SEANCE DU 9 MAI 2001
M. le président.
« Art. 17. - I. - L'article L. 632-2 du code de l'éducation est ainsi rédigé
:
«
Art. L. 632-2.
- Le troisième cycle des études médicales est ouvert à
tous les étudiants ayant validé le deuxième cycle des études médicales.
« Pour l'accomplissement de ce cycle d'études, le choix des disciplines et du
centre hospitalier universitaire de rattachement est subordonné au rang de
classement aux épreuves de l'internat. Les élèves médecins des écoles du
service de santé des armées exercent ce choix au sein d'une liste fixée par
arrêté interministériel.
« Des décrets en Conseil d'Etat déterminent les modalités des épreuves,
l'organisation du troisième cycle des études médicales, la durée des formations
nécessaires durant ce cycle et ultérieurement pour obtenir, selon les
disciplines, une qualification et les modalités selon lesquelles les internes,
quelle que soit la discipline choisie, peuvent, dans les limites compatibles
avec l'évolution des techniques et de la démographie médicales, changer
d'orientation et acquérir une formation par la recherche. »
« II. - L'article L. 632-5 du même code est ainsi modifié :
«
a)
Au premier alinéa, les mots : "et les résidents" sont supprimés
;
«
b)
Au deuxième alinéa, les mots : "Les internes et les résidents"
sont remplacés par les mots : "Quelle que soit la discipline d'internat, les
internes" ;
«
c)
Le troisième alinéa est ainsi rédigé ;
« Les internes de médecine générale exercent leurs fonctions durant un
semestre dans un centre hospitalier universitaire et pendant un autre semestre
auprès de praticiens généralistes agréés. Les internes autres que ceux de
médecine générale exercent leurs fonctions durant au moins deux semestres dans
les hôpitaux autres qu'un centre hospitalier universitaire, sauf si le nombre
de services dûment accrédités comme services formateurs ne le permet pas. Les
modalités d'application des dispositions du présent article sont fixées par un
décret tenant notamment compte des exigences de formation de chaque spécialité.
» ;
«
d)
Dans l'ensemble de l'article, les mots : "centres hospitaliers
régionaux faisant partie des centres hospitaliers et universitaires" et les
mots : "centre hospitalier régional faisant partie d'un centre hospitalier et
universitaire" sont remplacés respectivement par les mots : "centres
hospitaliers universitaires" et par les mots : "centre hospitalier
universitaire".
« III. - Les articles L. 632-6, L. 632-7 et L. 632-8 du même code sont
abrogés.
« IV. - L'article L. 632-10 du même code est ainsi rédigé :
«
Art. L. 632-10.
- Les ministres chargés respectivement de
l'enseignement supérieur et de la santé déterminent chaque année le nombre de
postes d'internes en médecine de telle façon que tous les étudiants ayant
validé le deuxième cycle des études médicales puissent entreprendre un
troisième cycle, et en fixent la répartition selon des modalités prévues par
décret en Conseil d'Etat.
« La liste des services et des départements formateurs et la répartition des
postes d'internes dans les services et départements sont arrêtées par le
représentant de l'Etat dans la région après avis d'une commission dont la
composition et le fonctionnement sont fixés par décret. Un décret en Conseil
d'Etat fixe les conditions d'attribution des postes d'internes aux élèves
médecins des écoles du service de santé des armées. »
« V. - L'article L. 632-12 du même code est ainsi rédigé :
«
Art. L. 632-12.
- Des décrets en Conseil d'Etat déterminent :
« 1° Les conditions dans lesquelles les ressortissants des Etats membres de la
Communauté européenne, de la principauté d'Andorre ou des Etats parties à
l'accord sur l'Espace économique européen autres que la France, titulaires d'un
diplôme de fin de deuxième cycle des études médicales ou d'un titre équivalent,
peuvent accéder à un troisième cycle de médecine générale ou spécialisée ;
« 2° Les modalités selon lesquelles les médecins ressortissants des Etats
membres de la Communauté européenne, de la principauté d'Andorre ou des Etats
parties à l'accord sur l'Espace économique européen, ayant exercé pendant au
moins trois ans leur activité professionnelle, peuvent accéder à une formation
de troisième cycle des études médicales différente de leur formation initiale ;
les compétences acquises sont prises en compte pour la durée et le déroulement
de ces formations ;
« 3° Les règles d'accès aux formations de troisième cycle pour les médecins
autres que les ressortissants des Etats membres de la Communauté européenne, de
la principauté d'Andorre ou des Etats parties à l'accord sur l'Espace
économique européen ;
« 4° Les conditions dans lesquelles les personnes autorisées à exercer la
médecine en France peuvent obtenir la qualification de spécialiste ;
« 5°
Supprimé
.
