3. Allocution de M. Flavio COTTI, Président en exercice de l'organisation pour la sécurité et la coopération en Europe - Question de M. Aloys GEOFFROY, député (UDF) (Mardi 23 janvier)
" Madame la Présidente, Mesdames et Messieurs, je
vous remercie de l'occasion que vous m'offrez de prendre la parole devant votre
Assemblée. Je voudrais lier ces remerciements, Madame la
Présidente, à l'expression de mes félicitations et de mes
meilleurs vœux pour l'activité que vous venez de commencer
à la présidence de cette haute assemblée.
" C'est la première fois qu'un Président de l'OSCE s'adresse
à l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe. Cet
événement constitue, à mes yeux, la preuve d'un
intérêt croissant réservé à l'OSCE, et de la
volonté de nos deux organisations d'œuvrer ensemble pour relever
les défis qui se posent dans la situation actuelle de l'Europe.
" Il y a cinq ans, lorsque j'ai eu le privilège de me prononcer
ici-même, à l'occasion du 700ème anniversaire de la
Suisse, en ma qualité de Président de la
Confédération, j'ai soulevé la question de la place que
devrait -et que peut- prendre la Suisse au sein de l'Europe de demain. J'ai mis
en avant la difficulté que suscite cette question lorsqu'on doit y
répondre : je disais que les Suisses étaient certainement
ouverts à une participation étendue et active dans une Europe qui
s'unit pour vivre en paix, dans la démocratie et dans le respect de ses
valeurs essentielles. Cependant, les Suisses, disais-je aussi, tenaient
beaucoup à leur culture politique particulière qui veut qu'ils
aient le dernier mot sur toutes les questions -grandes ou petites- concernant
leur pays. J'ai souligné la nécessité de trouver un
équilibre entre la participation au niveau de l'institution et le
respect de la diversité, mais j'ai surtout plaidé pour
l'ouverture de mon pays face aux immenses changements historiques que vit notre
continent.
" Notre ouverture sur l'Europe, en ce qui concerne en particulier
l'Union
européenne, n'a malheureusement pas abouti jusqu'à
présent. Mais sachez qu'elle constitue notre objectif
stratégique. En fait de solidarité, nous avons posé des
jalons : notre assistance financière, technique et humanitaire
à l'Europe de l'Est et du Sud-Est, mais aussi l'octroi du droit de
transit aux troupes de l'IFOR est une nouveauté absolue dans la
politique étrangère récente de la Suisse. La
présidence suisse de l'OSCE est un pas de plus dans cette direction
d'ouverture. En effet, assumer une responsabilité effective et
importante comme celle de la présidence de l'OSCE est un fait nouveau
pour mon pays, qu'il aurait été difficile d'imaginer il y a
encore quelques années.
" Nous poursuivons l'objectif de l'ouverture avec la ferme conviction
que
l'Europe de demain ne peut être créée que si un dialogue
s'établit dans le respect mutuel, que si l'on réussit à
mettre en harmonie les objectifs et les intérêts qui sont en jeu
et que si tous les Etats, malgré leurs différences
légitimes, se comprennent comme des partenaires de valeur égale.
Tout cela a une importance particulière dans les pays de l'Europe
centrale et orientale.
" Le communisme, avec ses allures dictatoriales, avait couvert cette
région d'une espèce de couche géologique incassable, qui a
caché artificiellement toute une série de conflits historiques
préexistants. Ces conflits ne pouvaient plus se manifester, mais ils
brûlaient encore dangereusement sous les cendres. La liberté
retrouvée fait renaître aujourd'hui les anciennes
difficultés, la liberté étant l'oxygène qui leur
fait reprendre les souffles anciens.
" Notre volonté, Mesdames et Messieurs, ne peut dès lors
qu'être unique : contribuer à atténuer et à
apaiser ces conflits nouvellement éclatés. Pour faire cela il
faut certes une approche pragmatique ; mais nous devons en même
temps nous appuyer sur les bases mêmes des valeurs qui ont permis,
après la deuxième guerre mondiale, à la partie libre
de l'Europe de progresser finalement dans la liberté, la
démocratie et la paix, et éviter que l'histoire dramatique du
passé ne se répète.
