SEANCE DU 26 JUILLET 2002


M. le président. L'amendement n° 97, présenté par M. Charasse, est ainsi libellé :
« Après l'article 28, insérer un article additionnel ainsi rédigé :
« Avant le titre premier du livre VII du code de l'organisation judiciaire, il est inséré un article additionnel ainsi rédigé :
« Art. L... A compter du 1er janvier 2004 et hormis celles incombant statutairement aux chefs de cours, aucun magistrat de l'ordre judiciaire ne pourra être chargé de tâches administratives non juridictionnelles à l'intérieur ou pour le compte de la juridiction dont il relève. Celles-ci ne pourront être exercées que par les fonctionnaires du ministère de la justice ou d'une autre administration en position de détachement. »
Cet amendement a été retiré précédemment par son auteur.
L'amendement n° 98, présenté par M. Charasse, est ainsi libellé :
« Après l'article 28, insérer un article additionnel ainsi rédigé :
« In fine de l'article 765-1 du code de procédure pénale, les mots : "au condamné ou une saisie signifiée à ce dernier" sont remplacés par les mots "au comptable du Trésor public chargé de procéder au recouvrement". »
La parole est à M. Michel Charasse.
M. Michel Charasse. Voilà deux ou trois jours, nous discutions du texte concernant l'amnistie. Tant ici qu'à l'Assemblée nationale, d'ailleurs, on ne peut pas dire que l'amnistie ait actuellement bonne presse. Nous avons le sentiment, les uns et les autres, qu'une certaine fausse tradition républicaine est progressivement en train de disparaître et que peut-être, lors de la prochaine élection présidentielle, nous ne serons pas confrontés à cette histoire d'amnistie. Je n'entre pas dans les détails ; tout le monde comprendra ce que je veux dire.
Nous sommes quand même - il faut le savoir - dans un système d'amnistie permanente, que nous subissons sans le savoir, comme M. Jourdain faisait de la prose, et qui concerne le recouvrement des amendes pénales. Je m'explique : le système est organisé de telle manière que, l'amende pénale étant prescrite en un an, on se débrouille toujours pour ne pas trouver la personne condamnée et pour que la prescription tombe avant que l'amende n'ait été notifiée. Elle n'est donc jamais payée !
Mes chers collègues, le ministère de la justice cherche actuellement de l'argent. Les sommes perdues par le Trésor public en raison des défauts de recouvrement des amendes pénales s'élèvent aujourd'hui entre 1,8 et 2 milliards de francs tous les ans, ce qui n'est pas rien.
La question a souvent été posée, notamment par M. Haenel, et la commission des finances s'est interrogée sur les possibilités d'agir. Les gardes des sceaux successifs ont dit : « Je vais voir ! ». Or il ne s'est rien passé et, maintenant, on perd 2 milliards de francs par an.
C'est particulièrement choquant, puisqu'il s'agit de personnes qui sont condamnées et qui ne paient pas : en raison du système, on n'arrive jamais à les attraper à temps pour les faire payer.
Le texte en vigueur prévoit que la prescription d'un an est suspendue à partir du moment où l'amende a été notifiée à la personne qui doit la payer, c'est-à-dire au condamné. Or les tribunaux sont très lents, les greffes fonctionnent mal, ils sont surchargés de travail. En outre, les gens, notamment les plus riches, disparaissent aussitôt condamnés et on ne les retrouve pas. Moyennant quoi, le délai d'un an expire et c'est terminé !
Par conséquent, au lieu de dire que la prescription est suspendue à partir de la notification de l'amende à quelqu'un qu'on ne trouvera pas, je propose, plus simplement, que le délai de prescription soit interrompu par commandement notifié par la juridiction au comptable du Trésor chargé du recouvrement dès le prononcé de la condamnation.
Ainsi, si les services de la justice ne trouvent pas les condamnés, le Trésor public, lui, aura tout le temps de les retrouver, et il a pour cela un grand savoir-faire !
Cet amendement a pour objet de faire entrer 2 milliards de francs dans les caisses de l'Etat, monsieur le garde des sceaux, somme qui vous sera sans doute bien utile pour la réalisation complète de votre loi de programmation.
M. le président. Quel est l'avis de la commission ?
M. Jean-Pierre Schosteck, rapporteur. Compte tenu de la très grande complexité de ces procédures, la commission est assez embarrassée pour émettre un avis. Très courageusement, elle se rangerait volontiers derrière l'avis de M. le ministre sur cette affaire ! (Sourires.)