« VI. - Les dispositions des I, II, III et IV sont applicables aux étudiants
accédant à la deuxième année du deuxième cycle des études médicales à compter
de l'année universitaire 2001 2002. Les étudiants ne répondant pas aux
conditions du présent article et qui n'auront pas épuisé leurs possibilités de
candidature aux concours d'internat prévus par les dispositions antérieures à
la présente loi restent soumis à celles-ci.
« VII. - L'article L. 4131-6 du code de la santé publique est complété par un
alinéa ainsi rédigé :
« 3° Les ressortissants d'un Etat membre de la Communauté européenne, de la
principauté d'Andorre ou d'un Etat partie à l'accord sur l'Espace économique
européen, titulaires d'un diplôme obtenu dans l'un de ces Etats, autre que ceux
définis à l'article L. 4131-1 peuvent être autorisés à exercer la médecine en
France. »
Sur l'article, la parole est à M. Descours.
M. Charles Descours.
Comme je l'ai souligné dans la discussion générale - et je sais que le
ministre, même s'il ne l'avoue pas, est du même avis que moi - on supprime
l'internat dans un article d'une espèce de DMOS qui en compte déjà plus de 100
et qui en comptera peut-être 140 à l'issue de la navette parce que le
Gouvernement va en ajouter encore à l'Assemblée nationale...
J'ai été président de l'intersyndicale nationale des internes et je sais que
l'internat est un concours qui est vieux de deux cent ans. Mais je constate
surtout qu'on remplace un concours hospitalier par un examen classant, donc un
examen universitaire. Je n'ignore pas que l'internat est, au sein de l'Union
européenne, une spécificité française et que nous devons, à cet égard, nous
aligner sur nos partenaires.
Je connais aussi le désir des syndicats de médecins de voir revaloriser la
médecine générale. Je rappelle moi-même tous ces arguments pour vous éviter,
monsieur le ministre, de me les opposer.
Mais je voudrais essentiellement vous soumettre deux réflexions.
Tout d'abord, vous le savez bien, le problème qui se pose aujourd'hui
concernant les études médicales est bien plus vaste. J'avais émis l'idée d'une
« loi Kouchner », qui aurait modifié l'ensemble des études médicales.
Le premier cycle est, en effet, totalement à revoir. On est d'ailleurs en
train d'y apporter des retouches puisque vous nous expliquez que les
sages-femmes, du fait du mouvement qu'elles ont lancé, vont peut-être avoir une
première année commune avec les médecins.
Le contenu actuel du deuxième cycle est aussi complètement aberrant. Les
notions d'économie générale de la santé et de protection sanitaire - notamment
de protection contre les rayonnements ionisants - sont, entre autres,
insuffisamment enseignées.
Bref, tout le monde sait, et depuis longtemps, qu'une réforme des études
médicales est nécessaire.
Tout à coup, vous nous proposez de supprimer l'internat. Pourquoi ? Parce que,
comme d'habitude dans ce pays, trop souvent en tout cas, on légifère dans
l'urgence. En l'occurrence, on espère contenter les médecins généralistes en
leur expliquant qu'ils ne seront plus sélectionnés par l'échec, que les
généralistes ne se recruteront plus uniquement chez ceux qui ont échoué au
concours d'internat. Mais je ne crois pas que l'examen classant aboutira à de
meilleurs résultats. En effet, le classement sera tel que ce ne seront pas les
mieux classés à l'examen qui choisiront la médecine générale, eu égard aux
servitudes qu'elle comporte, alors que la profession est aujourd'hui largement
féminisée. Mais nous verrons bien !
Bien sûr, je finirai par voter cet article, mais je déplore profondément cette
occasion manquée d'avoir un vrai débat sur une vraie loi réformant les études
médicales, où l'on aurait abordé le premier cycle, puis le deuxième cycle, puis
le troisième cycle, ainsi que les problèmes de l'internat de la qualification
en spécialité et de la médecine générale.
En fait, ici, on est en train de construire une maison qui n'a ni fondations
ni murs !
M. Paul Blanc.
Très bien !
M. Claude Huriet,
rapporteur.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. Huriet, rapporteur.
M. Claude Huriet,
rapporteur.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. Huriet, rapporteur.
M. Claude Huriet,
rapporteur.
Je voudrais quand même rappeler rapidement les conditions
dans lesquelles cette réforme, dont nous voyons apparaître aujourd'hui l'une
des dispositions législatives, a été mise en chantier il y a maintenant trois
ou quatre ans, ce qui montre bien qu'il ne s'agit pas d'une réforme
improvisée.
Un constat avait été établi, qui avait, je crois, retenu l'attention de la
plupart des médecins, quelle que soit la génération à laquelle ils
appartiennent.
