BELGIQUE
La
loi du 19 juillet 1976 instituant un congé pour l'exercice d'un
mandat politique
accorde des
crédits d'heures
aux
élus locaux qui sont
salariés du
secteur privé,
dans la mesure où ils ne sont pas considérés comme
exerçant leur mandat à temps plein
.
Cette loi a
été modifiée à plusieurs
reprises, et
notamment en 2001, pour permettre aux
membres des exécutifs
communaux
d'opter pour une
suspension de leur contrat de travail
.
|
1) Les crédits d'heures
a) Les bénéficiaires
Les salariés du secteur privé
À l'exception de ceux qui sont considérés comme
exerçant leur
mandat à temps plein
, les élus
locaux qui sont salariés du secteur privé peuvent
bénéficier de crédits d'heures pour l'accomplissement des
missions qui découlent directement de l'exercice de leur mandat
.
Les élus locaux considérés comme exerçant leur
mandat à temps plein sont les bourgmestres et les échevins
(c'est-à-dire les membres de l'organe exécutif communal) des
communes de plus de 50 000 habitants, ainsi que les membres de l'organe
exécutif provincial. Les provinces, au nombre de dix, sont les
collectivités locales de deuxième niveau.
Les salariés des services publics
fédéraux
Les crédits d'heures sont réservés aux
élus qui
ne sont pas membres de l'organe exécutif communal ou provincial.
b) L'importance des crédits d'heures
Elle
dépend de la nature du mandat et, dans le cas des élus
municipaux, de la taille de la commune. De plus, les crédits d'heures
diffèrent selon que l'élu travaille ou non dans le secteur
privé.
Les salariés du secteur privé
Dans la mesure où ils n'ont pas opté pour la suspension de leur
contrat de travail,
les bourgmestres et les échevins
(des
communes de moins de 50 000 habitants) ont droit à
deux
journées par semaine
.
Pour les
autres conseillers municipaux
, les crédits d'heures
varient en fonction de la population de la commune selon le tableau
ci-dessous :
Nombre d'habitants de la commune |
Crédit d'heures mensuel |
Moins de 10 000 habitants |
0,5 jour |
À partir de 10 000 habitants |
1 jour |
Les
conseillers provinciaux qui n'appartiennent pas à l'organe
exécutif
ont droit à un crédit d'heures correspondant
à la
durée des sessions du conseil
.
Les salariés des services publics
fédéraux
Les règles applicables dans les services publics fédéraux
sont déterminées par la loi de 1986, qui vaut pour tous les
personnels, contractuels ou non, indépendamment du statut de l'employeur
(service administratif
stricto sensu
, personne morale de droit public,
association...).
Aussi bien dans les communes que dans les provinces, les élus qui ne
sont pas membres de l'organe exécutif peuvent demander une
« dispense de service ». Il s'agit en réalité
d'un crédit d'heures limité à
deux jours par
mois
.
c) Le maintien de la rémunération
Dans le secteur privé
Les salariés ont droit au
maintien de leur
rémunération
, mais seulement dans la limite du
plafond
retenu par le régime obligatoire d'assurance
maladie
. Les
employeurs ont la possibilité d'obtenir le remboursement des
rémunérations et des cotisations patronales auprès de la
collectivité dont le salarié est élu.
Dans les services publics
fédéraux
La dispense de service est sans incidence sur la situation administrative et
financière.
2) La suspension du contrat de travail
a) Les bénéficiaires
La suspension du contrat de travail est réservée aux bourgmestres et aux échevins , pour autant qu'ils travaillent dans le secteur privé et qu'ils ne soient pas considérés comme exerçant leur mandat à temps plein (c'est-à-dire qu'ils ne soient pas élus d'une commune de plus de 50 000 habitants).
b) La durée de la suspension
Accordée pour des périodes d'au moins douze mois, la suspension du contrat de travail peut être renouvelée, mais elle ne peut pas excéder la durée d'un mandat.
c) Le maintien de la rémunération
Compte tenu de l'ambiguïté de la loi, le ministre de l'Emploi a clarifié la question en octobre 2001. Interrogé par un parlementaire, il a précisé que, dans ce cas, le salarié n'avait pas droit au maintien de sa rémunération.
3) Le congé politique des membres du personnel des services publics fédéraux
Le
congé politique n'est pas rémunéré
. Toutefois,
la personne qui en bénéficie est
«
censé
[e]
être en activité de
service
», de sorte que les périodes de congé
politique sont prises en compte pour l'avancement et pour le calcul des droits
à la retraite.
La durée du congé politique varie en fonction du mandat
exercé et, dans le cas des élus municipaux, en fonction de la
taille de la commune.
Les titulaires
des mandats les plus importants
(membres des
organes exécutifs provinciaux et des organes exécutifs des
communes les plus peuplées)
sont mis en congé politique
d'office et déchargés de toute activité professionnelle.
En revanche,
les autres élus locaux, même lorsqu'ils sont
susceptibles d'être mis en congé politique par leur employeur sans
pouvoir contester cette décision, peuvent également demander le
bénéfice d'un congé politique facultatif
, qui leur est
plus favorable
dans certains cas.
a) Le congé politique d'office
Le congé politique d'office s'applique aux membres des exécutifs communaux et provinciaux. Sa durée s'établit ainsi :
Mandat |
Congé politique d'office |
Bourgmestres
|
3 jours
par mois
|
Échevins
|
2 jours
par mois
|
Conseillers provinciaux membres de l'organe exécutif |
Temps plein |
b) Le congé politique accordé sur demande
Tous les
élus, peuvent demander un congé politique, sauf les membres d'un
organe exécutif provincial, les bourgmestres des communes de plus de
50 000 habitants et les échevins des communes de plus de
80 000 habitants, qui sont mis d'office en congé politique à
temps plein.
La durée du congé politique facultatif est fixée
ainsi :
Mandat |
Congé politique accordé sur demande |
Bourgmestres
|
Le quart
d'un emploi à temps plein
|
Échevins
|
4 jours
par mois
|
Autres
conseillers municipaux
|
2 jours
par mois
|
Conseillers provinciaux (non membres de l'organe exécutif) |
4 jours par mois |
* *
*
En
résumé, les salariés du
secteur privé
qui ne
sont ni membres de l'organe exécutif provincial, ni bourgmestres ou
échevins d'une commune de plus de 50 000 habitants ont donc droit
à un crédit d'heures, les bourgmestres et les échevins des
communes de moins de 50 000 habitants pouvant toutefois opter pour une
suspension de leur contrat de travail.
Pour les salariés des
services publics fédéraux
, la
situation est plus complexe :
- les titulaires des
mandats les plus importants
(membres d'un
organe exécutif provincial, bourgmestres des communes de plus de
50 000 habitants et échevins des communes de plus de 80 000
habitants) sont mis en
congé politique d'office
,
à
temps plein
;
- les autres élus membres d'un exécutif communal peuvent
être mis en congé politique à leur demande ou d'office, la
durée du congé dépendant de la nature du mandat
(bourgmestre ou échevin) et de la taille de la commune ;
- les élus non membres d'un exécutif communal ou provincial
peuvent bénéficier de crédits d'heures ou être mis
en congé politique à leur demande, la durée du
congé dépendant de la nature du mandat et, pour les élus
municipaux, de la taille de la commune.