D - CONCLUSION DE LA PREMIÈRE PARTIE

M. Jean-Pierre CANTEGRIT. - Merci Monsieur le Directeur de cet exposé tout à fait remarquable et complet. Je suis confus que le temps nous impose ces limites.

Je serais tenté de vous proposer que M. Roussin clôture nos débats par quelques paroles.

Tout d'abord quelques remarques. Tous les intervenants que j'ai entendus comme vous-même, ont délivré un message d'espoir pour l'Afrique en indiquant que celle-ci peut s'en sortir. Je pense donc que le titre que nous avions choisi mes collègues et moi-même « les conditions d'un nouveau départ » était pertinent.

Deuxième remarque : la dévaluation, Monsieur le Ministre, dans la bouche des intervenants semble être une opération réussie. En tant que représentant des Français de l'étranger, j'émettrai peut-être une seule réserve pour mes compatriotes français qui résident dans les pays francophones.

Je m'étonne, et peut-être cela pourra-t-il être abordé cet après-midi, que les intervenants n'aient pas suffisamment insisté sur l'organisation du commerce mondial, sur le GATT, sur l'OMC, sur l'influence fondamentale que ces organismes ont pour le développement de l'Afrique.

Quelques réflexions sur les propos qui ont été tenus. Les bailleurs sont d'accord pour mettre l'accent sur le secteur privé. Beaucoup d'intervenants, les Gouverneurs et d'autres, ont insisté sur l'influence que prend le privé maintenant dans la plupart des États africains. Mais si je partage cette analyse et cette nécessité, il est bien certain que les États africains devront aussi assurer leurs fonctions : sécurité, santé, éducation, car autrement, que pourrait faire le privé s'il n'y avait pas parallèlement, du côté des États une prise en main absolument nécessaire dans certains cas ?

En terme de conclusion sur ces brèves remarques, l'espoir existe donc et je me réjouis qu'ici au Sénat, aujourd'hui, nous puissions être ensemble pour partager cet espoir sur l'Afrique que nous aimons.

Troisième observation : l'aide doit être maintenue, même si elle doit être canalisée. Mais cette aide doit être utilisée le mieux possible. Des intervenants ont abordé ce sujet, ils ont eu raison de le faire.

Enfin comme le Président Monory l'a indiqué dans son propos introductif, la coopération décentralisée me paraît extrêmement porteuse d'avenir et ce n'est pas ici au Sénat, où vous avez parmi les sénateurs des Présidents de Régions, des Présidents de Conseils Généraux, de Maires de grandes villes, que j'indiquerai combien ces régions, ces départements, ces collectivités locales peuvent faire beaucoup.

Voici quelques réflexions que le Président de séance souhaitait modestement vous faire. Mais avant que nous nous séparions, je serais très heureux que M. Roussin veuille clôturer nos travaux.

(Applaudissements).

M. Michel ROUSSIN. - Je ne pensais pas, Monsieur le Président, avoir cet honneur de pouvoir m'adresser à toutes ces hautes personnalités qui, comme le disait tout à l'heure le Gouverneur, sont ici les témoins de la vivante démocratie africaine en marche.

En conclusion de tout ce que j'ai pu entendre aujourd'hui, me rappelant que j'ai été le co-acteur au côté des Gouverneurs et d'un certain nombre de personnalités, de cette période très délicate, me souvenant de ces moments difficiles, je pense que cet espoir que nous avons, ce début de réussite, nous ne le devons qu'aux Africains eux-mêmes.

Nous avons été là bien sûr, nous avons pensé que c'était une des solutions. Ceux qui ont encaissé le coup, qui ont assumé cette responsabilité, ce sont les seuls Africains. Si parfois on peut égoïstement penser à nos compatriotes, Monsieur le sénateur, dans cette maison, je pense aux gens qui en milieu rural, qui dans les faubourgs des capitales, ont pris de plein fouet cette période la plus délicate du début de la dévaluation.

Maintenant, dans leur grande sagesse, les Africains s'aperçoivent que pas à pas la situation s'améliore et que leurs responsables, ainsi que nous leurs amis, nous avions raison de les conduire dans cette voie.

Je me réjouis aujourd'hui avec vous tous de ce constat qui est fait à Washington. Permettez-moi ici de dire que les institutions internationales auront aussi participé à cet appui que nous avons sollicité. Nous le devons à cette aide internationale, mais avant tout, comme le disait le Gouverneur, à cette capacité qu'a l'Afrique en elle-même de pouvoir se prendre en main et de progresser. C'est le défi qu'évoque très justement dans son propos M. Sévérino.

Voilà, Monsieur le Président, ce que je souhaitais vous dire. Ce succès qui progresse, les Africains se le doivent à eux-mêmes et à eux seuls.

(Applaudissements).

(La séance est levée à 12 h.25)

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