" C'est en Europe occidentale en effet que deux conflits mondiaux
sanglants, inhumains ont éclaté au cours de ce
siècle ; les valeurs auxquelles je faisais référence,
qui sont celles du Conseil de l'Europe et de l'Union européenne, mais
aussi de l'OSCE, ont permis de tourner une page. Avec quelle émotion
avons-nous découvert les larmes dans les yeux d'un grand homme d'Etat
allemand, Helmut Kohl, lors de la cérémonie funèbre
en l'honneur du Président de la République française,
François Mitterrand, auquel j'adresse un souvenir de profonde
reconnaissance ! Vraiment ces larmes sont le symbole d'un passé que
nous voulons fermement révolu.
" Cependant, je le répète : sans la mise en œuvre
concrète de ces valeurs que sont les droits de l'homme, les droits des
minorités, le respect de la diversité culturelle, ethnique et
religieuse, la démocratie, l'Etat de droit, les libertés
économiques, en un mot, sans la mise en œuvre de la
société civile, qui est à la base de l'engagement en
politique extérieure aussi de mon pays, nous n'arriverons pas à
nos buts.
" Mesdames, Messieurs, nous savons bien que, selon les milieux
culturels
concernés, la notion des droits de l'homme est sujette à des
interprétations diverses. Selon le pays ou le continent, les
problèmes peuvent se poser de différentes manières, les
accents peuvent être mis différemment. Toutefois, certains des
droits sont propres à tous les êtres humains, quels que soient
leur appartenance ethnique, leur sexe, leur religion et leur conception
politique. C'est sans réserve et avec un langage clair et sans
équivoque que nous devons intervenir en faveur de ces droits.
Quotidiennement nous constatons combien ces interventions sont
nécessaires lorsque nous assistons à la violation
systématique de ces valeurs.
" Partant de cette prise de conscience, nous devons nous interroger
sur
les autres objectifs fondamentaux d'une politique étrangère
ouverte, fiable et adaptée aux exigences de la communauté
internationale. Je suis convaincu que la sauvegarde de la
sécurité et de la paix, l'encouragement du bien-être et de
la justice sociale et la préservation du milieu naturel sont des
objectifs dignes d'être poursuivis pour l'humanité tout
entière. Ce sont des objectifs que le récent rapport sur la
politique étrangère de mon pays met aussi en évidence.
" La démarche que ces objectifs nous commandent de prendre peut
aussi donner lieu à des tensions que nous ne voulons pas nier et que
nous devons au contraire discuter ouvertement. J'évoquerai quelques-uns
des problèmes qui peuvent surgir, Mesdames, Messieurs, dans chacun de
nos pays.
" Premier élément, première difficulté : nous
évoquons les droits de l'homme, mais nous parlons trop peu des
obligations que ces droits font naître. Il est certes plus ardu et plus
critique d'évoquer les obligations de chacun, surtout de ceux qui les
violent, que de rappeler de manière générique ces droits
universels.
" Deuxième élément : nous recherchons
l'égalité entre les Etats et pourtant nous sommes souvent
forcés de constater qu'il y a des Etats plus égaux que les
autres, des Etats qui peuvent se permettre davantage que les plus petits et
plus faibles.
" Troisièmement : nous suivons et soutenons la logique de la
globalisation de l'économie mais force est de constater que cette
globalisation -laquelle n'est pourtant qu'à son début-
crée souvent des injustices sociales frappantes et douloureuses qui
pourraient être la source de nouveaux et graves conflits dans les
décennies à venir.
" Nous proclamons la laïcité de l'Etat et de la
communauté internationale tout en respectant profondément les
différentes manifestations de la foi religieuse ; mais en
même temps nous assistons au développement préoccupant des
plus divers fondamentalismes qui sont toujours aussi une cause de
déchirement et de conflit.
" Nous tentons, dans nos pays, de trouver les voies propices pour
asseoir
la politique internationale dans nos sociétés intérieures,
mais nous expérimentons la difficulté qu'il y a à
rapprocher la politique extérieure des problèmes et de la vie de
nos citoyennes et citoyens.
