Projet de loi de finances pour 2002 - Tome X : Commerce extérieur
BÉCOT (Michel)
AVIS 89 - TOME X (2001-2002) - COMMISSION DES AFFAIRES ECONOMIQUES
Rapport au format Acrobat ( 300 Ko )Table des matières
- INTRODUCTION
-
CHAPITRE 1ER -
UN CONTEXTE ÉCONOMIQUE MONDIAL REMARQUABLE -
CHAPITRE II -
L'OUVERTURE ATTENDUE DE NÉGOCIATIONS MULTILATERALES DÉLICATES-
I. LE SUCCÈS DE LA CONFÉRENCE DE DOHA
- A. UN CONTEXTE INÉDIT
- B. DES AVANCÉES CONSIDERABLES OUVRANT DES NEGOCIATIONS PERILLEUSES
- C. UN PROJET DE REFORME DE L'OMC À POURSUIVRE
-
II. LA PERSISTANCE DE NOMBREUX DIFFÉRENDS
COMMERCIAUX ENTRE LES ÉTATS-UNIS ET L'UNION EUROPEENNE
-
1. Cas offensifs pour l'Union européenne
- a) L'utilisation de procédures unilatérales
- b) L'utilisation des instruments de politique commerciale : mesures anti-dumping et droits compensatoires
- c) Les biais du régime fiscal des entreprises américaines exportatrices
- d) Les restrictions liées au principe d'extraterritorialité
- e) Les lacunes dans la protection des droits de propriété intellectuelle
- 2. Cas défensifs
-
1. Cas offensifs pour l'Union européenne
-
I. LE SUCCÈS DE LA CONFÉRENCE DE DOHA
-
CHAPITRE III -
UN COMMERCE EXTÉRIEUR FRANÇAIS STRUCTURELLEMENT EXCÉDENTAIRE ?- I. UN COMMERCE EXTÉRIEUR EN PLEINE CROISSANCE, MAIS TOUT JUSTE EXCÉDENTAIRE
- II. DES PERSPECTIVES MOINS FAVORABLES POUR 2001 ET 2002
- III. LA COMPÉTITIVITÉ DE « L'ENTREPRISE FRANCE » MISE À MAL
-
CHAPITRE IV -
AMÉLIORER LA LISIBILITÉ DE LA POLITIQUE DU COMMERCE EXTÉRIEUR ET DYNAMISER SON BUDGET-
I. UNE POLITIQUE DU COMMERCE EXTÉRIEUR QUI DOIT
GAGNER EN LISIBILITÉ
- A. L'ADAPTATION DU RÉSEAU DE L'EXPANSION ÉCONOMIQUE
- B. SIMPLIFICATION, MODERNISATION ET RAPPROCHEMENT DES ORGANISMES D'APPUI
-
C. UNE POLITIQUE TIMIDE DE SOUTIEN AU
DÉVELOPPEMENT INTERNATIONAL DES PME
- a) Réaménagement de l'organigramme de la DREE
- b) Modernisation des procédures financières
- c) Moyens pour coordonner les initiatives de soutien à l'exportation à l'échelon régional et en accroître l'efficacité
- d) Amélioration de l'appui commercial apporté aux entreprises par les PEE
- e) Rationalisation des liens avec les partenaires du réseau
- f) Réforme du CFME-ACTIM et perspective de rapprochement Ubifrance/CFCE
- g) Portage des moyennes entreprises par les grandes, en vue de leur implantation à l'étranger
- h) Le recrutement de jeunes volontaires à l'international
- i) Communication et dialogue
- D. DYNAMISER LA POLITIQUE DE SOUTIEN AUX EXPORTATIONS DES PME
- II. UN BUDGET DU COMMERCE EXTÉRIEUR EN LÉGÈRE DIMINUTION
-
I. UNE POLITIQUE DU COMMERCE EXTÉRIEUR QUI DOIT
GAGNER EN LISIBILITÉ
N° 89
SÉNAT
SESSION ORDINAIRE DE 2001-2002
Annexe au procès-verbal de la séance du 22 novembre 2001
AVIS
PRÉSENTÉ
au nom de la commission des Affaires économiques et du Plan (1) sur le projet de loi de finances pour 2002 , ADOPTÉ PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE,
TOME X
COMMERCE EXTÉRIEUR
Par M. Michel BÉCOT,
Sénateur.
(1) Cette commission est composée de : MM. Gérard Larcher, président ; Jean-Paul Emorine, Marcel Deneux, Gérard César, Pierre Hérisson, Jean-Marc Pastor, Mme Odette Terrade, vice-présidents ; MM. Bernard Joly, Jean-Paul Émin, Patrick Lassourd, Bernard Piras, secrétaires ; MM. Jean-Paul Alduy, Pierre André, Philippe Arnaud, Gérard Bailly, Bernard Barraux, Mme Marie-France Beaufils, MM. Michel Bécot, Jean-Pierre Bel, Jacques Bellanger, Jean Besson, Claude Biwer, Jean Bizet, Jean Boyer, Mme Yolande Boyer, MM. Dominique Braye, Marcel-Pierre Cleach, Yves Coquelle, Gérard Cornu, Roland Courtaud, Philippe Darniche, Gérard Delfau, Rodolphe Désiré, Yves Detraigne, Mme Evelyne Didier, MM. Michel Doublet, Paul Dubrule, Bernard Dussaut, André Ferrand, Hilaire Flandre, François Fortassin, Christian Gaudin, Mme Gisèle Gautier, MM. Alain Gérard, François Gerbaud, Charles Ginésy, Francis Grignon, Louis Grillot, Georges Gruillot, Charles Guené, Mme Odette Herviaux, MM. Alain Journet, Joseph Kerguéris, Gérard Le Cam, Jean-François Le Grand, André Lejeune, Philippe Leroy, Jean-Yves Mano, Max Marest, René Monory, Paul Natali, Jean Pépin, Daniel Percheron, Ladislas Poniatowski, Jean-Pierre Raffarin, Daniel Raoul, Paul Raoult, Daniel Reiner, Charles Revet, Henri Revol, Roger Rinchet, Claude Saunier, Bruno Sido, Daniel Soulage, Michel Teston, Pierre-Yvon Trémel, André Trillard, Jean-Pierre Vial.
Voir
les numéros
:
Assemblée nationale
(
11
ème
législ.) :
3262
,
3320
à
3325
et T.A.
721
Sénat
:
86
et
87
(annexe n°
14
)
(2001-2002)
Lois de finances. |
INTRODUCTION
Mesdames, Messieurs,
Présentant pour la première fois ce budget, votre rapporteur pour
avis tient ici à rendre hommage à son prédécesseur,
M. Michel Souplet, dont la compétence et l'autorité
étaient unanimement reconnues.
Au cours de l'année 2000, le commerce et la production au niveau mondial
ont connu leur plus forte croissance depuis plus de dix ans. Les
échanges mondiaux se sont accrus de 12%. Dans ce contexte
exceptionnellement dynamique, l'excédent commercial français
recule de près de 15,24 milliards d'euros et ne vaut plus que
2 milliards d'euros, contre 16,5 milliards d'euros l'an passé.
Cet excédent amaigri a pu réveiller des inquiétudes
-endormies par la récurrence de larges excédents depuis huit ans-
relatives au niveau de la compétitivité française. Il a,
en tout état de cause, fait la preuve que rien n'est jamais acquis.
Il apparaît, en fait, que la contraction de notre excédent
commercial est essentiellement imputable à la conjonction de deux
facteurs conjoncturels : la hausse des prix énergétiques et
le ralentissement économique affectant nos partenaires commerciaux en
2000. La compétitivité de la France affiche une bonne tenue, tant
du point de vue des prix que de celui des coûts. Les performances de la
France en matière de qualité des produits ont également
contribué au maintien - en volume- des parts de marché
françaises dans le monde.
Il n'en demeure pas moins que nos performances à l'exportation sont
grandement tributaires des politiques publiques. Ces dernières peuvent
peser sur la compétitivité de « l'entreprise
France » en renchérissant le coût du travail par une
réduction imposée de la réduction du temps de travail.
Mais elles peuvent aussi servir de levier en faveur de l'ouverture des millions
d'entreprises françaises au marché mondial. De ce point de vue,
il faut saluer l'accord auxquels sont parvenus, à Doha, les Etats
membres de l'OMC pour ouvrir un nouveau cycle global de négociations
commerciales multilatérales. Une plus grande ouverture des
marchés, jusqu'en Chine désormais, combinée à un
renforcement des règles du commerce international, constitue une chance
de développement sans frontières pour nos entreprises.
Il convient également de souligner les efforts engagés par le
Secrétariat d'Etat au commerce extérieur pour adapter le
réseau de l'expansion économique aux besoins des entreprises,
pour moderniser les organismes d'appui au commerce extérieur et pour
élargir le socle des PME exportatrices.
Toutefois, sur ce point, votre rapporteur pour avis estime que de grands
progrès restent à accomplir, visant à accroître
l'efficacité et la lisibilité de notre politique de soutien
public à l'export. Les petites et moyennes entreprises restent encore
trop souvent à l'écart de l'internationalisation. Afin de les
inciter à exporter et à accroître leur présence sur
les marchés en forte croissance, tels que les pays émergents, et
dans les secteurs d'avenir tels que les nouvelles technologies de
l'information, le dispositif public de soutien à l'exportation doit
être corrigé : il faut impérativement le simplifier,
l'articuler autour d'un fonctionnement en réseau au plus près du
terrain, et adapter les aides financières.
Si une redynamisation de l'enveloppe budgétaire modeste allouée
au soutien du commerce extérieur est possible, il n'est pas pensable de
se satisfaire d'un budget en diminution de 1,9 %, atteignant 473 millions
d'euros, alors même que l'Etat prélève, cette année
encore, 1,68 milliard d'euros sur l'excédent de la Compagnie
française d'assurance pour le commerce extérieur (Coface). Le
décalage entre ces deux sommes incommensurables laisse accroire que les
bénéfices de la politique de soutien à l'exportation ne
vont pas aux entreprises, mais à l'Etat. Or il y a encore beaucoup
à faire pour rencontrer les attentes des entreprises -notamment des plus
petites d'entre elles-, curieuses mais souvent démunies face à
l'exportation, et pour leur ouvrir un marché à la dimension de
leurs performances.
CHAPITRE 1ER -
UN CONTEXTE ÉCONOMIQUE MONDIAL REMARQUABLE
I. LA VIGUEUR EXCEPTIONNELLE DU COMMERCE MONDIAL EN 2000 : LA CROISSANCE LA PLUS FORTE DEPUIS PLUS DE DIX ANS
Au cours
de l'année 2000, le commerce et la production au niveau mondial ont
connu leur plus forte croissance depuis plus de dix ans. L'expansion
remarquable de l'économie mondiale (+4,5 % en rythme annuel en
2000) a été stimulée par la croissance continue de la
production dans les économies déjà en pleine expansion
d'Amérique du Nord et des pays en développement d'Asie, par le
redémarrage de la production en Amérique du Sud et en Russie et
par la reprise de l'activité économique dans les autres
régions. En Amérique du Nord et en Europe occidentale, qui
représentent ensemble 60 % environ de la production mondiale et des
échanges internationaux, le PIB a enregistré sa plus forte
croissance annuelle depuis le début des années 90 (+4,1 %
aux Etats-Unis et +3,4 % dans la zone euro).
Non seulement la croissance mondiale a été très soutenue,
mais encore l'écart entre les taux de croissance régionaux a
été très faible en 2000, ce qui signifie que toutes les
régions ont profité de l'expansion de l'économie mondiale,
même si au deuxième semestre, celle-ci donnait déjà
de nombreux signes de ralentissement.
CROISSANCE DU VOLUME DES EXPORTATIONS MONDIALES DE MARCHANDISES ET DU PIB MONDIAL, 1990-2000
Dans ce contexte, la croissance du commerce de marchandises en volume
(évaluée à prix et taux de change constants) a
été de 12 % en 2000, taux le plus élevé depuis
plus d'une décennie. Elle a été supérieure de
8 points de pourcentage à la croissance de la production, ce qui
est l'un des écarts les plus importants enregistrés dans les
années 90.
La valeur du commerce mondial de marchandises a progressé de 12,5 %
en 2000 -deux fois plus que la moyenne de la dernière décennie-
atteignant près de 6200 milliards de dollars.
II. CROISSANCE GÉNÉRALE DU VOLUME ÉCHANGÉ ? MAIS RÉSULTATS CONTRASTÉS EN VALEUR
A. COMMERCE DE MARCHANDISES
Une forte croissance du volume du commerce mondial
dans
chaque zone
Les pays asiatiques et les économies en transition ont enregistré
en 2000 la plus forte croissance du commerce régional, avec une
augmentation des exportations et des importations d'environ 15 %. Dans le
cas des économies en transition, cette évolution est liée
à la forte reprise de la production dans la région, en
particulier en Russie. La vigoureuse croissance du commerce en Asie est
surprenante étant donné que l'accroissement de la production dans
la région a été inférieur à la moyenne. Si
la croissance du commerce et de la production dans les pays en
développement d'Asie a encore été supérieure
à la moyenne mondiale, la croissance à deux chiffres du volume
des importations du Japon a suscité la surprise, ou la faiblesse de son
économie. Bien que cette augmentation exceptionnelle ait
été due pour l'essentiel aux combustibles et au matériel
de bureau et de télécommunication, d'autres groupes de produits
comme les textiles, les vêtements, le fer et l'acier ont aussi connu une
forte progression. La force du yen a probablement contribué à
cette évolution.
En Amérique du Nord, les exportations de marchandises ont nettement
augmenté en raison de l'accroissement de la demande hors de la
région, de sorte qu'elles ont progressé presque autant que les
importations (dont la croissance a été un peu plus rapide que
l'année précédente). En Amérique latine, les
importations se sont redressées et leur croissance a égalé
celle des importations en Amérique du Nord, mais sous l'effet de
facteurs très différents. Au Mexique et au Venezuela, les
importations ont augmenté de plus de 20 % en volume tandis que dans
les pays du MERCOSUR, elles ont stagné après avoir fléchi
en 1999. La croissance des exportations en volume a été plus
uniforme dans l'ensemble de l'Amérique latine, bien qu'elle ait encore
été beaucoup plus rapide au Mexique. Au Moyen-Orient, les
données disponibles indiquent que la croissance des exportations et des
importations en volume a été supérieure à la
moyenne mondiale de 12 %.
En Europe occidentale, la croissance des exportations et des importations a
presque doublé en 2000, atteignant 10 %, mais elle est
restée légèrement inférieure à la moyenne
mondiale, comme l'année précédente. L'Irlande et la
Finlande, les deux pays où la part du matériel de bureau et de
télécommunication dans les exportations de marchandises est la
plus élevée, ont profité de l'essor du secteur des
technologies de l'information et ont enregistré les plus forts taux de
croissance des exportations de la région.
Selon les estimations, le commerce de l'Afrique a progressé en 2000 par
rapport à 1999, mais c'est encore dans cette région que la
croissance des exportations et des importations a été la plus
faible en volume.
Une croissance de la valeur du commerce mondial très
inégale selon les régions
La croissance de la valeur du commerce mondial de marchandises exprimée
en dollars a été beaucoup plus inégalement répartie
que sa croissance en volume, bien que leur ampleur soit similaire.
L'influence des prix des combustibles est si générale que le
classement des régions en fonction de la croissance des exportations
correspond à leur classement en fonction de la part des combustibles
dans leurs exportations.
Trois grands facteurs ont influencé l'évolution du commerce
mondial de marchandises en valeur nominale, en dollars. Premièrement, le
dynamisme de l'économie mondiale a stimulé la croissance des
échanges en volume. Deuxièmement, l'évolution très
disparate des prix selon les secteurs a été masquée par la
quasi-stabilité des prix moyens en dollars dans le commerce
international. Alors que les prix des combustibles et des métaux ont
fortement augmenté (+60 % pour le pétrole) soit un baril
entre 24 et 34 dollars en 2000, les prix moyens des produits primaires
agricoles ont stagné et ceux des produits manufacturés ont
baissé (la faiblesse des prix mondiaux à l'exportation des
produits manufacturés étant liée principalement à
l'évolution des taux de change). Troisièmement, les variations de
change entre les trois principales monnaies -dollar, euro et yen- ont eu une
incidence sur les courants d'échange régionaux et sectoriels.
Alors que le yen s'est apprécié de 6 %, l'euro s'est
déprécié de 13 % par rapport au dollar en 2000.
Globalement, l'évolution du commerce des marchandises en valeur a
considérablement varié selon les pays en 2000. Alors que la
valeur en dollars des exportations de certains pays d'Europe occidentale a
légèrement diminué, les exportations de certains pays
exportateurs de pétrole ont augmenté de deux tiers ou plus. Les
pays en développement d'Asie exportateurs de produits
manufacturés ainsi que les pays en développement d'autres
régions ont enregistré des augmentations de l'ordre de 15
à 22 %. Abstraction faite des principaux exportateurs de
pétrole, la Chine est, de toutes les grandes nations
commerçantes, celle qui a enregistré la plus forte augmentation
l'an dernier.
L'accroissement de la valeur en dollars des importations a varié presque
autant selon les pays, allant d'une quasi-stagnation à une croissance de
35 à 40 %. Les importations ont augmenté d'un tiers ou plus
en Chine, en République de Corée, en Turquie et en
Indonésie.
Dans ces deux derniers pays, les importations se sont redressées
après avoir diminué en valeur l'année
précédente. La faiblesse de l'euro a largement contribué
à la stagnation ou à la faible croissance de la valeur en dollars
des importations des pays d'Europe occidentale.
Ailleurs, les importations ont peu augmenté en Australie et ont
stagné en Argentine. Les importations de marchandises aux
États-Unis ont augmenté de près de 19 %, ce qui a
renforcé encore leur position de premier importateur mondial.
Sur l'ensemble de la période 1990-2000, la croissance des exportations
et des importations a été remarquable en Chine et au Mexique,
atteignant environ 15 % par an, soit deux fois plus que la moyenne
mondiale.
B. ÉCHANGES DE SERVICES COMMERCIAUX
Stimulés par le dynamisme de l'économie
mondiale, les
échanges de services commerciaux ont progressé d'environ 5 %
en 2000 (atteignant 1.400 milliards de dollars), ce qui représente
la croissance annuelle la plus rapide depuis 1997. Pour la deuxième
année consécutive, leur augmentation en valeur a
été inférieure à celle du commerce des
marchandises, mais sur l'ensemble de la période 1990-2000, leur
croissance annuelle (6 %) a été comparable à celle du
commerce des marchandises. Les données sur les prix des services
commerciaux faisant l'objet d'échanges internationaux font
apparaître une stagnation, voire une légère diminution. Il
est fort probable que la baisse de l'euro par rapport au dollar a largement
compensé la hausse des prix dans le secteur des transports.
Progression générale du commerce de services,
excepté pour l'Europe occidentale
Les exportations et les importations de services commerciaux ont
progressé dans presque toutes les régions, à l'exception
notable de l'Europe occidentale, où leur recul est dû en grande
partie à la dépréciation de l'euro. Comme l'Europe
occidentale représente 44% des exportations mondiales de services
commerciaux, la mauvaise tenue de ses exportations en dollars a pesé
considérablement sur la croissance en valeur du commerce mondial en 2000.
Les exportations de services commerciaux des Etats-Unis et du Japon ont
progressé, respectivement, de 10 et 13 %, ce qui est bien
supérieur aux taux enregistrés non seulement l'année
précédente, mais aussi tout au long de la décennie. La
stagnation des importations de services du Japon contraste avec la vigoureuse
expansion de ses exportations. Les importations de services commerciaux des
États-Unis ont augmenté presque trois fois plus que la moyenne
mondiale, portant leur part dans les importations mondiales au niveau record de
14,2 %. Parmi les pays en développement d'Asie, dont les
exportations et les importations ont enregistré une croissance à
deux chiffres figurent la Chine, la République de Corée,
Singapour et Taïwan. Au Mexique et en Israël, les importations et les
exportations ont augmenté de 15 à 30 %.
Sur l'ensemble de la période 1990-2000, les pays les plus dynamiques
parmi les principaux participants aux échanges de services commerciaux
ont été la Chine, la République de Corée, l'Inde,
l'Irlande et la Malaisie, où les exportations et les importations ont
affiché une croissance à deux chiffres.
III. PERSPECTIVES INCERTAINES POUR 2001
La
croissance de l'économie mondiale, si vigoureuse l'an passé, est
en perte de vitesse en 2001. Toutes les régions géographiques
sont touchées à l'exception, peut-être, de l'Afrique, qui a
enregistré le plus faible taux de croissance en 2000. L'Amérique
du Nord, les économies en transition et les pays en développement
d'Asie de l'Est -autres que la Chine- devraient voir leur PIB diminuer
fortement en 2001. Le PIB américain a connu sa progression la plus
faible depuis la récession du premier trimestre 1993 :
l'investissement en équipement a en effet poursuivi son repli
entamé à l'hiver 2000.
En outre, la fragile économie japonaise ne semble pas devoir se
redresser. En effet, après deux trimestres de croissance positive,
l'activité s'est de nouveau contractée au deuxième
trimestre 2001 (-0,8 % en volume). Le soutien du plan de relance public
à la croissance ne semble en effet pas avoir été suffisant
pour compenser le repli des investissements privés. Par ailleurs, les
taux de croissance en Europe occidentale et en Amérique latine devraient
perdre environ 1 point de pourcentage, du fait du ralentissement de la
consommation et du repli de l'investissement.
Le Fonds Monétaire International (FMI), début novembre
2001 , a ramené ses prévisions de croissance mondiale de
2,6% à 2,4% pour 2001 et de 3,5% à 2,4% pour 2002. Il
prévoit, pour l'Union européenne, une croissance de 1,7% en 2001
et de 1,4 % en 2002. Les prévisions publiées, quelques jours
après, par l'OCDE et par la Commission européenne sont
inférieures de 0,2 point à certaines prévisions du FMI.
S'il existe un large consensus au sujet du ralentissement général
de la croissance, l'incertitude demeure quant à la gravité de
cette décélération et à la forme qu'elle prendra.
Les attentats du 11 septembre 2001 ont encore accru cette
incertitude. L'évolution de l'économie des États-Unis est
considérée comme l'élément clé, non
seulement en raison de son poids dans la production et les échanges
mondiaux mais aussi en raison de sa position dominante dans la
« nouvelle économie ».
Les perspectives du commerce mondial en 2001 se sont donc nettement assombries
au cours des derniers mois.
En progression soutenue jusqu'au troisième trimestre de l'année
dernière, le commerce mondial a marqué un recul sensible, de
près de 1 % au quatrième trimestre 2000 et au premier
trimestre 2001. Ce recul s'explique en partie par le net repli des importations
asiatiques dès la fin 2000, et celui très marqué,
début 2001, des importations américaines et de celles des
principaux pays de la zone euro, peu à peu touchés par le
ralentissement mondial.
Le commerce mondial reviendrait au second semestre sur des rythmes de
progression trimestrielle de l'ordre de 1 % et pourrait s'intensifier en
fin d'année ; cependant, du fait d'une fin d'année 2000
et d'un début d'année 2001 particulièrement
défavorables, le commerce mondial ne progresserait que très
faiblement sur l'année 2001, d'à peine 2 %, soit une
croissance divisée par plus de six par rapport à l'année
2000. Il reviendrait en 2002 sur un rythme de croissance
légèrement inférieur à son rythme tendanciel qui
est de l'ordre de 6 %.
En 2001, le net ralentissement du commerce mondial s'expliquerait par un
moindre dynamisme des importations de la plupart des grands pays ou zones,
industrialisés comme émergents.
C'est la zone euro qui serait le moteur principal du commerce mondial en 2001,
contribuant pour près de la moitié à sa croissance, loin
devant l'Europe hors zone euro et l'ALENA, dont les contributions seraient de
l'ordre d'un quart. Dernier grand pays industrialisé, le Japon, dont la
croissance devrait être nulle en 2001, ne contribuerait que très
peu au commerce mondial.
L'Asie émergente, particulièrement touchée par le
ralentissement des économies américaine et japonaise et le
retournement du cycle de l'électronique devrait connaître une
nette contraction de ses importations et par conséquent fortement peser
sur le commerce mondial en 2001.
En 2002, avec la reprise attendue de l'activité mondiale, les
importations de la plupart des zones devraient nettement
accélérer, permettant ainsi au commerce mondial de revenir sur un
rythme de croissance voisin de celui atteint en 1999. Comme en 2001, la zone
euro serait parmi les zones les plus porteuses, dans une moindre mesure
cependant, du fait des contributions également nettement positives de
l'ALENA et de l'Asie hors Japon.
CHAPITRE II -
L'OUVERTURE ATTENDUE DE NÉGOCIATIONS
MULTILATERALES DÉLICATES
Le projet de budget du commerce extérieur pour 2002 s'inscrit dans un contexte international marqué par l'accord survenu à Doha (Qatar) le 15 novembre 2001, lors de la quatrième conférence ministérielle de l'Organisation Mondiale du Commerce, sur un agenda de négociations multilatérales pour les prochaines années, désigné sous le nom de « Doha development program ». Cet accord de compromis a été obtenu au prix de nombreuses ambiguïtés et s'inscrit dans un climat compliqué par des différends commerciaux persistants, notamment entre les Etats-Unis et l'Europe, ce qui laisse augurer des négociations particulièrement délicates.
I. LE SUCCÈS DE LA CONFÉRENCE DE DOHA
A. UN CONTEXTE INÉDIT
La
conférence de Doha intervenait deux ans après celle de Seattle
(décembre 1999), qui s'était soldée par un échec
cuisant que l'on pouvait imputer à trois séries de raisons :
- des causes structurelles : divergences transatlantiques (notamment,
opposition des Etats-Unis et de l'Europe sur le dossier agricole) et
dissensions Nord-Sud (entre pays développés et pays en
développement ou moins avancés, demandant à ce titre un
traitement de faveur et réclamant une évaluation des
conséquences des précédents accords de Marrakech) ;
- des circonstances particulièrement défavorables :
l'administration américaine, qui plus est exerçant la
présidence de la conférence, était déjà en
campagne électorale et adoptait, de ce fait, une attitude maximaliste,
d'autant que la vigueur de la croissance américaine éloignait
l'urgence d'une ouverture plus grande des marchés mondiaux.
L'Union européenne, pour sa part, se prononçait pour l'ouverture
d'un cycle large et équilibré, englobant les nouveaux sujets.
Bien qu'elle ait su rallier à sa position des « pays
amis » (Japon, pays d'Europe centrale et orientale, Corée,
Norvège...), l'Union européenne n'a pu trouver de terrain
d'entente avec le « front » américain (les
Etats-Unis s'étant acquis le soutien des pays d'Amérique Latine).
La conférence s'est donc ouverte sans que les grandes lignes d'un texte
de synthèse aient pu être finalisées.
La conférence de Seattle n'a toutefois pas été inutile car
elle a servi de révélateur à trois
phénomènes inédits : l'attitude offensive, sans
précédent, des pays en développement ;
l'inquiétude à l'égard du caractère plus normatif
des engagements internationaux depuis l'institution, par les accords de
Marrakech, d'un mécanisme de règlement des
différends ; l'irruption des opinions publiques dans les
négociations internationales.
La conférence de Doha se présentait deux mois après les
tragiques attentats terroristes commis aux Etats-Unis le 11 septembre 2001,
dont l'onde de choc traversait les relations internationales. La
tenue-même de la conférence a été mise en question,
tout comme sa date et son lieu. D'autres conférences internationales ont
d'ailleurs été annulées (FAO...) à la même
période.
La conférence de l'OMC survenait, en outre, dans un contexte
avéré de ralentissement économique
généralisé, et spécialement marqué aux
Etats-Unis, que le choc des attentats ne manquerait pas d'accentuer.
De ces diverses circonstances, il résultait qu'un accord à Doha
représentait, non seulement, l'occasion de restaurer un climat de
confiance dans les perspectives offertes par la conjoncture économique ,
mais aussi une forme de réponse mondiale au terrorisme. En outre, un
nouvel échec à Doha, après celui de Seattle, aurait sans
doute signifié la fin de l'OMC, du moins dans sa forme actuelle.
