SEANCE DU 19 OCTOBRE 2000
M. le président.
« Art. 52
bis
A. - Après l'article 21-1 de la loi n° 82-1153 du 30
décembre 1982 précitée, il est inséré un article 21-1-1 ainsi rédigé :
«
Art. 21-1-1
. - Dans le cadre des règles de sécurité fixées par l'Etat
et pour garantir le développement équilibré des transports ferroviaires et
l'égalité d'accès au service public, la Société nationale des chemins de fer
français assure la cohérence d'ensemble des services ferroviaires intérieurs
sur le réseau ferré national. »
Sur cet article, je suis saisi de deux amendements qui peuvent faire l'objet
d'une discussion commune.
Par amendement n° 134, M. Althapé, au nom de la commission, propose de
supprimer cet article.
Par amendement n° 297, le Gouvernement propose de rédiger ainsi le texte
présenté par l'article 52
bis
A pour l'article 21-1-1 de la loi n°
82-1153 du 30 décembre 1982 :
«
Art. 21-1-1. -
Dans le cadre de la mise en oeuvre de la politique
globale des transports et afin de garantir, dans l'intérêt des usagers, un haut
niveau de sécurité, un développement équilibré des territoires et le respect
des principes du service public, l'Etat assure la cohérence d'ensemble des
services ferroviaires intérieurs sur le réseau ferré national.
« Il en confie la mise en oeuvre à la SNCF. Cette société devra notamment
veiller à l'articulation des différents niveaux de desserte, ainsi qu'à la
cohérence et à la continuité tarifaires sur les services ferroviaires
intérieurs. »
M. Louis Althapé,
rapporteur.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. le rapporteur.
M. Louis Althapé,
rapporteur.
Je souhaite que l'amendement n° 297 soit examiné en
priorité.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement sur cette demande de priorité ?
Cette intention devrait vous aller droit au coeur, monsieur le ministre !
(Sourires.)
M. Jean-Claude Gayssot,
ministre de l'équipement, des transports et du logement.
Effectivement,
monsieur le président et je suis bien évidemment favorable à cette demande !
M. le président.
La priorité est ordonnée.
Vous avez donc la parole pour présenter l'amendement n° 297, monsieur le
ministre.
M. Jean-Claude Gayssot,
ministre de l'équipement, des transports et du logement.
Les députés
souhaitaient, en présentant en nouvelle lecture ce qui est devenu l'article 52
bis
A, inscrire dans la loi la nécessité d'une cohérence des services
voyageurs régionaux. J'insiste sur cet objectif, sur lequel nous pouvons tous
nous retrouver, qui est d'éviter le risque d'une balkanisation du réseau. C'est
très important.
Il est apparu au Gouvernement que la rédaction adoptée par l'Assemblée
nationale n'était pas totalement satisfaisante, au regard tant du
positionnement de la SNCF dans le dispositif que du rôle de l'Etat. Mais il
n'en reste pas moins qu'il s'agit d'une nécessité encore plus importante, comme
M. Gerbaud vient de le dire, quand on voit ce qui se passe dans d'autres pays
et quand on prend connaissance des propos de mon collègue MacDonald of
Tradeston, ministre adjoint chargé des transports au Royaume-Uni : «
Aujourd'hui, nous nous évertuons à trouver une certaine cohérence pour assurer
une bien meilleure sécurité au système. »
Les Britanniques sont eux-mêmes amenés à poser le problème !
Ne voyez bien sûr pas ici de ma part une volonté d'exploiter le dramatique
accident qui s'est produit ; je m'en tiens simplement aux faits et à ce qui est
de notre responsabilité, celle du Gouvernement comme celle du législateur.
Par conséquent, je vous demande, mesdames, messieurs les sénateurs, de bien
vouloir adopter cet amendement n° 297.
M. le président.
La parole est à M. le rapporteur, pour présenter l'amendement n° 134 et donner
l'avis de la commission sur l'amendement n° 297.
M. Louis Althapé,
rapporteur.
S'agissant de l'amendement n° 297, monsieur le ministre, nous
pourrions l'adopter à une condition : que vous supprimiez le second alinéa, qui
vise à pérenniser, pour les années à venir, le rôle de la seule SNCF dans ses
attributions actuelles. Je pense qu'il préjuge un avenir qui pourrait, au
contraire, voir l'ouverture à la concurrence. Nous souhaitons donc que seul le
premier alinéa soit voté, car nous considérons, c'est vrai, que l'Etat est le
garant de la cohérence d'ensemble des services ferroviaires.
