SEANCE DU 17 JANVIER 2002
M. le président.
« Art. 43 G. - Le code de l'environnement est ainsi modifié :
« I. - A. - L'article L. 222-1 est ainsi modifié :
« 1° Dans la première phrase du premier alinéa, les mots : "Le préfet de
région, et en Corse le préfet de Corse" sont remplacés par les mots : "Le
président du conseil régional" ;
« 2° Après la première phrase du premier alinéa, sont insérés deux phrases
ainsi rédigées :
« Les services de l'Etat sont associés à son élaboration. Le conseil régional
recueille l'avis du comité de massif pour les zones où s'applique la convention
alpine. »
« B. - Dans la dernière phrase du deuxième alinéa de l'article L. 222-2, les
mots : "le préfet après avis du conseil régional ou, en Corse, de l'Assemblée
de Corse" sont remplacés par les mots : "délibération du conseil régional".
« C. - L'article L. 222-3 est complété par une phrase ainsi rédigée :
« Ce décret détermine notamment les conditions dans lesquelles l'Etat élabore
le plan régional pour la qualité de l'air lorsque, après avoir été invité à y
procéder, un conseil régional ne l'a pas adopté dans un délai de dix-huit mois.
»
« II. - A. - L'article L. 332-2 est ainsi rédigé :
«
Art. L. 332-2.
- La décision de classement est prononcée par
délibération du conseil régional, après consultation de toutes les
collectivités intéressées et, dans les zones de montagne, des comités de
massif, et avis du préfet. Celui-ci peut demander au conseil régional de
procéder au classement d'une réserve naturelle afin d'assurer la mise en oeuvre
d'une réglementation communautaire ou d'une obligation résultant d'une
convention internationale. S'il n'est pas fait droit à cette demande, l'Etat
procède à ce classement selon des modalités définies par décret en Conseil
d'Etat.
« A défaut de consentement du propriétaire, le classement est prononcé par
décret en Conseil d'Etat. »
« B. - Dans la dernière phrase de l'article L. 332-6, les mots : "arrêté
préfectoral" sont remplacés par les mots : "décision du président du conseil
régional".
« C. - Il est inséré, après l'article L. 332-8, un article L. 332-8-1 ainsi
rédigé :
«
Art. L. 332-8-1.
- Sauf lorsque la décision de classement a été prise
par l'Etat, les modalités de gestion des réserves naturelles ainsi que le
contrôle des prescriptions contenues dans l'acte de classement sont définis par
le conseil régional. »
« D. - L'article L. 332-10 est ainsi rédigé :
«
Art. L. 332-10.
- Le conseil régional peut, après enquête publique,
décider le déclassement total ou partiel d'un territoire dont il a prononcé le
classement en réserve naturelle, à l'exception des terrains classés en réserves
naturelles à la demande du ou des représentants de l'Etat des départements
concernés. La décision de déclassement fait l'objet des mesures prévues à
l'article L. 332-4. »
« E. - Au début de l'article L. 332-12, les mots : "Un décret en Conseil
d'Etat" sont remplacés par les mots : "Une délibération du conseil
régional".
« F. - Le deuxième alinéa de l'article L. 332-13 est ainsi rédigé :
« Aucune servitude ne peut être établie par convention dans une réserve
naturelle qu'avec l'accord du représentant de l'Etat dans la région et,
lorsqu'il a pris la décision de classement, du conseil régional. »
« G. - Après l'article L. 332-19, il est inséré un article L. 332-19-1 ainsi
rédigé :
«
Art. L. 332-19-1.
- Dans les sections 1 et 3 du présent chapitre, les
mots : "l'autorité administrative" désignent, pour l'application des articles
L. 332-9 et L. 332-16, le conseil régional, et pour celle des articles L.
332-4, L. 332-6 et L. 332-7, le président du conseil régional. »
« II
bis.
- A. - Dans l'article L. 332-11, les mots : "l'autorité
administrative après consultation des collectivités territoriales" sont
remplacés par les mots : "le conseil régional après consultation des autres
collectivités territoriales".
« B. - Au début de l'article L. 332-12, les mots : "Un décret en Conseil
d'Etat" sont remplacés par les mots : "Une délibération du conseil
régional".
« III. - L'article L. 411-5 est ainsi rédigé :
«
Art. L. 411-5.
- Le conseil régional peut décider l'élaboration
d'inventaires locaux et régionaux du patrimoine faunistique et floristique. Les
préfets des départements concernés et les collectivités territoriales sont
informés de cette élaboration. Le préfet peut en outre demander au conseil
régional de procéder à un inventaire. S'il n'est pas fait droit à cette
demande, l'Etat peut décider de son élaboration dans les mêmes conditions.
« Une fois réalisés, les inventaires sont transmis aux préfets des
départements concernés.
« Ces inventaires sont étudiés sous la responsabilité scientifique du Muséum
national d'histoire naturelle.
« Lors de l'élaboration d'un plan local d'urbanisme, le préfet communique à la
commune ou à l'établissement public de coopération intercommunale compétent
toutes informations contenues dans ces inventaires utiles à cette élaboration.
»
« IV. - A. - L'article L. 541-13 est ainsi modifié :
« 1° Le V est ainsi rédigé :
«
V. -
Le projet de plan est élaboré à l'initiative et sous la
responsabilité du président du conseil régional. » ;
« 2° Dans la première phrase du VI, les mots : "au conseil régional et" sont
supprimés ;
« 3° Au VII, les mots : "l'autorité compétente" sont remplacés par les mots :
"délibération du conseil régional".
« B. - Le dernier alinéa de l'article L. 541-15 est complété par une phrase
ainsi rédigée :
« Ce décret détermine également les conditions dans lesquelles l'Etat élabore
le plan prévu à l'article L. 541-13 lorsque, après avoir été invitée à y
procéder, l'autorité compétente n'a pas adopté ce plan dans un délai de
dix-huit mois. »
L'amendement n° 713, présenté par M. Hoeffel, au nom de la commission des
lois, est ainsi libellé :
« I. - Dans le 1° du A du I de l'article 43 G, supprimer les mots : ", et en
Corse le préfet de Corse".
« II. - Dans le B du I de l'article 43 G, supprimer les mots : "ou, en Corse,
de l'Assemblée de Corse". »
La parole est à M. le rapporteur.
M. Daniel Hoeffel,
rapporteur.
C'est un amendement de coordination avec certaines
dispositions du projet de loi relatif à la Corse, acceptées par le Sénat.
J'en profite monsieur le président, pour préciser que, sur l'article 43 G, M.
Lassourd, rapporteur pour avis de la commission des affaires économiques,
s'exprimera au nom des différentes commissions, hormis sur les deux amendements
que je défendrai dans un instant.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Daniel Vaillant,
ministre de l'intérieur.
Favorable.
M. le président.
Je mets aux voix l'amendement n° 713, accepté par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
L'amendement n° 168, présenté par M. Lassourd, au nom de la commission des
affaires économiques, est ainsi libellé :
« Après le A du I de l'article 43 G, insérer un A
bis
ainsi rédigé :
« A
bis
. - Dans la deuxième phrase du deuxième alinéa de l'article L.
222-2, les mots : "aux conseils municipaux des" sont remplacés par les mots :
"aux communes ou à leurs groupements compétents pour l'élaboration d'un schéma
de cohérence territoriale, aux". »
L'amendement n° 169 rectifié, présenté par M. Lassourd au nom de la commission
des affaires économiques, est ainsi libellé :
« Rédiger comme suit le C du I de l'article 43 G :
« L'article L. 222-3 est ainsi rédigé :
«
Art. L. 222-3. -
Un décret en Conseil d'Etat fixe les modalités
d'application de la présente section, notamment les conditions dans lesquelles
le représentant de l'Etat dans la région élabore ou révise le plan régional
pour la qualité de l'air, lorsqu'après avoir été invité à y procéder, le
conseil régional ou, en Corse, l'Assemblée de Corse, ne l'a pas adopté dans un
délai de dix-huit mois. »
La parole est à M. Lassourd, rapporteur pour avis, pour défendre ces deux
amendements.
M. Patrick Lassourd,
rapporteur pour avis de la commission des affaires économiques et du Plan.
L'amendement n° 168 est un amendement de coordination qui tient compte de la
création du schéma de cohérence territoriale issu de la loi relative à la
solidarité et au renouvellement urbains.
Le code de l'environnement prévoit que le projet de plan régional pour la
qualité de l'air est soumis pour avis à un certain nombre de collectivités
territoriales où il existe un plan de déplacement urbain ou un plan de
protection de l'atmosphère. Les élus doivent donc pouvoir se prononcer à cet
égard.
Quant à l'amendement n° 169 rectifié, c'est un amendement de coordination avec
les dispositions qui ont été adoptées dans la loi relative à la Corse.
A ce sujet, monsieur le ministre, je tiens à dire que la position dans
laquelle nous nous trouvons n'est pas très agréable : le présent projet de loi
fait référence à des dispositions qui figurent dans le projet de loi relatif à
la Corse, texte qui n'est pas encore promulgué et qui a d'ailleurs subi un
avatar dans la journée. Si ce projet de loi relatif à la démocratie de
proximité n'avait pas été frappé par l'urgence, nous aurions eu la possibilité
de le modifier au cours de la navette et de mettre en cohérence le texte final
avec les dispositions qui figureront définitivement dans la loi relative à la
Corse. Mais, là, nous anticipons, et je ne suis pas certain que ce soit une
bonne méthode.
Mme Nelly Olin.
Tout à fait !
M. le président.
La commission des lois s'en remettant à l'avis de la commission des affaires
économiques, quel est l'avis du Gouvernement sur l'amendement n° 168 ?
M. Daniel Vaillant,
ministre de l'intérieur.
Le schéma de cohérence territoriale, qui a
remplacé le schéma directeur d'aménagement et d'urbanisme, présente un champ
d'application très vaste par rapport au plan régional pour la qualité de l'air,
qui concerne la pollution atmosphérique. Il paraîtrait donc préférable, pour la
consultation, de se limiter aux collectivités qui ont élaboré un plan de
déplacement urbain.
Cela étant, je comprends les préoccupations des auteurs de l'amendement et je
m'en remets à la sagesse du Sénat.
Sur le plan de la forme, cependant, le schéma de cohérence territoriale peut
être aussi élaboré par un syndicat mixte. Or les syndicats mixtes ne sont pas
des groupements de communes, tels qu'ils sont visés dans l'amendement, mais des
établissements publics. Il conviendrait donc que l'amendement soit modifié en
ce sens.
M. le président.
Je vais mettre aux voix l'amendement n° 168.
M. Alain Vasselle.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Vasselle.
M. Alain Vasselle.
Je comprends l'extension aux groupements, mais je m'interroge sur un point
purement sémantique. Dans le texte initial du Gouvernement, il est fait
référence aux conseils municipaux des communes ou aux autorités délibérantes
des groupements ou des conseils généraux, alors que, dans la rédaction qui nous
est proposée, il est fait référence aux communes ou aux groupements. Le fait de
ne pas viser spécifiquement les autorités délibérantes ne pourrait-il pas être,
à terme, à l'origine de difficultés juridiques éventuelles ? On peut, en effet,
se demander pourquoi le législateur, en son temps, aurait pris le soin de viser
les conseils municipaux !
