement aussi " les
parlements
nationaux à l'Union européenne. S'agissant de la proposition
finlandaise en vue de la création d'un groupe de travail, il a
souhaité qu'un vote ait lieu au sein de la Conférence sur
l'opportunité de la création d'un tel groupe, lequel pourrait
rendre ses conclusions lors de la prochaine COSAC, à Dublin à
l'automne prochain.
Mme Marietta Yiannakou-Koutsikou
(Grèce) a estimé,
à son tour, que la COSAC est compétente pour débattre de
son ordre du jour. Souhaitant qu'une discussion s'engage sur la proposition
finlandaise ou sur d'autres, elle a accepté la proposition de compromis
du Président Antonio Ruberti.
Le Président Antonio Ruberti
a craint que la décision de
créer un groupe de travail n'implique une modification du
règlement intérieur de la COSAC.
Mme Nicole Catala
a souhaité que soit dissipé un
possible malentendu sur cette proposition et a indiqué que ce groupe de
travail ne serait pas permanent et aurait pour mandat de proposer des
réformes de la COSAC, lesquelles seraient présentées
à Dublin.
M. Joel Hasse Ferreira
(Portugal) a considéré que la
proposition finlandaise pouvait être examinée dans l'ordre du jour
tel qu'il existe.
La Conférence a adopté l'ordre du jour proposé par la
Troïka et a décidé d'y inclure, de manière
informelle, la proposition finlandaise.
V. LE DÉBAT SUR LES DÉCLARATIONS DU PRÉSIDENT EN EXERCICE DU CONSEIL DE L'UNION EUROPÉENNE
M. Josè Medeiros Ferreira
(Portugal) a
estimé que la mise en place de l'Union économique et
monétaire (U.E.M.) doit entraîner une coordination des politiques
économiques des Etats membres. L'U.E.M. devrait conduire à une
modification du budget européen, des fonds structurels et de la
Politique agricole commune (PAC). Dans la mesure où la création
de la monnaie unique pourrait conduire à un assouplissement des
critères du traité, il a souhaité savoir si le Conseil
européen de Florence avait réglé définitivement les
problèmes en suspens.
M. Francisco Pablo Silva Torres
(Portugal) a insisté sur le
fait que les fonds structurels et le fond de cohésion ne sont pas des
fonds conjoncturels. De son point de vue, il faut créer les conditions
d'une meilleure coopération entre les Etats qui seront dans la zone de
la monnaie unique et ceux qui seront en dehors. En effet la Banque centrale
n'interviendra pas pour soutenir les monnaies des pays qui seront en dehors de
la monnaie unique.
M. Renzo Imbeni
(Parlement européen) a interrogé
M. Lamberto Dini sur les suites de la conférence
euro-mediterranéenne de Barcelone et sur les conditions d'adoption des
règlements financiers du programme MEDA.
M. Roberto Mezzaroma
(Parlement européen) s'est
inquiété de l'absence de statut de l'embryon humain.
M. Paul Hatry
(Belgique) a souligné les conséquences
favorables de l'adoption, par le Conseil, de la directive sur
l'électricité pour les consommateurs européens.
M. Michael Ferris
(Irlande) a insisté sur l'importance de la
lutte contre les trafics de drogue et de la mise en place d'Europol. Il s'est
également inquiété des mesures financières que doit
prendre l'Union pour lutter contre le chômage.
M. Pieter Ter Veer
(Pays-Bas) s'est inquiété de
l'absence de fonds pour l'environnement ou pour le maintien de la protection
sociale. Il a demandé des informations sur le rôle que pourraient
jouer les parlements nationaux dans le cadre de la C.I.G.
M. Hugh Dykes
(Royaume-Uni) a exprimé une inquiétude
quant à l'effet récessif que pourrait avoir l'application
simultanée de politiques restrictives pour appliquer les critères
du traité. Par ailleurs il a souhaité que la COSAC soit
marquée par un souci d'action pragmatique.
M. Pedro Solbes
(Espagne) s'est inquiété des retards
dans la mise en oeuvre du programme MEDA. Il a insisté sur l'importance,
à ses yeux, du pacte de stabilité avec les pays extérieurs
à l'Union européenne.
M. Kimmo Sassi
(Finlande) a évoqué le lien possible
entre l'institution de la monnaie unique et le chômage, et, par
conséquent, la nécessité de revoir éventuellement
les critères du traité lors de la mise en oeuvre de la
troisième phase de l'UEM. Il a également souligné la
question posée par la multiplication des langues de travail de l'Union.
Mme Nicole Fontaine
(Parlement européen) a indiqué
que les opinions publiques sont très préoccupées par le
chômage. L'absence de décisions dans ce domaine a des effets
dévastateurs pour la cause européenne. D'un autre
côté, il importe d'associer les opinions aux travaux de la CIG
pour éviter les erreurs qui ont été commises lors de la
négociation du traité de Maastricht.
Mme Marietta Yiannakou-Koutsikou
(Grèce) s'est
interrogée sur la possibilité, pour l'Europe, de mettre
réellement en oeuvre une politique extérieure de
sécurité commune.
M. Maurice Ligot
s'est associé aux interrogations des autres
intervenants sur l'Union économique et monétaire, qui a
été conçue dans un autre contexte économique. Il
s'est demandé si l'U.E.M. est toujours adaptée, alors que le
chômage dans l'Union est d'une tout autre gravité que celui qui
existe dans d'autres régions du monde. Concernant le rôle des
parlements nationaux, il a souligné les deux aspects de leur
participation à la construction européenne. D'un
côté, ils doivent contrôler leurs gouvernements, et des
progrès importants ont été faits dans ce sens ces
dernières années. D'un autre côté, ils doivent jouer
un rôle collégial (notamment au sein de la COSAC). Mais, avec le
temps, la COSAC semble s'épuiser. Il faut donc lui donner un rôle
plus efficace, notamment par la possibilité d'intervenir dans les
matières d'ordre intergouvernemental ou pour le respect de la
subsidiarité.
M. Lamberto Dini
a alors répondu aux différents
intervenants.
Sur l'emploi, le président en exercice du Conseil a indiqué que,
depuis le Conseil européen d'Essen, tous les gouvernements recherchent
des solutions pour faire face au chômage structurel à un moment
où l'on constate une moindre efficacité dans la relation entre la
croissance et l'emploi. Tous les travaux menés au plan européen -
Pacte de confiance de la Commission, conférence tri-partite de Rome -
vont dans le même sens : il faut faire des efforts nationaux, car
l'Europe ne peut fournir une solution miracle. L'Europe peut fournir un cadre
de référence pour les politiques macro-économiques des
Etats membres afin, notamment, d'éviter des distorsions de concurrence.
Elle doit également mettre en place de nouveaux mécanismes de
change. Il faut aussi que la concertation entre les partenaires sociaux
crée un cadre stable pour la création d'emplois.
