RAPPORT D'INFORMATION
FAIT
au nom de la commission des Affaires économiques et du Plan (1) sur la mondialisation ,
Par M. Jean FRANÇOIS-PONCET,
Sénateur.
(1) Cette commission est composée de : MM. Jean François-Poncet, président ; Philippe François, Henri Revol, Jean Huchon, Fernand Tardy, Gérard César, Louis Minetti, vice-présidents ; Georges Berchet, William Chervy, Jean-Paul Émin, Louis Moinard, secrétaires ; Louis Althapé, Alphonse Arzel, Mme Janine Bardou, MM. Bernard Barraux, Michel Bécot, Jean Besson, Claude Billard, Jean Bizet, Marcel Bony, Jean Boyer, Jacques Braconnier, Gérard Braun, Dominique Braye, Marcel-Pierre Cleach, Roland Courteau, Désiré Debavelaere, Gérard Delfau, Fernand Demilly, Marcel Deneux, Rodolphe Désiré, Jacques Dominati, Michel Doublet, Mme Josette Durrieu, MM. Bernard Dussaut , Jean-Paul Emorine, Léon Fatous, Hilaire Flandre, Aubert Garcia, François Gerbaud, Charles Ginésy, Jean Grandon, Francis Grignon, Georges Gruillot, Claude Haut, Mme Anne Heinis, MM. Pierre Hérisson, Rémi Herment, Bernard Hugo, Bernard Joly, Gérard Larcher, Edmond Lauret, Jean-François Le Grand, Félix Leyzour, Kléber Malécot, Jacques de Menou, Louis Mercier, Jean-Marc Pastor, Jean Pépin, Daniel Percheron, Jean Peyrafitte, Bernard Piras, Alain Pluchet, Jean Pourchet, Jean Puech, Paul Raoult, Jean-Marie Rausch, Charles Revet, Roger Rigaudière, Roger Rinchet, Jean-Jacques Robert, Jacques Rocca Serra, Josselin de Rohan, René Rouquet, Raymond Soucaret, Michel Souplet, André Vallet, Jean-Pierre Vial.
AVANT-PROPOS DE M. RENÉ MONORY, PRÉSIDENT DU SÉNAT
La mondialisation marquera notre entrée dans le
XXIème siècle.
Si beaucoup de pays industrialisés se sont déjà
mobilisés pour en tirer parti, force est de constater que la France a
pris du retard.
La mondialisation n'est pourtant pas un choix ; elle est une
réalité à laquelle nous devons nous préparer en
procédant aux adaptations nécessaires et aux arbitrages
économiques et politiques qui s'imposent.
Dans ce nouveau contexte, notre pays a beaucoup d'atouts qu'il ne faut pas
gâcher : quatrième puissance économique mondiale,
quatrième exportateur, occupant même la deuxième place dans
le domaine agro-alimentaire, il a les armes nécessaires pour affronter
la concurrence dans un marché de plus en plus ouvert.
Et cela, à condition de renoncer aux combats d'arrière-garde et
de regagner du terrain dans les secteurs où il a su jouer un rôle
pionnier grâce, notamment, à son potentiel d'innovation et
à la qualité de ses chercheurs. C'est le cas
particulièrement des nouvelles technologies de communication et des
télécommunications qui, selon une agence
spécialisée de l'ONU, pourraient représenter un
marché potentiel de plus de 1.000 milliards de dollars.
Les Etats-Unis ont pris en ces domaines une avance substantielle. Si nous ne
réagissons pas, il y a fort à craindre que demain, sur 1.000
satellites installés au-dessus de nos têtes, la très grande
majorité soient américains.
La globalisation des marchés financiers confronte la France à un
défi de non moins grande ampleur. Nous avons certes modernisé les
instruments de la place financière de Paris, mais nos entreprises
manquent encore cruellement de fonds propres et nous devons nous montrer plus
attractifs si nous voulons drainer vers Paris l'épargne qui nous fait
aujourd'hui défaut.
A cet égard, la monnaie unique qui fera de l'Europe le premier exemple
régional intégré dans le monde nous donnera un atout
déterminant.
Ainsi que l'a rappelé M. Renato Ruggerio, Directeur
général de l'Organisation mondiale du Commerce, il faudra nous
habituer, au prochain siècle, à donner aux mots un contenu
nouveau. Ainsi, en ira-t-il de la sécurité de l'emploi, synonyme
pour la plupart d'entre nous de sédentarité et de maintien des
avantages acquis.
Demain, au contraire, la conservation d'un emploi sera garantie par la
mobilité et la flexibilité. Il faut savoir l'accepter.
Mais la condition de la réussite repose plus que tout sur la formation.
C'est l'impérieuse obligation que nous avons à l'égard de
nos enfants. C'est pour moi une conviction forte. Là encore, il faut
savoir s'adapter au temps présent. L'ordinateur sera pour les jeunes de
demain aussi indispensable que l'étaient l'encrier et le cartable pour
l'écolier d'hier.
Les journées organisées par la Commission des Affaires
économiques, les 4 et 5 février dernier, au Palais du Luxembourg,
et dont rend compte le présent rapport, ont eu le mérite d'ouvrir
le débat au Sénat qui, en la matière, a le devoir
d'informer et d'éclairer l'avenir sur cet enjeu capital qu'est la
globalisation de l'économie.