SEANCE DU 2 OCTOBRE 2000


QUESTIONS ORALES REMISES À LA PRÉSIDENCE DU SÉNAT (Application des articles 76 à 78 du réglement)


Devenir de l'Assistance publique - Hôpitaux de Paris

860. - 3 juillet 2000. - Mme Marie-Claude Beaudeau attire l'attention de Mme le secrétaire d'Etat à la santé et aux handicapés sur le devenir de l'Assistance publique - Hôpitaux de Paris. Elle lui fait part de ses inquiétudes pour l'avenir de cette institution de santé que le monde entier nous envie, inquiétudes qui sont d'autant plus fortes que cette campagne coïncide avec des choix de gestion de la direction de l'AP-HP et de l'agence régionale de l'hospitalisation d'Ile-de-France (ARHIF), qui, au nom d'une prétendue « maîtrise comptable » des dépenses de santé et suivant le schéma régional d'organisation sanitaire et sociale (SROSS), remettent en cause les conditions d'accomplissement de la plupart des missions de l'AP-HP. L'AP-HP est de surcroît encore plus particulièrement pénalisée dans l'évolution de son enveloppe budgétaire qu'elle est systématiquement considérée comme « surdotée » sans tenir compte de ses spécificités. Elle lui fait observer combien les fermetures massives de lits, de services et d'hôpitaux à l'AP-HP menacent de déstructurer des activités entières, aussi bien en ce qui concerne les soins de proximité que des filières d'excellence ou des pôles de recherche. Elle lui demande comment elle compte inverser cette logique de démantèlement de cet atout national qu'est l'AP-HP et quels moyens elle compte lui accorder pour qu'elle puisse continuer à assurer ses missions, se développer et se moderniser.

Cotisations sociales des pluriactifs

861. - 5 juillet 2000. - M. Georges Mouly attire l'attention de Mme le ministre de l'emploi et de la solidarité sur les nombreux problèmes que connaissent, malgré la législation existante, les travailleurs pluriactifs _ que l'on estime en France à plus de 500 000 _ principalement dans le double domaine de la mise en place de la caisse pivot et du guichet unique qui ne semble pas se concrétiser de façon satisfaisante, principalement en milieu rural où l'évolution socio-économique conduit de plus en plus de nos compatriotes à exercer simultanément deux activités professionnelles. Il lui demande en conséquence de quelle manière elle entend agir auprès des partenaires sociaux pour faire en sorte que caisse pivot et guichet unique « fonctionnent » réellement ; ceci afin que les pluriactifs ne demeurent pas, comme on le dit généralement, ceux qui cotisent le plus et qui, pourtant, reçoivent le moins.

Mesures en faveur des employés saisonniers
dans l'industrie touristique

862. - 10 juillet 2000. - Mme Marie-Claude Beaudeau attire l'attention de Mme le secrétaire d'Etat au tourisme sur les difficultés rencontrées par l'industrie touristique pour pouvoir embaucher les travailleurs saisonniers dont elle a besoin. Le début de la saison touristique démontre le manque de plusieurs dizaines de milliers d'employés saisonniers. Elle lui demande de lui faire connaître le bilan des emplois, des demandes non satisfaites par région pour l'an 2000 et son analyse sur cette situation. Elle lui demande de lui faire connaître la suite donnée aux propositions faites par le rapport établi en janvier 1999 par Anicet Le Pors pour l'amélioration de la situation sociale et professionnelle des travailleurs saisonniers du tourisme, ainsi que l'application du programme d'action en quinze mesures adopté par le conseil des ministres du 9 février 2000. Elle lui demande de lui faire connaître les mesures prises ou envisagées en faveur de l'augmentation des salaires, du logement, de la protection sociale et du bénéfice de la médecine de travail qui s'imposent pour les employés saisonniers en vue de favoriser le recrutement dont la France a besoin dans l'industrie du tourisme.

Circulation de véhicules-épaves

863. - 11 juillet 2000. - M. André Rouvière appelle l'attention de Mme le garde des sceaux, ministre de la justice, sur les difficultés que rencontre la police nationale ou la gendarmerie lors de l'interpellation de certaines personnes qui circulent à bord de véhicules automobiles qui sont des épaves circulant sans permis, sans assurance et dont certains auraient dû être détruits. Récemment, la brigade de Bessèges, dans le Gard, a interpellé un tel conducteur. Pour l'instant, le véhicule est immobilisé sans qu'il soit possible, semble-t-il, de le détruire alors qu'il est officiellement « détruit ». Dans le cas cité, le conducteur étant sans ressources officielles, les sanctions financières apparaissent vite comme utopiques. La législation ne paraît pas avoir prévu de telles situations, qui malheureusement sont de moins en moins exceptionnelles. Il lui demande quelle solution pourrait être apportée à une telle situation qui est particulièrement surprenante pour les automobilistes qui ont le souci de respecter la réglementation ?

Conditions de circulation sur la RN 415

864. - 13 juillet 2000. - M. Hubert Haenel demande à M. le ministre de l'équipement, des transports et du logement de bien vouloir lui indiquer quelles sont les mesures effectives qui ont été prises pour traiter le développement du trafic des camions dans les cols vosgiens et notamment sur la RN 415 (col du Bonhomme) à la suite de la fermeture du tunnel de Sainte-Marie-aux-Mines. Il regrette que les différents services de l'Etat traitent cette question selon la procédure la plus « ordinaire ».

Droit de prêt en bibliothèque

865. - 13 juillet 2000. - M. Yann Gaillard attire l'attention de Mme le ministre de la culture et de la communication sur la polémique qui s'est engagée depuis quelques semaines à propos du droit de prêt en bibliothèque, résultant d'une directive européenne du 19 novembre 1992 relative au droit de location et de prêt et à certains droits voisins du droit d'auteur dans le domaine de la propriété intellectuelle. D'un côté, des écrivains « qui ont l'impression de subventionner la lecture et de ne pas être payés en retour » et qui demandent donc que leurs droits d'auteurs dans les bibliothèques soient respectés. De l'autre, des professionnels des bibliothèques - très attachés à la gratuité des prêts et l'égal accès de tous au livre - qui prennent position contre le prêt payant rappelant que les bibliothèques ont une mission de service public. Il lui demande donc quelle position le Gouvernement envisage de prendre ou, si son choix n'est pas fait, à quel moment il se résoudra à sortir de l'attentisme.

