Séance du 8 avril 1999
M. le président. « Art. 22. _ 1° La section 3 "Organes et fonctionnement" est ainsi rédigée :
« Section 3
« Organes et fonctionnement
« Sous-section 1
« Organes
« Paragraphe 1
« L'assemblée délibérante
«
Art. L. 5211-6
. _ L'établissement public de coopération
intercommunale est administré par une assemblée délibérante composée de
délégués élus au sein des communes membres.
«
Art. L. 5211-7
. _ I. _ Sans préjudice des dispositions du troisième
alinéa de l'article L. 5212-7 et de l'article L. 5215-10, ces délégués sont
élus par les conseils municipaux des communes intéressées parmi leurs membres,
au scrutin secret à la majorité absolue. Si, après deux tours de scrutin, aucun
candidat n'a obtenu la majorité absolue, il est procédé à un troisième tour et
l'élection a lieu à la majorité relative.
« En cas d'égalité des suffrages, le plus jeune est déclaré élu.
« II. _ Les conditions d'éligibilité, les inéligibilités et les
incompatibilités applicables aux membres des assemblées délibérantes des
établissements publics de coopération intercommunale sont celles prévues pour
les élections au conseil municipal par les articles L. 44 à L. 46, L. 228 à L.
237 et L. 239 du code électoral.
« Les agents salariés d'un établissement public de coopération intercommunale
ne peuvent être désignés par une des communes membres pour la représenter au
sein de l'organe délibérant de cet établissement.
«
Art. L. 5211-8
. _ Sans préjudice des dispositions des articles L.
2121-33 et L. 2122-10, le mandat des membres de l'assemblée délibérante de
l'établissement public de coopération intercommunale est lié à celui du conseil
municipal dont ils sont issus. Le mandat expire lors de l'installation du
conseil suivant le renouvellement général des conseils municipaux.
« La première réunion de l'assemblée délibérante de l'établissement public de
coopération intercommunale se tient au plus tard le vendredi de la quatrième
semaine suivant l'élection des maires.
« En cas de suspension ou de dissolution d'un conseil municipal ou de
démission de tous les membres en exercice, le mandat des délégués du conseil
municipal est prorogé jusqu'à la désignation des délégués par le nouveau
conseil.
« En cas de vacance parmi les délégués d'un conseil municipal pour quelque
cause que ce soit, ce conseil pourvoit au remplacement dans le délai d'un
mois.
« Si un conseil néglige ou refuse de désigner les délégués, y compris après le
renouvellement général des conseils municipaux, le maire, si la commune ne
compte qu'un délégué, le maire et le premier adjoint dans le cas contraire,
représentent la commune au sein de l'assemblée délibérante de l'établissement
public de coopération intercommunale. Celle-ci est alors réputée complète.
« Les délégués sortants sont rééligibles.
« Paragraphe 2
« Le président
«
Art. L. 5211-9
. _ Le président est l'organe exécutif de
l'établissement public de coopération intercommunale.
« Il prépare avec le bureau et exécute les délibérations de l'assemblée
délibérante de l'établissement public de coopération intercommunale. Il est
l'ordonnateur des dépenses et il prescrit l'exécution des recettes de
l'établissement public de coopération intercommunale.
« Il est seul chargé de l'administration, mais il peut déléguer par arrêté,
sous sa surveillance et sa responsabilité, l'exercice d'une partie de ses
fonctions aux vice-présidents et, en l'absence ou en cas d'empêchement de ces
derniers, à d'autres membres du bureau. Il peut également donner, sous sa
surveillance et sa responsabilité, par arrêté, délégation de signature au
directeur et au directeur adjoint dans les établissements publics de
coopération intercommunale dont la liste est fixée par décret en Conseil
d'Etat. Ces délégations subsistent tant qu'elles ne sont pas rapportées.
« Il est le chef des services de l'établissement public de coopération
intercommunale.
« Il représente en justice l'établissement public de coopération
intercommunale.
« Le président de l'établissement public de coopération intercommunale procède
à la nomination des gardes champêtres dans le cas et les conditions prévus à
l'article L. 2213-17.
« A partir de l'installation de l'assemblée délibérante et jusqu'à l'élection
du président, les fonctions de président sont assurées par le doyen d'âge.
« Paragraphe 3
« Le bureau
«
Art. L. 5211-10
. _ Le bureau de l'établissement public de coopération
intercommunale est composé du président, d'un ou de plusieurs vice-présidents
et, éventuellement, d'un ou de plusieurs autres membres. Le nombre de
vice-présidents est librement déterminé par l'assemblée délibérante, sans que
ce nombre puisse excéder 30 % de l'effectif de cette assemblée.
« Le mandat des membres du bureau prend fin en même temps que celui des
membres de l'assemblée.
« Le président et le bureau peuvent recevoir délégation d'une partie des
attributions de l'assemblée délibérante à l'exception :
« 1° Du vote du budget ;
« 2° De l'approbation du compte administratif ;
« 3° Des dispositions à caractère budgétaire prises par un établissement
public de coopération intercommunale à la suite d'une mise en demeure
intervenue en application de l'article L. 1612-15 ;
« 4° Des décisions relatives aux modifications des conditions initiales de
composition, de fonctionnement et de durée de l'établissement public de
coopération intercommunale ;
« 5° De l'adhésion de l'établissement à un établissement public ;
« 6° De la délégation de la gestion d'un service public.
« Lors de chaque réunion de l'assemblée délibérante, le président rend compte
des travaux du bureau et des attributions exercées par délégation de
l'assemblée délibérante.
« Sous-section 2
« Fonctionnement
«
Art. L. 5211-11
. _ L'assemblée délibérante de l'établissement public
de coopération intercommunale se réunit au moins une fois par trimestre ou,
pour les syndicats formés en vue d'une seule oeuvre ou d'un seul service
d'intérêt intercommunal, une fois par semestre. A cette fin, le président
convoque les membres de l'assemblée délibérante. L'assemblée se réunit au siège
de l'établissement public de coopération intercommunale ou dans un lieu choisi
par l'assemblée délibérante dans l'une des communes membres.
« Si le tiers des membres présents ou le président le demande, l'assemblée
peut décider de se réunir à huis clos à la majorité de ses membres présents ou
représentés. »
« 2° L'article L. 5212-6 est ainsi rédigé :
«
Art. L. 5212-6
. _ Le comité syndical est institué d'après les règles
fixées aux articles L. 5211-7, L. 5211-8 et, sauf dispositions contraires
prévues par la décision institutive, à l'article L. 5212-7. »
« 3° Au dernier alinéa de l'article L. 5212-7, les mots : "de l'article L.
5211-5" sont remplacés par les mots : "du deuxième alinéa du II de l'article L.
5211-7". »
« 4° Les articles L. 5212-8, L. 5212-9, L. 5212-10, L. 5212-11, L. 5212-12, L.
5212-13, L. 5212-14, L. 5214-5, L. 5214-6, L. 5214-8, L. 5214-9, L. 5214-10, L.
5214-11, L. 5214-12, L. 5214-13, L. 5214-14, L. 5214-15, L. 5215-5, L. 5215-9,
L. 5215-11, L. 5215-12, L. 5215-14 et L. 5215-15 sont abrogés. »
Je suis saisi de deux amendements, présentés par M. Hoeffel, au nom de la
commission des lois.
L'amendement n° 77 tend à rédiger comme suit le premier alinéa de l'article 22
:
« 1° La section 3 du chapitre Ier du titre Ier du livre II de la cinquième
partie du code général des collectivités territoriales est ainsi rédigée : »
L'amendement n° 78 vise à rédiger comme suit l'intitulé présenté par le 1° de
l'article 22 pour le paragraphe I de la sous-section 1 de la section 3 du
chapitre Ier du titre Ier du livre II du code général des collectivités
territoriales : « Organe délibérant ».