M. Patrick Lassourd,
rapporteur pour avis.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. Lassourd, rapporteur pour avis.
M. Patrick Lassourd,
rapporteur pour avis.
A propos de cet amendement n° 168, je tiens à
répondre à la préoccupation de M. le ministre. Il convient effectivement de
remplacer les mots : « aux communes ou à leurs groupements compétents pour pour
l'élaboration d'un schéma de cohérence », par les mots : « aux communes, aux
établissements publics de coopération intercommunale et aux syndicats mixtes
compétents pour l'élaboration d'un schéma de cohérence territoriale ».
Pour répondre à M. Vasselle, je tiens par ailleurs à dire qu'il y a
effectivement un
distinguo,
mais qu'il nous semble souhaitable que ce
soient les conseils municipaux, les assemblées délibératives, qui prennent
cette décision, et non pas simplement les exécutifs.
M. le président.
Je suis donc saisi d'un amendement n° 168 rectifié, présenté par M. Lassourd,
au nom de la commission des affaires économiques, et qui est ainsi libellé :
« Après le A du I de l'article 43 G, insérer un A
bis
ainsi rédigé :
« A
bis.
- Dans la deuxième phrase du deuxième alinéa de l'article L.
222-2, les mots : "aux conseils municipaux des" sont remplacés par les mots :
"aux communes, aux établissements publics de coopération intercommunale et aux
syndicats mixtes compétents pour l'élaboration d'un schéma de cohérence
territoriale, aux". »
Quel est l'avis du Gouvernement sur cet amendement ?
M. Daniel Vaillant,
ministre de l'intérieur.
Le Gouvernement s'en remet à la sagesse du
Sénat, ainsi que sur l'amendement n° 169 rectifié.
M. le président.
Je mets aux voix l'amendement n° 168 rectifié, pour lequel le Gouvernement
s'en remet à la sagesse du Sénat.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Je mets aux voix l'amendement n° 169 rectifié, pour lequel le Gouvernement
s'en remet à la sagesse du Sénat.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Je suis saisi d'un certain nombre d'amendements qui peuvent faire l'objet
d'une discussion commune.
L'amendement n° 268 rectifié, présenté par MM. Le Grand et Schosteck, est
ainsi libellé :
« Supprimer le paragraphe II de l'article 43 G. »
L'amendement n° 508, présenté par Mmes David, Demessine et Borvo, M. Bret, Mme
Mathon et les membres du groupe communiste républicain et citoyen est ainsi
libellé :
« Rédiger comme suit le II de l'article 43 G :
« II. - Un rapport sur la politique de l'Etat en matière de protection de
l'environnement et de conservation des espaces naturels sera présenté par le
Gouvernement au Parlement dans un délai de dix-huit mois à compter de la date
de publication de la présente loi. »
L'amendement n° 170 rectifié
bis
, présenté par M. Lassourd, au nom de
la commission des affaires économiques, est ainsi libellé :
« Rédiger comme suit le A du II de l'article 43 G :
« Le premier alinéa de l'article L. 332-2 est remplacé par trois alinéas ainsi
rédigés :
«
Art. L. 332-2
. - La décision de classement d'une réserve naturelle
régionale est prononcée par délibération du conseil régional.
« En outre, la décision de classement d'une réserve naturelle nationale est
prononcée par décret, pour assurer la conservation d'éléments du milieu naturel
d'intérêt national ou la mise en oeuvre d'une réglementation communautaire ou
d'une obligation résultant d'une convention internationale.
« Dans les deux cas, la décision intervient après consultation de toutes les
collectivités locales intéressées, et, dans les zones de montagne, des comités
de massif. »
Le sous-amendement n° 283, présenté par M. Raffarin, est ainsi libellé :
« Rédiger comme suit le deuxième alinéa du texte proposé par l'amendement n°
170 :
« La décision de classement d'une réserve naturelle nationale est prononcée
par décret, notamment pour assurer la conservation du patrimoine biologique
national pris en considération à l'article L. 332-1 ou la mise en oeuvre d'une
réglementation communautaire ou d'une obligation résultant d'une convention
internationale. »
L'amendement n° 171 rectifié, présenté par M. Lassourd, au nom de la
commission des affaires économiques, est ainsi libellé :
« Rédiger comme suit le B du II de l'article 43 G :
« B. - Dans l'avant-dernière phrase de l'article L. 332-6, les mots : "arrêté
préfectoral" sont remplacés par les mots : "décision du président du conseil
régional ou arrêté préfectoral, selon les cas". »
L'amendement n° 522, présenté par M. Carle, est ainsi libellé :
« Après le B du II de l'article 43 G, insérer un B
bis
ainsi rédigé
:
« B
bis. -
L'article L. 332-8 du code de l'environnement est ainsi
rédigé :
«
Art. L. 332-8
- La gestion des réserves naturelles est confiée soit à
des établissements publics créés à cet effet, soit aux propriétaires des
terrains classés, soit à des associations régies par la loi du 1er juillet 1901
ayant pour objet statutaire principal la protection des espaces naturels, soit
à des collectivités territoriales.
« Cette gestion s'effectue dans le cadre de conventions pluriannuelles
d'objectifs, dérogatoires à la loi n° 93-122 du 29 janvier 1993 relative à la
prévention de la corruption et à la transparence de la vie économique et des
procédures publiques et au code des marchés publics.
« Le gestionnaire désigné présente un plan de gestion soumis à l'approbation
du ministre chargé de la protection de la nature. Ce plan est soumis à l'avis
du Conseil national de protection de la nature. Il est approuvé par un arrêté
du ministre.
« Un décret en Conseil d'Etat fixe les modalités d'élaboration, de révision et
d'évaluation du plan de gestion, ainsi que les modalités d'application du
présent article. »
L'amendement n° 622, présenté par Mme Blandin, MM. Bel, Debarge, Domeizel et
Dreyfus-Schmidt, Mme Durrieu, M. Frécon, Mme Herviaux, MM. Lagauche, Le Pensec,
Marc, Masseret, Mauroy, Peyronnet, Picheral, Raoul, Sueur, Teston et les
membres du groupe socialiste et apparentés, est ainsi libellé :
« Après le B du II de l'article 43 G, insérer un nouveau paragraphe ainsi
rédigé :
« ... - L'article L. 332-8 est ainsi rédigé :
«
Art. L. 332-8
. - La gestion des réserves naturelles peut être confiée
par voie de convention à des établissements publics, des groupements d'intérêt
public ou des associations régies par la loi du 1er juillet 1901, ayant pour
objet statutaire principal la protection du patrimoine naturel, à des
fondations, aux propriétaires de terrains classés, ou à des collectivités
territoriales ou leurs groupements. »
L'amendement n° 714, présenté par M. Hoeffel, au nom de la commission des
lois, est ainsi libellé :
« Rédiger comme suit le C du II de l'article 43 G :
« C. - L'article L. 332-8-1 est ainsi rédigé :
«
Art. L. 332-8-1
. - Sauf lorsque la décision de classement a été prise
par l'Etat, les modalités de gestion des réserves naturelles ainsi que de
contrôle des prescriptions contenues dans l'acte de classement sont définies
par le conseil régional ou, en Corse, par l'Assemblée de Corse. »
L'amendement n° 172, présenté par M. Lassourd, au nom de la commission des
affaires économiques, est ainsi libellé :
« Rédiger comme suit le D du II de l'article 43 G :
« D. - Le premier alinéa de l'article L. 332-10 est ainsi rédigé :
« Le déclassement total ou partiel d'un territoire classé en réserve naturelle
est prononcé après enquête publique, par décret en Conseil d'Etat, lorsqu'il
s'agit d'une réserve naturelle nationale, ou par délibération du conseil
régional, lorsqu'il s'agit d'une réserve naturelle régionale. »
L'amendement n° 587, présenté par le Gouvernement, est ainsi libellé :
« Après le D du II de l'article 43 G, insérer deux paragraphes ainsi rédigés
:
« ... L'intitulé de la section 2 du chapitre II du titre III du livre III est
ainsi rédigé : "Réserves naturelles régionales". »
« ... L'article L. 332-11 est ainsi rédigé :
«
Art. L. 332-11
- I. - A l'initiative du conseil régional ou des
propriétaires concernés, après avis du conseil scientifique régional du
patrimoine naturel et des communes concernés, une délibération du conseil
régional peut agréer comme réserve naturelle régionale les propriétés
présentant un intérêt pour la faune, la flore, le patrimoine géologique ou
paléontologique, ou d'une manière générale pour la protection des milieux
naturels.
« Cette délibération est prise après accord du ou des propriétaires concernés
tant sur le périmètre de la réserve que sur les mesures de protection qui y
sont applicables.
« La modification d'une réserve naturelle régionale intervient dans les mêmes
formes.
« II. - Les mesures de protection peuvent réglementer, ou le cas échéant,
interdire les activités ou actions suivantes : la chasse et la pêche, les
activités agricoles, pastorales et forestières, l'exécution de travaux, de
constructions et d'installations diverses, l'exploitation des gravières et
carrières, la circulation et le stationnement des personnes, des animaux et des
véhicules, le jet ou le dépôt de matériaux, résidus et détritus de quelque
nature que ce soit pouvant porter atteinte au milieu naturel, les actions de
nature à porter atteinte à l'intégrité des animaux non domestiques ou des
végétaux non cultivés de la réserve ainsi qu'à l'enlèvement hors de la réserve
de ces animaux ou végétaux. »
Le sous-amendement n° 724, présenté par M. Lassourd, est ainsi libellé :
« Dans le premier alinéa du I du texte proposé par l'amendement n° 587 pour
l'article L. 332-11 du code de l'environnement, remplacer les mots : "peut
agréer" par les mots : "peut classer". »
L'amendement n° 588, présenté par le Gouvernement, est ainsi libellé :
« Rédiger comme suit le E du II de l'article 43 G :
« E. - L'article L. 332-12 est rédigé comme suit :
«
Art. L. 332-12
. - Un décret en Conseil d'Etat fixe les dispositions
applicables en matière de délai pour exprimer les avis prévus à l'article L.
332-11, de déclaration d'utilité publique affectant le périmètre de la réserve,
de retrait de l'agrément et de publicité foncière, ainsi que de responsabilité
civile du propriétaire.
