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Question de M. Fabien Gay (Seine-Saint-Denis - CRCE-K) publiée le 27/06/2024

M. Fabien Gay appelle l'attention de M. le ministre délégué auprès de la ministre du travail, de la santé et des solidarités, chargé de la santé et de la prévention sur la situation des professionnels de santé de l'hôpital Avicenne de Bobigny qui se voient refuser les primes prévues pour les fonctionnaires mobilisés durant les jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 (JOP).
La situation à l'hôpital Avicenne de Bobigny, particulièrement au service des urgences, illustre parfaitement les tensions croissantes du service public de santé en France, et notamment en Seine-Saint-Denis, difficultés qui vont encore être exacerbées par la tenue des JOP.
En effet, les hôpitaux français, et plus particulièrement ceux situés dans des zones économiquement fragiles comme la Seine-Saint-Denis, souffrent entre autres d'un manque chronique de personnel.
Les soignants d'Avicenne doivent faire face à une surcharge de travail structurelle, souvent exacerbée par des conditions de travail difficiles, incluant la gestion de patients en grande détresse, sans le soutien nécessaire des structures de soins appropriées.
En effet, la Seine-Saint-Denis constitue le premier désert médical de France avec 97,8 % de ses habitants classés en désert médical. Sur les 40 communes que compte la Seine-Saint-Denis, 38 sont classées en « zone d'intervention prioritaire » par l'agence régionale de santé.
Les urgences se retrouvent donc surchargées partout dans le département, et notamment à l'hôpital Avicenne à Bobigny, où le passage aux urgences dure en moyenne 250 minutes contre 122 à l'hôpital Bichat, situé dans le 18e arrondissement de Paris. De même, le nombre de lits par habitant est beaucoup plus faible en Seine-Saint-Denis qu'à Paris, avec 42 lits d'hospitalisation pour 10 000 habitants contre 77 dans la capitale.
Cette situation constitue une inégalité de traitement entre les patients de Seine-Saint-Denis et le reste de la France, et pèse sur les agents et agentes hospitaliers qui luttent quotidiennement pour surmonter le manque chronique de moyens. Cette situation se complique encore chaque été, en lien notamment aux difficultés de remplacement durant les périodes de congés.
Durant les JOP, Avicenne est désigné comme l'hôpital cible de prise en charge des participants à cet évènement, notamment les journalistes : cela va encore ajouter une pression supplémentaire sur un système déjà fragilisé, sans compensations adéquates pour le personnel.
Contrairement à d'autres fonctionnaires mobilisés pour les JOP, comme les policiers, les agents de la SNCF... les soignants d'Avicenne ne bénéficieront pas de la prime de 500 à 1500 euros.
Dès mars 2024, le syndicat Force ouvrière (FO) avait dénoncé des conditions d'octroi « floues » ayant conduit des salariés à décaler leurs congés ; in fine, malgré cet effort, ces salariés ne toucheront rien.
Cette décision semble injuste, alors que le personnel soignant devra faire face à une charge de travail supplémentaire : le temps de répit entre deux vacations passe de onze heures à neuf heures et les modes de garde pour les enfants restent incertains.
La direction d'Avicenne se base sur les données des JOP de Londres 2012 pour minimiser l'impact potentiel de cet événement international sur les urgences. Cependant, elle ne prend pas en compte les spécificités locales et la situation de l'établissement en période estivale, qui est chaque année de plus en plus critique.
Aussi, il demande si le Gouvernement entend agir afin d'accorder la prime JOP à l'ensemble des professionnels de santé, infirmiers et aides-soignants de l'hôpital Avicenne à Bobigny pour compenser la mobilisation supplémentaire qu'ils devront fournir à l'occasion des JOP 2024.

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En attente de réponse du Ministère auprès de la ministre du travail, de la santé et des solidarités, chargé de la santé et de la prévention

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