La parole est à M. le rapporteur, pour défendre ces deux amendements.
M. Daniel Hoeffel,
rapporteur.
L'amendement n° 77 apporte une clarification formelle.
Quant à l'amendement n° 78, il précise, s'agissant d'un établissement public,
que la notion d'organe délibérant doit être préférée à celle d'assemblée
délibérante.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Pierre Chevènement,
ministre de l'intérieur.
Ces amendements apportent des modifications
rédactionnelles utiles : le Gouvernement y est favorable.
M. le président.
Je vais mettre aux voix l'amendement n° 77.
M. Robert Bret.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Bret.
M. Robert Bret.
Cette explication de vote sur l'amendement n° 77 vaudra pour l'ensemble des
amendements présentés à cet article et au suivant, qui prévoient de modifier la
dénomination de l'organe décisionnel des établissements de coopération
intercommunale.
La commission des lois propose de revenir au terme choisi initialement par le
Gouvernement, terme qui a été modifié à l'Assemblée nationale afin de retenir
une expression qui englobe des notions de collégialité.
L'expression « organe délibérant » peut désigner uniquement le bureau de
l'EPCI, ce qui limite les pouvoirs des délégués communautaires. En conséquence,
nous voterons contre tous les amendements qui préconisent de retenir ces
termes.
M. le président.
Personne ne demande plus la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 77, accepté par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 78, accepté par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
Par amendement n° 79, M. Hoeffel, au nom de la commission des lois, propose,
après les mots : « est administré par », de rédiger comme suit la fin du texte
proposé par le 1° de l'article pour l'article L. 5211-6 du code général des
collectivités territoriales : « un organe délibérant composé de délégués élus
par les conseils municipaux des communes membres ».
La parole est à M. le rapporteur.
M. Daniel Hoeffel,
rapporteur.
Il s'agit d'un amendement de coordination.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Pierre Chevènement,
ministre de l'intérieur.
Favorable.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?... Je mets aux voix l'amendement n° 79,
accepté par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Je suis saisi de quatre amendements qui peuvent faire l'objet d'une discussion
commune.
Par amendement n° 364, MM. Bret, Foucaud et les membres du groupe communiste
républicain et citoyen proposent de rédiger comme suit le texte proposé par le
1° de l'article 22 pour l'article L. 5211-7 du code général des collectivités
territoriales :
«
Art. 5211-7.
I. - Ces délégués sont élus par les conseils municipaux
des communes intéressées parmi leurs membres. S'il n'y a qu'un délégué, est
appliquée la procédure prévue au dernier alinéa de l'article L. 2121-21.
« Dans les autres cas, les délégués des communes sont élus au scrutin de liste
à un tour, sans panachage ni vote préférentiel.
« La répartition des sièges entre les listes est opérée selon les règles de la
représentation proportionnelle au plus fort reste.
« En cas de vacance, pour quelque cause que ce soit, le candidat venant sur
une liste immédiatement après le dernier élu est appelé à remplacer le délégué
élu sur cette liste.
« Lorsque ces dispositions ne peuvent plus être appliquées, il est procédé à
une nouvelle élection de l'ensemble des délégués de la commune au conseil de la
communauté.
« II. - Les conditions d'éligibilité, les inéligibilités et les
incompatibilités applicables aux membres des assemblées délibérantes des
établissements publics de coopération intercommunale sont celles prévues pour
les élections au conseil municipal par les articles L. 44 à L. 46, L. 228 à L.
229 du code électoral.
« La constatation, par la juridiction administrative de l'inéligibilité d'un
ou plusieurs candidats au conseil de communautés n'entraîne l'annulation de
l'élection que du ou des élus inéligibles. La juridiction saisie proclame en
conséquence l'élection du ou des suivants de liste. »
Les deux amendements suivants sont quasiment identiques.
Par amendement n° 80, M. Hoeffel, au nom de la commission des lois, propose
dans le second alinéa du I du texte présenté par le 1° de l'article 22 pour
l'article L. 5211-7 du code général des collectivités territoriales, de
remplacer les mots : « le plus jeune », par les mots : « le plus âgé ».
Par amendement n° 474 rectifié, MM. Vasselle, Flandre et Gerbaud proposent,
dans le deuxième alinéa du I du texte présenté par l'article 22 pour l'article
L. 5211-7 du code général des collectivités territoriales, de remplacer le mot
: « jeune » par le mot : « âgé ».
Par amendement n° 81, M. Hoeffel, au nom de la commission des lois, propose de
rédiger comme suit le début du second alinéa du II du texte proposé par le 1°
de l'article 22 pour l'article L. 5211-7 du code général des collectivités
territoriales : « Les agents employés par un établissement public ».
La parole est à M. Bret, pour présenter l'amendement n° 364.
M. Robert Bret.
Cet amendement prévoit une unification et une harmonisation des règles de
désignation des délégués communautaires.
Le texte que nous examinons vise à simplifier les règles applicables aux
établissements publics de coopération intercommunale, en témoignent l'important
chapitre intitulé « dispositions communes », ainsi que les nombreux articles du
code général des collectivités territoriales qui ont été abrogés.
Cet amendement participe à cet objectif de rationalisation des dispositions,
en soumettant l'ensemble des structures de coopération intercommunales à des
règles communes de désignation des délégués communautaires ou syndicaux.
Tous seront ainsi élus par les conseils municipaux parmi leurs membres.
S'il n'y a qu'un délégué par commune, la procédure prévue par l'article L.
2121-21 sera appliquée.
S'il y a plusieurs délégués, l'élection aura lieu au scrutin de liste à un
tour, sans panachage ni vote préférentiel.
La répartition des sièges entre les listes sera opérée selon les règles de la
proportionnelle au plus fort reste.
Selon nous, cette répartition est la plus démocratique. Elle permet la
représentation de toutes les tendances, y compris des minorités. Celles-ci ne
doivent pas être écartées des conseils de communautés, d'autant que les
établissements publics de coopération intercommunale vont être de plus en plus
des lieux de décisions importantes et multiples.
Notre amendement reprend, en partie, la rédaction de l'article prévu
initialement pour la désignation des conseillers communautaires urbains, les
règles en cas de vacance et les conditions d'inéligibilité et
d'incompatibilité. Je vous demande, mes chers collègues, de l'adopter.
M. le président.
La parole est à M. le rapporteur, pour défendre l'amendement n° 80.
M. Daniel Hoeffel,
rapporteur.
Cet amendement tend à remplacer « le plus jeune » par « le
plus âgé ». Chacun aura compris la signification de cet amendement sans qu'il y
ait lieu d'ajouter des commentaires superflus !
(Sourires.)
M. le président.
La parole est à M. Vasselle, pour défendre l'amendement n° 474 rectifié.
M. Alain Vasselle.
Même motif, même traitement ! Cela ne veut pas dire pour autant que les
membres de la Haute Assemblée estiment que les jeunes n'ont pas les qualités
requises pour présider des assemblées locales ou intercommunales.
Il me semble cependant - c'est vieux comme le temps - que l'expérience est un
atout important pour une collectivité lorsqu'il s'agit de départager les
candidats. La solution retenue jusqu'à ce jour, qui consiste à faire présider
temporairement les assemblées par leur doyen - ce qui ne dure souvent pas très
longtemps d'ailleurs - n'a pas handicapé les collectivités concernées, bien au
contraire.
(Sourires.)
Je ne vois pas pourquoi on reviendrait sur des dispositions antérieures,
si ce n'est pour alimenter une nouvelle fois le discours selon lequel la Haute
Assemblée est ringarde. C'est à croire que, pour se conformer à l'air du temps,
il faut jouer la carte de la parité et de la jeunesse.
Il s'agit là plutôt d'un effet de mode, qui satisfait l'opinion et les médias
et qui permet de vendre du papier !