Réseau ferroviaire du sud-est de la France et liaisons avec l'Italie

866. - 8 août 2000. - M. José Balarello attire à nouveau l'attention de M. le ministre de l'équipement, des transports et du logement sur les faits suivants : premièrement, une somme de 24 000 000 de francs destinée à l'amélioration de la ligne Nice-Breil sur Roya a été décidée pour le XIe plan Etat-région, financée de la façon suivante : 25 % par l'Etat, 25 % par la région, 25 % par le département, 25 % par la SNCF et RFF (Société nationale des chemins de fer français et Réseau ferré de France), la répartition interne étant de 80 % pour RFF et 20 % pour la SNCF. Or, lesdits travaux n'ont été réalisés qu'à hauteur de 200 000 francs, le reste n'ayant pas encore été engagé. Il lui demande ce qu'il compte faire pour mettre fin à ce qui est un dysfonctionnement dû à des transferts internes entre la SNCF et RFF qui sont inacceptables. Deuxièmement, cette situation est en outre d'autant plus préjudiciable qu'au XIIe plan Etat-région une somme de 30 000 000 de francs a été prévue, somme pour laquelle aucune ouverture de crédit n'a été engagée. Ces dysfonctionnements sont d'autant plus graves que, lors de la dernière réunion du Comité de promotion du corridor est-ouest du sud de l'Europe, les chambres de commerce et d'industrie françaises et italiennes ont regretté l'inexistence de réseaux de transports modernes et rapides dans la traversée des Alpes entre la France et l'Italie. Cette carence constitue un handicap pour l'organisation de l'Europe du Sud, les perspectives du réseau ferroviaire Lyon-Turin ne pouvant constituer la seule réponse aux manques flagrants de structures dans cette région. Il lui demande enfin où en sont les discussions avec le gouvernement italien concernant l'électrification de la voie ferrée Limone-Fanghetto et où en sont les discussions concernant la création d'un épi ferroviaire reliant directement la gare de Vintimille-ouest à Menton et Monaco sans rupture de charge et attente des trains venant de Gênes en gare de Vintimille-est.

Avenir de la décharge de déchets d'Izeaux (Isère)

867. - 24 août 2000. - M. Jean Boyer attire l'attention de Mme le ministre de l'aménagement du territoire et de l'environnement sur l'avenir de la décharge de déchets d'Izeaux et de ses graves conséquences écologiques, notamment sur la nappe phréatique de la plaine de Bièvre-Valloire. Il y a onze ans, le préfet de l'Isère signait l'arrêté autorisant la société grenobloise LélyEvac'Ordures à exploiter les carrières d'Izeaux comme centre d'enfouissement de classe 2 pour des déchets industriels banals et assimilés. Depuis cette date, cependant, les techniques de recherche en hydrologie ont évolué et se sont affinées ; les connaissances se sont précisées pour mettre à jour l'existence d'un gigantesque fleuve souterrain. Il s'agit de la plus grande nappe phréatique du département, qui alimente en eau potable les 60 000 habitants de la plaine. L'exploitation du site d'Izeaux, en amont, représente donc un risque environnemental grave qui a mobilisé les populations contre lui. Ce risque est d'autant plus important que, d'une part, les techniques de protection par installation de géomembranes ne sont pas fiables et que, d'autre part, un arrêté interministériel de 1997 limite désormais la possibilité d'ouvrir une décharge en cas de risque pour l'environnement. Ainsi, face aux inquiétudes de nos concitoyens, à la nécessité incontestée de protéger nos ressources en eau et à l'évolution de la réglementation, il demande ce que compte faire le Gouvernement pour que le préfet accélère les négociations devant aboutir à la fermeture de l'exploitation de la décharge, avant qu'une pollution accidentelle ne survienne.

Situation de la gendarmerie rurale

868. - 30 août 2000. - M. René-Pierre Signé attire l'attention de M. le ministre de la défense sur la situation de la gendarmerie, et en particulier de la gendarmerie rurale. Cette formation, très homogène jusqu'alors, tend à devenir très hétérogène. La programmation concernant les années 1997-2002 inquiète les élus locaux puisque les effectifs ont perdu plus de 5 000 sous-officiers reconvertis, certes, pour partie en officiers, mais sur des postes de soutien non opérationnels, et 12 000 gendarmes auxiliaires, issus du contingent volontaire, qui avaient une grande motivation et souhaitaient faire carrière dans la gendarmerie. Il est vrai que la gendarmerie a vu ses effectifs grossir, en particulier de 16 000 gendarmes adjoints, en fait des emplois-jeunes qui n'ont pas toujours vocation bien arrêtée de faire carrière. Ces jeunes futurs gendarmes, formés très rapidement, sont principalement affectés aux zones rurales, d'où sont retirés les gendarmes chevronnés et compétents. Il en résulte des difficultés de fonctionnement ; une présence et une surveillance insuffisantes, des délais d'intervention trop longs. Or les problèmes de délinquance dans la ruralité, s'ils n'atteignent pas l'acuité de ceux des banlieues, n'en sont pas moins inquiétants et ont une fâcheuse tendance à s'amplifier. Il considère que la sécurité des personnes et des biens est une exigence de base pour tout aménagement cohérent du territoire et qu'il serait regrettable que le monde rural fasse les frais de l'amélioration de la sécurité des villes.

Taux réduit de TVA appliqué aux prestations d'assainissement

869. - 30 août 2000. - M. Pierre Hérisson rappelle à M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie que le syndicat intercommunal du lac d'Annecy compétent pour le service public de l'assainissement-eaux usées réalise, pour le compte des habitants des communes adhérentes, un certain nombre de travaux. L'instruction DGI 169 bis du 15 septembre 1999 étend l'éligibilité du taux réduit de TVA aux travaux de branchement au réseau d'eaux usées de locaux affectés à l'habitation et achevés depuis plus de deux ans. Ce syndicat, qu'il préside, applique cette disposition avec le taux réduit aux prestations facturées par des entreprises prestataires du syndicat, mais pour le compte du client final. Par ailleurs, l'article 279 b du code général des impôts et l'instruction du 26 février 1982 fixent le régime du taux réduit applicable aux remboursements et rémunérations versés par les communes et leurs groupements aux exploitants des services d'assainissement pour les prestations de services concourant au bon fonctionnement des réseaux d'eaux usées dans le cadre de la gestion normale et limitative du service, essentiellement l'entretien : nettoyage des caniveaux, nettoyage des réseaux, évacuation des boues. Il souhaiterait savoir si ce taux réduit s'applique aussi à des prestations et travaux de rénovation, de réparation, d'entretien des réseaux d'eaux usées et de la station d'épuration des eaux usées, ou encore la mise à niveau des tampons, les réhabilitations partielles d'ouvrage du réseau, la maintenance et la réparation des équipements nécessaires au bon fonctionnement de la station d'épuration, les prestations de nettoyage de celle-ci, dès lors que les dépenses correspondantes sont inscrites en section d'exploitation du budget et font l'objet de rémunérations versées aux prestataires, tout en ajoutant que le code général des impôts paraît faire mention au sens large de « prestations d'assainissement ».