M. le président. Quel est, donc, l'avis du Gouvernement.
M. Dominique Perben, garde des sceaux. Vous me placez dans une position un peu difficile, monsieur le rapporteur. En effet, cette affaire pose quand même un problème d'organisation au Gouvernement : je ne peux pas accepter un tel amendement sans avoir consulté le ministre des finances.
Par conséquent, je ne peux pas émettre un avis favorable.
M. le président. Quel est, maintenant, l'avis de la commission ?
M. Jean-Pierre Schosteck, rapporteur. Défavorable, pour les mêmes raisons que celles qui ont été avancées par M. le ministre et que nous avions subodorées.
M. le président. Monsieur Charasse, l'amendement est-il maintenu ?
M. Michel Charasse. Monsieur le président, on n'en sortira jamais ! Jusqu'à présent, la règle était que l'on dépose nos amendements avant le débat. Dès leur dépôt - l'encre n'est même pas sèche ! -, les commissaires du Gouvernement viennent les chercher. Par conséquent, le ministre les examine avant leur discussion en séance publique. S'il n'a pas le temps d'en parler avec son collègue avant, il ne peut plus en parler après, puisque l'amendement n'existe plus ! Donc, il n'en parle jamais, et 2 milliards de francs sont perdus pour le Trésor public !
Par conséquent, je propose au Sénat d'adopter cet amendement. D'ici à la réunion de la commission mixte paritaire, M. Dominique Perben aura le temps de s'entretenir avec M. Alain Lambert, qui lui expliquera dans le détail comment fonctionne la trésorerie des amendes. Et nous prendrons une décision à ce moment-là ! Sinon, nous n'en sortirons jamais, monsieur le ministre, je vous le dis amicalement.
Voilà des années que M. Haenel, rapporteur pour avis de la commission des finances, pose la question à la Chancellerie, qui répond qu'elle va interroger le ministère des finances ! On n'en sort pas ! Il est quand même totalement immoral que 2 milliards de francs d'amendes par an ne soient pas payées par des gens qui sont condamnés et qui s'organisent savamment à cet effet.
Par conséquent, même si l'on m'objecte des problèmes techniques - je ne dis pas que mon texte est parfait ; on peut me démontrer que ce n'est peut-être pas la meilleure solution -, je pense qu'il faut trouver une solution d'ici à la commission mixte paritaire. Si, grâce au Sénat, nous parvenions à faire rentrer 2 milliards de francs dans les caisses de l'Etat, mes chers collègues, nous n'aurions pas perdu complètement notre temps. (Applaudissements sur les travées du RPR).
M. Dominique Perben, garde des sceaux. Je demande la parole.
M. le président. La parole est à M. le garde des sceaux.
M. Dominique Perben, garde des sceaux. Je ne change pas d'avis. Il y a un petit détail que M. Charasse fait semblant d'oublier : si les délais pour étudier les amendements sont très courts, au moins sait-on de quoi l'on parle ; on a eu le temps d'en discuter avant le débat et les arbitrages interministériels ont été faits à l'avance.
Quant à la question soulevée, elle est tout de même assez éloignée du projet de loi.
M. Michel Charasse. Elle concerne le code de procédure pénale !
M. Dominique Perben, garde des sceaux. Certes, mais il y a beaucoup de choses dans le code de procédure pénale, monsieur le sénateur !
Je maintiens la position défavorable du Gouvernement.
M. Jean-Pierre Schosteck, rapporteur. Je demande la parole.
M. le président. La parole est à M. Jean-Pierre Schosteck, le rapporteur.
M. Jean-Pierre Schosteck, rapporteur. Notre collègue Michel Charasse a raison, la situation n'est pas satisfaisante et elle nous choque. Mais permettez-moi un argument de bon sens. Nous constatons que, malgré toute leur inventivité, nos collègues de la commission des finances n'ont pas encore réussi à trouver le remède. Pensez-vous sérieusement que nous pourrons le trouver durant cette dernière semaine du mois de juillet, alors que le calendrier de nos travaux est « bouclé » (Protestations sur les travées socialistes ainsi que sur celles du groupe communiste républicain et citoyen) et que nous aurions bien du mal à trouver les experts nécessaires ? Il ne serait pas sérieux de trancher ainsi une si importante question.
M. Charles Gautier. Défaitiste !
M. Michel Charasse. Quand on veut ramasser deux milliards, on peut !
M. Jean-Pierre Schosteck, rapporteur. Pourquoi ne l'a-t-on pas fait avant ?
Mme Nicole Borvo. Le Gouvernement a les moyens d'agir !
M. le président. Je mets aux voix l'amendement n° 98.

(L'amendement n'est pas adopté.)
