C. LE CHÔMAGE

• La projection de l'OFCE décrit une progression de l'emploi total de 1 % par an en moyenne entre 1998 et 2003, soit en moyenne 227 000 créations nettes d'emplois par an (cf. supra, page 31).

L'OFCE retient par ailleurs une hypothèse d'augmentation de la population active potentielle , c'est-à-dire la population active qui serait observée sous le seul effet des tendances socio-démographiques, de 154 000 par an .

Toutefois, l'évolution de la population active effective diffère sensiblement de celle de la population active potentielle : en effet, en période d'augmentation de l'emploi, des travailleurs jusqu'alors " découragés " se présentent sur le marché du travail, entraînant ainsi une évolution de la population active observée supérieure à celle de la population active potentielle.

Ces phénomènes de " flexion des taux d'activité ", simulés par le modèle, se traduisent en projection par une augmentation de la population active effective de 198 000 par an .

Compte tenu de l'évolution respective de l'emploi et de la population active, le nombre de chômeurs diminuerait en moyenne de 30 000 par an environ sur la période 1998-2003. Cette diminution serait sensible en début de période (- 58 000 chômeurs en 1998 et - 119 000 chômeurs en 1999) ; par la suite, le nombre de chômeurs se stabiliserait et tendrait même à augmenter légèrement.

Quant au taux de chômage , il passerait de 11,5 % en 1998 à 11 % en 2003.

Ces évolutions sont résumés dans le tableau ci-après :

EMPLOI ET CHÔMAGE

 

1998

1999

2000

2001-2003*

ÉVOLUTION MOYENNE (en milliers)

 
 
 
 

- Emploi total

305,3

386,5

219,1

151,9

- Population active totale

247,3

267,0

214,3

154,1

- Nombre de chômeurs

- 58,0

- 119,5

- 4,8

2,2

- Taux de chômage (au sens du B.I.T.)

11,5

11,1

11,1

11,0

* Evolution annuelle moyenne sur la période et niveau en 2003 pour le taux de chômage.

Source : Modèle MOSAÏQUE - OFCE.



• Dans la projection à moyen terme réalisée par l'INSEE, le nombre de chômeurs baisse de 120 000 par an environ entre 1998 et 2003 (cf. tableau ci-dessous), soit nettement plus que dans la projection de l'OFCE (30 000 par an), ce qui ramènerait le taux de chômage à 9,6 % en 2003 (contre 11 % selon l'OFCE).

Cet écart ne s'explique que marginalement par l'évolution de l'emploi : les créations nettes d'emplois dans les deux projections sont en effet sensiblement équivalentes (+ 240 000 emplois supplémentaires par an selon l'INSEE, + 227 000 selon l'OFCE).

La différence est essentiellement imputable aux hypothèses d'évolution de la population active retenues dans les deux exercices.

Selon l'INSEE, en effet, la population active n'augmenterait que de 120 000 par an environ entre 1998 et 2003, contre 198 000 par an selon l'OFCE, en raison notamment d'une divergence d'évaluation des effets de flexion des taux d'activité.


DÉCOMPOSITION DE L'EMPLOI ET DU CHÔMAGE
SUR LE MOYEN TERME
(Projection de l'INSEE)

(Croissance, en milliers)

1998

1999

2000

2001

2002

2003

EMPLOI TOTAL

300

300

260

182

203

208

POPULATION ACTIVE

140

140

142

121

93

77

NOMBRE DE CHÔMEURS
(au sens du BIT)


- 160


- 160


- 118


- 61

-
- 110


- 131

TAUX DE CHÔMAGE

11,9

11,4

10,8

10,6

10,1

9,6

Pour les années 2000 à 2003, source : INSEE.

Pour les années 1998 et 1999, source : Rapport économique, social et financier annexé au projet de loi de finances pour 1999 (pages 119 et 120).


• Votre Rapporteur tire deux enseignements de ces comparaisons :

- tout d'abord, il faut regarder les résultats de ces projections en matière de chômage avec beaucoup de précaution, puisqu'ils sont tributaires d'hypothèses très incertaines sur l'évolution de l'offre de travail ;

- par ailleurs, une période très favorable en termes de créations d'emplois (telle que la décrivent la projection de l'OFCE et celle de l'INSEE) laisserait, dans les meilleurs hypothèses sur l'évolution de la population active, le taux de chômage autour de 10 %. Ceci permet de souligner le niveau atteint par le chômage structurel en France, c'est-à-dire le chômage lié aux caractéristiques profondes du fonctionnement du marché du travail 19( * ) . Celui-ci est pratiquement trois fois plus élevé qu'au début années 70 (où il se situait aux alentours de 3-4 %) et beaucoup plus important que chez la plupart de nos partenaires. Ce constat justifie l'attention particulière qui sera réservée dans le chapitre III à la question du coût du travail et des cotisations sociales à la charge des employeurs.

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