Le débat n'est pas entre l'Union monétaire ou l'emploi, car les
restrictions budgétaires ne peuvent aller à l'encontre des
créations d'emplois. En effet les politiques keynésiennes
semblent inadaptées à la mondialisation des échanges. Il
faut certainement compléter le marché intérieur et ouvrir
à la concurrence les secteurs encore protégés par des
monopoles ou des corporatismes. Il faut lever les rigidités qui
subsistent sur le marché du travail et, en particulier, favoriser les
P.M.E. qui créent 60 à 70 % des emplois.
Des désaccords subsistent entre les Etats membres pour le financement
des grands travaux d'infrastructures européennes ; il convient donc de
procéder par redistribution des dépenses au sein du budget
communautaire. Il faut veiller en particulier à ce que les programmes
nationaux d'ajustement budgétaire restent socialement tolérables.
Sur l'U.E.M., il n'est ni souhaitable, ni acceptable - notamment par
l'Allemagne - de revoir les critères de convergence.
L'interprétation de ceux-ci aura lieu au printemps de 1998 en fonction
des tendances constatées d'ici à la fin de 1997.
Sur la crise de l'E.S.B., le Conseil européen de Florence a donné
son accord sur la méthode permettant la levée progressive de
l'embargo sur la viande bovine britannique. Mais il n'existe pas de date
précise pour la fin de cet embargo. La possibilité, pour le
Royaume-Uni, d'exporter vers les pays-tiers sera examinée, cas par cas,
par la Commission, après avis du comité
vétérinaire.
Le blocage du règlement financier du programme MEDA a fait l'objet d'un
dîner de travail au cours du Conseil européen de Florence ; les
divergences entre la Grèce et la Turquie ont fait l'objet d'un
échange de vues et a permis l'élaboration d'une méthode
pour les résoudre.
Concernant la C.I.G., tous les sujet sont déjà été
abordés. La négociation s'engagera vraisemblablement sur les
questions où les convergences sont les plus fortes, les questions
institutionnelles - par définition les plus difficiles - étant
abordées à la fin de la conférence, c'est-à-dire
à la fin du premier semestre de 1997. La négociation abordera
donc en priorité les questions du troisième pilier et celles
portant sur la citoyenneté européenne, les droits fondamentaux,
les droits sociaux, l'environnement, les questions d'intérêt
communautaire, la lutte contre la criminalité et les trafics de drogue.
La question du rôle des parlements nationaux est, avec celle des pouvoirs
du Parlement européen, une des questions les plus difficiles. Certes,
les parlements nationaux ont un rôle essentiel dans le fonctionnement
démocratique de l'Union. Mais la COSAC ne peut devenir une
troisième chambre ; il est cependant possible de renforcer son
rôle collégial afin que la voix des parlements nationaux soit
entendue par les gouvernements et par le Parlement européen.
VI. LES RAPPORTS DES PARLEMENTS NATIONAUX AVEC LES INSTITUTIONS DE L'UNION EUROPÉENNE, Y COMPRIS PAR RAPPORT AUX TRAVAUX DE LA CONFÉRENCE INTERGOUVERNEMENTALE POUR LA RÉVISION DU TRAITÉ SUR L'UNION EUROPÉENNE
Le Président Antonio Ruberti
a introduit le
débat sur le premier thème de la Conférence en
établissant le bilan de la situation et en cherchant à
distinguer, d'une part, " les points acquis " lors des COSAC
précédentes, et, d'autre part, les points restant à
débattre. Il a considéré que le point de départ de
cette discussion devait être la déclaration n° 13
annexée au Traité de Maastricht, dont il rappelé le
contenu. S'agissant de l'amélioration des relations entre un Parlement
et son Gouvernement, il a souligné la nécessité d'assurer
une transmission rapide et complète des projets d'actes communautaires
aux parlements nationaux. Selon lui, les conclusions de Turin permettent de
considérer ce point comme acquis.
La deuxième question a trait à l'éventualité d'une
action collective des parlements nationaux. Il a rappelé que les
premières propositions françaises, présentées lors
de la COSAC de Paris les 27 et 28 février 1995, n'avaient pas
réuni un consensus et que le problème se posait aujourd'hui
autrement, avec la question de la participation des parlements nationaux
à la négociation de la CIG, ainsi que l'amélioration de la
collaboration interparlementaire sur la mise en œuvre des politiques
communautaires pouvant, par exemple, soulever le problème de la
subsidiarité. Une troisième question se pose sur le rôle
des parlements nationaux dans le cadre des piliers intergouvernementaux,
rôle qui pourrait être différent de celui qui leur est
reconnu pour le premier pilier, en raison de la nature même des
matières traitées.
M. Jimmy Hood
(Royaume-Uni) a regretté que le
problème de l'embargo sur la viande bovine exportée du
Royaume-Uni vers l'Union ait porté tort aux relations entre le
Royaume-Uni et ses partenaires et a espéré que cette situation ne
se reproduira plus à l'avenir.
Il a rappelé qu'il appartient aux parlements nationaux de ratifier les
résultats de la CIG et a considéré que les
déclarations ou autres engagements précédemment pris
à l'égard des parlements nationaux n'avaient que peu
d'importance, si l'on en juge par leur application dans les faits. Soulignant
l'attachement des parlements nationaux à un meilleur fonctionnement et
à une plus grande transparence de l'Union, il a souligné un
paradoxe : le Traité de Maastricht, qui aurait dû rapprocher
l'Europe des citoyens, les en a, au contraire éloignés, avec,
notamment, la création de piliers intergouvernementaux où les
exécutifs détiennent des pouvoirs considérables. Il a donc
souhaité une démocratisation accrue de l'Union dans la
perspective d'un futur traité, en soutenant l'idée que soit
introduit un délai d'examen minimum entre la transmission et l'adoption
des projets d'acte communautaire, permettant aux parlements nationaux de les
examiner. Il a noté que cette idée était d'ailleurs
soutenue par de nombreux autres Parlements. S'agissant de la transparence de
l'Union, il a souhaité qu'une simplification du processus
d'élaboration des projets communautaires, ainsi que le maintien d'un
contrôle sur la Commission européenne, en étroite
collaboration avec le Parlement européen, mais dans le respect des
compétences de chacun.
A propos de l'avenir de la COSAC, il s'est félicité du travail
accompli par le Parlement français, qui a suggéré des
propositions de réforme intéressantes. Cependant, il s'est
interrogé sur certains aspects pratiques de ces propositions, en se
demandant, notamment, quelle pouvait être la
représentativité des membres d'une COSAC rénovée,
quels en seraient les domaines de compétence précis et la
fréquence des réunions et s'il était souhaitable de la
doter d'un secrétariat permanent. S'interrogeant toujours sur le
réalisme de ces propositions, il en a néanmoins souligné
l'intérêt et a déclaré que son pays jouerait un
rôle " plein et entier " dans le groupe de travail
projeté, s'il devait être créé.
