M. le président. La parole est à M. Pascal Savoldelli, sur l'article.

M. Pascal Savoldelli. Cet article 18, appelé en priorité, contient beaucoup de chiffres et des colonnes de textes techniques, mais il est profondément politique, puisqu'il décide en partie de l'avenir énergétique de notre pays.

Pour les ménages, l'article programme la remontée des tarifs de l'accise appliquée aux consommations électriques à 24,69 euros par mégawattheure en 2026 et à 24,38 euros par mégawattheure en 2027. C'est une charge bien réelle pour des millions de foyers qui peinent déjà à payer leurs factures, de nature à aggraver la précarité énergétique.

Aucune discussion n'a lieu sur le juste prix de l'électricité et aucune réflexion n'est engagée sur la redistribution de la rente nucléaire, un enjeu capital au moment où nous sortons du bouclier tarifaire et que les prix sont une source d'inquiétude majeure.

Sur cette question de l'avenir énergétique, à bien lire l'article, ses chiffres et ses colonnes de texte, il apparaît que l'on a quelque peu confisqué notre rôle de parlementaire.

Pareille charge est d'autant plus insupportable que, simultanément, l'article frappe nos petites entreprises. Le seuil d'application de la taxe pour les activités économiques est abaissé à 36 kilovoltampères. Autrement dit, de nombreuses TPE-PME, qui échappaient jusqu'à présent à ce régime fiscal lourd, vont supporter une nouvelle taxe immédiate.

Pendant ce temps, le même article maintient des tarifs ultraréduits, pouvant être aussi bas que 0,5 euro du mégawattheure, pour les grandes industries électro-intensives et exposées à la concurrence internationale.

Nous demanderons le retrait de ces dispositions, qui sont, à notre avis, socialement injustes, économiquement contre-productives, au détriment, d'ailleurs, des TPE-PME, et qui substituent la remontée fiscale au débat stratégique sur l'énergie. Nos propositions en la matière seront examinées à l'article 41.

M. le président. L'amendement n° I-11 rectifié, présenté par M. Husson, au nom de la commission des finances, est ainsi libellé :

I. – Alinéa 8, tableau

Rédiger ainsi ce tableau :

«

Catégorie fiscale

(combustible)

Tarif normal en 2026

(€/MWh)

Toutes sauf fiouls domestiques et gaz de pétrole liquéfiés combustible

15,13

Fiouls domestiques

10,73

Gaz de pétrole liquéfiés combustible

0,31

» ;

II. – Alinéa 13, tableau

Rédiger ainsi ce tableau :

«

Catégorie fiscale

(électricité)

Tarif normal en 2026

(€/MWh)

Ménages et assimilés

21,69

Entreprises et assimilées

20,00

» ;

III. – Alinéa 15, tableau

Rédiger ainsi ce tableau :

«

Catégorie fiscale

(électricité)

Tarif normal en 2027

(€/MWh)

Ménages et assimilés

21,38

Entreprises et assimilées

19,67

» ;

IV. – Alinéa 17

Remplacer le montant :

19,24

par le montant :

16,24

V. – Alinéa 18

1° Remplacer le montant :

19,24

par le montant :

16,24

2° Remplacer le montant :

18,84

par le montant :

15,84

La parole est à M. le rapporteur général.

M. Jean-François Husson, rapporteur général de la commission des finances. La commission propose d'organiser progressivement, à l'horizon 2030, une convergence des accises qui pèsent sur l'électricité et le gaz.

À la suite de la crise énergétique, nous nous sommes rendu compte quelle importance revêtait, pour les Français, le fait de disposer d'une autonomie énergétique. La rénovation de notre parc nucléaire nous place dans une position particulièrement favorable, en termes à la fois de souveraineté énergétique et de production d'énergie décarbonée dans l'ensemble du territoire.

L'objectif est de tout mettre en œuvre pour en faire profiter les Français. En effet, si nous regardons la situation actuelle, nous pouvons constater que le prix du gaz est très bas ; or nous l'importons et il provient d'énergies fossiles.