« La délibération prévue à l'article L. 332-11 précise la durée de l'agrément,
les mesures de protection qui sont applicables dans la réserve, ainsi que les
modalités de sa gestion. »
Le sous-amendement n° 725, présenté par M. Lassourd, est ainsi libellé :
« Dans les premier et second alinéas du texte proposé par l'amendement n° 588
pour l'article L. 332-12 du code de l'environnement, remplacer les mots : "de
l'agrément" par les mots : "du classement". »
L'amendement n° 524, présenté par M. Carle, est ainsi libellé :
« Compléter le E du II de l'article 43 G par deux alinéas ainsi rédigés :
« Le même article L. 332-12 est complété par un alinéa ainsi rédigé :
« Les dispositions des articles L. 332-8 et L. 332-9 sont applicables aux
réserves naturelles de la présente section. Dans ce cas, le président du
conseil régional se substitue au ministre chargé de la protection de la nature
et le conseil scientifique régional du patrimoine naturel se substitue au
conseil national de protection de la nature. »
L'amendement n° 173 rectifié, présenté par M. Lassourd, au nom de la
commission des affaires économiques, est ainsi libellé :
« Rédiger comme suit le F du II de l'article 43 G :
« La première phrase du second alinéa de l'article L. 332-13 est ainsi rédigée
:
« Une servitude ne peut être établie, par convention dans une réserve
naturelle, qu'avec l'accord du représentant de l'Etat dans la région ou,
lorsqu'il a pris la décision de classement, du conseil régional. »
L'amendement n° 174, présenté par M. Lassourd, au nom de la commission des
affaires économiques, est ainsi libellé :
« Rédiger comme suit le G du II de l'article 43 G :
« G. - I. - Dans le premier alinéa de l'article L. 332-4, les mots : "autorité
administrative" sont remplacés par les mots : "autorité administrative
compétente".
« II. - Il est procédé au même remplacement dans les articles L. 332-6 et L.
332-7. »
L'amendement n° 715, présenté par M. Hoeffel, au nom de la commission des
lois, est ainsi libellé :
« Après le G du II de l'article 43 G, insérer un paragraphe ainsi rédigé :
« ... - L'article L. 332-19-1 est ainsi rédigé :
«
Art. L. 332-19-1. -
Dans les articles L. 332-4, L. 332-6 et L. 332-7,
les mots : "autorité administrative compétente" désignent le président du
conseil exécutif lorsque la collectivité territoriale de Corse a pris la
décision de classement ou d'agrément. »
L'amendement n° 589, présenté par le Gouvernement, est ainsi libellé :
« Après le G du II de l'article 43 G, insérer un paragraphe ainsi rédigé :
« ... - Après l'article L. 332-19, il est inséré un article L. 332-19-2 ainsi
rédigé :
«
Art. L. 332-19-2. -
Les réserves naturelles volontaires agréées à la
date d'entrée en vigueur de la loi n° du relative à la démocratie de
proximité deviennent des réserves naturelles régionales. Toutefois, pendant un
délai d'un an à compter de la même date, les propriétaires concernés peuvent
demander le retrait de l'agrément dont ils bénéficient. »
L'amendement n° 175 rectifié, présenté par M. Lassourd, au nom de la
commission des affaires économiques, est ainsi libellé :
« Après le G du II de l'article 43 G, ajouter un H ainsi rédigé :
« H. - I. - L'article L. 332-9 est ainsi rédigé :
«
Art. L. 332-9. -
Les territoires classés en réserve naturelle ne
peuvent être ni détruits ni modifiés dans leur aspect, sauf autorisation
spéciale du conseil régional, pour les réserves naturelles régionales ou du
représentant de l'Etat dans la région, pour les réserves naturelles nationales.
En Corse, l'autorisation relève de l'Assemblée de Corse lorsque la collectivité
territoriale a pris la décision de classement ou d'agrément.
« Un décret en Conseil d'Etat fixe les modalités de cette autorisation,
notamment la consultation préalable des organismes compétents. »
« II. - Le premier alinéa de l'article L. 332-16 est ainsi rédigé :
« Le conseil régional, pour les réserves naturelles régionales, ou le
représentant de l'Etat dans la région, pour les réserves naturelles nationales,
peut instituer des périmètres de protection autour de ces réserves. En Corse,
la décision relève de l'Assemblée de Corse lorsque la collectivité territoriale
a pris la décision de classement ou d'agrément. »
Le sous-amendement n° 523, présenté par M. Carle, est ainsi libellé :
« Compléter le texte proposé par le I du H de l'amendement n° 175 rectifié
pour l'article L. 332-9 du code de l'environnement par deux alinéas ainsi
rédigés :
« Toutefois, les projets d'aménagement et de gestion des réserves naturelles
qui ont été approuvés par arrêté du ministre après avis du conseil national de
protection de la nature dans le cadre du plan de gestion prévu à l'article L.
332-8 font l'objet d'une procédure d'instruction simplifiée, s'ils sont
réalisés dans le délai de validité du plan de gestion et selon les modalités
qu'il a prévues.
« Le décret en Conseil d'Etat visé au deuxième alinéa fixe les modalités
d'application du présent article. »
L'amendement n° 590, présenté par le Gouvernement, est ainsi libellé :
« Après le G du II de l'article 43 G, insérer un paragraphe ainsi rédigé :
« Le troisième alinéa de l'article L. 332-27 est rédigé comme suit :
« Pour l'application de l'article L. 480-5 du code de l'urbanisme, le tribunal
statue soit sur la mise en conformité des lieux avec les prescriptions
formulées respectivement par le ministre chargé de l'environnement, le
président du conseil régional ou le président du conseil exécutif de Corse,
selon qu'il s'agit d'une réserve naturelle classée, d'une réserve naturelle
régionale ou d'une réserve naturelle classée ou agréée par l'Assemblée de
Corse. »
L'amendement n° 268 rectifié n'est pas soutenu.
La parole est à M. Le Cam, pour défendre l'amendement n° 508.
M. Gérard Le Cam.
Le paragraphe II de l'article 43 G, qui prévoit la décentralisation du
classement et de la gestion des réserves naturelles, a suscité de vives
réactions de protestation de la part des associations de protection de
l'environnement, notamment du réseau associatif fédérant les trois cents
réserves naturelles actuelles, non pas parce qu'elles seraient hostiles à la
volonté gouvernementale d'attribuer aux conseils généraux des compétences
nouvelles, mais
a contrario
parce que, en ce domaine, elles avaient des
propositions à faire à l'égard desquelles la méthode employée n'est pas la
meilleure.
Ces associations, qui réclamaient depuis de nombreuses années une réforme en
profondeur du droit des espaces naturels, qui auraient souhaité qu'on leur
donne des moyens concrets pour appliquer « les schémas de services collectifs »
définis dans le cadre de la loi Voynet, ont été prises au dépourvu face à cet
amendement du Gouvernement introduit subrepticement à l'Assemblée nationale.
Leur déception quant à la méthode employée est à la hauteur des multiples
inquiétudes et craintes que suscite le contenu même de la réforme proposée.
Pouvait-il en être autrement ? Reconnaissons que, si l'objet de ce projet de
loi était « d'accroître la décentralisation dans un sens plus légitime, plus
efficace et plus solidaire, en un mot plus citoyen », selon vos propres termes,
monsieur le ministre, il y a loin de la coupe aux lèvres !
N'oublions pas que les réserves naturelles constituent des espaces protégés à
l'intérieur desquels l'Etat fixe les servitudes à respecter et que, à ce titre,
les associations qui les gèrent assument des missions de service public,
autrement dit d'intérêt général.
On estime aujourd'hui qu'une centaine de réserves naturelles devraient être
créées en France. Face à d'autres préoccupations, dont on ne préjuge pas que
certaines d'entre elles pourraient être légitimes, les régions feront-elles
preuve de suffisamment de volonté pour développer le réseau des réserves
naturelles ? Les servitudes ne seront-elles pas trop assouplies ? A terme, avec
l'abandon par l'Etat de ce type de fonctions régaliennes, ne risque-t-on pas de
soumettre la politique de protection de la nature aux aléas des pressions
conjoncturelles diverses, électoralistes ou économiques, par exemple ?
Enfin, l'Etat doit-il se borner à n'être plus qu'un relais entre le local et
le suprational, sans participer activement à la politique de protection des
espaces naturels sur son propre territoire ?
Ne faut-il pas conforter, à côté des réserves dites volontaires, qui font
l'objet du paragraphe II
bis
de cet article, le réseau des réserves
naturelles nationales ? Dans ce domaine comme dans d'autres, des normes
minimales et applicables sur l'ensemble du territoire ne doivent-elles pas être
édictées afin que l'Etat exerce la responsabilité publique et nationale
nécessaire à la cohésion territoriale ?
En d'autres termes, la politique de création des réserves naturelles ne
suppose-t-elle pas une vision d'ensemble dépassant les intérêts de circonstance
afin qu'un maillage cohérent des zones à préserver du fait de leur caractère
remarquable puisse être établi sur l'ensemble du territoire ? Une telle vision
à long terme, seul l'Etat peut
a priori
en être le garant, à travers la
persistance d'un « dialogue » avec les régions.
La délégation des compétences aux régions n'est certainement pas incompatible
avec le maintien d'un dispositif de l'Etat en matière de classement des
réserves naturelles.
En tout cas, elle suppose qu'une réflexion soit menée sur le partage à
établir, lors d'une nouvelle phase du processus de décentralisation, entre le
rôle dévolu, d'un côté, à l'Etat, et, de l'autre, aux régions, cette réflexion
permettant d'assurer une complémentarité des politiques de protection de
l'environnement menées aux différents échelons du territoire national.
Enfin, comment ne pas souligner qu'aucune mention n'est faite en ce qui
concerne les moyens financiers nouveaux dont les collectivités territoriales
auront besoin pour assumer leurs nouvelles compétences ? Le financement des
réserves naturelles est actuellement évalué à 19 millions d'euros, dont la
moitié est assumée par l'Etat !
Comme pour d'autres domaines, nous ne pouvons que regretter qu'une nouvelle
étape dans la décentralisation s'effectue dans de telles conditions. Je ne
crois pas, monsieur le ministre, qu'il soit très sérieux de procéder d'une
manière aussi précipitée, sans concertation de tous les partenaires concernés,
qu'il s'agisse des collectivités territoriales, des réserves naturelles de
France ou des parcs nationaux et régionaux.
Pour toutes ces raisons, nous souhaitons la rédaction d'un rapport sur ces
questions. Tel est le sens de notre amendement de suppression que nous vous
demandons d'adopter, mes chers collègues.
M. le président.
La parole est à M. Lassourd, rapporteur pour avis, pour défendre l'amendement
n° 170 rectifié
bis
.
M. Patrick Lassourd,
rapporteur pour avis.
Le paragraphe II de l'article 43 G, en modifiant
plusieurs articles du code de l'environnement, prévoit que la décision de
classement d'une réserve naturelle régionale est prononcée non plus par décret,
mais par délibération du conseil régional. Il transfère ainsi à la région les
compétences portant sur la définition des modalités de gestion et de contrôle
des prescriptions qui figurent dans l'acte de classement, la modification de
l'aspect ou de l'état de la réserve naturelle et son éventuel déclassement.