Mme Annemie Neyts-Uyttebroeck
(Parlement européen) a
indiqué qu'elle avait été nommée rapporteur de la
Commission institutionnelle de son assemblée sur les relations entre
celle-ci et les parlements nationaux. Elle a rappelé le constant
attachement des membres de sa commission au rôle des parlements nationaux
et a regretté qu'un certain " esprit de concurrence " et non
de complémentarité existât entre son Parlement et les
autres assemblées. A propos du contrôle parlementaire, elle a
estimé que le Parlement européen et les parlements nationaux
avaient une responsabilité partagée mais distincte, chacun
intervenant sur son propre " terrain ". Dans le domaine des
deuxième et troisième piliers, elle a considéré que
tous les Parlements devaient rejeter les instruments communautaires informels,
tels que les circulaires adoptées à l'issue de " conseils
informels ", et obtenir une amélioration des moyens d'application
de la déclaration n°13, en demandant, notamment, la reconnaissance
d'un délai minimum d'examen pour les parlements nationaux. Elle a
estimé que l'essentiel devait être d'exiger la publicité
des votes au sein du Conseil. Elle a, enfin, souhaité qu'une
éventuelle réforme de la COSAC n'entraîne aucune
complication dans le fonctionnement des institutions communautaires.
M. Joel Hasse Ferreira
(Portugal) a estimé que la seule
question qui doit être posée s'agissant du déficit
démocratique au sein de l'Union est celle du rôle des parlements
nationaux. Ce rôle doit être distingué à trois
niveaux : celui de l'approbation du droit international et du droit
dérivé, celui de l'intervention dans le processus de
décision communautaire, en fonction des systèmes nationaux
propres, et celui de l'insertion des parlements nationaux dans la construction
européenne elle-même. S'agissant de ce dernier niveau, se pose,
selon lui, une question de fond sur le rôle
" particulièrement important qui doit être reconnu aux
parlements nationaux ". Il a jugé que ce rôle, qui pourrait
être collectif, devait être plus important dans le cadre des
deuxième et troisième piliers. Seuls les parlements nationaux
peuvent en effet, à ses yeux, conférer la
légitimité nécessaire à l'action européenne
dans des matières aussi sensibles et de nature intergouvernementale.
Il a également estimé que les parlements nationaux avaient un
rôle à jouer dans le contrôle de l'application du principe
de subsidiarité, peut-être par la voie de recours auprès de
la Cour de justice des Communautés européennes (C.J.C.E.). Sur
tous ces sujets, il a souligné qu'il ne s'agissait pas d'empiéter
sur le rôle du Parlement européen, mais bien de concilier les
efforts conjoints de tous les Parlements de l'Union : au Parlement
européen revient ainsi le contrôle de la Commission et les
parlements nationaux devraient se voir confier le contrôle
" collégial " du Conseil. En conclusion, il a apporté
son soutien à la proposition finlandaise de création d'un groupe
de travail sur la réforme de la COSAC.
M. Maurice Ligot
a remercié le Président Antonio
Ruberti pour l'excellente synthèse qu'il a présentée sur
le rôle des parlements nationaux. Il a noté que tous les
parlementaires nationaux qui étaient intervenus
précédemment étaient favorables à un rôle
actif des parlements nationaux au sein de l'Union. Il a souligné
l'importance de renforcer le contrôle démocratique sur les
matières intergouvernementales, aujourd'hui peu ou pas
contrôlées, et sur l'application du principe de
subsidiarité, dont le contrôle ne doit pas se limiter à une
simple intervention juridictionnelle, en raison de la nature hautement
politique de ce principe. Il a considéré d'autant plus
nécessaire ce nouveau rôle des parlements nationaux que l'on
constate, dans tous les pays de l'Union, l'existence d'un fossé
grandissant entre les citoyens et la construction européenne, comme le
montre la crise de la " vache folle ", qui a dévoilé
une certaine faille dans les institutions communautaires.
Les parlements nationaux, par leur proximité des électeurs,
devraient jouer un rôle de relais vis-à-vis de l'opinion publique
et de médiation entre la souveraineté nationale et les
compétences de l'Union. A côté du rôle
" interne" de chaque Parlement, appelé à contrôler la
politique communautaire de son Gouvernement, il faut, selon lui, insister sur
le rôle collégial ou collectif que devraient remplir les
parlements nationaux à travers la COSAC, institution existante, comme le
propose la Délégation de l'Assemblée nationale pour
l'Union européenne. Ce nouveau rôle consisterait à
apporter, par la voie d'avis, une appréciation politique sur le respect
du principe de subsidiarité et à contrôler les initiatives
de l'Union dans le cadre des deuxième et troisième piliers. Le
choix de la COSAC, a-t-il souligné, n'entraînerait ni
création d'une nouvelle institution, ni alourdissement des
mécanismes décisionnels, mais il faudrait sans doute
prévoir une plus grande périodicité de ses
réunions.
Il a apporté son soutien à la position finlandaise au nom de la
délégation française, en soulignant le besoin de donner
une efficacité accrue à la COSAC, tant dans son organisation que
dans le contenu de ses travaux. Il a estimé souhaitable que soit
constitué le groupe de travail proposé, afin que ce groupe
élabore des propositions de procédures et de fond pour la
prochaine COSAC de Dublin.
M. Antonis Skyllakos
(Grèce) a considéré que
la réforme de la COSAC devra respecter deux principes directeurs : celui
du maintien de l'unanimité comme règle de décision, et
celui de la possibilité, pour toutes les délégations,
d'être entendues. Il a par ailleurs évoqué le
problème de la transmission des documents communautaires au Parlement
grec en regrettant l'insuffisance de cette information.
M. Elmar Brok
(Parlement européen) a noté le
consensus existant sur la nécessaire légitimation du processus
démocratique au sein de l'Union. Il a regretté la tendance
actuelle à la " dépolitisation " de la CIG, qui semble
devenir un exercice " technocratique ", aux dépends de la
démocratie. Il a souhaité que les parlements nationaux et le
Parlement européen s'accordent pour mieux contrôler les
activités de l'Union, en particulier dans ses " zones
grises ". Pour les matières du premier pilier, il a souhaité
un renforcement de la procédure de codécision. Il a
également demandé que le Parlement européen soit mieux
entendu dans le cadre de la politique étrangère et de
sécurité commune (PESC). Le troisième pilier, dans le
cadre de la recherche d'une plus grande efficacité, devrait, quant
à lui, être partiellement communautarisé.
Il a marqué son désaccord avec certains orateurs
précédents, estimant que le principe de subsidiarité avait
progressé dans son application grâce, en particulier, aux efforts
de la Commission européenne. Il a proposé que les parlements
nationaux aient la faculté de saisir la C.J.C.E. lorsque l'application
du principe leur paraît contestable.
S'agissant de la possible attribution d'un pouvoir de décision à
la COSAC, il a appelé les délégués à plus de
réalisme, en soulignant le problème de légitimité
et de représentativité que soulèverait cette
éventualité, et a considéré qu'une telle
réforme serait, soit inutile, soit génératrice de
nouvelles frustrations. En revanche, si la réforme a seulement pour
objet d'apporter des améliorations techniques, telles que la convocation
de la COSAC avant et non après un Conseil européen, il a
estimé que cette réforme était possible.