M. Michel Charasse. Merci pour les voyous !
M. le président. L'amendement n° 99, présenté par M. Michel Charasse, est ainsi libellé :
« Après l'article 28, insérer un article additionnel ainsi rédigé :
« L'article 40 du code de procédure pénale est complété, in fine, par un alinéa ainsi rédigé :
« Hormis pour la prévention, la recherche et la répression des mauvais traitements, sévices ou privations infligées à des mineurs, des infractions portant gravement atteinte à la santé ou à la sécurité des personnes, de celles entrant dans le champ d'application des articles 706-16 et 706-26 et de celles concernant les intérêts fondamentaux de la nation, il ne peut être, à peine de nullité des actes, effectué aucune vérification ni réservé aucune suite aux dénonciations adressées anonymement, par quelque moyen que ce soit, aux autorités administratives ou judiciaires. »
La parole est à M. Michel Charasse.
M. Michel Charasse. J'ai déjà présenté cet amendement à plusieurs reprises au Sénat, qui l'a d'ailleurs adopté quasiment à chaque fois, mais l'Assemblée nationale, chaque fois, l'a torpillé ! Il vise à interdire, sauf dans un certain nombre de cas très précis - la prévention, la recherche, et la répression des mauvais traitements, des sévices ou des privations infligés à des mineurs, des infractions portant gravement atteinte à la santé ou aux intérêts fondamentaux de la nation, du terrorisme - l'exploitation des dénonciations et notamment des lettres anonymes. S'il est adopté, il fera faire des économies à beaucoup de gens dans les tribunaux, qui s'envoient à eux-mêmes des lettres anonymes. Vous me direz que les lettres anonymes peuvent toujours être dispensées de timbrage ! (Sourires.)
Je propose à nouveau cet amendement, parce que je ne me résous pas à accepter un usage digne d'une époque dont les méthodes n'étaient guère compatibles ni avec l'esprit ni avec les principes de la République, cher collègue Badinter, vous qui êtes déjà intervenu contre ce même amendement.
M. Michel Dreyfus-Schmidt. Les témoins, ça va, pas les dénonciations ! M. le président. Quel est l'avis de la commission ?
M. Jean-Pierre Schosteck, rapporteur. J'entends M. Dreyfus-Schmidt s'exclamer : « Les témoins ça va, pas les dénonciations ! » Je redis avec la dernière énergie ce que j'ai dit tout à l'heure : pour le témoin, c'est sous x !
Pour ce qui est du témoin anonyme, il ne l'est pas pour les magistrats et les policiers, qui, eux, le connaissent. Dans le cas d'une dénonciation anonyme, c'est tout autre chose.
La commission a débattu assez longuement ; nous étions partagés. Il semble s'être dégagé une majorité pour émettre un avis défavorable ; ceux qui ont défendu cette position ont fait observer que la jurisprudence de la Cour de cassation était constante sur ce point : une condamnation pénale ne peut pas être fondée sur des éléments de preuve obtenus uniquement de source anonyme.
M. le président. Quel est l'avis du Gouvernement ?
M. Dominique Perben, garde des sceaux. Il ne faut pas se tromper de débat. Il appartient à l'autorité judiciaire d'apprécier, sachant que, de toute façon, une lettre anonyme ne fait pas preuve ; elle peut amener l'autorité judiciaire à enquêter pour vérifier s'il y a un début de vérité dans la dénonciation, mais c'est tout. Nous entrons là dans une querelle qui me paraît étonnante.
D'ailleurs, que se passera-t-il si l'amendement est adopté ? Personne ne fera état des lettres anonymes, mais on les utilisera. C'est en apparence une vraie question mais, pour l'essentiel, je pense que c'est un faux débat.
M. le président. Je vais mettre aux voix l'amendement n° 99.
M. Robert Badinter. Je demande la parole contre l'amendement.
M. le président. La parole est à M. Robert Badinter.
M. Robert Badinter. Je ne serais pas intervenu si M. Charasse n'avait pas jugé nécessaire d'évoquer mon opposition à cet amendement. Pour qu'il n'y ait aucune méprise, je précise, après M. le garde des sceaux, que nous avons une jurisprudence constante de la Cour de cassation. On ne peut pas envisager une seconde, dans une démocratie, d'emporter une condamnation sur le fondement d'une lettre anonyme. La pratique de la lettre anonyme est liée d'une façon constante et abjecte aux régimes totalitaires. Mais réfléchissez, mes chers collègues : trois femmes ont disparu, le directeur de la police criminelle reçoit une lettre anonyme lui conseillant de regarder dans tel jardin. Et il mettrait la lettre au panier ? Voulez-vous que je prenne d'autres exemples ?