Il convient, tout d'abord, de déplorer que cette modification soit intervenue
en catimini, sans aucune concertation préalable avec les gestionnaires des
réserves, qui disent craindre que l'Etat ne puisse plus assurer son rôle
d'arbitre et de coordonnateur indispensable à la déclinaison cohérente, sur
l'ensemble du territoire, d'un projet national de protection du patrimoine
situé entre l'échelon européen et l'échelon local.
De plus, rien n'est dit sur les transferts de ressources aux régions qui sont
liés à ce transfert de compétences, ce qui n'est guère satisfaisant au regard
de l'équilibre financier du budget des collectivités territoriales.
En outre, la procédure d'injonction à l'encontre du conseil régional, qui est
assortie d'un pouvoir de substitution, n'est pas non plus satisfaisante.
Néanmoins, il faut souligner tout l'intérêt qu'il y aurait à renforcer la
compétence des régions dans le domaine de la préservation du patrimoine
naturel.
Pour aboutir à une véritable réforme de la gestion des réserves naturelles,
le présent amendement vise à opérer une distinction entre les politiques qui
sont menées à l'échelon national et celles qui sont menées à l'échelon
régional, afin qu'elles soient complémentaires et non concurrentes.
Tout en confiant aux régions un véritable outil de conservation du patrimoine
naturel, nous proposons de maintenir le dispositif des réserves naturelles
nationales pour répondre aux obligations communautaires ou internationales de
la France.
Par ailleurs, la loi relative à la Corse instaure un régime spécifique des
réserves pour cette collectivité qui est sans doute justifié par son caractère
insulaire.
Je précise enfin que, pour ces trois catégories de réserves, il sera fait
application du dernier alinéa de l'article L. 332-2 si, lors de la procédure de
classement, l'autorité compétente, c'est-à-dire soit le représentant de l'Etat,
soit la région, soit la collectivité de Corse se heurte à l'opposition du
propriétaire. La décision de classement ne pourra se faire alors que par décret
en Conseil d'Etat. Il s'agit, bien évidemment, par cette précaution, de
préserver le respect du droit de propriété.
En outre, cette procédure de classement ne remet pas en cause le régime de
gestion : il relèvera de l'autorité qui a pris l'initiative du classement.
M. le président.
Le sous-amendement n° 283 n'est pas soutenu.
La parole est à M. Lassourd, rapporteur pour avis, pour défendre l'amendement
n° 171 rectifié.
M. Patrick Lassourd,
rapporteur pour avis.
C'est un amendement de conséquence.
M. le président.
L'amendement n° 522 n'est pas soutenu.
La parole est à Mme Blandin, pour défendre l'amendement n° 622.
Mme Marie-Christine Blandin.
Comme d'autres sénateurs avant moi, je réaffirmerai combien le manque de
concertation en amont a ému. Le nombre des amendements déposés sur l'article 43
G témoigne, en outre, de ce qu'il a fallu faire pour essayer de rétablir la
qualité du projet concernant l'importante qualification, d'une part, de réserve
nationale, pour répondre à nos obligations internationales, et, d'autre part,
de réserve régionale, pour donner le ton de la décentralisation.
Encore faut-il que des outils adéquats soient prêts. Dans mon amendement,
j'aborde donc le sujet de la gestion des réserves.
Cet amendement énonce que cette gestion des réserves naturelles peut être
confiée par voie de convention non seulement à des établissements publics, des
groupements d'intérêt public ou des associations régies par la loi du 1er
juillet 1901 ayant pour objet statutaire principal la protection du patrimoine
naturel, mais également à des fondations, à des propriétaires de terrains
classés ou à des collectivités territoriales ou leurs groupements.
Actuellement, nos réserves naturelles classées sont gérées, pour 59 % d'entre
elles, par des associations et, pour 28 %, par des établissements publics ou
des collectivités locales et les réserves naturelles dites volontaires par des
associations et des collectivités locales, des particuliers et, enfin, des
parcs régionaux, pour 9 % d'entre elles.
Toute cette diversité est très féconde et il serait très grave que la nouvelle
rédaction ferme la porte à ces acteurs compétents de terrain.
Notre rédaction offre la possibilité d'une gestion par voie de convention.
Elle est de nature à rassurer totalement les acteurs principaux de la
protection de la nature quant à la qualité de cette gestion.
M. le président.
La parole est à M. le rapporteur, pour défendre l'amendement n° 714.
M. Daniel Hoeffel,
rapporteur.
Il s'agit, là encore, d'un amendement de coordination avec le
projet de loi relatif à la Corse.
M. le président.
La parole est à M. Lassourd, rapporteur pour avis, pour défendre l'amendement
n° 172.
M. Patrick Lassourd,
rapporteur pour avis.
Il s'agit d'un amendement de conséquence. En effet,
de façon très exceptionnelle, il peut s'avérer nécessaire de procéder au
déclassement d'une réserve naturelle. La procédure actuelle resterait en
vigueur pour les réserves naturelles nationales, alors qu'une délibération du
conseil régional autoriserait, à l'issue d'une enquête publique, celui d'une
réserve naturelle régionale.
M. le président.
La parole est à M. le ministre, pour présenter l'amendement n° 587.
M. Daniel Vaillant,
ministre de l'intérieur.
Le Gouvernement a pris acte des propositions
faites par votre assemblée visant à prévoir deux types de réserve naturelle,
les unes relevant de l'Etat lorsqu'il s'agit de mettre en oeuvre une
réglementation communautaire, les autres relevant des régions, ce qui permettra
à ces dernières d'exercer de réelles compétences en matière de protection de
l'environnement.
L'amendement que je propose s'inscrit dans une volonté de plus grande
décentralisation ; il précise la compétence régionale en matière de réserve.
M. le président.
La parole est à M. Lassourd, pour défendre le sous-amendement n° 724.
M. Patrick Lassourd.
Ce sous-amendement vise à assurer la cohérence des textes qui traitent du
processus de décision tendant à la création de réserves naturelles régionales,
en retenant la notion de classification plutôt que celle d'agrément.
M. le président.
La parole est à M. le ministre, pour présenter l'amendement n° 588.
M. Daniel Vaillant,
ministre de l'intérieur.
Il s'agit d'un amendement de coordination avec
l'amendement n° 587. Il vise à préciser les modalités d'exercice de l'agrément
pour les réserves naturelles régionales.
M. le président.
La parole est à M. Lassourd, pour défendre le sous-amendement n° 725.
M. Patrick Lassourd,
Le sous-amendement n° 725 a pour objet, comme le
sous-amendement n° 724, de remplacer le mot : « agrément » par le mot : «
classement ».
M. le président.
L'amendement n° 524 n'est pas soutenu.
La parole est à M. Lassourd, rapporteur pour avis, pour défendre l'amendement
n° 173 rectifié.
M. Patrick Lassourd,
rapporteur pour avis.
Il s'agit d'un amendement rédactionnel et de
conséquence que je souhaite rectifier pour supprimer, dans le texte proposé
pour l'article L. 332-13 par l'article 43 G, les mots : « dans la région »
s'agissant du représentant de l'Etat, afin de donner un sens un peu plus
général à cette expression.
M. le président.
Je suis donc saisi d'un amendement n° 173 rectifié
bis
présenté par M.
Lassourd, au nom de la commission des affaires économiques, et ainsi libellé
:
« Rédiger comme suit le F du II de l'article 43 G :
« La première phrase du second alinéa de l'article L. 332-13 est ainsi rédigée
:
« Une servitude ne peut être établie, par convention dans une réserve
naturelle, qu'avec l'accord du représentant de l'Etat ou, lorsqu'il a pris la
décision de classement, du conseil régional. »
La parole est à M. Lassourd, rapporteur pour avis, pour défendre l'amendement
n° 174.
M. Patrick Lassourd,
rapporteur pour avis.
Il s'agit d'un amendement de conséquence. Selon que
la réserve naturelle est régionale ou nationale, le président du conseil
régional ou le préfet de région est « compétent » pour prendre les mesures
concernant la gestion de ces réserves naturelles.
M. le président.
La parole est à M. le rapporteur, pour présenter l'amendement n° 715.
M. Daniel Hoeffel,
rapporteur.
Il s'agit d'un amendement de coordination avec l'amendement
n° 174 de la commission des affaires économiques et avec le projet de loi
relatif à la Corse.
En cas d'adoption des amendements n°s 587, 588, 589 et 591 du Gouvernement, il
conviendra de rectifier cet amendement n° 715 afin de supprimer les mots : « ou
d'agrément ».
M. le président.
La parole est à M. le ministre, pour défendre l'amendement n° 589.
M. Daniel Vaillant,
ministre de l'intérieur.
Cet amendement n° 589, qui autorise un transfert
des réserves naturelles volontaires existantes aux régions, sauf si, dans un
délai d'une année, les propriétaires concernés s'y sont opposés, vise à
rationaliser l'exercice de la compétence en matière de réserves naturelles par
l'Etat et les régions puisque la compétence pour établir de nouvelles réserves
volontaires est donnée aux régions.
M. le président.
La parole est à M. Lassourd, rapporteur pour avis, pour défendre l'amendement
n° 175 rectifié.
M. Patrick Lassourd,
rapporteur pour avis.
Il s'agit également d'un amendement de
conséquence.
En effet, selon que la réserve naturelle est nationale ou régionale,
l'autorisation de modification, voire la destruction d'une caractéristique de
la réserve, ainsi que l'instauration d'un périmètre de protection autour de la
réserve relèvent de la compétence du conseil régional ou du préfet de
région.
De plus, il convient d'insérer dans le texte les dispositions spécifiques à la
Corse qui ont été adoptées récemment.
Cela étant, pour la raison que j'indiquais tout à l'heure, je souhaite
rectifier cet amendement pour supprimer, dans les textes proposés par l'article
43 G pour les articles L. 332-9 et L. 332-16, après les mots : « représentant
de l'Etat », les mots : « dans la région ».
M. le président.
Je suis donc saisi d'un amendement n° 175 rectifié
bis,
présenté par M.
Lassourd, au nom de la commission des affaires économiques, et ainsi libellé
:
« Après le G du II de l'article 43 G, ajouter un H ainsi rédigé :
« H. - I. - L'article L. 332-9 est ainsi rédigé :
«
Art. L. 332-9.
- Les territoires classés en réserve naturelle ne
peuvent être ni détruits ni modifiés dans leur aspect, sauf autorisation
spéciale du conseil régional, pour les réserves naturelles régionales, ou du
représentant de l'Etat, pour les réserves naturelles nationales. En Corse,
l'autorisation relève de l'Assemblée de Corse lorsque la collectivité
territoriale a pris la décision de classement ou d'agrément.
« Un décret en Conseil d'Etat fixe les modalités de cette autorisation,
notamment la consultation préalable des organismes compétents. »
« II. - Le premier alinéa de l'article L. 332-16 est ainsi rédigé :
« Le conseil régional, pour les réserves naturelles régionales, ou le
représentant de l'Etat, pour les réserves naturelles nationales, peut instituer
des périmètres de protection autour de ces réserves. En Corse, la décision
relève de l'Assemblée de Corse lorsque la collectivité territoriale a pris la
décision de classement ou d'agrément. »
Le sous-amendement n° 523 n'est pas soutenu.
