- Appartenance politique :
- Membre du Groupe de l'Union Centriste des Démocrates de Progrès
- État civil :
- Née le 11 mars 1911
Décédée le 8 février 2004 - Profession :
- Pharmacienne en retraite
- Département :
- Somme
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Ancien sénateur de la Ve République
Travaux parlementaires
Ve République
SCELLIER (Gabrielle)
Née le 11 mars 1911 à Le Boisle (Somme)
Décédée le 8 février 2004
Sénatrice de la Somme de 1973 à 1977
C'est au Boisle, près de Crécy-en-Ponthieu, à la limite de la Somme et du Pas-de-Calais que Gabrielle Scellier voit le jour le 11 mars 1911. Après avoir effectué des études de pharmacie à la faculté de Paris, elle s'établit en 1936 comme pharmacienne à Airaines, commune située à une trentaine de kilomètres au sud-ouest d'Amiens.
Parallèlement à sa profession de pharmacienne qu'elle exerce jusqu'en 1973, elle s'engage en politique. De sensibilité démocrate chrétienne, elle est élue maire d'Airaines en 1959. Réélue ensuite en 1965, elle conserve ce fauteuil majoral jusqu'en 1971.
Également conseillère générale du canton de Molliens-Drueil de 1961 à 1985, elle est deuxième vice-présidente du conseil général de la Somme à compter de 1973. Elle assume par ailleurs de nombreuses autres responsabilités locales, dont la présidence du Syndicat intercommunal scolaire d'Airaines et celle du Syndicat intercommunal de voirie du canton de Molliens-Dreuil.
Ayant rejoint le Centre démocrate dès sa fondation par Jean Lecanuet en 1966, elle se présente à l'élection sénatoriale partielle du 17 juillet 1966 dans la Somme comme suppléante de Pierre Maille, élu au second tour avec 506 des 1 535 suffrages exprimés. Le maire de Sovecourt est ensuite réélu lors des élections sénatoriales du 22 septembre 1968 avec 949 voix sur 1 488 suffrages exprimés.
Aussi lorsque P. Maille disparaît le 16 novembre 1973, G. Scellier, sa suppléante, est proclamée sénatrice de la Somme. Elle fait alors également son entrée au conseil régional de Picardie où elle demeure jusqu'en 1977, y occupant la fonction de secrétaire du bureau.
Au Palais du Luxembourg, elle s'inscrit au groupe sénatorial de l'Union centriste des démocrates de progrès. Elle siège au sein de la commission des affaires sociales dont elle est nommée secrétaire en octobre 1974.
C'est à la condition féminine que G. Scellier consacre l'essentiel de son action à la Haute Assemblée. En octobre 1974, elle interpelle à ce sujet François Giroud, la première secrétaire d'État en charge de cette question, nommée par le président de la République Valéry Giscard d'Estaing : « Depuis quelques années, déclare-t-elle, les femmes prennent conscience du fait que leur condition pose un problème. Elles veulent organiser leur vie chaque jour, façonner leur destinée et leur insertion dans la société. Elles l'affirment, elles le proclament.1 » Et la sénatrice de la Somme de revendiquer le droit pour chaque femme de « pouvoir disposer de son avenir, être maîtresse de sa destinée et choisir son mode d'existence.2 » Aussi plaide-t-elle en faveur de la création d'un salaire familial ou d'une allocation pour les mères au foyer. Au cours de la même intervention, G. Scellier appelle également à « prendre en compte les problèmes de la « mère de famille » et de la « femme au travail », afin de permettre d'équilibrer ces deux rôles3 ». C'est dans ce but qu'elle propose différentes mesures : l'instauration d'un congé post-natal plus long, le relèvement du plafond pour l'indemnité de frais de garde, la création de structures collectives d'accueil des enfants et l'aménagement du temps de travail. Elle souhaite également que des mesures soient prises afin de lever les réticences des familles et des employeurs concernant l'emploi de femmes dans « des professions traditionnellement masculines4 », ainsi que l'augmentation des salaires féminins.