B. DES AVANCÉES CONSIDERABLES OUVRANT DES NEGOCIATIONS PERILLEUSES
1. Le contenu parfois ambigu de l'accord obtenu à Doha
Après avoir failli échoué sur les
dossiers de
l'agriculture et de l'environnement, les 142 pays membres de l'OMC sont
finalement parvenus à un accord pour lancer un nouveau cycle de
négociations commerciales multilatérales, désigné
sous le nom de «
Doha Development Agenda
»
-programme de développement de Doha-. Cet accord a toutefois
été obtenu
au prix d'ambiguïtés qui exigeront une
grande vigilance
durant le déroulement des négociations
à venir.
L'Union européenne peut s'estimer satisfaite des
avancées obtenues
sur plusieurs points figurant dans le mandat
confié au négociateur européen, par les Etats membres, le
26 octobre 1999, et déjà valable pour la conférence de
Seattle.
a) Philosophie générale de l'accord
Il
prévoit un cycle assez large,
visant à la fois la
libéralisation et la régulation
. Le mandat européen
était, en effet, de lancer un cycle global combinant la poursuite de la
libéralisation des échanges et le renforcement des règles
pour une gouvernance mondiale. Ces deux volets paraissaient d'autant plus
indissociables que la contestation de la « mondialisation »
et la problématique du développement avaient pris une ampleur
nouvelle depuis Seattle.
Ainsi, le texte inclut dans la négociation la définition de
règles multilatérales
pour des domaines encore mal
couverts par les accords de Marrakech (1994), notamment l'investissement
et la concurrence, ce qui n'était pas à l'ordre du jour à
Seattle. Il propose aussi un renforcement des règles de l'OMC (notamment
pour assurer le règlement des différends et la transparence des
marchés publics).
L'accord prend en compte les préoccupations des pays en
développement
, notamment par des mesures facilitant la mise en
oeuvre des précédents accords signés en 1994 à
Marrakech, au terme du cycle de négociations d'Uruguay ouvert en 1987
mais également par une promesse de négociations anti-dumping
à laquelle les Etats-Unis ont finalement consentie. Il
préserve également les accords préférentiels entre
l'Union européenne et les pays ACP (Afrique, Caraïbes, Pacifique),
dont l'enjeu pour le commerce de la banane et du thon est crucial.
En vue des prochaines négociations et afin d'améliorer
l'accès aux marchés des pays les moins avancés (PMA),
l'Union européenne a proposé
l'initiative « Tout
sauf les Armes »
: le Conseil européen a, le
26 février 2001, adopté le règlement qui permettra
à la Communauté d'accorder en 2009 à l'ensemble des
produits originaires des PMA une pleine franchise de droits et de quotas. Le
nouveau règlement permet d'accorder un accès en franchise de
droits et de quotas à tous les produits industriels, y compris les
textiles, et agricoles en provenance des PMA sans aucune exclusion. Il
prévoit une libéralisation totale pour la banane, le sucre et le
riz, sur la base d'un régime transitoire d'ouverture progressive,
s'échelonnant de 2006 à 2009 selon les produits.
Par comparaison, en l'état actuel, les Etats-Unis excluent plusieurs
secteurs ou produits industriels -textile, habillement et chaussures,
montres, verres, acier, articles de cuir, certains produits
électroniques- et soumettent nombre de produits agricoles à
contingents (viande, lait et dérivés, sucre, chocolat, jus
d'orange, tabac, fromages, légumes, arachides, plantes). Le Japon
n'exclut plus que quelques produits industriels (cuir et fourrure pour
habillement et certains tissus de soie, de laine et de coton), ainsi qu'un
produit agricole : le riz. Des produits tels que les bananes, le cacao, le
café, les céréales et le vin demeurent soumis à des
pics tarifaires.
L'Union européenne peut se féliciter de ce que le texte
adopté à Doha plaide pour une multilatéralisation de
l'initiative européenne « Tout sauf les armes ».
Au cours du cycle à venir qui, conformément à sa
proposition, inclura cette question, l'Union européenne plaidera
également pour une
meilleure prise en compte des difficultés
de mise en oeuvre des accords de l'OMC par les pays en
développement
. Les pays en développement relèvent des
difficultés d'application des accords suivants: l'accord antidumping,
l'accord sur les subventions et les droits compensateurs, les normes sanitaires
et phytosanitaires, l'accord sur les obstacles au Commerce, l'accord sur les
mesures relatives à l'investissement liées au commerce, la
propriété intellectuelle, l'évaluation en douane... Ils
contestent aussi l'asymétrie entre les droits et les obligations
prescrites dans ces accords, notamment dans le cas de l'agriculture et du
textile.
Concernant le textile
, l'intransigeance américaine à Doha,
face à l'Inde, a évité à l'industrie textile
française une accélération de l'ouverture des
marchés développés aux exportations des PVD de textile et
habillement. Le calcul des quotas a été transmis au Comité
pour le commerce des marchandises, qui devra rendre ses conclusions avant le
31 juillet 2002.
L'accord sur les textiles et vêtements (ATV) entre, au
1
er
janvier 2002, dans une troisième phase de
libéralisation des échanges. Les pays exportateurs, estimant que
cet accord n'est pas appliqué effectivement par les pays
développés, qui usent, selon eux, de mesures de sauvegarde ou
d'autres instruments de restriction de l'accès au marché,
souhaitaient renégocier l'accord. Ceci ne manquait pas
d'inquiéter
l'industrie textile française, d'autant que la
date du 1
er
janvier 2002 est aussi celle de l'entrée de
la Chine à l'OMC et que la Commission européenne négocie
actuellement, en marge de l'OMC et dans une perspective essentiellement
politique, un accord avec le Pakistan lui offrant un accès
privilégié pour ses produits
. Le commissaire européen
Pascal Lamy présente, en effet, comme « arme de
paix » un projet de relèvement de 15 % des quotas et
d'annulation des droits pour les produits textiles pakistanais (en
échange, les producteurs européens devraient se voir offrir un
accès plus facile au marché pakistanais, aujourd'hui
protégé par des droits d'entrée supérieurs à
30 %, en moyenne).
Or cette proposition n'a fait l'objet d'aucune
étude d'impact préalable, ce qui préoccupe les industriels
français du textile
, qui estiment qu'elle menacerait 25 ou
30.000 emplois en Europe ;
en outre, elle conduirait à
détourner les flux d'importations européennes de textile des pays
du Maghreb
, avec lesquels l'Union européenne entretient
traditionnellement des rapports privilégiés. L'impact d'un accord
avec le Pakistan se ferait donc sentir aussi sur l'autre rive de la
Méditerranée.
Le textile européen s'inquiète encore de la
non-réciprocité dans l'accès aux marchés, de
certaines dispositions de l'accord sur la propriété
intellectuelle (TRIPS) -qui autoriseraient des copies par les PVD des
modèles européens- et de l'encadrement, prévu par l'accord
de Doha, des mesures anti-dumping en 2005 et 2006.
Enfin, l'Union européenne a obtenu l'engagement d'un dialogue sur le
renforcement de l'assistance technique aux pays en développement
pour favoriser leur intégration dans le système commercial.
Le renforcement de l'assistance technique est, en effet, nécessaire
à une mise en oeuvre effective des accords de l'OMC par l'ensemble des
pays en développement, notamment sur les points suivants : normes
sanitaires et phytosanitaires, obstacles techniques au commerce,
évaluation en douane et propriété intellectuelle.
Désormais, le « cadre intégré » en
faveur des PMA, qui associe les six organisations internationales les plus
compétentes en matière d'assistance technique liée au
commerce, sert de cadre directeur aux stratégies d'intégration du
commerce dans les politiques de développement. Les programmes
d'intégration s'inscrivent dans une stratégie cohérente de
développement, avec les Programmes de réduction de la
pauvreté (PRSP) de la Banque mondiale. Les stratégies nationales
de développement doivent être déclinées en
programmes définis par les PMA eux-mêmes en fonction de leurs
besoins. C'est à la rénovation du « cadre
intégré » qu'appelle l'Union européenne.
b) L'accès aux médicaments
Ce
point, qui était, dans un premier temps l'une des nombreuses pommes de
discorde sur la mise en oeuvre des accords existants, a pris un poids tel qu'un
texte séparé lui a été consacré et a
été retenu par les membres de l'OMC réunis à Doha.
En réponse aux difficultés de mise en oeuvre des accords ADPIC
(portant sur les droits de la propriété intellectuelle qui touche
au commerce) -TRIPS en anglais-, dénoncées depuis Seattle par les
PVD,
l'accord en autorise une interprétation souple, permettant aux
Etats confrontés à des pandémies de produire des copies de
traitements brevetés
. Ainsi, conformément au souhait de
l'Union européenne, l'OMC reconnaît que les règles
commerciales doivent tenir compte des questions de santé publique et de
souveraineté politique.
Un aspect central de ce débat a concerné les licences
obligatoires
: constituant des exceptions au droit des brevets, les
licences obligatoires permettent à un Etat de priver
momentanément le détenteur d'un brevet de son droit exclusif sur
ce dernier en raison d'une épidémie et de faire fabriquer le
médicament concerné par le producteur de son choix sans le
consentement du détenteur du brevet.
En garantissant le respect de la propriété intellectuelle, les
accords ADPIC visent à permettre et encourager le financement
privé de la recherche, ce qui est un acquis majeur. Toutefois, les
dispositions exceptionnelles autorisant les pays pauvres à
délivrer des licences obligatoires ne paraissent pas accessibles,
en pratique : en effet, ces pays ne disposant généralement pas de
capacités de production sur leur sol, la possibilité de
délivrer des licences obligatoires ne leur serait utile que s'ils sont
autorisés à faire appel à un producteur étranger et
à réimporter sans droits ces médicaments.
La difficulté était de trouver le point d'équilibre entre
la protection par les brevets de la propriété intellectuelle et
l'accès des PVD aux médicaments en cas d'épidémies.
Voulant exploiter les potentialités de l'accord ADPIC pour la production
de médicaments génériques ou l'importation
parallèle de médicaments, les PVD demandaient plus de souplesse
dans le droit des brevets en cas d'urgence médicale. Avocats de cette
souplesse maximale, l'Afrique du Sud, le Brésil et l'Inde demandaient
une libre conduite de leurs politiques de santé (notamment de leur
programme anti-Sida), qui ne les expose pas à une condamnation par
l'OMC. Conformément à leur souhait, « rien dans
l'accord ADPIC n'empêche les membres de prendre des mesures pour
protéger la santé publique ». Les Etats-Unis et la
Suisse, qui comptent de grands laboratoires, ont donc consenti à une
certaine flexibilité, ce que l'émergence du bioterrorisme
-récente épidémie d'anthrax et besoin américain de
se fournir en antibiotique approprié à moindre coût- a sans
doute facilité.
c) L'agriculture
Le
projet de déclaration, proposé à la veille de la
Conférence de Doha par le Président du Conseil
Général de l'OMC, l'Ambassadeur Harbinson, retenait un objectif
d'élimination des subventions à l'exportation, reposant sur
l'idée d'une « marchandisation » de l'agriculture,
inacceptable, notamment pour la France, et reprenait la revendication du groupe
de Cairns -qui comprend le Canada, l'Australie et autres grands pays
exportateurs agricoles hors USA et Union Européenne-. D'autres
difficultés tenaient à la référence à une
réduction substantielle des soutiens internes, à l'absence de
progrès sur la protection des indications géographiques et
à la place trop modeste accordée à la
multifonctionnalité de l'agriculture (celle-ci ayant une fonction plus
large que seulement commerciale : protection de l'environnement,
aménagement du territoire, sûreté alimentaire,
bien-être des animaux).
L'Union européenne a été offensive sur le dossier
agricole, car elle pouvait se targuer d'avoir plus qu'appliqué les
accords de Marrakech -réduction des droits de douane, des soutiens
internes et des subventions à l'exportation- en mettant en oeuvre la
réforme de la PAC dans le respect de l'agenda 2000. Ainsi ,
l'Europe est déjà plus ouverte que ses partenaires aux produits
des PVD (20 milliards de dollars d'importations pour les Etats-Unis,
33 milliards de dollars pour l'Europe).
L'Union européenne a finalement obtenu à Doha un
résultat conforme au mandat de 1999
:
- le texte fixe un agenda et un calendrier, sans préjuger des
résultats : une formule diplomatique a permis de satisfaire l'Union
Européenne comme le groupe de Cairns et les Etats-Unis. La formule
prévoit que « s'appuyant sur les travaux accomplis à ce
jour et sans préjuger du résultat des négociations, les
pays s'engagent à des négociations globales visant
à : des améliorations substantielles de l'accès aux
marchés ; des réductions, en vue de leur retrait progressif,
de toutes formes de subventions à l'exportation ; et des
réductions substantielles du soutien interne ayant des effets de
distorsion des échanges. » Si l'expression
« retrait » -« phasing out »- demeure,
le texte n'impose pas la suppression des subventions à l'exportation au
terme du cycle de Doha -la suppression devenant ainsi un objectif de
très long terme-. Comme le souhaitait l'Union européenne, la
direction des négociations est donnée, et non pas son point
d'arrivée, ce qui permettra de déterminer la position
européenne dans les négociations à venir en fonction du
rythme de réforme de la PAC. Ainsi, l'Europe peut maîtriser le
rythme des évolutions à venir ; en outre, elle compte bien
que les restitutions européennes ne soient pas seules remises en cause.
Enfin, la signification exacte du terme « substantielles »
-qualifiant les réductions de soutiens internes- sera
déterminée par la négociation à venir, sur laquelle
il conviendra d'être vigilant ;
- dans le texte, la spécificité de l'agriculture, fortement
contestée à Seattle, est confortée. Les
préoccupations traditionnelles (accès au marché, soutien
interne, soutiens à l'exportation) sont équilibrées par la
prise en compte -ne serait-ce que par la mention qui en est faite- des
préoccupations non commerciales, qui ont déjà donné
lieu à l'ouverture, au sein de l'OMC, à des travaux techniques,
portant sur la sécurité sanitaire des aliments, le
développement rural, le bien-être des animaux, l'environnement,
les indications géographiques, ou encore la qualité des
produits ;
- sur les indications géographiques, l'accord prévoit une
avancée importante : la négociation d'un système
multilatéral d'enregistrement et de notification des indications
géographiques, pour les vins et spiritueux. En outre, il est
prévu de commencer la discussion devant conduire à l'extension de
ce registre à d'autres produits.
d) L'environnement
L'Union
européenne a obtenu l'ouverture de négociations sur les relations
entre les règles de l'OMC et les accords mondiaux sur l'environnement
(AME) et, dans deux ans, éventuellement sur d'autres sujets. Il s'agit
de la première intégration de l'environnement dans la
négociation commerciale internationale, mais elle ne sera effective que
si les accords internationaux sur l'environnement sont signés et
ratifiés par l'ensemble de la communauté internationale
(notamment par les Etats-Unis, qui n'ont pas signé le protocole de Kyoto
de décembre 1997 sur les changements climatiques ni celui sur la
biosécurité, qui autorise à refuser l'importation d'OGM au
titre du principe de précaution). En effet, les Etats-Unis ont obtenu
que les conclusions des négociations sur l'environnement ne soient
applicables qu'aux membres de l'OMC signataires des traités
environnementaux.
Cette avancée sur l'environnement apparaît, de ce fait,
essentiellement symbolique.
En butte à l'opposition conjointe des Etats-Unis et des PVD, qui se
satisfont de la flexibilité des règles actuelles, l'Union
européenne a dû, par ailleurs, renoncer à inscrire dans
l'accord l'éco-étiquetage, qui se trouve renvoyé au
Comité sur le commerce et l'environnement, ainsi que l'examen du
principe de précaution. Il est seulement fait référence,
en écho aux travaux sur le principe de précaution menés
depuis Seattle, au droit des membres de définir le niveau de protection
qu'ils jugent approprié en matière de santé, de
sécurité et d'environnement.
e) Les règles concernant l'investissement et la concurrence
Sur ces
deux dossiers, une approche en deux temps a été retenue,
rassurant les PVD. Après une phase de clarification des besoins, des
négociations seront lancées -comme le souhaitait l'Union
européenne-, dont les modalités seront décidées par
consensus à la cinquième conférence ministérielle
(dans deux ans).
En ce qui concerne l'investissement, l'Union souhaite un cadre accordant une
protection adéquate aux investissements étrangers, assurant
transparence et non-discrimination et permettant l'accès au
marché pour les secteurs offerts. L'enjeu, en matière de
concurrence, est de définir des principes communs à tous les
membre pour éviter le contournement des engagements de
libéralisation par des pratiques anti-concurrentielles.
En revanche, l'Union Européenne n'a pu obtenu satisfaction en
matière de normes sociales
: l'opposition farouche des PVD -qui
redoutent un protectionnisme déguisé derrière les normes
sociales- a empêché le texte d'aller au-delà d'une simple
référence aux travaux de l'Organisation Internationale du Travail
et d'un rappel de la déclaration de Singapour en 1996, engageant les
membres de l'OMC à « observer les normes fondamentales du
travail internationalement reconnues ». L'ambition européenne,
qui se heurte au désintérêt américain et à
l'hostilité des PVD, serait, à terme, de créer un forum
permanent entre l'OMC et l'OIT.
Mais le désaveu de l'Europe sur ce dossier doit être mis en regard
d'autres avancées sociales, qui sont à souligner : la
protection des « services publics » reste assurée
par l'accord sur les services ; la possibilité de choisir un niveau
élevé de protection en matière de santé, de
sécurité et d'environnement est ouverte; la banalisation des
échanges agricoles est écartée; les considérations
relatives au développement ont progressé .
2. Les enjeux des futures négociations portant sur les services
Les
services n'ont pas été un sujet de discorde à la
conférence de Doha, alors qu'ils appartiennent, au même titre que
l'agriculture, aux négociations de « l'agenda
incorporé » -c'est-à-dire dans le prolongement du cycle
d'Uruguay-. Cette discrétion, sur un secteur d'un poids
économique pourtant considérable, peut s'expliquer par deux
raisons majeures.
D'une part, du point de vue européen, ce sujet représente une
question offensive puisque l'Union européenne a déjà
largement libéralisé ses services
et peut ainsi faire valoir
ses intérêts -sous réserve du maintien de
l'exception
culturelle
pour les services audiovisuels, ce qui semble un souci largement
partagé-.
D'autre part, le périmètre de la négociation est
maîtrisé du seul fait que celle-ci fonctionne par
liste
positive
, conformément à l'accord général sur
le commerce des services (AGCS). Ce principe a notamment permis, jusqu'à
présent, de
préserver les services publics
d'éducation, de santé et de transport ferroviaire.
Pourtant, il conviendra, au cours des négociations qui s'annoncent, de
veiller à ce que le renforcement des disciplines sur la
réglementation intérieure, ainsi que sur les subventions, ne
permette à l'OMC de remettre en cause l'existence ou le fonctionnement
des « services publics », tels qu'entendus en France.
L'Union Européenne a proposé de porter la négociation
sur ses intérêts sectoriels, à savoir
notamment :
- les
services de télécommunications
: l'Union
propose leur libéralisation sur la base d'engagements d'accès au
marché et de traitement national et dans le respect des principes
pro-concurrentiels du « document de
référence ». Elle considère, comme les
Etats-Unis, que le développement du commerce électronique passe
par la libéralisation d'une grappe de services liés aux
télécommunications (services informatiques, services de paiement
en ligne, services de publicité, services de livraison exprès).
En revanche, alors que les Etats-Unis plaident aussi pour la privatisation des
opérateurs de télécommunications, la France
considère que ce sujet ne relève pas de l'OMC, tant que la
propriété du capital n'affecte pas l'accès au
marché ;
- les
services financiers
(banque, assurance, titres
financiers) : l'Union européenne, qui a un intérêt
offensif évident dans ce secteur du marché unique
représentant 7 % du PIB communautaire, met en avant l'importance,
dans le contexte du développement du commerce électronique, des
prestations transfrontières et de la consommation à
l'étranger, qui ont jusqu'à présent fait l'objet d'offres
limitées. Elle souligne la complémentarité entre une
libéralisation des services financiers et l'existence d'un cadre
réglementaire adapté et efficace, notamment en matière
prudentielle ;
- les
services de tourisme
: déjà largement
libéralisés, ces services font encore l'objet de quelques
limitations, dans les secteurs de la restauration, des agences de voyage ou de
guides touristiques. L'Union européenne propose l'élimination de
ces limitations ;
- les
services de transport
: contrairement aux Etats-Unis,
qui veulent préserver le transport maritime et le transport
aérien, l'Union européenne propose la libéralisation de
ces secteurs. En matière de transport maritime, l'Union
européenne, qui représente 30 % de la capacité de la
flotte mondiale des navires de commerce, est forte des règles
unifiées dont elle s'est dotée et qui comportent très peu
de barrières à l'activité des prestataires
étrangers. En matière de transport aérien, elle souhaite
même élargir le champ de l'AGCS à d'autres services que
ceux inclus dans le champ (vente et commercialisation, systèmes
informatisés de réservation, maintenance des aéronefs).
Les intérêts économiques français sont importants
dans ce domaine, compte tenu du positionnement d'Air France comme compagnie et
comme prestataire de services. En revanche, la France -à l'instar des
Etats-Unis- n'est pas favorable à l'inclusion des droits de trafic dans
le champ de l'AGCS, privilégiant des accords bilatéraux
fondés sur la réciprocité. En matière de transport
terrestre, l'Union a limité sa proposition à quelques secteurs et
modes précis (transport international routier, réparation et
maintenance et location de véhicules commerciaux avec chauffeur) ;
- les
services postaux et de courrie
r : l'Union
européenne propose une libéralisation progressive des
activités postales n'entrant pas dans le champ du secteur
réservé aux opérateurs monopolistiques, afin que l'OMC ne
puisse remettre en cause le service universel. Sa proposition de classification
des services postaux va dans ce sens. Dans ce contexte, un point de convergence
se dégage entre les propositions européennes et les propositions
américaines de libéralisation des services de livraison
exprès, totalement ouverts à la concurrence dans la pratique,
pour autant que la définition de ces services soit suffisamment
précise pour ne pas risquer d'affecter le monopole de la poste sur une
partie des services postaux ;
-
les services énergétiques
: tout en appelant
à leur libéralisation -dans la limite de l'acquis communautaire-,
l'Union européenne rappelle les impératifs de
sécurité des approvisionnements et de protection de
l'environnement ainsi que les spécificités du nucléaire,
qui doit rester en dehors du champ de l'AGCS.
Parallèlement, des discussions se poursuivent entre membres de l'OMC
pour préciser le contenu de la classification des secteurs, dans les
domaines -tels qu'énergie, services postaux et services
environnementaux- où elle se révèle obsolète ou
insuffisante. Les travaux continuent également depuis l'entrée en
vigueur de l'AGCS sur les sujets n'ayant pas fait l'objet d'un accord au terme
du cycle d'Uruguay : disciplines sur les subventions, sauvegardes et
marchés publics, réglementation intérieure.
- les
services professionnels
(à savoir les professions
libérales : avocats, experts-comptables...) : en
matière de services juridiques, les Etats-Unis souhaitent obtenir une
libéralisation des conditions d'entrée des avocats
américains dans les sociétés civiles professionnelles
d'avocats en Europe, afin que leurs avocats puissent se dispenser à
l'avenir d'une inscription à un barreau en Europe. La France a
limité son offre de libéralisation en limitant notamment au
domaine du droit international l'exercice des avocats étrangers en
France ;
- les
services environnementaux
(traitement des eaux ou des
déchets...): les entreprises françaises disposent de solides
positions sur ce marché (Vivendi est au 2ème rang, la Lyonnaise
des eaux au 4ème), dont la croissance annuelle prévue dans les
années à venir est de 8 %. Désireuse de permettre le
développement de la libéralisation de ce marché dans un
cadre juridique sûr, l'Union européenne a déposé une
nouvelle proposition de classification des services environnementaux, plus
complète, comportant en particulier la distribution de l'eau. La
libéralisation effective des services environnementaux passe
également par la mise en place de disciplines relatives aux
marchés publics de services.
3. Opportunités ouvertes par l'adhésion prochaine de la Chine à l'OMC
La
conférence ministérielle de Doha restera aussi celle qui aura
entériné l'accord en vue de l'adhésion formelle de la
Chine à l'OMC, quinze ans après la demande chinoise. Cette
adhésion sera effective dès 2002, après ratification de
l'accord par le Parlement chinois.
Les listes d'engagements établissent l'ensemble des droits
d'accès au marché que la Chine devra accorder. Des
dérogations provisoires -pour cinq ans- doivent faciliter
l'intégration de la Chine dans le système commercial mondial.
Pour l'Union européenne, l'entrée de la Chine représente
l'opportunité d'un marchés nouveau de 1,3 milliard de
consommateurs, alors que ses propres engagements envers la Chine n'ont
quasiment pas changé. En effet, l'Union européenne accordait
déjà à la Chine la
clause de la nation la plus
favorisée
, avant même que les membres de l'OMC ne s'y trouvent
tenus par l'accord sur l'adhésion de la Chine. Toutefois, elle va devoir
supprimer les derniers contingents tarifaires
qu'elle appliquait
à la Chine, portant
sur les textiles, les chaussures et la vaisselle
en céramique et en porcelaine.
En contrepartie, il sera possible,
jusqu'en 2008, de recourir à une mesure de sauvegarde spécifique
pour faire face aux importations préjudiciables de textiles chinois.
Jusqu'à douze ans après l'adhésion, des mesures de
sauvegarde propres à certains produits permettront de corriger l'afflux
d'importations chinoises portant atteinte (ou menaçant de porter
atteinte) aux entreprises communautaires concurrentes.
De nombreuses opportunités s'offrent aux entreprises
communautaires
:
- produits industriels
: suppression progressive des
contingents et réduction des droits de douane de 17% à 9% en
moyenne. Les droits appliqués aux produits du secteur des technologies
de l'information, à la bière, aux jouets et aux meubles seront
supprimés. D'autres secteurs exportateurs européens vont
bénéficier de la libéralisation : automobile, chimie,
alcools, cosmétique, cuir, textile, chaussures, pierre,
céramique, verrerie, machines et appareils... ;
- produits agricoles
: réduction des droits à
une moyenne de 10 % d'ici 2005 sur les 60 produits les plus
exportés par l'Union européenne et élimination, au niveau
national, de toutes les subventions agricoles à l'exportation pour les
producteurs chinois ;
- droits commerciaux et libéralisation des monopoles d'Etat sur
les échanges :
droit, pour les entreprises
étrangères, de commercialiser et distribuer librement leurs
produits en Chine, trois ans après l'adhésion ; ouverture
aux importateurs privés des secteurs du pétrole, des engrais et
de la soie ;
-
services
: investissements étrangers ouverts
progressivement dans l'assurance (d'ici 3 ans pour l'asurance-vie), les
télécommunications (téléphonie mobile, notamment),
la distribution, les banques (ouverture totale d'ici 3 ans envers la
clientèle entreprises et cinq ans pour les particuliers) , les
services professionnels, le tourisme.
La
conformité de la législation et des institutions
commerciales chinoises aux règles de l'OMC
sera assurée par
les engagements chinois relatifs au traitement national (interdiction de
discrimination envers les produits importés), aux conditions en
matière d'investissements, à la protection des droits de
propriété intellectuelle, aux subventions à l'exportation,
aux marchés publics et aux instruments de défense commerciale.
C. UN PROJET DE REFORME DE L'OMC À POURSUIVRE
La
réforme de l'OMC est le seul « mandat » qui ait
été donné au Directeur Général de l'OMC,
M. Mike Moore, à l'issue de la Conférence de Seattle. Il
s'agissait alors de réfléchir à des mesures susceptibles
d'aider à la relance d'un cycle commercial ; l'organisation des
travaux de la conférence ministérielle et les méthodes de
négociation avaient en effet été jugées en partie
responsables de l'échec de Seattle. Depuis deux ans, l'OMC renforce
l'accès à l'information et travaille à rendre son
fonctionnement interne plus démocratique, comme l'ont prouvé la
préparation et le déroulement de la conférence de Doha.
Toutefois, les contestations persistantes portant sur l'OMC appellent une
révision de son mode de fonctionnement.
La plupart des Etats ne souhaitent pas modifier les règles de
fonctionnement de l'organisation. Les pays en développement, en
particulier, sont pour le moment hostiles aux mesures proposées par
l'Union européenne et les Etats-Unis afin d'améliorer la
transparence externe et interne de l'OMC.