La parole est à M. le ministre, pour présenter l'amendement n° 590.
M. Daniel Vaillant,
ministre de l'intérieur.
Cet amendement n° 590 a pour objet principal
d'harmoniser les dispositions du code de l'environnement avec le présent projet
de loi et le projet de loi relatif à la Corse.
Il vise également, pour corriger une erreur matérielle, à ajouter à la fin de
la phrase les mots : « soit sur le rétablissement dans leur état antérieur »,
qui ont été oubliés.
M. le président.
Je suis donc saisi d'un amendement n° 590 rectifié, présenté par le
Gouvernement et ainsi libellé :
« Après le G du II de l'article 43 G, insérer un paragraphe ainsi rédigé :
« ... - Le troisième alinéa de l'article L. 332-27 est rédigé comme suit :
« Pour l'application de l'article L. 480-5 du code de l'urbanisme, le tribunal
statue soit sur la mise en conformité des lieux avec les prescriptions
formulées respectivement par le ministre chargé de l'environnement, le
président du conseil régional ou le président du conseil exécutif de Corse,
selon qu'il s'agit d'une réserve naturelle classée, d'une réserve naturelle
régionale, ou d'une réserve naturelle classée ou agréée par l'Assemblée de
Corse, soit sur le rétablissement dans leur état antérieur. »
Quel est l'avis de la commission sur l'amendement n° 508 ?
M. Patrick Lassourd,
rapporteur pour avis.
La commision est défavorable à l'amendement n° 508,
qui supprime le dispositif proposé par la commisison des affaires
économiques.
Monsieur Le Cam, j'ai écouté avec beaucoup d'attention les arguments que vous
avez développés - j'espère qu'il en a été de même du Gouvernement - et que j'ai
également entendus sur d'autres travées.
Il est vrai que les propositions qui nous sont faites dans ce projet de loi ne
résultent pas en particulier d'une concertation avec les associations
gestionnaires. Voilà une curieuse façon de promouvoir la décentralisation ! De
plus, elles ne comportent aucune mesure relative aux transferts de crédits.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement sur l'amendement n° 508 ?
M. Daniel Vaillant,
ministre de l'intérieur.
Le Gouvernement est favorable à l'amendement n°
170 rectifié
bis
, qui prévoit la constitution de réserves naturelles
régionales et nationales.
Il en peut donc qu'être défavorable à l'amendement n° 508, qui conditionne les
nouveaux transferts de compétences à un rapport préalable.
Je comprends les remarques de M. Le Cam, mais j'estime que les propositions
formulées répondent d'ores et déjà à ses attentes et, associées à la poursuite
des discussions et concertations menées sous l'égide du ministère de
l'aménagement du territoire et de l'environnement, rendent inutiles un tel
rapport.
M. Alain Vasselle.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. Vasselle.
M. Alain Vasselle.
Monsieur le ministre, en même temps que vous donnez raison à nos collèges du
groupe communiste républicain et citoyen, vous émettez un avis défavorable sur
leur amendement en considérant qu'au fur et à mesure de la mise en oeuvre de la
loi la concertation se poursuivra avec le concours du ministère compétent.
Une fois n'est pas coutume, au cours de ce débat, ma démarche est un peu plus
proche de celle de nos collègues communistes que de celle de la commission !
M. Jean-Jacques Hyest.
Ça alors !
M. Alain Vasselle.
En effet, j'ai encore en mémoire - certains d'entre vous s'en souviennent
peut-être aussi - toutes les difficultés que nous avons rencontrées, sur le
plan de la concertation, lors du lancement de Natura 2000.
Cette opération a suscité de grandes interrogations, et ce n'est que parce que
nous avons réussi, sur le terrain - d'ailleurs, j'invite nos collèges
communistes à procéder ainsi - à mobiliser les élus locaux, les professionnels
de l'agriculture, les différentes chambres consulaires, les fédérations de
chasseurs et de pêcheurs, les propriétaires forestiers, notamment, que nous
avons pu obtenir du Gouvernement l'instauration d'une véritable concertation de
proximité à propos des réserves Natura 2000.
Nous devrions avoir la même démarche pour les réserves naturelles régionales,
car j'imagine difficilement que l'on puisse prendre de telles décisions sans
avoir procédé préalablement à une concertation approfondie.
Pourtant, après avoir entendu s'égrener les différents amendements, je
constate que ce n'est qu'après le D du II de l'article 43 G qu'un amendement du
Gouvernement fait référence à la concertation qu'il y a lieu d'engager avec les
propriétaires, les fédérations de chasseurs et de pêcheurs, etc.
Je me demande s'il n'aurait pas été préférable de faire état de la nécessité
d'une concertation dès le chapeau de l'article relatif aux compétences, les
questions de procédure et les questions financières liées aux zones régionales
naturelles pouvant ne figurer qu'à la fin.
Telle est la remarque que je voulais faire à l'occasion de la discussion de
l'amendement de notre collègue du groupe communiste républicain et citoyen.
Mais je suis persuadé que, dans sa sagesse, le Sénat saura prendre la bonne
décision !
M. André Lardeux.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. Lardeux.
M. André Lardeux.
Alors que j'ai été un peu critiqué tout à l'heure pour avoir présenté un
amendement modifiant deux ou trois alinéas d'articles du code de l'éducation,
je constate que cet article 43 G tend à modifier près d'une quarantaine
d'articles du code de l'environnement. Il constitue quasiment une loi à lui
tout seul. Si j'en juge par les amendements présentés et les questions posées,
c'est en tout cas comme cela qu'un certain nombre de collègues l'ont perçu.
M. Jean-Jacques Hyest.
Mais cela concerne les collectivités locales, tout de même !
M. André Lardeux.
Je constate aussi que les amendements de M. Valade, que j'ai défendus tout à
l'heure, ne sont pas les seuls à proposer des mesures parfois subreptices. Si
j'ai bien compris, il en est d'autres !
Mais j'en reviens à celui de nos collègues communistes.
Dans son exposé, M. Le Cam a soulevé un réel problème qu'il aurait fallu
résoudre avant de se lancer dans ces modifications. Qu'est-ce qui relève des
compétences régaliennes ? Qu'est-ce qui relève des compétences des
collectivités locales ? Je ne sais pas si les réserves naturelles doivent
relever d'une politique nationale ou régionale. J'ai tendance à penser qu'elles
devraient plutôt relever d'une politique nationale, afin d'éviter certaines
pressions locales. Peut-être aurait-il été judicieux de commencer par répondre
à une telle question. Faut-il mettre en place une politique nationale à
fonctionnement décentralisé ? Mais elle sera une source de complexité, car, une
fois de plus, nous ne saurons pas qui fait quoi.
En conclusion, sans aller jusqu'à soutenir l'amendement n° 508, j'estime que
nous devrions prendre en compte la réflexion qui le sous-tend.
M. Alain Vasselle.
Très bien !
M. Jean Chérioux.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. Chérioux.
M. Jean Chérioux.
Soucieux d'équité, je ne peux pas être tout à fait d'accord avec mon collègue
Alain Vasselle, qui s'est montré injuste envers le Gouvernement.
(Sourires.)
Comment exiger, en effet, du Gouvernement qu'il nous présente un texte
ordonnancé de façon convenable, alors qu'il n'en est pas l'auteur ?
Je m'explique : le texte qui nous est soumis est, en fait, composé d'ajouts de
l'Assemblée nationale que le Gouvernement a bien été obligé d'accepter.
D'ailleurs, je profite de l'occasion pour relever que, si l'on nous reproche
souvent la longueur de nos débats et des amendements un peu éloignés du sujet,
on oublie que les articles 43 déclinés de A à J ne figuraient pas dans le texte
initial du projet de loi : ils ont été introduits par l'Assemblée nationale.
Loin de moi l'idée de le lui reprocher ; c'est même la vertu du débat
parlementaire. Mais l'équité que nous devons au Gouvernement vaut aussi pour le
Sénat, grand conseil des communes de France. Le Sénat aussi doit pouvoir
débattre et apporter sa touche à ce texte ; c'est même son devoir, de par la
Constitution. L'Assemblée nationale ne doit pas donner le sentiment qu'elle est
la seule chambre à pouvoir débattre longuement et amender les textes qui lui
sont soumis. Il appartient au Sénat de jouer le rôle que lui confère le
bicamérisme. Je tenais, en cet instant, à faire ce rappel.
Mme Nelly Olin et M. Alain Vasselle.
Très bien !
M. le président.
Quel est maintenant l'avis de la commission sur l'ensemble des amendements et
sous-amendements ?
M. Patrick Lassourd,
rapporteur pour avis.
Mes chers collègues, avant de donner l'avis de la
commission sur ces différentes propositions, j'aimerais sinon exposer de
nouveau l'amendement n° 170 rectifié
bis
, du moins verser des arguments
complémentaires au débat.
J'ai bien entendu les arguments des uns et des autres, notamment ceux de MM.
Vasselle et Lardeux. Il est vrai que tout s'est déroulé en catimini, mais
c'était avec le Gouvernement, et à l'Assemblée nationale, au mois de juin.
J'ai pris la précaution d'inviter les représentants des associations
gestionnaires à venir au Sénat nous exposer leurs problèmes. Nous les avons
rencontrés au mois de décembre, et ils nous ont dit tout le mal qu'ils
pensaient du projet du Gouvernement et de la façon dont les choses s'étaient
déroulées. A cette occasion, ils nous ont également exposé leurs vues sur la
façon de gérer les ressources naturelles.
Mes chers collègues, l'amendement de la commission n'est pas sorti d'un
chapeau, et encore moins du fond de ma poche ! Il est l'aboutissement d'une
concertation avec les associations gestionnaires. En d'autres termes, le
rapporteur que je suis a fait le travail que n'avait pas fait le Gouvernement à
cette époque.
(Voilà ! sur les travées des Républicains et Indépendants et
du RPR.)
M. Alain Vasselle.
Voilà ce qu'il fallait dire !
M. Patrick Lassourd,
rapporteur pour avis.
Je le rappelle, nous prévoyons deux régimes, l'un
pour les réserves naturelles nationales, l'autre pour les réserves naturelles
régionales. Les deux régimes sont complémentaires et non pas concurrents.
Cela signifie qu'au niveau national, les réserves naturelles devront répondre
à un souci de réglementation européenne, par exemple, et correspondre à un
intérêt national avéré, alors que les réserves naturelles régionales, par
définition, auront un intérêt régional et relèveront de l'initiative soit du
conseil régional, soit d'un particulier ou d'une collectivité de la région qui
proposera au conseil régional de classer un territoire en raison de ses
caractéristiques particulières.
Nous aurons ainsi véritablement deux échelons, l'un national, l'autre
régional, qui s'imbriquent parfaitement.
Ce rappel étant fait, j'en viens à l'amendement n° 622 de Mme Blandin.