Le nouvel internat n'est pas celui que nous avons connu en d'autres temps,
cher collègue Descours, et qui permettait de s'orienter vers la médecine
interne. Avec la réforme qui était intervenue - elle a entraîné des
conséquences que l'on ne doit pas sous-estimer et qui, d'ailleurs, ne sont pas
toutes négatives -, le concours de l'internat était devenu la seule voie pour
accéder aux spécialités médicales ou chirurgicales, si bien que les médecins de
médecine générale étaient, par le fait même, formés à travers une voie qui
n'était plus celle de l'internat. On peut le regretter, on ne peut sans doute
pas s'en réjouir, mais on doit le constater.
C'est la raison pour laquelle, voilà quelques années, un chantier a été
ouvert, auquel ont contribué très largement ceux qui représentent les
différents courants de pensée de la formation des futurs médecins.
A l'examen classant dont il est aujourd'hui question, on a reproché de faire
totalement abstraction de l'évaluation des connaissances acquises au cours du
second cycle. Les auditions auxquelles j'ai procédé ont démontré que ce procès
instruit par certains n'était pas fondé : désormais, pour pouvoir s'inscrire à
l'examen classant, il faut en effet avoir validé l'ensemble des modules suivis
au cours du deuxième cycle des études médicales, sans aucune possibilité
d'acquérir secondairement, par dérogation, des modules qu'on n'aurait pas pu
acquérir auparavant.
Si le système fonctionne bien - mais quel système est à l'abri des ratés ou
des insuffisances ? -, il existe donc des garanties pour que les futurs
médecins accédant au troisième cycle des études médicales aient acquis les
connaissances de base qui sont censées faire d'eux de bons médecins.
C'est la raison pour laquelle j'ai soutenu les dispositions dont nous allons
débattre dans un instant.
Il y a cependant des incovénients sur lesquels je veux m'expliquer
d'emblée.
Il y a d'abord une sorte de prédétermination. En fonction de leur rang de
classement, les étudiants pourront choisir, au terme du deuxième cycle validé,
une spécialité et une région. Je crains que de jeunes ménages d'étudiants n'en
viennent à se séparer, du fait d'un écart trop important entre la femme et
l'homme - la femme étant souvent classée, d'ailleurs, à un meilleur rang que
l'homme, ce qui ne vous surprendra pas. Le système mis en place depuis quelques
années produit déjà, m'a-t-on dit, de tels effets.
On m'a également signalé une sorte de droit de repentance : un étudiant, pas
très bien placé après l'examen classant de fin de deuxième cycle, le repassera
après un an en espérant que, grâce à son travail, un meilleur rang de
classement lui permettra alors un choix plus ouvert.
Il faut enfin insister sur la possibilité de passerelles. Certains étant
contraints, dans la mesure où la marge de choix est très étroite, de choisir
une voie qui n'est pas forcément celle à laquelle ils aspiraient, il faut
envisager ultérieurement des possibilités de passerelles. De telles
dispositions sont d'ailleurs, je crois, mises en place dans le projet de loi,
alors qu'elles relèvent plutôt du domaine réglementaire. De cette façon, un
étudiant qui aura dû choisir, par exemple, la santé publique - ce qui, à
vingt-cinq ans, n'est pas forcément le plus exaltant ! - pourra rejoindre une
autre voie. A l'inverse, un médecin expérimenté qui, pour des raisons
personnelles, trouverait un intérêt à la santé publique doit avoir la
possibilité d'aller vers cette spécialisation de la médecine.
Je ne veux pas développer tous ces arguments mais, mes chers collègues, en
tant que rapporteur de la commission des affaires sociales, je crois avoir
approfondi tous les avantages, mais aussi développé les critiques - dont
certaines sont fondées - concernant la réforme qui s'amorce aujourd'hui. J'ai
acquis la conviction qu'elle était sans doute la meilleure solution pour
apporter aux futurs médecins le maximum de connaissances et la capacité de
répondre aux attentes des malades.
M. Bernard Kouchner,
ministre délégué.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. le ministre.
M. Bernard Kouchner,
ministre délégué.
Je remercie M. le rapporteur de s'être fait l'avocat de
cette proposition avec beaucoup d'éloquence et, à mon avis, de justesse. Nous
avons beaucoup travaillé cette question.
Bien sûr, tout le monde n'était pas d'accord. Mais le premier avantage de
cette proposition est d'avoir réconcilié la quasi-totalité du corps médical. La
conférence des doyens, les doyens, les enseignants, pour une part les internes
- certains y répugnent encore, mais c'est la tradition ! - acceptent des
changements qui étaient nécessaires pour les raisons que M. Descours a fort
bien décrites : l'Europe, un double système totalement obsolète entre le
placement hospitalier et la validation universitaire... Bref, tout cela devait
changer !