L'idée est donc d'opérer une bascule progressive pour accompagner la transition, voire pour l'aider, sachant que tous les ménages, comme les entreprises, sont consommateurs d'électricité, ce qui est moins vrai pour le gaz. J'ai vérifié pour les particuliers : seuls 8 % d'entre eux utilisent le gaz de réseau pour se chauffer dans les territoires ruraux. Nous avons pris garde de ne pas faire porter la convergence sur le fioul et le gaz de pétrole liquéfié (GPL), précisément pour tenir compte de leur utilisation dans les territoires non urbains qui n'ont d'autre choix que d'y avoir recours.

Il importe également d'être attentif à cette même convergence progressive pour notre tissu industriel, l'idée étant de consolider notre appareil de production pour assurer notre souveraineté, notamment par le biais de l'électricité d'origine nucléaire.

M. le président. Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. Roland Lescure, ministre. La logique qui sous-tend cet amendement a évidemment beaucoup de sens. Au travers de ce que vient de présenter le rapporteur général, s'exprime la volonté de favoriser la consommation d'électricité, qui est à la fois décarbonée et souveraine,…

M. Thomas Dossus. Avec de l'uranium étranger !

M. Roland Lescure, ministre. … au détriment, si je puis dire, de la consommation de gaz, qui est carbonée et non souveraine, puisqu'importée.

Cette stratégie repose sur deux jambes. La première, à savoir la baisse des accises sur l'électricité, vise évidemment à reconstituer du pouvoir d'achat pour les ménages. La seconde, l'augmentation des accises sur le gaz, aurait en revanche, de toute évidence, un impact mécanique négatif sur le pouvoir d'achat de ceux qui en consomment.

Le Gouvernement s'en remet donc à la sagesse du Sénat sur cet amendement, en espérant améliorer le dispositif de financement de la baisse des accises dans le cadre de la navette.

M. le président. La parole est à M. Thierry Cozic, pour explication de vote.

M. Thierry Cozic. Monsieur le rapporteur général, je note chez vous un attrait nouveau pour les enjeux de transition énergétique. (M. le rapporteur général marque son étonnement.)

Vous proposez de rendre plus incitatif l'usage d'énergie décarbonée pour le substituer progressivement à l'emploi d'énergie fossile. À notre sens, cette démarche d'électrification, si elle doit être menée à l'avenir, ne doit toutefois en aucun cas se faire au détriment de ceux qui se chauffent au gaz, bien plus souvent par contrainte que par choix réel.

Comme vous l'avez relevé en commission, la facture annuelle des ménages utilisant le gaz pour le chauffage, l'eau chaude sanitaire et la cuisine pourrait augmenter de 10 à 70 euros par an selon les consommations, soit de 1 à 6 euros par mois.

Selon le service des données et études statistiques (Sdes), le parc collectif social utilise davantage les réseaux de gaz et de chaleur que les autres types de logements. Au 1er janvier 2020, les appartements du secteur social étaient à 74 % chauffés par les réseaux urbains, le gaz notamment, contre 56 % de ceux dont l'occupant est propriétaire et 40 % de ceux du parc locatif.

De nombreux foyers modestes chauffent encore leur logement au gaz, notamment dans les logements anciens et en habitat collectif. Si le prix du gaz augmente brusquement, ce sont ces ménages qui paieront le plus, alors qu'ils n'ont pas les moyens financiers de changer rapidement de système de chauffage – chacun sait qu'une pompe à chaleur ou un système électrique performant coûte plusieurs milliers d'euros à un propriétaire. Il serait punitif d'augmenter encore la facture de ces ménages modestes.

C'est pourquoi nous voterons contre cet amendement.

M. le président. La parole est à M. Vincent Louault, pour explication de vote.

M. Vincent Louault. Sur ce point, monsieur le rapporteur général, les membres du groupe Les Indépendants ne vont pas vous suivre.

Bien évidemment, il faut baisser les accises sur l'électricité. C'est tout le travail que le Premier ministre et vous-même, monsieur le ministre, avez annoncé. Nous verrons où cela nous mènera.