Normes d'hygiène alimentaire

870. - 31 août 2000. - M. Christian Demuynck attire l'attention de Mme le secrétaire d'Etat aux petites et moyennes entreprises, au commerce, à l'artisanat et à la consommation sur la drastique entrée en application de l'arrêté du 9 mai 1999. A compter du 16 mai 2000, ce dernier impose, en vertu d'une directive européenne, de nouvelles règles d'hygiène concernant les « aliments remis directement aux consommateurs ». Ces mesures touchent les marchés de plein air, les producteurs à la ferme et les fermes-auberges. Un tel dispositif juridique risque de mettre en cause l'existence de ces exploitations. Il y a ici une disproportion entre des normes tout autant applicables aux grands groupes industriels et aux petits exploitants incapables d'investir dans le matériel requis. Dans leur immense majorité, les petits producteurs ou artisans vendent des produits d'une excellente fraîcheur, car la marchandise n'est que peu de temps conservée. L'arrêté en cause ne va pas dans le sens d'une protection des marchés, au sein desquels certains exploitants contestent le bien-fondé d'une conservation à basse température, notamment s'agissant des fromages. Il met au contraire en péril la pérennité de ces lieux de rencontre. Il entend savoir si une telle sévérité du texte français, accentuée par rapport à la norme européenne, sera maintenue.

Mise en application de la CMU

871. - 31 août 2000. - M. Charles Descours attire l'attention de Mme le ministre de l'emploi et de la solidarité sur les conséquences sociales inquiétantes de la mise en application de la couverture maladie universelle dans un grand nombre de départements. L'Isère figure parmi la dizaine de départements qui avaient un barème AMG (aide médicale générale) plus favorable que la CMU. C'est aussi le cas à Paris, où la carte Paris Santé avait un plafond maximal de ressources supérieur à celui de la CMU. Or, fin octobre, les affiliations automatiques des anciens bénéficiaires vont prendre fin et un grand nombre de personnes déjà économiquement très fragiles risquent de ne plus être couvertes. Mais les conseils généraux ne pourront pas pallier ce manque. Effectivement, la compétence appartient désormais de par la loi à l'État. Les conseils généraux continueront à financer cette dépense par une ponction sur la dotation générale et les personnels du service AMG sont généralement tous redéployés sur d'autres services de décentralisation. Il lui demande par conséquent de bien vouloir lui indiquer les mesures concrètes qu'elle compte prendre de manière urgente pour éviter cet effet pervers de la loi qui va créer une nouvelle catégorie d'exclus !

Nuisances olfactives provoquées par la papeterie Assidomän
de Mennecy (Essonne)

872. - 4 septembre 2000. - M. Xavier Dugoin attire l'attention de Mme le ministre de l'aménagement du territoire et de l'environnement sur les nuisances olfactives graves dont sont victimes les communes de Mennecy, Ormoy et Echarcon dans l'Essonne. Un groupe industriel suédois, Assidomän, a racheté l'ancienne papeterie de Mennecy, Lecoursonnois. Depuis bientôt quatre ans, suite à l'arrêt des rejets polluants dans la rivière Essonne par la papeterie et à la très forte augmentation de sa production, la vie de plus de 10 000 riverains est devenue un véritable enfer. Malgré de nombreuses réunions regroupant les élus des communes touchées, les représentants des associations de défense de l'environnement et des riverains, le préfet et ses services de la DDASS et de la DRIRE, les responsables de l'usine, aucune amélioration n'a été constatée. Au contraire, les odeurs se sont étendues tant en superficie qu'en intensité. Cette pollution, cause de manifestations, a été l'origine d'une pétition municipale transmise à Mme le ministre par courrier du 13 juillet dernier. Cette pétition demandant une fermeture de l'usine a recueilli plus de 1 000 signatures de familles et est toujours en circulation. En conséquence, pour faire cesser les nuisances olfactives et les risques pesant sur la santé publique, il lui demande, ne serait-ce qu'au regard du simple principe de précaution, la fermeture de la papeterie Assidomän.

Abandon de la traduction en français des brevets européens

873. - 5 septembre 2000. - M. Bernard Fournier appelle l'attention de M. le ministre délégué à la coopération et à la francophonie sur l'abandon de la traduction en français des brevets européens. Le Gouvernement a accepté le principe d'un renoncement à l'obligation de cette traduction. Cette intention marque un retour un arrière par rapport à la position initiale exprimée par la France et qui était basée sur un compromis consistant à limiter l'obligation de traduction pour la seule partie signifiante. Si officiellement les déposants pourront choisir entre trois options : anglais, allemand et français, il est à redouter que le « tout anglais » prévale en l'absence de mesures contraignantes. L'académie des sciences morales et politiques a manifesté son désaccord sur le projet gouvernemental. Pour sa part, il attire l'attention du Gouvernement sur la contradiction que le revirement de position de l'exécution entraîne avec la Constitution, notamment son article 2 qui stipule que « la langue de la République est le français ». La langue française est sans cesse menacée par l'extension de l'anglais. Le monde industriel et commercial sont des secteurs sensibles où tout recul de la francophonie peut préfigurer d'autres évolutions. Aussi il le remercie de bien vouloir lui indiquer si le Gouvernement entend, in fine, développer une politique offensive de maintien de l'obligation de traduction dans les différents secteurs, ou s'il préfère capituler devant une nouvelle forme de domination linguistique.

