Projet de loi de finances pour 2002 - Tome XXII : Outre-mer
RAOUL (Daniel)
AVIS 89 - TOME XXII (2001-2002) - COMMISSION DES AFFAIRES ECONOMIQUES
Rapport au format Acrobat ( 207 Ko )Table des matières
- INTRODUCTION
-
CHAPITRE IER -
PANORAMA DE L'OUTRE-MER FRANÇAIS- I. L'ACTIVITÉ ÉCONOMIQUE DES DÉPARTEMENTS D'OUTRE-MER EN 2000
- II. PERSPECTIVES POUR LA NOUVELLE-CALÉDONIE, LES TERRITOIRES ET LES COLLECTIVITÉS TERRITORIALES D'OUTRE-MER
-
CHAPITRE II -
2002 : UNE DYNAMIQUE BUDGÉTAIRE MAINTENUE- I. LE FINANCEMENT DE LA LOI D'ORIENTATION POUR L'OUTRE-MER
- II. LE RENFORCEMENT DES MOYENS EN FAVEUR DE L'EMPLOI ET DE L'INSERTION SOCIALE
- III. DES MOYENS FINANCIERS RENFORCÉS POUR LA POLITIQUE D'AIDE AU LOGEMENT
- IV. DES MOYENS SUPPLÉMENTAIRES POUR LE SOUTIEN À L'INVESTISSEMENT
- V. LES ENGAGEMENTS DE L'UNION EUROPÉENNE EN FAVEUR DE L'OUTRE-MER
N° 89
SÉNAT
SESSION ORDINAIRE DE 2001-2002
Annexe au procès-verbal de la séance du 22 novembre 2001
AVIS
PRÉSENTÉ
au nom de la commission des Affaires économiques et du Plan (1) sur le projet de loi de finances pour 2002 , ADOPTÉ PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE ,
TOME XXII
OUTRE-MER
Par M. Daniel RAOUL,
Sénateur.
(1) Cette commission est composée de : MM. Gérard Larcher, président ; Jean-Paul Emorine, Marcel Deneux, Gérard César, Pierre Hérisson, Jean-Marc Pastor, Mme Odette Terrade, vice-présidents ; MM. Bernard Joly, Jean-Paul Émin, Patrick Lassourd, Bernard Piras, secrétaires ; MM. Jean-Paul Alduy, Pierre André, Philippe Arnaud, Gérard Bailly, Bernard Barraux, Mme Marie-France Beaufils, MM. Michel Bécot, Jean-Pierre Bel, Jacques Bellanger, Jean Besson, Claude Biwer, Jean Bizet, Jean Boyer, Mme Yolande Boyer, MM. Dominique Braye, Marcel-Pierre Cleach, Yves Coquelle, Gérard Cornu, Roland Courtaud, Philippe Darniche, Gérard Delfau, Rodolphe Désiré, Yves Detraigne, Mme Evelyne Didier, MM. Michel Doublet, Paul Dubrule, Bernard Dussaut, André Ferrand, Hilaire Flandre, François Fortassin, Christian Gaudin, Mme Gisèle Gautier, MM. Alain Gérard, François Gerbaud, Charles Ginésy, Francis Grignon, Louis Grillot, Georges Gruillot, Charles Guené, Mme Odette Herviaux, MM. Alain Journet, Joseph Kerguéris, Gérard Le Cam, Jean-François Le Grand, André Lejeune, Philippe Leroy, Jean-Yves Mano, Max Marest, René Monory, Paul Natali, Jean Pépin, Daniel Percheron, Ladislas Poniatowski, Jean-Pierre Raffarin, Daniel Raoul, Paul Raoult, Daniel Reiner, Charles Revet, Henri Revol, Roger Rinchet, Claude Saunier, Bruno Sido, Daniel Soulage, Michel Teston, Pierre-Yvon Trémel, André Trillard, Jean-Pierre Vial.
Voir
les numéros
:
Assemblée nationale
(
11
ème
législ.) :
3262
,
3320
à
3325
et T.A.
721
Sénat
:
86
et
87
(annexe n°
32
)
(2001-2002)
Lois de finances. |
INTRODUCTION
Mesdames, Messieurs,
La présentation des crédits destinés à l'outre-mer
pour 2002 s'inscrit dans un cadre économique et réglementaire
profondément renouvelé, notamment par l'adoption de la loi
d'orientation pour l'outre-mer.
Il convient, cependant, de ne pas oublier les handicaps structurels de
l'outre-mer, malgré la poursuite de l'embellie économique
constatée depuis 1999. Ainsi, le chômage -même s'il reste
toujours élevé- a continué de reculer et, au 30 septembre
2001, le nombre de demandeurs d'emplois s'élevait à 193.682
personnes, soit un taux de chômage pour les quatre DOM de 26,6 %.
Ces handicaps structurels sont liés à l'insularité ainsi
qu'à un développement économique freiné par une
trop faible accumulation du capital, et qui repose encore sur des
activités de mono-production, exposées à la concurrence
internationale.
Compte tenu de leurs spécificités démographiques, les
DOM-TOM doivent, en outre, consentir des efforts particulièrement
importants en matière de formation initiale et professionnelle pour
intégrer, dans des conditions satisfaisantes, l'afflux des jeunes sur le
marché du travail. Il s'agit là d'un véritable
défi, qui conditionne l'avenir de l'outre-mer.
