- UNE FISCALITÉ DES MARQUES ET BREVETS PRÉOCCUPANTE

La France est le pays dont les marques sont le plus souvent copiées. C'est que bien souvent il e.c.st attribué aux produits français une grande valeur immatérielle : savoir-faire, image, estime,... Aussi beaucoup d'entreprises essaient-elles de se protéger contre ces falsifications et protègent systématiquement leurs « labels ». Chaque dépôt de marque représente un coût non négligeable pour ces firmes, car à chaque fois il faut déposer, pour une marque active, un certain nombre de marques « de protection ». Encore récemment les frais de dépôts de marques étaient considérés comme des charges déductibles.

Cependant un arrêt récent du Conseil d'Etat (arrêt du 31.01.97, dit "Saint-Gobain Vitrage International") vient de considérer que "les frais afférents aux demandes d'enregistrement de marques ne sont pas déductibles du résultat imposable." Cette décision risque de modifier radicalement la pratique jusqu'ici en vigueur. Or, dans la plupart des pays européens, il est possible de passer en charges ces dépenses et lorsque ce n'est pas le cas, de larges possibilités d'amortissement sont offertes, contrairement à la France. Etant donné l'importance de ces frais pour certaines entreprises françaises, il est à craindre qu'elles décident de délocaliser leurs centres de gestion des "labels", en créant une entité propriétaire des marques, pour remplacer celle existant en France. Cette nouvelle société aura alors comme revenus les redevances d'exploitation des marques et en charges les frais de gestion du personnel gérant les marques. Aussi, en plus des pertes d'emplois possibles, il est à craindre que cela génère un manque de ressources fiscales pour la France.

Il est à noter que la France vient également d'alourdir la fiscalité des cessions de brevets, puisque les plus-values dégagées sur ces cessions de brevets, considérées comme des plus-values à long terme, deviennent taxées au taux normal alors qu'elles étaient auparavant taxées au taux réduit. Cette modification est justifiée par le souci de ne pas encourager les entreprises à se déposséder de leur savoir-faire. Cependant nous avons vu dans le paragraphe précédent que l'arrêt du 21.01.97 incite les entreprises à accroître leur délocalisation de gestion des marques.

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