" Mesdames, Messieurs, en quoi ces réflexions concernent-elles
l'OSCE, organisation dont les obligations ne sont juridiquement pas
contraignantes, dont le secrétariat est modeste et dont le budget
correspond à peine au sixième de celui du Conseil de
l'Europe ; organisation qui ne semblait représenter qu'un
intérêt relatif pour les Etats, à tel point que, pour la
présidence de 1996, seule la Suisse s'y était
manifestée et était intéressée ; organisation
de cinquante-trois Etats dans laquelle le principe du consensus
confère à chaque Etat le droit de veto ?
" Aussi paradoxal que cela puisse paraître, je crois que ces
faiblesses représentent aussi des atouts considérables. L'OSCE
n'est pas une organisation internationale puissante, mais elle est
flexible ; elle peut s'adapter aux différentes situations ;
tous les Etats membres y ont les mêmes droits ; le dialogue en est
ainsi fortement favorisé. Je crois pouvoir affirmer que, jamais depuis
longtemps, depuis les débuts de son activité, les
conditions-cadres pour l'activité de l'OSCE n'ont été
aussi favorables qu'aujourd'hui.
" L'OSCE est d'abord un forum ouvert à tous les Etats de l'Europe
et au-delà pour le dialogue. Par la dialectique de la recherche du
consensus, l'OSCE a pour vocation de développer l'esprit de
coopération dans son espace.
" La base commune est constituée par les principes qui sont
contenus dans l'Acte final de 1975 et dans la Charte de Paris de 1990. Ils
touchent la réalité humaine et sociale à tous les niveaux.
Mais c'est surtout la dimension humaine qui importe.
" La diplomatie préventive, la prévention des conflits et la
gestion des crises par l'OSCE émanent de la volonté de faire
triompher ces principes et ces valeurs d'une manière pragmatique et
dépourvue de tout caractère spectaculaire. C'est ainsi que l'OSCE
fournit sa modeste contribution à la sécurité en Europe.
" M. Cotti souligne encore que les forces de l'OSCE seront
grandement
sollicitées cette année par son engagement en Bosnie, où
elle est avant tout chargée de superviser la préparation et
l'organisation des élections. Elle remplit ce mandat sous la forme d'une
mission, inspirée des missions de longue durée qui ont fait leurs
preuves dans d'autres régions de conflits. Ce sera là un
défi décisif pour l'évolution future de l'organisation et
il faut donc souhaiter un plein succès à
l'ambassadeur Frowick, chef de cette mission ; la présidence
suisse de même que les Etats-Unis ne lui ménageront pas leur appui
mais il est indispensable que tous les pays de l'OSCE fassent de même.
" En compagnie d'autres organisations, l'OSCE est en outre conviée
à observer la situation en matière des droits de l'homme.
Conformément au traité de paix, elle a nommé une
médiatrice à cette effet et le fait que le choix se soit
porté sur Mme Haller, Ambassadeur de Suisse auprès du
Conseil de l'Europe, n'est certainement pas fortuit. Il est en tout cas de
nature à garantir une collaboration étroite entre les deux
institutions.
" Enfin, l'OSCE a aussi reçu pour mandat d'élaborer des
mesures propres à renforcer la confiance dans les domaines de la
sécurité et du contrôle des armements, ce aussi bien en
Bosnie et en Ex-Yougoslavie que dans tout le reste des Balkans. Ces
négociations sont aujourd'hui en cours.
" Le succès de l'Accord de Dayton suppose la stabilité et la
restauration de la confiance dans l'ensemble de la région. C'est
pourquoi M. Cotti espère qu'on acceptera bientôt l'envoi
d'une mission de l'OSCE en Croatie et que la mission envoyée en
République fédérale de Yougoslavie pourra prochainement
reprendre son activité. Il souhaite également une
évolution favorable en ce qui concerne la question des minorités
au Kosovo et il pense que la mission envoyée à Skopje pourra
continuer d'apporter une précieuse contribution.