M. le président.
La parole est à M. le rapporteur, pour défendre l'amendement n° 81.
M. Daniel Hoeffel,
rapporteur.
Il s'agit de substituer la notion d'« agent employé par un
établissement public » aux termes d'« agent salarié ». Cette terminologie me
paraît en effet plus correcte.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement sur les amendements n°s 364, 80, 474 rectifié
et 81 ?
M. Jean-Pierre Chevènement,
ministre de l'intérieur.
L'amendement n° 364 vise à introduire la
représentation proportionnelle dans la désignation des délégués élus par les
communes. Je voudrais faire observer à son auteur qu'un maire, qu'une majorité
communale, quand ils ont le choix d'adhérer à une communauté de communes ou à
un établissement public de coopération intercommunale, entendent, autant que
possible, y faire prévaloir leur voix, en tout cas défendre les intérêts de la
commune.
Si l'on va dans le sens que vous souhaitez, les délégués minoritaires de telle
ou telle commune risquent, en fin de compte, de constituer une majorité avec
les représentants des petites communes.
M. Jean-Jacques Hyest.
Tout à fait !
M. Jean-Pierre Chevènement,
ministre de l'intérieur.
La ville centre sera déjà relativement
minoritaire, compte tenu des limites qui sont mises à sa représentation, comme
l'impossibilité d'avoir plus de la moitié des sièges. Très souvent, en outre,
un accord amiable de l'ensemble des communes débouchera sur des formules qui
minoreront encore sa représentation. Si, en plus, sa voix doit être encore
diminuée par le biais de la proportionnelle, on peut se demander si l'effet de
cette disposition ne reviendrait pas à casser définitivement l'élan et le
dynanisme de l'intercommunalité.
Il faut favoriser le principe de responsabilité à tous les niveaux, et
celui-ci va avec le scrutin majoritaire, en l'occurence.
M. Jean-Jacques Hyest.
C'est vrai !
M. Jean-Pierre Chevènement,
ministre de l'intérieur.
Le Gouvernement n'est donc pas favorable à
l'amendement n° 364.
En revanche, je suis favorable à l'amendement n° 81, présenté par M. Hoeffel,
qui prévoit une expression plus adaptée, le terme « salarié » s'appliquant, de
préférence, aux situations régies par le droit du travail.
S'agissant de l'amendement n° 80, il pose une question de principe sur
laquelle chacun peut avoir son avis. Est-ce que la sagesse va croissant avec
l'âge ? On aimerait à le croire !
En principe, la logique veut que l'expérience ne s'oublie pas. Mais est-ce
vraiment toujours le cas ? N'a-t-on pas tendance à oublier, l'âge venant, les
expériences qu'on a connues étant plus jeune ?
Par ailleurs, le fait, pour un jeune candidat, de réunir autant de voix qu'un
candidat plus âgé n'est-il pas aussi un signe en faveur de sa maturité et de
son expérience ?
Bref, le Gouvernement n'est pas favorable à cette modification. Mais il
comprendrait que, dans sa sagesse très particulière, le Sénat ne puisse pas
partager son avis.
M. le président.
Je vais mettre aux voix l'amendement n° 364.
M. André Lejeune.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Lejeune.
M. André Lejeune.
Il serait intéressant qu'une certaine proportionnelle subsiste dans la
désignation des délégués.
En effet, les arguments de M. le ministre ne tiennent pas, le mode de scrutin
favorisant la majorité qui, à tous les coups, dispose de 75 % des sièges.
La majorité est renforcée par le mode de scrutin actuel, et prendre en compte
le raisonnement de M. le ministre reviendrait à éliminer entièrement la
minorité alors que, aujourd'hui, la représentation des communes dans les EPCI
se fait à la proportionnelle, comme l'élection des conseils municipaux. C'est
la raison pour laquelle le groupe socialiste votera l'amendement n° 364.
M. Dominique Braye.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Braye.
M. Dominique Braye.
Personnellement, je voterai contre l'amendement n° 364. Manifestement, nous
n'avons pas, nous le savons bien, la même conception de la démocratie !
M. Robert Bret.
Ça, on le sait !
M. Dominique Braye.
Je crois à l'homme ! Par conséquent, tout ce qui est uninominal, qui peut
permettre de faire élire quelqu'un, notamment pour ses capacités personnelles,
doit, selon moi, être privilégié, au-delà de tout appareil de parti.
Mais nous savons très bien, depuis longtemps, que le parti communiste ne
partage pas cet avis.
Je voterai contre cet amendement pour cette raison essentielle.
Rien n'empêche cependant, monsieur Lejeune, de prévoir, dans le règlement
intérieur d'un EPCI, l'obligation pour les communes de faire représenter leurs
oppositions.
C'est ce que nous avons fait dans le règlement intérieur de notre EPCI :
celui-ci ne compte que six délégués pour la ville centre, mais il y a quatre
délégués de la majorité et deux délégués des oppositions.
Je suis persuadé, en effet, que les oppositions doivent être représentées au
sein des EPCI, ne serait-ce que pour participer à leur fonctionnement.
L'expérience prouve que, très souvent, celles-ci adhèrent aux propositions
émanant de la majorité.
M. le président.
Personne ne demande plus la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 364, repoussé par la commission et par le
Gouvernement.
(L'amendement n'est pas adopté.)
M. le président.
Je vais mettre aux voix les amendements identiques n°s 80 et 474 rectifié.
M. Christian Bonnet.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Bonnet.
M. Christian Bonnet.
Je voudrais simplement signaler que l'initiative prise par l'Assemblée
nationale constitue une rupture avec une tradition de notre droit. Comme l'a
très bien dit notre collègue M. Vasselle, il s'agit là d'un effet de mode.
Je rappellerai seulement ce que disait un philosophe tout récemment décédé,
dont François Mitterrand appréciait la fréquentation : « Etre dans le vent ?...
Une ambition de feuille morte ! »
(Sourires.)
M. Robert Bret.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Bret.
M. Robert Bret.
Notre groupe votera contre ces amendements, qui visent à en revenir au texte
initial et à la règle de droit commun en matière d'égalité des suffrages.
Loin d'être un effet de mode, monsieur Bonnet, le choix des députés d'inverser
la règle est au contraire un signe politique fort ! Il nous paraît important de
promouvoir un rajeunissement de la classe politique, au même titre que la
féminisation, par exemple.
M. Alain Vasselle.
Si vous pensez qu'en faisant cela vous allez rajeunir la classe politique !
M. André Lejeune.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Lejeune.
M. André Lejeune.
Je pense que c'est une question de principe. Ce n'est pas plus mal de
bouleverser les règles, car il faut que la situation évolue !
Monsieur Vasselle, vous souvenez-vous du prénom de celui qui a donné son nom à
la maladie d'Alzheimer ?...
M. Alain Vasselle.
Non !
M. André Lejeune.
Eh bien, cela commence comme ça !
(Sourires.)
M. Jean-Jacques Hyest.
Nous atteignons des sommets !
M. Gérard Cornu.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Cornu.
M. Gérard Cornu.
Les avis sur cette question sont « transcourants » !
(Sourires.)
Je pense qu'il convient de rompre avec la tradition et donc de déclarer
élu le candidat le plus jeune, cela pour une raison simple.
Il n'est pas si facile, pour un jeune élu, de recueillir autant de suffrages
qu'une personne plus âgée, qui a forcément de l'expérience. Faire jeu égal avec
quelqu'un de plus expérimenté dans un conseil municipal est une performance
très importante, qu'il convient donc d'encourager.
M. Nicolas About.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. About.
M. Nicolas About.
Bien qu'ayant été élu maire à l'âge de vingt-neuf ans, je préfère que ce soit
le candidat le plus âgé qui soit élu.