Il est impossible d'interdire de tenir compte d'une lettre anonyme.
M. Michel Charasse. Le cas que vous prenez en exemple est exclu du champ de l'amendement !
M. Robert Badinter. Ou alors, ce serait verser dans une extraordinaire hypocrisie, car je suis convaincu que les officiers de police judiciaire ne pourraient pas ne pas prendre en compte une telle lettre anonyme, en toute illégalité. Non, la Cour de cassation a raison. Je vous renvoie aux mémoires de Fouché et à ce que nous savons sur l'origine de tant d'affaires. C'est comme cela. Ainsi vont les choses dans les sociétés.
Encore une fois, maintenons très fermement le principe dégagé par la Cour de cassation.
Mon éminent ami a exercé des fonctions dans lesquelles il a été à même de constater que les lettres anonymes ne faisaient pas défaut. Moralement, la lettre anonyme est condamnable. Mais, quand il s'agit de lutter contre le crime, toujours, dans tous les pays, dans tous les lieux, lorsque l'on reçoit une lettre anonyme et qu'elle apparaît susceptible de favoriser la découverte de l'auteur de faits punissables, elle est utilisée.
La seule garantie que l'on doive exiger d'un Etat de droit, c'est de veiller avec la plus grande fermeté à ce que jamais l'on ne puisse fonder sur une lettre anonyme quelque condamnation judiciaire que ce soit. On ne pourra pas sortir de là.
Je connais cet amendement et je sais de quoi il s'inspire, je m'en suis déjà expliqué. Encore une fois, je ne saurais trop flétrir moralement les auteurs de lettres anonymes. (M. Dreyfus-Schmidt applaudit.)
M. Michel Charasse. Je demande la parole pour explication de vote.
M. le président. La parole est à M. Michel Charasse.
M. Michel Charasse. Je considère que, dans cette affaire, la jurisprudence de la Cour de cassation est sans importance et fait partie des jésuiteries ignobles dont la justice est gourmande !
Qu'est-ce que c'est qu'une lettre anonyme ? Je sais très bien qu'il n'est pas question de condamner uniquement sur la foi d'une lettre anonyme, sauf, bien entendu, si les vérifications auxquelles il a été procédé après dénonciation démontrent qu'il y a lieu de le faire.
Ce qui importe, ce n'est pas directement la lettre anonyme, mais bien l'enquête qui s'ensuit, ce qui est d'ailleurs dans la logique du système.
Mais le problème ne se pose pas de cette manière. Ces dix dernières années, combien d'affaires avons-nous vues dans lesquelles des personnes ont été mises en cause par lettres anonymes, envoyées manifestement pour leur nuire ? Et cela figure en long, en large et en travers dans la presse, jusqu'au moment où il ne se passe plus rien parce que la dénonciation est fausse et purement calomnieuse.
Dans l'affaire Elf, l'ancien directeur de cabinet du précédent Président de la République, M. Ménage, a fait l'objet d'une lettre anonyme adressée à Mme Joly - à moins qu'elle ne se la soit adressée à elle-même - qui a entraîné le démontage complet de sa propriété dans le Lot : on n'y a rien trouvé ! Forcément, il n'y avait rien à trouver ! Je m'excuse, chers collègues, mais je dis ce que je dis parce que je sais ce que je sais !
Et quand on veut prolonger indéfiniment une instruction que l'on n'a pas envie de clôturer, que l'on veut se venger de quelqu'un qui n'a rien à se reprocher, on rédige des lettres anonymes, ou on les fait faire ou elles arrivent, comme ça, par hasard ! Je trouve tout cela ignoble à tous égards.
J'ajoute, puisque Robert Badinter a eu la gentillesse de faire allusion aux fonctions qui furent les miennes dans d'autres circonstances et dans d'autres lieux, que, à la direction des impôts, j'ai reçu des lettres anonymes de dénonciation fiscale véritablement ignobles. Pendant les quatre années que j'ai passées au ministère des finances, je n'ai jamais donné suite à aucune de ces lettres, contre l'opposition plus ou moins forcenée de mes services qui, eux, souhaitaient en faire plus. Je demandais simplement qu'on vérifie la véracité des faits, sans donner d'autres suites.
M. Robert Badinter. Ah ! (Rires sur les travées des Républicains et Indépendants, du RPR et de l'Union centriste.)
M. Michel Charasse. Pardon ! C'était simplement pour constater... (Nouveaux rires sur les mêmes travées.) Oui, oui, riez tant que vous voulez, mais nous avons ainsi pu constater que 90 % des lettres anonymes que je recevais étaient entièrement fausses, dénuées de tout fondement ; c'étaient des dénonciations qui avaient exclusivement pour objet de pourrir la vie des personnes visées.
