2. Une formation encore insuffisante aux questions européennes
La
formation aux questions européennes n'est pas ignorée par le
ministère de l'intérieur :
- elle existe dans le cadre de la formation initiale des commissaires, à
l'Ecole nationale supérieure de police. Y sont ainsi actuellement
dispensés 24 H de cours sur les institutions européennes et
18 H de cours sur la convention de Schengen et le système SIS. Les
élèves effectuent tous un stage d'une semaine dans un pays
européen. Certains officiers ont pu bénéficier d'accords
passés avec des écoles de police européennes et y
effectuer des stages de longue durée ;
- elle est également prévue dans le cadre de la formation
continue, notamment à l'Ecole nationale supérieure de police ou
au centre européen de Strasbourg. Le Centre national d'étude et
de formation de Gif-sur-Yvette organise des séminaires qui peuvent
porter sur l'international. Dans le cadre du réseau des écoles de
police européennes, des stages réunissent des hauts
fonctionnaires de chaque pays ;
- enfin, et surtout, est organisée une préparation des policiers
au moment même où la décision est prise de les affecter
à l'étranger. Ainsi la division de l'administration
générale du SCTIP est-elle chargée de recruter et de
former les fonctionnaires de police destinés à remplir une
mission de coopération ou d'assistance en matière de
sécurité. De même, la direction de l'administration de la
police nationale finance-t-elle des actions de formation spécifiques.
Mais, d'une manière générale,
cette formation n'est pas
effectuée systématiquement et elle est insuffisamment approfondie
pour préparer de manière satisfaisante les personnes
appelées à être affectées à
l'étranger, ou même pour assurer de Paris le suivi de
négociations
.
Ainsi, lors de son déplacement à Bruxelles, la mission a-t-elle
été frappée par le fait qu'aucune des personnes
rencontrées, qu'il s'agisse des conseillers à la
représentation permanente ou des experts nationaux
détachés, n'avait suivi de formation spécifique aux
questions européennes.
La même observation peut être formulée à propos des
attachés de police qui, même s'ils suivent théoriquement un
stage de quelques semaines, appelé " mission globale de
préparation ", n'ont pas de réelle formation à leurs
fonctions futures et notamment à la coopération policière.
De même votre rapporteur a pu constater que certains officiers de liaison
actuellement en fonction n'ont bénéficié d'aucune
préparation avant de rejoindre leur poste. La gendarmerie et la douane
semblent mieux prendre en compte la formation de leur personnel en partance
pour l'étranger. Les attachés de gendarmerie, qui sont
rigoureusement sélectionnés sur un période d'un an,
suivent ainsi, avant leur prise de fonctions, une formation de cinq mois
similaire à celle suivie par les attachés militaires.