EXAMEN EN COMMISSION
La
commission des affaires étrangères, de la défense et des
forces armées a examiné le présent rapport d'information
lors de sa séance du 14 juin 2000.
A la suite de la communication de
M. Xavier de Villepin
, rapporteur,
M. Aymeri de Montesquiou
a mis en doute les capacités de la
Corée du Nord, de l'Iran, de l'Irak ou de la Libye à
développer des moyens balistiques susceptibles de frapper les
Etats-Unis. Il s'est interrogé sur la possibilité pour le Japon,
au regard de sa Constitution, à se doter d'un système de
défense antimissiles. Enfin, il s'est demandé si le projet
américain serait efficace contre des missiles balistiques lancés
depuis un sous-marin.
M. Michel Caldaguès
a souligné l'importance des
retombées économiques d'un tel projet pour les Etats-Unis. Il
s'est interrogé sur les conséquences, pour notre stratégie
de défense, du déploiement d'un système de défense
antimissiles, particulièrement dans le cas où cette protection
serait étendue à d'autres pays que les Etats-Unis.
M. Paul Masson
a demandé des précisions sur les
propositions effectuées par M. Vladimir Poutine et tendant à
une coopération entre la Russie, les Etats-Unis et les pays
européens pour le développement de systèmes de
défense antimissiles.
En réponse à ces différentes interventions,
M. Xavier
de Villepin, président,
a apporté les précisions
suivantes :
- le rapport établi en 1998 par la commission Runsfeld a mis en
évidence les progrès réalisés en matière de
missiles balistiques par la Corée du Nord et l'Iran ;
- le contrôle établi sur son programme nucléaire et le
rapprochement avec la Corée du Sud pourraient limiter les risques de
développement des capacités balistiques de la Corée du
Nord ; en Iran, en revanche, l'influence des réformateurs n'a pas
affecté le domaine militaire, et notamment les programmes de
missiles ;
- sa Constitution impose au Japon de limiter à 1 % de son produit
intérieur brut son budget de défense mais l'intérêt
pour la défense antimissiles y a été relancé
à la suite du tir d'un missile nord-coréen le 31 août
1998 ;
- les Etats-Unis ont dépensé 122 milliards de dollars dans la
défense antimissiles depuis 1957, dont 68 milliards de dollars depuis
1983, les sommes prévues dans le budget 2000 s'élevant à
4,5 milliards de dollars ; de tels investissements n'auraient pas
été envisageables s'ils n'avaient garanti d'importantes
retombées industrielles et technologiques ;
- les positions adoptées par M. Georges Bush jr, candidat à la
prochaine élection présidentielle, témoignent de la
moindre importance accordée à la dissuasion nucléaire dans
la stratégie de défense par nombre d'experts
républicains ;
- l'attitude de M. Vladimir Poutine après sa rencontre avec M. Bill
Clinton au début du mois, laisse à penser que toute perspective
d'accord russo-américain n'est pas à écarter, même
si elle est peu probable avant l'élection présidentielle.
A l'issue de ce débat, la commission a
autorisé la publication
de cette communication sous la forme d'un rapport d'information
.