" L'une des particularités des Accords de Dayton est que la mise en
œuvre en a été confiée à plusieurs
organisations internationales. Le processus y gagnera en stabilité, mais
à condition que toutes ces organisations sachent collaborer
fructueusement et étroitement. Cette coordination s'impose
particulièrement dans le secteur des droits de l'homme et la
présidence suisse l'a signalé la semaine passée à
M. Carl Bildt, haut représentant pour les aspects civils de
l'accord, seul à même de procéder à la
répartition des tâches. L'OSCE se tient à sa pleine et
entière disposition.
" L'organisation ne pourra cependant négliger les tâches
qu'on lui a confiées dans d'autres régions de conflits. Elle
continuera donc de travailler à un règlement au Nagorno-Karabakh,
en Tchétchénie, en Géorgie, en Moldova, en Asie centrale
et en Crimée. Enfin, elle continuera de suivre attentivement la
situation en Estonie et en Lettonie. En raison de sa tradition et de sa culture
politiques, la Suisse se préoccupe particulièrement des questions
de minorités et M. Cotti ne peut que souligner le rôle
important joué à cet égard par le Haut Commissaire pour
les minorités nationales.
" En 1996, l'OSCE devra également se préoccuper
d'élaborer un modèle commun de sécurité pour
l'Europe du XXI
e
siècle. Une année ne suffira pas
pour achever cette tâche, dont le principe a été
arrêté lors du Sommet de Budapest en 1994, mais M. Cotti
espère que l'organisation sera en mesure de présenter au Sommet
de Lisbonne un texte qui permette une discussion substantielle.
" Ce modèle doit bien entendu contribuer à une meilleure
coopération en Europe et la discussion ne pourra donc en être
dissociée de celle qui porte sur la place de la Russie dans les futures
structures de sécurité. Comme le Conseil de l'Europe, l'OSCE doit
empêcher, autant que faire se peut, que l'Europe ne se scinde à
nouveau en deux blocs. Une politique européenne de
sécurité est impensable sans la Russie. Mais pour que celle-ci y
contribue conformément à sa puissance et à son influence,
elle doit manifester sans équivoque sa volonté de collaboration.
" Les dernières élections ont certes été un
test important pour la démocratisation en cours et la construction d'une
société civile exige beaucoup de temps après des
siècles de tsarisme et des décennies de communisme ; de
même, une participation pleine et entière de la
Fédération au Conseil de l'Europe aurait de grands avantages,
mais l'orateur rappelle que le conflit tchétchène doit absolument
être résolu par le dialogue et conformément aux valeurs
défendues par les deux organisations. Il souhaite également que
le groupe d'assistance ait la possibilité d'accomplir son mandat en
toute liberté.
" Puis M. Cotti souligne la nécessité d'un partage
judicieux du travail pour remédier à l'insuffisance des
ressources. La collaboration qui s'est instaurée entre l'OSCE et le
Conseil favorise indiscutablement leur synergie. Les rencontres sont nombreuses
aux niveaux des présidences et des secrétariats
généraux ; le Haut Commissaire pour les minorités
nationales est en contact quasi quotidien avec les services compétents
du Conseil et le Bureau des institutions démocratiques des droits de
l'homme travaille de concert avec M. Tarschys.
" La reconstruction de la Bosnie peut fournir une occasion idéale
de collaborer, comme cela se fait d'ailleurs déjà dans le cadre
de la Commission des droits de l'homme, institution bosniaque composée
du Bureau, de la médiatrice et de la Chambre : la première
est placée sous l'égide du président en exercice de
l'OSCE, la seconde sous celle du Conseil. A ce propos, M. Cotti tient
à remercier le Secrétaire général pour son appui,
notamment pour les deux experts qu'il a mis à la disposition de la
médiatrice.
" La collaboration est certes une excellente chose, mais il faut
parfois
lui préférer le partage du travail. Des progrès peuvent
sans doute être réalisés, par exemple, en ce qui concerne
l'observation des élections. D'un autre côté, même si
le champs géographique couvert par les deux organisations n'est pas
identique, M. Cotti se demande si l'OSCE n'aurait pas intérêt
à abandonner au Conseil les tâches qui relèvent de la lutte
contre le racisme et de l'instauration de l'Etat de droit, tous domaines
où le Conseil dispose d'une expérience supérieure.