Ratification par la France de la convention unidroit

874. - 5 septembre 2000. - M. Daniel Hoeffel attire l'attention de Mme le ministre de la culture et de la communication sur l'importance de la ratification de la convention unidroit. Les vols commis au Louvre, où un tableau de Corot a disparu, les vols constatés à la Galerie d'art moderne de Rome, attirent l'attention de l'opinion publique sur l'importance des vols d'objets d'art aux dépens des collections publiques. On dit même que c'est un musée entier qui disparaît chaque année en Italie si on totalise le nombre des vols d'oeuvres publiques ou privées, notamment dans les églises. Il avait appelé son attention par deux questions orales datées du 15 décembre 1998 et du 9 novembre 1999, mais la ratification n'est toujours pas intervenue. Or l'Assemblée parlementaire du Conseil de l'Europe a adopté à l'unanimité la recommandation 1372 demandant aux 43 Etats membres du Conseil de l'Europe de ratifier la convention unidroit qui impose à l'acquéreur d'un objet d'art un minimum de diligence pour s'assurer de la régularité de son achat, et bénéficier ainsi de la présomption de bonne foi. Notre pays ne serait-il pas dans son rôle en prenant l'initiative de la ratification de cette Convention et en invitant nos partenaires de l'Union européenne ainsi que les candidats à l'adhésion à la ratifier également ? Nos concitoyens ne s'attacheront durablement à l'Europe que si la disparition des frontières s'accompagne du respect des cultures et d'une meilleure sécurité. Une large ratification de la convention unidroit compléterait cet effort nécessaire en rendant plus difficile la revente d'objets arrachés au patrimoine des différentes nations européennes.

Situation de l'Institut français de Fribourg-en-Brisgau

875. - 5 septembre 2000. - M. Daniel Hoeffel attire l'attention de M. le ministre des affaires étrangères sur le risque de fermeture de l'Institut français de Fribourg-en-Brisgau. En effet, depuis un certain temps il est question de fermer le plus ancien institut français en Allemagne, ce qui préoccupe tout particulièrement les responsables d'outre-Rhin, qui s'engagent fortement dans son fonctionnement, mais aussi la population à tradition biculturelle de la région. Différentes raisons, notamment dans les domaines éducatifs et culturels, militent en faveur du maintien de ce prestigieux institut. En ce qui concerne l'éducation, l'institut occupe au sein de la coopération transfrontalière une position clé dans le cadre de l'échange entre la jeunesse allemande et française. Cela est particulièrement bénéfique pour l'économie des régions transfrontalières. L'Institut français est un partenaire apprécié dans le cadre de la coopération des hautes écoles pédagogiques du Haut-Rhin, qui proposent des études afin de promouvoir le bilinguisme. L'Institut français est par ailleurs très impliqué au niveau culturel. Il est un partenaire important pour les projets culturels dans le cadre de la coopération avec le Haut-Rhin. Les dialogues culturels franco-allemands sont préparés et mis en oeuvre grâce au soutien actif de l'institut. La fermeture de l'institut de Fribourg-en-Brisgau aurait, en conséquence, de sérieuses répercussions dans différents domaines. L'institut a fortement contribué au rapprochement entre la France et l'Allemagne, surtout dans une région transfrontalière où la présence active et forte de l'Institut français de Fribourg-en-Brisgau est primordiale. Le maintien de cet institut revêt donc une signification toute particulière.

Portée des recommandations émises par le Conseil constitutionnel concernant la réforme du mode de scrutin sénatorial

876. - 5 septembre 2000. - M. Patrice Gélard appelle l'attention de M. le ministre de l'intérieur sur les suites éventuelles que le Gouvernement souhaite accorder à la réforme du mode de scrutin sénatorial compte tenu des recommandations émises par le Conseil constitutionnel dans sa décision du 6 juillet 2000 concernant la loi relative à l'élection des sénateurs. Le dispositif du projet de loi engagé par le Gouvernement pour réformer l'élection des sénateurs comportait deux règles majeures (la première, pilier de ce projet de loi, modifiait très sensiblement la composition du collège électoral du Sénat, l'autre disposition tendait à modifier le mode de scrutin en augmentant le nombre de sénateurs élus au scrutin proportionnel). Cette loi a fait l'objet d'une censure partielle du Conseil constitutionnel. De plus, concernant la modification du mode de scrutin, le Conseil constitutionnel a repris les arguments développés par les auteurs de la saisine et a reconnu l'obligation pour le législateur de modifier la répartition par département des sièges de sénateurs pour tenir compte des évolutions de la population des collectivités territoriales dont le Sénat assure la représentation. En conséquence, il lui demande quelle place il entend accorder aux recommandations émises par le Conseil constitutionnel dans sa décision du 6 juillet 2000 ? Et dans quelle mesure un projet de loi en ce sens pourrait être prochainement déposé ?

Transmission des maladies à prion

877. - 6 septembre 2000. - M. Serge Franchis appelle l'attention de Mme le secrétaire d'Etat à la santé et aux handicapés sur le fait que des informations alarmantes portant sur la transmission des maladies à prion ont été communiquées au cours des dernières semaines. Elles soulèvent de nouvelles questions sanitaires quant au risque de contamination humaine. En effet, le franchissement des barrières d'espèces, par ces agents non conventionnels, serait plus facile qu'on ne le pensait. De plus, des porteurs sains pourraient participer à la dissémination des agents. On peut craindre que des animaux, tels que les volailles ou le porc, puissent être porteurs sains et mettent l'homme en danger. Les travaux des scientifiques conduisent d'abord à envisager de prendre des décisions radicales d'interdiction de toutes farines de viande ou d'os dans l'alimentation des porcs, volailles et poissons. Il s'agirait là d'une précaution élémentaire. La contamination, chez l'homme, pourrait, en outre, se produire non seulement par voie de transfusion sanguine, mais aussi lors d'interventions dentaires ou chirurgicales. Selon le docteur Dominique Dormont, cette situation impose de reconsidérer la sécurité des greffes, des médicaments d'origine humaine et de la transfusion, et aussi, de réévaluer les règles de sécurité hospitalière. Il est très vraisemblable que les procédures de stérilisation des matériels chirurgicaux et l'usage de certains outils diagnostiques doivent être revus. Le problème est suffisamment grave pour que des mesures efficaces soient édictées dans les plus brefs délais. Il ne serait pas admissible de voir renouveler certaines attitudes laxistes qui ont prévalu lors d'autres formes de contamination. Quelles mesures vont être prises par le Gouvernement et dans quel délai ?