M. Carlos Manuel Encarnacáo
(Portugal) a
considéré que les parlements nationaux doivent conserver leurs
pouvoirs de contrôle, notamment en se prononçant sur la
ratification des conventions qui leur sont soumises, dans les matières
relevant du troisième pilier. Selon lui, la question n'est pas celle de
la communautarisation de ces matières, mais plutôt celle du
principe de libre circulation au sein de l'Union. Les différences des
systèmes judiciaires et pénaux entraînent, d'après
lui, un affaiblissement de la libre circulation et du sentiment de confiance
des citoyens. Devant la lenteur des procédures intergouvernementales, il
a souhaité une communautarisation de ces matières, mais en
préservant le droit d'intervention et le droit de recours des parlements
nationaux.
Le Président Antonio Ruberti
, résumant les interventions
précédentes, a distingué la question des moyens, dont la
COSAC pourrait se doter, avec la proposition de création d'un groupe de
travail informel, et celle du rôle, individuel ou collectif, des
parlements nationaux.
M. Jurgen Meyer
(Allemagne) a noté que le débat en
cours illustrait la difficulté d'aborder, dans l'abstrait, la question
des relations entre les parlements nationaux et les institutions
européennes. Plutôt que de parler de structures et d'instruments,
il a considéré qu'il convenait d'étudier les tâches
les plus importantes et a estimé, en particulier, nécessaire que
l'Union adopte une charte des droits de l'homme, dont il faudrait confier
l'élaboration aux parlements de l'Union et non aux gouvernements.
M. Roberto Mezzaroma
(Parlement européen) a insisté
sur le fait que la CIG doit tenter de réduire la distance qui existe
entre le Parlement européen et les parlements nationaux grâce
à la mise en oeuvre d'une coopération renforcée, y compris
dans une COSAC qui disposerait de compétences propres. Les travaux de la
COSAC pourraient être valorisés par la présence des partis
politiques européens. Il faut, en tout état de cause, encourager
les rencontres entre commissions homologues du Parlement européen et des
parlements nationaux afin d'aboutir à des positions coordonnées.
Malgré les difficultés pratiques, il conviendrait qu'une
journée par mois soit réservée à ces rencontres.
M. Ove Fich
(Danemark) a émis des réserves quant
à l'augmentation des pouvoirs de la COSAC ; les parlements nationaux ne
doivent pas espérer pouvoir récupérer par ce biais les
pouvoirs qu'ils ont perdus au plan national. Le déficit
démocratique doit, en réalité, être comblé
par les parlementaires dans le contrôle de leur propre gouvernement. La
COSAC a un autre rôle, qui est de fournir des informations sur les
conditions nationales du contrôle de la construction européenne,
sur l'amélioration de la transmission des documents européens et
sur les échanges d'informations de nature politique. La COSAC
présente surtout l'avantage d'être le seul organe de
représentation des différents partis politiques des Etats
membres. Elle devrait donc servir à la mise en place d'un
véritable réseau européen entre parlementaires. De son
point de vue la proposition finlandaise tendant à l'amélioration
du fonctionnement de la COSAC est raisonnable.
M. Erkki Tuomioja
(Finlande) a estimé que la question du
contrôle démocratique de la construction européenne est
fondamentale. Il faut par conséquent renforcer le rôle des
parlements nationaux dans le contrôle des décisions prises par les
gouvernements dans le cadre du Conseil. Des amendements à la
Constitution finlandaise ont été adoptés dans ce sens,
afin qu'il soit possible de savoir ce qui se passe dans les Conseils - formels
ou informels -, dans le pilier communautaire comme dans le troisième
pilier. S'il convient de renforcer le rôle des parlements nationaux, il
ne faut pas pour autant l'inscrire dans le traité, mais dans la
constitution de chaque pays. Il revient ainsi aux Etats membres
d'interpréter la subsidiarité selon les procédures propres
à chaque pays ; le recours devant la Cour de justice ne s'impose donc
pas. Pour améliorer le fonctionnement de la COSAC un groupe de travail
serait utile ; mais il ne devrait pas conduire à une
institutionnalisation de celle-ci ; il devrait cependant permettre un meilleur
suivi et une meilleure préparation des réunions.
M. Berit Löfstedt
(Suède) s'est déclaré
en faveur de la création d'un groupe de travail qui permettrait
d'améliorer le fonctionnement de la COSAC. Il convient de mieux
préparer ses travaux et ses ordres du jour. Il faut créer des
réseaux d'informations parlementaires permettant l'organisation de
rencontres informelles. Les parlements nationaux ont besoin de moyens
d'information et de moyens d'action, notamment dans le domaine du
troisième pilier. Mais pour ce faire, ils ont besoin de documents en
temps utile. Ils doivent donc être correctement informés pour
pouvoir agir. Par ailleurs la subsidiarité est une question politique.
Les parlements doivent fournir des avis à leurs gouvernements en la
matière et la COSAC pourrait en discuter.
M. Josef Cap
(Autriche) a estimé que les problèmes
doivent être réglés au plan national, et non pas au sein de
la COSAC. De son point de vue, la discussion sur la structure de cet organe n'a
pas de sens, car les questions ne sont pas d'ordre politique, mais seulement
pratique. La COSAC doit traiter de thèmes politiques importants et
coordonner les travaux des parlements nationaux. Le débat pourrait se
conclure sur la base d'une proposition écrite de la
délégation finlandaise.
M. Yves Guéna
a insisté sur le fait que, depuis le
traité de Maastricht, il est clair qu'il faut remédier à
l'insuffisance de démocratie dans le fonctionnement de l'Union
européenne. Or, la démocratie ne peut se trouver que dans les
parlements nationaux. Ceux-ci possèdent en outre la clé de la
ratification du futur traité européen. Dans ces conditions, la
non-ratification du traité serait la pire des complications
institutionnelles, certainement plus grande que celle évoquée par
certains intervenants qui excipaient de cet argument pour exclure les
parlements nationaux. A côté de l'intervention individuelle des
parlements vis-à-vis de leur gouvernement, il existe donc une
possibilité d'intervention collective des parlements nationaux, comme
l'ont mentionné les Conseils européens de Turin et, plus
récemment encore, de Florence. Si les déclarations diplomatiques
ont un sens, cela signifie que la COSAC est tenue d'apporter une contribution
à la CIG sur le rôle collectif des parlements nationaux. Il ne
faut pas caricaturer la position française qui n'est pas de créer
une nouvelle chambre. La question est de savoir comment institutionnaliser la
COSAC à la place de la déclaration n° 13 annexée au
traité de Maastricht. Il est donc souhaitable de constituer le groupe de
travail proposé par la délégation finlandaise, dont les
conclusions pourront être examinées par la COSAC de Dublin.
M. Norbert Wieczorek
(Allemagne) a insisté sur le
contrôle parlementaire qui s'organise, d'une part autour des parlements
nationaux pour le contrôle des gouvernements, d'autre part du Parlement
européen pour le contrôle des institutions européennes.
Dans ces conditions le rôle de la COSAC est d'échanger des
informations entre les parlements (par exemple en matière de droits
fondamentaux) et d'obtenir des informations européennes (comme par
exemple sur le déroulement de la CIG). Mais la COSAC ne peut
prétendre devenir une sorte de parlement car, de toute manière,
elle n'est pas représentative. La délégation allemande
n'est pas toutefois opposée à la constitution d'un groupe de
travail, à condition qu'il limite ses travaux à
l'amélioration du fonctionnement pratique de la COSAC.
