Séance du 15 avril 1999
QUESTIONS ORALES REMISES À LA PRÉSIDENCE DU SÉNAT (Application des articles 76 à 78 du réglement)
Recrudescence des stationnements illégaux des gens du voyage
sur les parkings privés
513.
- 9 avril 1999. -
M. Jean-Jacques Robert
attire l'attention de
M. le ministre de l'intérieur
sur la recrudescence de stationnements abusifs de gens du voyage sur des
parkings de centres commerciaux, de zones industrielles ou de simples
particuliers. Les nuisances occasionnées, les dégradations, détritus, menaces
et injures répétées quotidiennement ne peuvent laisser ignorer les risques
importants d'insécurité, les nomades bloquant les accès de secours. Cette
situation inadmissible dans un état de droit atteint la bonne marche des
entreprises commerciales concernées (l'une d'elles a fait état d'une baisse de
19 % de son chiffre d'affaires en un week-end). Le coût très élevé, pour
l'entreprise, des frais de justice nécessaires à l'expulsion des caravanes, de
l'installation de nouvelles protections détruites systématiquement et du
renforcement du gardiennage compromet l'avenir même de ces entreprises. C'est
pourquoi il lui demande quelles mesures il entend mettre en oeuvre afin de
faire cesser cette recrudescence de stationnements irresponsables.
Répartition des compétences financières entre collectivités
territoriales
en matière d'équipements sportifs
514.
- 12 avril 1999. -
M. André Vallet
attire l'attention de
M. le ministre de l'intérieur
sur les dysfonctionnements dans le partage des compétences, notamment
financières, entre les différentes collectivités territoriales en matière de
gestion et d'utilisation des équipements sportifs appartenant aux communes. Il
lui rappelle qu'en application de la loi l'éducation physique et sportive est
une discipline d'enseignement à part entière et que, quand cet enseignement est
dispensé dans les lycées ou les collèges - relevant donc respectivement des
départements et des régions -, l'investissement, le coût de l'entretien, des
réparations, des aménagements est supporté par les communes qui accueillent ces
établissements, alors que leur utilisation est partagée. Il lui indique enfin
qu'en dépit des textes existants et des décisions de justice la participation
financière des départements et des régions reste problématique. Dès lors, en la
matière, il lui demande dans quelle mesure le Gouvernement entend préciser la
répartition financière entre les différentes collectivités territoriales telle
qu'elle est induite par les lois de décentralisation.
Situation de la caisse de sécurité sociale des Français de l'étranger
515.
- 13 avril 1999. -
M. Jean-Pierre Cantegrit
appelle l'attention de
Mme le ministre de l'emploi et de la solidarité
sur les négociations qui ont été entreprises par la division des affaires
européennes et internationales de son ministère avec ses homologues polonais.
Lors de cette négociation à Varsovie, les 3 et 5 mars 1999, la situation de la
caisse de sécurité sociale des Français de l'étranger (CFE), dont il préside le
conseil d'administration, a été abordée. En effet, au cours des discussions, la
couverture apportée par cette caisse aux entreprises françaises adhérentes a
été l'objet de réclamations émanant de la partie polonaise, laquelle entend
mettre fin de façon rétroactive à la dispense d'adhésion au système de sécurité
sociale polonais qui prévalait jusqu'à présent pour les entreprises adhérentes
de la CFE et obliger par conséquent ces dernières soit à payer une double
cotisation, polonaise et française, soit à quitter le système d'assurance
volontaire de la CFE. Il s'étonne que les négociateurs français n'aient pas
défendu la position de la CFE - alors même qu'ils siègent au conseil
d'administration de cette dernière - pour n'envisager dans leurs négociations
que le régime du détachement au titre de la sécurité sociale. Il lui rappelle à
ce sujet que, pour des prestations équivalentes, les cotisations des
entreprises françaises à la CFE - qui sont soumises sur place à une concurrence
importante - sont trois fois inférieures à celles qu'elles paieraient dans le
cas où elles choisiraient la formule du détachement. Il lui rappelle également
que les entreprises françaises ont été à l'origine de la création de la CFE,
qu'elles ont toujours été solidaires des actions de solidarité que cette
dernière a menées notamment dans le cas où nos compatriotes étaient en
difficulté, par exemple dans les pays du Golfe ou dans l'ex-Zaïre, et qu'elles
ont été parties prenantes aux actions menées pour faciliter l'envoi de jeunes
Français à l'étranger en les dispensant de cotisations. Compte tenu de ce qui
précède, il se demande dans ces conditions comment la CFE peut assurer
l'équilibre de ses comptes - auquel il la sait attachée - si on la prive de la
faculté de pouvoir assurer des entreprises françaises installées en Pologne. A
ce jour, la Pologne n'est pas membre de l'Union européenne même si des
pourparlers sont en cours en vue de son admission. Aussi se demande-t-il s'il
est opportun par le biais de conventions bilatérales d'alourdir la charge des
entreprises qui oeuvrent pour notre pays.
Baisse de la TVA sur les activités de restauration
et de tourisme
516.
