DORET Louis-Isaac-Pierre-Hilaire

avant 1889

DORET (LOUIS-ISAAC-PIERRE-HILAIRE), sénateur du Second Empire, né à Cognac (Charente) le 13 janvier 1789, mort à Paris le 1^er février 1866, entra de bonne heure comme mousse dans la marine de l'État, passa enseigne en 1812, et aspirant de 1^re classe en 1815. Étant à l'île d'Aix au moment de l'arrivée de Napoléon à Rochefort après sa seconde abdication, il lui offrit de le transporter secrètement aux États-Unis: cette proposition, qui fut d'ailleurs refusée, le fit rayer des cadres de la marine par le gouvernement de Louis XVIII. Il entra alors dans la marine marchande comme capitaine sur l'Héroïne, et partit pour les mers de Chine. Au retour, il commanda la Laura chargée d'explorer les mers de l'Inde. En rade de Saint-Denis (île Bourbon), une vive altercation s'éleva entre M. Doret et le capitaine en second, M. Pelletier, de Nantes. M. Dorot, dans un moment de colère, fit jeter à la mer son interlocuteur, qui fut recueilli heureusement par une barque de pêcheurs. A l'arrivée à l'île Maurice, M. Pelletier provoqua en duel son capitaine, et le blessa en pleine poitrine. Quelque temps après, M. Doret partit pour la Chine sur le brick La Constance, mais son navire périt dans une tempête en vue de l'île Rodrigny. L'équipage fut sauvé par le courage du capitaine, qui quitta le dernier son navire désemparé. Le gouvernement de Juillet rappela M. Doret au service de l'État, et le nomma lieutenant de vaisseau le 1^er mars 1831. Chef d'état-major de la flotte sous les ordres de l'amiral Baudin, il prit part à l'attaque de Saint-Jean d'Ulloa (1838), passa capitaine de corvette (14 juin 1839), et fit une croisière dans les mers Afrique. Capitaine de vaisseau (septembre 1844), il prit sa retraite peu après, et se fixa à Brest. C'est là que le gouvernement du Prince-président lui adressa sa nomination de gouverneur de l'île de La Réunion (1849). Commandeur de la Légion d'honneur du 10 décembre 1850, le capitaine Doret fut nommé sénateur le 4 mars 1853. À la Chambre haute, il fit partie de plusieurs commissions, notamment de la commission du sénatus-consulte qui étendit aux colonies l'application du code de justice militaire français, parla sur l'organisation de l'état-major de l'armée de mer, et fut rapporteur de la loi (1857) qui ouvrait un crédit pour l'acquisition de l'habitation et du tombeau de Napoléon à Sainte-Hélène, etc. Il siégea dans la majorité dynastique jusqu'à sa mort.

Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Robert et Cougny (1889)