1
Le Sénat a ainsi adopté
en juin
1998 une proposition de loi de M. Christian Poncelet, visant à
étendre le champ de la ristourne dégressive fusionnée.
2
Ce constat était partagé par MM. Jacques Bonnet et
Philippe Nasse qui dans leur audit des finances publiques de
l'été 1997 indiquaient que " la maîtrise de
la dépense publique est la condition sine qua non de l'assainissement
durable des finances de l'Etat ".
3
Exprimée en francs constants l'augmentation globale est
encore plus significative avec 0,8 point de progression contre 0,3 point
en 1997.
4
Lors de la discussion du collectif budgétaire pour 1998,
votre commission avait tenu à souligner que le gouvernement
procédait à l'annulation de 7,5 milliards de francs de
crédits destinés au sein du titre IV du budget de l'emploi
à l'insertion des publics en difficulté. En effet, lors de la
discussion de la loi de finances initiale pour 1998, la ministre de l'emploi
s'était fortement émue et élevée contre la
volonté du Sénat de réaliser un montant total
d'économies de 6,2 milliards sur ce même titre ! Elle doutait
même à l'époque de la possibilité de les
réaliser effectivement, ce que les faits ont démenti...
5
Votre commission avait cependant souligné que les
véritables priorités du gouvernement consistant en l'augmentation
des dépenses d'intervention en matière d'emploi ou en la
progression des rémunérations publiques conduisaient à
majorer à elles seules les dépenses publiques de 36,8 milliards
de francs.
6
Le 16 février 1999 , la Commission européenne
estimait à propos de la France que: " Un contrôle
rigoureux des dépenses publiques incluant éventuellement des
actions correctives en cours d'année sera essentiel pour garantir que
les objectifs budgétaires du programme seront bien respectés. Le
succès de cette stratégie fondée sur un plafonnement des
dépenses repose sur l'existence d'un mécanisme correcteur
efficace capable de contenir immédiatement tout dérapage des
dépenses qui serait détecté. Les autorités
françaises reconnaissent la nécessité d'un tel
mécanisme même s'il n'a pas encore été
défini. Il devra pouvoir fonctionner dans le cadre du bouclage annuel du
budget mais aussi si nécessaire en cours d'année ".
7
Le coût unitaire d'un emploi-jeune est de 93.800 francs par
an. A cette somme il convient d'ajouter les sommes correspondant à la
prise en charge par l'Etat des emplois-jeunes recrutés directement au
sein du ministère de l'Education nationale (1 milliard de francs en
1999), du ministère de l'Intérieur au titre des adjoints de
sécurité (500 millions de francs en 1999) ainsi que des mesures
spécifiques à l'outre-mer (445 millions de francs en 1999).
8
Le ministre de l'éducation nationale évoquait ainsi
le 7 avril 1999 un montant de 2,7 milliards de francs réparti sur quatre
ans afin d'aider 30% des 1,7 million d'étudiants et de mettre en place
des structures adaptées pour leur vie quotidienne.
9
Dans son rapport sur l'exécution du budget pour 1998, la
Cour des comptes notait à propos des dépenses militaires que les
objectifs de la loi de programmation 1997-2002 seront difficilement atteints
compte tenu de l'importance du retard pris, notamment pour les dépenses
en capital, dès le départ dans son exécution.
10
Une telle pratique, régulièrement
déplorée par la Cour des comptes, a ainsi conduit le gouvernement
à annuler le 21 août 1998 3,8 milliards de francs de
crédits d'équipement militaire afin de financer une augmentation
du même montant des crédits militaires de fonctionnement qui
avaient été sous-estimés en loi de finances initiale.
11
On ne peut donc que regretter que la marge de manoeuvre
budgétaire dégagée par la moindre progressions pour 2000
des dépenses au titre de la dette serve à financer la progression
en volume des autres postes de dépenses.
12
A contrario les crédits consacrés aux
ministères régaliens : la défense, les relations
extérieures, la justice et la sécurité interne ne
représentent que 8 % des dépenses totales de l'Etat.
13
Ces questions font l'objet de développements plus amples
dans le chapitre VI du présent rapport : " L'illusion de
l'excédent des régimes sociaux ".
14
Solde des recettes et dépenses hors charges de la dette.
15
L'évolution du déficit de fonctionnement,
calculé depuis 1997, figure à la page 55 du rapport du
gouvernement.