M. Kent Kirk
(Danemark) a indiqué que sa
délégation appréciait la proposition de la
délégation française, mais qu'à l'inverse elle ne
partage pas la position de la délégation autrichienne. Il est
temps que les parlementaires représentent mieux leurs concitoyens dans
la construction européenne. Il est donc important de savoir comment
mieux faire fonctionner la COSAC. Il ne s'agit pas de créer une nouvelle
institution, mais de permettre aux parlements nationaux de trouver une solution
à leur besoin d'intervention collective sur les questions
européennes. C'est d'ailleurs la tâche qui leur a
été fixée par le Conseil européen. C'est à
eux, et non à la Commission ou au Parlement européen de dire si
une mesure doit être prise au plan communautaire ou au plan national.
C'est donc à la COSAC de décider collégialement en
matière de subsidiarité. Il faut donc mieux organiser ses travaux
et faire une proposition en ce sens à la CIG.
M. Guillermo Martinez
(Espagne) a reconnu le travail important
effectué par la COSAC. Mais la COSAC ne doit pas chercher à se
substituer au Parlement européen. Elle doit simplement renforcer son
action avec les moyens actuels dont elle dispose. Il faut également
revoir le rôle que peuvent jouer les partis politiques européens.
Par exemple la délégation espagnole est très bien
informée grâce au Parti populaire européen (P.P.E.). Les
partis politiques doivent donc être renforcés au plan
européen. Si l'opinion devient critique vis-à-vis de l'Europe,
c'est surtout parce que le contexte a changé depuis le traité de
Maastricht.
Mme Yvonne Van Rooy
(Pays-Bas) a estimé que, s'il convient
de renforcer le rôle des parlements nationaux, en revanche il ne faut pas
créer de nouvelle institution européenne. Il faut cependant
améliorer les procédures et favoriser la transparence, car il y a
manifestement un manque de démocratie dans le fonctionnement de
l'Europe. La conférence intergouvernementale offre une
opportunité pour cette amélioration des procédures, qui
sont trop souvent le domaine des experts. La délégation
néerlandaise rejoint la position des délégations
espagnole, autrichienne et allemande au regard de la constitution du groupe de
travail de la COSAC. Elle soutient cependant la position de la
délégation française quand celle-ci souhaite renforcer le
rôle des parlements nationaux. Il conviendrait de travailler sur la base
d'un document écrit de la délégation finlandaise, auquel
les délégations pourraient répondre également par
écrit. La Troïka de Dublin pourrait alors faire des propositions
à la COSAC. Dans les matières du troisième pilier, il est
certain qu'il y a un besoin de concertation mutuelle et on pourrait envisager
que la COSAC se réunisse en réunion spéciale avec les
parlementaires concernés par ces questions.
La
délégation du Luxembourg
a fait savoir, par lettre en
date du 5 juin 1996, qu'elle s'est prononcée en faveur de la
création d'un groupe de travail de la COSAC pour améliorer son
fonctionnement.
M. Alessandro Bergamo
(Italie) s'est préoccupé de
l'efficacité des interventions des fonds structurels dans les
régions périphériques. Il faut renforcer le rôle des
parlements nationaux et du parlement européen. La COSAC permet des
échanges d'informations utiles et des contacts personnels.
M. Peter Eriksson
(Suède) s'est déclaré en
faveur du renforcement des contrôles des parlements nationaux sur leurs
gouvernements. Le traité doit être modifié afin que la
discussion parlementaire intervienne avant la décision du Conseil. Il
faut plus de transparence afin de permettre une meilleur participation des
citoyens.
M. Charles Ferdinand Nothomb
(Belgique) a résumé les
réponses apportées par les délégations aux trois
questions posées par le président. Il faut tout d'abord un
meilleur contrôle des parlements nationaux sur leurs gouvernements. Pour
l'action collective des parlements nationaux, il ne faut pas créer de
mécanisme supplémentaire, mais il faut avoir la
possibilité d'obtenir collégialement des informations directes
auprès des institutions communautaires, de même qu'il faut une
information réciproque entre les parlements nationaux et entre
parlements nationaux et parlement européen. Enfin, il est souhaitable de
créer un groupe de travail de la COSAC pour mieux organiser ses travaux,
mais sans création d'une structure supplémentaire. La Troïka
devrait prendre l'initiative de la création de ce groupe de travail qui
pourrait être composé d'un délégué par pays.
Mme Nicole Catala
a estimé que la COSAC est
confrontée à la question de son existence même. Si elle
n'est pas capable de fournir une réponse à l'invitation que lui a
faite le Conseil européen de Turin ni de s'adapter aux nouvelles
exigences européennes, alors elle n'a plus de raison d'être. A
tout le moins, il convient de créer un groupe de travail chargé
d'améliorer son fonctionnement. Il faut redéfinir son rôle
en tant qu'organe d'échange d'informations et de contrôle de la
subsidiarité. La COSAC doit également être un lieu de
discussion politique pour les matières des deuxième et
troisième piliers. La COSAC a l'obligation de s'adapter, sinon elle aura
failli à l'attente des citoyens.
M. Franz Peter Basten
(Allemagne) a soutenu la position de la
délégation néerlandaise. Renforcer institutionnellement la
COSAC irait à l'encontre de la nécessaire simplification des
organes de l'Union. Les difficultés du débat viennent des
conceptions différentes à la fois sur le rôle de l'Europe
et sur celui de la COSAC. Il faut donc affirmer clairement ce qui relève
de l'Union et ce qui relève des Etats. Il faut se mettre d'accord sur la
subsidiarité dans le cadre des institutions existantes.
Lord Middleton
(Royaume-Uni) a estimé nécessaire la
création d'un groupe de travail de la COSAC. Ce qu'elle ne peut pas
être : un organe de décision politique, car les participants ne
sont pas les représentants des organes spécialisés des
assemblées. Ce qu'elle peut être : un lieu d'échange
d'idées et de points de vue qui permet, en particulier, d'apprendre de
ceux qui ont déjà une expérience de la construction
européenne.
Le Président Antonio Riberti
a estimé que le
débat avait permis de cerner les principaux problèmes
posés par le rôle des parlements. Il est clair qu'il faut
renforcer et améliorer les rapports entre les parlements nationaux et
leurs gouvernements respectifs ; des améliorations ont eu lieu ; il
convient de les poursuivre et sans doute de réviser dans ce sens la
déclaration n° 13 annexée au traité. Un
consensus existe également pour renforcer la coopération entre
les parlements nationaux et le parlement européen. Du point de vue du
rôle collégial des parlements, certains pensent qu'il faut
améliorer les échanges de vue, ce qui revient à soutenir
le rôle de la COSAC (notamment en améliorant son fonctionnement -
calendrier et ordre du jour -). La délégation française a
soulevé une autre question, qui est l'implication de la COSAC dans le
contrôle de la subsidiarité et des affaires des deuxième et
troisième piliers. Il s'agit d'un rôle nouveau pour la COSAC qui
interviendrait de manière consultative. La question est à
approfondir. Pour le président, la demande de création d'un
groupe de travail doit être examinée par la Troïka qui est
chargée de la préparation de l'ordre du jour de la COSAC de
Dublin.
