SEANCE DU 18 JANVIER 2001
M. le président.
Par amendement n° 2, M. Goulet propose d'insérer, avant le titre Ier, un
article additionnel ainsi rédigé :
« Les fonctions et mandats visés par la présente loi sont exercés à titre
bénévole. »
La parole est à M. Goulet.
M. Daniel Goulet.
Dans la logique de l'intervention que j'ai prononcée ce matin, je voudrais
souligner que la juste indemnisation des élus locaux recherchée au travers des
dispositions que nous soumet la commission ne doit pas faire oublier le
caractère bénévole de l'activité de ceux-ci. Il semble donc important de
rappeler dans la loi ce principe auquel les élus locaux, ainsi que, je le
pense, le Sénat, sont très attachés.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission ?
M. Jean-Paul Delevoye,
rapporteur.
Avant de donner cet avis, je souhaiterais, monsieur le
président, formuler quelques commentaires en rapport avec la discussion
générale qui a eu lieu ce matin.
Tout d'abord, je tiens à saluer le travail de nos collègues Alain Vasselle et
Pierre Hérisson, travail sur lequel s'est fondée l'Association des maires de
France pour sa propre réflexion. Nous partageons avec eux le souci de redonner
du souffle à la démocratie locale, tout en évitant le recours à la motion de «
statut de l'élu », qui pourrait bloquer le débat. En fait, nous voulons que,
par un meilleur fonctionnement de la démocratie locale, les citoyens trouvent
dans l'exercice des mandats électifs un plein épanouissement.
Ce matin, nous avons entendu M. Debarge regretter que le Parlement recoure à
une initiative parlementaire et parler de fébrilité, estimant que le Sénat
faisait preuve d'une agitation soudaine. Je vous rappellerai, mon cher
collègue, que, depuis quatre ou cinq ans, M. Vasselle aborde ce problème au
sein de l'Association des maires de France, en formulant des propositions. Nous
sommes d'ailleurs ravis d'avoir retrouvé nombre d'entre elles dans les
conclusions de la mission Mercier, dans les textes du Gouvernement, dans les
conclusions de la commission Mauroy, ainsi que dans votre propre rapport,
monsieur Debarge, qui fait toujours l'objet de réflexions.
En tout cas, on ne peut pas en même temps souhaiter une plus grande
indépendance du Parlement et regretter que celui se saisisse de textes
d'initiative parlementaire, dont l'inscription à l'ordre du jour appartient non
pas au président du Sénat mais à la totalité des groupes parlementaires. Si
vous aviez donc un reproche à faire, ce serait plutôt à votre président de
groupe que vous devriez l'adresser, pour avoir accepté l'inscription de ces
propositions de loi d'origine sénatoriale.
Quitte à faire un procès, on pourrait trouver une certaine fébrilité chez
certains membres du Sénat dans leur volonté d'élaborer un statut de l'élu local
avant les échéances municipales. Mais alors, pourquoi ne nous
interrogerions-nous pas également sur la fébrilité de certains candidats face à
des échéances futures ?
Ce procès en fébrilité me paraît donc devoir être écarté pour nous laisser
nous concentrer sur les sujets de fond.
A la veille d'échéances municipales, il est essentiel que le Parlement débatte
des moyens d'améliorer l'efficacité des politiques publiques et de la
possibilité de trouver une juste réponse à une juste interrogation des élus
locaux.
Madame Luc, j'ai regretté que le représentant du groupe communiste républicain
et citoyen, alors que l'initiative du groupe communiste du 14 décembre avait
lancé le débat à l'Assemblée nationale, ait voulu rester cantonné dans une
proposition de loi qui n'abordait que la situation des élus municipaux. Il me
semble d'ailleurs que M. Foucaud n'a pas lu les conclusions de la commission
des lois puisqu'il y regrettait la présence de dispositions que la commission
n'a pas adoptées.
Pardonnez-moi, en outre, d'apporter une légère correction à son propos. Il a
dit que l'accroissement d'une indemnité dans une commune de 600 habitants de
son département représentait 5 % de son budget ; il me semble que c'est la
totalité de l'indemnité majorée qui en représente 5 % ; je me permets très
amicalement de lui en faire la remarque.
Au demeurant, nous comprenons bien que, lorsqu'on n'est pas très à l'aise sur
un problème de fond, on cherche à argumenter sur la forme.