En effet, quand on sait qu'il y aura égalité de voix, c'est la course pour
essayer de trouver le candidat le plus à même de l'emporter. Dans cette course
au plus jeune, on ira jusqu'à l'âge de la majorité et de l'incompétence
a
priori
puisque le candidat n'aura aucune expérience.
M. Hilaire Flandre.
La course au plus vieux, ce n'est pas mieux !
(Sourires.)
M. Nicolas About.
Permettez au médecin que je suis de vous dire qu'il s'agit de quelque chose de
très labile ! En général, si des personnes plus âgées sont encore en politique,
c'est qu'elles en ont la capacité. Diriger une collectivité locale exige une
très grande santé, quel que soit l'âge ; l'âge n'est donc pas pour moi un
handicap.
A un moment où nous avons de plus en plus de mal à trouver des maires, des
personnes prêtes à assumer des responsabilités dans les collectivités locales -
on les accable de responsabilités, on les traîne devant les tribunaux - ne
poussons pas vers la sortie ceux qui ont de l'expérience et qui ont encore le
courage d'assumer des responsabilités ! La course au candidat le plus jeune
conduira purement et simplement non pas à l'incompétence, mais en tout cas au
manque d'expérience !
M. Dominique Braye.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Braye.
M. Dominique Braye.
Je crois que tout a été dit, j'ajouterai seulement que je préfère les
arguments qui ont été émis du côté droit de l'hémicycle, à savoir qu'on change
les choses - c'est évident - à ceux qui émanent du côté gauche, qui consistent
à dire qu'en choisissant le candidat le plus jeune on évolue.
C'est être bien catégorique ! Je ne sais pas si cela constitue une évolution
ou une involution, un progrès ou une régression. La seule chose que je peux
dire, c'est qu'il s'agit effectivement d'un changement !
M. le ministre disait qu'on aimerait bien qu'en prenant de l'âge on prenne
aussi un peu de sagesse. Si c'était le cas autrefois, c'est peut-être parce que
nos collègues, en prenant de l'âge, trouvaient dans les conditions de vie moins
de raisons de devenir désabusés qu'aujourd'hui ! On ne peut que regretter cet
état de fait.
Je voterai naturellement les amendements n°s 80 et 474 rectifié. Je trouve
néanmoins extrêmement préjudiciable que l'Assemblée nationale ait sacrifié à un
effet d'affiche et de mode. Le fait de suivre les phénomènes de mode revient à
valoriser le superficiel, au point que nos concitoyens ne voient plus les
problèmes de fond.
Ou alors il fallait que l'Assemblée nationale aille jusqu'au bout de son
raisonnement et prévoie aussi, en cas d'égalité des suffrages entre une
candidate et un candidat, que la candidate serait déclarée élue, cela pour
prendre en compte, outre la notion d'âge, celle de parité ! L'effet d'annonce
aurait été encore plus important ! Nos collègues de l'Assemblée nationale n'y
ont pas pensé ; c'est dommage pour eux, mais bon pour notre pays !
M. Nicolas About.
Très bien !
M. Alain Vasselle.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Vasselle.
M. Alain Vasselle.
En définitive, il faut considérer que l'Assemblée nationale a voulu, par cette
initiative, provoquer le Sénat !
(Exclamations sur les travées socialistes.)
Mais que nos collègues prennent garde : un jour prochain, et nous sommes
sur la bonne voie, la moyenne d'âge au Sénat sera plus basse qu'à l'Assemblée
nationale !
M. Nicolas About.
C'est presque déjà le cas !
M. le président.
Personne ne demande plus la parole ?...
Je mets aux voix les amendements identiques n°s 80 et 474 rectifié, pour
lesquels le Gouvernement s'en remet à la sagesse du Sénat.
(Ces amendements sont adoptés.)
M. le président.
Je vais mettre aux voix l'amendement n° 81.
M. Robert Bret.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Bret.
M. Robert Bret.
Je préfère la rédaction issue des travaux de l'Assemblée nationale, à savoir :
« les agents salariés », termes qui n'englobent pas uniquement les agents
statutaires.
La rédaction qui nous est proposée par la commission des lois, à savoir : «
les agents employés », est trop restrictive.
M. Jean-Jacques Hyest.
Ce n'est pas la même chose !
M. le président.
Personne ne demande plus la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 81, accepté par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Par amendement n° 82, M. Hoeffel, au nom de la commission des lois, propose,
après les mots : « le mandat des », de rédiger comme suit la fin de la première
phrase du premier alinéa du texte présenté par le 1° de l'article 22 pour
l'article L. 5211-8 du code général des collectivités territoriales : «
délégués suit le sort de l'organe délibérant de l'établissement public de
coopération intercommunale ».
La parole est à M. le rapporteur.
M. Daniel Hoeffel,
rapporteur.
L'article L. 5211-8 fait cesser la durée des mandats des
délégués des communes au sein de l'assemblée délibérante des EPCI.
Cet amendement vise tout simplement à rechercher la clarification de la portée
de l'article sans en modifier le fond.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Pierre Chevènement,
ministre de l'intérieur.
Le Gouvernement y est défavorable. Il me semble
en effet normal de faire coïncider la durée des mandats des délégués avec celle
des mandats des conseils municipaux dont ils sont l'émanation.
M. le président.
Je vais mettre aux voix l'amendement n° 82.
M. Joël Bourdin.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Bourdin.
M. Joël Bourdin.
Mon explication de vote sera quelque peu hors sujet, mais cela ne dénaturera
pas nos débats !
Au début de l'article L. 5211-8 du code général des collectivités
territoriales, un alinéa prévoit que les membres de l'organe délibérant seront
issus des conseils municipaux et seront donc des conseillers municipaux. Il est
ensuite précisé, dans le même article, que le sort de ces représentants suivra
celui de leur conseil municipal. Dès lors que ce texte sera applicable, quid de
ceux qui ne remplissent pas les conditions actuellement ?
Dans des communautés de communes, certains membres des organes délibérants,
parfois des présidents, ont été désignés par des communes mais ne sont pas pour
autant membres du conseil municipal. Que vont-ils devenir ?
Je n'ai déposé aucun amendement sur ce point, mais je soumets cette question à
la réflexion, car il doit y avoir bien des cas difficiles à régler.
M. Robert Bret.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Bret.
M. Robert Bret.
Le fait que le sort des membres des assemblées délibérantes suive celui des
conseils municipaux est une garantie de démocratie et les arguments avancés sur
ce point par la commission des lois ne sont pas justes.
C'est d'ailleurs le cas actuellement, notamment lors du premier conseil
municipal suivant l'élection. Les élus municipaux procèdent bien à l'élection
et à la désignation de représentants au sein des organismes publics et des
conseils d'école.
Nous ne sommes donc pas favorables à cet amendement n° 82.
M. Daniel Hoeffel,
rapporteur.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. le rapporteur.
M. Daniel Hoeffel,
rapporteur.
Je tiens simplement à rappeler qu'il ne s'agit pas, en
l'occurrence, d'une innovation : cette disposition existe déjà non seulement
pour les communautés de villes appelées à disparaître, mais aussi pour les
communautés urbaines. Il paraît donc logique de l'évoquer dans cet
amendement.
M. Alain Vasselle.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Vasselle.
M. Alain Vasselle.
Pour une fois - mais ce n'est pas la première depuis le début de l'examen de
ce texte - je suis plutôt disposé à suivre M. le ministre de l'intérieur sur ce
sujet, par cohérence avec moi-même d'ailleurs, puisque j'ai déposé un
amendement que nous examinerons plus tard et qui tend à ne pas donner la
possibilité à des conseils municipaux de choisir une personne autre qu'un
membre du conseil municipal pour représenter la municipalité au sein d'une
structure intercommunale.
Or il est vrai que, si l'on maintient les dispositions actuelles, l'amendement
de la commission est cohérent avec la législation. Il n'y a donc rien à dire de
ce point de vue.