M. Maurice Ligot
a estimé que cette suggestion
n'était pas une réponse aux questions posées, car la
Troïka
n'est pas en mesure de faire un travail de réflexion
sur l'avenir de la COSAC.
M. Charles-Ferdinand Nothomb
(Belgique) a suggéré que
la Troïka organise des réunions de travail auxquelles pourraient
participer les délégations qui le souhaitent.
M. Michael Ferris
(Irlande) a indiqué, en sa qualité
de prochain président de la COSAC, que la
Troïka
produira un
document de travail sur la base duquel seront organisées des
consultations par voie écrite ou sous d'autres formes
appropriées. La délégation irlandaise ne peut s'engager
sur la convocation de réunions supplémentaires au titre d'un
groupe de travail.
VII. LE SUIVI DE LA CONFÉRENCE DE BARCELONE SUR LE PARTENARIAT EURO-MÉDITERRANÉEN ET LES INSTRUMENTS OPÉRATIONNELS CORRESPONDANTS, NOTAMMENT EN CE QUI CONCERNE LE PROGRAMME MEDA
M. Tino Bedin
, Président de la Commission
pour les affaires européennes du Sénat italien, Président
de séance, a rappelé les grands axes de la nouvelle politique
euro-méditerranéenne, définis par le Conseil
européen de Cannes, en insistant sur sa globalité, puisqu'elle
s'étend non seulement aux domaines économiques, mais
également aux domaines politique, social et humanitaire. Il s'est
félicité que le programme MEDA consacre, jusqu'en 1999, une
dotation de 4,6 milliards d'écus à cette politique, en accordant
une plus grande importance à la transparence et à
l'efficacité des fonds communautaires. Il a souligné
également l'importance du dialogue politique au plus haut niveau et a
souhaité que ce dialogue permette de dépasser le différend
greco-turc. A ce sujet, il a considéré que les parlementaires
nationaux et européens doivent, à présent, agir pour
mettre fin au blocage des fonds du programme MEDA.
Il a souhaité que tous les pays de l'Union s'impliquent dans cette
nouvelle politique euro-méditerranéenne, en raison du
caractère " névralgique " de la région ;
par ailleurs, il a demandé qu'un parallélisme soit
respecté entre l'action de l'Union en faveur des pays d'Europe centrale
et orientale (PECO) et les pays tiers méditerranéens (P.T.M.). Il
a considéré que l'enveloppe budgétaire consacrée
à ces derniers est globalement suffisante, même si certains pays
méditerranéens réclament plus de soutien et
d'encouragement que d'autres.
Il a appelé les parlements de l'Union à jouer un rôle
spécifique, notamment en ce qui concerne l'implication des
sociétés civiles dans les processus de réforme et a
évoqué le souhait, exprimé par plusieurs parlementaires,
d'évaluer les conséquences, pour l'Union, de la création
à terme d'une zone de libre échange avec les P.T.M. Par ailleurs,
il a observé que le développement des échanges n'implique
pas forcément un développement durable, car doivent s'y ajouter
des réformes sociales et politiques. En conclusion, il a souligné
qu'il ne peut y avoir de partenariat global entre l'Union et les P.T.M. sans un
renforcement de la démocratie et des droits de l'homme.
M. Enrique Baron Crespo
(Parlement européen) a
souligné l'importance du sujet qui engage, selon lui, la
crédibilité de l'Union européenne. Il a souhaité
que l'Union se préoccupe de toutes ses frontières, sans
privilégier les unes par rapport à d'autres, afin de garantir la
stabilité du continent, tout en manifestant un véritable esprit
de solidarité à ses frontières.
Il a ensuite rappelé les principales positions du Parlement
européen, qui a récemment adopté le programme MEDA. Il
s'est déclaré en faveur d'une coopération
décentralisée permettant de mieux impliquer la
société civile dans les réformes. Il a aussi plaidé
pour plus de transparence et de rigueur dans l'attribution et la gestion des
fonds communautaires, exigence accrue, aujourd'hui, en période de
rigueur budgétaire. S'agissant du respect des droits de l'homme, il a
proposé d'envisager la suspension de l'aide de l'Union à un pays
méditerranéen qui ne respecterait pas ces droits, sur une
décision prise à la majorité du Conseil, sur proposition
de la Commission, après consultation du Parlement européen.
Il a ensuite vivement critiqué le veto grec qui ne permet pas de
débloquer les fonds du programme MEDA et porte tort, ainsi, à la
crédibilité de l'Union.
M. José Carlos Zorrinho
(Portugal), s'est
félicité du partenariat euro-méditerranéen, qui se
fonde sur le respect des droits de l'homme, pour lequel l'Union a un rôle
d'exemple à donner. Il a indiqué que le Portugal avait
récemment lancé des initiatives d'un grand intérêt,
en développant un " axe euro-africain ", avec la
condamnation
de la violation des droits de l'homme dans le Timor oriental, et avec le
renforcement de l'aide économique aux P.T.M.
M. Hamid Houda
(Pays-Bas) a estimé qu'il ne s'agissait, en
matière de partenariat euro-méditerranéen, pas seulement
d'aide au développement. Il est, en effet, de l'intérêt de
tous les pays membres de l'Union, au Nord comme au Sud, d'assurer la
stabilité de la région et d'élever les P.T.M. au rang de
véritables partenaires. Il s'est étonné, en
conséquence, des réserves émises dans certains parlements
sur cette politique euro-méditerranéenne, à l'inverse des
réactions positives que suscite l'aide aux PECO. Il a appelé au
déblocage des fonds du programme MEDA, en demandant que les parlements
nationaux se prononcent en ce sens.
M. Antonis Skyllakos
(Grèce) a déclaré que son
pays avait été " contraint " de bloquer le programme
MEDA en l'absence de la " nécessaire compréhension " de
la part des autres pays membres de l'Union devant la violation par
" certains " d'accords internationaux. Il a estimé qu'il y a
néanmoins un consensus sur l'objectif démocratique du programme,
mais qu'il existe différentes voies pour y parvenir. Il s'est
demandé qui retirera les bénéfices de l'ouverture des
marchés des P.T.M. et a craint que ce ne soit surtout les grands Etats
de l'Union et les multinationales qui en profitent. Enfin, il a soulevé
le problème de la gestion des fonds de MEDA par la Commission
européenne.
M. Michael Ferris
(Irlande) s'est félicité de
l'importance du programme MEDA et a souhaité que tous les parlements de
l'Union veillent à sa bonne application, afin que l'Union respecte ses
engagements et contribue à renforcer le processus de paix au
Moyen-Orient. Il a espéré que la présidence irlandaise, au
prochain semestre, sera aussi efficace que la présidence italienne dans
le suivi de ce dossier, en soulignant que l'Irlande est très favorable
à la politique euro-méditerranéenne, en raison des
intérêts économiques et politiques qui sont en jeu. Il a
aussi estimé que cette politique exige un esprit de coopération
intense entre tous les Etats membres de l'Union et implique que certains
d'entre eux acceptent de nécessaires compromis, dans le respect des
objectifs de paix et de développement fixés par le partenariat.