Sur le plan institutionnel, les réflexions en cours impliquent de
définir de façon rigoureuse des dispositions constitutionnelles
rénovées pour l'outre-mer. L'évolution
différentiée du statut de l'outre-mer doit respecter le principe
de l'unité républicaine et de l'égalité des droits.
Ce projet de budget, tout en prenant la mesure et les outils des
rééquilibrages nécessaires, table sur les atouts et les
capacités d'initiative de l'outre-mer.
Ainsi, à travers le soutien public à l'investissement, l'aide
apportée en 2000 représente près de 289 millions
d'euros, ce qui équivaut à un montant total d'investissement
d'environ 600 millions d'euros. De plus, le nouveau dispositif
adopté dans la loi de finances pour 2001 renforce et concentre le
dispositif sur les investissements technologiques et la pérennisation
des activités productives outre-mer.
CHAPITRE IER -
PANORAMA DE L'OUTRE-MER FRANÇAIS
I. L'ACTIVITÉ ÉCONOMIQUE DES DÉPARTEMENTS D'OUTRE-MER EN 2000
A. LA MARTINIQUE : UNE CROISSANCE INÉGALE SELON LES SECTEURS
L'année 2000 a été, sur le plan
social,
beaucoup plus calme que 1999 et, avec le passage aux 35 heures,
l'évolution des salaires est restée modérée. La
hausse des prix a été inférieure à celle de la
métropole, résultant en partie de l'augmentation du prix des
produits pétroliers.
Sur le plan sectoriel, les performances des activités liées
aux échanges extérieurs, comme le tourisme, ont été
décevantes, à l'exception des secteurs de la banane et du rhum.
En revanche, les activités relevant de la demande locale, comme le
commerce et le BTP, connaissent des résultats encourageants. Le secteur
du BTP est porté par la commande publique évaluée à
305 millions d'euros (2.001 millions de francs) pour la
réalisation de grands chantiers d'équipement.
1. L'activité des principaux secteurs économiques
En matière agricole
, la valeur de la
production
agricole finale s'est élevée à 301,90 millions
d'euros (1.980,33 millions de francs) en 1999, en diminution de
1,5 % par rapport à 1998.
Une meilleure valorisation de la production légumière et, dans
une moindre mesure, de la canne et des cultures florales n'a pas
compensé la réduction significative observée dans la
filière banane (- 14,53 millions d'euros, soit - 95,31
millions de francs), du fait de la baisse des cours.
Mais les exportations de banane en volume ont progressé en 2000,
atteignant 268.455 tonnes contre 265.524 tonnes en 1999.
Cette croissance ne doit cependant pas masquer la faiblesse structurelle de ce
secteur, qui traverse une période difficile liées aux
condamnations successives, de l'Europe par l'organisation mondiale des
marchés (OMC), à propos des règles communautaires
commerciales appliquées à cette production.
La production de sucre en diminution de 14 % (5.478 tonnes contre
6.341 tonnes en 1999), se limite à la seule satisfaction des
besoins locaux.
La production de rhum est en nette progression (+16,9 %), mais la demande
élevée en canne de la part des distilleries, pour accroître
leur niveau de stock, n'est pas encore totalement satisfaite. Les ventes en
direction de la métropole continuent d'augmenter pour atteindre
45.559 hectolitres contre 43.171 hectolitres en 1971, et les ventes
sur le marché local sont orientées favorablement depuis 1998. En
revanche, les ventes hors métropole, qui représentent une faible
part, sont en forte baisse (-23 %).
En Martinique,
le
secteur du BTP
occupe une place
importante dans l'économie locale. Avec 10.400 actifs en 1998, il
emploie 9 % du total des actifs occupés et réalise
7,4 % de la valeur brute ajoutée marchande.
Le secteur de la construction a bénéficié durant
l'année 2000 d'une conjoncture économique et sociale encore bien
orientée, après une année 1999 plus que satisfaisante.
Selon la cellule économique du BTP, la commande publique (appels
d'offres attribués en 2000) aurait avoisiné près de
305 millions d'euros (2.001 millions de francs).
La réalisation d'infrastructures d'envergure constitue le principal
moteur de l'embellie économique du secteur BTP depuis deux ans. On peut
citer, notamment, la construction des lycées de Ducos et de
Bellefontaine, le port de plaisance de l'Etang Z'Abricots et la ZAC Perrinon
à Fort de France notamment.
Fin 2000,
l'offre d'hébergement touristique
de la
Martinique comprenait 8.730 unités d'hébergement (dont
6.770 chambres d'hôtels, résidences de tourisme et villages
de vacances et 1960 en gîtes, meublés et villas). La
capacité d'hébergement de la Martinique a augmenté
d'environ 50 % au cours des huit dernières années.
548.000 touristes de séjour non plaisanciers ont été
accueillis en 2000, ce qui représente 7.000.000 nuitées
(dont 2.000.000 nuitées en hôtels, résidences de tourisme
et villages de vacances).