Par la suite, elle pose plusieurs autres questions orales à la secrétaire d'État auprès du Premier ministre Jacques Chirac, chargée de la Condition féminine, en 1975 et 1976. En avril 1975, elle interroge F. Giroud sur la réalisation de ses engagements en faveur d'une meilleure protection sociale des veuves de moins de cinquante-cinq ans et des femmes divorcées dans l'attente d'une formation professionnelle ou d'un emploi. De même, en août 1975, lui demande-t-elle de préciser les perspectives de l'action ministérielle entreprise en faveur des femmes. En juin 1976, si elle salue les mesures adoptées depuis la création du secrétariat d'État à la Condition féminine, elle juge celles-ci encore « très fragmentaires5 ». Elle estime de surcroît que la politique en faveur des femmes doit répondre à trois objectifs : « assurer à la femme l'égalité avec l'homme dans le travail [...] ; revaloriser la fonction maternelle dans la collectivité [...] ; répondre aux problèmes des femmes seules6. » Enfin en 1977 elle rapporte au nom de la commission des affaires sociales la proposition de loi tendant à accorder aux femmes assurées au régime général de sécurité sociale atteignant l'âge de soixante ans la pension de vieillesse au taux normalement applicable à soixante-cinq ans.
Elle intervient par ailleurs longuement au cours de la discussion du projet de loi portant réforme du divorce, en juin 1975, présentant plusieurs amendements à ce texte qu'elle vote ensuite lors du scrutin public du 18 juin 1975. En avril 1976 elle prend la parole pour expliquer le vote du groupe centriste du projet de loi portant diverses mesures de protection sociale de la famille.
Cette pharmacienne à la retraite continue en outre de s'intéresser aux questions intéressant son ancienne profession. Elle se voit confier en 1975 par commission des affaires sociales le rapport sur la proposition de loi tendant à modifier certaines dispositions du livre V du code de la santé publique relatif à la pharmacie. Elle explique aussi en 1975 le vote favorable de son groupe sur le projet de loi relatif aux laboratoires d'analyses et de biologie médicale et à leurs directeurs et directeurs adjoints.
Au cours de son mandat au palais du Luxembourg, elle approuve la loi fixant à dix-huit ans l'âge de la majorité en 1974, elle ne prend pas part au vote de la loi Royer d'orientation du commerce et de l'artisanat en 1973, ni à celui de la loi Veil relative à l'interruption volontaire de grossesse en 1974.
Quatre ans après avoir fait son entrée à la Haute Assemblée, elle décide de ne pas se représenter aux élections sénatoriales du 25 septembre 1977. Elle ne conserve dès lors plus que son mandat de conseillère générale. Réélue une dernière fois en 1979, elle siège au conseil général de la Somme jusqu'en 1985.
À cette date, elle choisit de ne pas se porter candidate aux élections cantonales et se retire de la vie politique. Elle s'éteint le 8 février 2004 à l'âge de quatre-vingt-douze ans. Elle était chevalier de la Légion d'honneur et des Palmes académiques.
1 : Journal Officiel, Comptes rendus des débats du Sénat, séance du 8 octobre 1974, p. 1189.
2 : Ibid., p. 1190.
3 : Ibid.
4 : Ibid.
5 : Journal Officiel, Comptes rendus des débats du Sénat, séance du 1er juin 1976, p. 1479.
6 : Ibid.
Sources
Archives du Sénat : dossier personnel de sénateur.
Who's Who in France (plusieurs éditions).
Bibliographie
Helft-Malz (Véronique) et Lévy (Paule H.), Encyclopédie des femmes politiques sous la Ve République, Paris, Editions Patrick Banon, 1996, p. 306.
Sénateur le 17 novembre 1973 (en remplacement de M. Pierre MAILLE, décédé)
Fin de mandat le 2 octobre 1977 (ne se représente pas)
Secrétaire de la commission des affaires sociales
Membre du Groupe de l'Union Centriste des Démocrates de Progrès
Extrait de la table nominative
Résumé de
l'ensemble des travaux parlementaires
de Gabrielle SCELLIER
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