M. Robert Urbain
(Belgique) a rendu hommage aux efforts
déployés par l'Espagne, l'Italie et la France, sous
présidence française, en faveur de la rénovation de la
politique euro-méditerranéenne. Il a considéré que
l'Union doit s'efforcer de respecter l'approche globale du partenariat et
d'accélérer l'application du programme sans plus de retard. Il a
souhaité que l'action de l'Union envers les P.T.M. respecte un vrai
parallélisme avec celle engagée en faveur des PECO, même si
celui-ci ne peut être parfait, en raison de l'évolution politique
différenciée de ces pays. Il a déclaré que la
Belgique est favorable à l'élargissement de l'Union, à la
condition d'approfondir celle-ci. Ainsi, les futures adhésions ne sont
acceptables qu'en fonction des progrès réalisés par les
pays candidats.
A propos de la liste des P.T.M. partenaires de l'Union, il a souhaité
que davantage d'éclaircissements soient apportés à propos
de l'exclusion de la Libye et de l'Albanie, en se demandant, sans remettre en
cause ce choix, quels en avaient été les critères. A
propos du respect des droits de l'homme, il s'est déclaré en
faveur de critères qui tiennent compte de certaines " circonstances
particulières " et qui ne soient pas appliqués de
manière uniforme. Il a rappelé l'objectif de libre-échange
en l'an 2010 et a demandé l'accélération du processus de
négociation des accords avec tous les P.T.M., afin de respecter cet
objectif. Enfin, il a estimé que la COSAC devrait, à l'avenir,
débattre à nouveau de cette politique
euro-méditerranéenne et envisager le développement de
contacts avec les Parlements des P.T.M.
M. Patrick Hoguet
a souligné l'importance du thème
débattu par la présente conférence pour le Parlement
français en ajoutant qu'il est de la responsabilité de tous les
parlementaires de l'Union de rechercher des solutions aux problèmes
demeurant en suspens. Il a rappelé l'attachement de la France tant
à l'intégration des PECO qu'à un
rééquilibrage de la politique européenne en faveur des
P.T.M. Face aux défis démographiques, économiques et
sociaux de la région, l'Union doit en effet mettre en oeuvre une
politique globale, afin de répondre à la montée des
extrémismes et de l'incompréhension entre l'Union et son flanc
Sud. La globalité de la politique euro-méditerranéenne
devrait ainsi permettre, selon lui, de créer des relations
d'interdépendance constructives. Il a souhaité que tous les pays
de l'Union s'engagent dans la mise en oeuvre des accords, par
l'intermédiaire, également, de tous les acteurs de la
société civile, ainsi que des collectivités locales
engagées dans cette politique d'intérêt commun.
Il a souligné l'intérêt de la coopération en
matière d'éducation et de formation en direction de la jeunesse,
ainsi qu'en matière de santé et de culture, afin de rechercher
des solutions aux problèmes démographiques et sociaux. Il a
considéré que deux types d'instruments de coopération
doivent être privilégiés en substituant, d'abord, à
une logique d'aide purement financière, une logique de
développement des échanges commerciaux. A ce sujet, il a
estimé nécessaire de poursuivre la réflexion sur la
perspective de libre échange avec les P.T.M., afin d'en étudier,
au préalable, toutes les conséquences pour l'Union et pour ces
pays. Par ailleurs, l'outil financier devrait être perfectionné
à partir d'une décentralisation de l'aide, et de l'application de
critères de sélectivité en fonction des progrès
réalisés par les P.T.M. dans les réformes
économiques et politiques. Ces critères devraient être
appréciés, selon lui, avec une certaine souplesse, tout en
faisant preuve d'une extrême prudence à l'égard des
situations locales.
Enfin, il a cité l'une des conclusions du Conseil européen de
Florence des 21 et 22 juin 1996, aux termes de laquelle serait envisagée
"
l'élaboration à terme d'un pacte
euro-méditerranéen, destiné à contribuer à
la consolidation d'un espace de paix et de stabilité en
Méditerranée
", en souhaitant que soient levés
les derniers obstacles à cette politique
euro-méditerranéenne.
M. Antonio Riberti
(Italie) a souligné la
nécessité de prendre en compte également les accords
bilatéraux de coopération, qui, du fait de l'histoire et des
traditions, ont un rôle différent des accords communautaires. Il
faut donc s'interroger sur la compatibilité entre les politiques
nationales bilatérales et les accords européens. C'est le cas en
particulier pour les accords de formation. Le rôle de la COSAC, à
la différence d'un débat qui aurait lieu au parlement
européen, est ainsi d'aborder la question de l'articulation des accords
européens avec les accords nationaux bilatéraux.
M. Antonio Costa
(Espagne) a insisté sur le fait que la
conférence euro-mediterranéenne de Barcelone avait
signifié un nouveau type de relation avec les pays du Sud, relation
nouvelle qui remplace les anciennes relations bilatérales. Face aux
risques de déséquilibres dans cette région du fait de la
démographie et de l'économie, il faut prendre garde aux effets
qu'aurait une remise en cause du programme MEDA. L'Union doit respecter ses
engagements et les instruments communautaires ne doivent pas être pris en
otage pour régler des querelles entre Etats.
Mme Helena Nilsson
(Suède) a estimé qu'il est
important que l'Union agisse pour la paix dans cette région du monde. La
Suède est solidaire des pays de la Méditerranée, tout en
rappelant la nécessité de s'occuper aussi des pays de l'Est de
l'Europe.
M. Carlos Manuel Encarnacao
(Portugal) a attiré l'attention
sur les risques d'augmentation des flux migratoires en provenance du Sud.
L'Europe ne peut se satisfaire d'une simple zone de libre-échange avec
les pays méditerranéens. Le partenariat implique aussi une
coopération et une confiance mutuelle, que manifeste le programme MEDA.
Un blocage de ce programme serait un mauvais signal donné à ces
pays.
M. Kimmo Sasi
(Finlande) a estimé que le programme MEDA est
important aussi pour les pays nordiques, car l'Europe ne doit pas être
une forteresse. Elle doit collaborer avec ses voisins et l'élargissement
est la tâche la plus importante de l'heure. Il faut donc préparer
l'adhésion des PECOS et des Etats baltes. Saint-Petersbourg peut devenir
le moteur du développement de la Russie, à condition de
construire l'infrastructure nécessaire dans cette région.
Mme Katerina Daskalaki
(Grèce) a indiqué que son pays
est dans une situation délicate, car elle a des relations amicales
traditionnelles avec les pays de la Méditerranée. Mais les
positions des institutions de l'Union en faveur de la Turquie créent un
problème à la Grèce, car la Turquie viole les accords
internationaux et menace les frontières de la Grèce qui sont
aussi des frontières de l'Union européenne. Il ne peut y avoir de
dialogue entre la Grèce et la Turquie, dès l'instant où
cette dernière refuse l'arbitrage de la Cour internationale de justice
de La Haye.