Amélioration des conditions de vie
des personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer

878. - 8 septembre 2000. - M. Jean-Patrick Courtois appelle l'attention de Mme le secrétaire d'Etat à la santé et aux handicapés sur les revendications légitimes exprimées par de nombreuses familles françaises touchées par la maladie d'Alzheimer. En effet, cette maladie, qui est une affection neurodégénérative, progresse chaque année de façon très inquiétante et nécessite un traitement prolongé et une thérapeutique coûteuse. Afin d'améliorer les conditions de vie des personnes souffrant de ce handicap, une des solutions serait d'envisager un abaissement du taux réduit de TVA de 20,6 % à 5,5 % sur les changes-couches, alèses et gants de toilette jetables. Loin d'être des éléments de confort, ces produits sont indispensables à la vie quotidienne de ces personnes. Par ailleurs, des mesures urgentes doivent être prises afin de faciliter l'hébergement des personnes atteintes de la maladie d'Alzheimer dans les structures spécialisées. En effet, la maladie n'est pas reconnue en tant que telle et entre sous la rubrique des « troubles graves de la personnalité ». Le maintien à domicile coûte très cher et, pour les familles, la prise en charge est épuisante. Le malade doit être surveillé 24 heures sur 24. Aussi serait-il judicieux de favoriser le séjour des malades dans les maisons spécialisées dont le coût de pension reste aujourd'hui une charge financière considérable. Une des solutions serait d'accorder à ces établissements spécialisés un agrément et de déduire le coût des frais de pensions des revenus imposables. Les frais ne seraient donc pas pris en charge par la sécurité sociale. Cette mesure permettrait surtout à davantage de personnes atteintes de cette grave maladie d'être soignées dans des conditions décentes et soulagerait la détresse morale et financière des familles. Aujourd'hui, ce sont près de 500 000 de nos concitoyens qui sont atteints de maladies dégénératives du cerveau dont 70 % de la maladie d'Alzheimer. C'est pourquoi il souhaiterait connaître la position du Gouvernement sur les propositions ainsi formulées et les mesures qu'il entend mettre en oeuvre pour faire droit à ces requêtes afin que des solutions apparaissent rapidement en faveur des malades et des familles.

Indemnisation des anciens incorporés de force dans le RAD

879. - 11 septembre 2000. - M. Francis Grignon appelle l'attention de M. le ministre des anciens combattants et victimes de guerre sur la mise en place de l'indemnisation des anciens incorporés de force dans le Reicharbeitsdients (RAD), service de travail forcé institué par les Allemands pendant la Seconde Guerre mondiale. Il y a plus de deux ans, le principe de l'attribution d'une allocation aux anciens incorporés était adopté. Le financement de cette allocation doit être assuré conjointement par l'Etat et par la fondation Entente franco-allemande. Le niveau de cette contribution dépendra du nombre de bénéficiaires qui devrait être connu prochainement. D'après la loi française inscrite dans le code des pensions militaires d'invalidité, les RAD avaient droit à l'indemnisation allemande, mais la rédaction du règlement intérieur de la fondation les en a exclus. Ainsi un jugement du tribunal de grande instance de Strasbourg les a, une première fois, déboutés de leur demande. La fondation ne peut pas ne pas appliquer son règlement intérieur. C'est la raison pour laquelle il ne semble pas possible de trouver une solution sur le plan juridique. Reste la volonté politique. La fondation Entente franco-allemande propose d'utiliser les fonds disponibles pour indemniser les anciens RAD. Mais, en contrepartie, il est demandé au secrétaire d'Etat de compléter par un effort comparable la contribution de la fondation. Cette mesure d'équité envers des victimes du nazisme permettrait de clore définitivement ce douloureux dossier. Il lui demande donc un engagement sur la date de la mise en place de l'indemnisation des anciens incorporés de force dans le Reicharbeitsdients.

Situation du centre médico-social Clavel de Paris (19e)

880. - 12 septembre 2000. - Mme Nicole Borvo attire l'attention de Mme le secrétaire d'Etat au budget sur les menaces qui pèsent sur le centre médico-social Clavel situé dans le 19e arrondissement de Paris. Comme tous les centres médico-sociaux celui-ci a une mission de service public. D'ailleurs, avec près de 70 000 visites chaque année, il est reconnu d'utilité publique. Ce centre représente en outre une crèche familiale de 60 berceaux, un centre de protection maternelle et infantile qui suit 1 300 enfants et un planning familial. Cette structure a été entièrement conçue pour faciliter l'accès aux soins à la population de ce quartier populaire. L'ensemble de ses activités s'inscrit donc dans la politique sociale gouvernementale, prend au pied de la lettre la charte des enfants à Paris signée en 1990 et contribue à une réelle diversification des modes de garde. Deux credo y sont appliqués : la mixité socioprofessionnelle et l'attention aux besoins des enfants pour faciliter leur socialisation. Mais la dette fiscale de l'association qui gère le centre pèse de plus en plus lourdement sur celui-ci. Pourtant, au début de cette année, l'administration fiscale faisait preuve de bienveillance en acceptant des remboursements mensuels de 5 000 francs. Or, il semble que la trésorerie principale du 19e exige maintenant un remboursement annuel de 480 000 francs au lieu des 60 000 francs prévus. Il aurait même été question de saisie. Si cette décision devait être appliquée cela entraînerait à très court terme la fermeture du centre médico-social. Elle lui demande par conséquent de reprendre le dialogue et d'agir en faveur d'une solution qui puisse sauvegarder toutes les activités de ce centre qui a une place importante dans ce quartier populaire de Paris.

Régime indemnitaire des agents du cadre d'emploi
de police municipale

881. - 12 septembre 2000. - M. René Marquès attire l'attention de M. le ministre de la fonction publique et de la réforme de l'Etat sur le régime indemnitaire des agents du cadre d'emploi des gardiens de police municipale. En effet, par sa réponse au Journal officiel des questions de l'Assemblée nationale du 10 avril 2000, le ministre de la fonction publique a précisé que l'indemnité spéciale mensuelle de fonctions instaurée par le décret n° 97-702 du 31 mai 1997 était cumulable avec les IHTS (indemnité horaire pour travaux supplémentaires) versées dans les conditions du décret n° 50-1248 du 6 octobre 1950. Or l'article 3 du décret du 3 janvier 1974 instituant l'indemnité spéciale mensuelle police municipale précisait que ladite indemnité était cumulable avec celles dont l'agent pourrait bénéficier à un autre titre. Il serait utile de connaître la position du ministère sur la possibilité de cumuler cette indemnité spéciale avec l'indemnité horaire pour travail de nuit instaurée par le décret du 10 mai 1961 et avec l'indemnité pour travail intensif de nuit.

