Question de M. ARNAUD Philippe (Charente - UC-UDF) publiée le 09/03/2006
M. Philippe Arnaud attire l'attention de M. le ministre de l'économie, des finances et de l'industrie sur l'inquiétude de nombre d'entreprises face à l'augmentation de leurs charges, liée à la modification de la taxe sur les véhicules de sociétés, tant dans son tarif que dans son champ d'application. En effet, l'article 10 de la loi de finances pour 2006 n° 2005-1719 a acté de simplifier la fiscalité applicable aux véhicules de société en supprimant la taxe différentielle sur les véhicules terrestres à moteur (vignette automobile) et en relevant les tarifs de la taxe sur les véhicules de sociétés et créant de nouvelles taxes afin de compenser la perte de recette. Il en résulte que désormais les entreprises qui procèdent au remboursement des frais kilométriques sont soumises à la taxe sur les véhicules de sociétés, le montant de cette taxe étant déterminé par le nombre de kilomètres : concrètement, cette disposition crée un coût supplémentaire, non compensé, estimé à 8 000 euros pour une entreprise ayant trois à quatre commerciaux. Il lui demande de bien vouloir lui indiquer s'il n'estime pas ce surcoût qui frappe encore les entreprises contraire au programme de simplification et d'allègement des charges prôné par le Gouvernement et quelles mesures il entend prendre pour y remédier.
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Réponse du Ministère de l'économie, des finances et de l'industrie publiée le 15/06/2006
La réforme de la taxe sur les véhicules de société (TVS) a profondément modifié ce régime afin de rendre la taxe plus équitale et d'encourager la détention de véhicules peu polluants. La vignette qui restait due par les seules sociétés a été supprimée et intégrée dans la TVS. En outre, le barème a été modifié pour favoriser l'acquisition de véhicules faiblement polluants en abaissant le tarif des véhicules les plus propres et en augmentant fortement celui des véhicules les plus polluants. Enfin, l'exonération des véhicules de plus de dix ans, qui polluent le plus, a été supprimée. Néanmoins, des exemples transmis par des dirigeants d'entreprises, notamment de PME, ont fait ressortir que les dispositions relatives aux véhicules appartenant aux salariés et faisant l'objet de remboursements kilométriques étaient trop pénalisants. Dans le cas où le véhicule assujetti à la TVS appartient à un collaborateur, le barème sera donc modifié en profondeur, par le triplement de la première tranche. La TVS sera donc due à 25 % entre 15 001 et 25 000 kilomètres ; 50 % entre 25 001 et 35 000 kilomètres ; 75 % entre 35 001 et 45 000 kilomètres ; 100 % au-delà de 45 000 kilomètres. Ensuite, un abattement de 15 000 euros sera appliqué à la TVS calculée sur les véhicules des salariés. Couplé au nouveau barème, cet abattement de 15 000 euros rend la réforme indolore pour la quasi-totalité des PME qui seront exonérées de TVS. En outre, et pour permettre aux entreprises de dialoguer avec les salariés sur le choix des véhicules et de permettre une vraie réflexion stratégique sur la gestion du parc automobile de l'entreprise, la mise en oeuvre, pour les véhicules de collaborateurs, de la réforme de la TVS se ferait sur trois ans avec un montant dû croissant : un tiers de l'imposition sera dû la première année ; deux tiers la deuxième année ; la totalité la troisième année. Enfin, afin d'éviter à la majorité des entreprises concernées des formalités administratives excessives, les entreprises non imposables après l'abattement de 15 000 euros n'auront aucune déclaration spécifique à déposer. L'ensemble de ces modifications sera applicable dès cette année, pour le paiement de la TVS due au titre de l'année 2006. Une instruction administrative précisera les modalités d'application de ces mesures en ce sens, et les modifications législatives nécessaires seront apportées dès que possible.
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