L'OMC est vivement critiquée par les militants anti-mondialisation, qui
relayent et amplifient les reproches que les pays les moins avancés ont
adressés à cette organisation à l'issue de la
conférence de Seattle.
Pourtant, même parmi les critiques les plus radicaux, l'idée fait
son chemin qu'une OMC réformée pourrait être une
institution indispensable. Supprimer l'OMC ou revenir à l'ancien GATT ne
résoudrait aucun des problèmes soulevés par la
mondialisation. L'OMC, pierre angulaire du système commercial
international, en garantit la cohérence, en contenant les risques de
fractionnement et de discriminations. L'augmentation progressive du nombre de
ses membres -142 à ce jour- et l'entrée prochaine de la Chine et
d'une vingtaine d'autres pays candidats -dont la Russie- rapprochent
désormais l'OMC de l'universalité.
L'OMC est une organisation mixte. Elle est à la fois une enceinte de
négociation et une juridiction internationale. Les critiques dont elle
fait l'objet portent sur ces deux fonctions.
En tant qu'enceinte de négociation, l'OMC n'a pas de pouvoirs propres,
analogues à ceux du FMI ou de la Banque Mondiale. Contrairement à
la réputation qui lui est parfois faite, ce n'est pas l'organisation
elle-même qui promeut une idéologie particulière. Elle n'en
a ni les moyens, ni la mission, car elle reste contrôlée
étroitement par les Etats membres qui sont tous sur un pied
d'égalité, les décisions se prenant par consensus, alors
qu'une dizaine d'Etats membres représentent 80 % des
échanges mondiaux. Sa mission, aux termes des Accords de Marrakech de
1994, est d'organiser la mise en oeuvre des négociations commerciales
selon le principe de libéralisation des échanges
arrêté dans l'accord initial du GATT de 1947.
En revanche, l'Organe de règlement des différends de l'OMC a des
compétences sans équivalent. Ce sont essentiellement les
décisions de cet organe qui fondent les critiques les plus radicales
adressées à l'OMC.
La réforme de l'organe des règlements des
différends
Le caractère quasi juridictionnel des mécanismes de
règlement des différends accroît l'égalité
entre les Etats et renforce l'assise du droit international.
Sa création a permis de lutter utilement contre l'unilatéralisme
et d'éviter que le jeu croisé des sanctions et des
rétorsions ne dégénère en guerre commerciale. Les
pays en développement ont de plus en plus recours au système de
règlement des différends, tant d'une manière offensive que
défensive d'ailleurs.
A l'occasion du nouveau cycle de négociations, des réformes du
mécanisme de règlement des différends pourraient cependant
être mises en oeuvre dans le respect des principes généraux
établis lors de sa création.
Ainsi, la professionnalisation des groupes spéciaux -chargés de
juger en première instance- serait un moyen de mieux garantir
l'indépendance des « panels » et de diversifier leur
composition.
Un renforcement de l'assistance technique au bénéfice des pays en
développement paraît aussi nécessaire, face à des
procédures de plus en plus longues et coûteuses.
De même, la transparence de la procédure peut être
améliorée, notamment par une association plus étroite des
ONG. Cependant, le caractère interétatique de la saisine doit
être préservé, en raison notamment de l'importance des
décisions des « panels » sur les relations entre les
Etats.
D'autres réformes sont envisageables : procédure de
consultation pour avis de l'Organe d'Appel ou encore création d'un juge
d'application des recommandations de l'ORD.
Améliorer le processus de négociation
Si tous les membres de l'OMC sont présents dans toutes les instances de
l'organisation et participent aux décisions par la voie du consensus, la
pratique des « chambres vertes » réunissant quelques
membres influents de l'OMC qui se mettent d'accord entre eux, se
généralise et dénature l'application de ces principes.
Il convient donc, au minimum, de formaliser ces réunions restreintes en
définissant des règles de transparence qui garantissent à
tous les Etats une information précise sur leurs contenus et leurs
résultats.
Les Etats sont pour le moment opposés à une réforme plus
fondamentale (création d'un organe restreint permanent en charge de la
conduite des négociations dans le cadre du principe du consensus, par
exemple). Cependant, la complexité des sujets traités et
l'accroissement du nombre d'Etats membres pourraient conduire à une
telle réforme, et ce d'autant plus rapidement que les divers processus
d'intégration régionale progresseront.
Par ailleurs, il est essentiel d'améliorer la transparence dite
« externe » de l'organisation, c'est-à-dire son
ouverture aux parlements
1(
*
)
et aux ONG,
d'accroître les moyens de l'assistance technique aux pays en
développement et de renforcer le rôle du Secrétariat et du
Directeur général de l'OMC.
II. LA PERSISTANCE DE NOMBREUX DIFFÉRENDS COMMERCIAUX ENTRE LES ÉTATS-UNIS ET L'UNION EUROPEENNE
Les Etats-Unis et l'Union européenne sont, chacun l'un pour l'autre, le partenaire commercial le plus important : en 2000, 18,5 % des importations et 23,6 % des exportations européennes sont liées aux Etats-Unis, tandis que 18 % des importations et 21,3 % des exportations américaines sont liées à l'Europe. L'excédent commercial en faveur de l'UE tend à s'accentuer depuis 1996 pour atteindre 36 Mds d'euros en 2000. Le commerce des services prend de plus en plus d'importance (hausse de 50 % en valeur entre 1995 et 1999).
1. Cas offensifs pour l'Union européenne
L'Union
européenne est actuellement opposée aux Etats-Unis dans
plusieurs contentieux dont la majorité concernent l'utilisation
d'instruments de défense commerciale (antidumping, droits compensateurs
et mesures de sauvegarde) ou l'existence de subventions
. La violation des
droits de propriété intellectuelle constitue également une
source importante de litiges transatlantiques. La menace de la mise en oeuvre
de la réglementation sur les sanctions tournantes (carrousel) reste
présente. Enfin, le contentieux « Bananes » a fait
l'objet d'un règlement amiable, en avril dernier, tandis que le
différend relatif à l'interdiction de la viande de boeuf
traitée avec des hormones de croissance fait toujours l'objet de
sanctions commerciales.
L'Union Européenne s'oppose aux Etats-Unis sur plusieurs dossiers
épineux révélant des divergences d'appréciation des
règles commerciales multilatérales. Elle choisit le plus souvent
de les soumettre à l'organe de règlement des différends de
l'OMC, lorsque la négociation bilatérale échoue.
a) L'utilisation de procédures unilatérales
Les
autorités américaines se réservent la possibilité
de recourir à des procédures unilatérales (sections 301 et
301 Spéciale contre les pratiques commerciales déloyales, section
Super 301 relative aux problèmes de propriété
intellectuelle), dont l'usage fragiliserait le mécanisme de
règlement des différends de l'OMC.
Suite à une plainte déposée par les Communautés
européennes pour contester la
Section 301
, le groupe
spécial a confirmé la nécessité d'une autorisation
de l'Organe de règlement des différends avant la mise en oeuvre
de toute mesure de rétorsion. Il a reconnu que la Section 301 violait
dans son principe les règles de l'OMC et a estimé que les
Etats-Unis avaient pris l'engagement international de se conformer aux
règles de l'OMC (dans le « Statement of Administrative
action »), soumis par le Président au Congrès et
approuvé par ce dernier.
La nouvelle
réglementation « carrousel »
-adoptée par le Congrès américain en mai 2000- autorise
les Etats-Unis à modifier unilatéralement la nature des sanctions
commerciales qui ont été initialement autorisées par
l'ORD. Ces dispositions peuvent s'appliquer aux mesures de rétorsions
mises en oeuvre dans le cadre des contentieux « Bananes »
et « Hormones ». L'Union européenne a
décidé, en juillet 2000, qu'elle demanderait
l'établissement d'un Groupe spécial si les Etats-Unis venaient
à mettre en oeuvre cette réglementation. L'accord du 10 avril
2001 intervenu entre les Etats-Unis et l'Union européenne dans le cadre
de l'affaire « Bananes » a réduit néanmoins
la pression qui pesait sur l'administration américaine pour mettre en
oeuvre des sanctions tournantes.
b) L'utilisation des instruments de politique commerciale : mesures anti-dumping et droits compensatoires
La
portée limitée de la procédure d'extinction des droits
compensateurs et des droits antidumping constitue un obstacle pour les
entreprises européennes. La longueur de la durée des droits
pénalise notamment les secteurs de la nitrocellulose industrielle
(depuis 1983), des tôles revêtues en acier (depuis 1993) et des
fils machines en acier inoxydables (depuis 1994).
Depuis le 1
er
janvier 1995 et dans le cadre de la
procédure de règlement des différends de l'OMC, les
instruments défensifs de politique commerciale (antidumping,
anti-subventions et sauvegarde) des Etats-Unis ont été
examinés par 11 groupes spéciaux, dont 2 constitués
à l'initiative de la Communauté européenne.
Une plainte a été engagée par les Communautés
européennes et le Japon pour contester
la législation
antidumping
des Etats-Unis de 1916. Le groupe spécial puis l'organe
d'appel ont conclu à l'incompatibilité de la loi
américaine avec certaines dispositions antidumping des accords
de l'OMC. Le délai raisonnable accordé par arbitrage aux
Etats-Unis pour la mise en oeuvre des recommandations de l'Organe de
règlement des différends expirait le 26 juillet 2001.
L'Organe de règlement des différends a néanmoins
accepté, sur demande des Etats-Unis, de prolonger ce
délai jusqu'au 31 décembre 2001.
Dans le domaine des
mesures compensatoires
, et suite à une
plainte des Communautés européennes, l'imposition par les
Etats-Unis de droits compensateurs sur les importations de certains produits en
acier en 1994, 1995 et 1996 a été jugé, par l'organe
d'appel, incompatible avec les dispositions de l'Accord sur les subventions et
les mesures compensatoires.
A la demande de 11 membres de l'OMC, dont les Communautés
européennes, des consultations ont eu lieu pour examiner
l'amendement
Byrd
d'octobre 2000. A la demande de 9 de ces Membres, dont les
Communautés européennes, un groupe spécial a
été établi par l'organe de règlement des
différends, en date du 23 août 2001. Les co-plaignants
contestent, au regard des accords de l'OMC, cet amendement qui charge les
autorités douanières américaines de verser aux
producteurs, à l'origine d'une plainte ou l'ayant soutenue, le montant
des droits anti-dumping ou des droits compensateurs.
c) Les biais du régime fiscal des entreprises américaines exportatrices
Les
Etats-Unis permettent à des entreprises de nombreux secteurs (machines
électriques et non-électriques, chimie, aéronautique,
agriculture...) de délocaliser une partie de leurs
bénéfices liés à des exportations dans des
structures fiscales, dites FSC -Foreign Sales Corporation
(sociétés de vente à l'étranger)-,
implantées la plupart du temps dans des paradis fiscaux, puis de
rapatrier ces revenus sans payer d'impôt. L'Organe d'appel a
confirmé le 24 février 2001, les conclusions du rapport du
Groupe spécial selon lesquelles le régime FSC constitue une
subvention à l'exportation prohibée par l'Accord sur les
subventions et sur les mesures compensatoires et par l'Accord sur
l'agriculture. Le délai raisonnable de mise en conformité avait
été initialement fixé au 1er octobre 2000.
Les Etats-Unis et l'Union européenne ont signé, le
29 septembre 2000, un accord de procédure aux termes duquel
l'Union européenne s'engageait à ne pas demander l'autorisation
de prendre des sanctions commerciales tant qu'un Groupe spécial ne
s'était pas prononcé sur la mise en conformité du
régime FSC.
La loi sur le remplacement du régime FSC a été
signée par le Président Clinton le 15 novembre 2000.
Le
rapport du Groupe spécial sur la mise en oeuvre a confirmé, en
août 2001, que la loi sur le remplacement du régime FSC
était incompatible avec les dispositions de l'Accord
sur les
subventions et sur les mesures conservatoires et de l'Accord sur l'agriculture.
Les Etats-Unis peuvent faire appel de la décision au plus tard le
19 octobre 2001. Il sera automatiquement mis fin à la suspension de
la procédure d'arbitrage sur le montant des sanctions lorsque le rapport
du Groupe spécial sur la mise en oeuvre (ou de l'Organe d'appel) sera
adopté par l'ORD. L'arbitre devra alors rendre une décision dans
les 60 jours.
d) Les restrictions liées au principe d'extraterritorialité
Le Congrès a adopté en 1996 des textes visant à faire pression sur les principaux partenaires commerciaux des Etats-Unis pour les amener à infléchir leur politique à l'égard de Cuba, de l'Iran et de la Libye, et à isoler davantage ces pays, déjà soumis à embargo américain. L'Union condamne la portée extraterritoriale de ces législations restrictives aux échanges et aux investissements avec les pays soumis à embargo américain (loi Helms-Burton qui vise les échanges des pays tiers avec Cuba, loi d'Amato qui étend l'embargo commercial aux investissements réalisés par des sociétés non américaines dans le domaine des hydrocarbures avec l'Iran et la Libye). L'Union européenne a adopté rapidement un règlement « anti-embargo » en novembre 1996 pour protéger les opérateurs européens contre les effets extraterritoriaux de ces législations. Récemment, l'Union a déploré la décision du Congrès américain, en date du 27 juillet 2001, de prolonger pour une durée de cinq ans l'embargo commercial établi par la loi d'Amato.
e) Les lacunes dans la protection des droits de propriété intellectuelle
Malgré l'existence d'un système de protection des
droits de propriété intellectuelle complet et rigoureusement
appliqué, les difficultés suivantes ont été
identifiées :
- lacunes dans la protection des droits moraux et des droits
connexes :
certains établissements américains sont
exemptés du paiement de droits pour la diffusion d'oeuvres musicales
européennes
. Dans le cadre d'une plainte déposée au
titre du « règlement sur les obstacles au commerce »
(ROC), le Comité ROC a déféré cette exemption
devant l'organe de règlement des différends. Celui-ci a
confirmé que l'essentiel des dispositions en cause était
contraire aux obligations de l'accord ADPIC de l'OMC. Les recommandations du
groupe spécial sont en phase de mise en oeuvre par les Etats-Unis, le
processus devant être achevé avant le 31 décembre
2001 ;
- restriction dans la protection des marques et des noms
commerciaux (affaire « Pernod Ricard- Havana
Club ») : les Communautés européennes et leurs
Etats membres ont contesté, devant l'organe de règlement des
différends, l'article 211 de la loi générale du
21 octobre 1998. Cette législation empêche, sous certaines
conditions, l'enregistrement ou le renouvellement des marques commerciales
identiques ou similaires à celles se rapportant à des entreprises
ou des avoirs confisqués par le gouvernement cubain le
1er janvier 1959 et elle interdit aux tribunaux des Etats-Unis de
reconnaître une revendication de droits sur une telle marque. Le groupe
spécial a conclu que le refus d'accès aux tribunaux constituait
une violation de l'accord ADPIC de l'OMC. La Commission européenne a
d'ores et déjà annoncé qu'elle avait l'intention de faire
appel de ce rapport en raison d'une interprétation trop stricte par le
Groupe spécial de certaines dispositions de l'Accord ADPIC ;
- circulation de produits contrefaits (notamment dans les secteurs de la
parfumerie et de la maroquinerie) et
présence d'usurpations
d'appellations de vins français.
Certains vins (Champagne, Moselle,
Sauternes, notamment) sont en effet pénalisés par la circulation
d'appellations usurpées dites semi-génériques. Des
discussions entre l'Union européenne et le Gouvernement américain
sont actuellement en cours afin d'obtenir un accord global sur
l'élimination des usurpations de vins.
2. Cas défensifs
L'Union européenne se trouve en position d'accusée sur plusieurs dossiers agricoles.
a) Le contentieux « Hormones »
A la
suite d'une procédure entamée devant l'OMC par les Etats-Unis et
le Canada, la réglementation communautaire interdisant l'utilisation
d'hormones de croissance dans la production de viande bovine a
été jugée le 19 août 1997 non conforme
à l'accord sur les mesures sanitaires et phytosanitaires de l'OMC. Cette
décision a été confirmée en appel le
16 janvier 1998, mais avec des nuances suffisantes pour laisser
à la Communauté la possibilité de conduire une nouvelle
évaluation des risques, destinée à justifier le maintien
de son interdiction. Ne disposant que d'un délai de 15 mois, la
Communauté n'a pu achever à temps les dix-sept études
scientifiques qu'elle avait lancées. Aussi l'Organe de règlement
des différends de l'OMC a-t-il autorisé, à compter du
29 juillet 1999, les Etats-Unis et le Canada à appliquer des
mesures de rétorsion sur certains produits exportés par la
Communauté. Se traduisant par des droits de douane de 100 %, ces
mesures portent sur 116,8 millions de dollars d'exportations
communautaires pour les Etats-Unis et sur 7,7 millions de dollars pour le
Canada. Les principaux produits français touchés sont la
moutarde, le roquefort, les oignons, les colles et adhésifs, la
chicorée torréfiée, le foie gras, les boyaux et vessies
d'animaux, le chocolat et les truffes. La France subit à elle seule
24 % des sanctions américaines.
Votre rapporteur pour avis
déplore cette situation, qui pénalise nombre de nos
producteurs.
Sur la foi des analyses examinées par le Comité scientifique sur
les questions vétérinaires intéressant la santé
publique, la Commission a adopté le 5 mai 2000 une proposition
d'amendement de la directive « Hormones », visant à
interdire définitivement l'oestradiole et à autoriser
provisoirement cinq autres hormones.
Cette proposition doit être approuvée par le Conseil et par le
Parlement européen. Dans cette attente, l'Union européenne avait
pris des contacts informels avec les Etats-Unis pour juger de leur
intérêt à accepter la transformation des mesures de
rétorsions en compensations tarifaires pour les importations
américaines de viande bovine non traitée aux hormones. La crise
de l'ESB, associée à la longueur du délai
nécessaire aux industriels américains pour mettre en place une
production de viande non traitée, a fait disparaître l'espoir d'un
règlement amiable de ce litige.
La réussite de la mise en oeuvre de l'accord amiable intervenu dans le
contentieux « bananes » a toutefois permis de relancer, le
26 juillet 2001, les discussions avec les Etats-Unis en vue d'un accord
sur des compensations tarifaires provisoires.
b) Le contentieux « Bananes »
Après une condamnation en 1997, et une première
révision en 1998, le régime communautaire d'importation, de vente
et de distribution de bananes avait, à nouveau, été
condamné le 6 avril 1999, à l'initiative de l'Equateur
et avec le soutien des Etats-Unis et des principaux pays producteurs
d'Amérique latine. La réservation d'un contingent aux pays ACP,
ainsi que le système d'attribution des licences, qui favorisait de facto
les opérateurs communautaires, ont été jugés
contraires aux règles de l'OMC. Après arbitrage sur le niveau des
rétorsions, l'ORD a autorisé les Etats-Unis à appliquer
des sanctions commerciales à hauteur de 191,4 millions de dollars
à compter du 19 avril 1999, et l'Equateur à hauteur de
201,6 millions de dollars à compter du 18 mai 2000. La
Commission européenne a cherché à mettre en place un
système d'administration sous un régime contingentaire acceptable
par les plaignants.
Ce contentieux a trouvé un règlement politique le
10 avril 2001 par la signature d'un accord entre les Etats-Unis et
l'Union européenne
aux termes duquel les Etats-Unis ont suspendu,
à compter du 1
er
juillet 2001, l'imposition de
droits de douane majorés tandis que l'Union européenne
introduisait un régime d'importation fondé sur les certificats
antérieurs (première étape). La deuxième
étape, prévue par l'accord susvisé, qui devrait aboutir
à l'obtention, par l'Union européenne, d'une dérogation
article XIII du GATT94 nécessaire à la gestion du contingent C
réduit pour les bananes ACP jusqu'au 31/12/05, est en cours
d'élaboration.
CHAPITRE III -
UN COMMERCE EXTÉRIEUR FRANÇAIS
STRUCTURELLEMENT EXCÉDENTAIRE ?
Le projet de budget du commerce extérieur pour 2002 s'inscrit dans un contexte marqué par un excédent commercial en voie d'extinction, qui pourrait céder la place à un déficit en 2002.
I. UN COMMERCE EXTÉRIEUR EN PLEINE CROISSANCE, MAIS TOUT JUSTE EXCÉDENTAIRE
Pour le commerce mondial comme pour le commerce extérieur de la France, l'année 2000 a été caractérisée par une très forte croissance des échanges (+ 13,8 % pour les exportations françaises et + 20,1 % pour les importations). Le solde commercial français FAB/FAB s'est établi à 2 milliards d'euros en 2000, en net recul par rapport à l'année précédente où il avait atteint 16,5 milliards d'euros. Cette évolution relève avant tout des facteurs conjoncturels (vigueur de la demande intérieure française et augmentation du prix des matières premières) et ne reflète pas un effritement de la compétitivité de la France sur la scène internationale.
A. UN SOLDE QUI ILLUSTRE, MALGRÉ TOUT, LA COMPÉTITIVITÉ DES PRODUITS FRANÇAIS
1. Des flux d'échanges nourris, un excédent fortement amaigri
Les flux
commerciaux français, comme ceux de la zone euro, ont d'abord poursuivi
au premier semestre 2000 une progression amorcée dès la sortie du
« trou d'air », au printemps de l'année
précédente. Puis, au second semestre, ils se sont nettement
ralentis. Sur l'ensemble de l'année, les importations ont
été plus rapides que les exportations. Dépassant
305 milliards d'euros, les exportations françaises affichent une
progression de 13,8 % sur l'ensemble de l'année, soit la
deuxième meilleure performance de la décennie après les
résultats records de l'année 1997, où elles avaient
progressé de 15,1 %. Néanmoins, les exportations ont
progressé moins vite que les importations (+ 20,1 % en 2000).
En effet, sous l'incidence cumulée de la forte hausse des prix des
produits de base, de l'amélioration de la consommation des
ménages et de la demande des entreprises, la hausse des importations est
à un niveau qu'elle n'avait pas atteint depuis 1980.
En se situant à 2 milliards d'euros, l'excédent commercial
FAB/FAB de l'année 2000 recule de près de 15,24 milliards
d'euros, puisqu'il atteignait 16,5 milliards d'euros l'an passé.
Les flux ont progressé à un rythme identique au cours des deux
premiers trimestres. Au troisième trimestre, le différentiel de
croissance des échanges, favorable aux importations, entraîne la
disparition de l'excédent mensuel. Après cette baisse estivale,
le solde mensuel demeure stationnaire au dernier trimestre de l'année.
LE
SOLDE COMMERCIAL
L'apparition de l'excédent en 1993, son augmentation
entre
1995 et 1997, son maintien à de bons niveaux en 1998 et 1999 et sa
contraction en 2000, ne peuvent être dissociés du décalage
conjoncturel entre la France et ses partenaires, même s'il n'explique
qu'une partie des évolutions.
L'amoindrissement notable de l'excédent en 2002 ne doit donc pas
être lu comme le signe d'un effritement de la compétitivité
française « élargie » -non limitée aux
prix-, laquelle a fait preuve d'une bonne tenue.
2. La persistance d'une bonne compétitivité des produits français
La
convergence de trois facteurs -un environnement de change favorable, une bonne
tenue des coûts salariaux et une poursuite des efforts de marge au
premier semestre- a permis à la compétitivité-prix des
exportateurs français de progresser au cours de
l'année 2000.
La position compétitive de la France s'est améliorée
vis-à-vis tant de ses principaux partenaires de l'OCDE que des pays
émergents, grâce à un différentiel d'inflation
favorable qui lui a permis de retrouver des niveaux de
compétitivité proches de ceux d'avant la crise asiatique.
Le taux de change effectif nominal
de la France vis-à-vis de ses
42 principaux partenaires a poursuivi un mouvement de
dépréciation pendant la majeure partie de l'année, avant
d'opérer un net redressement au cours des deux derniers mois. En moyenne
annuelle, la baisse s'établit à 5,5 %. En glissement de
décembre 1999 à décembre 2000, le taux de change effectif
nominal est en recul de 2,7 %. Cette évolution tient principalement
aux mouvements du dollar (contribution de 1,4 point) et des monnaies
d'Asie (contribution de 0,6 point) ainsi que dans une moindre mesure, du yen et
de la livre (contributions respectives de 0,2 et 0,1 point).
La
compétitivité-coût
2(
*
)
de la France par rapport à ses 24 partenaires
de l'OCDE s'est fortement améliorée en 2000, progressant de
4 % au premier semestre et de 2,5 % au second semestre. Cette
évolution est liée principalement à la
dépréciation du taux de change effectif nominal du franc,
contribuant à hauteur de 3 %, au premier semestre, et de
1,9 %, au second, à l'amélioration de la
compétitivité-coût. En outre, le différentiel
d'évolution des coûts salariaux unitaires a été
favorable à la France sur la période.
La
compétitivité-prix
3(
*
)
de
la France par rapport aux 24 pays de l'OCDE s'est elle aussi
améliorée. L'essentiel de la progression a eu lieu au premier
semestre, avec une hausse de 3,9 % contre 1,5 % au second. La
compétitivité-prix ne s'améliore pas autant que la
compétitivité-coût, traduisant un moindre effort de marge
relatif de la part des exportateurs français, notamment au cours de la
seconde partie de l'année.
Toutefois, pour la deuxième année consécutive,
la part
de marché relative de la France en valeur
vis-à-vis des 24
pays de l'OCDE
marque un recul
de forte ampleur (- 0,5 point)
et atteint fin 2000 un niveau historiquement bas, à 6,8 %. A la
différence des Etats-Unis et, dans une moindre mesure du Japon, les
principaux pays européens enregistrent un recul de leurs parts de
marché en valeur. Ce repli ne doit pas surprendre : les pays
européens échangeant avant tout entre eux et en euros, le moindre
dynamisme des échanges intra-européens et l'appréciation
du dollar et du yen ont provisoirement réduit le poids des
échanges européens dans le commerce mondial. La part de
marché mondiale de la France en valeur pourrait ainsi devenir
légèrement inférieure à 5 % en 2000, selon les
premières données disponibles (contre 5,3 % en 1999).
L'évolution des parts de marché en valeur est un indicateur
délicat à interpréter.
En effet, l'évolution de
la part de marché mondiale d'un pays reflète non seulement sa
compétitivité intrinsèque, mais aussi la variation des
prix des marchandises échangées
. Ainsi :
- la flambée des cours du brut
en 1999 et en 2000 a eu pour
effet d'accroître le poids du pétrole dans le commerce mondial,
d'où une baisse mécanique de la part de marché
française. La progression de certaines autres matières
premières (métaux notamment) en 2000, liée à
l'accélération de l'activité mondiale, a eu un effet
également négatif sur la part de marché
française ;
- l'appréciation du dollar
en 1999 et en 2000 a
réduit mécaniquement l'importance dans le commerce mondial des
échanges de la France avec ses partenaires européens
(échanges non libellés en dollars), d'où une nouvelle
baisse de la part de marché mondiale de la France et de ses partenaires
européens.
A l'inverse, la part de marché relative en volume
de la France
vis-à-vis des pays de l'OCDE, qui n'est pas affectée par la
variation des prix des marchandises échangées,
s'est
stabilisée
au cours de l'année 2000 au niveau atteint fin
1999, à 7,6 %.
La baisse de la part de marché de la France n'apparaît donc pas
liée à un problème de compétitivité. Elle
est essentiellement liée à des effets de valorisation, comme le
montre la stabilité de la part de marché relative en volume.
Au total, la compétitivité-prix à l'export et la
compétitivité-coût se situent, au premier semestre 2001,
à un niveau supérieur, respectivement de 11 % et de
21,2 %, à la moyenne des vingt dernières années.
La compétitivité des produits français ne s'appuie pas
uniquement sur leur prix, notamment dans le secteur des biens de consommation.
Comme l'illustrent les enquêtes du Centre d'Observation Economique, les
produits français semblent avoir une très bonne image
auprès des importateurs des principaux pays européens, du fait de
leur qualité, de leur caractère innovant, de la
notoriété des marques françaises, et des services
afférents (délais de livraison satisfaisants, bons services
commerciaux).
La qualité reste cependant une notion délicate à mesurer.