Dispositif de rémunération des heures de veille
pour le personnel des établissements d'accueil d'handicapés

882. - 13 septembre 2000. - M. Jean Chérioux attire l'attention de Mme le ministre de l'emploi et de la solidarité sur les graves conséquences pour les associations d'aide aux handicapés de deux arrêts en date du 11 mai et du 27 juin 2000 des cours d'appel de Versailles et Paris, écartant l'application de l'article 29 de la loi n° 2000-37 du 19 janvier 2000. Il rappelle que cet article, voté à l'unanimité par le Sénat, avec l'avis favorable du Gouvernement, et adopté conforme par l'Assemblée nationale, validait le dispositif de rémunération des heures de veille pour le personnel des établissements d'accueil d'handicapés. Il constate que cet article a été déclaré conforme à la Constitution par le Conseil constitutionnel dans sa décision du 13 janvier 2000. Il lui demande en conséquence quelles sont les initiatives envisagées par le Gouvernement pour que la volonté du législateur soit respectée et l'avenir des associations d'aide aux handicapés préservé.

Modalités de la desserte de la région Lorraine
par le futur TGV Est

883. - 14 septembre 2000. - M. Alain Hethener interroge M. le ministre de l'équipement, des transports et du logement sur les modalités de la desserte de la région Lorraine par le futur TGV Est. En effet, les conclusions d'un rapport de Scetauroute ont ouvert le débat sur la localisation de ce qui devra devenir la gare Lorraine maintenant que le tracé définitif de la ligne à grande vitesse a été arrêté. Naturellement, plusieurs sites peuvent prétendre à cette localisation, néanmoins, la nouvelle gare devra se trouver le plus près possible d'un noeud de communications existant qu'il soit routier, ferroviaire, voire aérien. Il est vrai que le TGV doit représenter l'occasion de mieux irriguer la région Lorraine et de permettre la multiplication des échanges avec tous les points, même les plus isolés du secteur. Un tel objectif suppose le soin particulier qu'il convient d'apporter au choix de l'emplacement de la future gare TGV et des interconnexions qui en découleront. Vandières, Cheminot, Louvigny et l'aéroport régional ? Il lui demande, pour aider à la décision et à l'information des élus locaux, de lui indiquer l'état des réflexions et des études menées par ses services et la SNCF et des conclusions qui semblent s'en dégager.

Manque de postes d'enseignant dans le département de la Gironde

884. - 15 septembre 2000. - M. Philippe Madrelle appelle l'attention de M. le ministre de l'éducation nationale sur la faiblesse des moyens accordés au département de la Gironde en nombre de postes budgétaires. Il lui rappelle sa volonté de mettre en place dès la rentrée des expérimentations pédagogiques « consistant à affecter plus de maîtres que de classes dans un certain nombre d'écoles, notamment en zone d'éducation prioritaire pour traiter les élèves les plus en difficulté ». Alors que des équipes d'enseignants de ZEP sont prêtes à se lancer dans ces nouvelles expérimentations, il apparaît dommage et regrettable que cet enthousiasme et ce dynamisme soient freinés par un manque de moyens en personnel. En conséquence, il lui demande de quels moyens supplémentaires il entend doter le département de la Gironde afin que la volonté ministérielle puisse être correctement et dans les meilleurs délais mise en oeuvre.

Gestion budgétaire dans le secteur médico-social

885. - 18 septembre 2000. - M. Philippe Richert attire l'attention de Mme le ministre de l'emploi et de la solidarité sur les problèmes budgétaires rencontrés par le secteur médico-social. Depuis la loi de finances pour 1999 (n° 98-1266 du 30 décembre 1998), l'enveloppe médico-sociale a été intégrée dans l'ONDAM (objectif national de dépenses de l'assurance maladie). Dès lors, les dépenses réelles de l'assurance maladie doivent respecter le montant des budgets alloués. Or, beaucoup d'établissements ont finalement des écarts de l'ordre de 10 à 15 % entre budget alloué et dépenses réelles. Ils ne peuvent équilibrer leurs comptes qu'en faisant de la suractivité réelle, c'est-à-dire en accueillant plus de personnes que leur agrément ne le leur permet (ce qui n'est pas sans poser des problèmes de qualité et de sécurité) ou en faisant de la suractivité fictive, c'est-à-dire en négociant avec la DDASS (direction départementale des affaires sanitaires et sociales) des prévisions de journées plus basses que celles qu'on va effectivement réaliser. Il s'agit de pratiques fallacieuses et malsaines dénoncées par les établissements ainsi que par les organisations professionnelles. Si personne ne conteste sur le fond les objectifs de rationalisation des dépenses de l'assurance maladie, il convient de reconnaître que certains établissements risquent d'être mis dans des situations financières inextricables du simple fait d'un décalage significatif entre leurs prévisions et leur réalisation de dépenses. L'existence de ce problème a été reconnue dans la circulaire budgétaire du 18 février 2000, mais pour l'instant aucune proposition concrète n'est parvenue aux intéressés. Aussi, il souhaiterait connaître ses intentions, afin que ce problème soit résolu au plus vite.

Renforcement du contrôle de légalité

886. - 18 septembre 2000. - M. Christian Demuynck souhaite attirer l'attention de M. le ministre de l'intérieur sur le renforcement récent du contrôle de légalité. La multiplication des lettres d'observations, très nette depuis plusieurs mois, tend aujourd'hui à imposer aux collectivités locales des règles de forme par trop insignifiantes, entravant leur action au nom d'un pointillisme excessif. Cette situation risque de voir se développer les déférés préfectoraux devant les juridictions administratives, certaines autorités décentralisées s'estimant dans leur droit. Ainsi seront-elles amenées à faire appel à un conseil juridique ou à exiger de leurs services de lourds travaux supplémentaires, ce qui n'ira pas sans générer des coûts importants. En raison d'un renforcement excessif de son contrôle, l'Etat se doit de compenser ces dépenses, sa responsabilité pouvant, dans certains cas, être engagée. Il entend, par conséquent, savoir si le Gouvernement prévoit une dotation pour frais de justice en faveur des collectivités territoriales.

