2. Poursuivre dans la voie du ciblage de l'aide sur la presse d'opinion
Pour la Commission des Affaires économiques et le
groupe d'études pour l'avenir de la Poste et des
Télécommunications du Sénat,
l'aide publique à
la distribution postale de la presse doit être résolument
recentrée sur les quotidiens et les hebdomadaires d'information
générale et politique
, à savoir aujourd'hui les
quelques 300 titres reconnus comme présentant cette
qualité
198(
*
)
et
bénéficiant déjà du
" ciblage "
199(
*
)
,
instauré par les accords " Galmot ".
Il n'est bien entendu pas envisageable de rompre brutalement avec les habitudes
héritées du passé et de supprimer tout soutien aux autres
publications. Pour être supportables, de telles translations
économiques doivent être étalées dans le temps. La
voie d'une évolution graduelle vers le rééquilibrage des
aides publiques qui a été retenue par les accords
" Galmot " doit être approuvée. Affirmons,
désormais sans équivoque, que cette orientation sera maintenue et
qu'à terme éloigné, seul l'acheminement de la presse
d'opinion sera subventionné par le contribuable
200(
*
)
. A cet horizon, les autres
publications auront à acquitter la prestation commerciale assurée
par La Poste à son juste prix, à savoir le prix du marché.
Il s'agit d'en revenir aux sources de l'inspiration démocratique des
soutiens postaux à la presse.
Sachons le reconnaître, le système d'aide postale à la
presse antérieur aux accords " Galmot " reposait sur
l'illusion qu'un support identique -le papier imprimé- créait des
produits en tous points identiques : les journaux. Mais peut-on
prétendre que les méthodes de bricolage, la pratique des mots
croisés ou la cote des véhicules d'occasion ont le même
impact sur la vie démocratique que le commentaire de l'actualité
sociale ou l'analyse d'une politique ou encore le compte rendu de la vie
régionale ? Si on répond non à cette question, alors il
faut cesser de nous nourrir d'illusions.
Admettons qu'il n'y a pas une
presse mais plusieurs presses
. Et convenons, en conséquence, de leur
appliquer des politiques diversifiées pour les soutenir dans leur oeuvre
d'information, d'éducation ou de distraction des citoyens, en ayant le
souci constant de ne pas introduire par le biais de cette
différenciation des discriminations injustifiées dans
l'accès au marché publicitaire.