SEANCE DU 7 DECEMBRE 2000
M. le président.
Par amendement n° II-49, M. Le Cam, Mme Terrade, M. Lefebvre et les membres du
groupe communiste républicain et citoyen proposent d'insérer, après l'article
50, un article additionnel ainsi rédigé :
« I. - La première phrase du deuxième alinéa (1°) de l'article L. 732-24 du
code rural est ainsi rédigée :
« Une pension de retraite forfaitaire dont le montant maximal attribué pour
une durée minimale d'activité agricole non salariée est égal à 75 % du salaire
minimum interprofessionnel de croissance brut. »
« II. - A la fin du premier alinéa du 1 du I de l'article 150 O-A du code
général des impôts, la somme : "50 000 francs" est remplacée par la somme : "20
000 francs". »
La parole est à M. Bécart.
M. Jean-Luc Bécart.
L'amendement s'explique par son texte même.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission ?
M. Joël Bourdin,
rapporteur spécial.
Cet amendement a pour objet de modifier le code rural
de façon à préciser que les chefs d'exploitations ou d'entreprises agricoles
qui ont exercé à titre exclusif ou à titre principal une activité agricole non
salariée ont droit à une pension de retraite qui comprend notamment une pension
forfaitaire, dont le montant maximal attribué pour une durée minimale
d'activité agricole non salariée est égal à 75 % du salaire minimum
interprofessionnel de croissance brut.
Le texte initial précisait que le montant maximal de cette pension forfaitaire
était égal à celui de l'allocation versée aux vieux travailleurs salariés.
Avant de se prononcer, la commission des finances souhaiterait connaître
l'avis du Gouvernement.
M. le président.
Quel est, donc, l'avis du Gouvernement ?
M. Jean Glavany,
ministre de l'agriculture et de la pêche.
L'intention des auteurs de cet
amendement est fort louable. Il s'agit d'accélérer la mise en place du plan de
revalorisation des retraites.
Je dirai tout à l'heure, lors d'un ultime débat, que le plan quinquennal du
Gouvernement pour la revalorisation des petites retraites agricoles est parvenu
à sa quatrième étape. Aller plus vite est certainement un souci honorable, mais
une telle disposition implique une dépense supplémentaire pour l'Etat. Je me
vois donc contraint d'invoquer l'article 40 de la Constitution.
M. Roland du Luart.
Quel et le montant de cette dépense supplémentaire ?
M. Jean Glavany,
ministre de l'agriculture et de la pêche.
Des milliards de francs !
M. le président.
Monsieur le président de la commission des finances, l'article 40 est-il
applicable ?
M. Alain Lambert,
président de la commission des finances.
Il l'est, monsieur le
président.
M. le président.
L'article 40 étant applicable, l'amendement n° II-49 n'est pas recevable.
Par amendement n° II-52, MM. Trémel, Piras, Pastor, Mme Boyer, MM. Plancade,
Dussaut, Marc, Domeizel, Mme Dieulangard, MM. Bellanger, Besson, Bony,
Courteau, Désiré, Fatous, Godard, Journet, Lejeune, Percheron, Raoult, Rinchet,
Teston et Weber proposent d'insérer, après l'article 50, un article additionnel
ainsi rédigé :
« I. - Les enseignants des établissements d'enseignement agricole privés liés
à l'Etat par contrat en application de l'article L. 813-8 du code rural qui
cessent leur activité dans les mêmes conditions d'âge, de durée d'activité ou
de charges de famille que les enseignants titulaires des établissements
d'enseignement agricole publics et n'ont pas droit auprès des régimes de
retraite dont ils relèvent à une pension de vieillesse au taux défini au 1° de
l'article L. 351-8 du code de la sécurité sociale, perçoivent une allocation
temporaire de cessation anticipée d'activité à la charge de l'Etat.
« II. - Le montant de cette allocation est calculée par application des règles
en vigueur dans les régimes de retraite dont relèvent ces enseignants sur la
base de l'ensemble des services d'enseignement et des services assimilés
effectués par le bénéficiaire en appliquant le taux défini au 1° de l'article
L. 351-8 du code de la sécurité sociale. L'allocation est versée jusqu'à la
date où l'enseignant peut bénéficier d'une pension de vieillesse calculée à ce
taux.
« III. - Un décret en Conseil d'Etat détermine les conditions d'application du
présent article.
« IV. - Les dépenses résultant des I et II ci-dessus sont compensées par la
création de taxes additionnelles aux droits visés aux articles 575 et 575 A du
code général des impôts. »
La parole est à M. Trémel.
M. Pierre-Yvon Trémel.
Cet amendement vise à instaurer le RETREP, le régime temporaire de retraite de
l'enseignement privé, pour les personnels de l'enseignement agricole privé.