Cependant, à partir du moment où l'on considère - je comprends les réactions
de notre collègue M. Bourdin - que le délégué représentant une commune au sein
d'une structure intercommunale ne peut être quelqu'un d'autre qu'un membre du
conseil municipal, la position de M. le ministre de l'intérieur m'apparaît tout
à fait cohérente. C'est la raison pour laquelle, en ce qui me concerne, je la
suivrai.
M. le président.
Personne ne demande plus la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 82, repoussé par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Par amendement n° 513 rectifié, le Gouvernement propose, dans la dernière
phrase du premier alinéa du texte présenté par le 1° de l'article 22 pour
l'article L. 5211-8 du code général des collectivités territoriales, de
remplacer les mots : « du conseil » par les mots : « de l'organe délibérant de
l'établissement public de coopération intercommunale ».
La parole est à M. le ministre.
M. Jean-Pierre Chevènement,
ministre de l'intérieur.
Il s'agit d'un amendement dont la portée n'est
pas considérable.
L'Assemblée nationale a adopté une modification qui introduit une certaine
ambiguïté, car le texte issu de ses débats laisse supposer que le mandat des
délégués expire lors de l'installation des conseils municipaux qui suit le
renouvellement général des conseils. Il convient donc de remplacer les mots : «
du conseil » par les mots : « de l'organe délibérant de l'établissement public
de coopération intercommunale ».
M. le président.
Quel est l'avis de la commission ?
M. Daniel Hoeffel,
rapporteur.
Avis favorable.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 513 rectifié, accepté par la commission.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Par amendement n° 83, M. Hoeffel, au nom de la commission des lois, propose de
rédiger comme suit le deuxième alinéa du texte présenté par le 1° de l'article
22 pour l'article L. 5211-8 du code général des collectivités territoriales
:
« Après le renouvellement général des conseils municipaux, l'organe délibérant
de l'établissement public de coopération intercommunale se réunit au plus tard
le vendredi de la quatrième semaine qui suit l'élection des maires. »
La parole est à M. le rapporteur.
M. Daniel Hoeffel,
rapporteur.
C'est un amendement de précision.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Pierre Chevènement,
ministre de l'intérieur.
Favorable.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 83, accepté par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Par amendement n° 84, M. Hoeffel, au nom de la commission des lois, propose de
rédiger comme suit l'avant-dernier alinéa du texte présenté par le 1° de
l'article 22 pour l'article L. 5211-8 du code général des collectivités
territoriales :
« A défaut pour une commune d'avoir désigné ses délégués, cette commune est
représentée au sein de l'organe délibérant de l'établissement public de
coopération intercommunale, par le maire si elle ne compte qu'un délégué, par
le maire et le premier adjoint dans le cas contraire. L'organe délibérant est
alors réputé complet. »
Cet amendement est assorti d'un sous-amendement n° 512, présenté par le
Gouvernement, et tendant, dans la première phrase du texte de l'amendement n°
84, après les mots : « désigné ses délégués », à insérer les mots : « ou en cas
de refus de procéder à leur désignation ».
La parole est à M. le rapporteur, pour présenter l'amendement n° 84.
M. Daniel Hoeffel,
rapporteur.
Il s'agit d'un amendement de clarification, qui exclut les
notions de refus et de négligence de la commune, ces notions ne pouvant
susciter, à notre avis, que des problèmes d'interprétation, sources de
contentieux.
M. le président.
La parole est à M. le ministre, pour présenter le sous-amendement n° 512 et
pour donner l'avis du Gouvernement sur l'amendement n° 84.
M. Jean-Pierre Chevènement,
ministre de l'intérieur.
La commission propose une nouvelle rédaction
dans laquelle il n'est plus fait mention de deux notions qui figuraient dans le
projet de loi : le défaut de désignation par simple négligence et par refus de
désigner.
Le sous-amendement n° 512 vise simplement à réintégrer la notion de refus.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission sur le sous-amendement n° 512 ?
M. Daniel Hoeffel,
rapporteur.
La commission n'est pas favorable à l'adoption de ce
sous-amendement. Son amendement a l'avantage de couvrir tous les cas de figure
; en se bornant à tirer les conséquences de la situation créée par l'absence de
désignation des délégués, elle évite d'éventuels contentieux, les notions de
refus et de négligence pouvant faire l'objet de contestation.
M. Gérard Cornu.
C'est vrai !
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix le sous-amendement n° 512, repoussé par la commission.
(Le sous-amendement n'est pas adopté.)
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 84.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Par amendement n° 85, M. Hoeffel, au nom de la commission des lois, propose de
rédiger comme suit la première phrase du deuxième alinéa du texte présenté par
le 1° de l'article 22 pour l'article L. 5211-9 du code général des
collectivités territoriales :
« « Il prépare et exécute les délibérations de l'organe délibérant de
l'établissement public de coopération intercommunale. »
La parole est à M. le rapporteur.
M. Daniel Hoeffel,
rapporteur.
Il s'agit d'un amendement de coordination avec des
dispositions déjà adoptées.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Pierre Chevènement,
ministre de l'intérieur.
Favorable.
M. le président.
Je vais mettre aux voix l'amendement n° 85.
M. Robert Bret.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Bret.
M. Robert Bret.
Cet amendement tend à supprimer la collégialité des délibérations. A
l'Assemblée nationale, le groupe communiste avait obtenu que le président
prépare et exécute les délibérations avec le bureau. L'exécutif municipal est
composé du maire et des adjoints. Il est souhaitable pour la démocratie qu'il
en soit de même pour les EPCI.
M. le président.
Personne ne demande plus la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 85, accepté par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Par amendement n° 459, MM. Fréville et Arnaud proposent de compléter la
première phrase du troisième alinéa du texte présenté par le 1° de l'article 22
pour l'article L. 5211-9 du code général des collectivités territoriales par
les mots : « ou à des membres de l'organe délibérant de l'établissement public
de coopération intercommunale ».
La parole est à M. Arnaud.
M. Philippe Arnaud.
Il s'agit d'introduire un peu plus de souplesse dans le fonctionnement des
EPCI.
Nous savons que le président d'un tel établissement, qui en est l'exécutif, ne
peut déléguer qu'aux vice-présidents ou, en cas d'empêchement de ces derniers,
à un membre du bureau.
Faire participer le plus grand nombre d'élus, utiliser toutes les compétences
et, finalement, rendre un peu plus vivante et participative la démocratie, tel
est l'objet de l'amendement que je vous présente, mes chers collègues. Il a par
ailleurs l'avantage de ne pas alourdir les organes internes de l'établissement
public concerné, c'est-à-dire de ne pas accroître le nombre des membres du
bureau, de ne pas rendre nécessaire la nomination de quinze, voire vingt
vice-présidents.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission ?
M. Daniel Hoeffel,
rapporteur.
Par cohérence avec la décision prise hier par le Sénat sur un
amendement identique déposé par M. Lambert et visant les communautés urbaines,
je souhaiterais que M. Arnaud retire son amendement, qui, sinon, subirait un
sort négatif.
M. le président.
Monsieur Arnaud, l'amendement n° 459 est-il maintenu ?
M. Philippe Arnaud.
Par cohérence, je le retire.
M. le président.
L'amendement n° 459 est retiré.
Par amendement n° 477 rectifié, MM. Vasselle, André, Flandre et Gerbaud
proposent de supprimer l'avant-dernier alinéa du texte présenté par l'article
22 pour l'article L. 5211-9 du code général des collectivités territoriales.
La parole est à M. Vasselle.
M. Alain Vasselle.
Je me suis demandé s'il était réellement opportun de donner au président de la
structure intercommunale le pouvoir de nommer des gardes champêtres, qui, en
principe, exercent une fonction de police par délégation du maire.