M. Renzo Imbeni
(Parlement européen) a estimé qu'il
faut prêter attention à la vérité qui est contenue
dans les interventions de la délégation grecque, car cette
question n'est pas une simple question bilatérale : il s'agit d'une
frontière extérieure de l'Union européenne. Pour autant,
le recours au droit de veto de la part de la Grèce est inadapté
et ce pays devrait revoir sa position pour bénéficier du soutien
de l'Union dans ses relations avec la Turquie. Cette question est une bombe
à retardement sous la construction européenne.
M. Enrique Baron Crespo
(Parlement européen) a
expliqué les raisons pour lesquels certains pays
méditerranéens, comme la Libye, le Monténégro ou la
Croatie, ont été exclus du programme MEDA. Mais ce programme
n'est pas exclusif d'accords bilatéraux et, à ce titre, les
parlements nationaux ont aussi un rôle à jouer. Par ailleurs le
blocage du programme MEDA punit tous les partenaires européens
concernés ainsi que les Etats voisins de l'Europe. C'est donc un mauvais
service que rend la Grèce à ses partenaires et à ses
voisins. Malgré tout, il est vrai que les frontières
extérieures doivent être défendues par tous les membres de
l'Union et qu'il existe un devoir de solidarité avec la Grèce,
d'autant que le droit international appuie la thèse grecque.
M. Joe O'Toole
(Irlande) a considéré qu'il convient
d'aider les P.T.M. à éliminer les difficultés qu'ils
peuvent rencontrer, comme par exemple les trafics de drogue. Il faut aussi
considérer les échanges culturels, dont le rôle est au
moins aussi important que les échanges commerciaux.
MM. Jimmy Hood
et
Robert Dykes
(Royaume-Uni) se sont
déclarés hostiles à tout rapprochement avec la Turquie,
compte tenu des atteintes aux droits de l'homme dans ce pays et de l'occupation
de Chypre. L'Union européenne doit être particulièrement
circonspecte avec cet Etat.
M. Robert Urbain
(Belgique) a interrogé les
délégués du Parlement européen pour savoir si le
financement du programme MEDA pourra être assuré, compte tenu des
engagements budgétaires de l'Europe.
M. Enrique Baron Crespo
(Parlement européen) a
répondu que les engagements pris par le Conseil européen à
Edimbourg doivent permettre au Conseil d'abonder les programmes MEDA, PHARE et
TACIS, même si la Commission n'a pas encore fait connaître ses
estimations financières sur le coût de l'élargissement.
VIII. LISTE DES PARTICIPANTS
-O-
AUTRICHE
Nationalrat
MM. Josef CAP, Président de la délégation
Jörg HAIDER, Député
Friedhelm FRISCHENSCHLAGER, Député
Bundesrat
MM. Johann PENZ, Sénateur
Albrecht KONECNY, Sénateur
BELGIQUE
Chambre des Représentants
MM. Geert VERSNICK, Président de la délégation
Jef TAVERNIER, Député
Sénat
MM. Robert URBAIN, Président de la délégation
Charles-Ferdinand NOTHOMB, Sénateur
Paul HATRY, Sénateur
DANEMARK
MM. Ove FICH, Président de la délégation
Kristian THULESEN DAHL, Député
Mmes Charlotte ANTONSEN, Député
Addi ANDERSEN, Député
MM. Kent KIRK, Député
Klaus HAEKKERUP, Député
FINLANDE
MM. Erkki TUOMIOJA, Président de la délégation
Kimmo SASI, Député
Mmes Tuija BRAX, Député
Outi OJALA, Député
Margareta PIETIKÄINEN, Député
Matti VANHANEN, Député
FRANCE
Assemblée nationale
M. Maurice LIGOT, Président de la délégation
Mme Nicole CATALA, Député
M. Patrick HOGUET, Député
Sénat
MM. Jacques GENTON, Président de la délégation
Claude ESTIER, Sénateur
Yves GUENA, Sénateur
ALLEMAGNE
Bundestag
MM. Norbert WIECZOREK, Président de la délégation
Michael STÜBGEN, Député
Jürgen MEYER, Député
Franz Peter BASTEN, Député
Bundesrat
M. Hartmut PERSCHAU
GRÈCE
MM. ZAKOLIKOS, Président de la délégation
Manolis KEFALOYIANNIS, Député
Mme Marietta YIANNAKOU-KOUTSIKOU, Député
M. Antonis SKYLLAKOS, Député
Mme Katerina DASKALAKI, Député
M. Floros KONSTANTINOU, Député
IRLANDE
Dail Eireann
MM. Michael FERRIS, Président de la délégation
Pat UPTON, Député
John BROWNE, Député
Seanad Eireann
MM. Joe O'TOOLE, Sénateur
Dan KIELY, Sénateur
ITALIE
Chambre des députés
MM. Antonio RUBERTI, Président de la délégation
Francesco FERRARI, Député
Alessandro BERGAMO, Député
Sénat de la République
MM. Tino BEDIN, Président de la délégation
Giancarlo TAPPARO, Sénateur
Davide NAVA, Sénateur
LUXEMBOURG
Représenté par un fonctionnaire, en raison de la Fête nationale du Luxembourg
PAYS-BAS
Tweede Kamer
M. Pieter TER VEER, Président de la délégation
Mme Yvonne VAN ROOY, Député
MM. Hamid HOUDA, Député
Enric HESSING, Député
Eerste Kamer
Représentée par un fonctionnaire
PORTUGAL
MM. José MEDEIROS FERREIRA, Président de la
délégation
José Carlos ZORRINHO, Député
Joel HASSE FERREIRA, Député
Francisco Pablo SILVA TORRES, Député
Carlos Manuel ENCARNOCÁO, Député
Paulo SCADURA CABRAL PORTAS, Député
Luis Manuel VIANA DESÁ, Député
ROYAUME-UNI
Chambre des Communes
MM. Jimmy HOOD, Président de la délégation
Robert HICKS, Député
Hugh DYKES, Député
Chambre des Lords
Lord TORDOFF, Président de la délégation
Lord MIDDLETON
Lord STODDART OF SWINDON
ESPAGNE
Congrès des Députés
MM. Pedro SOLBES, Président de la délégation
Guillermo MARTINEZ, Député
Antonio COSTA, Député
Ramón COMPANYS, Député
Sénat
Représenté par un fonctionnaire
SUÈDE
Mme Berit LÖFSTEDT, Président de la délégation
MM. Lars TOBISSON, Député
Per UNCKEL, Député
Mmes Catharina RÖNNUNG, Député
Helena NILSSON, Député
M. Peter ERIKSSON, Député
PARLEMENT EUROPÉEN
Mme Nicole FONTAINE, Député
M. Renzo IMBENI, Député
Mme Annemie NEYTS-UYTTEBROECK, Député
MM. Elmar BROK, Député
Enrique BARON CRESPO, Député
Roberto MEZZAROMA, Député
(1) On trouvera en annexe le compte rendu des travaux de la XIV e COSAC