M. Robert Badinter. Mais 10 % d'entre elles étaient fondées !
M. Michel Charasse. Et encore, moyennement fondées, et elles ne nous apprenaient pas vraiment grand-chose ; en fait, il y avait 1% de vraies dénonciations. Dans tous les cas, j'ai toujours classé, sauf une fois, pour un trafic de drogue, mais c'est tout ! D'ailleurs, ce cas est exclu par mon texte, comme toutes les atteintes à la santé ou à la sécurité des personnes.
M. Michel Dreyfus-Schmidt. La femme disparue est exclue de votre texte ?
M. Michel Charasse. Une femme disparue, sauf erreur de ma part, se trouve dans une situation d'insécurité majeure, mon cher collègue !
Je maintiens donc l'amendement n° 99.
M. le président. Je mets aux voix l'amendement n° 99.

(L'amendement n'est pas adopté.)
M. le président. Je suis saisi de deux amendements présentés par M. Michel Charasse.
L'amendement n° 100 est ainsi libellé :
« Après l'article 28, insérer un article additionnel ainsi rédigé :
« I. - Le 1° de l'article 15 de l'ordonnance n° 45-2658 du 2 novembre 1945 relative aux conditions d'entrée et de séjour des étrangers en France est complété, in fine , par le membre de phrase suivant : "le mariage avec un étranger à la suite de la dissolution d'un précédent mariage avec un Français ou avec un étranger titulaire de la carte de résident, fait perdre le bénéfice de cette dernière au conjoint qui l'a obtenue par le premier mariage, lorsque aucun enfant n'est né de cette union ;"
« II. - Le 5° de l'article 15 de l'ordonnance n° 45-2658 du 2 novembre 1945 relative aux conditions d'entrée et de séjour des étrangers en France est complété, in fine , par le membre de phrase suivant : "le mariage avec un étranger à la suite de la dissolution d'un précédent mariage avec un Français ou avec un étranger titulaire de la carte de résident, fait perdre le bénéfice de cette dernière au conjoint qui l'a obtenue par le premier mariage, lorsque aucun enfant n'est né de cette union ;" »
L'amendement n° 101 est ainsi libellé :
« Après l'article 28, insérer un article additionnel ainsi rédigé :
« A l'article 370 du code de procédure pénale, après les mots : " l'accusé ", sont insérés les mots : " , la ou les parties civiles ". » La parole est à M. Michel Charasse.
M. Michel Charasse. Je ne suis pas sûr que l'amendement n° 100, qui concerne l'ordonnance du 2 novembre 1945 relative aux conditions d'entrée et de séjour des étrangers en France, soit vraiment bien placé dans ce débat.
Avec l'amendement n° 101, il s'agit de la suite de la question des parties civiles en cour d'assises que nous avons vue tout à l'heure. Mais, les deux amendements précédents ayant été repoussés, je vais retirer celui-ci.
Avant donc de retirer les deux amendements, je souhaite que le texte de l'amendement n° 100 soit communiqué à M. Sarkozy, parce qu'il concerne les mariages « trafiqués ».
Dans ma région, il n'y a pas très longtemps, arrive une jolie femme russe, grande, bien faite de sa personne, sympathique (Sourires). Elle se marie avec un quidam local. Au bout d'un an, sa carte de résident est transformée en carte de résident de dix ans. A ce moment-là, mésentente dans le couple, elle divorce. Immédiatement, arrive un copain de Moscou, qui épouse la belle dame et qui obtient la carte de résident d'un an. (Protestations sur les travées du groupe communiste républicain et citoyen.) Puis, au bout d'un an, le nouveau mari obtient la carte de dix ans. A ce moment-là, mésentente. A mon avis, la carte de résident de dix ans doit semer la mésentente dans certains couples ! (Sourires.) Immédiatement après, c'est le divorce. Et ainsi de suite !
Cela étant, monsieur le garde des sceaux, je crois que ce n'est pas de votre compétence. Donc, je retire l'amendement n° 101, parce que deux autres, qui traitaient du même sujet, ont d'ores et déjà été repoussés, ainsi que l'amendement n° 100, que je reprendrai à une autre occasion.
M. le président. Les amendements n°s 100 et 101 sont retirés.
Mes chers collègues, nous allons maintenant interrompre nos travaux ; nous les reprendrons à vingt et une heures trente.
La séance est suspendue.

(La séance, suspendue à dix-neuf heures trente, est reprise à vingt et une heures trente, sous la présidence de M. Adrien Gouteyron.)