Or, en gageant le dispositif sur la production de gaz, nous frappons, comme l'orateur précédent l'a très bien dit, toute une population qui n'a rien demandé. Nous aurions très bien pu faire porter le gage sur les 12 milliards d'euros offerts aux fournisseurs d'énergies renouvelables au titre de la compensation des charges de service public, qui finit par nous coûter très cher. (M. Thomas Dossus s'exclame.) Cela ne vous plaît pas, mais c'est la réalité !

Par conséquent, mon groupe exprimera un vote défavorable sur cet amendement.

M. le président. Je mets aux voix l'amendement n° I-11 rectifié.

(L'amendement est adopté.)

M. le président. L'amendement n° I-2718, présenté par M. Husson, au nom de la commission des finances, est ainsi libellé :

Alinéa 20

Après les mots :

le 1er février

insérer les mots :

de chaque année

La parole est à M. le rapporteur général.

M. Jean-François Husson, rapporteur général de la commission des finances. Il s'agit d'un amendement rédactionnel.

M. le président. Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. Roland Lescure, ministre. Favorable.

M. le président. Je mets aux voix l'amendement n° I-2718.

(L'amendement est adopté.)

M. le président. L'amendement n° I-1961, présenté par Mme Senée, MM. G. Blanc, Dossus, Benarroche et Dantec, Mme de Marco, MM. Fernique et Gontard, Mme Guhl, MM. Jadot et Mellouli, Mmes Ollivier et Poncet Monge, M. Salmon et Mmes Souyris et M. Vogel, est ainsi libellé :

Alinéa 21

Supprimer cet alinéa.

La parole est à Mme Ghislaine Senée.

Mme Ghislaine Senée. Le présent amendement vise à supprimer l'alinéa 21 de l'article 18, qui instaure un allégement additionnel à l'allégement existant sur l'accise applicable aux data centers.

Je vous rassure tout de suite, il ne s'agit pas d'une attaque contre les data centers de notre pays : je préfère voir nos données stockées en France plutôt qu'aux États-Unis ! Les data centers participent bien évidemment à notre indispensable souveraineté numérique, même si parfois, je dois l'avouer, je m'interroge sur leur financement par le Qatar.

Cela ne justifie pas pour autant qu'ils soient dispensés de leur part de responsabilité dans la fiscalité énergétique au regard de leur consommation massive.

En effet, les data centers ont consommé 10 térawattheures en 2022, selon Réseau de transport d'électricité (RTE), soit 2 % de la consommation électrique de tout le pays. Sans exonération, ils devraient s'acquitter de 209 millions d'euros.

Ils se voient déjà appliquer un tarif réduit : 12 euros par mégawattheure, contre 20,90 euros par mégawattheure dans le droit commun. Le Gouvernement propose de réduire encore ce tarif, en le passant à 10,90 euros, soit quasiment la moitié du prix de droit commun. Concrètement, outre le fait que la recette n'atteint déjà pas 209 millions d'euros, cet alinéa seul valide une perte fiscale sèche de plus de 100 millions d'euros.

Considérant que les data centers représentent 46 % de l'empreinte carbone du numérique, il ne nous semble pas opportun d'alléger leur fiscalité. Cela ne serait pas cohérent avec nos engagements en matière de lutte contre le dérèglement climatique.

Dans une posture minimaliste, nous proposons de nous en tenir à la situation actuelle, sans remettre en cause l'intégralité de l'exonération, qui représente déjà 42 % du montant de l'accise.

M. le président. Quel est l'avis de la commission ?

M. Jean-François Husson, rapporteur général de la commission des finances. Défavorable. (Mme Ghislaine Senée s'exclame.)

M. le président. Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. Roland Lescure, ministre. Au fond, le mécanisme actuel est assez vertueux et vous devriez plutôt, madame la sénatrice, vous en satisfaire.