Il convient d'y ajouter les 44.800 plaisanciers ayant
fréquenté les bases de la baie de Fort de France et du Marin et
289.500 croisiéristes venus lors de 306 escales de bateaux de
croisière. Mais le nombre des visiteurs croisiéristes a
reculé de 14,6 % en 2000 et le nombre moyen de passagers par bateau
est passé de 1.241 en 1998 à 1.040 en 1999 et à 946 en
2000.
Au total, la Martinique a reçu, en 2000, 928.200 visiteurs (contre
993.450 en 1999),
ce qui marque, pour la deuxième année
consécutive, un recul de fréquentation après une longue
période de croissance
. Une première statistique portant sur
les quatre mois de janvier à avril 2001 révèle un
nouveau recul de 8,3 %.
L'image de marque de la Martinique doit en effet être revalorisée
pour enrayer la démarche de certaines compagnies maritimes qui ont
supprimé l'escale de Fort-de-France au profit d'autres îles de la
Caraïbe.
Plusieurs facteurs sont avancés pour expliquer ces résultats
plutôt décevants ; on peut citer la politique des
transporteurs aériens, qui réduisent l'offre de sièges, en
raison des restructurations intervenues dans le secteur, la très vive
concurrence des prix pratiqués à Cuba et Saint-Domingue, une
promotion insuffisante et plus généralement une politique
touristique mal coordonnée.
2. Une situation sociale qui s'améliore
Malgré un indicateur de chômage qui reste
élevé (26 % de la population active), la reprise de l'emploi
amorcée en 1999 se confirme en 2000, et le nombre de chômeurs
diminue de 10,6 %.
Cette diminution résulte d'évolutions contrastées. On
constate ainsi une forte augmentation du nombre d'inscriptions à l'ANPE
(+30,6 %), mais également une progression des offres d'emplois
(+12,2 %) et surtout une hausse des placements réalisés par
l'ANPE (+11,6 %) ce qui témoigne d'une meilleure adéquation
entre l'offre et la demande d'emplois.
On enregistre, par ailleurs,
une forte baisse
du nombre de
chômeurs de moins de 25 ans
(-21 %) et de
ceux de
plus de cinquante ans
-dans une moindre proportion. Enfin,
la baisse du
nombre de chômeurs de longue durée
est très
marquée,
ces derniers représentant 53 % des
chômeurs en 2000 contre 62 % en 1999.
Malgré la reprise économique en 2000, 30.000 personnes
ont bénéficié du revenu minimum d'insertion (RMI) soit
une augmentation de 6 %.
L'effectif des allocataires du RMI
représente 17,8 % de la population active fin 2000, contre
16,4 % en moyenne dans les DOM et 3,4 % en métropole.
3. Un déficit structurel de la balance commerciale
En 2000, malgré un taux de progression des exportations plus important que celui des importations, le déficit du solde commercial atteint près de 1.448 millions d'euros (9,5 milliards de francs) en 2000, en augmentation de 7 %. Mais le taux de couverture s'est amélioré, atteignant 16,9 % en 2000.
En millions d'euros
|
1998 |
1999 |
2000 |
Variations 2000/1999 |
Importations |
1 523 |
1 617 |
1 742 |
7,8 % |
Exportations |
256 |
261 |
294 |
12,6 % |
Balance commerciale |
- 1 267 |
- 1 355 |
- 1 448 |
6,8 % |
Taux de couverture |
16,8 % |
16,1 % |
16,9 % |
4,5 % |
Source : Direction générale des douanes
B. LA GUADELOUPE : UNE NOTE OPTIMISTE POUR 2000 À CONFIRMER
Dans le prolongement de l'année 1999, l'année 2000 s'est achevée sur une note optimiste, la plupart des secteurs d'activité ayant enregistré une amélioration de leur chiffre d'affaires. La reprise économique a eu des effets positifs sur la situation de l'emploi et, en conséquence, le climat d'apaisement social observé en 1999 se poursuit en 2000.
1. Une hausse de l'activité dans la plupart des secteurs économiques
Les exportations
de bananes
ont augmenté
par
rapport à 1999 pour atteindre un niveau jamais égalé
depuis 1994 (87.896 tonnes en 2000 contre 81.779 en 1994). La
filière cannière a enregistré une campagne
légèrement moins bonne que l'année
précédente. La réduction de la quantité de canne
broyée n'a cependant pas eu d'impact sur la production du sucre qui
s'élève à 66.154 tonnes, en hausse de 1,5 % en
raison de l'amélioration du rendement moyen « tel
quel ». Alors que la production de rhum a légèrement
diminué, la commercialisation a augmenté de 7,5 % en un an,
permettant ainsi d'écouler une partie des stocks.
Le secteur de la pêche demeure peu structuré, mais la
filière affiche de bons résultats pour l'année 2000 avec
une augmentation de la production de 10 %. La production aquacole est
restée stable. L'avenir s'annonce cependant prometteur puisque de
nouvelles espèces de poissons devraient être
commercialisées au cours de deux prochaines années.
Dans le domaine du bâtiment et travaux publics
, les carnets
de commande sont restés bien garnis, et même davantage par rapport
à 1999, grâce au secteur de la maison individuelle et du logement
social dont les financements (LBU) ont été consommés
intégralement. Par ailleurs, la commande publique a été
forte tant pour les bâtiments que pour les infrastructures
routières. Les charges qui s'étaient alourdies pendant le premier
semestre se sont allégées dans la deuxième partie de
l'année alors que les trésoreries, bien que s'améliorant
au second semestre, sont restées tendues notamment à cause de la
longueur des délais de paiement.
