SEANCE DU 17 OCTOBRE 2000
M. le président.
Par amendement n° 227, M. Marini, au nom de la commission des finances,
proposer d'insérer, après l'article 49, un article additionnel ainsi rédigé
:
« Après l'article L. 430-3 du code de commerce, il est inséré un article L.
430-3-1 ainsi rédigé :
«
Art. L. 430-3-1
. - Lorsque la concentration, notifiée en vertu de
l'article L. 430-3, conduit les entreprises qui sont parties à l'acte ou qui en
sont l'objet ou qui leur sont économiquement liées à ne réaliser, ensemble, que
moins de 10 % du montant des ventes, achats ou autres transactions sur un
marché national de biens, produits ou services substituables ou sur une partie
substantielle d'un tel marché, le délai prévu au deuxième alinéa de l'article
52 est ramené à deux semaines.
« Un décret en Conseil d'Etat prévoit un allégement, dans ce cas, des
formalités auxquelles sont soumises les entreprises concernées s'agissant,
notamment, de la liste des informations à fournir. »
La parole est à M. le rapporteur.
M. Philippe Marini,
rapporteur.
Il s'agit, par cet article additionnel, d'instaurer une
procédure simplifiée pour des concentrations qui, à l'évidence, ne comportent
aucun risque d'abus, de création ou de renforcement de position dominante.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
Mme Marylise Lebranchu,
secrétaire d'Etat.
Les recherches effectuées à ce jour n'ont pas encore
permis de trouver une entreprise qui ait une part de marché supérieure à 10 %
sur tous les marchés nationaux de biens produits ou services substituables. Par
conséquent, l'amendement proposé s'appliquerait à toutes les opérations de
concentration, ce qui suffit à le disqualifier. C'est, en effet, tout le régime
de contrôle des concentrations qui s'effondrerait avec un tel délai.
Même avec une rédaction qui limiterait sa portée aux entreprises qui font
moins de 10 % sur tous les marchés où elles sont actives, l'amendement serait
encore inapplicable.
En effet, le délai de cinq semaines est essentiellement prévu pour permettre
d'interroger les acteurs du secteur sur la définition du marché pertinent. Par
conséquent, ce n'est qu'à l'issue de cet examen qu'il est possible de
déterminer avec exactitude les marchés, et donc de calculer les parts de marché
des entreprises.
Enfin, ce délai de cinq semaines est quasiment identique au délai dont dispose
la Commission européenne.
Cela n'empêche pas de prévoir un formulaire de notification allégé dans le cas
où les entreprises estiment
a priori
n'avoir que de faibles parts de
marché, mais il faut conserver le temps nécessaire à la vérification. Un tel
allégement figurera dans le décret prévu par l'article 50 du présent texte.
Je souhaite donc le retrait de cet amendement.
M. le président.
Monsieur le rapporteur, votre amendement est-il maintenu ?
M. Philippe Marini,
rapporteur.
Vous nous avez donné, madame le secrétaire d'Etat, des
indications précises sur le décret prévu à l'article 50.
Dans l'esprit de la commission, il s'agit, comme je l'ai indiqué, d'une
procédure allégée. Peut-être le seuil de 10 % sur un marché vous semble-t-il
élevé. Je serais prêt, pour ma part, à le ramener à 5 % si cela pouvait vous
conduire à modifier votre appréciation sur cet amendement.
Mme Marylise Lebranchu,
secrétaire d'Etat.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à Mme le secrétaire d'Etat.
Mme Marylise Lebranchu,
secrétaire d'Etat.
J'ai expliqué que, même si le seuil était inférieur à
10 %, une telle disposition serait difficilement applicable.
Le délai est nécessaire même si la procédure allégée permet à une entreprise
de dire
a priori
qu'elle n'entre pas dans le cas de figure. Il faut
maintenir la procédure allégée que vous proposez dans le décret mais non
définir un seuil. Le délai que vous supprimez nous est nécessaire pour être en
mesure de procéder aux vérifications.
M. Philippe Marini,
rapporteur.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. le rapporteur.
M. Philippe Marini,
rapporteur.
Peut-être les choses ne sont-elles pas tout à fait mûres.
Aussi, je retire cet amendement n° 227. Nous reviendrons sans doute sur ce
sujet un jour ou l'autre.
M. le président.
L'amendement n° 227 est retiré.
Article 50