Madame Blandin, vous avez insisté, à juste titre, sur l'importance de la
gestion des réserves naturelles. Effectivement, les associations, les
établissements publics et les collectivités sont très présentes dans cette
gestion.
L'amendement que vous proposez n'est pas du tout en contradiction avec celui
de la commission, qui traite des deux niveaux de réserves naturelles dont je
viens de parler. Par conséquent, nous émettons un avis favorable.
L'amendement n° 714, dont M. le rapporteur a indiqué qu'il s'agissait d'un
amendement de coordination, ne pose aucun problème.
S'agissant de l'amendement n° 587 du Gouvernement, j'ai déposé, au nom de la
commission, un sous-amendement n° 724 qui tend à remplacer, à la troisième
ligne du texte proposé pour l'article L. 332-11 du code de l'environnement, les
mots « peut agréer » par les mots « peut classer ».
Cependant, je suggère une rectification à M. le ministre concernant la chasse,
la pêche et l'exploitation des gravières et des carrières. Il serait en effet
souhaitable d'ôter du champ de compétence ouvert à la région la réglementation
de la chasse et de la pêche, qui doivent rester une compétence de l'Etat, ainsi
que la réglementation de l'exploitation des gravières et carrières, qui relève
de la législation spécifique des installations classées. En effet, si nous
laissons le texte en l'état, il y aura superposition de plusieurs types de
réglementation, ce qui ne me paraît absolument pas souhaitable.
Donc, sous réserve, monsieur le ministre, de l'acceptation du sous-amendement
n° 724 et de la rectification que je vous propose, la commission sera favorable
à votre amendement n° 587.
M. Daniel Vaillant,
ministre de l'intérieur.
Monsieur Lassourd, j'accepte votre suggestion et
je modifie en conséquence l'amendement n° 587.
M. le président.
Je suis donc saisi d'un amendement n° 587 rectifié, présenté par le
Gouvernement, et ainsi libellé :
« Après le D du II de l'article 43 G, insérer deux paragraphes ainsi rédigés
:
« ... L'intitulé de la section 2 du chapitre II du titre III du livre III est
ainsi rédigé : "Réserves naturelles régionales". »
« ... L'article L. 332-11 est ainsi rédigé :
«
Art. L. 332-11. -
I. - A l'initiative du conseil régional ou des
propriétaires concernés, après avis du conseil scientifique régional du
patrimoine naturel et des communes concernées, une délibération du conseil
régional peut agréer comme réserve naturelle régionale les propriétés
présentant un intérêt pour la faune, la flore, le patrimoine géologique ou
paléontologique, ou d'une manière générale pour la protection des milieux
naturels.
« Cette délibération est prise après accord du ou des propriétaires concernés
tant sur le périmètre de la réserve que sur les mesures de protection qui y
sont applicables.
« La modification d'une réserve naturelle régionale intervient dans les mêmes
formes.
« II. - Les mesures de protection peuvent réglementer ou, le cas échéant,
interdire, les activités ou actions suivantes : les activités agricoles,
pastorales et forestières, l'exécution de travaux, de constructions et
d'installations diverses, la circulation et le stationnement des personnes, des
animaux et des véhicules, le jet ou le dépôt de matériaux, résidus et détritus
de quelque nature que ce soit pouvant porter atteinte au milieu naturel, les
actions de nature à porter atteinte à l'intégrité des animaux non domestiques
ou des végétaux non cultivés de la réserve ainsi qu'à l'enlèvement hors de la
réserve de ces animaux ou végétaux. »
Veuillez poursuivre, monsieur le rapporteur pour avis.
M. Patrick Lassourd,
rapporteur pour avis.
S'agissant de l'amendement n° 588, sous réserve
également de l'adoption du sous-amendement que j'ai déposé tendant à remplacer
l'agrément par le classement, la commission émet un avis favorable.
En ce qui concerne l'amendement n° 715 rectifié, la commission émet également
un avis favorable. C'est un amendement de coordination.
Sur l'amendement n° 589, la commission émet un avis favorable.
L'amendement n° 590 rectifié est un amendement de coordination qui tire la
conséquence de l'existence des trois catégories de réserves naturelles,
c'est-à-dire les réserves nationales, les réserves régionales et les réserves
de Corse. Cela étant, monsieur le ministre, permettez-moi de vous suggérer une
nouvelle modification. Il s'agirait de supprimer
in fine
les mots : « ou
agréée ».
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement sur les amendements n°s 171 rectifié, 622, 714
et 172, sur les sous-amendements n°s 724 et 725 et sur les amendements n°s 173
rectifié
bis,
174, 715 et 175 rectifié
bis ?
M. Daniel Vaillant,
ministre de l'intérieur.
J'émets un avis favorable sur l'amendement n°
171 rectifié, puisqu'il tire les conséquences de l'amendement n° 170 rectifié
bis
, sur lequel le Gouvernement a déjà émis un avis favorable.
S'agissant de l'amendement n° 622 de Mme Blandin, je rappelle que le texte
disposait, jusqu'à présent, que la gestion des réserves pouvait être confiée à
des établissements publics créés à cet effet. Il s'agissait d'une faculté. En y
substituant une liste, l'amendement semble donner un caractère exhaustif à la
liste et réserver la délégation de la gestion à ces personnes, ce qui serait
vraisemblablement source de difficultés réelles. Mais je comprends en même
temps les motivations des auteurs de l'amendement.
Je m'en remets donc à la sagesse de l'assemblée.
M. Alain Vasselle.
C'est pour ne pas dire non !
M. Daniel Vaillant,
ministre de l'intérieur.
Le Gouvernement est, par ailleurs, favorable à
l'amendement n° 714, qui permet de tenir compte du régime juridique spécifique
introduit par le projet de loi relatif à la Corse.
J'émets, de même, un avis favorable sur l'amendement n° 172, par conséquence
et par cohérence.
Le sous-amendement n° 724 de M. Lassourd est un dispositif de coordination qui
appelle, de ma part, le même avis favorable, y compris pour ce qui concerne la
chasse, la pêche et les gravières et carrières.
Il en va de même du sous-amendement n° 725 affectant l'amendement n° 588, qui
est également un sous-amendement de coordination.
J'émets encore un avis favorable sur l'amendement n° 173 rectifié
bis
,
par cohérence avec l'avis favorable émis sur l'amendement n° 170 rectifié
bis
, ainsi que sur les amendements n°s 174 et 715. Il s'agit toujours de
tenir compte du régime juridique spécifique introduit par le projet de loi
relatif à la Corse.
Enfin, sur l'amendement n° 175 rectifié
bis
, le Gouvernement s'étant
montré favorable à la constitution de réserves régionales et nationales, il me
paraît à cet effet cohérent de confier au président du conseil régional la
faculté de prendre des mesures garantissant l'intégrité des réserves
régionales. Il est également cohérent que le préfet dispose des mêmes
prérogatives s'agissant des réserves nationales. Le Gouvernement émet donc un
avis favorable.
Enfin, monsieur le rapporteur pour avis, j'accepte de modifier de nouveau
l'amendement n° 590 rectifié, comme vous l'avez suggéré.
M. le président.
Je suis donc saisi d'un amendement n° 590 rectifé
bis
, présenté par le
Gouvernement, et ainsi libellé :
« Après le G du II de l'article 43 G, insérer un paragraphe ainsi rédigé :
« ... - Le troisième alinéa de l'article L. 332-27 est rédigé comme suit :
« Pour l'application de l'article L. 480-5 du code de l'urbanisme, le tribunal
statue soit sur la mise en conformité des lieux avec les prescriptions
formulées respectivement par le ministre chargé de l'environnement, le
président du conseil régional ou le président du conseil exécutif de Corse,
selon qu'il s'agit d'une réserve naturelle classée, d'une réserve régionale, ou
d'une réserve naturelle classée par l'Assemblée de Corse, soit sur le
rétablissement dans leur état antérieur. »
Je mets aux voix l'amendement n° 508, repoussé par la commission et par le
Gouvernement.
(L'amendement n'est pas adopté.)
M. le président.
Je mets aux voix l'amendement n° 170 rectifié
bis,
accepté par le
Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Je mets aux voix l'amendement n° 171 rectifié, accepté par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Je vais mettre aux voix l'amendement n° 622.
M. Alain Vasselle.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Vasselle.
M. Alain Vasselle.
J'ai cru comprendre, dans la bouche du ministre, que l'avis de sagesse qu'il
exprimait sur l'amendement n° 622 de Mme Blandin était plutôt celui d'une
sagesse négative : il n'y a pas mis beaucoup d'enthousiasme !
Il a développé, notamment, un certain nombre d'arguments tendant à faire
comprendre à nos collègues que la longue liste des associations ou
établissements qui seraient susceptibles de gérer ces réserves naturelles
pourrait être source de confusion ou de disparités de politiques, ce qui irait
à l'encontre de l'unité et de la cohérence souhaitables pour la gestion de ces
réserves naturelles.
Je m'interroge donc sur la pertinence d'un tel amendement. Je me demande s'il
ne serait pas plus sage de nous en tenir à des établissements publics
spécifiques, qui ont une véritable compétence avec une véritable connaissance
et une expertise professionnelle dans ce domaine, plutôt que de confier cette
mission à des personnes morales qui n'ont souvent d'association que le titre et
dont les responsables, tout en prétendant avoir des compétences dans le domaine
de la gestion des milieux naturels, souvent, nous entraînent dans des voies
sans issue.
C'est la raison pour laquelle je pense qu'il serait plus sage que la Haute
Assemblée rejette l'amendement n° 622 de Mme Blandin.
M. le président.
La sagesse du Gouvernement était-elle enthousiaste ou résignée, monsieur le
ministre ?
(Sourires.)
M. Daniel Vaillant,
ministre de l'intérieur.
Si l'on veut que le Gouvernement puisse de
nouveau s'en remettre à la sagesse du Sénat, il faut qu'on lui laisse le soin
de l'exprimer sans l'interpréter, monsieur Vasselle. Le ton peut être dû à la
fatigue, à l'heure tardive... Donc, je le répète, sagesse !
(Sourires.)
M. Jean Chérioux.
Une vraie sagesse !
M. Alain Vasselle.
Je voulais vous aider, monsieur le ministre !
M. le président.
Je mets aux voix l'amendement n° 622, accepté par la commission et pour lequel
le Gouvernement s'en remet à la sagesse du Sénat.
(L'amendement est adopté.)
M. Alain Vasselle.
M. le ministre va être déçu !
M. le président.
Je mets aux voix l'amendement n° 714, accepté par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Je mets aux voix l'amendement n° 172, accepté par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Je mets aux voix le sous-amendement n° 724, accepté par le Gouvernement.
(Le sous-amendement est adopté.)
M. le président.
Je vais mettre aux voix l'amendement n° 587 rectifié.
M. Alain Vasselle.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Vasselle.
M. Alain Vasselle.
J'interviens sur cet amendement parce que le rapporteur pour avis, M.