Il s'agit d'accorder aux personnels de l'enseignement agricole privé les mêmes
avantages, en matière de conditions de cessation d'activité, que ceux qui sont
accordés à leurs homologues dépendant du ministère de l'éducation nationale ou
aux personnels enseignants de la fonction publique.
L'amendement a donc pour objet de poser le principe d'une égalité d'âge avec
le personnel de l'enseignement public lorsqu'il s'agit de faire valoir des
droits à pension de retraite.
En fait, les enseignants des établissements agricoles privés n'ont pas pu
bénéficier jusqu'à présent de ce dispositif, car la loi Rocard de 1984, évoquée
par M. le ministre cet après-midi, qui définit leur situation, prévoit bien une
parité en matière de rémunération lorsque les agents sont en activité, mais
elle n'a pas étendu cette parité aux conditions de cessation d'activité.
Si nous créions ce RETREP pour l'enseignement agricole privé, des personnes
pourraient, à l'heure actuelle, bénéficier de la disposition proposée : ce
sont, par exemple, les femmes qui ont élevé trois enfants et qui justifient de
quinze années d'exercice, les personnes qui souhaitent cesser leur activité à
l'âge de soixante ans et qui n'ont pas une durée d'assurance suffisante pour
prétendre à une retraite à taux plein ou bien encore des personnes reconnues
inaptes au travail par la commission de réforme.
Cet amendement a donc pour objet d'instaurer une équité entre personnels.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission ?
M. Joël Bourdin,
rapporteur spécial.
La commission des finances a examiné avec beaucoup
d'attention cet amendement qui est bienvenu, compte tenu des discussions qui
ont eu lieu à plusieurs reprises au cours de cette journée. Il s'agit d'une
mesure d'harmonisation statutaire des règles applicables aux personnels
enseignants agricoles privés, d'une part, et publics, d'autre part.
La commission des finances est favorable à cet amendement.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean Glavany,
ministre de l'agriculture et de la pêche.
Cet amendement va dans le sens
des intérêts des catégories de personnels enseignants visés par M. Trémel. Sur
le fond, je ne peux que l'approuver.
Mais la situation dans laquelle je me trouve est très embarrassante puisque le
Gouvernement, qui procède actuellement à une consultation interministérielle
sur le sujet, ne m'a pas encore donné l'autorisation d'approuver une telle
mesure. Je ne peux donc que m'en remettre à la sagesse de votre Haute
Assemblée.
M. le président.
Monsieur le ministre, levez-vous le gage ?
M. Jean Glavany,
ministre de l'agriculture et de la pêche.
Je ne peux pas, monsieur le
président.
M. le président.
Qu'en pense la commission des finances ?
M. Joël Bourdin,
rapporteur spécial.
On verra cela plus tard !
M. Alain Lambert,
président de la commission des finances.
On nettoiera après !
M. le président.
Personne ne demande plus la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° II-52, accepté par la commission et pour
lequel le Gouvernement s'en remet à la sagesse du Sénat.
(L'amendement est adopté.)
M. Roland du Luart.
Je suis étonné que l'on n'ait pas invoqué l'article 40 de la Constitution !
M. le président.
En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet
de loi de finances, après l'article 50.
Par amendement n° II-51, MM. Pastor, Bellanger, Besson, Bony, Mme Boyer, MM.
Courteau, Désiré, Dussaut, Fatous, Godard, Journet, Lejeune, Percheron, Piras,
Plancade, Raoult, Rinchet, Teston, Trémel, Weber et les membres du groupe
socialiste et apparentés proposent d'insérer après l'article 50, un article
additionnel ainsi rédigé :
« A la fin du premier alinéa de l'article L. 621-1-1 du code rural, les mots :
"et de l'aquaculture", sont remplacés par les mots : ", de l'aquaculture et de
la pêche professionnelle en eau douce". »
La parole est à Mme Boyer.
Mme Yolande Boyer.
Il s'agit tout simplement de réparer un oubli dans les dispositions
statutaires concernant l'Office national interprofessionnel des produits de la
mer et de l'aquaculture, l'OFIMER.
Cet office a, bien sûr, vocation à intervenir également dans le domaine des
produits de la pêche professionnelle en eau douce, qui est un secteur à part
entière de la filière aquacole impliquant quelque 800 entreprises.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission ?
M. Joël Bourdin,
rapporteur spécial.
Cet amendement apporte une précision utile, dans la
mesure où l'OFIMER a vocation effectivement à intervenir dans le domaine des
produits de la pêche professionnelle en eau douce.
La commission émet donc un avis favorable.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Jean Glavany,
ministre de l'agriculture et de la pêche.
Le Gouvernement est également
favorable.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement II-51, accepté par la commission et par le
Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans le projet
de loi de finances, après l'article 50.
Articles 50 bis, 50 ter et 50 quater