Je retiens vos arguments, monsieur Descours. Mais permettez-moi de vous dire
que, s'agissant du deuxième cycle, des modifications sont déjà intervenues dans
le sens que vous souhaitez. Vous avez cité l'économie de la santé, la
radio-protection ; j'ajouterai l'éthique, le droit médical ... et bien d'autres
choses. Les mesures que vous appelez de vos voeux figurent très précisément
dans le programme du deuxième cycle, qui a été modifié par un décret du mois
d'octobre 2000.
Vous avez été assez gentil pour me dire que vous auriez préféré une loi
complète, que vous avez appelée « loi Kouchner ». Moi aussi !
(Sourires.)
Tout d'abord, cela m'aurait flatté. Ensuite, voilà déjà une
dizaine d'années que j'essaie de faire progresser les choses. Certes, elles
progressent, mais en ordre dispersé. Compte tenu de l'abondance des textes qui
vous sont soumis, nous n'étions pas sûrs de pouvoir traiter le premier cycle et
les deuxième et troisième cycles, c'est-à-dire la réforme, attendue et
nécessaire, du concours d'internat. Je le regrette : comme vous, j'aurais
préféré une cohérence temporelle. Mais je crois qu'il existe une cohérence
factuelle et que celle-ci se concrétisera rapidement.
Je ne suis pas non plus d'accord avec vous lorsque vous dites que nous
modifions le premier cycle à l'aveuglette. Ce n'est pas parce que les
sages-femmes l'ont demandé que nous le modifions, c'est parce que nous avons
déjà expérimenté depuis dix ans, à Grenoble, cette première année commune et
que je souhaite, je l'ai dit tout à l'heure, qu'il y ait une première année
commune pour toutes les professions de santé. J'espère que nous y
parviendrons,...
M. Jean Delaneau,
président de la commission des affaires sociales.
Je vous soutiendrai.
M. Bernard Kouchner,
ministre délégué.
... avec l'accord non seulement des doyens mais de tous
les enseignants.
Pour une fois que l'ensemble des professions de santé, y compris les
syndicats, sont d'accord sur une réforme ! Cela a été long, mais nous sommes
parvenus à un résultat, même s'il reste des difficultés et quelques
incohérences.
Dernière chose : je ne crois pas non plus que, parce que la médecine générale
figure dans l'examen classant de fin de deuxième cycle, après l'examen
invalidant - M. Huriet avait raison - elle ne sera choisie que par les
derniers.
D'abord, je me suis engagé devant vous à essayer de trouver un système qui
permette d'établir par avance le désir des uns et des autres de s'inscrire dans
une spécialité. Ensuite et surtout, pourquoi les étudiants s'inscriraient-ils
en médecine générale lorsqu'ils sont les derniers ? Certains s'inscriront en
médecine générale modifiée, avec les trois ans d'internat, parce qu'ils auront
choisi la médecine générale, à l'hôpital ou en ville. En tout cas, je le
souhaite.
La réforme n'est certes pas un « paquet » cohérent sur lequel nous aurions pu
raisonner globalement ; nous raisonnerons en deux temps. Mais je crois que
l'avenir du système de santé sera assuré, et qu'il le sera à la satisfaction
des personnels de santé.
M. le président.
Par amendement n° 93, M. Huriet, au nom de la commission des affaires
sociales, propose de supprimer le dernier alinéa
d
du II de l'article
17.
La parole est à M. Huriet, rapporteur.
M. Claude Huriet,
rapporteur.
C'est un amendement de coordination avec le nouveau code de
l'éducation. Les dispositions de la loi du 12 novembre 1968 ont été intégrées
dans le code de l'éducation. Les dispositions qui visent à remplacer l'ancien
libellé des centres hospitaliers régionaux faisant partie des centres
hospitaliers universitaires par des centres hospitaliers universitaires sont
déjà satisfaites par la rédaction résultant du nouveau code d'éducation.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Bernard Kouchner,
ministre délégué.
Favorable.
M. le président.
Je vais mettre aux voix l'amendement n° 93.
M. Charles Descours.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Descours.
M. Charles Descours.
M. Huriet cite un décret du 12 novembre 1968. A l'époque, j'étais président de
l'intersyndicale nationale des internes et, depuis, les choses n'ont pas
beaucoup évolué ! Déjà, on parlait de la suppression de l'internat !
Quoi qu'il en soit, je répète que la réforme des études médicales est
aujourd'hui illisible. La preuve, c'est que l'on ne parle pas de la réforme des
études médicales, mais de la suppression de l'internat, ou de la première année
commune pour les professionnels de santé, notamment les sages-femmes - ça
aussi, on en parle depuis 1968 !
Je voterai, je le répète, cette disposition, mais je déplore que la
suppression de l'internat apparaisse dans le fatras illisible de mesures
d'ordre social diverses que constitue le présent projet de loi.
J'avais interrogé le Gouvernement ; j'ai été heureux que ce soit le
rapporteur, que je n'avais pas critiqué, qui me réponde. Mais ce ne sont ni les
explications de M. le rapporteur ni celles de M. le ministre qui rendront la
réforme des études médicales lisibles !