Mon amendement a simplement pour objet de poser le problème car des
dispositions actuelles, figurant à l'article L. 2213-7 du code général des
collectivités territoriales, permettent déjà, dans certaines circonstances, à
un président de structure intercommunale, avec les maires concernés, de
recruter des gardes champêtres. Mais il me semble percevoir un manque de
cohérence entre le système existant et celui que nous souhaitons pour
l'avenir.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission ?
M. Daniel Hoeffel,
rapporteur.
La discussion de cet amendement me donne l'occasion de
rappeler que la commission des lois, notamment le rapporteur du projet de loi
sur les polices municipales, M. Delevoye, avait demandé la parution du décret
prévu par la loi du 2 février 1995, qui a ouvert la possibilité de désignation
du garde champêtre par le président d'une structure intercommunale.
Il était bon que notre collègue M. Vasselle rappelle les principes. Cela fait,
je pense qu'il va retirer son amendement.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Pierre Chevènement,
ministre de l'intérieur.
Sagesse.
M. le président.
Je vais mettre aux voix l'amendement n° 477 rectifié.
M. Alain Vasselle.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Vasselle.
M. Alain Vasselle.
Permettez-moi, monsieur le président, de citer l'article L. 2213-17 du code
général des collectivités territoriales auquel il est fait référence dans le
projet de loi : « Une région, un département, un groupement de communes ou un
établissement public chargé de la gestion d'un parc naturel régional... » - et
dans ce cas uniquement - « peut recruter un ou plusieurs gardes champêtres
compétents dans chacune des communes concernées. Dans ces cas, leur nomination
est prononcée conjointement par le maire de chacune des communes et,
respectivement, par le président du conseil régional, le président du conseil
général ou le président du groupement ou le président de l'établissement
public, dans des conditions fixées par décret en Conseil d'Etat. »
Nous pouvons craindre qu'en adoptant tel quel le sixième alinéa du texte
proposé pour l'article L. 5211-9, nous n'allions au-delà de ce qui était prévu
par l'article L. 2213-17. Le seul garde-fou que nous ayons - c'est la raison
pour laquelle je suivrai la suggestion qui m'a été faite par M. Hoeffel - c'est
qu'il est précisé que cet alinéa ne s'appliquera que par référence à l'article
L. 2213-17. En d'autres termes, le président d'une structure intercommunale ne
pourra nommer un garde champêtre que si cette structure est chargée de la
gestion d'un parc naturel régional : dans le cas contraire, elle ne pourra pas
le faire.
Compte tenu de cette garantie, je suis prêt à retirer mon amendement.
M. le président.
L'amendement n° 477 rectifié est retiré.
Par amendement n° 86, M. Hoeffel, au nom de la commission des lois, propose,
dans le dernier alinéa du texte présenté par le 1° de l'article 22 pour
l'article L. 5211-9 du code général des collectivités territoriales, de
remplacer les mots : « de l'assemblée délibérante » par les mots : « de
l'organe délibérant. »
La parole est à M. le rapporteur.
M. Daniel Hoeffel,
rapporteur.
C'est un amendement de coordination.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Pierre Chevènement,
ministre de l'intérieur.
Favorable.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 86, accepté par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Par amendement n° 87, M. Hoeffel, au nom de la commission des lois, propose,
après les mots : « librement déterminé par », de rédiger comme suit la fin de
la seconde phrase du premier alinéa du texte présenté par le 1° de l'article 22
pour l'article L. 5211-10 du code général des collectivités territoriales : «
l'organe délibérant, sans que ce nombre puisse excéder 30 % de l'effectif de
celui-ci ».
La parole est à M. le rapporteur.
M. Daniel Hoeffel,
rapporteur.
Coordination.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Pierre Chevènement,
ministre de l'intérieur.
Favorable.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 87, accepté par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Par amendement n° 88, M. Hoeffel, au nom de la commission des lois, propose, à
la fin du deuxième alinéa du texte présenté par le 1° de l'article 22 pour
l'article L. 5211-10 du code général des collectivités territoriales, de
remplacer les mots : « l'assemblée » par les mots : « l'organe délibérant ».
La parole est à M. le rapporteur.
M. Daniel Hoeffel,
rapporteur.
Coordination.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Pierre Chevènement,
ministre de l'intérieur.
Favorable.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 88, accepté par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Par amendement n° 89, M. Hoeffel, au nom de la commission des lois, propose,
dans le troisième alinéa du texte présenté par le 1° de l'article 22 pour
l'article L. 5211-10 du code général des collectivités territoriales, de
remplacer les mots : « de l'assemblée délibérante » par les mots : « de
l'organe délibérant ».
La parole est à M. le rapporteur.
M. Daniel Hoeffel,
rapporteur.
Coordination.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Pierre Chevènement,
ministre de l'intérieur.
Favorable.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 89, accepté par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Par amendement n° 478 rectifié, MM. Vasselle, André, Delong, Flandre et
Gerbaud proposent de compléter le quatrième alinéa (1°) du texte présenté par
l'article 22 pour l'article L. 5211-10 du code général des collectivités
territoriales par les mots : « du mode de recouvrement des taxes ou redevances
; ».
La parole est à M. Vasselle.
M. Alain Vasselle.
Il m'apparaît important que les compétences confiées aux assemblées
délibérantes ne se limitent pas au budget mais prennent également en compte le
recouvrement des taxes et redevances.
Par exemple, s'agissant des ordures ménagères, il me semble qu'il revient à
l'assemblée de définir si elle institue une taxe ou une redevance. C'est la
raison pour laquelle il me paraît utile d'apporter cette précision dans le
texte de loi.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission ?
M. Daniel Hoeffel,
rapporteur.
Cet amendement ne peut être dissocié de ceux qui suivront et
qui sont présentés par notre collègue M. About.
Je crains que l'amendement n° 478 rectifié ne restreigne les possibilités de
délégation au président et au bureau de l'EPCI.
Tout en comprenant les motifs de son dépôt, la commission des lois a considéré
que cette question pouvait faire l'objet de délégations, étant rappelé qu'il y
a obligation pour le président de rendre compte devant l'organe délibérant.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Pierre Chevènement,
ministre de l'intérieur.
Le Gouvernement s'en remet à la sagesse du
Sénat.
M. le président.
Monsieur le rapporteur, si j'ai bien compris, la commission est défavorable à
cet amendement.
M. Daniel Hoeffel,
rapporteur.
En effet, la commission émet un avis défavorable sur cet
amendement, mais avec des aménagements, car elle comprend les motivations de M.
Vasselle et elle souhaite qu'elles soient prises en compte lors de la
discussion des amendements suivants.
M. le président.
Monsieur Vasselle, l'amendement est-il maintenu ?
M. Alain Vasselle.
Ne serait-il pas sage, monsieur le rapporteur, de réserver mon amendement en
attendant de connaître le sort qui sera fait aux amendements que nous allons
examiner maintenant ?
M. le président.
Monsieur le rapporteur, acceptez-vous de demander la réserve de l'amendement
n° 478 rectifié jusqu'après l'examen de l'amendement n° 3 rectifié
bis
?
M. Daniel Hoeffel,
rapporteur.
Oui, monsieur le président.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement sur cette demande de réserve ?
M. Jean-Pierre Chevènement,
ministre de l'intérieur.
Favorable.
M. le président.
La réserve est donc ordonnée.
Par amendement n° 1 rectifié
bis,
M. About et les membres du groupe des
Républicains et Indépendants proposent d'insérer, après l'avant-dernier alinéa
du texte présenté par le 1° de l'article 22 pour l'article L. 5211-10 du code
général des collectivités territoriales, un alinéa ainsi rédigé :
« ... Des dispositions relevant de ses compétences en matière d'aménagement de
l'espace communautaire. »
La parole est à M. About.
M. Nicolas About.
Cet amendement, comme les deux suivants, a pour objet d'interdire la
délégation de l'assemblée délibérante au bureau des compétences prévues par la
loi relative aux structures intercommunales.