L'analyse de la compétitivité à la lumière des prix
des échanges s'en ressent puisque des prix élevés peuvent
signaler des coûts trop importants (faible
compétitivité-coût) ou des produits de haute qualité
(forte compétitivité structurelle). En Europe, il semble que
l'Allemagne, mais également la France, se soient orientées
principalement vers une
concurrence par la qualité
, alors que les
entreprises espagnoles et italiennes s'illustrent davantage par la
compétitivité de leurs prix. La France a de larges avantages en
termes de qualité dans les secteurs de l'agro-alimentaire, de
l'habillement, mais également dans quelques secteurs de la haute
technologie (aérospatiale, industrie pharmaceutique).
B. DES RÉSULTATS INÉGAUX SELON LES SECTEURS
Deux éléments essentiels expliquent la forte baisse de l'excédent commercial : une hausse de la facture énergétique et une dégradation conjoncturelle du solde industriel.
1. Une hausse de la facture énergétique
Tous les
grands pays industrialisés (Allemagne, Italie, Japon, Etats-Unis)
connaissent comme la France une baisse de leur solde commercial en 2000, qui a
pour cause première la hausse de leur facture pétrolière
(en janvier 2001, le Japon enregistre même son premier déficit
commercial depuis 1997). Ainsi, dans le cas de la France, le déficit
énergétique a augmenté de 12 milliards d'euros par
rapport à 1999. Les niveaux très élevés atteints
par les cours pétroliers en 2000 (28,4 dollars le baril en moyenne,
soit une augmentation de 59 % par rapport à 1999) et
l'évolution du dollar (le taux de change euro/dollar s'étant
déprécié de 13,4 %) se sont en effet conjugués
pour creuser le déficit énergétique. Le très bas
niveau des stocks et la forte activité n'ont en effet pas permis de
limiter suffisamment les volumes importés pour contrebalancer la hausse
des prix, même si l'effet de cette hausse a été
atténué par la plus forte indépendance
énergétique, dont le taux est passé de 29,9 % en 1980
à 49,3 % en 1999.
Le dynamisme de nos exportations de produits énergétiques,
lié principalement à la hausse des exportations de produits
pétroliers raffinés, n'a pas compensé la hausse des
importations en valeur -qui atteint 23,6 milliards d'euros-.
Ainsi, l'augmentation du déficit de la branche énergie contribue
à environ trois quarts de l'évolution du solde.
2. Une dégradation conjoncturelle du solde industriel
Le
second facteur de réduction de l'excédent commercial
français a été la contraction du solde industriel de
5 milliards d'euros, imputable essentiellement à des raisons
d'ordre conjoncturel. Cette contraction -le solde atteignant 3,5 milliards
d'euros- n'est en effet pas liée à un fléchissement des
exportations, qui ont fortement progressé.
Les secteurs où la France dispose traditionnellement d'avantages
comparatifs (automobile, biens d'équipement et en particulier les
navires, la construction aéronautique et spatiale et la
téléphonie mobile) ont d'ailleurs vu leur excédent
progresser en 2000. Ces bons résultats n'ont pas compensé
l'exceptionnelle accélération des importations ainsi que le
creusement des déficits liés aux échanges de biens de
consommation -déficit accru de 2,5 miliards d'euros et atteignant
7 milliards d'euros- et de biens intermédiaires -déficit de
six milliards d'euros, dix fois supérieur à celui de l'an
passé.
Le volume des exportations de produits manufacturés a progressé
de 15,1 % en 2000 pour diverses raisons :
- tout d'abord, la croissance en moyenne annuelle de la demande mondiale
adressée à la France en 2000 approche les 10 % ;
- en outre, les fortes opérations à l'exportation ont
nettement contribué à la croissance des exportations. Ainsi, les
ventes d'Airbus ont à nouveau été élevées en
2000 avec 164 appareils vendus (contre 166 en 1999, qui avait été
une année record). En valeur, les ventes augmentent de 13,8 %, les
excellentes performances de ce secteur étant amplifiées par la
dépréciation de l'euro. En outre, grâce aux commandes
enregistrées depuis quelques années, les ventes de navires ont
été multipliées par 2,5 ;
- enfin, les dépréciations de l'euro par rapport au yen, au
dollar et à la livre, conjuguées aux comportements de marge des
exportateurs français ont été favorables à la
compétitivité-prix de nos produits.
Le volume des importations de produits manufacturés a, quant à
lui, progressé de 18 % en 2000. les importations en volume ont
été exceptionnellement vigoureuses depuis le troisième
trimestre de 1999 pour les raisons suivantes :
- la demande finale en produits manufacturés a, en effet,
progressé en 2000 sur des rythmes de croissance soutenus ;
- la hausse modérée des prix d'importation a
considérablement limité les gains de
compétitivité-prix qu'auraient pu espérer les producteurs
nationaux suite à la dépréciation de l'euro et au
renchérissement du prix du pétrole ;
- en outre, l'utilisation plus intensive des capacités de
production en France au cours de cette année aurait contribué
à la croissance des importations ;
- la progression exceptionnelle des importations tient également
aux achats massifs de produits liés au développement des
nouvelles technologies de l'information et de la communication, leur production
nationale n'étant pas encore très développée.
L'érosion du solde industriel de la France relève donc avant tout
de facteurs conjoncturels et ne remet pas en cause les atouts commerciaux de la
France, qui lui ont permis de réaliser des excédents industriels
considérables au cours des années 90. L'orientation de nos
exportations vers des zones dynamiques et une spécialisation dans des
secteurs porteurs contribuent à la constitution d'excédents
durables.
De plus, la diversification des produits, l'amélioration de la
qualité, de la diversité et de l'étendue des gammes
proposées ont favorisé la « compétitivité
hors-prix » des exportations.
Enfin, sur les trois dernières années, le comportement de
discrimination par les prix des exportateurs français et
étrangers, qui ajustent leurs marges afin de maintenir leur prix en
conformité avec le prix du marché local, tend à rendre le
solde industriel moins sensible aux mouvements de change lorsque ceux-ci sont
d'une ampleur limitée. Pour autant, l'accroissement de la concurrence
internationale et l'apparition de nouvelles technologies rappelle qu'
aucun
excédent ne peut être tenu pour acquis
.
Automobile : le plus fort excédent de l'industrie
En 2000, l'industrie automobile retrouve un solde commercial en progression (+1
milliard de francs), qui s'établit à 9,3 milliards d'euros.
Proche du niveau record de l'année 1997, il s'agit du plus fort
excédent de l'industrie.
La branche des équipements automobiles voit son excédent
atteindre le niveau exceptionnel de 5,8 milliards d'euros. Cette hausse
provient de l'augmentation de l'excédent avec l'Espagne
(+ 6 milliards de francs) et des exportations vers l'Italie
(+ 21 %). Les exportations sont également bien
orientées en direction de l'Amérique du Sud (+ 36 %
vers l'Argentine).
Pour la construction automobile, la hausse persistante des achats à
l'étranger durant l'année 2000 empêche la progression de
l'excédent qui se maintient à 3,5 milliards d'euros. Ainsi,
les échanges avec l'Espagne et l'Allemagne conduisent à une
aggravation (+ 11 milliards de francs) des déficits avec ces
deux pays (- 35,7 milliards de francs). En revanche, les exportations
vers les PECO, la Turquie (doublement) et vers l'Asie progressent fortement.
Biens d'équipement : une année record
La branche des biens d'équipement connaît un solde record
(7,3 milliards d'euros), en progression notable (+ 1,9 milliards
d'euros) après deux années de recul. Ce résultat est
d'autant plus satisfaisant qu'il est dû à une très forte
croissance des exportations (+ 18,8 %), supérieure à
celle des importations (+ 17,4 %).
Ce succès relève, tout d'abord, de l'industrie des transports qui
voit ses exportations progresser de 23,5 % et ses importations de
14,0 %. Ainsi, la construction aéronautique bat un nouveau record
pour les ventes d'Airbus (164 appareils vendus). Les ventes progressent
à destination des Etats-Unis et de l'Afrique aux dépens du Proche
et Moyen Orient et de l'Asie.
La construction navale connaît également une année active
avec six grandes opérations d'un montant supérieur à un
milliard de francs, constituées de quatre paquebots et de deux plates
formes pétrolières pour le Libéria.
Les biens d'équipement professionnel électriques et
électroniques connaissent une réduction du déficit, qui
atteint - 1,8 milliards d'euros au lieu de - 2,6 milliards
d'euros en 1999, liée à forte croissance des exportations
(+ 26,9 %). Ce résultat s'explique notamment par la bonne
performance de la téléphonie mobile. Durant l'année 2000,
les échanges de ce produit ont considérablement augmenté :
+ 102 % pour les exportations mais aussi + 44 % pour les
importations, conduisant à un solde positif de 22 milliards de
francs, alors qu'il s'élevait à 8,4 milliards de francs en
1999. Néanmoins, le déficit concernant les machines de bureau et
le matériel informatique continue de s'alourdir, pour atteindre
-6,4 milliards d'euros.
En revanche, le secteur des biens d'équipement professionnel
mécaniques accuse à nouveau un déficit
(- 1,7 milliards d'euros). La forte croissance des importations
(+ 6,7 %), notamment en machines-outils et en équipements
frigorifiques témoigne de l'investissement soutenu des entreprises.
Biens de consommation : une très forte croissance des
importations
La forte consommation des ménages s'est traduite par une hausse soutenue
des importations (+ 17,7 %), dont le rythme est inédit sur les
dix dernières années. Bien que les exportations enregistrent
également une croissance soutenue (+ 13,1 %), le
déficit de la branche s'alourdit de 2,5 milliards d'euros et
atteint 7 milliards d'euros.
Ceci est particulièrement sensible pour les biens d'équipement
domestique dont le déficit se creuse de 2 milliards d'euros pour
atteindre 7,1 milliards d'euros. Tous les équipements domestiques
ont concouru à l'aggravation du déficit, qu'il s'agisse des
articles de sport, des jeux ou des achats de produits bruns.
De même, le déficit structurel de la branche habillement et cuir
s'aggrave, atteignant - 6,4 milliards d'euros contre
- 5,8 milliards d'euros en 1999. Les produits d'habillement
connaissent une plus forte progression des importations que des exportations
contrairement aux produits de cuir et de chaussures.
En revanche, l'excédent de la branche de la pharmacie, parfumerie et
entretien se maintient à plus de 6,5 milliards d'euros, nouveau
record pour la branche. Ce sont les parfums et les produits d'entretien qui
soutiennent la légère croissance de l'excédent, notamment
par les exportations vers l'Amérique du Nord. En revanche, l'ampleur des
importations de produits pharmaceutiques (+ 25,6 %) fait
légèrement reculer l'excédent de ces produits.
Biens intermédiaires : le plus lourd déficit depuis
1992
L'utilisation plus intensive des capacités de production en France au
cours de l'année a induit une consommation accrue d'intrants,
générant une augmentation des importations. La vitalité
des flux (+ 21,4 % d'importations et + 15,5 %
d'exportations) est à l'origine de la forte dégradation du
déficit de la branche des biens intermédiaires
(- 6,1 milliards d'euros au lieu de - 0,6 milliards
d'euros en 1999).
Le solde des composants électriques et électroniques dont le
solde se dégrade de 2,2 milliards d'euros et devient négatif
(- 0,2 milliards d'euros) pour la première fois depuis neuf
ans. La progression de la consommation industrielle de ces biens
intermédiaires a entraîné une certaine pénurie sur
le marché français, ce qui a conduit les consommateurs de ces
biens à s'approvisionner sur le marché nord-américain.
Le déficit de la branche des métaux et produits
métalliques s'aggrave fortement, passant de - 0,5 milliards
d'euros à - 2,1 milliards d'euros, du fait des importations de
métaux non-ferreux. Les déficits traditionnels de la
filière bois et papier et de la branche des produits minéraux se
sont aggravés durant l'année 2000. Il en est de même,
à un moindre degré, du déficit de l'industrie textile.
Enfin, la chimie est la seule branche des biens intermédiaires qui soit
excédentaire, son solde s'élève à 1,5 milliard
d'euros, en léger repli par rapport aux 1,7 millions d'euros de
1999. Les bons résultats dans les domaines de la chimie et du caoutchouc
sont masqués par une croissance soutenue des importations de biens
intermédiaires en plastique.
Au total, dans l'industrie civile, notre solde s'est donc replié de
5 milliards d'euros et atteint 3,5 milliards d'euros, après
avoir dépassé 8 milliards d'euros pendant trois
années consécutives.
3. Un excédent agroalimentaire stabilisé
Les
échanges de produits issus de l'agriculture et de l'élevage sont
relativement peu actifs ; les flux de produits agricoles et de l'industrie
agroalimentaire croissent de 3,5 % à l'export et de 4,1 %
à l'import, alors que l'industrie civile connaît des
évolutions supérieures à 15 %. Néanmoins,
l'année 2000 est plus dynamique que les deux précédentes,
qui avaient vu une stabilité des exportations et de faibles mouvements
sur les achats extérieurs.
Les deux branches du secteur
agroalimentaire sont excédentaires
: les produits agricoles
présentent un excédent de 1,65 milliards d'euros, en léger
retrait par rapport à 1999 ; celui des produits des industries
agroalimentaires atteint 7,71 milliards d'euros et progresse de
0,23 milliard d'euros. Stabilisé depuis 1997, l'excédent
agroalimentaire est donc de 9,36 milliards d'euros en 2000.
Depuis dix ans, la part des produits des industries agroalimentaires s'est
nettement accrue au détriment des produits agricoles.
Ainsi, les
matières premières agricoles
ne
représentent plus aujourd'hui que 28 % de nos exportations
agroalimentaires, contre 36 % en 1990.
a) Les produits agricoles
Le bois
Suite à la tempête de décembre 1999, les exportations de
bois progressent de 34 %, notamment vers la Chine, la Belgique, les
Etats-Unis et l'Espagne.
Les ventes de céréales
Après une bonne année 1999,
les échanges de
céréales
, tout en restant
largement
excédentaires
, sont moins favorables, avec une progression des
importations et une stagnation des exportations.
Suite à la sécheresse de 1999 en Afrique du Nord, les ventes en
direction de l'Algérie, du Maroc et de la Tunisie ont augmenté de
respectivement 58,6 %, 89 % et 45,1 % : les deux premiers
pays deviennent nos quatrième et sixième acheteurs de blé,
le dernier, notre onzième débouché. Par ailleurs, les
échanges avec la Russie ont retrouvé leur niveau de 1998,
après les ventes exceptionnelles de 1999 liées à la
mauvaise récolte de blé pour l'année 1998. les ventes vers
l'Iran ont, elles aussi, fortement diminué après une année
1999 exceptionnelle, ce qui aboutit à la baisse de l'excédent.
Le poste
oléagineux
a connu une évolution comparable
à celle du poste « céréales », avec
une chute considérable du chiffre d'affaires à l'export sur la
première période (de 1 milliard d'euros en 1990 à
0,37 milliard d'euros en 1994), entraînant la perte de
l'excédant du secteur (de 0,79 milliard d'euros en 1990 à
0,02 milliard d'euros en 1994). Par la suite, nos exportations ont en
partie repris, pour atteindre le chiffre de 0,61 milliard d'euros en 2000,
correspondant à un excédant de 0,4 milliard d'euros. Cette
régression globale de nos ventes sur dix ans, de près de 5 %
par an, est essentiellement due à la perte de marchés pour nos
graines de tournesol, dont les ventes passent de 0,63 milliard d'euros en 1990
à 0,14 milliard d'euros en 2000.
Quant au double poste des
fruits et légumes frais
,
régulièrement déficitaire depuis 1990, la
légère amélioration du solde, de - 1,39 milliard
d'euros en 1990 à - 1,20 milliard d'euros en 2000, est
liée à une hausse de nos exportations de fruits frais, qui
progressent en moyenne de 3,4 % par an pour passer de 0,88 milliard
d'euros en 1990 à 1,23 milliard d'euros en 2000.
b) L'industrie agroalimentaire
Le solde
de la branche des produits de l'industrie agroalimentaire a connu une
évolution assez heurtée au cours de l'année 2000 ;
toutefois, après une année 1999 où les deux flux
étaient orientés à la baisse, la balance 2000 s'affermit,
en raison d'un deuxième trimestre dynamique. Hormis les produits des
industries alimentaires diverses, les autres branches voient leur
excédent augmenter. L'excédent se situe en 2000 à
7,7 milliards d'euros.
Les ventes d'alcool
Après une année 1999 marquée par les festivités du
passage à l'an 2000, les ventes et achats de boissons alcoolisées
connaissent un volume moins élevé, quoique supérieur
à l'année 1998.
Les ventes de champagne représentent toujours le premier poste.
Après deux années de forte hausse et un record de
1,84 milliard d'euros d'excédent, elle sont en net repli avec une
baisse de 15,5 %. Il faut voir là un effet de l'an 2000, qui avait
porté les ventes à un niveau exceptionnel : celles-ci
avaient progressé de 34 % en 1999. Il en va de même pour les
autres vins mousseux qui, après une croissance de 39 %, connaissent
une chute de 25,5 %.
Les ventes de cognac restent bien orientées avec une croissance de
14,5 %, qui fait suite à une croissance de 3 % observée
l'année précédente.
Les vins de Bordeaux connaissent, après deux années
exceptionnelles (1997 et 1998) obtenues grâce aux millésimes 1995
et 1996, une baisse progressive de leurs ventes à
l'étranger : après - 3 % en 1999, l'année
2000 voit celles-ci diminuer de - 1,9 %.
Les vins de Bourgogne enregistrent des ventes en progression de 3 %.
Avec 7,12 milliards d'euros en 2000,
ce solde représente
dorénavant et de loin notre premier excédent agroalimentaire
.
Cette évolution favorable, liée en début de
décennie à une bonne progression de nos ventes de spiritueux, se
réalise ensuite surtout par le redressement de nos exportations de vins,
entamé en 1994 pour exploser en 1997, alors que nos ventes de spiritueux
régressent. Mais sur l'année 2000, un renversement des tendances
aboutit à des chiffres d'affaires export de 5,44 milliards d'euros
pour nos vins, en chute de 5,4 % par rapport à 1999, et de
2,01 milliards d'euros pour nos spiritueux, en hausse de 14,6 %.
La seconde place pour les industries agroalimentaires reste
occupée -pendant toute la décennie- par les
produits
laitiers
, dont le solde évolue très peu sur la
période, pour se situer à 1,8 milliard d'euros en 2000. Les
exportations, plus dynamiques qu'en 1999 atteignent 3,8 millions d'euros
en 2000, dans un contexte d'extrême fermeté des cours mondiaux des
produits laitiers industriels. Notre principale destination reste l'Union
européenne ; cependant, la part des pays tiers dans nos ventes
à l'étranger progresse de 26 % en 1990 à 30 % en
2000.
Le poste
viandes et animaux
, qui a connu une très forte
progression entre 1990 et 1997 (accroissement du solde de 0,06 milliard
d'euros à 1,91 milliard d'euros, augmentation des ventes de 4,4 %
par an), enregistre, depuis lors, un lent recul. En 2000, le poste enregistre
un excédent global de 1,46 milliard d'euros, composé de
1,16 milliard d'euros pour le secteur animaux vivants (contre 0,81 en
1990) et de 0,3 milliard d'euros pour les viandes et abats (contre
- 0,73 en 1990). Ce dernier secteur, devenu durablement
excédentaire en 1993, voit cependant son solde régresser depuis
son niveau record de 0,64 milliard d'euros, atteint en 1997. Ces trois
dernières années, ce sont surtout les ventes de bovins et viandes
bovines qui sont en difficulté, avec un recul moyen de l'excédent
de 7 % par an, qui risque fort de se détériorer davantage en
raison de la crise de l'ESB (Encéphalite Spongiforme Bovine) dès
octobre 2000, suivie en février 2001 de celle de la fièvre
aphteuse.
Enfin, le poste
sucre
voit sa balance fluctuer depuis dix ans au
gré des cours mondiaux, à des valeurs comprises entre
0,78 milliard d'euros et 1,13 milliard d'euros, l'année 2000
se situant dans le haut de cette fourchette avec un excédent de 1,10
milliard d'euros.
Quant aux grands postes déficitaires de notre balance agroalimentaire,
on observe sur une longue période une détérioration
sensible des déficits des
produits de la mer
(de- 1,10 milliard d'euros en 1990 à - 1,65 milliard
d'euros en 2000) et des
tabacs
(de - 0,71 milliard d'euros en 1990
à - 1,14 milliard d'euros en 2000), tandis que le poste
conserves et épicerie sèche
, déficitaire à
- 1,01 milliard d'euros en 1990, est devenu excédentaire en
1997 (0,27 milliard d'euros) pour se détériorer
régulièrement par la suite et atteindre le niveau de - 0,88
milliard d'euros en 2000.
C. UNE RÉPARTITION GÉOGRAPHIQUE DES ÉCHANGES DÉFORMÉE PAR LA HAUSSE DES PRIX DE L'ÉNERGIE
L'année 2000 se caractérise par une forte baisse
de
l'excédent commercial, polarisée sur trois zones : l'Europe,
l'Asie et le Proche et Moyen-orient. A l'inverse, l'excédent augmente
légèrement avec l'Amérique et l'Afrique.
La
dégradation de l'excédent avec l'Europe
(qui baisse de
10,23 milliards d'euros), consécutive à des achats
importants de biens énergétiques, participe au mouvement
d'ensemble. Cette baisse est la plus importante de toutes les zones. Viennent
ensuite le creusement du déficit avec l'Asie (qui s'accroît de
4,48 milliards d'euros), et de celui avec le Proche et Moyen-Orient
(- 3,13 milliards d'euros). A l'inverse, la France conforte
l'excédent acquis en 1998 avec l'Amérique
(+ 1,34 milliard d'euros) et avec l'Afrique
(+ 0,55 milliard d'euros), bien qu'elle soit aussi un fournisseur
important de matières premières.
Les échanges avec l'Europe
Vers l'Europe, les échanges ont augmenté de 11,1 % à
l'exportation et de 17,3 % à l'importation.
L'excédent
avec les pays de l'ensemble du continent, qui
était de 15 milliards d'euros en 1999, est en net recul pour atteindre
4,77 milliards d'euros
. Cette forte chute s'observe pour près de
la moitié avec les pays de l'Union européenne. Parmi les autres
pays, les achats originaires de la Russie ou de la Norvège -notamment
énergétiques- grèvent l'excédent commercial.
Les échanges avec les pays de l'Union européenne
Les échanges intra-communautaires représentent 60,2 % des
importations de la France, et 62 % de ses exportations. La croissance des
deux flux avec l'Union européenne est particulièrement nette
(+ 10,4 % à l'exportation et + 13,8 % à
l'importation), même si elle reste, de manière habituelle,
sensiblement inférieure à celle avec le reste du monde. Cette
progression des importations avec les pays de l'Union européenne est
également inférieure à celle du reste de l'Europe.
Les achats originaires de l'ensemble du continent européen progressent
de 17,3 %, alors que ceux originaires de l'Union européenne
progressent de 13,8 %. Au niveau des branches, la progression des achats
de matières énergétiques, ainsi que celle, dans une
moindre mesure, des biens intermédiaires, expliquent une large part de
la réduction de l'excédent.
La croissance des exportations est robuste avec l'ensemble des pays de l'Union
européenne. La progression des ventes est supérieure à
6 % avec 12 des 14 partenaires, et, notamment, avec ceux de la zone
euro. Elle est supérieure d'un demi-point à celle
enregistrée avec ceux de l'Union européenne au cours de
l'année 2000. Pourtant, la France est devenue déficitaire
avec la zone euro (- 0,84 milliard d'euros), alors qu'elle
dégageait un excédent de 3,02 milliards d'euros en 1999.
Toutefois, en rythme annuel, les échanges sont marqués par une
forte reprise avec l'Allemagne, l'Italie et la Belgique. La demande interne de
ces pays, restée limitée début 1999, a fortement
progressé au cours du second semestre 1999 et du premier
semestre 2000. La progression des livraisons d'Airbus atteint un niveau
record pour les deux premiers pays.
Il faut toutefois souligner le déficit bilatéral accru avec
l'Allemagne (2,32 milliards d'euros), du fait de la forte demande
française de biens intermédiaires et le niveau
élevé des achats de biens de consommation.
Les échanges avec les pays candidats à l'Union
européenne
Les échanges avec les pays candidats à l'Union européenne
augmentent dans des proportions particulièrement élevées.
Les évolutions observées avec l'ensemble des pays candidats
témoignent d'un potentiel de croissance très élevé
de leurs échanges avec la France. Les exportations se distinguent
nettement vers les candidats les plus importants comme la Hongrie, la
République tchèque, ou encore la Turquie.
La reprise des échanges avec l'Asie largement
confirmée
Au cours de l'année 2000, les exportations vers l'Asie ont
progressé de 22,2 % et les importations de 27 %, contre
respectivement, - 6,4 % et + 11,7 % l'année
précédente.
Le déficit commercial avec ce continent est amplifié par le taux
de change entre l'euro et les monnaies de l'Asie émergente. Il s'est
creusé de manière spectaculaire au cours des dernières
années : 3,26 milliards d'euros en 1997 à
17,5 milliards d'euros en 2000.
Une progression soutenue des flux avec le Japon
La progression des flux enregistrée avec le continent asiatique est la
plus importante observée au cours de la décennie.
Au sein de la zone Asie, le dynamisme des échanges avec le Japon est
remarquable. Cette progression résulte de la hausse de la demande
interne japonaise, conséquence de la sortie de crise de ce pays. Les
ventes vers le Japon, restées relativement modestes durant la
décennie 1990, progressent de 26,3 % au cours de l'an 2000.
Les importations (+ 28,1 %) dépassent, elles aussi, leur
record de progression au cours de la décennie. Concernant les
exportations, la situation contraire prévaut avec la Chine. Les ventes
à ce pays, multipliées par 2,6 entre 1991 et 1999, progressent de
manière mesurée (+ 4,9 %), alors que les importations
continuent leur accélération depuis 1998, avec une progression de
35,5 % en 2000. Le déficit bilatéral avec la Chine devient
le plus important jamais atteint (7,24 millions d'euros). Par ailleurs,
les relations commerciales avec la Corée du Sud, Taïwan, ou encore
Hong-Kong, un temps affectées par la crise des pays émergeants,
sont marquées par une croissance des exportations largement
supérieure à celle des importations.
Les ventes aux pays de l'ASEAN profitent également d'un effet de
rattrapage.
L'excédent avec l'Amérique : troisième
année consécutive
Le maintien d'un euro faible, d'une croissance économique
nord-américaine élevée durant l'essentiel de
l'année, ainsi que la hausse de la demande en Amérique latine,
ont permis de renforcer l'excédent vis-à-vis de ce continent,
acquis en 1998.
La progression des ventes vers les Etats-Unis, de 30,2 % au cours de
l'année 2000, est soutenue par des livraisons records d'Airbus
(51 appareils). Les autres postes constituant cette hausse des ventes sont
divers : pétrole raffiné, produits sidérurgiques, ou
encore produits pharmaceutiques.
A l'importation (+ 20,5 %), les composants électroniques et
les produits pharmaceutiques constituent les évolutions les plus
importantes.
Les achats de la branche énergie au Proche et
Moyen-Orient : + 82,8 %
Les importations originaires du Proche et du Moyen-Orient ont progressé
de près de 70,2 %, largement soutenues par la croissance des achats
de matières premières énergétiques.
Au sein de la zone, la répartition géographique de l'ensemble des
achats énergétiques est centrée sur trois principaux
fournisseurs : l'Arabie Saoudite (46,9 % des achats originaires de la
zone), l'Irak (19,9 % des achats originaires de la zone) et l'Iran
(15,1 % des achats originaires de la zone).
L'augmentation des flux avec l'Afrique concentrée sur
deux branches
La croissance des importations originaires d'Afrique concerne essentiellement
l'énergie. A l'exportation, les biens d'équipement enregistrent
la plus forte augmentation, essentiellement du fait de fortes opérations
dans le transport maritime.
Modification de la hiérarchie des principaux clients
En 2000, la hiérarchie des principaux clients est sensiblement
modifiée par la progression de pays candidats à l'Union
européenne (la Turquie ou la Pologne), mais aussi l'Irlande. A
l'importation, la forte progression des achats de matières
premières énergétiques modifie la hiérarchie des
pays fournisseurs.
Les Etats-Unis deviennent le deuxième fournisseur de la France,
devant l'Italie.