Aide à la construction pour les insulaires

887. - 20 septembre 2000. - M. Christian Bonnet expose à M. le secrétaire d'Etat au logement que, dans le cadre du programme 9 du contrat de plan Etat-région de Bretagne, a été expressément prévue une aide à la construction pour les insulaires. Il lui indique que la région a déjà dégagé, à ce titre, une somme de 20 millions. Il lui demande si l'Etat a bien prévu de budgéter ce soutien indispensable pour permettre aux jeunes de demeurer sur des îles dont l'attraction, heureuse en soi, a engendré une pression foncière insupportable pour les couples aux revenus modestes.

Accès à la profession dans les métiers du bâtiment

888. - 25 septembre 2000. - M. Pierre Hérisson appelle l'attention de Mme le secrétaire d'Etat aux petites et moyennes entreprises, au commerce, à l'artisanat et à la consommation sur la qualification nécessaire à l'entrée dans le secteur des métiers. La loi n° 96-603 du 5 juillet 1996 relative au développement, à la promotion du commerce et de l'artisanat pose, en son article 16, l'exigence d'une qualification minimale préalable dans certaines activités du bâtiment comme la construction, l'entretien et la réparation des bâtiments, la mise en place, l'entretien et la réparation des réseaux et des équipements utilisant les fluides, ou pour tout ce qui touche l'alimentation en gaz, le chauffage des immeubles et les installations électriques, ou encore le ramonage. Sont visées les personnes en entreprise individuelle ou en société. Le décret du 2 avril 1998, pris très tardivement, indique que l'exercice de toutes ces activités est limité aux personnes titulaires d'un certificat d'aptitude professionnelle (CAP), d'un brevet d'études professionnelles (BEP) ou d'un diplôme ou titre homologué d'un niveau égal ou supérieur, dans l'un des métiers du bâtiment. A défaut d'un diplôme ou d'un titre homologué, une expérience de trois années effectives d'activité professionnelle dans le secteur du bâtiment est requise. Cette expérience fait l'objet d'une validation par le préfet. Or, une circulaire ministérielle du 12 juin 1998, ainsi qu'une réponse écrite du secrétariat d'Etat aux PME, au commerce et à l'artisanat ont vidé la loi de sa substance. La circulaire précise en effet que le défaut de qualification d'un candidat à la création d'entreprise interdit l'exercice des activités artisanales, mais laisse la porte ouverte à l'immatriculation à la chambre des métiers. Cette circulaire indique aussi que la condition peut être remplie soit par la personne qui exerce l'activité, soit par toute autre personne qui assurera un contrôle de façon permanente. Aussi, afin de respecter la volonté du législateur et dans un souci d'efficacité des missions de contrôle et dans l'intérêt même des candidats à l'installation, il lui demande si elle n'envisage pas de compléter les textes en la matière afin que les chambres consulaires qui effectuent l'immatriculation des artisans procèdent au contrôle de la qualification professionnelle, toujours dans le but de protéger le consommateur et d'améliorer le niveau de qualification des créateurs d'entreprises du bâtiment.

Aides au maintien et au développement des métiers d'art

889. - 26 septembre 2000. - M. Georges Mouly attire l'attention de Mme le secrétaire d'Etat aux petites et moyennes entreprises, au commerce, à l'artisanat et à la consommation sur le problème des métiers d'art, dont les difficultés sont toujours importantes pour au moins trois raisons : la complexité de leur définition juridique et fiscale ; la complexité de leur rentabilisation alors que, par définition, le coût de revient des produits, au vu des heures de travail passées, est élevé, enfin la complexité posée par l'investissement et la transmission du savoir-faire, qui, si rien n'est fait rapidement, entraînera la disparition prochaine de plusieurs d'entre eux. Il lui demande en conséquence si elle envisage de réformer prochainement la législation ou la réglementation régissant les métiers d'art, en leur accordant des avantages fiscaux semblables à ceux des artistes, en prévoyant des mesures d'accompagnement spécifiques, ou en améliorant l'aide à l'apprentissage, et ce afin de redonner une chance à ce domaine qui constitue, par bien des aspects, un irremplaçable élément du patrimoine national.

Mises aux normes des bâtiments d'élevage

890. - 26 septembre 2000. - M. Fernand Demilly attire l'attention de M. le ministre de l'agriculture et de la pêche sur la mise aux normes des bâtiments d'élevage qui constitue l'un des volets du programme de maîtrise des pollutions d'origine agricole (le PMPOA). Ce programme s'inscrit dans un ensemble législatif et réglementaire européen (directive nitrates) et national (loi sur l'eau et installations classées). Le dispositif engagé en 1993 est prolongé jusqu'en 2003, il fixe le cadre financier : 30 % par l'Etat et les collectivités locales, 35 % par l'agence de l'eau, 35 % par l'éleveur. Un projet d'arrêté ministériel prévoirait une nouvelle application du programme donnant la priorité aux zones vulnérables et modifiant les modalités de financement. Ce projet d'arrêté inquiète les éleveurs ayant déposé un dossier avant sa date de publication et les élevages entrant dans la catégorie des installations classées mais n'étant pas situées dans les futures zones prioritaires. Il souhaiterait connaître les intentions du Gouvernement en ce domaine.

Emplois fonctionnels et intercommunalité

891. - 27 septembre 2000. - M. Marcel Bony interroge M. le ministre de l'intérieur sur la création d'emplois fonctionnels au sein des établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) ruraux. Il résulte en effet du décret n° 2000-485 du 2 juin 2000 que désormais les EPCI sont classés dans une strate de population en fonction de leur population intercommunale cumulée. Ce système simple calqué sur celui des communes, demeure assorti d'un seuil : au moins 20 000 habitants pour la création d'emplois fonctionnels. Ce seuil introduit une différence de situation pénalisante pour l'intercommunalité rurale ou semi-rurale. C'est encore plus sensible lorsqu'il s'agit d'un EPCI « à vocation touristique » dont certaines communes membres sont surclassées et ont droit aux emplois fonctionnels. Face à l'extension des responsabilités des EPCI, il lui demande pourquoi une telle distinction a été privilégiée et comment valoriser la coopération intercommunale fortement intégrée dans ces conditions. N'est-il pas envisageable d'abaisser ce seuil comme cela avait été annoncé ? N'est-il pas au moins concevable que le surclassement des communes soit pris en compte au titre de l'intercommunalité ?