Il paraît paradoxal, en effet, que des élus qui vont siéger dans ces
établissements n'aient plus l'occasion de voter sur les compétences
fondamentales prévues par la loi, puisque - et c'est ainsi dans les villes
nouvelles - le texte permet toute délégation au bureau. Ne sont plus discutées
les mesures d'aménagement, les plans d'occupation des sols. Ces mesures sont
décidées en bureau, sans même que les représentants des communes aient la
possibilité de voter. Il y a là quelque chose de manifestement excessif.
Si certains pouvoirs doivent effectivement être donnés au bureau pour
faciliter la gestion et conférer une relative souplesse au système, il ne peut
être question de l'investir des compétences premières de l'organisme
intercommunal.
De la même façon que, dans les communes, le conseil municipal ne peut pas
donner pouvoir au maire de prendre seul un certain nombre de décisions
importantes en matière d'urbanisme - s'agissant du POS, par exemple - dans les
structures intercommunales, le bureau ne doit pas pouvoir décider seul en
matière d'aménagement de l'espace.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission ?
M. Daniel Hoeffel,
rapporteur.
L'amendement n° 1 rectifié
bis
tend à exclure
l'aménagement de l'espace des matières pouvant être déléguées au président et
au bureau de la communauté d'agglomération.
L'obligation de rendre compte de ces délégations, prévue par l'article L.
5211-10, peut apporter une première réponse à la préoccupation exprimée par M.
About. Néanmoins, la commission des lois a considéré que l'importance de cette
compétence pouvait justifier l'amendement.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Pierre Chevènement,
ministre de l'intérieur.
Le Gouvernement n'est pas très favorable à cet
amendement. Exclure cette compétence du champ de la délégation susceptible
d'être attribuée au bureau d'un établissement public de coopération
intercommunale ne repose pas sur un fondement évident.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 1 rectifié
bis,
accepté par la
commission et repoussé par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Par amendement n° 2 rectifié
bis,
M. About et les membres du groupe des
Républicains et Indépendants proposent, après l'avant-dernier alinéa du texte
présenté par le 1° de l'article 22 pour l'article L. 5211-10 du code général
des collectivités territoriales, d'insérer un alinéa ainsi rédigé :
« ...° Des dispositions relevant de ses compétences en matière d'équilibre
social de l'habitat sur le territoire communautaire. »
La parole est à M. About.
M. Nicolas About.
Je tiens d'abord à remercier tous mes collègues d'avoir adopté mon amendement
précédent.
L'amendement n° 2 rectifié
bis
a un objet comparable.
Il y a quatre compétences obligatoires que les communes acceptent de
transférer, Doivent-elles, pour autant, accepter que leurs délégués soient
dépossédés du droit de vote sur lesdites compétences qu'ils viennent de
transférer ?
Cet amendement vise toutes les compétences en matière d'équilibre social de
l'habitat.
Peut-on vraiment imaginer que les maires et les élus municipaux ne puissent
plus voter, ni même être entendus, sur les questions d'équilibre social de
l'habitat, quand celles-ci représentent un tel poids dans la gestion des
communes ? Cela me paraît proprement invraisemblable !
M. le président.
Quel est l'avis de la commission ?
M. Daniel Hoeffel,
rapporteur.
Même appréciation positive que sur l'amendement précédent.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Pierre Chevènement,
ministre de l'intérieur.
Même opposition que sur l'amendement
précédent.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement 2 rectifié
bis,
accepté par la commission
et repoussé par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Par amendement n° 3 rectifié
bis,
M. About et les membres du groupe des
Républicains et Indépendants proposent de compléter le texte présenté par le 1°
de l'article 22 pour l'article L. 5211-10 du code général des collectivités
territoriales, par un alinéa ainsi rédigé :
« ...° Des dispositions relevant de ses compétences en matière de politique de
la ville. »
La parole est à M. About.
M. Nicolas About.
Il s'agit, là encore, d'un domaine extrêmement sensible, celui de la politique
de la ville. Il se trouve que ce domaine n'a pas de limites précises. Dans la «
politique de la ville », on peut mettre tout ce qu'on veut : la prévention de
la délinquance, la sécurité, les travaux d'aménagement et de remise en état.
Comment des élus de plusieurs communes pourraient se voir dépossédés du droit
de s'exprimer et de voter sur de tels sujets ?
M. le président.
Quel est l'avis de la commission ?
M. Daniel Hoeffel,
rapporteur.
Même appréciation positive que sur les précédents amendements
de M. About, et j'indique dès à présent que la commission est également
favorable à l'amendement n° 478 rectifié de M. Vasselle.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement sur l'amendement n° 3 rectifié
bis
?
M. Jean-Pierre Chevènement,
ministre de l'intérieur.
Même avis défavorable.
M. le président.
Je vais mettre aux voix l'amendement n° 3 rectifié
bis
.
M. Dominique Braye.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Braye.
M. Dominique Braye.
Comme le disait notre collègue Nicolas About, on voit mal comment des
personnes élues au suffrage universel direct par leurs concitoyens pourraient
se voir refuser le droit de se prononcer, au sein de l'établissement public de
coopération intercommunal, composé, je le rappelle, d'élus désignés au deuxième
degré, sur des domaines essentiels tels que l'aménagement de l'espace, la
politique de la ville ou l'équilibre social de l'habitat.
Les délégués peuvent déjà prendre des décisions intéressant une commune et
allant contre l'avis des élus municipaux de la commune considérée, mais il est
totalement inacceptable que ces élus ne soient même pas associés à la
discussion relative aux sujets évoqués, alors même que leur commune est
concernée.
M. Nicolas About.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. About.
M. Nicolas About.
Pour la création d'une structure intercommunale de ce type, il faut une
majorité qualifiée. Or c'est par une majorité simple que l'on transfère au
bureau la totalité des compétences de l'établissement.
Ainsi donc, après avoir donné l'illusion qu'on allait faire une structure
intercommunale pour tout mettre en commun et tout discuter en commun, c'est à
la majorité simple que l'on transfère toutes les compétences au bureau. On
exclut ainsi totalement l'opposition municipale.
M. le président.
Personne ne demande plus la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 3 rectifié
bis
, accepté par la
commission et repoussé par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Nous en revenons à l'amendement n° 478 rectifié, précédemment réservé, qui a
déjà été défendu et sur lequel la commission a émis un avis favorable, le
Gouvernement s'en étant, quant à lui, remis à la sagesse du Sénat.
M. Jean-Pierre Chevènement,
ministre de l'intérieur.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. le ministre.
M. Jean-Pierre Chevènement,
ministre de l'intérieur.
Je pourrais être favorable à l'amendement n° 478
rectifié, sous réserve de l'adoption d'un sous-amendement introduisant une
simple précision. Il s'agirait de remplacer les mots : « du mode de
recouvrement » par les mots : « de l'institution et de la fixation des taux ou
tarifs ».
M. le président.
Je suis donc saisi par le Gouvernement d'un sous-amendement n° 564, tendant,
dans la rédaction proposée par l'amendement n° 478 rectifié pour le quatrième
alinéa (1°) de l'article L. 5211-10 du code général des collectivités
territoriales, à remplacer les mots : « du mode de recouvrement » par les mots
: « de l'institution et de la fixation des taux ou tarifs ».
Quel est l'avis de la commission sur ce sous-amendement ?
M. Daniel Hoeffel,
rapporteur.
Favorable.
M. le président.
Je vais mettre aux voix le sous-amendement n° 564.
M. Yves Fréville.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Fréville.
M. Yves Fréville.
J'approuve la précision proposée par le Gouvernement. Cela étant, on aurait
aussi pu reprendre la formule de l'article 34 de la Constitution : l'assiette,
le taux et le mode de recouvrement.