Alors que les clients les plus importants gardent la même position par
rapport à 1999, la deuxième partie du classement fait l'objet de
nombreuses modifications. Comme chaque année depuis 1995, la Turquie
poursuit sa progression dans ce palmarès.
Enfin, tandis que l'excédent enregistré avec l'Espagne, premier
excédent français, s'accroît de plus de 1,52 milliard
d'euros,
la Chine devient le premier déficit bilatéral de la
France
, devant le Japon.
II. DES PERSPECTIVES MOINS FAVORABLES POUR 2001 ET 2002
1. Les échanges industriels
Les
ventes industrielles fléchissent de 0,6 % au premier semestre 2001,
en lien avec le ralentissement de la conjoncture industrielle chez nos
principaux partenaires.
Parallèlement, les importations industrielles chutent de 3,8 %
,
principalement sous l'effet de la baisse des achats de biens
intermédiaires et de biens d'équipement, les perspectives de
production des industriels français s'étant assombries,
même avant les attentats du 11 septembre 2001.
Cette évolution tient également à la baisse des prix des
matières premières importées -liée au
ralentissement de l'activité mondiale- légèrement
renforcée par l'appréciation de l'euro en début
d'année (l'indice du prix en euros des matières premières
industrielles calculé par l'INSEE enregistre ainsi une baisse de
5,5 %).
Au terme du premier semestre 2001, les commandes de biens d'équipement
restaient à un haut niveau et pourraient jouer un rôle
d'amortisseur, comme lors de la crise asiatique. Avant les attentats du
11 septembre 2001, il était prévu un raffermissement de
nos échanges au cours du second semestre 2001, portant leur progression
en moyenne annuelle autour de 4 à 5 % en valeur. Le ralentissement
économique mondial pourrait compromettre cette prévision.
L'excédent de notre commerce industriel pourrait s'en trouver
raffermi.
2. Les échanges agricoles
Tous
secteurs confondus, certains indices sur le long terme peuvent être
perçus comme inquiétants pour l'évolution de notre balance
commerciale agroalimentaire : des taux de progression en exportations et en
soldes qui s'amenuisent d'année en année, des importations qui
progressent plus vite que nos exportations (sur l'Union européenne, par
exemple), des déficits qui s'aggravent, et surtout des parts de
marchés qui cèdent régulièrement le pas, même
sur des postes traditionnellement forts à l'export comme les vins et
spiritueux, particulièrement exposés à une concurrence
croissante.
Il faut souligner, pour les
céréales
, le fait
nouveau de l'année 2001 qu'a représenté l'intervention, le
1er juillet 2001, de la deuxième et dernière étape des
accords de Berlin, instaurant la baisse des prix d'intervention de 7,5 %
supplémentaires. L'Union européenne devrait donc figurer au
niveau des prix mondiaux pour une période durable, en tout cas pour le
blé et l'orge.
Compétitive au niveau mondial, la France n'est désormais plus,
à proprement parler, excédentaire, mais
exportatrice de
blé
. Le niveau de nos exportations (et leur répartition entre
l'Union européenne et les pays tiers) répondra désormais
à des logiques de marché. Il faudra toutefois, pour que nos
opérateurs puissent lutter à armes égales avec les grands
producteurs extra-européens, que des disciplines internationales
encadrent les pratiques anti-concurrentielles de nos concurrents
(crédits export, usage abusif de l'aide alimentaire, monopoles de
commercialisation). Il s'agit là d'un des enjeux des négociations
multilatérales dans le domaine de l'agriculture.
En ce qui concerne les
produits laitiers
, les perspectives
semblent favorables puisque des marges d'évolution de la consommation
existent dans de nombreux pays.
L'année 2003 apparaît comme majeure puisqu'elle se situe à
la conjonction de la réflexion programmée sur l'avenir des quotas
laitiers, de la période prévue pour les premiers
élargissements et de la fin de la clause de paix à l'OMC.
Cependant, quelles que soient les orientations retenues, elles ne devraient pas
avoir d'effets fondamentaux avant 2006, date de la fin d'application d'Agenda
2000.
Quant au
secteur animaux et viandes
, plusieurs
éléments doivent être pris en considération : le
plafonnement des exportations subventionnées défini dans le cadre
des accords de Marrakech ne permettra pas une croissance des exportations
européennes vers les pays tiers pour les années à venir,
d'autant plus qu'il pourrait encore être revu à la baisse à
l'issue des négociations multilatérales en cours.
Par ailleurs, la consommation de viande bovine dans les pays
développés, et en particulier dans l'Union européenne,
décroît de manière constante depuis plusieurs
années, phénomène amplifié par la dernière
crise de l'ESB, intervenue fin septembre 2000. Mais les autres viandes sont
également touchées, de façon plus ou moins importante,
notamment en raison des crises sanitaires successives (dioxine, fièvre
aphteuse), même si certaines d'entre elles bénéficient
ponctuellement d'un report de consommation (cas des viandes de porc et de
volaille). Enfin, les crises sanitaires ont un effet beaucoup plus durable sur
nos exportations en terme de pertes de part de marché, en raison des
mesures de restriction au commerce prises par les pays tiers, mesures qu'il est
souvent très difficile de faire lever. A titre d'exemple, la
récente crise de l'ESB pèse déjà lourdement sur
notre balance commerciale (perte de près de 0,15 Md€ de
chiffre d'affaires sur 2000), et continuera de peser en 2001, amplifiée
par les conséquences de l'épizootie de fièvre aphteuse en
Europe.
Il faut également prendre en compte l'impact de la réglementation
communautaire en terme de compétitivité des éleveurs
européens par rapport à ceux des pays tiers. Des mesures de plus
en plus contraignantes sont prises au niveau interne, notamment en
matière de protection animale et de protection de l'environnement, sans
que soit systématiquement prévu de volet externe. En effet,
à l'heure actuelle, les accords de l'OMC permettent difficilement
d'imposer aux pays tiers des mesures dans ces domaines.
III. LA COMPÉTITIVITÉ DE « L'ENTREPRISE FRANCE » MISE À MAL
La
compétitivité de « l'entreprise France »
reste encore largement déterminée par le coût total du
facteur travail, mais celui-ci doit être mis en rapport avec la
productivité. Le niveau plutôt élevé de la
productivité du travail en France place notre pays dans une position
intermédiaire au regard de la compétitivité des
coûts salariaux, pourtant rendus relativement élevés par
l'importance des charges sociales.
Toutefois, le dispositif d'abaissement de la durée légale du
travail représente une entrave pour le développement des
entreprises, et notamment des petites et moyennes entreprises,
déjà analysée dans le rapport de la commission des
Affaires sociales du Sénat
4(
*
)
.
Les 35 heures aggravent dans certains secteurs la pénurie de
main-d'oeuvre et accroissent les coûts du travail. Certaines PME
devraient rencontrer de sérieuses difficultés à mettre en
place le dispositif au 1
er
janvier 2002 et leur
compétitivité se trouvera largement entamée, en raison des
surcoûts que ce dispositif ne manquera pas d'engendrer.
Votre Commission des Affaires économiques s'inquiète de
l'amoindrissement de la compétitivité de « l'entreprise
France » -et notamment des PME qui la composent- qu'occasionnera la
réduction généralisée du temps de travail à
trente-cinq heures hebdomadaires
.
CHAPITRE IV -
AMÉLIORER LA LISIBILITÉ DE LA POLITIQUE DU
COMMERCE EXTÉRIEUR ET DYNAMISER SON BUDGET
I. UNE POLITIQUE DU COMMERCE EXTÉRIEUR QUI DOIT GAGNER EN LISIBILITÉ
L'internationalisation des entreprises françaises a
fait,
dans les trente dernières années, des progrès
considérables. Nos entreprises exportent désormais le tiers de
leur production et emploient 5 millions de collaborateurs à des
activités liées au commerce extérieur. Afin de consolider
les acquis et progresser dans les secteurs et sur les marchés porteurs,
la politique menée en matière de commerce extérieur a
cherché à accroître son efficacité par trois
moyens :
- adaptation permanente du réseau des postes d'expansion
économique à l'évolution de la carte économique
mondiale et aux nouvelles technologies de l'information ;
- évolution des organismes d'appui au commerce
extérieur ;
- efforts d'accompagnement des PME à l'export.
A. L'ADAPTATION DU RÉSEAU DE L'EXPANSION ÉCONOMIQUE
Compte
tenu de l'évolution de l'environnement économique international
et des impératifs budgétaires, la DREE a engagé dès
le début des années 90 un ensemble de mesures permettant
d'améliorer son efficience.
La démarche contractuelle 2000-2002
Après deux plans de suppressions d'emplois -baisse de 20 % des
emplois en dix ans-, la DREE a adopté une démarche ambitieuse,
portant sur l'ensemble de ses missions sur la période 2000-2002 :
le contrat d'objectifs et de moyens, dont l'ambition repose sur
l'hypothèse que la souplesse donnée par la dotation globale
contractuelle permettra de dégager des gains de productivité et
de gestion au moins égaux à la dérive. Des détails
sur cette innovation budgétaire figurent en fin de rapport, dans les
commentaires consacrés strictement aux crédits
dédiés au commerce extérieur.
Le renforcement des expertises
Afin d'améliorer sa capacité d'analyse sur les questions
économiques ou multilatérales et de suivi des grands secteurs
stratégiques, la DREE a mis en place une nouvelle organisation en
réseau, associant un certain nombre de postes d'expansion
économique (PEE) bénéficiant de moyens renforcés.
Ainsi, plusieurs PEE situés dans des zones émergentes,
accueillent, en sus de leurs effectifs, des experts (Budapest, Istanbul,
Jakarta, Caracas...) dont l'objectif est d'approfondir les analyses de la
Direction sur le risque-pays, l'insertion de ces économies dans le
système commercial mondial... Certains d'entre eux contribuent
également à la réflexion menée sur
l'élargissement de l'Union Européenne aux pays d'Europe Centrale
et Orientale.
De la même manière, dans la perspective du prochain cycle de
négociations multilatérales, la capacité d'analyse de la
DREE est accrue. 15 correspondants multilatéraux ont
déjà été nommés dans les grands pays qui
jouent un rôle actif dans les futures négociations
multilatérales (Tokyo, Rabat, Buenos Aires...).
De même, des experts agricoles et vétérinaires (Beyrouth,
Londres, Brasilia...) sont venus étoffer les équipes des PEE dont
les missions d'alerte et de dialogue avec les autorités locales sont
particulièrement importantes.
Par ailleurs, la mise en place de réseaux sectoriels destinés
à renforcer les capacités de la DREE en matière
d'information économique sur des secteurs stratégiques
(aéronautique, automobile, énergie, environnement,
infrastructures, NTIC...) se poursuit. Dans ce cadre, les PEE jouant un
rôle central au sein de ces réseaux voient leurs ressources
humaines renforcées, notamment par l'accueil de spécialistes dont
certains recrutés localement. Plus de 120 ingénieurs ont
ainsi rejoint les PEE.
Votre rapporteur pour avis se félicite du
recours croissant des PEE à des actifs issus du secteur privé,
estimant que ceci permettra au service offert par les PEE de mieux correspondre
aux attentes des entreprises
.
Le renforcement de l'expertise a conduit à facturer certaines des
prestations spécifiques fournies à des entreprises -telles que
des veilles régionales, sectorielles ou concurrentielles-. Si la
documentation de base reste gratuite, les recherches plus personnalisées
sont facturées aux entreprises, depuis le début des années
1990, sous la forme d'un ticket modérateur.
Votre rapporteur pour
avis soutient que les entreprises attendent du PEE un suivi et un maintien
personnalisé, qu'elles sont prêtes à payer.
La régionalisation des enjeux et des analyses
La coordination du travail des postes au niveau régional est l'un des
axes principaux des réformes engagées au sein de la Direction
depuis deux ans. Tant la demande des entreprises que l'évolution du
contexte des échanges (intégration régionale....) y
conduisent. Dans l'ensemble du monde, cette coordination est désormais
opérationnelle.
La rationalisation des structures
La prise en compte de l'évolution du contexte local et la volonté
de modernisation des méthodes de travail impliquent des
aménagements des structures de la DREE à l'étranger, qui
répondent, en outre, au souci d'économies budgétaires. Les
éventuelles fermetures de PEE ou d'antennes s'inscrivent dans une
réflexion du Secrétaire d'Etat au commerce extérieur sur
l'allocation la plus efficace possible des moyens et des hommes au service du
soutien des entreprises. Dans l'ensemble des cas, la couverture des zones
concernées est assurée par des équipes dont la
qualité est maintenue, voire renforcée (suivi de Zurich par
Berne, de Poznan par Varsovie par exemple).
Votre rapporteur pour avis
souligne toutefois que le travail de proximité, constitue, même
à l'heure d'Internet, la légitimité première des
PEE et que la véritable valeur ajoutée du PEE réside dans
son excellente connaissance des réseaux d'influence et des milieux
d'affaires locaux
. Il invite le Gouvernement à en tenir compte dans
les regroupements de postes envisagés.
Le redéploiement d'effectifs visant à adapter à
l'évolution de la carte économique mondiale le réseau des
Postes d'Expansion Economique -qui compte 156 postes localisés dans
113 pays- a été entrepris en 1996, dans le cadre de la
réforme de l'Etat. Une partie des moyens du réseau dans les pays
de l'OCDE a été ainsi redéployé vers les
économies émergentes afin d'y renforcer la présence des
entreprises françaises dont les parts de marché sont souvent
très inférieures à celles de nos principaux concurrents.
Au cours des quatre années 96-99, 213 emplois nouveaux ont
été créés dans les pays émergents où
des implantations supplémentaires ont été
installées. Ce mouvement a été rendu possible par la
diminution des effectifs dans l'O.C.D.E. (- 195) et en Afrique
(- 71), avec la fermeture de 12 sites dans ces deux zones
Ainsi, de 1996 à 1999, les effectifs des postes d'expansion
économique d'Amérique du Nord (-22 %), d'Europe occidentale
(-25 %) et d'Afrique (-27 %) ont été réduits au
profit de ceux situés dans les pays émergents d'Amérique
centrale et du sud (+26 %), d'Asie (+39 %), d'Europe centrale et
orientale (+20 %) et d'Afrique du Sud (+39 %).
Le rapprochement avec les autres réseaux du Ministère de
l'économie et des finances, celui de la direction du Trésor
notamment, dans le cadre des « Missions Economiques »,
décidé par le Ministre en juin 2001, va se mettre en place
dès la fin de cette année. De nouveaux progrès, en terme
de rationalisation et d'utilisation de la ressource, sont attendus de ces
missions regroupant PEE et agence financière -comme des postes communes
entre PEE et consulats-.
Votre rapporteur pour avis se félicite de ces synergies qui
rationaliseront et clarifieront l'action économique des pouvoirs publics
français à l'étranger
. Le rapprochement des
réseaux DREE et Trésor dotera le Ministère de
l'économie et des finances d'un véritable réseau
unifié à l'étranger, optimisant ainsi les contacts locaux.
Ce réseau a pour vocation :
- de contribuer à l'approfondissement de la coopération
économique et financière en Europe ;
- d'évaluer les risques macro-économiques et financiers
internationaux ;
- de participer à l'analyse et à la définition de nos
positions sur les grandes questions internationales (Europe,
développement durable, régulation...) ;
- d'être un réseau d'appui et d'expertise toujours plus
professionnel pour accompagner les opérateurs économiques dans
leur développement international et améliorer la
compétitivité de notre site économique.
A cette fin, l'ensemble des services à l'étranger de la DREE et
du Trésor sont regroupés dans une mission économique
placée auprès de l'ambassadeur concerné. Les
attachés fiscaux (DGI) et les attachés douaniers (DGDDI) seront
intégrés dans cet ensemble, qui constituera une sorte de maillage
mondial.
La nouvelle Agence Financière pour les Investissements Internationaux
(AFII) s'appuiera également sur le réseau des missions
économiques dans le cadre d'une convention signée avec la DREE.
La démarche qualité
Afin de progresser encore dans sa modernisation, la DREE s'est engagée
dans un processus de démarche qualité, conçue sur la base
du référentiel ISO 9001 qui inclut les activités de
conception en sus des activités de production. Elle a été
mise en oeuvre à partir du 1er septembre 1999 dans trois postes pilotes
(PEE de Cologne et de Mexico, et DRCE Bretagne). Ces trois postes, ainsi que le
Directeur de la DREE et quelques-uns de ses collaborateurs, ont
été audités début janvier 2000 par un auditeur de
l'Association française pour l'assurance de la qualité (AFAQ). Le
certificat de conformité aux exigences de la norme a été
délivré par cet organisme le 19 janvier (certificat n°
QUAL/2000/13352) pour les activités « d'appui au
développement international des entreprises
françaises ».
Il est raisonnable de penser que le déploiement de la démarche
qualité au reste du réseau (PEE et DREE) s'effectuera
progressivement tout au long de l'année 2001 avec un objectif de
certification début 2002. Ce déploiement repose sur la formation
à la qualité de l'ensemble des agents (environ 2.000).
Le rapporteur pour avis salue la démarche de certification qui
permettra aux PEE d'améliorer le service aux entreprises et, en interne,
de renouveler certaines procédures.
B. SIMPLIFICATION, MODERNISATION ET RAPPROCHEMENT DES ORGANISMES D'APPUI
Initiée en juin 1996, la réforme des organismes
d'appui au commerce extérieur a été largement approfondie
depuis l'été 1997. Trois mesures avaient été
initialement arrêtées : le regroupement du Comité
Français des Manifestations Economiques à l'étranger
(C.F.M.E.) et de l'Agence pour la Coopération Technique,
Industrielle et Economique (A.C.T.I.M), le recentrage du Centre Français
du Commerce Extérieur (C.F.C.E) sur sa mission d'information sur les
marchés étrangers et enfin, le regroupement sur un même
site géographique des deux organismes.
L'évolution des organismes d'appui, CFME-Actim et CFCE, répond
à un souci de meilleure réactivité, d'adaptation aux
techniques nouvelles et de simplification pour les entreprises. La
réforme du dispositif public d'appui à l'internationalisation des
entreprises a abouti à une nouvelle organisation autour de deux
pôles principaux d'activité :
- la promotion assurée par le CFME-ACTIM, issu du regroupement du
CFME et de l'ACTIM en 1998 et rebaptisé, au 1
er
octobre
dernier, Ubifrance-l'Agence française pour le développement
international des entreprises ;
- l'information, assurée par le CFCE qui a vu ses activités
recentrées autour de la diffusion de l'information sur les
marchés extérieurs.
1. Ubifrance, fruit du regroupement du CFME et de l'ACTIM
Ubifrance, née de la fusion du CFME et de l'ACTIM en
1997 a
pour mission de réaliser et de coordonner toutes actions de promotion
destinées à préparer et à favoriser le
développement international des entreprises françaises, notamment
par des actions de coopération technique, industrielle et commerciale,
de gestion des coopérants du service national en entreprise, et depuis
2001, des volontaires internationaux en entreprise et par l'accompagnement des
entreprises en vue des foires, salons et manifestations internationales ou
nationales à l'étranger.
Après 3 ans de fonctionnement, Ubifrance a montré ses
capacités, en tant qu'instrument de soutien à la promotion des
entreprises françaises à l'étranger, à satisfaire
une demande forte tant des exportateurs que de la puissance publique, dont elle
reçoit une dotation représentant 45 % de ses recettes. Le
regroupement du CFME et de l'ACTIM est, sans conteste, bénéfique.
Il a permis, en outre, à l'Agence de renforcer son action de promotion
de l'image technologique de la France, notamment en coordonnant ses moyens, ses
méthodes et son savoir-faire avec la DIGITIP.
Ubifrance se doit de répondre à la demande des entreprises
exportatrices ainsi que de respecter les orientations de sa tutelle
administrative. Pour mener à bien une politique efficace, l'Agence a
besoin de structures financières solides et donc, puisqu'elle tire
l'essentiel de ses ressources propres de la participation des entreprises
à la procédure des CSNE, de réussir l'adaptation de la
procédure CSNE à celle du Volontariat International. Au
delà, l'Agence souhaite améliorer son efficacité et sa
lisibilité externe.
Mener une politique efficace de promotion au service des entreprises
et de l'Etat
L'action d'Ubifrance repose sur une programmation annuelle des
opérations collectives (199 opérations en 2001 et 175 en
2002), qui sont sectorielles (pavillon français sur des salons
spécialisées, colloques à l'étranger, invitation de
délégations étrangères en France) ou
multisectorielles (expositions françaises à Mexico, Pékin,
Semaines françaises à Prague, Riga et Casablanca). Au-delà
de ces opérations, l'action presse, les rencontres de partenariats
industriels et technologiques ainsi que l'action européenne permettent
aux entreprises, et notamment aux PME, de se valoriser sur les marchés
internationaux et d'y nouer des actions pérennes.
Plusieurs mesures ont été prises pour renforcer
l'efficacité du CFME-ACTIM :
- amélioration de la lisibilité de l'Agence tant à
l'étranger qu'auprès des entreprises par une nouvelle
dénomination : « UBIFRANCE, l'Agence française de
développement international des entreprises » ;
- réorganisation pour renforcer la sectorialisation de l'Agence,
permettant ainsi un accès plus aisé des entreprises aux actions
proposées ;
- renforcement de l'action commerciale, (nouveau système
informatique de gestion commerciale, recours au télémarketing
interne ou externe) ;
- adaptation de l'organisme aux nouvelles technologies (mise en place d'un
nouveau site interactif, dématérialisation papier des relations,
dans l'action presse, entre Paris, les 10 bureaux de presse et les clients, et
partenariat sur les sites export des grandes banques françaises
destinés aux entreprises),
- formation professionnelle accrue des agents et début du processus
de certification ISO 9001.
Les axes de développement de sa politique de promotion sont les
suivants :
- intervenir au profit d'un nombre de secteurs économiques le plus
étendu possible. Si le secteur des biens de consommation fait l'objet
d'un effort important, en sus des secteurs traditionnels (énergie,
transport, télécommunications, agro-industrie ...), la demande la
plus forte vient, depuis trois ans, de la nouvelle économie (NTIC,
Biotechnologie) constituée souvent d'entreprises qui démarrent et
qui ont tout de suite besoin de l'international, notamment une présence
dans la presse spécialisée nord américaine,
européenne ou japonaise et aux salons spécialisés aux
Etats-Unis ou en Allemagne ;
- travailler avec des partenaires professionnels, consulaires ou
régionaux : dans le cadre des PARDI (Programme d'Action
Régional pour le Développement International) lancés par
le Secrétariat d'Etat au Commerce Extérieur, par le biais de
nombreux accords conclus avec les Chambres de Commerce pour les inciter
à recruter activement de la clientèle dans leur zone
d'activité et enfin par l'association des régions à
certaines actions comme les expositions françaises, pour qu'elles jouent
un rôle incitateur auprès des entreprises et qu'elles puissent
aussi faire leur propre promotion à l'international ;
- créer en coopération avec un groupe français de
presse spécialisée, une exposition permanente de l'offre
française de biens et de services sur Internet, afin de répondre
à la demande des entreprises françaises et au désir
ressenti des internautes professionnels étrangers d'élargir leur
champ de fournisseurs ou d'établir des partenariats.
Réussir la mutation de la procédure CSNE vers celle du
Volontariat International
pour conforter l'assise financière
d'Ubifrance
Avec la suspension du Service National primitivement fixée à fin
2002 puis anticipée mi-2001, la procédure des coopérants
du service national en entreprises (CSNE) disparaît, tout comme celle des
coopérants au service national en administration (CSNA). Elle est
remplacée par celle du Volontariat International définie par la
loi du 14 mars 2000 et les décrets du
1
er
décembre 2000.
En échange de la sélection qu'elle opérait parmi les
jeunes diplômés candidats, l'Agence recevait une participation
financière des entreprises lesquelles procédaient au recrutement
à l'issue du CSNE dans deux cas sur trois.
Les ressources propres d'Ubifrance issues de la procédure CSNE
étaient importantes, en raison du vif succès de cette
procédure -3.273 départs de coopérants en 2000- et
permettaient de financer de nombreuses actions collectives au profit des
entreprises exportatrices. Le Volontariat International doit donc obtenir un
succès équivalent pour asseoir les ressources de l'Agence, au
delà de la dotation budgétaire annuelle.
A la demande du Ministère des Affaires Etrangères et de la DREE,
le CFME ACTIM a créé le Centre d'Information sur le Volontariat
International (CIVI) destiné à faire la promotion du Volontariat
International auprès des jeunes et à enregistrer leur
candidature. Son action s'est fondée sur la création d'un site
internet interactif, sur une action médiatique tant au niveau national
et régional que dans la presse étudiante, ainsi que sur des
actions de rencontres dans les sites universitaires, à Paris et en
Province, et de présence sur les forums avec les entreprises.
Les résultats sont importants puisque
aujourd'hui 20.000 jeunes
se sont portés volontaires sur le site du CIVI
, dont plus de
60 % de jeunes femmes. Le bénéfice professionnel d'une
expérience à l'étranger, qui plus est prise en compte pour
la valorisation des acquis professionnels lors du calcul des droits à la
retraite, est un facteur de motivation. En outre, les indemnités
mensuelles versées sont exonérées de l'impôt sur le
revenu et exclues de l'assiette de la contribution sociale
généralisée et de la contribution au remboursement de la
dette sociale.
Dans le même temps, l'action auprès des entreprises a
été vigoureuse, préparant ainsi l'anticipation de la fin
du Service National.
Ainsi, pour l'année 2001, 1200 CSNE ont été
incorporés et 600 à 800 jeunes devraient partir comme
volontaires en entreprises à l'étranger.
Votre rapporteur pour
avis se félicite du bon démarrage de la nouvelle formule des VIE,
dont il espère qu'elle satisfera autant les entreprises que la
procédure du CSNE, unanimement reconnue pour son utilité.
2. Le Centre Français du Commerce Extérieur (CFCE), recentré sur sa mission d'information sur les marchés étrangers
Dans
cette nouvelle organisation, le CFCE a pour mission, dans le cadre de la
politique gouvernementale et des directives du Secrétariat d'Etat au
commerce extérieur, de mettre à disposition des entreprises, en
particulier des PME, l'information nécessaire pour leur
développement international.
A cet effet, le CFCE diffuse l'information publique produite par le
réseau des Postes d'Expansion Economique. Il est chargé d'en
assurer une diffusion la plus large possible et s'est doté pour
cela depuis 1998 :
- d'une direction commerciale chargée d'assurer la promotion de
l'information sur les marchés extérieurs et d'analyser les
besoins des entreprises pour y répondre avec les produits les mieux
adaptés. L'amélioration de la démarche commerciale du CFCE
s'est traduite par une fidélisation accrue de la clientèle et un
développement significatif du chiffre d'affaires moyen par client
(passé de 488 € en 1998 à 671 € en
2001) ;
- d'un système d'information en ligne comprenant une chaîne
de traitement entièrement numérisé depuis la production
jusqu'à la diffusion, une base de données interrogeable en
langage naturel et proposant plus de 40.000 références, des
services personnalisés en ligne (téléachat sur le site
internet « Planet Export », gestion de profils...).
En outre, le CFCE s'est vu confier la gestion du
« Fil de
l'export »,
numéro de téléphone
spécifique permettant d'orienter rapidement l'entrepreneur
désirant une information relative au commerce international. Depuis sa
création, plus de 10 000 entreprises, dont 85% de moins de 200
salariés, ont appelé le Fil de l'export. Toutefois, ce service
reste mal connu ; seule une amplification considérable de l'effort
de communication sur le « Fil de l'export » permettrait
d'en faire un outil reconnu d'information.
L'exercice 2002 du CFCE est orienté vers une logique de demande,
plutôt que d'offre, ce qui devrait aboutir à une grille plus
resserrée prenant davantage en compte les attentes des entreprises et de
leurs organisations professionnelles. Ainsi, l'offre de produits très
demandés, tels les guides répertoires d'opérateurs
étrangers, devrait se développer à l'avenir. L'offre
s'ajustera :
Aux priorités géographiques : hors la zone OCDE, sur
laquelle les besoins en information des entreprises en informations restent
très importants, le CFCE développe, avec l'apport des PEE, son
offre éditoriale et événementielle sur les grands pays
émergents d'Asie (Chine, Inde,...) et d'Amérique Latine (Mexique,
Brésil, Argentine, Chili,...) en tenant compte des processus
d'intégration régionale qui se mettent en place et sur les pays
en voie d'adhésion à l'Union européenne.