M. le président.
Personne ne demande plus la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 93, accepté par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Par amendement n° 94, M. Huriet, au nom de la commission des affaires
sociales, propose de rédiger comme suit le premier alinéa du IV de l'article 17
:
« Les deux premiers alinéas de l'article L. 632-10 du même code sont ainsi
rédigés : ».
La parole est à M. Huriet, rapporteur.
M. Claude Huriet,
rapporteur.
Il s'agit d'un amendement rédactionnel.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Bernard Kouchner,
ministre délégué.
Favorable.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 94, accepté par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Par amendement n° 289, MM. Hoeffel, Grignon, Lorrain et Richert proposent de
supprimer les quatrième et cinquième alinéas (3° et 4°) du texte présenté par
le V de l'article 17 pour l'article L. 632-12 du code de l'éducation.
La parole est à M. Hoeffel.
M. Daniel Hoeffel.
Le paragraphe V concerne l'accès à une spécialisation des étudiants non
ressortissants de l'Union européenne.
Au départ, il s'agit de médecins qui viennent séjourner dans les hôpitaux
français pour avoir accès à un enseignement théorique et pratique de qualité,
pour acquérir des compétences et techniques nouvelles dans une spécialité qui
n'existe bien souvent pas dans leur pays afin d'en faire profiter, à leur
retour dans le pays d'origine, les populations autochtones.
Cet enseignement est validé par un diplôme interspécialité réservé aux
étrangers et qui ne donne droit à l'exercice de la spécialité considérée dans
les hôpitaux que sous l'autorité d'un praticien hospitalier responsable. Or,
dans les faits, beaucoup de ces personnes souhaitent finalement rester en
France et pensent que cette voie est une possibilité d'accès parallèle.
Le risque de transformation des postes de praticiens adjoints contractuels,
les PAC, en praticiens hospitaliers, ou PH, pose donc de sérieux problèmes
pratiques, lesquels sont de trois ordres.
Le premier porte sur la qualification. En effet, les médecins à diplômes
étrangers non communautaires qui exercent dans les hôpitaux avec le statut de
praticien adjoint contractuel n'ont pas suivi le même cursus et n'ont pas passé
l'internat qualifiant pour avoir accès à une spécialité.
Le deuxième problème concerne l'harmonisation des diplômes. Un praticien
adjoint contractuel a un titre de docteur en médecine hors Union européenne,
mais, d'après la législation européenne, il n'y a pas d'équivalence
possible.
Le dernier problème réside dans l'harmonisation salariale entre les
praticiens adjoints contractuels et les praticiens hospitaliers. Cette
harmonisation n'est envisageable qu'à diplômes et titres équivalents, ce qui,
en l'occurrence, n'est pas le cas.
Je ne sous-estime pas, mes chers collègues, les problèmes d'ordre pratique,
mais c'est aussi une question de principe qui devait être évoquée.
Je serai heureux, monsieur le ministre, de connaître l'avis du Gouvernement à
ce propos.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission ?
M. Claude Huriet,
rapporteur.
Comme M. Hoeffel, la commission souhaite entendre d'abord le
Gouvernement.
M. le président.
Quel est donc l'avis du Gourvenement ?
M. Bernard Kouchner,
ministre délégué.
Le Gouvernement n'est pas favorable à cet
amendement.
Je pense, monsieur Hoeffel, que c'est le principe même des passerelles que
vous remettez en question. Pour notre part, nous tenons à ces passerelles ;
nous tenons à ce que la validation des acquis et de l'enseignement dispensé
dans nos universités ne condamne pas à l'échec ou à l'impasse.
En supprimant la base législative d'un dispositif organisant les modalités de
reconnaissance de qualification de spécialiste, ces dispositions sont la
négation d'un système de passage qui, je le souligne, permet la reconnaissance
des compétences acquises des médecins ayant des possibilités de reconversion
professionnelle.
Elles contreviennent également à l'esprit et à la cohérence du présent projet
de loi qui, je le rappelle, comporte un volet consacré à la validation des
acquis dans son titre II.
Par ailleurs, en supprimant la base législative permettant l'accès au
troisième cycle des études médicales aux étudiants étrangers non ressortissants
de l'Union européenne, ces dispositions remettent en cause le rayonnement de
l'université française à l'étranger et le partenariat engagé entre les
universités françaises et étrangères. On se plaint qu'il n'y ait plus autant
d'étudiants étrangers qu'auparavant, si on leur supprime les facilités que l'on
accorde aux Français, il n'y en aura plus du tout !
Enfin, permettez-moi de vous rappeler que, lorsque ces étudiants deviennent
médecins dans nos hôpitaux, on les paie mal mais on les garde car on en a
besoin ! Et non seulement on les paie mal, mais on les exploite !