M. Jean-Claude Gayssot,
ministre de l'équipement, des transports et du logement.
Je demande la
parole.
M. le président.
La parole est à M. le ministre.
M. Jean-Claude Gayssot,
ministre de l'équipement, des transports et du logement.
Je suis sûr que
M. le rapporteur me comprendra : je ne peux pas accepter de supprimer ce
paragraphe, parce qu'il est tout à fait conforme à la loi d'orientation des
transports intérieurs. C'est la loi !
Cet amendement comporte deux éléments : d'abord, l'Etat assure la cohérence
d'ensemble des services ferroviaires intérieurs sur le réseau ferré national
et, ensuite, il en confie, dans le respect de la LOTI, la mise en oeuvre à la
SNCF. La garantie est double.
Si vous repoussiez cet amendement uniquement à cause du second paragraphe, ce
ne serait pas conforme au souhait qui vous anime, celui d'assurer la cohérence
!
M. Charles Revet.
C'est dommage !
M. le président.
Monsieur le rapporteur, vous avez toujours en réserve votre amendement de
suppression n° 134.
M. Louis Althapé,
rapporteur.
Je le garde en réserve, effectivement.
(Sourires.)
M. le président.
L'appel que vous avez lancé tout à l'heure à M. le ministre n'ayant pas été
totalement entendu, souhaitez-vous un vote par division de cet amendement,
monsieur le rapporteur ?
M. Louis Althapé,
rapporteur.
Oui, monsieur le président.
M. le président.
Je vais donc d'abord mettre aux voix la première partie de l'amendement n°
297, composée des deux premiers alinéas.
M. Jacques Bellanger.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Bellanger.
M. Jacques Bellanger.
Nous sommes très favorables à cet amendement n° 297, qui, selon nous, va
effectivement dans le sens des textes existants.
Par ailleurs, nous comprenons parfaitement qu'il soit nécessaire que, dans les
négociations actuelles et compte tenu du contexte général, de nous appuyer sur
ce type de texte.
Nous savons également - et nous comprenons certaines des objections qui sont
faites à cet égard - que la SNCF n'est pas une entreprise comme les autres et
qu'elle ne possède pas le réseau. La situation est donc complexe. Pour assurer
la cohérence, il faut un opérateur central. Il n'y a pas de grande différence
entre l'Etat et l'opérateur central qu'est la SNCF dans la mesure où l'Etat est
propriétaire de cette société.
Nous voterons les deux parties de cet amendement - le Sénat ayant décidé de
procéder à un vote par division - dont nous approuvons le contenu. Mais
permettez-moi, monsieur le ministre, de regretter qu'il ait été déposé à la
dernière minute. Nous craignons que le vote du Sénat n'aille à l'encontre de ce
que nous recherchons.
M. Jean-Claude Gayssot,
ministre de l'équipement, des transports et du logement.
Je demande la
parole.
M. le président.
La parole est à M. le ministre.
M. Jean-Claude Gayssot,
ministre de l'équipement, des transports et du logement.
Monsieur le
sénateur, vous avez, comme moi, suivi l'actualité, y compris à l'échelle de
l'Europe.
La Commission européenne vient de déposer une proposition de règlement sur les
obligations des services publics, que je vous demande d'étudier avec attention.
Même si elle considère que cela ne vise pas à libéraliser ou à mettre en
concurrence les services régionaux ferroviaires de transport de voyageurs, le
risque existe. C'est précisément cette situation de dernière minute qu'il était
opportun de prendre en considération. D'où le dépôt, à la dernière minute, de
cet amendement.
Ce matin, tous les syndicats sans exception m'ont demandé d'être vigilant. Si
l'un des paragraphes est adopté et pas l'autre, ils vont s'inquiéter. Ils ont
le souci de la cohérence, qui est une nécessité, notamment dans le domaine de
la sécurité. Mais, en même temps, il faut respecter la LOTI. Les deux
paragraphes me semblent donc indissociables.
Evidemment, vous ferez comme vous voudrez, mesdames, messieurs les sénateurs,
mais je tenais à appeler votre attention sur cet aspect des choses.