Régime fiscal des micro-entreprises

892. - 27 septembre 2000. - Mme Janine Bardou interroge M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie sur le problème soulevé par l'aménagement du régime des micro-entreprises, opéré par l'instruction fiscale du 20 juillet 1999, supprimant le régime de forfait et relevant les seuils d'application du régime micro-entreprises et de la franchise de la TVA. S'il semblait, en effet, nécessaire de circonscrire l'application du régime de la franchise en base de TVA dans le secteur du bâtiment à un nombre restreint d'entreprises, il convenait de ne pas alourdir pour autant les charges financières et administratives des autres entreprises du bâtiment. Or l'instruction fiscale précitée énonce que la notion d'activité mixte s'applique notamment aux entrepreneurs du bâtiment qui fournissent non seulement la main-d'oeuvre, mais aussi les matériaux ou matières premières entrant à titre principal dans l'ouvrage. Ce texte précise ensuite que, pour cette activité, le régime micro-entreprises n'est applicable que si le chiffre d'affaires global de l'entreprise n'excède pas 500 000 francs (hors taxes) et si le chiffre d'affaires annuel aux opérations autres que les ventes ou la fourniture de logement ne dépasse pas 175 000 francs (hors taxes). Il est évident qu'une telle mesure entraînera de graves conséquences financières pour certaines catégories d'entreprises, car la notion d'activité mixte influe sur la détermination des seuils de régime d'imposition, d'exonération et de déduction de certains impôts et taxes, dissuadant par là-même l'embauche. De plus, l'alourdissement administratif résultant de l'obligation de différencier la part afférente aux matériaux et celle afférente à la main-d'oeuvre qui en découle paraît incompatible avec la volonté du Gouvernement de favoriser les démarches de simplifications administratives de la petite entreprise. En effet, la pratique des entreprises du bâtiment consiste le plus souvent en un établissement de leurs factures au mètre carré, au mètre linéaire ou encore au forfait (fourniture et pose). En conséquence, elle lui demande de bien vouloir clarifier cette question qui ne manque pas d'inquiéter les entreprises artisanales du bâtiment favorables, quant à elles, au maintien de la doctrine administrative précédente, relative à la notion d'activité mixte et associée à l'ancien régime de forfait.

Cessation anticipée d'activité des salariés exposés à l'amiante

893. - 28 septembre 2000. - Mme Marie-Madeleine Dieulangard souhaite interroger Mme le ministre de l'emploi et de la solidarité sur la fixation des périodes ouvrant droit à l'allocation de cessation anticipée d'activité pour les salariés ayant été exposés à l'amiante, en particulier dans des établissements de construction et de réparation navales. La liste de ces établissements et des métiers, ainsi que les dates retenues pour la durée d'exposition, figurent dans un arrêté du 7 juillet 2000. Pour les chantiers de l'Atlantique, à Saint-Nazaire, la date butoir est fixée à 1975. Or il est avéré que l'amiante a été utilisée bien au-delà, au moins jusqu'aux années 1980. Il paraît donc essentiel que le temps réel d'exposition à l'amiante soit pris en compte afin que les mesures de départ anticipé puissent bénéficier à l'ensemble des salariés qui auraient été exposés. Elle souhaite connaître les critères retenus pour la détermination de cette date. Le Gouvernement entend-il réexaminer cette date, notamment au regard des éléments apportés par plusieurs organisations syndicales et par l'Association des victimes de l'amiante ?

Liaison aérienne Paris-Grenoble

894. - 29 septembre 2000. - M. Jean Boyer attire l'attention de M. le ministre de l'équipement, des transports et du logement sur la modification des rotations sur la ligne Paris Orly-Grenoble-Saint-Geoirs à partir du 30 octobre prochain. La récente décision d'Air France, tendant à supprimer sur la ligne Paris Orly-Grenoble-Saint-Geoirs une rotation sur cinq, constitue un handicap très sérieux pour l'économie grenobloise et sa région. Faut-il rappeler que plus de mille industries de la région grenobloise sont exportatrices ? Faut-il rappeler que cette région est la première après Paris en matière de recherche ? Du fait de son attraction touristique, cette amputation ne serait pas de nature à répondre aux besoins croissants des demandes étrangères et nationales. En outre, un seul avion (Fokker 100) assurera désormais l'ensemble des rotations, ce qui fait supposer en cas de panne de l'appareil non seulement des retards, mais éventuellement des annulations de vols. La situation climatique de l'aéroport de Grenoble-Saint-Geoirs (micro-climat) répond parfaitement aux nombreux déroutements, pendant la période hivernale, des atterrissages impossibles à l'aéroport Saint-Exupéry à Lyon. C'est pourquoi il demande au Gouvernement le maintien des rotations et des horaires actuels.

Avenir de l'aéroport de Nîmes-Garons

895. - 2 octobre 2000. - M. Simon Sutour attire l'attention de M. le ministre de l'équipement, des transports et du logement sur le devenir de la plate-forme aéroporturaire de Nîmes-Garons. Cet aéroport constitue un vecteur important dans le développement économique et touristique du département pour lequel les organismes consulaires, les milieux économiques et les collectivités locales n'ont eu de cesse d'oeuvrer à la pérennité. La mise en place de la liaison Nîmes-Roissy, décidée par Air France, qui consacre l'ouverture de l'aéroport à international, est une évolution positive dont chacun se félicite. Néanmoins, son expansion future semble compromise par la décision unilatérale d'Air France qui a annoncé la suppression, au 30 octobre, de l'ensemble des liaisons quotidiennes sur Orly. Cette supression menace à terme le devenir de la plate-forme aéroportuaire en la privant d'un créneau porteur que constitue le marché d'affaires : une étude de la chambre de commerce et d'industrie démontre que le potentiel existant est de 430 000 passagers par an sur Paris, dont 340 000 sur Orly ; il paraît donc opportun de rétablir deux liaisons (matin et soir) sur Orly qui compléteraient efficacement et rationnellement l'offre actuelle et éviteraient les risques éventuels d'évasion de la clientèle potentielle vers Marseille et Montpellier. C'est pourquoi il lui demande de bien vouloir lui préciser quelles mesures il entend prendre pour contribuer au développement de l'aéroport qui a su, grâce à une gestion dynamique, s'engager dans une diversification de son offre et qui conforte par ailleurs une gestion multimodale (aérienne, ferroviaire avec TGV et routière) des transports et des déplacements dans notre département.