Mme Hélène Luc.
Puis-je vous interrompre, monsieur le rapporteur ?
M. Jean-Paul Delevoye,
rapporteur.
Je vous en prie.
M. le président.
La parole est à Mme Luc, avec l'autorisation de M. le rapporteur.
Mme Hélène Luc.
Je tiens à dire que j'ai demandé en conférence des présidents, ce qui n'a
malheureusement pas été accepté, que notre proposition de loi soit discutée
aujourd'hui, à condition qu'elle le soit seule et en priorité, étant donné
qu'elle a déjà été votée par l'Assemblée nationale.
Comme M. Foucaud vous l'a dit, la majorité que vous souteniez, qui est restée
longtemps au Gouvernement, aurait eu le loisir de déposer un projet de loi.
Elle ne l'a pas fait et les échéances sont là ! Vous faites maintenant des
propositions. Fort bien ! Elles contiennent des aspects intéressants, mais, je
le répète, une proposition de loi a été votée par l'Assemblée nationale et
c'est d'elle que nous devrions débattre.
M. le président.
Je ferai observer que mieux vaut tard que jamais !
M. Jean-Paul Delevoye,
rapporteur.
Exactement, monsieur le président !
M. le président.
Veuillez poursuivre, monsieur le rapporteur.
M. Jean-Paul Delevoye,
rapporteur.
Madame, je peux comprendre qu'en tant que président de groupe
on soit attaché à des propositions qui émanent de son groupe. Aussi, je vous
demanderai de me pardonner l'outrecuidance d'avoir cherché à améliorer vos
propositions, puisque sur les sept articles que comportait votre proposition,
nous en avons retenu quatre,...
Mme Hélène Luc.
Oui, mais votre texte ne sera pas voté à temps !
M. Jean-Paul Delevoye,
rapporteur.
... et que nous avons souhaité élargir notre réflexion en ne
la cantonnant pas uniquement aux élus municipaux, mais en l'étendant à la
totalité des élus locaux.
Si je comprends la frustration qu'ont pu éprouver un certain nombre de nos
collègues, je pense néanmoins que ce texte répond à leurs demandes, à leurs
aspirations et qu'il est parfaitement équilibré.
En ce qui concerne l'amendement de M. Goulet, la commission a émis un avis
défavorable car le principe de gratuité des mandats est déjà affirmé dans
l'article L. 2123-17 du code général des collectivités territoriales. Cet
amendement n'est donc pas utile, même si M. Goulet a raison d'affirmer le
caractère bénévole de l'exercice d'une fonction locale.
M. Marcel Debarge.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. Debarge.
M. Marcel Debarge.
Monsieur Delevoye, nous n'allons pas revenir sur le débat qui a eu lieu ce
matin, mais il est des mots qui restent tels que « fébrilité » ou bien « utile
». Certaines conceptions sont ainsi exprimées.
En tout cas, nous ne disons absolument pas que votre proposition ne comporte
que des dispositions à repousser. Nous disons qu'il comporte des propositions à
accepter et d'autres qui sont plus discutables. Mais, en tout état de cause,
nous nous situons dans le cadre de la décentralisation et nous pensons, à tort
ou à raison, que la méthode que préconise le Gouvernement, à savoir le dépôt
d'un projet de loi au cours du prochain printemps, si j'ai bien compris le
Premier ministre, est le chemin le plus efficace pour améliorer les conditions
d'exercice du mandat local. C'est tout !
Vous avez le droit de dire ce que vous voulez ; nous avons le droit d'avoir
notre position. Au demeurant, il est une chose que nous ne nous permettrons
jamais : c'est de prendre un ton professoral pour donner une leçon !
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Christian Paul,
secrétaire d'Etat à l'outre-mer.
En effet, monsieur Debarge, c'est bien
dans cet esprit que le Gouvernement aborde le débat aujourd'hui. Dans un avenir
très proche, le Gouvernement doit déposer un texte qui évoque la
décentralisation citoyenne sous toutes ses formes, une meilleure participation
des citoyens, bien sûr, l'accès plus ouvert aux mandats locaux, mais aussi
l'amélioration des conditions d'exercice des mandats locaux.