En effet, le bénéfice de ce tarif n'est ouvert aux data centers qu'à la condition qu'ils respectent des critères vertueux et environnementaux : la valorisation de la chaleur fatale à travers un réseau de chaleur ou de froid, la limitation de l'utilisation de l'eau, ou encore un accès à la sécurité.

À défaut d'un retrait, l'avis sera défavorable.

M. le président. Je mets aux voix l'amendement n° I-1961.

(L'amendement n'est pas adopté.)

M. le président. Je suis saisi de neuf amendements faisant l'objet d'une discussion commune.

L'amendement n° I-1519 rectifié, présenté par Mme Paoli-Gagin, MM. Capus et Laménie, Mme Bourcier, M. Chasseing, Mme L. Darcos et MM. Grand et V. Louault, est ainsi libellé :

I. – Alinéa 26

Rédiger ainsi cet alinéa :

9° La sixième ligne du tableau du second alinéa de l'article L. 312-64 est supprimée ;

II. – Alinéa 30, tableau, deuxième colonne, troisième ligne

Avant la référence :

L. 312-71

insérer les mots :

L. 312-70 et

III. – Après l'alinéa 30

Insérer quatre alinéas ainsi rédigés :

...° L'article L. 312-70 est ainsi modifié :

a) Au premier alinéa, après le mot : « accise », sont insérés les mots : « prévu à l'article L. 312-65 » ;

b) Il est ajouté un paragraphe ainsi rédigé :

« …. – Relève d'un tarif réduit de l'accise prévu à l'article L. 312-64, pour la fraction qui excède un gigawattheure sur une année civile, l'électricité consommée pour les besoins de l'infrastructure immobilière qui répond aux conditions cumulatives mentionnées au I du présent article, à l'exception des conditions mentionnées aux 6° et 7°. »

IV. – Pour compenser la perte de recettes résultant des I, II et III, compléter cet article par un paragraphe ainsi rédigé :

… – La perte de recettes résultant pour l'État du présent article est compensée, à due concurrence, par la création d'une taxe additionnelle à l'accise sur les tabacs prévue au chapitre IV du titre Ier du livre III du code des impositions sur les biens et services.

La parole est à Mme Vanina Paoli-Gagin.

Mme Vanina Paoli-Gagin. Les centres de données constituent des infrastructures hautement stratégiques et fondamentales pour le développement de la numérisation de notre économie et pour celui de l'intelligence artificielle, dont nous voulons être – nous en avons bon espoir – les champions.

Je ne vous apprends rien, monsieur le ministre : tel était l'objet du discours que vous avez prononcé à Berlin, voilà quelques jours, dans le cadre d'un sommet avec nos amis allemands, qui a sonné le réveil de l'Union européenne en faveur d'une reprise en main de notre souveraineté numérique.

Or, mes chers collègues, la souveraineté numérique commence par les infrastructures.

Cet amendement tend donc à aligner l'accise sur l'électricité des centres de données avec celle des activités électrosensibles, à savoir 3 euros par mégawattheure, puisque ces centres sont effectivement, eux aussi, électrosensibles, comme il est précisé au dernier alinéa de l'article L. 312-70 du code des impositions sur les biens et les services.

Il s'agit d'assurer une mise en cohérence de la fiscalité sur l'électricité.

M. le président. Les deux amendements suivants sont identiques.

L'amendement n° I-1982 rectifié est présenté par M. Michallet, Mme Puissat et MM. Savin, H. Leroy, Séné, Genet, Piednoir, Bruyen et Sido.

L'amendement n° I-2634 rectifié ter est présenté par M. Chaize, Mmes Jacques et V. Boyer, M. Daubresse, Mme Lassarade, MM. Cambon, Gremillet, Anglars et Mandelli et Mme Gruny.

