E. UN PAYS ÉCONOMIQUEMENT OUVERT MAIS DE MOINS EN MOINS AIDÉ
Selon les estimations de l'OCDE, l'aide publique au développement s'est élevée à 443 millions de dollars en 2007 contre 736 sept années plutôt ; la baisse des subventions accordées est opérée par l'ensemble des contributeurs. Le premier d'entre eux, l'Union européenne a ainsi divisé son aide par trois en sept ans pour atteindre 63 millions de dollars, les États-Unis réduisant son apport dans des proportions identiques sur la même période (31 millions de dollars versés en 2007). Les financements accordés par la Banque mondiale demeurent stables autour de 47 millions de dollars.
Avec 5,6 millions de dollars, la France ne figure pas dans la liste des principaux contributeurs et se place derrière l'Espagne, l'Allemagne, la Turquie ou les Pays-Bas. L'absence d'attaché économique au sein de l'Ambassade de France est, à cet égard, assez révélatrice.
La Bosnie-Herzégovine bénéficie, en outre, depuis 2007 du nouvel instrument de pré-adhésion IPA de l'Union européenne : 332 millions d'euros prévus pour la période de 2007-2010.
Au plan commercial, la Bosnie-Herzégovine s'est doté d'un régime assez libéral dans la région et réalise la moitié de ses échanges avec l'Union européenne. Les pays voisins (Serbie, Croatie, Slovénie, Autriche, Allemagne, Italie et Hongrie) constituent ses principaux partenaires commerciaux. Avec 71,5 millions d'euros d'exportations vers la Bosnie-Herzégovine (produits chimiques, matières plastiques de base, métaux, produits automobiles) et 54,7 millions d'euros d'importations en France (biens de consommation, papier, bois, carton), les échanges avec la France ne représentent que 3,9 % du commerce de la Bosnie-Herzégovine avec l'Union européenne. La France est le onzième client et le treizième fournisseur de la Bosnie-Herzégovine.
L'absence de partenariat privilégié entre la France et la Bosnie-Herzégovine en matière commerciale se retrouve également dans le domaine des investissements. La situation est peut être encore plus dramatique : sur un total - déjà faible - de 3,5 millliards d'euros d'investissements directs étrangers depuis 1994, seul 5 millions d'euros proviennent de France. Le principal investisseur français est, à l'heure actuelle, le groupe Intermarché qui dispose d'une vingtaine de magasins dans le pays. L'obtention début 2008 par le groupe Lafarge d'une licence d'exploitation de gisements de gypse dans le canton de Bihac au nord du pays devrait cependant changer la donne. La création d'ici 2012 d'une usine de fabrication de plaques de plâtres induit en effet un investissement d'environ 35 millions d'euros.
L'ambition du groupe Lafarge devrait inspirer d'autres investisseurs français alors même que les financements extérieurs tendent à croître (1,1 milliard d'euros pour la seule année 2007). L'absence de ligne aérienne directe entre Paris et Sarajevo constitue à cet égard un sérieux frein, alors même que les capitales slovène, croate, ou serbe bénéficient d'ores et déjà d'une liaison semblable. Il n'est pas étonnant d'observer que les cinq pays représentant les deux tiers des investissements directs étrangers (IDE) en Bosnie-Herzégovine (Serbie : 23 % des IDE, Autriche et Croatie : 13 %, Slovénie : 11 %, Suisse 7,5 %) disposent de vols directs entre leurs capitales et Sarajevo.
Au-delà du continent européen, il convient d'observer un net rapprochement avec les pays musulmans dans le domaine économique. La Malaisie ou l'Arabie Saoudite ont ainsi renforcé leur présence dans le secteur bancaire, des relations commerciales ont par ailleurs été nouées avec la Lybie et l'Algérie. La Turquie fait, à cet égard, figure de partenaire privilégié comme en témoigne la récente recapitalisation de la compagnie aérienne Bosnia Airlines par la Turkish Airlines.