J'en viens à l'amendement n° 2. Comme le disait M. le rapporteur à l'instant,
le caractère bénévole des mandats locaux figure déjà dans le code général des
collectivités territoriales, pour les fonctions de maire, d'adjoint et de
conseiller municipal. L'amendement n° 2, lui, a pour objet d'étendre la mention
de ce principe à toutes les catégories de mandats.
Je dois dire, me différenciant en cela peut-être de votre rapporteur, que
l'esprit de cette mesure ne va pas à l'encontre de la position du Gouvernement
en la matière. Le Gouvernement considère en effet que l'exercice d'un mantant
local ne relève pas d'une approche de professionnalisation. Par conséquent, cet
amendement n'appelle pas, de ma part, d'objection de principe, même si,
formellement, cette disposition mériterait d'être inscrite dans le code général
des collectivités territoriales.
En revanche, il ne faudrait pas sous-entendre ainsi qu'aucune indemnisation
des fonctions exercées n'est possible, et je pense que chacun en a bien
conscience, car l'exercice d'un mandat ne doit pas pénaliser financièrement
celui qui en est investi.
Pour toutes ces raisons, monsieur le président, le Gouvernement, sur cet
amendement, s'en remet à la sagesse du Sénat.
M. Jean-Paul Delevoye,
rapporteur.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. le rapporteur.
M. Jean-Paul Delevoye,
rapporteur.
Je suis ravi de constater que le Gouvernement, par la bouche
de M. le secrétaire d'Etat, est en train de démentir deux des arguments avancés
par M. le ministre de l'intérieur à l'encontre de ce texte.
En effet, M. Vaillant a invoqué deux ordres de raisons : le coût des mesures,
non calculé, et le fait que les dispositions que nous proposons, en ce qui
concerne la protection sociale, ne tenaient pas compte du revenu de la fonction
d'élu. Or M. le secrétaire d'Etat vient de nous indiquer que cette fonction
était bénévole, ce qui laisse supposer que, pour lui, comme pour nous,
l'indemnité n'est pas un revenu. Ce matin même, le ministre de l'intérieur nous
a, à l'inverse, expliqué qu'il convenait, pour le calcul de certaines
prestations sociales, de prendre en compte le montant des indemnités, ce qui
tend à rapprocher celles-ci d'un revenu.
A l'évidence, la position exprimée cet après-midi par le Gouvernement va nous
permettre d'avancer très nettement sur la nature juridique de l'indemnité, et
je suis heureux que, par l'entremise de notre collègue Daniel Goulet, nous
puissions afficher très clairement ce principe de la gratuité de la fonction
élective.
Nous avons estimé que cet amendement était inutile parce qu'un tel principe
figure déjà dans le code des collectivités locales. S'il fallait y ajouter
cette précision concernant le caractère bénévole des mandats et fonctions, nous
n'y verrions pas d'opposition, mais je suis ravi de voir que le Gouvernement
vient d'exprimer une position qui va dans le sens de celle de la commission.
M. le président.
Je vais mettre aux voix l'amendement n° 2.
M. Alain Vasselle.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Vasselle.
M. Alain Vasselle.
Je relève au moins deux incohérences dans les propos qui ont été tenus à
l'instant par M. le secrétaire d'Etat.
Tout d'abord, l'affichage du caractère bénévole du mandat et d'une
indemnisation de l'élu dans l'exercice de son mandat pourrait laisser penser à
l'opinion publique que, à partir du moment où il ne s'agit que d'une simple
indemnité, tout ce qui est lié au revenu dans les dispositions réglementaires
ou législatives devrait disparaître. Comment allez-vous expliquer à nos
concitoyens qu'un élu exerce une fonction à titre bénévole et qu'il est
simplement indemnisé d'une perte de revenu ou de dépenses liées à l'exercice de
cette fonction mais que, dans le même temps, est mis en place un dispositif qui
se traduit par une fiscalisation du revenu de l'élu ?
J'en viens à la seconde incohérence.
M. Vaillant a affirmé ce matin, suivi en cela par Mme Luc et par M. Debarge,
que le moment n'était pas venu d'examiner un texte relatif au statut de
l'élu...
Mme Hélène Luc.
Je n'ai pas dit cela !
M. Alain Vasselle.
... parce que va venir un projet de loi sur la décentralisation et que
celui-ci constituera le cadre adéquat pour traiter les questions relatives au
statut de l'élu. N'est-ce pas ce que vous avez dit, monsieur Debarge ?...