Je sais bien que ce texte vient un peu tard, mais mieux vaut se réveiller tard
que laisser le problème pendant.
M. le président.
C'est d'ailleurs une illustration des vertus du bicamérisme !
M. François Gerbaud.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Gerbaud.
M. François Gerbaud.
Il me semble également que cet amendement doit être voté dans son intégralité.
En effet, on ne peut laisser l'Etat absent d'un tel débat ; cela a d'ailleurs
été dit lors de la discussion de la loi qui a créé RFF - Réseau ferré de France
- et donné à la SNCF la vocation d'opérateur. On ne peut pas maintenant aller
en sens contraire et interdire à l'Etat d'être présent, lui qui est le garant
de la cohérence.
Certains disent qu'il y a un risque. Mais c'est très exactement pour se
prémunir contre ce risque qu'il faut intervenir ! On sera peut-être obligé,
demain, sous la pression de je ne sais quelle concurrence, de revenir sur ce
que nous aurons voté, mais au moins d'entrée de jeu nous aurons essayé d'éviter
le pire. Il est clair que, dans le contexte européen et en attendant les coups
de boutoir qui, malheureusement, peuvent survenir demain, il faut donner à la
SNCF le rôle d'opérateur qui est le sien de par la loi et lui laisser assurer
cette espèce de délégation que lui donnera l'Etat, au moins dans la mesure où
cela est une garantie pour tout le monde.
M. Jean-Pierre Raffarin).
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Raffarin.
M. Jean-Pierre Raffarin.
Monsieur le ministre, s'il faut vraiment protéger la SNCF de la compétition
européenne, ce n'est pas par un amendement de cette nature, déposé sur le tard,
qu'on y parviendra.
En effet, il s'agit d'un problème important. Mais ce n'est pas au détour d'un
amendement sur un texte qui traite d'un autre sujet que l'on peut le
résoudre.
De quoi s'agit-il exactement ?
L'amendement n° 297 vise en fait à confier à la SNCF la mise en oeuvre de la
cohérence d'ensemble des services ferroviaires.
Vous avez fait référence à la LOTI, monsieur le ministre, mais celle-ci ne
prévoyait pas la régionalisation comme ce nouveau texte le fera.
Dans l'objet qui accompagne cet amendement, vous parlez de la continuité des
tarifs. Mais, pour garantir ces tarifs, nous serons tous autour de la table :
les villes organisatrices des transports, la région, la SNCF... Et vous donnez
à la SNCF à la fois la place de l'arbitre et celle de l'acteur ! Ce n'est pas
un bon principe juridique. « Oui » à la SNCF acteur, mais « oui » à l'Etat
arbitre.
Si vous voulez vraiment protéger la SNCF, il faut renforcer le rôle de l'Etat.
Car, aujourd'hui, ce qui nous menace, c'est l'Europe, qui se met en compétition
avec l'Etat. Ce n'est pas la SNCF qui est en cause. C'est la politique de
l'Etat, la volonté nationale, la cohérence nationale.
De ce point de vue, en ne votant que la première partie de cet amendement, qui
dit que l'Etat assure la cohérence d'ensemble des services ferroviaires, on
renforce ce qui correspond à notre conviction républicaine aux uns et aux
autres et qui fait de l'Etat le responsable de la cohérence d'ensemble.
Qu'ensuite l'Etat délègue à la SNCF, à la RATP, à telle autorité organisatrice,
les modalités de la mise en oeuvre, soit, mais c'est lui seul qui est
responsable !
C'est pourquoi la suppression du deuxième alinéa me semble génératrice de
clarification. Si l'on doute quelquefois de tel ou tel partenaire, nous avons
tous confiance en l'Etat arbitre.
Telles sont les raisons pour lesquelles j'approuve tout à fait la suggestion
de M. le rapporteur d'adopter la première partie et de repousser la seconde.
M. Philippe Marini.
Très bien !
M. Jean-Claude Gayssot,
ministre de l'équipement, des transports et du logement.
Je demande la
parole.
M. le président.
La parole est à M. le ministre.
M. Jean-Claude Gayssot,
ministre de l'équipement, des transports et du logement.
Je voudrais
insister encore une fois, et ne croyez pas, mesdames, messieurs les sénateurs,
que l'objectif que je vise ce faisant soit autre que celui qu'a explicité M.