M. Charles Descours.
Voilà !
M. le président.
Quel est maintenant l'avis de la commission ?
M. Claude Huriet,
rapporteur.
La commission invite les auteurs de l'amendement n° 289 à
retirer ce dernier.
Comme cela apparaît dans les premières lignes de l'objet de l'amendement, les
dispositions dont les auteurs de l'amendement demandent la suppression
concernent des étudiants ou des médecins étrangers souhaitant venir en France
dans des services hospitaliers souvent spécialisés, pour acquérir des
compétences et des connaissances qu'ils ne pourraient pas acquérir dans leur
pays. Ce sont des échanges dans lesquels le rayonnement de la médecine
française a évidemment beaucoup à gagner.
La question se pose de savoir si ces médecins, dont la plupart viennent en
France pour se perfectionner, restent ensuite en France ou retournent dans leur
pays. La démarche consiste à faire en sorte qu'ils repartent dans leur pays,
forts des acquis qu'ils ont pu obtenir grâce à leur séjour dans les hôpitaux
français. Les exemples sont d'ailleurs nombreux de médecins étrangers venus
acquérir chez nous des connaissances qui ont fait d'eux des éléments importants
du rayonnement international de la médecine française.
Une autre question concerne le devenir de ces médecins qui, alors qu'ils ont
vocation à retourner chez eux, restent chez nous. Actuellement, compte tenu des
dispositions régissant le statut des praticiens adjoints contractuels, les
médecins visés par l'amendement n° 289 ne peuvent pas passer les épreuves du
PAC.
J'espère donc que, compte tenu de cet élément concernant le PAC et d'une
possibilité pour ces médecins d'entrer finalement là où ils n'avaient pas
vocation à être durablement, M. Hoeffel et ses collègues accepteront de retirer
l'amendement.
M. le président.
Je vais mettre aux voix l'amendement n° 289.
M. Charles Descours.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Descours.
M. Charles Descours.
Il ne faut quand même pas être angélique ! D'ailleurs, dès que M. le ministre
s'est écarté de la note préparée par ses services, il a commencé à dire la
vérité !
M. Bernard Kouchner,
ministre délégué.
Je le prends bien pour moi, mais mal pour mes services
!
(Sourires.)
Je suis obligé de les défendre !
M. Charles Descours.
Ils ont fait leur travail !
Je vois tout à fait ce que le rayonnement de l'université française à
l'étranger, notamment dans le domaine de la médecine. et nous y sommes tous
attachés à ce rayonnement, bien entendu !
En réalité cependant, 8 000 médecins étrangers, qui ne sont pas tous PAC,
travaillent dans les hôpitaux français. De temps en temps, des chefs de service
de mes amis me demandent donc - comme à chacun d'entre nous, sûrement -
d'obtenir la naturalisation de tel ou tel médecin étranger qui travaille dans
leur service, parce qu'ils n'ont pas d'interne et sont incapables de faire
tourner ce service sans ce médecin. J'écris donc au ministre - je suis
intervenu dans ces conditions auprès de Bernard Kouchner - qui me répond que,
sur les cinquante cas de naturalisation chaque année, il n'a qu'un quota de
deux ou trois, que cela dépend d'une commission, etc.
Telle est la réalité.
Par ailleurs, certains médecins voulant rester en France acquièrent la
nationalité française par le mariage.
Par conséquent, arrêtons de nous cacher derrière notre petit doigt et
d'évoquer constamment le rayonnement de l'université française. Cela fait bien
dans les journaux à grande diffusion, mais nous, nous regardons aussi ce qui se
passe dans les services hospitaliers ! Je n'ai pas de comptabilité exacte,
mais, à côté du rayonnement de l'université française, que nous défendons, il
ne faut pas nier que nos services hospitaliers ne peuvent pas fonctionner sans
des médecins d'origine étrangère, et que des médecins d'origine étrangère
restent en France et deviennent français par le mariage.
Il faut quand même le dire, et, si l'on prend des décisions - je n'y suis pas
opposé - le faire les yeux ouverts sans se cacher derrière son petit doigt en
considérant que l'on attaque le rayonnement de l'université française.
M. Bernard Kouchner,
ministre délégué.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. le ministre.
M. Bernard Kouchner,
ministre délégué.
C'est la nationalité du diplôme qui compte, et non la
nationalité acquise ou non.
Par ailleurs, nous comptons - les chiffres sont certainement imparfaits - 8
000 médecins étrangers, dont 4 500 PAC. Ceux qui sont déjà praticiens
hospitaliers sont au nombre de 1 000 environ. Il ne reste - et, monsieur
Hoeffel, c'est important ! - que deux possibilités d'accès aux PAC, dont l'une
sera fermée en mai, après il n'y en aura plus. Nous avons voulu fermer
complètement ce type de recrutement en espérant que la formation et l'internat
nouvelle formule permettraient de drainer suffisamment de praticiens français
vers les hôpitaux.
