SULEAU Louis-Ange-Antoine-Élysée

avant 1889

SULEAU (LOUIS-ANGE-ANTOINE-ELYSÉE, VICOMTE DE), sénateur du Second

Empire, né à Saint-Claude (Jura) le 6 mai 1793, mort à Aix-les-Bains (Savoie) le 12 février 1871, fils du publiciste François-Louis de Suleau, entra à l'École militaire de Saint-Germain, fit, comme sous-lieutenant de carabiniers, la campagne de Russie, où il eut les pieds gelés, devint lieutenant aux débuts de la campagne de Saxe, capitaine de cavalerie en 1814 et aide- de-camp du général La Grange. Il quitta l'armée à la Restauration et entra dans l'administration; successivement sous-préfet de Gannat (15 juillet 1814) (destitué aux Cent- Jours, il rejoignit alors l'armée du duc d'Angoulême dans le Midi), sous-préfet de Forcalquier (6 septembre 1820), de Beaune (6 février 1821), de Compiègne 1^er mai suivant), préfet de la Corse (9 janvier 1822), de Vaucluse (7 avril 1824), de la Vendée (18 juillet 1827), de la Moselle (27 janvier 1828), il devint, sous le ministère Polignac, conseiller d'Etat et directeur général des domaines (2 avril 1830), situation qu'il conserva peu de temps, car il donna sa démission après les journées de juillet et refusa de servir le nouveau gouvernement. Après la révolution de 1848, il se rallia à la politique du prince Louis-Napoléon, qui le nomma à la préfecture d'Eure-et-Loir (24 janvier 1849), puis à celle des Bouches-du-Rhône (14 septembre suivant). Promu sénateur le 4 mars 1853, il siégea dans la majorité dynastique, et fut dit nombre des sénateurs qui, dans le projet d'adresse discuté le 6 mars 1861, proposèrent d'ajouter un amendement favorable «à la souveraineté temporelle du Saint-Siège, sur laquelle repose l'indépendance de son autorité spirituelle. » L'amendement fut rejeté à 9 voix de majorité. M. de Suleau, qui avait reçu de Louis XVIII, le 29 mai 1816, le titre de vicomte, était commandeur de la Légion d'honneur (11 août 1850). On a de lui: Récits des opérations de l'armée royale du Midi sous les ordres du duc d'Angoulême (1815-1816); Appel à la France sur les véritables causes de la révolution de 1830 (1831); Des finances de la France avant et après la révolution de juillet (1833).

Extrait du « Dictionnaire des Parlementaires français », Robert et Cougny (1889)