Au cours de l'année 2000,
le
secteur industriel
a
globalement enregistré une hausse de son niveau d'activité,
l'industrie des biens de consommation restant la principale composante de
l'industrie guadeloupéenne.
S'agissant du tourisme
, la Guadeloupe offrait
12.000 unités d'hébergement à la fin de 2000 (dont
9.800 en hôtels, résidences de tourisme et villages de vacances et
2.200 en meublés, villas et gîtes ruraux), ce qui
représente un recul de 2 % par rapport à la capacité
d'hébergement de 1999 (fermeture de plusieurs établissements
à Gosier et Sainte-Anne avec réouverture prévue en fin
2001) mais une augmentation de plus de 80 % de l'offre
d'hébergement en 11 années. 43 % de la capacité
d'hébergement du département de la Guadeloupe sont
concentrés à Saint Martin et Saint Barthélémy.
On estime que la Guadeloupe a reçu 790.000 clients, dont 69 % sont
français, pour des séjours non plaisanciers en 2000 contre
730.000 en 1999, ce qui a représenté 9.000.000 nuitées
dont 2.500.000 nuitées hôtelières.
La durée moyenne de séjour reste de l'ordre de 5,8 jours.
A ces touristes de séjour, il convient d'ajouter les
392.000 croisiéristes venus à Pointe-à-Pitre en 2000
(379.000 en 1999, 418.000 en 1998 et 610.500 en 1996), ce qui marque un recul
de 35,8 % en quatre ans mais une remontée de 3,5 % par
rapport à 1999, 61.400 croisiéristes à
Saint-Barthélémy (74.000 en 1999). Plus de 80 % de ces
croisiéristes sont des Nord Américains et 15 % des
Européens de l'Ouest.
Le nombre des plaisanciers recensés en Guadeloupe était en 2000
de l'ordre de 55.000, 70 % d'entre eux étant des étrangers
(Nord-américains, Allemands et Italiens notamment).
2. L'amélioration de la situation sociale
Grâce à la reprise économique qui
s'est
dessinée en 2000, on enregistre une diminution du taux de chômage
de 10,2 % en 2000. L'amélioration de la situation de l'emploi est
plus favorable aux jeunes de moins de 25 ans.
Avec 47.842 demandeurs
d'emploi, le taux de chômage s'établit à 24,9 % de la
population active en diminution de 4,6 points
. Le climat social s'est
apaisé, compte tenu du dynamisme de l'activité économique,
mais la nature des conflits a changé, ceux-ci durant plus longtemps.
L'augmentation du nombre des allocataires du RMI s'est ralentie en 2000,
les bénéficiaires s'établissant à 29.338
personnes.
3. Une balance commerciale structurellement déficitaire
En millions d'euros
|
1998 |
1999 |
2000 |
Importations |
1 632 |
1 580 |
1 820 |
Exportations |
107 |
144 |
138 |
Balance commerciale |
- 1 524 |
- 1 436 |
- 1 681 |
Taux de couverture |
6,6 % |
9,1 % |
7,6 % |
Source
: Direction régionale des
douanes
Le solde commercial reste structurellement déficitaire, évoluant
d'année en année au gré du niveau des productions
agro-industrielles.
C. LA GUYANE : UNE PROGRESSION DE L'ACTIVITÉ DÉCEVANTE
En 2000,
et malgré un environnement national et international porteur, la
progression de l'activité économique est décevante,
après une année 1999 globalement orientée à la
hausse.
La croissance a été portée essentiellement par les
dépenses de consommation des ménages.
1. Des résultats contrastés selon les secteurs d'activité
L'année 2000 a été marquée
par le
dynamisme des
activités spatiales
à la faveur d'une
reprise du marché commercial du transport spatial. Ainsi,
30 satellites ont été lancés en 2000 contre seulement
21 en 1999. Avec 12 lancements, Arianespace a assuré plus de
50 % de ces mises en orbite. Un tiers des tirs ont été
assurés avec des lanceurs Ariane 5. L'année 2000 a
également été riche en commandes puisqu'un record de
25 contrats nouveaux a été établi pour le lancement
de 16 satellites et 9 engins spatiaux de desserte de la Station spatiale
internationale. D'importants investissements ont également
été réalisés en 2000 pour adapter les installations
au sol et préparer l'arrivée des nouvelles versions d'Ariane 5
prévues à l'horizon 2002.
Le secteur du
bâtiment
, très largement
dépendant de la commande publique, a enregistré un repli en 2000
après une année 1999 orientée à la hausse. Les
engagements de travaux au titre de la commande publique se sont
élevés à 150,47 millions d'euros (987 millions
de francs) contre 164,19 millions d'euros (1.077 millions de francs)
en 1999, soit une diminution de l'ordre de 8,4 %. Cette évolution
défavorable résulte des retards pris dans la programmation
2000-2006, du nombre important d'appels d'offres infructueux, lié
à la faiblesse des prix plafonds imposés dans le cadre de
certains marchés publics, des difficultés à trouver des
entreprises sur certains chantiers, notamment dans les communes de
l'intérieur et de la pénurie de réserves foncières
aménagées.