Lassourd, a insisté sur le problème que pourrait poser l'exploitation des
gravières et des carrières.
Le texte du Gouvernement prévoit que des « mesures de protection peuvent
réglementer ou, le cas échéant, interdire, les activités ou actions suivantes
», dont l'exploitation des gravières et des carrières. A ce sujet, je voudrais
formuler deux observations.
En premier lieu, il me paraît difficile de prendre une telle décision - ou que
cette décision puisse être prise sur l'initiative du conseil régional - sans
aucune concertation préalable avec les représentants de la profession agricole.
Cela me conduit à ma seconde observation.
Dans la loi d'orientation agricole, une disposition a été adoptée permettant
de donner un statut particulier à certaines carrières marnières. Leur vocation
économique et agricole est essentielle ; elles ont plusieurs décennies
d'existence, certaines datant même du xixe siècle. Ayant toujours été
exploitées, elles font partie du paysage, et elles sont absolument
indispensables à l'exercice normal de l'activité économique et agricole.
Je suis un peu préoccupé par l'introduction de cette référence dans
l'amendement. J'ai bien entendu les observations qui ont été faites par le
rapporteur pour avis, M. Lassourd, mais je souhaiterais obtenir de sa part une
précision : la rectification qu'il a proposée à l'amendement n° 587 est-elle de
nature à assurer la protection que je recherche à l'égard des représentants de
la profession agricole ?
Je pose la question, car il me paraîtrait difficile que le Sénat prenne des
positions contradictoires : celle qui a consisté en son temps à assouplir la
réglementation dans ce domaine et celle qui consisterait à la durcir dans le
cadre des réserves naturelles. Il faudra bien que la vie économique se
poursuive dans les réserves naturelles, en fonction de leur taille. A défaut,
un certain nombre d'entreprises agricoles pourraient être mises en causes.
Telles sont les raisons qui justifient mon intervention sur l'amendement n°
587 rectifié. Monsieur le rapporteur pour avis, j'aimerais que vous puissiez
apaiser mes inquiétudes.
M. Patrick Lassourd,
rapporteur pour avis.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. Lassourd, rapporteur pour avis.
M. Patrick Lassourd,
rapporteur pour avis.
Je vais essayer de vous rassurer, monsieur
Vasselle.
Le sous-amendement n° 724 ne vise qu'à revenir au droit antérieur.
M. Jean-Jacques Hyest.
Tout à fait !
M. Patrick Lassourd,
rapporteur pour avis.
Le texte, tel qu'il était proposé par le
Gouvernement, compliquait la situation en ajoutant une réglementation. Or, vous
l'avez bien noté, il y en a déjà suffisamment. L'exploitation des carrières et
des marnières reste du domaine des installations classées. Il n'y a, par
conséquent, aucune modification par rapport à ce droit antérieur et, en tout
cas, aucune aggravation des contraintes d'exploitation par rapport aux périodes
précédentes.
M. le président.
Je mets aux voix, modifié, l'amendement n° 587 rectifié, accepté par la
commission.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Je mets aux voix le sous-amendement n° 725, accepté par le Gouvernement.
(Le sous-amendement est adopté.)
M. le président.
Je mets aux voix, modifié, l'amendement n° 588, accepté par la commission.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Je vais mettre aux voix l'amendement n° 173 rectifié
bis
.
M. Alain Vasselle.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Vasselle.
M. Alain Vasselle.
Il est toujours inquiétant de voir apparaître des servitudes dans un
dispositif réglementaire.
Je remercie M. le rapporteur pour avis d'avoir précisé par son amendement qu'«
une servitude ne peut être établie, par convention dans une réserve naturelle,
qu'avec l'accord du représentant de l'Etat ou, lorsqu'il a pris la décision de
classement, du conseil régional ». Je voudrais cependant m'assurer que cette
convention sera conclue avec le propriétaire et en tenant compte de
l'environnement économique immédiat du lieu dans lequel la servitude est
susceptible d'être établie à l'intérieur de la réserve naturelle.
A défaut, cette servitude créerait des contraintes nouvelles et pourrait
entraîner des conséquences fâcheuses pour l'économie de toute une région.
Je ne voudrais donc pas que des dispositions de cette nature soient prises,
sur l'initiative de l'Assemblée nationale, même si M. Lassourd nous a indiqué
qu'il avait développé une large concertation pour s'assurer que ce texte n'aura
pas les effets pervers que nous pourrions craindre. Il faut absolument que nous
prenions toutes les mesures de sécurité, de manière à ne pas nous retrouver
dans la même situation que celle que nous avons dénoncée, en son temps,
concernant Natura 2000.
La grande question qui se pose, s'agissant de ce dispositif législatif, est
celle des moyens financiers qui seront mis à la disposition des régions, des
collectivités territoriales et des établissements publics qui géreront les
réserves naturelles, étant entendu qu'il y aura, pour les exploitants ou pour
les milieux économiques, des contraintes financières et des charges qui
risquent de porter atteinte à leur compétitivité.
Cet aspect de la question a dû être étudié, du moins je l'espère, par la
commission des affaires économiques. Peut-être verrons-nous un peu plus tard au
cours de l'examen du texte les dispositions financières liées aux réserves
naturelles !
M. Patrick Lassourd,
rapporteur pour avis.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. Lassourd, rapporteur pour avis.
M. Patrick Lassourd,
rapporteur pour avis.
Je ne sais pas si je vais pouvoir rassurer M.
Vasselle, mais nous sommes dans le droit commun, c'est-à-dire que le texte que
nous examinons aujourd'hui n'altère absolument pas les dispositions antérieures
: il n'ajoute rien, il n'enlève rien.
Cela étant dit, j'imagine mal qu'une servitude puisse être établie par l'Etat
sans qu'une concertation minimale ait été engagée avec les propriétaires
concernés. J'imagine encore plus mal que dans une réserve naturelle régionale,
où il existera une relation de proximité entre les élus qui vont prendre la
décision et les particuliers concernés, il ne puisse pas y avoir de
concertation !
M. le président.
Je mets aux voix l'amendement n° 173 rectifié
bis
, accepté par le
Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Je mets aux voix l'amendement n° 174, accepté par le Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Je vais mettre aux voix l'amendement n° 715.
M. Daniel Hoeffel,
rapporteur.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. le rapporteur.
M. Daniel Hoeffel,
rapporteur.
Comme je l'ai indiqué précédemment, les amendements n°s 587
rectifié et 588 du Gouvernement ayant été adoptés, il convient de rectifier
l'amendement n° 715 afin de supprimer les mots : « ou d'agrément ».
M. le président.
Je suis donc saisi d'un amendement n° 715 rectifié, présenté par M. Hoeffel,
au nom de la commission des lois, et ainsi libellé :
« Après le G du II de l'article 43 G, insérer un paragraphe ainsi rédigé :
« ... - L'article L. 332-19-1 est ainsi rédigé :
«
Art. L. 332-19-1. -
Dans les articles L. 332-4, L. 332-6 et L. 332-7,
les mots : "autorité administrative compétente" désignent le président du
conseil exécutif lorsque la collectivité territoriale de Corse a pris la
décision de classement. »
M. le président.
Je mets aux voix cet amendement n° 715 rectifié, accepté par le
Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
Je mets aux voix cet amendement n° 589, accepté par la commission.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Je vais mettre aux voix l'amendement n° 175 rectifié
bis.
M. Alain Vasselle.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Vasselle.
M. Alain Vasselle.
Cet amendement me permet de revenir sur la question des moyens financiers qui
seront mis en oeuvre dans le cadre de ce type d'opérations.
Le texte proposé pour l'article L. 332-9 prévoit que « les territoires classés
en réserve naturelle ne peuvent être ni détruits ni modifiés dans leur aspect,
sauf autorisation spéciale du conseil régional, pour les réserves naturelles
régionales, ou du représentant de l'Etat pour les réserves naturelles
nationales ».
Cela signifie que si, pour des raisons économiques, on est amené à procéder à
des modifications dans l'aspect de la réserve naturelle, l'entreprise est
soumise à l'autorisation du conseil régional.
Mais qui assumera les conséquences financières si ces modifications ne sont
pas autorisées alors que les travaux peuvent être essentiels à la survie de
l'entreprise ?
C'est donc sur l'aspect financier d'une telle disposition que je reviens. Lors
du grand débat auquel avait donné lieu Natura 2000, nous nous étions intérrogés
sur l'absence d'information et de précision, de la part de la Communauté
européenne et de la France quant aux moyens financiers qui seraient mis en
oeuvre.
C'est pourtant un élément essentiel sur lequel il est nécessaire que, dans le
débat législatif, nous éclairions nos concitoyens.
M. le président.
Je mets aux voix l'amendement n° 175 rectifié
bis,
accepté par le
Gouvernement.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Je mets aux voix l'amendement n° 590 rectifié
bis
, accepté par la
commission.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Je suis saisi de deux amendements identiques.
L'amendement n° 269 rectifié est présenté par MM. Le Grand et Schosteck.
L'amendement n° 591 est déposé par le Gouvernement.
Tous deux sont ainsi libellés :
« Supprimer le II
bis
de l'article 43 G. »
L'amendement n° 269 rectifié n'est pas soutenu.
La parole est à M. le ministre, pour défendre l'amendement n° 591.
M. Daniel Vaillant,
ministre de l'intérieur.
Le Gouvernement a proposé une rédaction de
l'article L. 322-11 du code de l'environnement, au travers de l'amendement n°
587 rectifié, qui explicite le régime des réserves naturelles régionales. Le
présent amendement tire les conséquences de ces dispositions nouvelles et
procède, de ce fait, à la suppression du II
bis
du projet de loi, devenu
inutile.
M. le président.
Quel est l'avis de la commission ?
M. Patrick Lassourd,
rapporteur pour avis.
Avis favorable, monsieur le président.
M. le président.
Je mets aux voix l'amendement n° 591, accepté par la commission.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
Je suis saisi de deux amendements qui peuvent faire l'objet d'une discussion
commune.
L'amendement n° 176, présenté par M. Lassourd, au nom de la commission des
affaires économiques, est ainsi libellé :
« Supprimer le III de l'article 43 G. »
L'amendement n° 592, présenté par le Gouvernement, est ainsi libellé :
« Rédiger comme suit le texte proposé par le III de l'article 43 G pour
l'article L. 411-5 du code de l'environnement :
«
Art. L. 411-5
- I. - L'inventaire du patrimoine naturel est institué
pour l'ensemble du territoire national terrestre fluvial et marin. On entend
par inventaire du patrimoine naturel l'inventaire des richesses écologiques,
faunistiques, floristiques, géologiques, minéralogiques et paléontologiques.
« L'Etat en assure la conception, l'animation et l'évaluation. Les régions
sont associées à la conduite de cet inventaire dans le cadre de leurs
compétences. En outre, les collectivités territoriales peuvent contribuer à la
connaissance du patrimoine naturel par la réalisation d'inventaires locaux.
« Le préfet de région, les préfets de départements et les autres collectivités
territoriales concernées sont informés de ces élaborations.