Ces deux amendements sont ainsi libellés :

I. – Alinéa 26

Rédiger ainsi cet alinéa :

9° La sixième ligne du tableau du second alinéa de l'article L. 312-64 est supprimée ;

II. – Alinéa 30, tableau, deuxième colonne, troisième ligne

Avant la référence :

L. 312-71

insérer les mots :

L. 312-70 et

III. – Après l'alinéa 30

Insérer un alinéa ainsi rédigé :

...° Au premier alinéa de l'article L. 312-70, après le mot : « accise », sont insérés les mots : « mentionné à l'article L. 312-65 » ;

III. – Pour compenser la perte de recettes résultant du I, compléter cet article par un paragraphe ainsi rédigé :

… – La perte de recettes résultant pour l'État du présent article est compensée, à due concurrence, par la création d'une taxe additionnelle à l'accise sur les tabacs prévue au chapitre IV du titre Ier du livre III du code des impositions sur les biens et services.

La parole est à M. Damien Michallet, pour présenter l'amendement n° I-1982 rectifié.

M. Damien Michallet. Monsieur le président, je présenterai en même temps les amendements nos I-1982 rectifié, I-1989, I-1983 rectifié et I-1981 rectifié, qui ont peu ou prou le même objet, en reprenant, pour partie seulement, les arguments que viennent d'exposer Mmes Senée et Paoli-Gagin.

Nous sommes ravis que les data centers viennent s'installer en France, notamment à la suite du sommet sur l'intelligence artificielle qui s'est tenu à Paris en début d'année.

Ces quatre amendements visent à aligner l'accise de la taxe sur l'électricité des data centers sur celle des activités électrosensibles, soit 3 euros par mégawattheure.

J'insisterai à mon tour, monsieur le ministre, sur le fait que ces centres sont les seuls à être soumis à des critères environnementaux d'écoconditionnalité et qu'ils méritent, de ce fait, une attention particulière. Si nous voulons les accueillir en France, c'est bien évidemment pour des raisons de souveraineté, mais aussi d'environnement.

M. le président. La parole est à Mme Micheline Jacques, pour présenter l'amendement n° I-2634 rectifié ter.

Mme Micheline Jacques. Il est défendu, monsieur le président.

M. le président. L'amendement n° I-1989, présenté par M. Michallet, est ainsi libellé :

I. – Alinéa 26

Remplacer le nombre :

10

par le nombre :

3

II. – Après l'alinéa 30

Insérer deux alinéas ainsi rédigés :

… ° L'article L. 312-70 est complété par un paragraphe ainsi rédigé :

« II – Par exception à l'article L. 312-64, le tarif réduit appliqué à l'électricité visée au I du présent article est de 10 euros par mégawattheure lorsque l'ensemble des conditions cumulatives prévues au même I sont satisfaites à l'exception des deux conditions respectivement prévues aux 6° et au 7° , ou d'une seule d'entre elles. » ;

III. – Pour compenser la perte de recettes résultant des I et II, compléter cet article par un paragraphe ainsi rédigé :

…. – La perte de recettes résultant pour l'État du présent article est compensée, à due concurrence, par la création d'une taxe additionnelle à l'accise sur les tabacs prévue au chapitre IV du titre Ier du livre III du code des impositions sur les biens et services.

Cet amendement a été défendu.

Les deux amendements suivants sont identiques.

L'amendement n° I-1983 rectifié est présenté par M. Michallet, Mme Puissat et MM. Savin, H. Leroy, Séné, Genet, Piednoir, Anglars et Sido.

L'amendement n° I-2641 rectifié ter est présenté par M. Chaize, Mmes Jacques et V. Boyer, MM. Daubresse et Bruyen, Mme Lassarade, MM. Cambon, Gremillet et Mandelli et Mme Gruny.

Ces deux amendements sont ainsi libellés :

I. – Alinéa 26

Remplacer le nombre :

10

par le chiffre :

3

II. – Pour compenser la perte de recettes résultant du I, compléter cet article par un paragraphe ainsi rédigé :

… – La perte de recettes pour l'État est compensée à due concurrence par la création d'une taxe additionnelle à l'accise sur les tabacs prévue au chapitre IV du titre Ier du livre III du code des impositions sur les biens et services.

L'amendement n° I-1983 rectifié a été défendu.