Le secteur de la
pêche
subit depuis deux ans une diminution
sensible de son activité en raison de la raréfaction de la
ressource halieutique et de la diminution de la taille des prises. Il affecte
la production et les exportations et engendre des difficultés
financières au niveau des armements. Les conditions climatiques,
l'existence de cycles dans le renouvellement de la ressource, des
méthodes de pêche inadaptées, ou la concurrence
d'équipages étrangers sont autant de causes avancées pour
expliquer cette tendance défavorable. En 2000, les prises de crevettes
ont enregistré une diminution de l'ordre de 27 %, les exportations
reculant par ailleurs de 26 % en valeur. De même, la pêche de
vivanneaux s'est contractée de 23 % et les exportations de poissons
diminuent parallèlement de 9 %. Dans ce contexte, le plan de
désendettement de la filière artisanale crevettière semble
bloqué. Des efforts de modernisation du secteur sont néanmoins
réalisés avec l'aide notamment des financements publics.
Après une année 1999 particulièrement
décevante, l'année 2000 ne présente pas
d'amélioration pour la filière
riz
qui a souffert des
mauvaises conditions climatiques du premier semestre. Sur l'ensemble des deux
cycles, la production de riz a reculé de 2 % en 2000 (après
- 21 % en 1999) en dépit d'une augmentation des surfaces
ensemencées de l'ordre de 12 %. Les exportations de riz ont en
conséquence chuté sensiblement, de 24 % en volume et de
31 % en valeur.
En ce qui concerne le
tourisme
, la capacité
d'hébergement de la Guyane est de l'ordre de 1.450 unités (dont
1.272 chambres pour les 28 hôtels classés du
département). 88 % de ces chambres sont situées dans
l'île de Cayenne et dans la zone de Kourou-Sinnamary.
La fréquentation touristique représente près de
70.000 touristes en 2000. 65 % de ces touristes viennent de
métropole et 20 % des Antilles françaises. Il s'agit soit
d'un tourisme de découverte en forêt équatoriale par le
biais de la descente des fleuves, soit de séjours à l'hôtel
de la part de personnes venues en Guyane pour affaires ou lors des lancements
des fusées européennes. Le comité du tourisme de la Guyane
a mis en place des mesures destinées à renforcer
l'activité touristique.
La
production aurifère
, qui restait inférieure
à une centaine de kilos dans les années 1970, s'est
progressivement développée au cours des années 1980 pour
atteindre, 4.900 kg en 1999 et 6.700 kg en 2000.
L'inventaire minier, commencé en 1975, a permis au Bureau de recherches
géologiques et minières (BRGM) d'explorer à ce jour
environ 52 % du territoire du département, les résultats
disponibles ayant confirmé la possibilité d'une exploitation
industrielle de l'or primaire.
Compte tenu de la technicité et des capitaux nécessaires, seules
des compagnies internationales spécialisées peuvent
prétendre à ce marché. Certaines d'entre elles ont d'ores
et déjà créé des filiales françaises en
Guyane, dont Guyanor Ressources SA (filiale de la société
canadienne Golden Star), ASARCO Guyane française (filiale de la
société américaine ASARCO) ou encore le groupe minier
australien West Mining Corporation.
L'exploitation industrielle reste subordonnée aux résultats des
recherches concernant la teneur des gisements ainsi que l'importance de leur
continuité ou discontinuité.
En 2000, l'exploration devrait connaître de nouvelles perspectives avec
l'accord de partenariat conclu entre, d'un côté, les
sociétés Guyanor ressources S.A. et Golden Star Ressources et, de
l'autre côté, le groupe Rio Tinto pour l'avancement du projet
aurifère Paul-Isnard.
2. Une situation sociale fragilisée
La
fin de l'année 2000 a été marquée par une
succession de conflits sociaux, ce qui a engendré une hausse
générale du sentiment d'insécurité.
Néanmoins, les principaux indicateurs socio-économiques sont
restés, dans l'ensemble, correctement orientés.
Le recul du chômage amorcé en 1999 s'est accentué
au cours de l'année 2000 avec une diminution de 8,6 %.
Avec une
nouvelle baisse de plus de 20 %, les jeunes ne représentent plus
que 14 % des demandeurs d'emploi. Au 31 décembre 2000, le taux de
chômage s'établit à 18,7 %, soit 1,7 point de
moins qu'à la fin de l'année précédente.
Mais le nombre d'allocataires du RMI a augmenté de 5,1 % et
la population bénéficiaire représente plus de 13 % de
la population du département.
3. Une nouvelle aggravation du déficit commercial
Le taux de couverture (hors spatial) des importations par les exportations s'est légèrement dégradé pour s'établir à 19,9 %, soit - 0,4 point. Cette évolution reflète principalement la progression importante des importations en valeur (+ 18,9 %), liée pour partie au renchérissement du dollar par rapport à l'euro conjuguée à l'augmentation des prix des hydrocarbures. L'accroissement de la valeur des exportations (+ 16,4 %) est imputable pour l'essentiel aux activités aurifères. Sous l'impulsion des importations, le déficit commercial s'est aggravé de 19,5 %.
