PIAT Jean-Pierre

avant 1889

PIAT (JEAN-PIERRE, BARON), sénateur du Second Empire, né à Paris le 6 juin 1774, mort à Paris le 12 avril 1862, s'engagea dans un bataillon de volontaires en 1792, servit à l'armée de Dumouriez, fut blessé à Nerwinde, et passa à l'armée de Sambre-et-Meuse, puis à l'armée d'Égypte, où il fut de nouveau blessé à la bataille d'Alexandrie. Commandeur de la Légion d'honneur le 15 prairial au XII et chef de bataillon, il fit les guerres d'Allemagne et d'Espagne, fut créé baron de l'empire le 16 décembre 1810, assista à la campagne de Russie comme colonel du 85^e de ligne, et fut promu général de brigade en 1813. En disponibilité à la Restauration, il fut mis à la retraite en 1824. Rentré dans le cadre d'activité en 1831, il fut placé à la tête des subdivisions du Var puis des Hautes-Alpes, et se retira à Nogent-sur-Marne en 1837. La tentative de Boulogne d'abord, puis la révolution de 1848, lui firent entrevoir la possibilité d'une restauration bonapartiste qu'il appelait de tous ses voeux. Il se mit aussitôt à l'oeuvre et participa à la fondation des journaux populaires: Le Napoléonien, le Petit Caporal, la Redingote grise, destinés à répandre les idées du prince Louis-Napoléon. Il fut en outre le promoteur d'une Société (plus tard Société du Dix-Décembre) où entrèrent le maréchal Exelmans, le prince de la Moskowa, l'abbé Coquereau, Belmontet, Conneau, Ferdinand Barrot, Abbatucci, etc., qui prépara la quadruple élection du prince le 3 juin 1848, dans la Seine, l'Yonne, la Charente-Inférieure et la Corse, la quintuple élection du 17 septembre, et enfin l'élection présidentielle du 10 décembre. Grand-officier de la Légion d'honneur du 1850, le général Piat fut nommé sénateur le 27 mars 1852: il siégea silencieusement à la Chambre haute jusqu'à sa mort.

Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Robert et Cougny (1889)