La parole est à Mme Micheline Jacques, pour présenter l'amendement n° I-2641 rectifié ter.

M. le président. Les trois amendements suivants sont également identiques.

L'amendement n° I-1520 rectifié est présenté par Mme Paoli-Gagin, MM. Capus et Laménie, Mme Bourcier, M. Chasseing, Mme L. Darcos et MM. Grand et V. Louault.

L'amendement n° I-1981 rectifié est présenté par M. Michallet, Mme Puissat et MM. Savin, H. Leroy, Séné, Genet, Piednoir, Bruyen et Sido.

L'amendement n° I-2627 rectifié ter est présenté par M. Chaize, Mmes Jacques et V. Boyer, M. Daubresse, Mme Lassarade, MM. Cambon, Gremillet, Anglars et Mandelli et Mme Gruny.

Ces trois amendements sont ainsi libellés :

I. – Alinéa 30, tableau, deuxième colonne, troisième ligne

Avant la référence :

L. 312-71

insérer les mots :

L. 312-70 et

II. – Après l'alinéa 30

Insérer quatre alinéas ainsi rédigés :

...° L'article L. 312-70 est ainsi modifié :

a) Au premier alinéa, après le mot : « accise » , sont insérés les mots : « prévu à l'article L. 312-65 » ;

b) Il est ajouté un paragraphe ainsi rédigé :

« .... – Relève d'un tarif réduit de l'accise prévu à l'article L. 312-64, pour la fraction qui excède un gigawattheure sur une année civile, l'électricité consommée pour les besoins de l'infrastructure immobilière qui répond aux conditions cumulatives mentionnées au I du présent article, à l'exception des conditions mentionnées aux 6° et 7°. »

III. – Pour compenser la perte de recettes résultant des I et II, compléter cet article par un paragraphe ainsi rédigé :

… – La perte de recettes résultant pour l'État du présent article est compensée, à due concurrence, par la création d'une taxe additionnelle à l'accise sur les tabacs prévue au chapitre IV du titre Ier du livre III du code des impositions sur les biens et services.

La parole est à Mme Vanina Paoli-Gagin, pour présenter l'amendement n° I-1520 rectifié.

Mme Vanina Paoli-Gagin. Il s'agit d'un amendement de repli par rapport à l'amendement n° I-1519 rectifié.

M. le président. L'amendement n° I-1981 rectifié a été défendu.

La parole est à Mme Micheline Jacques, pour présenter l'amendement n° I-2627 rectifié ter.

Mme Micheline Jacques. Il est également défendu.

M. le président. Quel est l'avis de la commission ?

M. Jean-François Husson, rapporteur général de la commission des finances. Au regard de leur rôle majeur, chacun s'accorde à dire que mieux vaut avoir les data centers en France qu'ailleurs. Cependant, il ne faut pas oublier qu'ils bénéficient encore actuellement, dans le cadre du bouclier tarifaire, de tarifs super-réduits.

Il faut donc être raisonnable et s'attacher à concilier l'attractivité territoriale et économique avec l'intégration des enjeux et des contraintes écologiques. Le meilleur équilibre qui soit est de nous en tenir au dispositif qui va entrer en vigueur, plutôt que d'abaisser encore les accises, ce qui risque de peser sur nos comptes publics.

Ce n'est pas le principal sujet. Il faut, au contraire, continuer de travailler à la souveraineté énergétique, notamment en ce qui concerne l'ensemble de la production d'énergie électrique dans notre pays.

L'avis de la commission est donc défavorable sur l'ensemble de ces amendements.

M. le président. Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. Roland Lescure, ministre. Mesdames, messieurs les sénateurs, si vous défendez ces amendements, c'est que vous êtes, de manière générale, extrêmement favorables au développement de l'intelligence artificielle. En la matière, il faut, comme j'aime à le dire, des cerveaux et des serveurs. Des cerveaux, nous en avons en France ; il reste à développer les serveurs, donc les centres de données.