En millions d'euros
|
1998 |
1999 |
2000 |
Importations globales |
536,76 |
519,11 |
618,40 |
Exportations globales |
111,05 |
105,76 |
123,06 |
Balance commerciale globale |
- 425,71 |
- 413,35 |
- 495,34 |
Taux de couverture hors activité spatiale |
20,7 % |
20,4 % |
19,9 % |
Source : Direction régionale des douanes
D. LA RÉUNION : CROISSANCE DE L'ACTIVITÉ EN 2000
Le département a bénéficié, au premier semestre 2000, de l'amélioration conjoncturelle initiée en 1999, la consommation et l'investissement ayant dynamisé en relative synergie l'activité économique.
1. Les secteurs d'activité ont connu des évolutions contrastées
Après une campagne
sucrière
1999-2000
exceptionnelle, la campagne 2000-2001 s'inscrit en baisse de 6 % avec
1.821 milliers de tonnes de cannes broyées, retrouvant ainsi le
niveau de la moyenne décennale. Les conditions climatiques
défavorables expliquent ces résultats en retrait.
La campagne rhumière a été caractérisée en
2000 par une augmentation de 8,8 % de la production, incluant une
progression de 51,8 % des rhums légers. Les exportations de
l'alcool issu de la canne ont augmenté de 12,7 % alors que les
ventes sur le marché local ont diminué de 4,1 % pour la
deuxième année consécutive.
Au sein des
autres filières végétales
, les fruits
et légumes apparaissent comme les principales productions agricoles de
l'île en terme de valorisation hors subventions (39,1 %). La
production légumière couvrirait ainsi plus de 80 % des
besoins de la population réunionnaise.
La situation des cultures d'exportation traditionnelles s'avère en
revanche plus incertaine, la production de géranium atteignant un palier
après trois années de croissance. La conjoncture pour la
filière vanille est, en revanche, beaucoup plus porteuse après
les dégâts occasionnés dans les plantations par un cyclone
à Madagascar, portant le prix mondial de 35 à 140 USD/kg.
Cette amélioration ne devrait être que passagère, une fois
la production malgache rétablie.
Parallèlement, les filière d'élevage ont été
marquées par la succession des crises alimentaires en métropole.
S'agissant de l'exploitation des ressources halieutiques, les prises ont
fortement augmenté tant en quantité qu'en valeur, les recettes
procurées par les exportations ayant dépassé pour la
première fois en 2000 les dépenses d'importations.
Au sein du
secteur secondaire
, les enquêtes de conjoncture
trimestrielles réalisées par l'IEDOM ont mis en évidence
des résultats stables pour l'ensemble de l'industrie. Néanmoins,
certains sous-secteurs comme les branches des produits chimiques et du
plastique ont subi l'accroissement du coût des produits
pétroliers, qui a pesé sur leur marge. On enregistre par ailleurs
une diminution régulière, depuis le début de la
décennie, du poids de l'agroalimentaire, fleuron de l'industrie
réunionnaise, en termes tant de chiffre d'affaires réalisé
que d'effectif employé.
Par ailleurs, l'artisanat, composante essentielle de l'économie
réunionnaise, aurait généré en 2000 un volume
d'affaires de 806 millions d'euros (5,3 milliards de francs), en
croissance de 10,5 % par rapport à l'année
précédente. Le secteur poursuit sa restructuration et a
engagé des investissements significatifs pour améliorer sa
productivité et lutter contre la concurrence.
L'activité des entreprises de
bâtiment et travaux publics
a
été très satisfaisante en 2000, malgré un niveau
décevant des engagements de la ligne budgétaire unique (LBU) dans
le logement social. Les autres marchés traditionnels du secteur ont pu
servir d'alternative, comme en 1998.
Enfin, le secteur
touristique
présente en 2000 des
résultats très satisfaisants, avec un nombre de touristes en
croissance de 9,1 %. Le taux de fréquentation hôtelière
s'est amélioré de 0,9 point, dépassant ainsi le
niveau record de 1998.
Il convient de retenir que les recettes du tourisme
estimées à 320 millions d'euros (2.099 millions de francs) sont
supérieures de 40 % à la valeur totale des exportations de
marchandises produites à La Réunion
.
2. L'amélioration de la situation sociale
L'année 2000 se traduit par une
accélération de la baisse du nombre de chômeurs
(-3,1 %),
qui fait suite à la relative stabilité
observée en 1999, le nombre de demandeurs d'emploi s'élevant fin
2000 à 91.999. Cette amélioration semble plus liée
à la conjoncture qu'à la mise en place de nouveaux contrats
aidés, ce qui constitue un signal très positif pour l'avenir.
Néanmoins, la Réunion occupe toujours la première place
des régions françaises pour son taux de chômage
(32,4 %) au 31 décembre 2000.
La progression du nombre d'allocataires du Revenu minimum d'insertion a
été contenue à +2,6 %. 63.417 personnes en
bénéficiaient, fin 2000, ce qui représente 8,7 % de
la population totale de l'île.
