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Question de Mme Chantal Jouanno (Paris - UDI-UC) publiée le 15/01/2016

Question posée en séance publique le 14/01/2016

Mme Chantal Jouanno. Monsieur le Premier ministre, votre gouvernement a annoncé un plan d'urgence pour l'emploi, le énième depuis plus de trente ans.

Malheureusement, les seuls résultats de votre politique à ce jour, ce sont l'atonie de la croissance et une très forte hausse du chômage.

Dans un contexte de croissance mondiale, la France se glorifie, si je puis dire, d'une croissance à peine supérieure à 1 %. Ce sont les plus faibles qui paient le prix de cette situation, notamment au travers de l'explosion du chômage de longue durée, qui concerne aujourd'hui plus de 43 % des chômeurs de notre pays. Il ne suffira pas de former ces chômeurs de longue durée : encore faut-il qu'ils puissent ensuite trouver un emploi.

Certes, vous avez annoncé des mesures en faveur des entreprises, comme le pacte de responsabilité, mais celui-ci n'a compensé qu'à hauteur de 20 % la hausse des prélèvements obligatoires subie par les entreprises depuis 2012.

Au-delà de la mise en place d'un énième plan d'urgence qui, en réalité, ne fera que corriger la situation, alors qu'il faudrait réformer notre système, allez-vous enfin reprendre trois idées simples, d'ailleurs souvent soutenues par Mme la ministre du travail : premièrement, instaurer un contrat de travail unique ; deuxièmement, engager une profonde réforme fiscale visant à remplacer les charges pesant sur le travail par des prélèvements sur la pollution et la consommation ; troisièmement, privilégier la négociation au niveau des entreprises, plutôt que le recours systématique à la loi ? (Applaudissements sur les travées de l'UDI-UC et sur certaines travées du groupe Les Républicains.)

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Réponse du Secrétariat d'État, auprès du ministère des finances et des comptes publics, chargé du budget publiée le 15/01/2016

Réponse apportée en séance publique le 14/01/2016

M. Christian Eckert, secrétaire d'État auprès du ministre des finances et des comptes publics, chargé du budget. Madame la sénatrice, je vous prie tout d'abord de bien vouloir excuser l'absence de Michel Sapin, retenu à Berlin par une réunion européenne.

Je le confirme, la France connaît une reprise de la croissance. (Exclamations ironiques sur les travées du groupe Les Républicains.) Ainsi, la croissance aura dépassé 1 % en 2015 : c'est le meilleur chiffre depuis plusieurs années (Nouvelles exclamations sur les mêmes travées.), et les prévisions du Gouvernement pour 2016 devraient être respectées.

Une dynamique est enclenchée en matière de création d'emplois : 50 000 emplois ont été créés en 2015, ce qui est supérieur aux chiffres des années antérieures, même si cela ne suffit pas au regard du nombre des nouveaux arrivants sur le marché de l'emploi. La France connaît une démographie plus forte que celle de la plupart des autres pays européens : le nombre des jeunes entrant sur le marché de travail étant largement supérieur à celui des départs à la retraite, nous avons besoin, pour enregistrer une diminution du chômage, d'une croissance plus forte que nos voisins.

M. François Grosdidier. Ailleurs, la natalité stimule la croissance !

M. Christian Eckert, secrétaire d'État. Rassurez-vous, monsieur Grosdidier, vous figurerez au compte rendu ! (Rires et applaudissements sur les travées du groupe socialiste et républicain.)

La récente décision de la Banque centrale européenne de prolonger et d'amplifier son programme d'achat d'actifs permettra de garantir des conditions de financement favorables non seulement pour l'État, mais aussi pour les acteurs économiques, les entreprises comme les ménages. Les efforts de redressement des comptes publics ont donné des résultats. Nous avons annoncé ce matin un déficit du budget de l'État inférieur de 4 milliards d'euros aux prévisions inscrites en loi de finances initiale, en diminution de 14 milliards d'euros.

M. le président. Il faut conclure !

M. Christian Eckert, secrétaire d'État. Il faut avoir confiance : le plan que le Président de la République annoncera lundi prochain offrira de nouveaux outils en vue de retrouver une croissance suffisante pour faire diminuer le chômage. (Applaudissements sur les travées du groupe socialiste et républicain.)

M. le président. La parole est à Mme Chantal Jouanno, pour la réplique.

Mme Chantal Jouanno. Je ne doutais pas de la réponse : tout va bien !

Je ne doutais pas non plus que vous ne répondriez pas à mes questions, qui étaient pourtant assez précises.

Nous ne devons pas fréquenter les mêmes personnes.

M. Didier Guillaume. C'est possible, en effet !

Mme Chantal Jouanno. Des millions de nos concitoyens vivent dans la difficulté et ne se satisferont pas de votre invitation à la confiance. Des millions de personnes attendent un emploi, des mesures concrètes !

Vous avez fait tout et son contraire depuis que vous êtes au pouvoir ; il me semble que vous devriez être plus modestes ! (Applaudissements sur les travées de l'UDI-UC et du groupe Les Républicains.)

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