M. Marcel Debarge.
Non !
Mme Hélène Luc.
Vous déformez ce que nous avons dit !
M. Alain Vasselle.
Or le Gouvernement a accepté que soit inscrit à l'ordre du jour de l'Assemblée
nationale un texte sur le statut de l'élu déposé par le groupe communiste,
texte que, je l'ai appris très récemment, le Gouvernement souhaite voir
maintenant inscrit à l'ordre du jour du Sénat.
Autrement dit, à partir du moment où il a pour origine une partie de la
majorité plurielle, un texte relatif au statut de l'élu est tout à fait
recevable et mérite d'être examiné avant que nous débattions du texte sur la
décentralisation mais, lorsqu'il s'agit d'une initiative qui émane de
l'opposition nationale - et même pis : du Sénat ! - on nous rétorque que le
moment n'est pas du tout opportun, que nous examinerons les dispositions
relatives au statut de l'élu dans le cadre de la discussion du projet de loi
sur la décentralisation !
Je me suis plu, monsieur le président, à souligner ces incohérences car il
faut tout de même que nos concitoyens, si les médias veulent bien se faire
l'écho des travaux du Sénat, sachent que le Gouvernement et la majorité
plurielle disent une chose à l'Assemblée nationale mais adoptent une attitude
tout à fait contraire au sein de la Haute Assemblée.
M. Pierre Hérisson.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Hérisson.
M. Pierre Hérisson.
Nous ne pouvons pas éternellement nous résoudre à renoncer à discuter un texte
au motif qu'on nous promet un autre texte qui sera plus intéressant et plus
innovant.
Ainsi, par exemple, depuis 1997, on nous promet sans cesse une grande loi sur
La Poste en nous demandant de bien vouloir reprendre nos propositions à ce
sujet, mais nous attendons toujours ! En trois ans, nous n'avons vu poindre
aucun texte sur La Poste !
(Très bien ! et applaudissements sur les travées de l'Union centriste et du
RPR.)
M. Marcel Debarge.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Debarge.
M. Marcel Debarge.
Etant postier d'origine, parmi d'autres ici, je suis très sensible à votre
référence à La Poste, monsieur Hérisson.
M. le président.
N'étiez-vous pas plutôt dans les télécommunications ?...
M. Marcel Debarge
A l'époque, monsieur le président, du temps de notre jeunesse, on parlait des
PTT !
(Sourires.)
Mais je reviens au débat qui nous occupe. Ce n'est pas une affaire de moment.
Je pense avoir déjà dit très clairement que la voie la plus susceptible de
faire progresser les choses était celle d'un projet de loi. En tout cas, c'est
ma conviction.
Cet après-midi, j'ai la courtoisie d'être présent alors même que notre
intention est de ne pas participer au vote de ce texte. Cela montre que, à nos
yeux, il convient de s'interesser à cette question mais que, encore une fois,
la meilleure voie pour la traiter est celle d'un projet de loi relatif à la
décentralisation.
Cela étant, monsieur Hérisson, sur le nombre de propositions et de projets de
lois déposés du temps où vous aviez la majorité au Sénat et à l'Assemblée
nationale, il y en a quelques-uns qui sont tombés dans les oubliettes ! Ainsi,
comme je l'ai fait remarquer ce matin, quand vous aviez la majorité, vous
n'avez guère fait progresser la question du statut de l'élu local.
M. Jean Arthuis.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Arthuis.
M. Jean Arthuis.
Je soutiendrai l'amendement de M. Goulet mais je voudrais surtout exprimer un
regret face à tant d'incompréhension de la part du Gouvernement et de la gauche
plurielle.
Voilà peu, nous étions les uns et les autres préoccupés par le niveau des
ressources des familles les plus modestes. Le Gouvernement est venu devant le
Parlement avec un projet de réduction de la contribution sociale généralisée.
Nous lui avons dit que ce dispositif était anticonstitutionnel et nous lui
avons proposé, clef en mains, un dispositif de crédit d'impôt, que nous avons
voté trois fois : au mois d'octobre, au mois de novembre, au mois de décembre.
Chaque fois, nous avons eu le souci de préciser que le dispositif présenté par
le Gouvernement était manifestement anticonstitutionnel. Mais nous avons eu le
sentiment d'être confrontés à une sorte d'autisme gouvernemental.