Les évolutions du pourtour méditerranéen retiennent
également l'attention des entreprises et les actions sur des
marchés tels que le Moyen-Orient et l'Asie demeurent nombreuses ;
Aux secteurs stratégiques : les NTIC, l'énergie, les
télécommunications, les projets d'infrastructure dans les
domaines du transport, de l'eau et du tourisme, la distribution, les
biotechnologies, l'environnement -notamment dans les pays d'Europe Centrale et
Orientale- et la santé, surtout, en Afrique et au Proche et Moyen Orient.
Pour les produits agroalimentaires, les secteurs les plus suivis sont les
fruits et légumes, les produits laitiers, les filières viandes et
le secteur viticole ; la sécurité alimentaire est
également au coeur des préoccupations.
A la nécessité de prendre en compte certains
intérêts permanents : modes d'accès aux financement
multilatéraux ; environnement économique, social et
juridique dans les pays « à risques » ou en
crise ; maîtrise du foisonnement normatif dans l'Union
Européenne ; prospectives sur les nouvelles tendances des
marchés, l'accès aux marchés et l'émergence des
pouvoirs locaux.
Votre rapporteur pour avis encourage la dynamique du CFCE, tant en
matière de développement commercial que de modernisation du
système informatique.
La politique d'information française soutient favorablement la
comparaison internationale, tant en termes d'abondance et de qualité des
informations mises à disposition des entreprises qu'en termes de
satisfaction des clients. Toutefois, elle pêche essentiellement sur un
point : le
faible nombre de possibilités d'affaires
portées à la connaissance des entreprises
, alors que ce
service est très développé -y compris en ligne, moyennant
authentification- par nos concurrents, singulièrement britanniques, mais
également américains, canadiens ou encore espagnols.
3. Regroupement opérationnel, et bientôt géographique, d'Ubifrance et du CFCE ?
Initiée en Juin 1996, la réforme des organismes
d'appui au commerce extérieur a été largement approfondie
depuis l'été 1997. Trois mesures avaient été
initialement arrêtées : le regroupement du Comité
Français des Manifestations Economiques à l'étranger
(C.F.M.E.) et de l'Agence pour la Coopération Technique, Industrielle et
Economique (A.C.T.I.M), le recentrage du Centre Français du Commerce
Extérieur (C.F.C.E) sur sa mission d'information sur les marchés
étrangers et enfin, le regroupement sur un même site
géographique des deux organismes.
Dans le prolongement de la réforme du dispositif public d'appui et
dans un souci d'amélioration de la qualité des prestations
servies, le CFCE et le CFME ACTIM se sont organisés pour davantage
coordonner leurs actions en faveur des entreprises, en particulier autour des
grandes expositions françaises à l'étranger montées
par Ubifrance.
Pour cela, le CFCE et Ubifrance organisent régulièrement des
réunions de concertation sur leurs programmes respectifs. Le but de ces
réunions est de proposer des séquences d'actions
cohérentes aux entreprises, depuis l'information sur les marchés
jusqu'à la présence physique sur un stand où l'entreprise
pourra nouer des contacts avec des professionnels locaux, importateurs, agents,
distributeurs ...
Ainsi, en 2000, le CFCE et Ubifrance ont proposé aux entreprises
exposantes aux expositions en Hongrie, en Turquie et en Corée des
prestations intégrées consistant à :
- organiser un séminaire en amont de chacune de ces expositions
avec participation gratuite pour les entreprises pré-inscrites à
l'exposition ;
- organiser pour toutes les entreprises participant à l'exposition
une demi-journée « portes ouvertes » au CFCE au
cours de laquelle l'entreprise bénéficie de rendez-vous avec les
experts du CFCE et avec l'équipe organisatrice de la manifestation ;
- préparer un dossier complet qui est remis à chaque
exposant. Ce « kit d'information » est constitué de
fiches d'information sur le pays et le secteur d'activité de l'exposant,
de notes ou études du Poste d'Expansion Economique, de l'ouvrage
« l'Essentiel d'un Marché » publié par le
CFCE, ainsi que de tout autre document permettant à l'exposant
d'optimiser sa connaissance du pays dans lequel il s'expose. Près de
200 kits d'information ont ainsi été réalisés
par le CFCE à la demande des exposants sur les manifestations du CFME
ACTIM en 1999.
Il a également été décidé de mettre en
place un Comité d'Orientation Stratégique présidé
par le Directeur des Relations Economiques Extérieures et composé
des Présidents et Directeurs Généraux des deux organismes
ainsi que de certains sous-directeurs de la DREE. Son rôle est de
déterminer les priorités d'action et les grandes orientations des
deux organismes en vue d'assurer une coordination et une
complémentarité de travail entre Ubifrance et le CFCE.
Le projet de regroupement immobilier des organismes remonte à 1996
(Rapport Karpeles) et a été confirmé depuis comme
prioritaire par le Secrétaire d'Etat au Commerce Extérieur en
juillet 1998, suite à un avis favorable du Secrétariat d'Etat au
Budget.
L'option retenue est un échange entre les immeubles d'Iéna et
d'Eylau avec un immeuble à construire par un promoteur privé dans
la ZAC rive gauche, à proximité de la Bibliothèque
Nationale. Hors incidence fiscale, l'opération sera neutre pour le
budget des organismes et de l'Etat. Le dossier est toutefois complexe à
gérer dans ses aspects domaniaux et fiscaux.
Plusieurs avant-projets d'architecture sommaire (APS) ont été
présentés aux administrateurs du CFCE et d'Ubifrance, mais de
nouvelles contraintes environnementales ont nécessité la
réalisation d'un nouvel APS qui a été
présenté pour avis aux administrateurs du CFCE au prochain
conseil d'administration d'octobre 2001.
La promesse synallagmatique d'échange pourrait être signée
avant la fin de l'année et il faudra compter 36 mois pour la
construction du nouvel immeuble. Le CFCE et le CFME ACTIM pourraient donc
emménager dans leurs nouveaux locaux fin 2004.
Ce projet de regroupement physique des deux organismes est important pour
présenter aux entreprises les pôles promotion et information du
dispositif public d'appui regroupés sur un même site moderne et
adapté.
Au delà d'un simple regroupement physique, le projet permettra de
rapprocher les équipes des deux organismes et d'améliorer encore
les synergies pour le bénéfice des entreprises.
Votre commission appelle le Gouvernement à faire preuve de la
volonté politique nécessaire pour que la perspective d'une
efficacité accrue, grâce à un pôle unique de
promotion et d'information à l'export, l'emporte sur les
difficultés juridiques du regroupement physique du CFCE et
d'Ubifrance.
C. UNE POLITIQUE TIMIDE DE SOUTIEN AU DÉVELOPPEMENT INTERNATIONAL DES PME
Le potentiel de croissance des exportations françaises réside principalement dans les PME, dont il est important d'accroître l'internationalisation. Pleinement conscient de cet enjeu, le secrétariat d'Etat au commerce extérieur a engagé diverses actions organisationnelles et financières.
a) Réaménagement de l'organigramme de la DREE
L'organigramme de la DREE a été modifié
en 1999
pour prendre en compte ces besoins. Une sous-direction entièrement
consacrée à l'« Information Economique » et
une « mission PME » directement rattachée au
Directeur ont été créées à compter du 1er
septembre 1999 à la Direction des Relations Economiques
Extérieures (DREE).
La sous-direction « Information Economique » comprend
quatre bureaux, chargés respectivement :
- d'évaluer le risque pays et d'analyser les marchés
émergents ;
- d'analyser les échanges extérieurs, l'insertion dans les
échanges (enjeux micro et macro économiques), les investissements
croisés ;
- de faire la liaison entre la DREE et les principaux opérateurs
français à l'international (veille stratégique) ;
- d'organiser et optimiser les modes de diffusion de l'information par la
mobilisation de tous les réseaux disponibles (CFCE, Internet,
réseaux consulaires,...) ; d'apprécier finement les segments
de diffusion.
Une sous-direction chargée de l'orientation et du soutien des PME
à l'exportation avait été créée en
décembre 1996 : elle a été remplacée, à
compter du 1er septembre 1999, par une «
Mission
PME
», directement rattachée au Directeur. Celle-ci est
une structure d'animation transversale, destinée à
améliorer et moderniser les aides que le réseau et les organismes
apportent à l'internationalisation des PME.
Elle est destinée à mettre en oeuvre des objectifs quantitatifs
et qualitatifs établis et négociés avec les
différents secteurs de terrain avec trois ambitions :
- améliorer le fonctionnement interne entre les PEE, les DRCE et
les organismes ;
- développer les actions de promotion ;
- organiser autour d'objectifs partagés nos relations avec les
partenaires extérieurs comme les Chambres de commerce en France et
à l'étranger, les Conseillers du commerce extérieur et les
fédérations professionnelles qui organisent des actions de
promotion et les partenaires financiers.
b) Modernisation des procédures financières
Contrats de Plan Etat-Région (2000-2006)
Outre la hausse des crédits mis à disposition des entreprises,
les critères d'éligibilité aux aides ont été
élargis, et les procédures de traitement des dossiers
simplifiées.
Une réflexion sur la simplification de la
liquidation des aides est engagée
.
Assurance-prospection
La procédure d'assurance-prospection de la Coface a été
profondément remaniée. Effective depuis le 1er janvier 2001, la
simplification et l'ouverture de la nouvelle procédure
-détaillée dans la partie du rapport relative au budget du
commerce extérieur-, présente des améliorations
significatives pour les primo exportateurs, les jeunes pousses et les filiales
de grands groupes.
c) Moyens pour coordonner les initiatives de soutien à l'exportation à l'échelon régional et en accroître l'efficacité
Lancés par M. François Huwart, Secrétaire
d'Etat au Commerce extérieur en février 2000, les
Ateliers
Techniques Régionaux
ont pour objectif de renforcer la coordination
entre tous les partenaires régionaux : services
déconcentrés (DRCE, DRIRE, DRCA, DRDDI...), direction
régionale de la Coface, réseau consulaire,
fédérations professionnelles, CFCE, Ubifrance, services des
collectivités locales en charge du développement international
des entreprises, conseillers du commerce extérieur... Cette coordination
vise à améliorer la cohérence de l'ensemble des
initiatives locales de soutien à l'exportation, facteur indispensable
à une mobilisation durable des PME à l'exportation.
Pilotés sur le terrain par les 23 Directions Régionales du
Commerce Extérieur, les ATR ont permis d'identifier les secteurs dont le
potentiel international n'est pas pleinement exploité et
d'élaborer des plans d'actions collectives : les
PARDI
(programmes d'actions régionales pour le développement
international).
Au 31 juillet 2001, 26 PARDI ont déjà
été signés dans 11 régions, ce qui témoigne
de l'intérêt manifesté par l'ensemble des acteurs
économiques à cette démarche qui devrait être
parachevée en 2002.
Par ailleurs, les DRCE, qui demeurent au coeur du dispositif de soutien des PME
à l'exportation, ont poursuivi leur
travail systématique
d'identification des entreprises à vocation exportatrice orienté
en priorité sur les PME
qui présentent potentiellement la
plus grande capacité a développer des exportations. Ainsi, en
2000, les DRCE ont réalisé plus de 5.600 visites
d'entreprises ciblées et recensé près de
2.700 EREM (entreprises régionales d'envergure mondiale)
,
dont le potentiel à l'international est susceptible d'être
développé. Cette mission spécifique d'identification et
d'accompagnement favorise le renforcement de la synergie du réseau
puisque un tiers des entreprises visitées donne suite aux propositions
des PEE contactés contre moins de une sur dix lorsque aucun ciblage n'a
été effectué.
d) Amélioration de l'appui commercial apporté aux entreprises par les PEE
Depuis
le mois de juin 2001, l'ensemble du réseau de l'expansion
économique a mis en application une nouvelle instruction de service aux
entreprises (ISE) qui redéfinit les relations entre les PEE et ces
dernières. Ce texte prend en compte l'impact des NTIC sur le
marché de l'information économique et traduit un double
approfondissement déontologique et méthodologique (dans le cadre
de la mise sous assurance qualité du réseau de la DREE, qui sera
achevée en 2002). Cette instruction rénovée
réaffirme la dimension de service public du réseau en
étendant la
gratuité
à certains produits
d'information périodique jusque là payants (lettres et bulletins
des Postes transformés en revues gratuites), ainsi qu'aux prestations
personnalisées d'entrée de gamme, nécessitant
jusqu'à une heure de recherche en faveur de l'entreprise.
Pour les produits personnalisés à plus forte valeur
ajoutée (études, guides répertoires, enquêtes
prospects et missions de prospection), qui sont essentiellement destinés
à une clientèle de PME, il est demandé entre 60 et
600 euros, ce qui rend
accessible aux PME l'indispensable phase
préparatoire de leur développement à l'international
.
La quasi-totalité des PEE et des MEF disposent désormais d'un
site Internet
mis à jour en temps réel, à
destination principalement des entreprises, mais également des
particuliers (pour les questions relatives notamment au volontariat
international, aux stages à l'étranger ou à
l'expatriation).
Un effort important de rationalisation a été engagé au
premier semestre 2001, qui se traduit depuis le 23 juillet par l'adoption d'une
maquette commune
pour l'ensemble de ces 116 sites. L'ensemble des sites
du réseau de l'expansion économique offre, au 10 septembre
2001, 6315 fiches de synthèse sur les marchés
étrangers en accès libre, ainsi que la possibilité
d'acheter en ligne, via la plate-forme de télé-commerce du CFCE,
906 études et guides-répertoires. Ces documents
immédiatement opérationnels consistent en une présentation
détaillée d'un marché donné, enrichie de contacts
validés d'opérateurs économiques intéressés
par l'offre française.
e) Rationalisation des liens avec les partenaires du réseau
L'initiative de resserrement des relations entre le réseau des Chambres de commerce et le réseau DREE en France et à l'étranger, s'est concrétisée en novembre 2000 par la signature d'une lettre commune entre le Président de l'UCCIFE et le Directeur de la DREE, qui formalise les grandes lignes du partenariat entre les deux structures, fondé sur le renforcement de la coopération, la transparence et la spécialisation opérationnelle dans un esprit de complémentarité des missions. Une liste d'une vingtaine de pays cibles a été établie dans lesquels une convention doit être signée entre la chambre et le poste. D'ores et déjà, une douzaine de conventions ont été signées.
f) Réforme du CFME-ACTIM et perspective de rapprochement Ubifrance/CFCE
Une réforme en profondeur du CFME ACTIM -qui devient UBIFRANCE à compter du 1 er octobre- a été engagée. La fixation de priorités géographiques et sectorielles favorisera l'exercice d'une programmation ciblée et évolutive. Par ailleurs la mise en place d'une contractualisation budgétaire sur trois ans, d'une distinction compte Etat et compte propre, et le lancement d'actions avec d'autres partenaires publics ou privés devraient permettre d'accroître les performances de l'organisme grâce à une stratégie plus commerciale et offensive. Enfin, l'horizon du rapprochement avec le CFCE laisse augurer une meilleure lisibilité pour les PME de la politique d'information et de promotion.
g) Portage des moyennes entreprises par les grandes, en vue de leur implantation à l'étranger
L'Association Partenariat France, dont la DREE assure le Secrétariat général, encourage le portage des moyennes entreprises par les grands groupes. Le « portage-salon » et le « tutorat-hébergement de cadres/CSNE ou Volontaires » sont désormais les produits-phare de sa panoplie d'interventions. Des perspectives nouvelles ont été ouvertes par l'engagement d'une coopération renforcée avec quelques Fédérations professionnelles -notamment la Fédération des Industries Mécaniques- visant à orienter l'action vers des portages collectifs sur des salons spécialisés.
h) Le recrutement de jeunes volontaires à l'international
L'année 2001 a été une année charnière entre la disparition de la Coopération et la mise en place du Volontariat international en entreprise dont les modalités, plus souples que le régime des CSNE, se veulent plus accessibles aux PME. Les entreprises exportatrices, ou déjà implantées à l'étranger, trouvent depuis le début de l'année, un moyen d'intensifier leur action internationale dans des conditions attractives, et peuvent désormais faire appel à un vivier élargi de profils, pour des périodes adaptées à leurs besoins.
i) Communication et dialogue
Engagé en 2000, l'effort de communication sur les
réformes visant à moderniser les procédures de soutien aux
PME exportatrices a été poursuivi. Outre la publication
trimestrielle du Cahier d'actualité « Les PME à
l'International » des Notes Bleues de Bercy, des actions plus
ciblées ont été conduites : articles
thématiques dans des publications professionnelles, suppléments
dans des revues périodiques (MOCI, revue industrie, CCEF...),
interviews, etc.
Un rapprochement des organisations professionnelles est en oeuvre par le biais
d'une coopération plus étroite sur des problématiques
spécifiques, notamment dans le cadre du lancement d'enquêtes
communes et de sondages d'entreprises.
D. DYNAMISER LA POLITIQUE DE SOUTIEN AUX EXPORTATIONS DES PME
1. Les PME encore trop à l'écart de l'internationalisation
Les
performances de la France à l'export sont, avant tout, celle des plus
grandes entreprises : près de 90 % de ces exportations sont
réalisées par 5.000 grandes entreprises. Les 15 premiers
grands industriels assurent, à eux seuls, le quart de nos exportations
de marchandises, soit autant que les 100.000 PME indépendantes
engagées à l'exportation.
Sur les 2,4 millions d'entreprises en activité sur le territoire
français, moins de 5 % participent aux exportations de biens.
C'est vers les 95 % restants que doit se tourner la politique
française du commerce extérieur car les grandes entreprises n'ont
pas besoin de l'appui public pour exporter.
Les PME indépendantes réalisent 73 % de leurs exportations
vers l'Union Européenne : elles investissent en premier lieu les
pays périphériques, mais également ceux présentant
une proximité culturelle ou linguistique avec la France. Ainsi, en 1999,
elles réalisaient 29 % de leurs exportations vers l'Afrique. Il
faut noter que les très petites entreprises -TPE- ont orienté une
plus grande part de leurs exportations hors de l'Europe que les autres PME.
Globalement, on observe que la propension à exporter croît avec la
taille et l'expérience de l'entreprise. Par ailleurs, les PME
françaises semblent plus tournées vers l'international que leurs
homologues britanniques, mais beaucoup moins que les allemandes, bien que ces
différences entre pays puissent provenir de différences de
spécialités sectorielles.
2. Simplification, fonctionnement en réseau et adaptation des aides financières : des correctifs indispensables pour accroître l'internationalisation des PME
Votre
rapporteur pour avis a souligné les initiatives engagées par le
secrétaire d'Etat au Commerce extérieur pour encourager
l'ouverture internationale des PME. Il s'en félicite et soutient la
poursuite de cet effort. Il tient toutefois à suggérer quelques
orientations complémentaires visant pareillement à élargir
le marché des PME françaises.
D'une part, il insiste sur la nécessaire poursuite de la
simplification du dispositif français de soutien au développement
international des entreprises, qui est complet mais complexe
, comme l'a
reconnu récemment le secrétaire d'Etat au commerce devant la
mission d'information sur les questions relatives à l'expatriation des
compétences, des capitaux et des entreprises
5(
*
)
.
La complexité l'emporte, du point de vue des très petites
entreprises, et brouille la lisibilité du dispositif, sur lequel il est
donc difficile de communiquer efficacement.
Les chefs d'entreprise ont avant tout une approche locale. Leur premier
réflexe est de s'adresser à la chambre de commerce et
d'industrie. Un certain temps d'apprentissage leur est nécessaire pour
comprendre que beaucoup d'autres acteurs entrent en ligne de compte, à
la fois au plan local (chambres régionales de commerce, régions,
services déconcentrés de l'Etat), au plan national (CFCE,
CFME-ACTIM, ...) et enfin à l'étranger (PEE, organismes
consulaires et, le cas échéant, représentations
régionales).
Comme l'a montré un sondage réalisé en 1998 par
CSA-opinion pour le Secrétariat d'Etat au commerce extérieur et
cité dans le rapport évoqué plus haut,
46 % des
PME ne savent pas clairement à qui s'adresser lorsqu'elles recherchent
un appui pour se développer à l'international
. C'est dire
combien l'absence de lisibilité du réseau d'information et son
manque de stratégie commune nuit à l'efficacité des
politiques mises en oeuvre.
Votre rapporteur pour avis estime donc qu'il convient, en se fondant sur le
réflexe premier des chefs d'entreprise, de miser sur les chambres
régionales de commerce pour donner un écho de proximité au
dispositif existant.
Les chambres paraissent le mieux placées pour
constituer des « guichets export », interlocuteurs uniques,
près du terrain et visibles, points d'entrée des demandes des
entreprises.
Dans leur rapport d'information, MM. Badré, président, et
Ferrand, rapporteur, appelaient de leurs voeux l'émergence de tels
« guichets export », dont ils imaginaient ainsi le
fonctionnement.
Ces guichets export, construits sur le modèle des
«
Business links
» britanniques ou des
«
One Stop Centers
» américains, devraient
pouvoir donner à l'entreprise un premier niveau d'information,
adapté à son activité, l'orienter vers le centre de
compétence apte à traiter sa demande, initier le suivi de son
projet puis l'informer de l'état d'avancement de ses demandes.
En contrepartie d'engagements sur des objectifs nationaux et locaux en
matière de prestations offertes aux PME, ils
bénéficieraient d'un soutien financier spécifique et d'un
accès illimité aux données, études et documents
dont dispose le réseau de la DREE.
Enfin, chaque guichet export devrait être doté d'un
droit
d'activation des autres acteurs du dispositif d'appui local
, à la
fois pour s'assurer de la prise en charge des demandes des entreprises et pour
suivre le degré d'avancement des réponses qui leur sont
apportées.
La mission préconise que chaque fois que cela sera possible,
ces
guichets export soient dirigés par des personnes ayant une solide
expérience de l'entreprise
. Il importe, en effet, comme l'avait
alors souligné M. Jean Daniel Gardère, directeur
général du CFCE, que les chefs d'entreprise y trouvent des
interlocuteurs proches, par leur expérience personnelle, de leurs
préoccupations.
Le profil des chambres de commerce, dirigées par des hommes du
privé et assumant un service public, semble particulièrement bien
correspondre à ce schéma, d'autant qu'elles s'appuient sur un
réseau à l'étranger
-on compte 86 chambres de
commerce et d'industrie françaises à l'étranger (CCIFE)-
offrant un écho direct des marchés étrangers.
Au niveau central, l'Assemblée des chambres françaises de
commerce et d'industrie, la chambre de commerce et d'industrie de Paris, la
direction des relations économiques extérieures et l'Union des
chambres de commerce et d'industrie françaises à
l'étranger ont entrepris une concertation régulière en vue
d'articuler et d'optimiser les moyens financiers, logistiques et techniques
existants et de rechercher les synergies opérationnelles.
Sur le terrain, avaient déjà été signées des
conventions-cadre entre chambres de commerce et d'industrie et postes
d'expansion proposant aux entreprises des prestations communes, voire un
catalogue commun de prestation, comme au Brésil, en Chine, au Mexique ou
au Royaume-Uni.
Votre rapporteur pour avis, suivant les conclusions de la mission d'information
à laquelle il a fait référence plus haut, estime
qu'
il
convient d'aller plus loin
. Il se félicite que les
discussions entre les différents partenaires du commerce
extérieur aient abouti à un
accord global pour mettre en
pratique un principe de non concurrence et de complémentarité
entre les deux réseaux
.
La direction des relations économiques extérieures a
établi une
distinction claire
, parmi les chambres
franco-étrangères, entre celles qui ont majoritairement une
fonction de représentation, de logistique et d'animation de la
communauté d'affaires franco-locale et celles qui fournissent des
prestations d'information et d'appui commercial aux entreprises, seules ces
dernières pouvant prétendre bénéficier de l'appui
des pouvoirs publics dans le cadre de contrats d'objectifs et de moyens.
Dans ce cadre,
une vingtaine de « pays cibles »
tels
que les Etats-Unis, les pays européens, certains pays d'Asie ou du
Maghreb ont été retenus. Des conventions de partenariat y seront
négociées entre les postes d'expansion et les chambres de
commerce, afin d'organiser la complémentarité de leur appui aux
entreprises.
Ce
renforcement des moyens publics au profit d'un nombre limité de
chambres de commerce
est un encouragement pour les autres chambres à
accroître leur rôle au sein de nos communautés d'affaires
à l'étranger.
Votre rapporteur pour avis, comme la mission d'information, se félicite
également que le financement des chambres à l'étranger
soit désormais fixé sur la base d'objectifs conjoints de
l'Assemblée des chambres françaises de commerce et d'industrie,
de la chambre de commerce et d'industrie de Paris, de la direction des
relations économiques extérieures, et de l'Union des chambres de
commerce et d'industrie françaises à l'étranger. Les deux
réseaux ont été invités à s'assurer que
l'aide publique, et notamment les coopérants, soient principalement
employés à des prestations directes d'appui aux PME et plus
particulièrement aux nouveaux entrants sur le marché, de
façon non concurrente et coordonnée entre le poste et la chambre.
Votre rapporteur pour avis estime qu'un
effort financier plus
conséquent en faveur des chambres de commerce françaises à
l'étranger s'impose pour les confirmer dans leur rôle d'appui au
commerce extérieur
.
D'autre part, votre rapporteur pour avis estime que seule une adaptation
des aides financières à l'internationalisation des entreprises
permettrait de répondre à leurs besoins.
L'initialisation d'une activité internationale est une démarche
souvent très longue. Elle nécessite une volonté constante
du chef d'entreprise et suppose une capacité à financer des
actions coûteuses dont la rentabilité n'est pas immédiate.
La création d'une structure, même légère,
chargée de consolider un développement international, coûte
entre 800.000 et 1 million de francs par an. Il s'agit d'un investissement
lourd et risqué pour une PME.
Les
PME qui souhaitent amorcer le développement de leurs
exportations
peuvent bénéficier de
plusieurs types
d'aides
: les aides au démarrage d'une démarche export
financées dans le cadre des contrats de plan Etat-région,
l'assurance prospection auprès de la COFACE, les garanties de cautions
export et de prêts bancaires ainsi que les dispositifs d'appui financier
de la Banque de développement des PME (BDPME).
Ces dispositifs d'appui financier ne suffisent pas pour inciter la
majorité des petites et moyennes entreprises à développer
leur activité à l'étranger et à créer une
structure dédiée au développement international.
Comme le souligne le rapport du MEDEF sur l'internationalisation des
PME
6(
*
)
, les assurances prospection
gérées par la COFACE sont insuffisamment
développées auprès des « primo
exportateurs ». La communication sur cet outil est à
amplifier, notamment au sein des agences bancaires, qui sont les premiers
interlocuteurs des patrons de PME.
Par ailleurs, ce même rapport ajoute que face à ces diverses
aides, les chefs d'entreprise critiquent le parrainage bancaire exigé
pour disposer d'une avance de trésorerie, le manque de transparence des
critères d'attribution, la timidité des prises de risque de la
COFACE et le manque d'information sur les aides régionales.
S'agissant des aides régionales, il est souligné qu'elles sont
souvent décriées, à la fois pour des questions de principe
et de mise en oeuvre :
- sur le principe : demander une aide n'est pas un réflexe
pour une majorité de chefs d'entreprise ;
- sur la mise en oeuvre : l'accès à l'information sur
l'existence des aides est jugé difficile, le champ d'application des
aides pas toujours clair.
Le MEDEF constate que les dispositifs d'appui financier ne suffisent pas pour
inciter les entreprises à créer une structure
dédiée au développement international. Il rappelle que
pour plusieurs milliers d'entreprises, le chiffre d'affaires
réalisé à l'export ne permet pas à lui seul de
rentabiliser une telle structure.
Dans ce contexte, le MEDEF propose de faire évoluer le système
actuel d'aide à l'export pour en faire un dispositif complet
d'accompagnement des PME couvrant l'ensemble des besoins.