" Les défis à relever aujourd'hui sollicitent la
capacité d'adaptation de chaque organisation internationale. Elles
n'accompliront les tâches immenses de l'heure qu'en faisant preuve de
créativité. L'OSCE comme le Conseil ont un grand rôle
à jouer dans la construction de l'Europe. Ce sont des laboratoires dans
lesquels se prépare l'unification du continent et leur collaboration
est, par conséquent, plus que jamais indispensable.
" M. Cotti s'est dit profondément convaincu que le Conseil a pour
vocation fondamentale de promouvoir et de garantir les droits de l'homme et
l'Etat de droit. L'accomplissement de cette mission l'a placé au fil des
années devant un choix délicat : ou bien maintenir une
rigueur absolue en ce qui concerne le respect de ses critères, ou bien
suivre une voie plus nuancée en présumant qu'une pleine
adhésion permettrait aux Etats candidats de parfaire des réformes
déjà entreprises. C'est cette seconde solution qui a
été retenue pour des raisons historiques et cela ne donne que
plus d'importance au système de "monitoring", c'est-à-dire de
contrôle du respect des engagements pris par les Etats membres. Si ce
dispositif était dans l'impossibilité de remplir sa fonction, il
ne fait pas de doute que la crédibilité du Conseil finirait par
en souffrir grandement.
" M. Cotti a indiqué que s'il a laissé percevoir un certain
optimisme à tel ou tel moment de son exposé, c'est qu'il est
convaincu que les problèmes de politique étrangère ne sont
jamais insolubles.
" L'orateur ne peut conclure sans signaler l'énormité des
tâches auxquelles l'OSCE est confrontée. Ses moyens sont
limités, son personnel restreint, son budget modeste. Le
Président en exercice est lié au mandat des organes politiques
qui fondent son pouvoir sur le consentement et le consensus, sur la
volonté active et solidaire de collaboration de chaque Etat. Il est donc
utile de ne pas semer des espérances superficielles ou des attentes
illusoires. Il est important de garder une vision objective et réaliste
de l'immensité du travail que l'OSCE est appelée à
fournir. Il faut garder à l'esprit les limites que posent les
circonstances objectives, les moyens qui lui sont propres et la nature humaine
qui est riche en contradictions.
" C'est ainsi que, en conclusion, au delà de l'évaluation
objective des problèmes et des possibilités, M. Cotti place la
présidence suisse sous une devise fascinante qui vient de la
littérature allemande. Johann Wolfgang Goethe a dit :
"celui qui ne cesse de faire des efforts peut être
racheté". "
M. Aloys GEOFFROY, député (UDF)
, pose sa question en
ces termes :
" Monsieur le président, le Conseil des ministres de Budapest de
l'OSCE a engagé une vaste réflexion sur le nouveau concept
de modèle global de sécurité en Europe pour le
21ème siècle.
" L'OSCE attend-elle une contribution du Conseil de l'Europe à
cette réflexion et si tel est le cas, selon quelles
modalités ? "
M. COTTI
lui fait la réponse suivante :
" J'essaierai d'être très sommaire dans mes réponses,
ce qui signifie que je ne pourrai pas être complet mais je peux signaler
à M. Geoffroy que nous avons, après la
première année de réflexion générale,
signalé lors d'un Conseil permanent de l'OSCE de Vienne, il y a deux
semaines, que les Etats intéressés pourraient soumettre à
la présidence en exercice, environ jusqu'au mois d'avril de cette
année, les propositions concrètes que les Etats entrevoient et
estiment devoir figurer dans ce document.
" Dans ce sens, nous allons nous engager plus tard, surtout à
Vienne, à définir, comme je l'ai dit précédemment,
non pas un projet définitif mais quelques éléments
essentiels qui devraient permettre une première discussion substantielle
à Lisbonne au mois de décembre. Vous savez que le Conseil de
l'Europe a été convié à plusieurs réunions
d'experts ainsi qu'à plusieurs séminaires dans ce secteur.
" Je pense que le Conseil de l'Europe a, actuellement, une fonction
essentielle qui est aussi de soumettre ses visions, ses idées pour
composer ce document très important pour le siècle à
venir. "