« Ces inventaires sont conduits sous la responsabilité scientifique du Muséum
national d'histoire naturelle.
« Lors de l'élaboration d'un plan, programme ou projet, le préfet communique à
la commune ou à l'établissement public de coopération intercommunale compétent
toutes informations contenues dans ces inventaires utiles à cette
élaboration.
« II. - Les dispositions de la loi du 29 décembre 1892 relative aux dommages
causés à la propriété privée par l'exécution de travaux publics sont
applicables à l'exécution des opérations nécessaires à la conduite de ces
inventaires. Ces dispositions sont également applicables à la connaissance du
sol, de la végétation et de tout renseignement d'ordre écologique sur les
territoires d'inventaires.
« III. - Il est institué dans chaque région un conseil scientifique régional
du patrimoine naturel. Ce conseil est constitué de spécialistes désignés
intuitu personae
pour leur compétence scientifique en particulier dans
les universités, les organismes de recherche, les sociétés savantes, les
muséums régionaux. Il couvre toutes les disciplines des sciences de la vie et
de la terre pour les milieux terrestres, fluviaux et marins.
« Sa nomination est fixée par arrêté du préfet de région après avis du
président du conseil régional.
« Il élit en son sein un président.
« Il peut être saisi pour avis par le préfet de région ou le président du
conseil régional sur toute question relative à l'inventaire et à la
conservation du patrimoine naturel.
« Un décret en Conseil d'Etat définit sa composition, ses domaines
d'intervention et précise les conditions dans lesquelles il est saisi. »
Le sous-amendement n° 723, présenté par M. Lassourd, est ainsi libellé :
« Au début de la deuxième phrase du deuxième alinéa du I du texte proposé par
l'amendement n° 592 pour l'article L. 411-5 du code de l'environnement,
remplacer les mots : "Les régions sont associées à la conduite de cet
inventaire" par les mots : "Les régions peuvent être associées à la conduite de
cet inventaire". »
La parole est à M. Lassourd, rapporteur pour avis, pour défendre l'amendement
n° 176.
M. Patrick Lassourd,
rapporteur pour avis.
Il s'agit des inventaires locaux et régionaux du
patrimoine faunistique et floristique. Le Gouvernement souhaite transférer la
responsabilité, la rédaction, l'instruction, la gestion de ces inventaires à la
région.
Nous pensons, quant à nous, que ces inventaires doivent rester de la
compétence de l'Etat, afin de conserver une cohérence sur l'ensemble du
territoire.
La compétence du Muséum national d'histoire naturelle est maintenue, ce qui
est tout à fait satisfaisant d'un point de vue scientifique.
A propos de la régionalisation des inventaires, je ferai remarquer que
l'identification des biotopes doit se faire de manière identique sur tout le
territoire national. Chacun le sait, la délimitation des biotopes est loin de
coïncider avec les découpages administratifs. Ainsi, le biotope du massif des
Pyrénées est réparti sur trois régions et, qui plus est, sur deux pays ; le
biotope du massif alpin repose sur deux régions, etc. On ne voit vraiment pas
l'intérêt qu'il y aurait à confier ce genre de mission à la région.
La compétence donnée au conseil régional, hormis un éventuel avantage
financier pour l'Etat, ne se justifie donc pas. Celle-ci pourrait d'ailleurs,
en outre, être source de contentieux à travers la mise en jeu de
responsabilités croisées.
En effet, l'Etat, dans le cadre de la procédure du « porter à connaissance »,
lors de l'élaboration du plan local d'urbanisme, transmet à la commune ou à
l'établissement public de coopération intercommunale compétent les éléments
d'information, s'agissant de la faune, de la flore à protéger, à prendre en
compte. Ceux-ci proviennent exclusivement des inventaires.
Ainsi, dans ce cas de figure, l'Etat resterait responsable de la procédure du
porter à connaissance, mais absolument pas de son contenu, ce qui n'est pas
satisfaisant. Qui plus est, le circuit qui en résulterait serait quelque peu
compliqué puisque la région transmettrait l'inventaire à l'Etat, qui, lui,
aurait la responsabilité de le transmettre aux communes : pourquoi faire simple
quand on peut faire compliqué ! Il est plus simple de raccourcir le circuit.
M. le président.
La parole est à M. le ministre, pour présenter l'amendement n° 592.
M. Daniel Vaillant,
ministre de l'intérieur.
Si vous le permettez, monsieur le président, et
par souci de cohérence, je donnerai d'abord mon avis sur l'amendement n°
176.
Il est cohérent, mais seulement au-delà des réserves naturelles, que les
régions puissent être associées à l'élaboration des inventaires faunistiques et
floristiques, qui tiennent compte des spécificités et des richesses naturelles
propres à une région. Pour ce faire, le Gouvernement propose une nouvelle
rédaction de ces dispositions au travers de l'amendement n° 592 que je vais
présenter maintenant.
Cet amendement prévoit que la conception, l'animation et l'évaluation des
inventaires du patrimoine naturel sont de la compétence de l'Etat, les régions
y étant associées. Cette nouvelle rédaction me semble aller dans le sens des
préoccupations de la commission, et, bien évidemment, je préfère la rédaction
que je présente à celle que vous proposez, monsieur Lassourd. En effet, au-delà
des compétences décentralisées en matière de réserves naturelles, il est apparu
également utile de voir les régions associées à la réalisation d'inventaires du
patrimoine. Tel est l'objet de cet amendement.
L'Etat sera donc responsable de la conception, de l'animation et de
l'évaluation des inventaires du patrimoine naturel qui seront institués sur
l'ensemble du territoire. Les régions seront associées à la conduite de cet
inventaire, mais les collectivités territoriales pourront aussi réaliser des
inventaires locaux. En outre, dans chaque région, un conseil scientifique
régional du patrimoine naturel sera institué.
Tel est le sens de la proposition que je fais, bien évidemment au détriment de
l'amendement présenté par M. Lassourd.
M. le président.
La parole est à M. Lassourd, pour présenter le sous-amendement n° 723.
M. Patrick Lassourd.
J'ai bien entendu les propos de M. le ministre sur l'amendement n° 592, pour
lequel j'ai proposé un sous-amendement. Celui-ci vise à remplacer les mots : «
Les régions sont associées à la conduite de cet inventaire » par les mots : «
Les régions peuvent être associées à la conduite de cet inventaire ».
Si vous acceptez cette modification, monsieur le ministre, votre amendement
rejoindra les préoccupations qui étaient les nôtres et que nous avons exprimées
dans un amendement de suppression. En effet, dans ce cas, l'Etat restera le
principal gestionnaire, la référence scientifique de l'inventaire du patrimoine
naturel floristique et faunistique, et, éventuellement, à leur demande, les
régions pourront être associées. Nous souhaitons qu'il s'agisse d'une
possibilité, et non d'une obligation.
Monsieur le ministre, si vous émettez un avis favorable sur le sous-amendement
que je présente, je retirerai l'amendement de la commission au profit du vôtre,
ainsi modifié.
M. le président.
Quel est l'avis du Gouvernement sur le sous-amendement n° 723 ?
M. Daniel Vaillant,
ministre de l'intérieur.
Je m'en remets à la sagesse du Sénat.
M. Patrick Lassourd,
rapporteur pour avis.
Dans ces conditions, je retire l'amendement n° 176,
monsieur le président.
M. le président.
L'amendement n° 176 est retiré.
Je mets aux voix le sous-amendement n° 723, pour lequel le Gouvernement s'en
remet à la sagesse du Sénat.
(Le sous-amendement est adopté.)
M. le président.
Je vais mettre aux voix l'amendement n° 592.
M. Alain Vasselle.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Vasselle.
M. Alain Vasselle.
Je regrette que nous n'ayons pas examiné dans le même temps l'amendement n°
282 de M. Raffarin, qui allait tout à fait dans le sens des préoccupations de
M. Lassourd. En effet, ce dernier a proposé un sous-amendement à l'amendement
du Gouvernement pour éviter que les régions aient à supporter les conséquences
financières qui résulteraient d'une association desdites régions à
l'établissement de l'inventaire. Il aurait été prudent et heureux, me
semble-t-il, qu'une disposition prévoie que des moyens financiers sont assurés
aux régions pour mener à bien l'inventaire.
Enfin, je formulerai une interrogation. Je n'ai pu me reporter aux
dispositions de la loi du 29 décembre 1892 relative aux dommages causés à la
propriété privée par l'exécution de travaux publics auxquels il fait référence.
J'aimerais donc connaître les conditions d'application de ces dispositions.
J'ose espérer qu'il s'agit du dédommagement des propriétaires victimes des
interventions publiques qui se feraient sur leur propriété. Cette précision de
la part de M. le ministre nous serait particulièrement utile pour éclairer le
débat.
M. André Lardeux.
Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président.
La parole est à M. Lardeux.
M. André Lardeux.
Dans le texte, il est prévu que les autres collectivités, c'est-à-dire les
départements ou les communes, soient associées. Je ne suis pas opposé à cette
idée, mais ce qui m'inquiète, c'est la forme de cette association. Elle
aboutira probablement à la formation d'une commission régionale, départementale
ou locale supplémentaire.
Je voudrais tout de même souligner que les élus locaux que nous sommes, les
uns et les autres, croulent sous les réunions. Elles sont si nombreuses que,
finalement, cette forme de concertation devient assez inopérante. Si une
concertation a lieu, je souhaite qu'elle revête une forme extrêmement souple et
peu contraignante pour l'activité des élus.
M. Patrick Lassourd,
rapporteur pour avis.
Je demande la parole.
M. le président.
La parole est à M. Lassourd, rapporteur pour avis.
M. Patrick Lassourd,
rapporteur pour avis.
Je souhaite simplement apporter une précision pour
répondre à la préoccupation de mon collègue Lardeux.
Le texte proposé par le Gouvernement prévoit, en effet, que les régions
peuvent être associées à la conduite de cet inventaire et que les collectivités
locales peuvent contribuer à la connaissance du patrimoine naturel. Dans un
cas, il peut y avoir association et, dans l'autre cas, il peut y avoir une
contribution des collectivités de base, car elles possèdent une connaissance
parfaite et précise des situations locales. Elles ne sont pas du tout sur le
même registre.
M. le président.
Je mets aux voix, modifié, l'amendement n° 592, accepté par la commission.
(L'amendement est adopté.)
M. le président.
L'amendement n° 282, présenté par M. Raffarin, est ainsi libellé :
« Compléter l'article 43 G par un paragraphe ainsi rédigé :
« ... - Un transfert des moyens financiers et humains inhérents à l'exercice
des compétences transférées sera effectué au profit de la collectivité
territoriale compétente. Un décret en Conseil d'Etat en précisera les modalités
de mise en oeuvre. »
L'amendement n'est pas soutenu.
Je mets aux voix l'article 43 G, modifié.
(L'article 43 G est adopté.)
Articles additionnels avant l'article 43 H
ou après l'article 43 I