3. Une légère augmentation du déficit de la balance commerciale
(millions d'euros)
|
1998 |
1999 |
2000 |
Importations |
2 341 |
2 419 |
2 721 |
Exportations |
186 |
193 |
227 |
Balance commerciale |
-2 155 |
-2 226 |
-2 495 |
Taux de
couverture
|
|
|
|
Source
: Direction régionale des
douanes
Le déficit de la balance commerciale s'est accru en 2000 de 12 %,
mais le taux de couverture s'améliore très
légèrement de 0,3 points.
E. SAINT-PIERRE ET MIQUELON
1. Une économie dominée par les problèmes de reconversion et de diversification
La
réduction de 33 %
du quota de pêche
à la morue
pour la saison d'avril 2000 à mars 2001, en raison de la
fragilité de la ressource, a entraîné une diminution de la
pêche industrielle et de l'activité de transformation du poisson
d'Interpêche. Seule la pêche artisanale, avec des prises plus
diversifiées, affiche de meilleurs résultats.
La commande publique a baissé avec l'achèvement, en
septembre 1999, du chantier de construction de l'aéroport de la
Pointe Blanche. Des retards de paiement ont entraîné une crise de
trésorerie des entreprises. La construction privée a, par contre,
connu une embellie avec 59 permis de construire de résidences
principales délivrés en 2000 contre 27 en 1999.
S'agissant du secteur touristique
, près de
15.000 touristes ont séjourné à
Saint-Pierre-et-Miquelon en 2000 (+20,5 % par rapport à 1999),
principalement d'origine nord-américaine, dont 3.200
croisiéristes pour une escale d'une journée. L'archipel dispose
désormais d'un aéroport de classe III qui constitue un
véritable atout pour le développement touristique.
2. Un marché du travail sans réelle amélioration
Comme en 1999, la situation du marché du travail
ne
s'est pas améliorée en 2000.
Avec 361 personnes
inscrites, le nombre de demandeurs d'emploi a augmenté de 7,8 % en
moyenne annuelle,
du fait notamment d'une moindre embauche dans le BTP
.
Le nombre de bénéficiaires du RMI est resté stable
en 2000, avec 39 allocataires.
3. Une balance commerciale toujours très déficitaire
En millions d'euros
|
1998 |
1999 |
2000 |
%
|
Importations |
54,746 |
56,634 |
63,603 |
+12 |
dont Union européenne |
25,487 |
24,844 |
24,674 |
-1 |
Exportations |
5,819 |
7,687 |
10,846 |
+41 |
dont Union européenne |
0,213 |
0,534 |
1,407 |
+163 |
Solde commercial |
- 48,927 |
- 48,947 |
- 52,758 |
+7,78 |
Taux de couverture |
10,6 % |
13,6 % |
17,1 % |
- |
Source
: Service des Douanes
En raison de l'importante progression de la valeur des exportations
principalement de poisson, entré en admission temporaire et
commercialisé aux Etats-Unis et au Canada,
le taux de couverture
progresse, pour atteindre 17,1 % en 2000.
Néanmoins, le déficit commercial se creuse et atteint
- 52,75 millions d'euros, en progression de 7,78 %.
II. PERSPECTIVES POUR LA NOUVELLE-CALÉDONIE, LES TERRITOIRES ET LES COLLECTIVITÉS TERRITORIALES D'OUTRE-MER
A. LA NOUVELLE CALÉDONIE
L'économie calédonienne a connu en 2000
un
rythme
d'activité soutenu
appuyée par des transferts de la
métropole importants, contribuant à fonder des programmes
d'investissements publics et privés substantiels.
La bonne tenue des cours du nickel et l'attrait que ce secteur exerce sur les
grandes sociétés productrices et les projets qu'elles ont
engagés, constituent un élément d'assurance dans l'avenir
très important pour les investisseurs.
1. La croissance des différents secteurs d'activité
Les
productions commerciales traditionnelles
-café, coprah- ont connu une évolution divergente. Ainsi, le
café a poursuivi son déclin en 2000, sa production atteignant un
minimum à 18 tonnes. La production de coprah en revanche, bien que
restant modeste, a augmenté de 90 %.
L'élevage bovin
, première spécialisation de
l'agriculture calédonienne, est surtout orienté vers la
production de viande et n'a connu qu'un léger recul, inférieur
aux données métropolitaines (3939 tonnes soit -6,2 %).
Le développement
du secteur de la pêche
s'est poursuivi en
2000 : les exportations de poissons ont augmenté de 33 % en
volume et de 53 % en valeur, l'essentiel (4,2 millions d'euros sur un
total de 4,9 millions d'euros) étant constitué par du thon
frais expédié au Japon.
L'aquaculture de crevettes tropicales est devenue l'une des premières
activités économiques et d'importants investissements publics et
privés, ainsi qu'un appui scientifique et technique de l'IFREMER, ont
permis un doublement de la production depuis 1995.
Les sites de production, répartis entre 10 fermes et
4 écloseries, sont pour l'essentiel situés en milieu rural
et emploient plus de 500 personnes, constituant la seconde activité
exportatrice après le nickel.
La Nouvelle-Calédonie est restée le
troisième
producteur mondial
de nickel avec une production de 7,4 millions de
tonnes de minerai, en hausse de 13 %, représentant 127.000 tonnes
de métal contenu. La production mondiale est de l'ordre de 1.100.000
tonnes de métal contenu.