Gerbaud à l'instant.
L'Etat a la responsabilité, c'est l'objet du premier paragraphe, et il confie
l'exploitation à la SNCF, c'est l'objet du deuxième paragraphe. Si vous n'êtes
pas d'accord, dites-nous franchement que vous préféreriez que, dans certains
cas, l'exploitation ne soit pas confiée à la SNCF ! Ce serait plus clair et on
saurait de quoi on parle !
La LOTI prévoit que l'exploitation soit confiée à la SNCF, et c'est de
l'exploitation qu'il est question. Pour ce qui est de la responsabilité, c'est
l'Etat qui l'assume.
M. Jean-Pierre Raffarin.
Alors, votre texte est mal rédigé, monsieur le ministre.
M. Pierre Lefebvre.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Lefebvre.
M. Pierre Lefebvre.
En ce qui nous concerne, nous trouvons ces deux paragraphes tout à fait
équilibrés et complémentaires.
L'Etat a la responsabilité d'assurer la cohérence d'ensemble des services
ferroviaires intérieurs sur le réseau ferré national. Voilà qui est clair. Et à
qui d'autre que la SNCF l'Etat pourrait-il confier la mise en oeuvre ? L'Etat a
à sa disposition un outil incomparable, dont chacun s'accorde à reconnaître
qu'il est sans doute le meilleur d'Europe, même s'il a quelques défauts. En
effet, qui, mieux que la SNCF, pourrait assurer un telle cohérence de la
desserte, la continuité du service, la sécurité des usagers ?
M. Jean-Pierre Raffarin.
Ce n'est pas ce qui est dit dans le texte !
M. Pierre Lefebvre.
Si, c'est cela qui est dit dans le texte, ou alors, nous n'avons pas la même
lecture.
Il nous faut donc protéger cet outil incomparable de la volonté ultralibérale
qui se manifeste.
A ce propos, je salue l'action que mènent aujourd'hui les cheminots, dans
l'unité la plus complète, pour défendre cet outil de travail au service de
l'Etat, au service de la population, au service des usagers.
Telles sont les raisons pour lesquelles nous tenons à ces deux paragraphes.
M. Charles Revet.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Revet.
M. Charles Revet.
Monsieur le ministre, si nous approuvons le premier paragraphe, nous sommes
très réservés sur le second. Or, aussi paradoxal que cela puisse paraître, nous
voulons comme vous le maintien du service public parce qu'il est indispensable.
Je constate que c'est plutôt le gouvernement actuel - je ne vous vise pas en
particulier, monsieur le ministre - qui a tendance à s'en éloigner.
Mais, monsieur le ministre, pourquoi ne pas laisser un peu de liberté dans la
mise en oeuvre de la politique globale des transports ? Vous êtes bien obligé
de constater, sur le terrain, que la SNCF s'est totalement désintéressée de la
plupart des réseaux secondaires. Quand elle accepte de le maintenir ou de le
réactiver, c'est dans des conditions réellement insupportables pour les
collectivités locales qui doivent payer le prix fort.
Nous sommes d'accord sur la notion de service public mais pas dans n'importe
quelles conditions. L'Etat doit certes assurer la cohérence, mais laissez un
peu de liberté aux acteurs sur le terrain !
M. Louis Althapé,
rapporteur.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. le rapporteur.
M. Louis Althapé,
rapporteur.
Monsieur le ministre, il ne faut pas voir dans notre position
une quelconque méfiance à l'égard de la SNCF. Mais, en lisant le second
paragraphe de l'amendement, j'ai le sentiment que nous en sommes encore à
l'époque où la SNCF était une entité unique et où la régionalisation n'existait
pas. Aujourd'hui, dans le cadre de la réorganisation de la SNCF, compte tenu de
l'évolution des partenariats qui s'établissent, ne serait-ce qu'avec la région
ou d'autres partenaires, le meilleur garant de la cohérence, c'est bien l'Etat.
On en revient toujours à l'Etat lorsqu'il s'agit d'assumer au mieux toutes les
garanties de sécurité, de cohérence et de tarification.
Bref, monsieur le ministre, il faut voir dans notre démarche non pas une
quelconque manoeuvre mais le souci que l'Etat soit remis à sa juste place,
c'est-à-dire qu'il soit le garant d'une meilleure organisation des transports
ferroviaires.