Pour ma part, je pensais qu'on en avait tiré les enseignements et que, à
l'occasion de ce débat sur le statut de l'élu local, nous assisterions à une
démarche constructive, s'élevant au-dessus des considérations partisanes. Je
m'aperçois, hélas ! que l'hésitation est encore forte de la part du
Gouvernement. Je le regrette et je m'en étonne, car je suis enclin à faire
confiance à nos partenaires.
(Applaudissements sur les travées de l'Union
centriste et du RPR.)
M. Christian Paul,
secrétaire d'Etat.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. le secrétaire d'Etat.
M. Christian Paul,
secrétaire d'Etat.
Ce débat vient en effet au lendemain d'une
intervention de M. le Premier ministre à l'Assemblée nationale qui lui a permis
d'indiquer avec beaucoup de clarté quels étaient les engagements du
Gouvernement en matière de calendrier.
Il ne s'agit donc pas de renvoyer
sine die
un débat dont nous savons
tous l'importance qu'il revêt pour notre pays.
Fallait-il engager plus tôt cette nouvelle étape de la décentralisation ?
Mme Luc rappelait tout à l'heure que cela aurait été possible à d'autres
moments, y compris avant 1997.
Fallait-il renvoyer ce débat à plus tard ? Je ne le crois pas, et je pense que
M. le rapporteur conviendra avec moi que les esprits sont mûrs pour que l'on
puisse aborder de façon globale un certain nombre de sujets, ceux que nous
allons évoquer cet après-midi, mais aussi d'autres. Tous ont vocation à être
traités dans le cadre d'un texte beaucoup plus vaste.
Monsieur le rapporteur, vous avez cru déceler des contradictions entre le
ministre de l'intérieur et moi-même ; soyez rassuré, il n'y a en a pas. En
revanche, j'en ai perçu une dans votre opposition à cet amendement, qui me
paraît assez curieuse et à laquelle je n'ai pas trouvé de justification.
M. Jean-Paul Delevoye,
rapporteur.
C'est une opposition pour cause de redondance !
M. Christian Paul,
secrétaire d'Etat.
Je dirai aussi à M. Arthuis que l'on ne peut pas
reprocher au Gouvernement de ne pas s'intéresser au débat que nous avons cet
après-midi alors que, sur cet amendement de votre collègue M. Goulet, je m'en
suis remis à la sagesse du Sénat. En effet, quand un point de vue convergent
apparaît sur une question de principe, je ne vois pas au nom de quel argument
le Gouvernement pourrait manifester son hostilité. Je m'en tiendrai donc à
cette position sur cet amendement et je serai peut-être amené à l'adopter
également sur d'autres amendements, marquant ainsi le souci du Gouvernement de
ne pas s'opposer de façon systématique aux propositions qui seront faites, même
si, sur l'ensemble de ce texte, le point de vue du Gouvernement est bien celui
qui a été exprimé ce matin par M. Daniel Vaillant.
Sur le fond, je rappelle que, pour le Gouvernement, le principe de base est le
suivant : un élu ne doit pas être pénalisé financièrement par l'exercice de ses
mandats et, à l'inverse, un élu ne doit pas s'enrichir du fait de l'exercice de
ses mandats.
Je ne vois pas d'incohérence, monsieur le rapporteur, à ce que le Gouvernement
rejette l'adoption d'un avantage donné aux élus quand cet avantage les place
dans une situation très différente des autres parties de la population ; je
pense notamment ici aux prestations sociales, mais nous en reparlerons sans
doute tout à l'heure.
M. Jean-Paul Delevoye,
rapporteur.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. le rapporteur.
M. Jean-Paul Delevoye,
rapporteur.
Je précise que la commission a émis un avis défavorable non
pas sur le fond - nous avons très clairement souligné que nous adhérions au
principe de gratuité de l'exercice du mandat mis en avant par M. Goulet - mais
uniquement sur la forme : à partir du moment où l'article L. 2123-17 du code
des collectivités territoriales pose nettement le principe de gratuité, cet
amendement nous paraît inutile.
M. le président.
Personne ne demande plus la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 2, repoussé par la commission et pour lequel
le Gouvernement s'en remet à la sagesse du Sénat.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
En conséquence, un article additionnel ainsi rédigé est inséré dans la
proposition de loi, avant le titre Ier.
Division et article additionnel avant le titre Ier