J'aurais cependant tendance à dire que le dispositif qui existe aujourd'hui est déjà extrêmement porteur. Notre électricité est décarbonée et les centres de données en sont très gourmands, car, évidemment, ils souhaitent pouvoir afficher un bilan environnemental positif.

Depuis le fameux sommet de Paris pour l'intelligence artificielle, en février dernier, jusqu'à l'édition française de Choose France, voilà une quinzaine de jours, il y a eu des annonces extrêmement fortes, dont les 4 milliards d'euros qui vont être investis par Meridiam et Iliad, sur l'ancien site de la centrale thermique de Montereau, pour un data center. De mémoire, ce sont plus de 10 milliards d'euros d'investissements qui ont été annoncés au mois de février dernier, pour la plupart dans les infrastructures, au-delà des seuls data centers.

À mon sens, notre pays reste attractif. Faisons en sorte que cela continue. C'est le sens de la position que j'ai prise au nom du Gouvernement.

C'est pourquoi je vous invite, mesdames, messieurs les sénateurs, à en rester au dispositif existant, donc à retirer l'ensemble de ces amendements.

M. le président. La parole est à M. Vincent Capo-Canellas, pour explication de vote.

M. Vincent Capo-Canellas. Monsieur le ministre, comme les amendements dont nous discutons portent sur la politique d'installation des data centers et sur le coût de l'énergie pour ces derniers, je ne résiste pas à la tentation de vous signaler que vous faites en partie fausse route.

La tendance actuelle est d'installer les data centers au plus près des sources d'énergie. On finit par les installer en ville, dans des zones urbaines, parfois à 30 mètres des habitations. J'ai en tête l'exemple d'un projet au Bourget dont nous pourrons parler : il y a quatre data centers à moins de 10 kilomètres l'un de l'autre, tous de plus en plus proches des quartiers urbanisés ; en l'occurrence, nous sommes à 30 mètres des habitations.

Je tiens donc à alerter le Gouvernement. Faisons attention ! S'il est sans doute nécessaire de développer les data centers, veillons à ne pas les placer trop près des zones urbanisées. Les puissances électriques requises peuvent susciter de grandes difficultés. En plus, les populations voisines vivent ces implantations comme une forme d'abaissement et une perte d'attractivité. Il faut en tenir compte lorsque nous évoquons la politique d'installation et les facilités offertes aux data centers. Faisons attention aux riverains et au cadre de vie, qui risque d'en prendre un coup !

M. le président. Je mets aux voix l'amendement n° I-1519 rectifié.

(L'amendement n'est pas adopté.)

M. le président. Je mets aux voix les amendements identiques nos I-1982 rectifié et I-2634 rectifié ter.

(Les amendements ne sont pas adoptés.)

M. le président. Je mets aux voix l'amendement n° I-1989.

(L'amendement n'est pas adopté.)

M. le président. Je mets aux voix les amendements identiques nos I-1983 rectifié et I-2641 rectifié ter.

(Les amendements ne sont pas adoptés.)

M. le président. Je mets aux voix les amendements identiques nos I-1520 rectifié, I-1981 rectifié et I-2627 rectifié ter.

(Les amendements ne sont pas adoptés.)

M. le président. L'amendement n° I-2719, présenté par M. Husson, au nom de la commission des finances, est ainsi libellé :

Alinéa 35

Remplacer les mots :

pour les

par les mots :

en cas de

La parole est à M. le rapporteur général.

M. Jean-François Husson, rapporteur général de la commission des finances. Il s'agit d'un amendement rédactionnel.

M. le président. Quel est l'avis du Gouvernement ?

M. Roland Lescure, ministre. Favorable.

M. le président. Je mets aux voix l'amendement n° I-2719.

(L'amendement est adopté.)

M. le président. L'amendement n° I-2720, présenté par M. Husson, au nom de la commission des finances, est ainsi libellé :

Alinéa 35

Remplacer les mots :

du moment où

par les mots :

de la date à laquelle

La parole est à M. le rapporteur général.

M. Jean-François Husson, rapporteur général de la commission des finances. C'est encore un amendement rédactionnel.