- 13 avril 1999. -
M. Jean Besson
sollicite l'attention toute particulière de
Mme le secrétaire d'Etat au tourisme
sur le projet de directive adoptée par la Commission européenne le 17 février
1999, autorisant les Etats membres de l'Union européenne à appliquer le taux
réduit de taxe sur la valeur ajoutée (TVA) aux services à forte intensité de
main-d'oeuvre. Les organisations professionnelles ont d'ores et déjà pris des
engagements fermes en matière de création d'emplois, ainsi qu'en termes de prix
au public, dont il s'agirait d'évaluer, dans un délai de trois ans, les
résultats au regard des objectifs convenus. Concernant le coût budgétaire, la
mise en place d'un taux réduit, pour la restauration, n'engendrerait pas de
pertes significatives pour l'Etat, dès lors que tous les types de restauration,
y compris collective et rapide, seraient concernés. Conscient de l'impact de ce
secteur qu'il faut soutenir, du vecteur patrimonial que représente la
valorisation des produits régionaux, du rôle d'aménagement du territoire que
joue le développement touristique, il lui demande donc de veiller à ce que le
tourisme, et notamment la restauration, soit intégré dans la liste des services
concernés que la France doit déposer avant le 1er septembre 1999. Cette
disposition permettrait également de résoudre la distorsion actuelle entre la
vente à emporter dont le taux de TVA est réduit à 5,5 % et la prestation de
services fournis sur place au taux de 20,6 %.
Financement de la distribution de lait dans les écoles
517.
- 14 avril 1999. -
Mme Marie-Madeleine Dieulangard
souhaite interroger
Mme le ministre délégué chargé de l'enseignement scolaire
sur le devenir du dispositif de distribution de lait dans les écoles. Cette
opération plonge ses racines dans les mesures mises en place dès 1954 et a
connu un renouveau en 1976 dans le cadre des soutiens financiers
communautaires. Aujourd'hui, la diminution des crédits en provenance du budget
européen, la réorganisation des interventions interministérielles associant les
ministères de l'agriculture, de l'emploi et de la solidarité et de l'éducation
nationale ont abouti à un recentrage des moyens financiers sur les zones
d'éducation prioritaire (ZEP) et les zones urbaines sensibles (ZUS). Face à une
diminution de ces moyens, les collectivités territoriales rencontrent de
grandes difficultés pour assurer une part de plus en plus importante du
financement de ces distributions. Or les problèmes de nutrition demeurent, et
bien au-delà des zones vulnérables. Par ailleurs, opération telle que « le
petit-déjeuner à l'école » démontre que celle-ci a toujours son rôle à jouer
dans l'apprentissage des fondements de l'hygiène alimentaire.
Conséquences de la réduction de l'exonération de cotisations sociales bénéficiant aux personnes âgées employant une personne à domicile
518.
- 14 avril 1999. -
M. Jean Chérioux
attire l'attention de
Mme le ministre de l'emploi et de la solidarité
sur les graves répercussions qu'entraîne la réduction de l'exonération de
cotisations sociales dont bénéficiaient les personnes âgées de plus de
soixante-dix ans pour l'emploi d'une personne à domicile. L'article 5 de la loi
n° 98-1194 du 23 décembre 1998 de financement de la sécurité sociale pour 1999
a en effet supprimé l'exonération totale de cotisations sociales patronales
accordée à ces personnes. Désormais, l'exonération ne sera plus accordée qu'aux
personnes les plus dépendantes et sera limitée à 65 heures rémunérées au SMIC
par mois dans les autres cas. Lors de l'examen du projet de loi de financement
de la sécurité sociale pour 1999, le Sénat s'était très vigoureusement opposé à
cette mesure qui paraissait tout à fait contraire à la politique menée depuis
plusieurs années visant à favoriser le maintien à domicile des personnes âgées
tout en créant de véritables emplois d'aide à domicile. Force est de constater
que les faits lui donnent aujourd'hui raison. De nombreuses personnes âgées ont
déjà décidé de limiter, pour des raisons financières, leur recours à l'emploi à
domicile. Les associations mandataires voient leur activité se réduire
brutalement et rencontrent des difficultés financières qui pourraient conduire
à leur disparition. A terme, c'est l'avenir même de ce secteur, qui joue
pourtant un rôle essentiel dans le maintien à domicile des personnes âgées, qui
est menacé. Les conséquences pour l'emploi s'annoncent d'ores et déjà
désastreuses. Il lui demande donc comment elle entend remédier rapidement à
cette situation qu'elle a elle-même provoquée.
Conditions de détention des armes à feu
519. - 15 avril 1999. - M. Roland du Luart attire l'attention de M. le ministre de l'intérieur sur les effets du décret du 16 décembre 1998 sur la réglementation des armes - dont on peut comprendre l'inspiration - mais qui soulève plusieurs difficultés graves pour les chasseurs. Il s'agit tout d'abord du fusil dit « à pompe », qui est maintenant classé en 4e catégorie et ne peut plus être utilisé par les chasseurs de gibier d'eau, soit 200 000 chasseurs aux moyens modestes. C'est une véritable spoliation, puisqu'ils ne peuvent plus ni utiliser, ni revendre ces fusils, et cela est d'autant plus choquant qu'ils venaient de déclarer ces armes au titre d'un autre décret de 1995. Il convient donc de prendre rapidement des mesures transitoires confirmant, peut-être, les interdictions à la vente mais permettant en tout cas aux détenteurs actuels de continuer à les utiliser. Il s'agit ensuite de régler les problèmes juridiques liés à l'emploi, à l'article 5 du décret, du mot « acquisition », qui interdirait à toute personne, par exemple, de détenir des armes de chasse acquises par héritage si elle n'est pas elle-même détentrice d'un permis de chasse visé et validé. Ce décret pose enfin de nombreux problèmes pour les tireurs sportifs, les collectionneurs, les candidats au permis de chasser et les organisateurs de ball-trap qu'il convient de régler, étant entendu qu'ils n'ont absolument aucun impact en termes de sécurité publique.