Le soutien au développement international des entreprises devrait
être conçu comme un dispositif général
d'accompagnement :
- en aménageant la fiscalité pour inciter davantage les
entreprises à aller à l'export ;
- en développant la couverture des risques ;
- en favorisant l'accès au crédit bancaire ;
- en permettant aux entreprises d'avoir accès plus facilement au
conseil pour leur projet d'internationalisation ;
- en baissant le coût du travail pour les premiers postes à
l'export ;
- en soutenant la formation continue des dirigeants pour améliorer
la pratique des langues et favoriser l'ouverture à l'international.
Dans cette perspective, votre rapporteur pour avis soutient les propositions du
MEDEF pour accroître la capacité financière des entreprises
qui veulent se développer à l'international :
- en
instaurant un Crédit d'Impôt Export
dans une
démarche similaire à celle du Crédit Impôt
Recherche, en exonérant d'impôts sur les société
pendant 5 ans la part de chiffre d'affaires réalisée à
l'export par les entreprises nouvellement exportatrices ou en instaurant une
franchise de charges sociales, sur le premier poste entièrement
consacré à l'export. Actuellement, il n'y a pas
véritablement d'incitation fiscale à exporter pour les petites et
moyennes entreprises. Cette proposition a pour but d'atténuer la
pression fiscale sur les premières démarches à l'export et
d'améliorer la capacité de financement et d'investissement des
entreprises nouvellement exportatrices ;
- en
facilitant la mise en oeuvre par les entreprises de
l'article 39-A-octies du code général des impôts
concernant les investissements effectués à l'étranger
.
Cette disposition permet aux entreprises d'amortir les dépenses
engagées pour l'implantation à l'étranger et les
investissements effectués, mais elle est, en pratique, difficile
à exploiter par les PME, à la fois par la complexité des
demandes d'agrément et par la lourdeur du suivi que cela implique, dont
la justification vis à vis du fisc français de la
réalité des exercices effectués.
Il soutient, en outre, qu'il serait utile d'étudier la
possibilité de
mettre à disposition des entreprises
exportatrices les volontaires internationaux en entreprises
pour assurer
des missions liées aux exportations à partir de la France. Cette
dérogation au principe selon lequel le volontaire international est
affecté à l'étranger permettrait aux PME basées en
France de recruter un premier cadre chargé du développement
international. Pour les très petites entreprises, on pourrait envisager
de mettre à leur disposition un volontaire international en entreprises,
qui se partagerait entre plusieurs d'entre elles.
Votre rapporteur pour avis suggère également que soit
étudiée la possibilité pour les sénateurs
d'être accompagnés dans leurs déplacements avec les groupes
d'amitié dont ils sont membres, de chefs de petites ou moyennes
entreprises. Ceci permettrait d'offrir à ces chefs d'entreprise
l'opportunité de nouer facilement des contacts à
l'étranger, à l'occasion des rencontres entre les
sénateurs et le poste d'expansion économique ou l'Ambassade du
pays visité, et faciliterait ainsi leurs premiers pas à
l'exportation.
II. UN BUDGET DU COMMERCE EXTÉRIEUR EN LÉGÈRE DIMINUTION
Le
budget du commerce extérieur français est réparti dans
trois fascicules budgétaires :
- celui des services financiers, qui retrace les crédits mis
à la disposition de la Direction des relations économiques
extérieures (DREE) et des services et organismes placés sous sa
tutelle ;
- celui des charges communes, qui contient les crédits
destinés au financement de garanties et subventions du commerce
extérieur ;
- celui des comptes spéciaux du Trésor sur lesquels sont
imputés les crédits affectés à des consolidations
d'emprunts et à des prêts d'aide publique au développement.
Les crédits affectés aux interventions de l'Etat dans le
domaine du commerce extérieur s'élèvent dans le projet de
loi de finances pour 2002 à 473,86 millions d'euros en
crédits de paiement, en diminution de 1,8 % par rapport au budget
initial pour 2001. Il est également prévu 296,56 millions
d'euros en autorisations de programme, soit une diminution de 32 % par
rapport à 2001.
Le Gouvernement justifie cette baisse tant par l'amélioration de la
gestion des procédures, du réseau de l'expansion
économique et des organismes d'appui, que par l'évolution des
modes de financement et d'appui au commerce international (désaffection
pour les financements bilatéraux et développement d'organismes
multilatéraux de financements, évolution des besoins des
entreprises dans un contexte d'extension des NTIC).
Toutefois, votre rapporteur pour avis s'interroge sur la volonté du
Gouvernement de soutenir activement le développement du commerce
extérieur et n'est pas sûr que les pouvoirs publics aient pris la
juste mesure des besoins réels des entreprises.
LE BUDGET DU COMMERCE EXTÉRIEUR
(en millions d'euros) |
LFI 2001 |
PLF 2002 |
% 02/01 |
1 - Réseau des postes d'expansion économique |
163,13 |
168,87 |
+ 3,5 |
Personnels |
103,73 |
109,46 |
|
Fonctionnement |
59,39 |
59,39 |
|
Immobilier AP |
2,29 |
2,29 |
|
CP |
2,29 |
2,29 |
|
Effectifs budgétaires |
1125 |
1125 |
|
2 - Organismes d'appui au commerce extérieur |
39,94 |
44,61 |
+ 11,7 |
CFCE |
19,51 |
20,28 |
+ 3,9 |
Ubifrance (CFME Actim) |
20,34 |
19,57 |
- 3,8 |
BIE + BITD |
0,09 |
0,11 |
+ 18,0 |
AFII |
- |
4,65 |
|
3 - Interventions en faveur des PME exportatrices, soutien aux grands contrats et aide projets |
|
|
|
Titre III |
|
|
|
Rémunération Natexis |
2,29 |
3,81 |
+ 66,7 |
Rémunération AFD |
1,68 |
1,68 |
0 |
Evaluation préalable de projets |
0,30 |
0,30 |
0 |
Titre IV |
|
|
|
Stabilisation de taux |
0 |
0 |
0 |
Titre VI |
|
|
|
Contrats de plan Etat-régions AP |
9,45 |
9,45 |
0 |
CP |
6,40 |
5,34 |
- 16,7 |
Fasep AP |
0,00 |
7,62 |
|
CP |
15,24 |
25,92 |
+ 70,0 |
Titre I (charges communes) |
|
|
|
Assurance-crédit |
0 |
0 |
0 |
Assurance prospection |
27,44 |
27,44 |
0 |
Risque de change |
0 |
0 |
0 |
Risque économique |
38,11 |
30,49 |
- 20,0 |
CST 903-07 |
|
|
|
Prêts aux Etats étrangers AP |
152,45 |
0,00 |
- 100 |
CP |
185,99 |
163,12 |
- 12,3 |
Sous-total |
|
|
|
AP + DO |
231,72 |
81,09 |
- 65,0 |
CP + DO |
277,45 |
258,10 |
- 7,0 |
Total |
|
|
|
AP + DO |
437,09 |
296,56 |
- 32,2 |
CP + DO |
482,82 |
473,86 |
- 1,9 |
A. LES SERVICES ET ORGANISMES CHARGÉS DE LA PROMOTION DU COMMERCE EXTÉRIEUR
Les crédits inscrits au budget de l'économie, des finances et de l'industrie pour 2002 destinés aux services et organismes chargés de la promotion du commerce extérieur s'élèvent à 213,48 millions d'euros en crédits de paiement en hausse de 5,13 % par rapport au budget voté pour 2001 (203,07 millions d'euros). A périmètre constant, si on exclut la nouvelle ligne budgétaire « Agence française pour les Investissements internationaux », la hausse des crédits se limite à 2,8 %.
1. Les services de l'expansion économique : une administration qui montre l'exemple
Les
crédits destinés aux services de la DREE, aux postes d'expansion
économique à l'étranger et aux directions
régionales du commerce extérieur s'élèvent à
168,87 milliards d'euros de crédits de paiement, en progression de
3,5 % par rapport à 2001.
Cette progression recouvre diverses évolutions :
- les dépenses de personnel (109,46 millions d'euros)
augmentent de 5,5 % ;
- les dépenses de fonctionnement (59,39 millions d'euros)
restent stables ;
- les dépenses d'investissement immobilier (2,29 millions
d'euros en crédits de paiement) restent stables.
Le plan de redéploiement du réseau de l'expansion
économique et de réduction des effectifs devrait se poursuivre en
2002 dans le cadre du nouveau projet de
contrat d'objectifs et de moyens
et de la création d'une dotation globale contractuelle (DGC) regroupant
tous les crédits de fonctionnement et d'investissement destinés
au réseau de l'expansion économique.
Ce contrat, conclu entre la DREE et la direction du budget, a été
signé fin janvier 2000 et concerne la période 2000-2002. Il fait
suite à trois contrats triennaux qui ont permis de diminuer de 20 %
le nombre d'emplois des services extérieurs de la DREE et de
réduire les crédits de fonctionnement de 8 % en francs
courants grâce à des gains de productivité obtenus par le
développement de l'informatique et des méthodes responsabilisant
les gestionnaires.
Le nouveau contrat est particulièrement innovant sur deux plans :
- il associe aux missions de la DREE des objectifs et des
indicateurs
précis de qualité et de performance
; au regard des
trois principales missions de la DREE - promotion des échanges
extérieurs, négociations commerciales et gestion des outils
financiers d'appui à l'internationalisation des entreprises. Le projet
fixe
quatre grands objectifs
: améliorer la collecte et la
diffusion de l'information économique, optimiser les outils financiers,
renforcer l'expertise et le rôle de la DREE dans les négociations
commerciales, accroître l'efficience de l'ensemble. Dix indicateurs
principaux tels que l'augmentation du taux de satisfaction de ses
commanditaires, la performance des sites Internet ou la certification
ISO 9001 des postes d'expansion économique, permettent de
quantifier ces objectifs et de suivre leur réalisation ;
- il vise à
rompre avec les débats budgétaires
traditionnels sur les emplois et le fonctionnement
de son réseau en
faisant masse des crédits et en les stabilisant par absorption des
dérives. La démarche de contractualisation budgétaire ne
concerne que les crédits sur lesquels la DREE a une totale
maîtrise, c'est-à-dire ceux de son réseau à
l'étranger et des DRCE, et résulte de la constatation
suivante : la répartition en loi de finances initiale des
crédits par nature et la rigidité des structures d'emplois sont
très contraignantes et coûteuses car elles conduisent à un
comportement de précaution ; l'expérience des dotations
globales dans les postes d'expansion économique a montré que la
suppression de cette rigidité était un facteur
d'économies, en permettant une responsabilisation des chefs de poste et
une optimisation des crédits. Ainsi, l'autorisation parlementaire porte
sur une masse indiciaire et, en contrepartie, la DREE décrit
l'utilisation qui en a été faite, en termes d'emplois, dans le
rapport d'exécution de la loi de finances.
Votre rapporteur pour avis se félicite de la poursuite du contrat
d'objectifs de la DREE. A travers ce contrat, la DREE montre qu'elle est une
des directions pionnières dans la modernisation des méthodes de
gestion administrative. Elle constitue à ce titre un exemple à
suivre pour les autres administrations.
La DREE s'est également engagée dans une démarche
contractuelle avec son réseau,
dans le cadre de programmes
d'objectifs et de moyens, qui constituent la déclinaison du contrat
d'objectifs et de moyens passé avec la Direction du budget. Ces
programmes sont arrêtés avec les chefs de postes d'expansion
économique. Trois d'entre eux ont été signés, avec
les réseaux de la DREE en Allemagne, aux Etats-Unis et en
Grande-Bretagne. Les prochains programmes devraient être signés en
2002 avec les réseaux en Inde, au Japon et en Chine. Environ 34 %
des moyens du réseau de la DREE devraient ainsi être
intégrés dans des contrats locaux en 2002 : la confection de
ces programmes a été réservée en priorité
aux postes dont la gestion comporte les enjeux budgétaires les plus
lourds.
Par ailleurs, des contrats sont également en cours de discussion avec le
CFCE et le CFME-ACTIM pour la période 2002-2004.
2. Les organismes de promotion du commerce extérieur
Le
montant global des dotations aux organismes d'appui au commerce
extérieur pour 2002 s'élève à 44,61 millions
d'euros de crédits de paiement, contre 39,94 millions d'euros en
2001, soit une augmentation de 11,7 %. Cependant, cette dotation inclut
4,65 millions d'euros destinés à l'Agence française
pour l'investissement international (AFII), créée en 2001.
A
périmètre constant (CFCE/CFME-ACTIM), la dotation des organismes
d'appui au commerce est stable
,
en valeur nominale
, ce qui signifie
une légère baisse en valeur réelle.
Cette augmentation recouvre des mouvements contrastés :
- les moyens destinés au CFCE augmentent de 3,9 %, passant
de 18,3 à 20,3 millions d'euros ;
- les crédits attribués au CFME-ACTIM restent stables,
à 17,68 millions d'euros.
Le montant de la subvention de 20,3 millions d'euros du CFCE, en
hausse de 3,9 %,
s'insère dans l'exercice de contractualisation
à mener sur 3 ans, qui vise à distinguer une activité
menée par le compte de l'Etat et financée par lui, d'une
activité pour compte propre, dont les résultats financiers ont
vocation à s'équilibrer au terme d'une période
transitoire. Le niveau exact de la subvention effectivement versée en
2002 devra éventuellement être ajusté en fonction des
termes de la convention qui sera conclue à la fin de 2001.
La dotation du CFCE-ACTIM
-qui, depuis le
1
er
octobre 2001, s'appelle désormais UBIFRANCE, Agence
française pour le développement international des entreprises-
inscrite dans le projet de loi de finances pour 2002
est de
19,57 millions d'euros, en baisse de 3,8 %, pour permettre de
maintenir l'activité de l'organisme à son niveau actuel.
Le budget de l'organisme a, depuis de nombreuses années,
bénéficié de ressources importantes issues de la
procédure des CSNE, représentant près de 50 % des
ressources propres de l'organisme. Le passage au volontariat international et
les incertitudes qui pèsent sur le développement de cette
nouvelle procédure -même si les premiers résultats semblent
encourageants- constituent un tournant dans l'activité de l'organisme,
qu'il est opportun de compenser.
Par ailleurs, le coût d'accès aux sessions collectives
organisées dans les salons-expositions est souvent
considéré comme trop élevé et devant être
abaissé. Le taux d'aide, calculé sur la base des dépenses
opérationnelles, s'établit pour les dernières
années en moyenne à 33,5 %. Pour que le taux d'aide soit
significatif pour les PME et ait un véritable impact, il faudrait le
passer au-delà de la barre des 50 %, ce qui représente un
coût supplémentaire de 0,91 millions d'euros.
Le budget du CFME ACTIM (devenu UBIFRANCE) en matière de soutien des
entreprises pour la participation à des salons et le nombre de salons
soutenus supporte difficilement la comparaison avec les dispositifs des autres
pays de l'Union européenne
(les chiffres indiqués
correspondent aux prévisions pour l'année 2001) :
SOUTIEN PUBLIC AUX ENTREPRISES PARTICIPANT À DES SALONS
|
|
Budgets d'Etat affectés
|
Allemagne |
220 |
29,7 |
Espagne |
245 |
26,3 |
Grande-Bretagne |
484 |
24 |
Italie |
105 |
14,4 |
Finlande |
100 |
8,3 |
Portugal |
85 |
6,3 |
France |
90 |
4 |
Du
côté des dépenses, une stabilisation des dépenses de
fonctionnement a été obtenue grâce à l'accord de
modération salariale conclu pour la mise en oeuvre des 35 heures, ainsi
que grâce à la rationalisation des moyens issue de la fusion du
CFME et de l'ACTIM.
Les résultats de l'exercice 2000 sont
néanmoins négatifs, compte tenu d'une très forte
activité, notamment aux Etats-Unis, où le cours du dollar a
pesé fortement sur le coût des manifestations organisées
par le CFME ACTIM
.
Le
centre d'information sur le volontariat international
(CIVI) a
été ouvert en octobre 2000 pour informer, motiver et enregistrer
les jeunes désirant travailler en entreprise à l'étranger.
Une centaine de nouveaux volontaires s'inscrivent en moyenne chaque jour au
centre et environ 20.000 jeunes se sont portés volontaires sur le
site du CIVI, dont plus de 60 % de jeunes femmes. On notera que 65 %
des candidats ont un niveau supérieur à Bac+3 et que 235 d'entre
eux ont la nationalité d'un autre pays de l'Union européenne.
Environ 800 jeunes devraient partir comme volontaires sur l'ensemble de
l'année 2001, en sus des 1.200 CSNE ayant été
incorporés avant le mois de juillet
7(
*
)
.
Pour l'année 2002, contrairement à l'année 2001 où
le CIVI bénéficiait d'une dotation spécifique,
le
CFME-ACTIM affectera des crédits au CIVI, en tant que de besoin,
en
prélevant sur sa trésorerie, notamment sur la marge
réalisée dans la gestion de la procédure des volontaires
internationaux en entreprise (VIE).
Votre rapporteur pour avis souligne que plusieurs raisons plaident pour
renforcer plus significativement les ressources d'Ubifrance -comparaison
internationale, nécessité d'accroître le taux d'aide aux
PME, gestion du CIVI-.
La création de l'Agence française pour les
investissements internationaux
(AFII)
L'Agence française pour les investissements internationaux a
été inaugurée le 22 octobre 2001 par Yves Cochet, ministre
de l'aménagement du territoire, et Christian Pierret, secrétaire
d'Etat à l'industrie. Cette agence avait été
créée par l'article 144 de la loi sur les nouvelles
régulations économiques, promulguée le 15 mai 2001. Il
s'agit d'un établissement public à caractère industriel et
commercial (EPIC), placé sous la double tutelle du ministère de
chargé de l'économie, des finances et de l'industrie et du
ministre chargé de l'aménagement du territoire et de
l'environnement.
Avant la création de cette agence, les candidats à
l'investissement en France pouvaient solliciter soit le réseau des 18
bureaux de la Délégation à l'aménagement du
territoire (DATAR) à l'étranger, dénommés
« Invest in France Agencies », soit la
Délégation aux investissement internationaux (DII) ou la DREE, au
ministère de l'économie, des finances et de l'industrie, en sus
des organismes travaillant pour les collectivités territoriales
(régions notamment).
La nouvelle agence
, financée par la
DATAR à hauteur des 6,43 millions d'euros destinés au
fonctionnement de son réseau international et par le ministère de
l'économie et des finances à hauteur de 4,65 millions
d'euros, réunit les différents intervenants cités plus
haut et
devient l'acteur unique, au niveau national, pour faciliter les
démarches des entreprises internationales et accompagner leur
installation
.
B. LES MÉCANISMES D'AIDE OU DE SOUTIEN AUX EXPORTATIONS
Les
dotations des procédures d'aide à l'exportation
s'élèvent pour 2002, à 258,10 millions d'euros de
crédits de paiement, contre 277,45 millions d'euros en 2001, soit
une diminution de 7 % et à 81,09 millions d'euros en
autorisations de programme, contre 231,72 millions d'euros en 2001, soit
une baisse de 65 %.
Cette diminution s'explique essentiellement par l'évolution des
crédits affectés aux dispositifs de soutien par prêts du
Trésor aux Etats étrangers.
1. Le soutien au commerce courant
EVOLUTION DES CRÉDITS AFFECTÉS AU COMMERCE
COURANT
(en millions d'euros en crédits de paiement)
|
LFI 2001 |
PLF 2002 |
Variations en % |
Assurance prospection |
27,44 |
27,44 |
_ |
Contrats de plan |
6,40 |
5,34 |
-16,7% |
FASEP |
15,24 |
25,92 |
+70% |
Source : DREE
a) L'assurance prospection : une procédure simplifiée et ouverte
L'assurance prospection est un appui financier adapté
aux
besoins des PME françaises qui souhaitent se développer sur les
marchés extérieurs. Elle permet d'assurer les risques de leur
prospection à l'étranger.
L'exportation et l'implantation à l'étranger sont aujourd'hui une
nécessité pour le développement d'une entreprise, la
démarche exigeant des ressources importantes, à la fois humaines
et financières. L'objectif de la procédure est de donner aux PME
disposant de produits compétitifs les chances de voir aboutir leurs
projets et de les aider à dépasser les marchés de
proximité. Privilégié depuis les années 50, ce
dispositif a soutenu près de 20.000 entreprises au cours des dix
dernières années.
Le dispositif comporte un aspect pédagogique, l'entreprise devant au
préalable conduire une réflexion sur sa stratégie
commerciale et justifier les choix qu'elle considère les plus
appropriés pour assurer le succès commercial de son action.
Jusqu'à l'année 2000, l'assurance-prospection regroupait
plusieurs produits distincts répondant à des procédures
spécifiques. Or, la
relative complexité du produit et les
délais de traitement des dossiers avaient pu décourager certaines
entreprises
comme le soulignait l'an passé votre rapporteur pour
avis, au regard du nombre décroissant de demandes émanant des
entreprises depuis 1995. La procédure d'assurance-prospection a donc
été profondément remaniée depuis le 1er janvier
2001. Le nouveau dispositif s'articule autour d'un produit unique, à la
carte, permettant à une PME de réaliser l'ensemble de
sa prospection
8(
*
)
. La
simplification du
produit s'accompagne d'un allégement des
formalités
: les pièces demandées à
l'entreprise sont désormais en nombre réduit et la demande est
partiellement remplie par la COFACE lors d'un entretien avec
l'entreprise. Par ailleurs, l'utilisation des moyens de communication les
plus efficaces, dont Internet, permet un octroi plus rapide de la garantie.
Ainsi, pour les budgets de montant inférieur à 100.000 euros
sur un an, l'entreprise sera désormais fixée sur le montant et
les conditions de la garantie dans les 10 jours ouvrables. Pour les demandes de
budget supérieur, elle le sera dans les deux mois au plus tard.
Les petites entreprises constituent la forte majorité des
bénéficiaires des contrats : en 2000, 90 % des contrats
avaient été délivrés à des PME
réalisant moins de 100 millions de francs de chiffre d'affaires.
Toujours dans la même logique, un
dispositif d'avance sur
indemnités a été institué
afin de
répondre aux difficultés spécifiques des très
petites entreprises, pour pallier leurs contraintes de trésorerie.
Dorénavant, les PME dont le chiffre d'affaires est
inférieur ou égal à 1,5 millions d'euros peuvent
bénéficier d'une avance d'environ 30 % du budget annuel
garanti, moyennant un taux de prime majoré.
Votre rapporteur se félicite de cette réforme qui, en
simplifiant les procédures (produit unique plus lisible et
procédures allégées) et en facilitant la gestion de
trésorerie, répond précisément aux besoins des
grandes entreprises, en particulier, à ceux des TPE et des entreprises
innovantes. Le dispositif de l'assurance prospection devient ainsi l'instrument
privilégié de soutien au développement international des
PME.
Le bilan du premier semestre 2001 montre que
l'assurance prospection semble
retrouver l'attractivité escomptée, avec une augmentation des
demandes, de l'ordre de 30 %
. L'avance de trésorerie a
rencontré, auprès des très petites entreprises,
l'écho favorable attendu, puisqu'une entreprise éligible sur deux
a souhaité en bénéficier. De même, les entreprises
de moins de trois ans de tous les secteurs ont répondu
positivement.
La réduction des délais et des formalités semble
également appréciée
, puisque près de 40 %
des demandes ont été transmises par Internet grâce
à un formulaire en ligne proposé sur le site de la COFACE, et
accessible via d'autres sites dont celui du Secrétariat d'Etat au
Commerce Extérieur. Par ailleurs, les délais
d'instruction sont globalement tenus, en particulier pour l'instruction
accélérée.
EVOLUTION DES CRÉDITS AFFECTÉS A L'ASSURANCE PROSPECTION
|
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
2001 |
Nombre de demandes |
2 266 |
2 598 |
2 472 |
2 313 |
2 841 |
2 263 |
1 985 |
1 776 |
- |
Nombre de contrats |
1 452 |
1 775 |
1 775 |
1 728 |
2 081 |
1 780 |
1 486 |
1 408 |
- |
Crédit évaluatif |
52 |
61 |
61 |
63 |
61 |
61 |
40 |
44 |
27 |
Résultat comptable |
54 |
48 |
48 |
53 |
37 |
39 |
34 |
31 |
- |
Source : DREE
LE MÉCANISME DE L'ASSURANCE - PROSPECTION
L'assurance prospection a pour objet d'accompagner le
programme de
prospection commerciale des PME dans un ou plusieurs pays. Le dispositif
comporte deux volets :
- un allégement de trésorerie : dans la phase de
prospection, des indemnités sont versées à l'entreprise
pour couvrir une partie de ses dépenses ;
- une assurance contre l'échec : lorsque les recettes
résultant de la prospection sont insuffisantes, l'entreprise conserve
tout ou partie des indemnités qu'elle a reçues.
Les contrats conclus avec la COFACE se déroulent en deux
périodes :
- une période dite de garantie (de un à quatre ans) au cours de
laquelle l'entreprise perçoit une indemnité calculée en
fonction de la quotité garantie et du bilan annuel de prospection. La
garantie couvre les dépenses liées à la recherche de
marchés, comme la participation à des foires et salons, le
recrutement de personnel spécialisé, les études de
marché, les conseils d'ordre juridique ou fiscal ou l'implantation de
filiales commerciales ;
- une période dite d'amortissement (d'une durée au moins
égale à celle de la garantie) au cours de laquelle
l'assuré reverse à la COFACE les montants reçus en
fonction des recettes qu'il obtient. Le reliquat d'indemnités non
remboursé reste acquis à l'assuré à l'issue du
contrat.
Au début de chaque exercice de garantie, l'entreprise verse une prime,
fonction du budget annuel garanti.
Le coût de la procédure résulte du solde des
indemnités versées d'une part, des reversements et primes d'autre
part. A ce solde technique, vient s'ajouter le coût de gestion par la
Coface.
La réduction de la dotation budgétaire et du résultat
comptable en 2000 est liée à un certain recul de la
procédure :
- les demandes des entreprises désirant bénéficier
des procédures ont enregistré une baisse sensible : 1.776
par rapport à 1.985 en 1999 et 2.841 en 1997. Le nombre de contrats
signés a également diminué : 1.408 contre 1.486 en
1999 et 2.081 en 1997 ;
- la forte majorité des bénéficiaires des contrats
est de taille modeste : 90 % des contrats ont été
conclus avec des PME réalisant moins de 100 millions de francs de
chiffre d'affaires.
Les engagements de l'Etat de ce fait, se sont réduits et
s'élevaient en 2000 à 110 millions d'euros.
Pour 2002, les crédits affectés à l'assurance
prospection s'élèvent à 27,44 millions d'euros, soit
un montant identique à celui prévu en 2001.
Votre rapporteur pour avis estime que l'assurance-prospection est un des
principaux instruments de soutien au développement international des
PME. Il estime que le nouvel élan qu'il prend grâce à sa
récente réforme exigera certainement un budget supérieur
à celui de 2001 reconduit pour 2002.
L'efficacité de ce dispositif n'est plus à prouver. Les
retombées de la procédure s'élèvent à
1,7 milliards d'euros, provenant de l'Asie, l'Amérique du Nord et
l'Union européenne.
L'effet de levier de la procédure est
stable depuis plusieurs années : 1 franc de coût public
génère 54 francs de recettes à
l'exportation
9(
*
)
.
Votre rapporteur se félicite de cette importante réforme, dont
il espère de fortes retombées sur les exportations des PME.
b) Les aides des contrats de plan Etat-Région
Les
aides des contrats de Plan Etat-Région (CPER) s'adressent aux PME
disposant de produits compétitifs, peu ou pas exportatrices et ayant
besoin d'un soutien public pour développer leurs exportations. En 1998,
76 % des entreprises bénéficiaires de ce dispositif avaient
ainsi moins de cinquante millions de francs de chiffre d'affaires et
employaient moins de 50 salariés.
Trois catégories d'aides, d'un montant modeste, de 7.600 à
9.200 euros en moyenne, ont pour objectif d'amorcer le
développement international d'une entreprise :
- l'aide au conseil, qui permet la réalisation, par des
consultants, de « plans-export » et d'études de
marchés ;
- l'aide à la participation à des foires et salons,
essentiellement européens ;
- l'aide aux investissements immatériels, qui participe au
financement de traductions de documentation en langue étrangère,
de dépôt de brevets et de formation.