M. le président.
Personne ne demande plus la parole ?...
Je mets aux voix la première partie de l'amendement n° 297 composée des deux
premiers alinéas, acceptée par la commission.
(Ce texte est adopté.)
M. le président.
Je vais mettre aux voix la deuxième partie de l'amendement n° 297.
M. Jacques Bellanger.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Bellanger.
M. Jacques Bellanger.
Après la discussion qui vient d'intervenir, je commence à mieux comprendre et,
monsieur le ministre, je ne retire pas ma critique, parce que le vote que nous
allons obtenir n'est pas une bonne chose.
En effet le Sénat commence à montrer le bout de son nez ! Vous avez eu raison,
monsieur le ministre ! Nous allons voir apparaître, un jour ou l'autre, une
sorte d'autorité de régulation copiée sur les modèles scandinaves et
anglo-saxons, qui n'est pas du tout dans notre tradition, que nous ne saurons
pas bien gérer et qui assurera une libéralisation totale du trafic. Puis, nous
verrons ensuite nos élus locaux nous demander de maintenir le service public,
alors que nous aurons pratiquement organisé sa disparition.
Regardez ce qu'a fait l'autorité de régulation des télécommunications, l'ART,
sur les boucles locales radios ! Et pourtant, dans la définition des missions
de cet organisme, était mentionné le respect du service public ! Or, par les
appels d'offres qu'il a lancés, il vient de diviser la France en deux parties :
celle où l'accès à Internet sera rapide et celle où cet accès sera pratiquement
impossible, et ce sont les zones rurales qui seront dans ce cas si nous ne
réagissons pas.
Derrière cette demande de vote par division, derrière cette mise en cause de
la SNCF, qui est un outil exceptionnel d'aménagement du territoire à notre
disposition, voilà ce qui se profile. En tout cas, c'est comme cela que je le
sens.
Pour notre part, nous voterons ce deuxième paragraphe.
M. Jean-Pierre Raffarin.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Raffarin.
M. Jean-Pierre Raffarin.
Monsieur Bellanger, je ne peux accepter qu'on change de débat ainsi ! Si l'on
veut un débat sur la libéralisation du transport ferroviaire, ayons-le
clairement !
En l'occurrence, nous examinons un texte qui met en oeuvre la régionalisation
du transport ferroviaire de voyageurs. Il y est précisé que la politique
globale de transport sera confiée à la seule SNCF. Ainsi l'on crée des
partenaires et, dès le début, on se refuse à les considérer comme de vrais
partenaires !
Si les autorités organisatrices doivent être des partenaires, elles doivent
être aussi des délégataires de certaines missions de l'Etat. Et si M. le
ministre voulait vraiment protéger la SNCF, il aurait rédigé son amendement
d'une autre manière et aurait été plus précis.
Ce n'est pas nous qui avons une démarche ambiguë ; c'est le texte du
Gouvernement qui est ambigu.
Nous souhaitons, nous, que tous les partenaires puissent être associés à la
mise en oeuvre. Voilà le véritable débat ; n'en changez pas, cher collègue !
M. le président.
Personne ne demande plus la parole ?...
Je mets aux voix la deuxième partie de l'amendement n° 297, repoussée par la
commission.
(Ce texte n'est pas adopté.)
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 297, ainsi modifié.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
En conséquence, l'amendement n° 134 n'a plus d'objet. Personne ne demande la
parole ?...
Je mets aux voix l'article 52
bis
A, ainsi modifié.
(L'article 52
bis A
est adopté.)
Article 52 bis
M. le président.
L'article 52
bis
a été supprimé par l'Assemblée nationale.
Mais, par amendement n° 135, M. Althapé, au nom de la commission, propose de
le rétablir dans la rédaction suivante :
« I. - Les véhicules ferroviaires destinés au transport régional de voyageurs
dont l'acquisition a été financée par une région sont exonérés de taxe
professionnelle.
« II. - Les pertes de recettes résultant du I sont compensées, à due
concurrence, par la création d'une taxe additionnelle aux droits prévus aux
articles 575 et 575 A du code général des impôts et par le reversement par
l'Etat aux collectivités concernées des montants correspondants. »
Cet amendement n'a plus d'objet.
En conséquence, l'article 52
bis
demeure supprimé.
Article 52 ter