Mais je veux surtout faire remarquer que l'amendement de M. Vasselle est déjà
satisfait : l'article L. 2333-76 du code général des collectivités
territoriales dispose en effet que le tarif de la redevance des ordures
ménagères est fixé par l'assemblée délibérante de la collectivité locale ou de
l'établissement public.
M. Alain Vasselle.
Raison de plus pour le faire figurer dans la loi !
M. Jean-Jacques Hyest.
On l'y trouve déjà !
M. Gérard Cornu.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Cornu.
M. Gérard Cornu.
J'ai l'impression que le sous-amendement présenté par le Gouvernement ne
satisfait pas tout à fait à l'objectif initial de simplification de
l'intercommunalité. La précision apportée par ce sous-amendement est un peu
redondante par rapport à l'amendement de M. Vasselle.
M. Michel Mercier,
rapporteur pour avis.
Pas du tout ! Ce sous-amendement précise en termes
juridiques ce que M. Vasselle dit en termes littéraires !
M. le président.
Personne ne demande plus la parole ?...
Je mets aux voix le sous-amendement n° 564, accepté par la commission.
(Le sous-amendement est adopté.)
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix, ainsi modifié, l'amendement n° 478 rectifié, accepté par la
commission et par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Par amendement n° 90, M. Hoeffel, au nom de la commission des lois, propose de
rédiger comme suit le dernier alinéa du texte présenté par le 1° de l'article
22 pour l'article L. 5211-10 du code général des collectivités territoriales
:
« Lors de chaque réunion obligatoire de l'organe délibérant, le président rend
compte des travaux du bureau et des attributions exercées par délégation de
l'organe délibérant. »
La parole est à M. le rapporteur.
M. Daniel Hoeffel,
rapporteur.
Cet amendement limite l'obligation de compte rendu des
travaux du bureau aux réunions obligatoires de l'EPCI, afin de ne pas alourdir
inutilement les procédures.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Pierre Chevènement,
ministre de l'intérieur.
Je m'en remets à la sagesse du Sénat.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 90, pour lequel le Gouvernement s'en remet à
la sagesse du Sénat.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Par amendement n° 91, M. Hoeffel, au nom de la commission des lois, propose,
dans le premier alinéa du texte présenté par le 1° de l'article 22 pour
l'article L. 5211-11 du code général des collectivités territoriales, de
remplacer trois fois les mots : « l'assemblée délibérante » par les mots : «
l'organe délibérant » et de remplacer le mot : « l'assemblée » par les mots : «
l'organe délibérant ».
La parole est à M. le rapporteur.
M. Daniel Hoeffel,
rapporteur.
C'est un amendement de coordination.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Pierre Chevènement,
ministre de l'intérieur.
Favorable.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 91, accepté par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Je suis saisi de deux amendements qui peuvent faire l'objet d'une discussion
commune.
Par amendement n° 92, M. Hoeffel, au nom de la commission des lois, propose de
rédiger comme suit le second alinéa du texte présenté par le 1° de l'article 22
pour l'article L. 5211-11 du code général des collectivités territoriales :
« Sur la demande de cinq membres ou du président, l'organe délibérant peut
décider, sans débat, à la majorité absolue de ses membres présents ou
représentés, qu'il se réunit à huis clos. »
Par amendement n° 479 rectifié, MM. Vasselle, André, Flandre et Gerbaud
proposent, dans le deuxième alinéa du texte présenté par l'article 22 pour
l'article L. 5211-11 du code général des collectivités territoriales, après les
mots : « des membres présents », d'insérer les mots : « , le bureau ».
La parole est à M. le rapporteur, pour défendre l'amendement n° 92.
M. Daniel Hoeffel,
rapporteur.
Tout en apportant une clarification, cet amendement ouvre à
cinq membres de l'organe délibérant la faculté de demander le huis clos, étant
précisé que, comme pour les conseils municipaux, généraux et régionaux, la
décision est prise sans débat et à la majorité absolue. Il est normal, en
l'occurrence, que le régime des EPCI soit, sur ce plan, calqué sur celui des
autres structures territoriales.
M. le président.
La parole est à M. Vasselle, pour défendre l'amendement n° 479 rectifié.
M. Alain Vasselle.
Je propose de préciser que l'on donne également cette faculté au bureau de
l'organe délibérant.
Si cinq membres ont cette faculté, il me semble justifié que le bureau l'ait
également.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission sur l'amendement n° 479 rectifié ?
M. Daniel Hoeffel,
rapporteur.
La préoccupation de M. Vasselle est virtuellement satisfaite
par les dispositions que nous avons prises. Mais il était bon qu'il
l'exprimât.
M. Michel Mercier,
rapporteur pour avis.
Nous avons créé suffisamment de vice-présidents
!
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement sur les amendements n°s 92 et 479 rectifié
?
M. Jean-Pierre Chevènement,
ministre de l'intérieur.
Il est favorable à l'amendement n° 92 et
défavorable à l'amendement n° 479 rectifié.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 92, accepté par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
En conséquence, l'amendement n° 479 rectifié n'a plus d'objet.
Par amendement n° 365, MM. Bret, Foucaud et les membres du groupe communiste
républicain et citoyen proposent :
I. - De rédiger comme suit le 3° de cet article :
« Le dernier alinéa de l'article L. 5212-7 est abrogé. »
II. - En conséquence, à la fin du texte présenté par le 2° de l'article 22
pour l'article L. 5212-6 du code général des collectivités territoriales, de
remplacer les mots : « , L. 5211-8 et, sauf dispositions contraires prévues par
la décision institutive, à l'article L. 5212-7 » par les mots : « et L. 5211-8
».
La parole est à M. Bret.
M. Robert Bret.
Cet amendement a pour objet d'abroger le dernier alinéa de l'article L.
5212-7, relatif à la représentation des communes au sein d'un comité syndical
et au mode de désignation des membres de ces comités.
Le second alinéa prévoit que le choix du conseil municipal peut se porter sur
tout citoyen réunissant les conditions requises pour faire partie d'un conseil
municipal.
Le syndicat des communes resterait ainsi la seule structure intercommunale
dont la désignation des délégués des communes au sein du comité ne serait pas
démocratique.
Aussi, nous vous proposons d'élargir les dispositions générales de l'article
L. 5211-7.
Les syndicats de communes sont nombreux et exercent souvent des compétences
dans des domaines importants, en lien direct avec les populations, comme la
collecte ou le traitement des déchets.
Dans le souci de démocratisation qui nous anime, nous souhaitons que les
délégués représentant les communes au comité syndical soient des élus locaux
issus des conseils municipaux.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission ?
M. Daniel Hoeffel,
rapporteur.
Je tiens à dire à notre collègue M. Bret qu'il y a des
circonstances dans lesquelles démocratie et souplesse doivent être
conciliées.
Autant il est nécessaire, s'agissant des EPCI à fiscalité propre, de veiller à
ce que tous les membres de leur conseil soient des conseillers municipaux et
soient sanctionnés par le suffrage universel, autant, en ce qui concerne les
syndicats - SIVOM et SIVU - surtout en milieu rural, il convient qu'on puisse
préserver un minimum de souplesse ; cela ne signifie pas pour autant que ces
syndicats ne fonctionneront pas dans un esprit démocratique.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean-Pierre Chevènement,
ministre de l'intérieur.
Le Gouvernement comprend à la fois le souci de
démocratie exprimé par M. Bret et la préoccupation de M. Hoeffel, qui tient
compte de l'exercice concret de la démocratie dans nos campagnes. Il s'en remet
à la sagesse du Sénat.
(Sourires.)
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 365, repoussé par la commission et pour
lequel le Gouvernement s'en remet à la sagesse du Sénat.
(L'amendement n'est pas adopté.)
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'article 22, modifié.
(L'article 22 est adopté.)
Article additionnel après l'article 22