16
Le coût de cet ensemble représente respectivement
2 % du PIB, 2 % à 4 % du PIB (direction de la
prévision) et une dizaine de milliards de francs par an.
17
Comme cela a été souligné lors des auditions
publiques sur le financement des retraites menées le
1
er
juin 1999 par votre commission, l'unité des comptes
est au minimum la centaine de milliards de francs, si ce n'est le millier de
milliards de francs !
18
" Par le passé, les sociaux démocrates ont
trop souvent été associés à l'idée que la
meilleure façon de promouvoir l'emploi et la croissance était
d'accroître l'emprunt public pour financer davantage de dépenses
publiques. Nous ne condamnons pas les déficits publics - en
période de retournement conjoncturel, il est sensé de laisser les
stabilisateurs automatiques fonctionner. Et emprunter pour financer davantage
d'investissement public, dans le respect de la Règle d'Or [qui interdit
de financer le fonctionnement par l'emprunt - note CF] - peut jouer un
rôle-clé pour renforcer l'offre.
Cependant, les déficits ne peuvent réussir à
résoudre les faiblesses structurelles de l'économie, qui sont un
obstacle à l'accélération de la croissance et de
l'emploi " (traduction commission des finances du Sénat).
19
Sociétal n° 24 - Mars 1999.
20
Programme pluriannuel de finances publiques à l'horizon
2002, page 8.
21
Note de conjoncture, février 1999.
22
Bulletin d'informations statistiques de la DGCL (BIS), n°
30, mai 1999.
23
Annexe III, page 4.
24
Les finances des collectivités locales en 1998, rapport
présenté le 8 juillet 1998 par M. Joël Bourdin,
sénateur, au nom de l'Observatoire des finances locales.
25
INSEE Première, n° 646, mai 1999.
26
BIS, n° 30, avril 1999.
27
Décision n° 91-298 DC du 24 juillet 1991.
28
L'évolution constatée en France semble s'inscrire
à contre-courant des tendances observées dans les autres pays
européens puisque, selon les résultats d'une enquête
communiqués à la mission d'information du Sénat
consacrée au bilan de la décentralisation par le cabinet Arthur
Andersen, entendu le 15 juin 1999, " les exemples étrangers
mettent en évidence qu'une réelle autonomie financière des
collectivités est la pierre angulaire de toute décentralisation
réussie ", comme en témoigne l'exemple italien
caractérisé par un accroissement continu des ressources propres
des collectivités locales.
29
Pour 1999, le taux de croissance prévisionnel de la DGF,
sur lequel est indexée la compensation de la suppression de la part
"salaires" de la taxe professionnelle, est de 2,78% et celui de la masse
salariale est de 4,3%. La perte de recette est donc inéluctable.
30
Les dotations qui composent l'enveloppe normée sont
indexées soit sur le taux de progression des investissements de l'Etat,
soit sur les recettes fiscales nettes, soit sur l'indice de la DGF. Ce dernier
prend en compte l'évolution des prix et 50% de la croissance du PIB
tandis que, en 2000, l'indice de progression de l'enveloppe normée ne
retiendra que 25% du taux de croissance du PIB.
31
Comme l'avait analysé notre collègue Michel Mercier
dans son rapport spécial sur les crédits de la
décentralisation dans la loi de finances pour 1998 (annexe n°30 au
rapport général).
32
Cette estimation figure dans le rapport de notre collègue
député Didier Chouat, n° 1355, enregistré à la
présidence de l'Assemblée nationale le 27 janvier 1999, page 36.
33
Rapport déposé par le Gouvernement pour le
débat d'orientation budgétaire ; juin 1999
page 28.
34
En raison de " l'oeil du cyclone " décrit au
chapitre IV : " L'exception française est une impasse "
35
On se reportera pas ailleurs, sur cette question, au chapitre IV
et notamment à ses développements sur " Dette publique et
fonds de réserve : le choix de l'étatisme et de
l'incertitude ".
36
Le coût net pour l'Etat n'est donc de 3,5 milliards de
francs auxquels s'ajoutent 200 millions de francs d'aides au conseil en
1999.
Le débat d'orientation budgétaire pour 2000 : des intentions aux faits
Rapports d'information
Rapport d'information n° 437 (1998-1999), déposé le