Deux autres catégories d'aides plus conséquentes, de 15.000
à 30.000 francs, ont pour but d'accompagner le développement
international des entreprises :
- l'aide à l'importation, qui prend en charge pendant un an une
partie des frais de fonctionnement d'un bureau de représentation ou
d'une filiale à l'étranger ;
- l'aide au recrutement de personnel chargé des exportations, qui
prend en charge une partie du coût du salarié pendant sa
première année d'activité.
Pour le XII
ème
plan (2000-2006), la part
« Etat » du volet commerce extérieur qui
était de 36,4 millions d'euros pour le plan précédent
progresse fortement (+75 %) pour atteindre 63,6 millions d'euros
tandis que la part régionale contractualisée
s'élève à 82,3 millions d'euros, soit un total de
près de 150 millions d'euros.
Par ailleurs,
les critères d'éligibilité aux aides ont
été élargis, et les procédures de traitement des
dossiers simplifiées
.
Les crédits des contrats de plan permettent ainsi de financer des
aides de proximité à l'exportation, qui se déclinent en
actions de prospection individuelles, en actions de promotion du commerce
international et en actions de formation, des aides aux nouvelles technologies
du commerce international, orientées sur les nouveaux réseaux de
communication et l'accès à l'information
économique, et des aides à l'implantation, liées
à la mise en place d'une structure commerciale légère
à l'étranger (bureau de représentation).
Les DRCE assurent l'animation et la coordination des actions prévues
dans les contrats de plan Etat-régions : elles gèrent les
crédits mis en place et instruisent localement les aides inscrites dans
le volet « commerce extérieur » en liaison avec les
services du Conseil régional.
Pour 2002, le montant des crédits de paiement affectés au volet
commerce extérieur des contrats de plan Etat-Région
s'élève à 5,34 millions d'euros, contre
6,4 millions en 2001, soit une diminution de 16,5 % par rapport
à 2001. La dotation de crédits de paiement correspond à
une grille de calcul qui prévoit un taux d'utilisation des autorisations
de programme de 85% pour des projets dont la réalisation effective est
étalée sur deux ans.
Il convient toutefois d'observer que les autorisations de programme
s'élèvent à 9,45 millions d'euros, comme
l'année dernière.
Votre rapporteur pour avis espère que les trop fréquentes
annulations des crédits sur ces lignes budgétaires ne viendront
pas réduire les bénéfices de cette plus grande implication
de l'Etat dans le XII
ème
plan.
c) Le Fonds d'aide aux études et au secteur privé (FASEP)
Créé en septembre 1996, en succession du Fonds
Ingénierie et du Fonds Pays de l'Est, le FASEP a été
étendu en 1999 à de nouvelles missions :
- le volet existant, le FASEP-Etudes, a pour but de promouvoir l'expertise
française en amont de projets d'exportation ou d'investissements
internationaux d'entreprises françaises ;
- le nouveau volet « secteur privé », le
FASEP-Garantie, est destiné à soutenir les PME françaises
dans leur implantation sur les marchés étrangers, essentiellement
dans les pays émergeants.
Le FASEP-Etudes s'est substitué au Fonds Ingénierie et au
Fonds Pays de l'Est. Les pays concernés sont principalement les pays
émergents et les pays en transition.
Il s'inscrit dans la politique française d'aide publique au
développement. Il a vocation à financer :
- des études de faisabilité en amont de projets ;
- des prestations d'assistance technique ;
- des actions de coopération institutionnelle à
finalité économique ou financière.
Le FASEP-Etudes finance des prestations de services destinées
à des bénéficiaires étrangers et
réalisées par des entreprises ou des consultants français.
Tous les secteurs, sauf le militaire, sont éligibles.
24 % des engagements du FASEP ont concerné le secteur de
l'eau-environnement avec une part prédominante pour le
secteur de l'eau (20 %), 26 % ont concerné le secteur des
transports, 18 % le secteur de l'énergie, 7 % le secteur
financier, 6 % le secteur agricole et 4 % le secteur de la
communication-informatique.
La valeur globale des engagements pris depuis la mise en place du
FASEP (septembre 1996 à juin 2001) représente
111,59 millions d'euros pour 261 demandes retenues, soit un montant moyen
par dossier accepté de 0,43 millions d'euros. Parmi les pays
éligibles :
- les pays d'Europe Centrale et Orientale ainsi que les membres de la CEI
représentent 31 % du total des demandes et 24 % du
montant des concours accordés (Russie : 5 % ;
Ukraine : 3 % ; Kazakhstan : 3 % :
Bulgarie : 2 %) ;
- la zone Asie représente 28 % du total des demandes retenues
et 30 % des concours (Chine : 7 % ; Inde : 5 % et
Vietnam : 4 %) ;
- l'Amérique latine compte pour 15 % des dossiers et 14 %
de concours (Brésil : 3 % ;
Mexique : 3 % et Vénézuela : 3 %) ;
- l'Afrique du Nord Moyen-Orient compte pour 20 % de dossiers et pour
25 % de concours (Maroc : 7 % ; Egypte : 7 % et
Jordanie : 2 % ; Tunisie 2 % et Turquie 2 %).
Les principaux critères d'appréciation des opérations, en
particulier pour les études de faisabilité, sont :
- les perspectives de réalisation des projets impliquant le
savoir-faire et/ou la technologie française, ainsi que la
possibilité de mobiliser des financements privés ou
multilatéraux pour la réalisation de ces projets ;
- la demande des autorités locales et l'impact des
opérations au regard du développement économique des pays
bénéficiaires.
261 entreprises et 65 pays ont bénéficié du
FASEP-études depuis l'origine.
Les retombées se mesureront, dans les années qui viennent, en
termes de contrats obtenus par les entreprises françaises
bénéficiaires de la procédure mais aussi en termes
d'effets indirects
dans le cas de projets de coopération
institutionnelle. Compte tenu des délais de mise en
oeuvre et de réalisation des études (qui durent
parfois plus d'un an), ainsi que des délais importants entre la
connaissance du résultat de ces études par le pays
bénéficiaire et la décision éventuelle de ce
dernier de lancer les marchés de réalisation d'infrastructures en
aval, souvent supérieurs à un an, il a jusqu'à
présent été très difficile d'évaluer les
retombées effectives d'études lancées au mieux fin 1996
grâce au FASEP.
Toutefois, une évaluation approfondie des retombées du FASEP
est actuellement en cours, qui devrait être disponible d'ici la fin de
l'année. Elle sera ensuite réactualisée
annuellement.
Pour 2002, le montant des crédits de paiement affectés au
FASEP-Etudes reste stable à 15,25 millions d'euros. En autorisation
de programme, aucune dotation n'est prévue. Ceci s'explique par la
réduction des engagements qui a conduit à des reports importants
en 2000 et 2001.
Votre rapporteur pour avis s'interroge sur les raisons de
cette réduction des opérations aidées par le
FASEP-études et déplore l'insuffisante connaissance, par les
entreprises, de l'existence de ce fonds.
Le FASEP-Garantie a été créé, quant à
lui, à l'été 1999, afin de faciliter la création ou
le développement à l'étranger de filiales de petites et
moyennes entreprises françaises dans les pays émergents.
Doté de 45,7 millions d'euros, il est destiné à
garantir contre le risque économique les investissements des PME
françaises dans les pays émergents et en transition, ainsi qu'au
Japon. Sa gestion a été confiée à un groupement
d'organismes gestionnaires (SOFARIS, Agence française de
développement -AFD- et COFACE), ayant la responsabilité de
réabonder les fonds si l'indemnisation des sinistres venait à
l'épuiser.
Votre rapporteur pour avis se félicite de la mise en place du FASEP.
Il observe cependant que cet instrument, qui est destiné à
remplacer le CODEX, ne couvre pas, contrairement à ce dernier, les pays
de l'OCDE avec lesquels nous entretenons la majorité de nos
échanges commerciaux.
Il déplore encore que de nombreuses entreprises, notamment les plus
petites, ignorent l'existence du FASEP-garantie, qui leur est pourtant
destiné.
LE MÉCANISME DU FASEP GARANTIE
1)
Qui peut en bénéficier ?
Les entreprises éligibles sont les entreprises françaises dont le
chiffre d'affaires n'excède pas 460 millions d'euros. Leurs filiales
doivent être détenues majoritairement
10(
*
)
et situées hors zone ACP (sauf l'Afrique du
Sud) et hors OCDE (sauf le Mexique, les pays OCDE d'Asie, la Pologne, la
République tchèque, la Hongrie et la Turquie).
2)
Que couvre-t-il ?
Le FASEP-Garantie couvre le risque économique. Il est exclusif de toute
autre garantie publique contre les mêmes risques, mais peut se cumuler
avec la garantie des investissements contre le risque politique
gérée par la COFACE.
3)
Comment fonctionne la garantie ?
Le FASEP-Garantie peut intervenir en garantie de l'apport en fonds propres de
la maison-mère française à sa filiale
étrangère, de la participation d'une société de
capital risque (SCR) ou d'un fonds commun de placement à risque (FCPR).
La garantie est donnée au bénéfice de la
maison-mère, de la SCR ou du FCPR, ou déléguée au
profit d'une banque. L'assuré doit verser une commission annuelle de 1%
du montant de l'intervention éligible. La garantie porte sur 50% du
montant de l'intervention éligible et dure 7 ans au maximum.
4)
Comment l'entreprise est-elle indemnisée ?
Après une période de franchise de 12 mois, la garantie peut
être mise en jeu en cas d'ouverture d'une procédure judiciaire
d'insolvabilité à l'encontre de l'entreprise implantée
localement. Elle peut aussi être mise en jeu par l'arrêt volontaire
d'activité motivé par un échec économique du projet
ou la cession des titres si l'entreprise a perdu plus de la moitié de
ses capitaux propres depuis l'apport. L'assureur verse sous 2 mois, à
titre d'avance, 50% de l'indemnité estimée par le
bénéficiaire. Le versement du solde intervient lorsque la perte
finale est constatée, dans un délai maximum de 3 ans.
5)
Comment déposer un dossier ?
Le FASEP-Garantie est géré conjointement par la Banque du
Développement des PME (BDPME) au travers de sa filiale SOFARIS, l'Agence
Française de Développement (AFD) et la COFACE. Les entreprises
qui souhaitent bénéficier du FASEP Garantie déposent un
dossier auprès de l'un de ces trois partenaires (notamment dans leurs
antennes régionales), ou dans les Postes d'expansion économique
et Missions économiques et financières à
l'étranger. Les Directions Régionales du Commerce
Extérieur peuvent, par ailleurs, conseiller les PME candidates pour la
constitution de leur dossier.
6)
Quel est le mode de décision ?
Après instruction par les trois partenaires, le dossier est
présenté au sein d'un Comité associant le Ministère
de l'Economie, des Finances et de l'Industrie, qui se réunit
mensuellement pour statuer sur l'issue à donner aux demandes
présentées.
Les projets sont examinés sous un double angle :
- l'évaluation du risque-projet : potentiel des produits et du
marché, stratégie et positionnement, robustesse des
prévisions d'activité et financières, solidité du
partenaire local éventuel,...
- l'intérêt du projet pour l'économie
française : incidence sur les exportations, l'activité,
l'emploi, l'investissement, les dépenses de recherche et
développement en France...
La notification de la décision à l'assuré est faite par la
SOFARIS.
Au 30 juin 2001, 31 projets ont été soutenus,
correspondant à un montant total de projets de 32,7 millions
d'euros
. Les engagements autorisés représentent un risque
potentiel de 9,2 millions d'euros, souscrit à hauteur de
2 millions d'euros pour l'instant (l'entrée en risque se fait au
fur et à mesure des apports des maisons-mères).
Les projets présentés proviennent d'entreprises implantées
dans 13 des 22 régions françaises, avec une concentration des
dossiers en Rhône Alpes (30 % des dossiers), Ile de France
(16 %), Bretagne et Pays de la Loire (10 % chacun). On ne note pas de
tropisme sectoriel, ni géographique, malgré une
légère prédominance des PECO et du Maghreb. La quasi
totalité des projets accompagnés a trait à des
unités de production ou de recherche-développement.
Par ailleurs, la procédure paraît avoir effectivement
facilité les financements : pour la moitié des projets
examinés, la garantie est en effet déléguée au
profit d'une banque (qui prête à la maison-mère
française pour investir), l'autre moitié relevant de
l'auto-financement des entreprises.
Les évolutions de la procédure montrent une
montée en
puissance importante sur l'année 2000 suivie d'un essoufflement relatif
au premier semestre 2001
. L'exercice 2000, premier exercice complet, avait
accepté 19 projets pour un objectif de « régime de
croisière » annuel de 30 projets (estimation du gisement de
PME s'implantant de façon lourde à l'étranger).
La
baisse d'activité au premier semestre 2001 semble s'expliquer par la
situation financière favorable actuelle des PME
(conséquence
des deux dernières années de croissance),
qui pousse les
entreprises à assumer le risque plutôt que de solliciter une
couverture
.
Cependant, cette désaffection trouve peut être également
sa source dans le coût de la procédure
: aux yeux des
entreprises, la couverture proposée par le FASEP-Garantie est
pertinente ;
la prime demandée est toutefois jugée
élevée
. Les banquiers évoquent de nombreux exemples de
désintérêt pour la garantie en cours de finalisation du
plan d'investissement du fait du niveau du taux de prime
11(
*
)
.
Ce constat a conduit à lancer une
réflexion sur
l'opportunité de procéder à des aménagements du
niveau de prime, qui pourraient intervenir dès l'année prochaine.
Votre rapporteur pour avis s'en félicite et espère que ce
réaménagement, ainsi qu'une plus grande publicité
donnée à ce fonds, donneront un nouveau souffle à la
procédure du FASEP-garantie, qui correspond à un réel
besoin.
2. L'aide aux grands contrats
a) L'assurance crédit gérée par la Coface : couvrir le risque politique et commercial sur les opérations d'exportation
L'assurance-crédit permet de garantir les entreprises
exportant des biens ou services d'origine française ou la banque
finançant le contrat d'exportation, contre le risque de fabrication
(interruption de l'exécution du contrat commercial), les risques sur
engagements de caution (appel abusif) et/ou le risque de crédit (non
recouvrement d'une créance du contrat commercial ou du contrat de
prêt) encourus sur un débiteur privé ou public au titre de
faits générateurs de sinistre de nature politique ou commerciale.
L'assurance-crédit gérée par la Coface pour le compte et
avec la garantie de l'Etat englobe deux procédures :
- l'assurance-crédit moyen terme : couverture du risque
politique et commercial sur les opérations d'exportation
financées à plus de trois ans
- l'assurance-crédit court terme : couverture des risques
politiques et commerciaux sur les pays pour lesquels il n'existe pas de
marché de réassurance (au nombre de 9 aujourd'hui), ainsi que des
produits tels que les polices biens d'équipement, pour les
opérations d'exportation financées à moins de trois ans.
Auparavant, l'Etat ne garantissait que le risque politique mais sur tous les
pays, à l'exception de la plupart des pays membres de l'OCDE. Ce
transfert de risques vers l'activité propre de la Coface a
été initié au vu de l'évolution de la
capacité du marché de réassurance.
Il faut noter que le court-terme ne représente que 5 % de l'encours
total de l'assurance-crédit et que cette proportion est encore
appelée à se réduire du fait des prochains transferts de
risques en fonction de l'évolution du marché de la
réassurance.
Depuis 1996, la répartition de l'encours moyen terme par zone varie peu.
L'Asie représente environ 28 %, le Proche et le Moyen-Orient
25 %, l'Afrique 16 %, l'Amérique 18 % et l'Europe
13 %. On peut cependant constater que durant cette période
l'encours sur l'Afrique a été ramené de 21 à
16 % au profit de la zone Amérique dont l'encours est passé
de 13 à 18 %.
Le résultat technique de l'assurance crédit gérée
par la COFACE pour le compte de l'Etat (garantie des investissements incluse)
est passé d'un déficit de 1,37 milliard d'euros en 1991 à
un excédent de 0,85 milliard d'euros en 2000. Les primes, qui ont
rapporté 274 millions d'euros en 2000 ont connu un léger
tassement, de 21 millions d'euros. Les indemnités, qui
s'élevaient à 335 millions d'euros en 1998, sont
passées à 488 millions d'euros en 2000 et les
récupérations atteignent 1,07 milliard d'euros en 2000.Pour
2001, les prévisions laissent encore escompter un résultat
financier de 1,05 milliard d'euros, puisque le montant des
récupérations dépassera à nouveau celui des
indemnités.
Cette évolution résulte de la conjonction de deux facteurs :
l'atténuation des conséquences négatives de la crise de la
dette des PED, qui avaient grevé les résultats des années
précédentes, la sélectivité accrue de la politique
de crédit et la réorientation de l'effort de soutien à
l'exportation vers des marchés solvables et dynamiques.
Résultats financiers et coût budgétaire de
l'assurance-crédit depuis 1991 :
1991 |
1992 |
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
|
Résultat |
- 1 380 |
- 980 |
- 800 |
- 452 |
16,7 |
866 |
1 234 |
1 154* |
744 |
857 |
Budget |
889 |
945 |
914 |
457 |
241 |
- 1128 |
- 681 |
- 229 |
0 |
- 457 |
*
Résultat hors impact de la sous-participation Pologne
(titrisation des créances consolidées), qui a rapporté 731
millions d'euros
Source
: DREE
- en millions d'euros
Depuis plusieurs années, l'Etat effectue, sur le fondement des
excédents dégagés, des prélèvements sur la
Coface, qui figurent en recettes non fiscales. Ils se sont élevés
à 1,68 milliards d'euros pour l'année 2001 -compte tenu d'un
report de 1,07 milliard d'euros de l'année 2000 sur l'année
2001- et sont évalués à 1,83 milliards d'euros pour
l'année 2002.
Votre rapporteur pour avis déplore ces prélèvements
récurrents et colossaux -plusieurs milliards d'euros-, qui sont
finalement effectués sur les performances même des entreprises
françaises à l'exportation. Il souhaite les mettre en regard de
quelques millions d'euros supplémentaires qui permettraient de pourvoir
aux besoins des entreprises à l'exportation en donnant des moyens
supplémentaires à Ubifrance, en organisant des salons
spécialisés et d'autres opérations plus ciblées, en
dynamisant le FASEP-garantie...
b) Les procédures de soutien à l'exportation gérées par Natexis Banque
Cette
procédure permet aux exportateurs et aux banques françaises de
proposer à leurs clients des crédits à taux fixe. Le
coût de la différence entre ce taux et le taux du marché
est ainsi pris en charge par le budget du commerce extérieur au titre
des charges communes.
Pour les crédits de deux ans minimum, Natexis compense (ou reçoit
des banques) la différence entre le taux fixe du crédit (soit le
taux d'intérêt commercial de référence, proche des
taux fixes à moyen/long terme de marché) et un taux
représentatif des conditions de refinancement à court terme des
banques, majoré de la marge bancaire autorisée. Elle garantit
ainsi les banques contre une augmentation de leurs coûts de
refinancement, ceci à la fois pour les crédits en devises et ceux
en francs français.
Sur les dernières années, cette procédure a
dégagé d'importants excédents. Compte tenu de
l'évolution des taux en 2001, la prévision de résultat
devrait être positive. Par ailleurs, la trésorerie disponible
à Natexis permet d'envisager une dépense budgétaire nulle
pour l'année 2002.
c) La garantie de change
Cette
procédure est conçue pour couvrir le risque des grands contrats
d'exportation libellés en devises : elle permet aux entreprises de
coter en devises étrangères en leur garantissant, dès la
remise de l'offre à leur client, un
cours de conversion constant avec
l'euro sur toute la durée de réalisation du contrat
. Elle
leur donne ainsi la possibilité d'améliorer la
compétitivité de leur offre en les faisant
bénéficier d'une partie de la hausse de la devise, le cas
échéant (garanties dites avec intéressement).
En juillet 2001, l'encours géré par la COFACE au titre de cette
procédure se montait à 5,33 milliards d'euros environ. Ce
montant a fortement diminué depuis le début de la décennie
90 où il oscillait entre 7,62 et 9,14 milliards d'euros, du fait
notamment de la gestion croissante de leur risque de change en propre par les
grandes entreprises (possibilité de compensation des flux sur un grand
nombre de contrats, de gestion globale par recours aux instruments de
marché).
Les entreprises de taille plus modeste restent très
intéressées par le produit COFACE, leur service de
trésorerie n'ayant pas la capacité d'avoir une véritable
salle de marché
. La baisse de l'encours s'est poursuivie en 1999 et
début 2000 du fait de la forte hausse du dollar qui n'a pas
incité les entreprises à se couvrir (90% de l'encours est
libellé en dollar). L'encours de mi-2001 est cependant en hausse par
rapport à mi 1999 (4,57 milliards d'euros), du fait de la mise en
place, à l'été 2000, d'une nouvelle garantie pour les
équipementiers du secteur aéronautique.
Individualisée dans le budget du commerce extérieur depuis 1988
(charges communes, art. 14.01.73), la procédure fonctionne depuis 1985
selon un impératif de gestion à l'équilibre, quasiment
toujours respecté, grâce à la mutualisation des risques et
aux opérations de couverture auxquelles la COFACE procède sur les
marchés.
En dépit d'un résultat négatif sur l'année 1999,
les bénéfices importants de la procédure depuis son
origine ont permis, outre d'importants reversements à l'Etat, de
maintenir un résultat comptable latent positif. Une nouvelle
stratégie de couverture par achat d'options de change a également
été mise en place début 2000 afin de minimiser le risque
supporté par l'Etat. Les résultats 2000 sont donc
équilibrés et ceux de 2001 devraient le rester.
Votre rapporteur pour avis dénonce, là aussi, les reversements
de la Coface à l'Etat sur le bénéfice de la
procédure de garantie de charge, dont l'utilité est
particulièrement forte pour les entreprises de taille modeste.
C. LE RECENTRAGE DES PROTOCOLES FINANCIERS D'AIDE AU DÉVELOPPEMENT ET DE COOPÉRATION
La
réforme du dispositif d'aide au développement de
coopération opérée en 1999 par le Premier ministre a
conduit à un recentrage des interventions publiques.
Les aides au développement sont désormais réparties en
deux zones :
- une
zone de solidarité prioritaire
regroupant des anciens
pays de « champ de coopération » et certains des
pays les moins développés. Les interventions dans cette zone
relèvent avant tout d'une logique d'aide au développement. Elles
sont définies par le Comité interministériel pour la
coopération internationale et le développement et
gérées par l'Agence française de développement ;
- une
zone de partenariat
, dans laquelle les enjeux sont
principalement commerciaux. Cette zone est le champ d'intervention
privilégié des protocoles du ministère des finances, qui
les gère au sein de la «
réserve pays
émergents
» (RPE).
Dans le cadre de cette réforme, les programmations a priori par pays
sont remplacées par des interventions au cas par cas en fonction des
projets.
La liste des pays émergents dans lesquels des projets peuvent
bénéficier de l'aide est définie annuellement par
arrêté du Ministère de l'économie et des Finances.
Le but principal de la « réserve pays
émergents » est de soutenir, par des prêts aux Etats
étrangers, les exportations françaises : l'impact sur le
développement du pays récipiendaire demeure important, mais ne
justifie pas, à lui seul, la mise en place d'un financement.
Pour 2001, 22 pays sont éligibles : le Maroc, l'Algérie, la
Tunisie, l'Egypte, l'Afrique du Sud, la Chine, le Vietnam, les Philippines,
l'Indonésie, la Thaïlande, l'Inde, la Turquie, le Kazakhstan,
l'Azerbaïdjan et l'Ouzbékistan ainsi que sept pays
d'Amérique Latine (Pérou, Bolivie, Colombie, Panama, Costa Rica,
Guatemala, Le Salvador), éligibles uniquement en cas de cofinancement
avec un autre bailleur
En 2000, six pays ont bénéficié de la RPE par le biais de
11 projets -pour un montant de 97,6 millions d'euros- : le
Kazakhstan (36,5 %), le Vietnam (19 %), la Turquie (17 %),
l'Inde (16,5 %), le Maroc (9,5 %) et la Tunisie (2,5 %). Depuis
la création de la RPE, la quasi totalité des pays
éligibles a bénéficié de la procédure (11
sur 14), sans pour autant conduire à un saupoudrage de l'aide, celle-ci
se concentrant chaque année sur un nombre relativement réduit de
pays (7 en 1998, 6 en 1999, 6 en 2000). Ainsi, depuis l'origine,
60 projets ont été approuvés pour un montant total
d'environ 840 millions d'euros.
Si les pays d'Amérique Latine, devenus éligibles l'an dernier en
cas de cofinancement, n'ont pas encore bénéficié de la
procédure, plusieurs projets, long à mettre sur pied, sont
actuellement en cours d'instruction avec la banque mondiale et la banque
interaméricaine de développement. Ils devraient aboutir dans les
prochains mois.
Au-delà des pays d'Amérique Latine, le cofinancement avec
d'autres bailleurs de fonds est de façon générale
recherché, à chaque fois qu'il est possible, afin de consolider
les références des entreprises françaises auprès
des institutions financières internationales et d'accroître
l'effet de levier de nos procédures d'aide. Le cofinancement du projet
de gestion déléguée des eaux d'Almaty (Kazakhstan) avec la
BERD est à ce titre exemplaire.
Avec trois projets en 2000, l'eau représente toujours l'un des plus
importants secteurs d'intervention de la RPE, aux côtés des
transports (1 projet), des télécommunications (2 projets) et
de l'énergie (1 projet). La part prépondérante de ces
secteur « lourds » dans la procédure, reflet des
spécialisations françaises à l'international, y
entraîne une certaine
sur-représentation des grandes
entreprises
. L'environnement confirme néanmoins sa place importante,
et de nouveaux secteurs, comme la formation ou la santé, apparaissent.
Les entreprises de taille moyenne sont nettement mieux
représentées sur ces secteurs.
Pour le projet de loi de finances pour 2002, compte tenu des reports
existant, aucun montant ne sera affecté en autorisations de
programme. Les crédits de paiement seront de 163,12 millions
d'euros par rapport à 182,9 millions d'euros en 2001, soit une
baisse de 12 %.
*
* *
Suivant les propositions de son rapporteur pour avis, la
Commission des Affaires économiques a émis un avis
défavorable à l'adoption des crédits consacrés au
commerce extérieur dans le projet de loi de finances pour 2002.
1
Voir, sur ce point, le rapport
n°2001-3351 de Mme Béatrice Marre, au nom de la
Délégation pour l'Union européenne
de l'Assemblée Nationale : « Les Parlements et
l'OMC : une place à conquérir »
2
Compétitivité-coût : rapport des
coûts salariaux étrangers par unité produite aux
coûts salariaux français par unité produite
(exprimés dans une monnaie commune).
3
Compétitivité-prix : rapport des prix
étrangers aux prix d'exportation français (exprimés dans
une monnaie commune).
4
Voir notamment à cet égard le rapport n° 30 du
Sénat (1999-2000) fait au nom de la commission des affaires sociales sur
le projet de loi relatif à la réduction négociée du
temps de travail, M. Louis Souvet, rapporteur
5
Rapport n° 386, Sénat 2000-2001
« Mondialisation : réagir ou subir ? ». M.
Denis Badré, Président, et M. André Ferrand, Rapporteur.
6
GPA Entrepreneur, groupe projet internationalisation des
PME-MEDEF-Mai 2000.
7
En 2001, 1.206 CSNE ont été incorporés au 31
juillet. Le décret du 27 juin 2001 ne permettant plus d'incorporation,
les 630 candidats prévus pour septembre se sont vus proposer un
volontariat international en entreprise.
8
Antérieurement, l'entreprise devait contracter trois
polices différentes selon le type d'action qu'elle envisageait de
mener : une assurance foire pour la participation à des
manifestations, une assurance prospection simplifiée pour une
prospection tous pays, une assurance prospection normale pour une zone
ciblée.
9
Cet indicateur mesure le rapport entre le coût
budgétaire de la procédure et les exportations
générées par le dispositif.
10
Des dérogations à ce principe peuvent être
accordées lorsque la réglementation locale ne permet pas à
des sociétés étrangères une participation
majoritaire dans une entreprise locale.
11
En raisonnant sur les 7 ans de garantie demandés en
moyenne, l'impact des primes sur le rendement de l'investissement est le
suivant : il revient à ponctionner 7 % du montant de
l'investissement couvert pour une indemnisation de 50%, alors que le rendement
attendu de l'investissement est en général de l'ordre de 10-12%
en 7 ans.