ROYAUME-UNI
I - LE REGIME JURIDIQUE
Il n'y a
pas de statut de l'artisan ni de registre spécial auquel il soit tenu
d'être immatriculé. Il existe cependant une association
professionnelle qui regroupe 30 000 artisans. Cette association se
préoccupe davantage de développer la qualité et le
savoir-faire que de chercher à définir un statut ou à
organiser les professions artisanales.
Cependant, de nombreuses mesures spécifiques aux P.M.E. s'appliquent aux
entreprises artisanales.
II - LA FISCALITE
1) Les plus-values réinvesties
Les
plus-values réalisées sur la cession d'actifs professionnels
peuvent ne pas donner lieu à imposition si elles sont utilisées
par l'entreprise pour acquérir de nouveaux actifs en remplacement des
premiers. En général, le montant de la plus-value
exonérée sera déduit du coût d'acquisition des
nouveaux actifs.
Cependant, si ces nouveaux actifs sont des biens dont la durée de vie
est inférieure à 50 ans, la plus-value ne vient pas en
déduction de leur coût d'acquisition mais l'exigibilité de
la taxe est suspendue pendant 10 ans ou jusqu'à la cession de ces
actifs. Une même entreprise peut bénéficier plusieurs fois
de suite de cette exonération, la neutralité fiscale étant
reportable indéfiniment. Des exonérations similaires peuvent
être applicables lorsque des gains en capital sont utilisés au
remplacement, ou à la restauration, de biens détruits ou
endommagés.
2) La déduction fiscale pour investissement
Il
n'existe aucune mesure de ce type. Cependant, les petites entreprises sont
imposables à un taux réduit.
En effet, depuis avril 1991, le taux normal de l'impôt sur les
sociétés (
corporation tax
) est de 33 % mais les petites
entreprises sont imposables, depuis avril 1988,
au taux de 25 %.
Depuis avril 1994, seules les sociétés dont le
bénéfice est inférieur à 300 000
bénéficient du taux réduit. Lorsque le
bénéfice d'une société est compris entre ce
plancher et un plafond de 1 500 000 , elle a droit à un
allégement ainsi calculé : l'impôt est dû au taux
normal de 33 % moins 1/50 de la différence entre le plafond de 1 500 000
et le bénéfice réalisé par la
société.
3) Le salaire du conjoint
Lorsque l'entreprise artisanale n'est pas imposée au titre de l'impôt sur les sociétés mais de l'impôt sur le revenu, les revenus du couple sont imposés séparément. Aucune disposition ne permet de déduire le salaire du conjoint.
III - LA COUVERTURE SOCIALE
Pour les
soins, les artisans bénéficient, comme tous les Anglais, du
système national de santé
financé à hauteur
de 80 % par le budget de l'Etat.
Les indemnités journalières de maladie dépendent de
l'assurance nationale
, financée par des cotisations dont le
montant diffère selon que l'assuré est salarié ou
travailleur indépendant.
IV - LES MESURES EN FAVEUR DE L'APPRENTISSAGE
Pendant
les années 80, l'apprentissage a été plutôt
négligé. Depuis 1979, le nombre d'apprentis dans le secteur
secondaire a été réduit de 60 %. Resté vivace dans
quelques branches comme la mécanique et la construction, l'apprentissage
est actuellement en cours de modernisation.
La réforme du système éducatif qui résulte du
New Education Reform Act
de 1988 s'est notamment traduite par un
rôle accru des organisations professionnelles dans la formation
professionnelle initiale.
Les établissements dits de formation " post-obligatoire " non
universitaire
(Non Advanced Further Education : NAFE
) ont
été retirés à la tutelle des autorités
locales. Ils sont devenus indépendants et sont gérés par
leur seul conseil d'administration où siègent majoritairement des
représentants des milieux sociaux locaux.
La loi de 1988 a également mis en place les
Training and Enterprise
Councils
(TECs) et les
Local Enterprise Companies
(LECs, seulement
en Ecosse). Ces sociétés privées indépendantes,
gérées par des chefs d'entreprises et liées par contrat
avec l'Etat, ont notamment pour mission de persuader les entreprises de la
nécessité d'investir dans la formation afin de mieux l'adapter
aux besoins locaux et de contribuer à l'amélioration de sa
qualité.
1) La déduction fiscale des versements aux TECs et aux LECS
Les versements effectués par les entreprises aux TECs et aux LECs sont entièrement déductibles du revenu imposable.
2) Les prêts pour formation accordés aux petites entreprises
Ce
programme (
Small Firms Training Loans Scheme
) est une initiative
conjointe du ministère de l'emploi et de grandes banques (Barclays,
Co-operative Bank et Clydesdale). Il permet d'aider les entreprises de moins de
50 personnes à financer leurs dépenses de formation. Il
s'applique à toutes les activités de formation approuvées
par le TEC (ou LEC) local, qu'elles aient lieu dans l'entreprise ou à
l'extérieur, qu'elles se déroulent à temps plein ou
à temps partiel.
L'aide consiste en l'octroi d'un prêt de
500 à 125 000
destiné à couvrir les frais de formation avec
différé de remboursement pendant 13 mois au cours desquels le
ministère de l'emploi prend en charge le paiement des
intérêts.
3) Le Youth Training Scheme (Y.T.S.)
Introduit en 1983, le
Youth Training Scheme
a
été conçu comme " l'établissement d'un pont
permanent entre l'école et l'emploi " c'est-à-dire un
dispositif normalisé s'adressant à tous les jeunes de 16 ans
sortant du système scolaire obligatoire.
Le
Youth Training Scheme
propose aux jeunes
un an de formation
alternée
. Le jeune stagiaire reçoit une indemnité fixe
(environ 30 par semaine actuellement).
L'ensemble du financement de cette formation est pris en charge par l'Etat
:
l'indemnité du stagiaire dont le versement est assuré par
l'entreprise et le coût des cours organisés en dehors de
l'entreprise.