M. le président.
Monsieur Hoeffel, l'amendement n° 289 est-il maintenu ?
M. Daniel Hoeffel.
L'amendement n° 289 soulève un véritable problème, à propos duquel il était
nécessaire d'avoir un échange de vues.
Par ailleurs, j'estime que le rayonnement des facultés de médecine françaises
ne dépend pas seulement du nombre des étudiants étrangers venus et restant en
France ; il est au moins aussi fortement assuré par ceux qui sont formés dans
nos universités françaises et qui retournent dans leur pays d'origine pour y
assurer une mission indispensable.
M. Bernard Kouchner,
ministre délégué.
Absolument !
M. Jean Delaneau,
président de la commission des affaires sociales.
C'est sûr !
M. Jean-Pierre Cantegrit.
Nous sommes d'accord !
M. Daniel Hoeffel.
Enfin, je dois dire, s'agissant des différents arguments évoqués, que ce sont
ceux d'ordre pratique, avancés par notre collègue Charles Descours qui m'ont le
plus convaincu, ce qui n'est pas minimiser, monsieur le ministre, monsieur le
rapporteur, les arguments relatifs au grand rayonnement qui ont fondé vos
propres argumentations.
Heureux d'avoir pu évoquer ce problème, il est évident, monsieur le président,
que je retire mon amendement. Il y a un moment où il faut savoir couper court
pour accélérer un débat !
(Rires.)
M. le président.
L'amendement n° 289 est retiré.
Par amendement n° 404, le Gouvernement propose :
I. - De supprimer la seconde phrase du VI de l'article 17.
II. - Après le VI, d'insérer un paragraphe additionnel ainsi rédigé :
« Les étudiants ne répondant pas aux conditions du VI du présent article et
qui n'auront pas épuisé leurs possibilités de candidature aux concours
d'internat prévus par les dispositions antérieures à la présente loi conservent
ces possibilités jusqu'au terme de l'année universitaire 2003-2004, dans des
conditions prévues par décret en Conseil d'Etat. »
La parole est à M. le ministre.
M. Bernard Kouchner,
ministre délégué.
Cet alinéa additionnel vise à préserver les droits à
concourir des étudiants en médecine relevant du concours de l'internat actuel -
en somme il s'agit de leur permettre de continuer un an supplémentaire avant de
tomber dans le droit commun -, lors de la mise en place de l'examen classant
que nous avons évoqué et qui permettra à tous les étudiants en médecine de
poursuivre leurs études dans le cadre d'un internat, soit dès l'année
universitaire 2003-2004.
Dans sa rédaction actuelle, la loi conduirait à maintenir pendant une durée
indéterminée, parallèlement à l'examen classant pour tous les étudiants en fin
de deuxième cycle, un concours d'internat selon les modalités actuelles, pour
l'accès aux mêmes formations et,
in fine
, aux mêmes spécialisations.
Les inconvénients de ce dispositif sont nombreux, notamment la coexistence de
deux voies d'accès aux mêmes formations pour des candidats en concurrence pour
les mêmes spécialisations et l'impossibilité, au-delà d'une année, de prévoir
le nombre des candidats potentiels relevant des anciennes dispositions, d'où
l'impossibilité de déterminer le nombre et la nature des postes à réserver aux
lauréats et de garantir la nature sélective du concours.
C'est pourquoi il est nécessaire, à notre avis, de limiter à une année le
maintien du concours organisé selon les dispositions actuelles. Des
dispositions réglementaires préciseront les modalités d'organisation de ce
concours particulier ainsi que les modalités de répartition des postes entre
les deux concours.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission ?
M. Claude Huriet,
rapporteur.
Favorable.
M. le président.
Personne ne demande la parole ?...
Je mets aux voix l'amendement n° 404, accepté par la commission.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Par amendement n° 281 rectifié, MM. Flosse, Cornu et Murat proposent de
compléter l'article 17 par deux paragraphes additionnels ainsi rédigés :
« ... - Les paragraphes I à VI du présent article sont applicables en
Polynésie française.
« ... - Le chapitre III du titre VIII du livre VI de la troisième partie du
code de l'éducation est complété par un article L. 683-3 ainsi rédigé :
«
Art. L. 683-3.
- Pour l'application de l'article L. 632-10 en
Polynésie française, un décret en Conseil d'Etat détermine le nombre d'internes
et l'université de rattachement de ces internes, après examen classant national
et qui sont admis à suivre leur formation dans les établissements hospitaliers
de Polynésie française agréés. »
Cet amendement est-il soutenu ?...
Je vais mettre aux voix l'article 17.
M. Gilbert Chabroux.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Chabroux.
M. Gilbert Chabroux.
Monsieur le président, monsieur le ministre, mes chers collègues, sans vouloir
revenir sur le débat tout à fait intéressant qui a eu lieu, je souhaiterais
obtenir une précision.
