QUESTIONS ORALES REMISES À LA PRÉSIDENCE DU SÉNAT (Application des articles 76 à 78 du réglement)


Conditions matérielles
de l'organisation de la prochaine rentrée scolaire

543. - 24 janvier 1997. - Mme Hélène Luc tient à attirer l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale, de l'enseignement supérieur et de la recherche sur les conditions prévisibles de la prochaine rentrée scolaire. La restriction drastique des moyens inscrits dans le budget de 1997 avec, notamment, la suppression de 5 094 emplois d'enseignants et de 196 postes de personnels administratifs, techniciens, ouvriers et de service (ATOS), ne permettront pas d'assurer la rentrée autrement que dans des conditions profondément dégradées. Les mesures de carte scolaire annoncées dans chaque département, par exemple dans le Val-de-Marne, 105 fermetures de classes, confirment les graves carences du budget qu'au nom des sénateurs du groupe communiste, républicain et citoyen, elle avait dénoncées en décembre dernier. Les nombreuses fermetures de classes et la suppression d'heures d'enseignement vont affaiblir gravement le service public d'éducation, de recherche et de culture. Aucune des missions importantes de celui-ci, notamment la lutte contre l'exclusion, contre l'inégalité pour l'accès à une formation et une insertion de qualité pour chaque enfant ne pourra être menée sans l'engagement de moyens nouveaux et conséquents passant par la création de postes d'enseignants et non-enseignants. C'est pourquoi elle lui demande, comme l'ensemble des partenaires de la communauté éducative, de prévoir, dans les plus brefs délais, un collectif budgétaire pour l'éducation nationale afin d'assurer une rentrée scolaire satisfaisante.

Conséquences de la fermeture de la base aérienne
de Limoges-Romanet

544. - 24 janvier 1997. - M. Jean-Pierre Demerliat rappelle à M. le ministre de l'aménagement du territoire, de la ville et de l'intégration qu'au cours de cette année 1997, la base aérienne 274 de Limoges-Romanet va fermer ses portes. Seulement une soixantaine d'agents, sur les 140 personnels civils employés sur le site, ont bénéficié d'un reclassement à Limoges ou dans le département, ce qui veut dire que les autres devront très certainement chercher un emploi ailleurs. Les militaires, cadres et appelés, ainsi que leur famille, vont eux aussi quitter Limoges et la Haute-Vienne. D'une part, des menaces semblent peser sur la circonscription militaire de défense de Limoges (CMD). Créée en 1991, dans le cadre du plan « Armée 2000 » lancé par Pierre Joxe, alors ministre de la défense, l'installation de la CMD s'était traduite par l'arrivée d'environ 450 familles (militaires et civiles) et, également, par d'importants travaux notamment sur le site de Beaublanc et de la Visitation, travaux représentant plus de 40 millions de francs. Si la CMD de Limoges disparaît, cela se traduira bien évidemment par le départ de familles à revenus, disons, convenables, et dont pâtira bien évidemment l'économie locale. Si l'on ajoute à cela les réticences nouvelles du Centre national d'aménagement des structures des exploitations agricoles (CNASEA) à quitter Issy-les-Moulineaux pour Limoges, comme cela avait été décidé par le comité interministériel d'aménagement du territoire (CIAT) du 26 janvier 1992 et confirmé par le conseil d'administration dudit CNASEA, le 28 juin 1994, si l'on ajoute également les difficultés que rencontrent certaines entreprises du secteur privé (porcelaine, habillement...), on constate que, depuis deux ou trois ans, Limoges et la Haute-Vienne voient leur potentiel économique s'affaiblir de manière importante et inquiétante. En tant que responsable de l'aménagement du territoire, il lui serait reconnaissant de bien vouloir tout mettre en oeuvre pour pallier les graves conséquences de ces nombreuses disparitions d'emplois qui frappent durement le département de la Haute-Vienne.