Un problème se pose encore concernant les quelque 130 à 150 médecins d'origine
étrangère, mais ayant acquis la nationalité française, titulaires du diplôme
d'Etat français de docteur en médecine nouveau régime, avec une qualification
première en médecine générale, qui ont suivi par la suite une spécialisation
dans une filière médicale ou chirurgicale et qui ont obtenu un diplôme
interuniversitaire de spécialisation, un DIS, en France, ou un diplôme
équivalent dans un pays hors CEE.
Ces médecins se trouvent dans une situation inextricable. En effet, ils ne
peuvent pas exercer leur spécialité du fait de leur appartenance au nouveau
régime et vraisemblablement d'un vide juridique.
Aussi, je voudrais savoir si ces médecins verront leur situation améliorée.
Cela devrait être possible si j'en crois le 2° du paragraphe V de l'article 17.
Vont-ils pouvoir bénéficier de la voie d'accès à la spécialisation prévue dans
cet article ?
M. Bernard Kouchner,
ministre délégué.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. le ministre.
M. Bernard Kouchner,
ministre délégué.
Monsieur le sénateur, la réponse est « oui » : ces
médecins vont pouvoir bénéficier, grâce au comité de qualification, de ces
passerelles dont j'ai parlé. Ils ont un diplôme français de docteur en
médecine, avec une qualification première en médecine générale. Compte tenu de
leurs acquis et des qualifications, jugés par une commission
ad hoc
, ils
vont pouvoir emprunter cette passerelle et devenir spécialistes à part entière,
ce qui va beaucoup les soulager, surtout pour ceux qui exercent dans les
hôpitaux depuis dix ans une spécialité qui n'est pas reconnue.
M. Bernard Cazeau.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Cazeau.
M. Bernard Cazeau.
Je voudrais me féliciter des dispositions de l'article 17. Nous pensons en
effet que, contrairement à ce qui a été dit, le
cursus
mis en place est
cohérent.
Le premier cycle nécessite certes encore quelques adaptations, notamment
celles qui ont été évoquées. Le deuxième cycle, qui a été largement complété,
demandera peut-être encore certaines modifications ; mais c'est un travail
qu'il faudra apprécier au fil de l'évolution. Et, surtout, le troisième cycle
règle enfin le problème d'une formation de qualité de tous les médecins. En
instituant cet examen national validant, il donne enfin toute sa place à la
médecine générale.
Ces dispositions sont, je le rappelle, conformes aux engagements qu'avait pris
M. le Premier ministre lors des Etats généraux de la santé du 30 juin dernier.
Si l'on ajoute qu'elles sont le fruit d'une très large concertation et font
l'objet d'un quasi-consensus, pourquoi faire la fine bouche, alors que cette
réforme était attendue par beaucoup, et depuis de nombreuses années ?
M. Guy Fischer.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Fischer.
M. Guy Fischer.
Sur cet article, nous partageons l'argumentation qui a été développée par M.
le ministre, à savoir qu'il faut garantir ces passerelles. C'est en ce sens que
nous étions opposés à l'amendement n° 289, déposé par M. Hoeffel, qui visait à
supprimer toute possibilité d'accès à la qualification de spécialiste aux
médecins titulaires d'un diplôme étranger. Cela revenait à se satisfaire du
fait que ces médecins détenteurs d'un diplôme étranger, qui assument,
aujourd'hui, au quotidien leurs fonctions au sein de l'hôpital comme les
médecins français, disposent d'un sous-statut et d'une sous-rémunération.
Tous ceux qui s'intéressent à ces problèmes de santé savent combien le rôle de
ces médecins est important, notamment dans les services d'urgence, dans les
hôpitaux de province, les week-ends, la nuit. Nous avons noté une évolution au
cours de ces dernières années, durant lesquelles leur présence est devenue
précieuse.
Même si, au sein de l'Ordre des médecins, certaines commissions ont une
conception très restrictive - j'allais dire très dure - de la reconnaissance
des qualifications, nous estimons pour notre part que les garanties entourant
l'obtention de la qualification de spécialiste qui sont fixées par décret avec
intervention d'une commission tripartite, sont suffisantes.
En tout état de cause, nous souhaitions rappeler ce soir le rôle essentiel
joué par les médecins titulaires d'un diplôme étranger. Se priver de leur
concours reviendrait à aggraver les difficultés de l'hôpital public, alors
qu'il s'agit bien souvent de spécialistes employés au-dessous de leur
qualification et accomplissant des tâches relevant de la médecine générale. Il
fallait aujourd'hui le souligner.
M. le président.
Personne ne demande plus la parole ?...
Je mets aux voix l'article 17, modifié.
(L'article 17 est adopté.)
Articles additionnels après l'article 17