L'emploi dans les mines, après avoir diminué sensiblement de
2.005 fin 1998 à 1.732 emplois fin 1999 s'est stabilisé en
léger redressement à 1.754 fin 2000. S'agissant de
l'activité métallurgique, SLN reste la seule entreprise de
transformation de minerai.
Les exportations de minerai ont augmenté en volume de 8,4 %
à 4.109.000 tonnes et en valeur de 77 % à 128 millions
d'euros (838 millions de francs).
Les exportations de produits métallurgiques ont augmenté de
1,9 % à 57.579 tonnes de nickel contenu pour un montant de
455 millions d'euros (2.986 millions de francs) soit +42 %.
En ce qui concerne le
tourisme
, le bilan en 2000 est positif,
même si les flux touristiques restent modestes avec
110.000 visiteurs. Toutefois l'année 2001, compte tenu de
l'arrêt des vols d'AOM fin mars 2001, enregistrera de moins bons
résultats et le phénomène sera sans doute amplifié
par les conséquences des attentats du 11 septembre.
B. LA POLYNÉSIE FRANÇAISE
1. Un bilan général positif
La
croissance de l'économie polynésienne s'est poursuivie en 2000.
Le dispositif d'aide de l'Etat, mis en place d'abord par le pacte de
progrès de 1994 au moment de la suspension des essais, puis par la
convention pour le renforcement de l'autonomie économique de la
Polynésie française en 1996 au moment de l'arrêt
définitif, paraît avoir bien joué son rôle. Les
transferts de l'Etat restent pratiquement stabilisés au niveau atteint
au début de la décennie précédente, l'année
2000 enregistrant un léger accroissement par rapport à 1999
à 1.045 millions d'euros (6.855 millions de francs) (+2 %).
La croissance a été également portée par une
demande intérieure soutenue, confortée par des mesures d'aides
sociales et par un développement d'investissements encouragés par
les aides fiscales de l'Etat. Un développement des infrastructures des
moyens de transport a également favorisé l'essor du tourisme.
Le dynamisme démographique que montrait le recensement de
population effectué en septembre 1996, s'est maintenu, alimenté
à la fois par un taux de natalité élevé, à
21 pour mille (13,2 en métropole) et un taux de mortalité
faible de 4,3 pour mille (9,1 en métropole). Ces chiffres, qui
résultent de la jeunesse de la population dans un contexte sanitaire de
qualité, ne sont pas sans susciter des inquiétudes chez les
responsables et élus du territoire quant à la possibilité
pour l'économie locale d'absorber l'arrivée des jeunes sur le
marché du travail.
2. Les résultats des principaux secteurs d'activité
Les recettes du tourisme
, en forte progression,
s'élèvent pour 2000 à 320 millions d'euros
(2.099 millions de francs), représentant 62 % des recettes
hors réexportation, après les excellents résultats des
années 1999 et 2000. En particulier, un développement très
important du tourisme de croisière a été constaté.
La perliculture
a pris son essor à partir de 1983 et s'est
développée depuis en transformant le nord de l'archipel des
Tuamotu et des Gambier, dont la population a augmenté de 24 % entre
1988 et 1996.
Une trentaine d'îles et environ 2 000 personnes tirent aujourd'hui leurs
revenus de cette activité.
La quantité de perles exportées n'a cessé d'augmenter
depuis dix ans et la perle est devenue de loin le premier poste d'exportation
en valeur du Territoire, représentant 175 millions d'euros
(1.148 millions de francs).
Depuis l'année 1998, les prix de négociation des perles sur le
marché international ont baissé, cette baisse étant
liée à la crise financière asiatique et à une forte
demande de perles de petite taille. Les recettes à l'exportation n'ont
pu être maintenues que grâce à une augmentation du nombre de
kilos exportés et le développement de ce secteur a
nécessité l'adoption de mesures réglementaires
d'accompagnement.
Le secteur de la pêche
est resté longtemps au stade
artisanal avant de connaître une profonde mutation au début des
années 90.
La pêche polynésienne s'organise autour de deux pôles
complémentaires :
- une pêche artisanale, orientée vers les marchés
locaux, à Tahiti comme dans les archipels éloignés. Elle
recouvre la pêche lagonaire, pêche familiale, souvent
pratiquée en complément d'une autre activité, la
pêche côtière, et la pêche des bonitiers (pêche
aux thons et aux bonites).
- une pêche de type semi-industriel, essentiellement tournée
vers les marchés extérieurs, qui s'est développée
avec une flottille de pêche hauturière composée de soixante
unités actuellement.
La modernisation de la flotte a permis l'allongement des campagnes et
l'accès à de nouvelles zones de pêche. La
préparation et la congélation des poissons sur les navires ont
contribué à une meilleure valorisation des prises et à une
optimisation des temps de pêche. Ceci s'est accompagné d'une
augmentation sensible du volume des prises. La production estimée
atteignait environ 5.400 tonnes en 1995 et 8.800 tonnes en 2000.
L'essor de la pêche polynésienne est facilité par une forte
croissance de la demande locale, notamment en zone urbaine, et par le
développement des circuits de commercialisation. On constate
également à une forte progression des exportations de poissons,
qui atteignent 6,6 millions d'euros (43,3 millions de francs) en
2000.
La production traditionnelle
de coprah est essentielle pour le
maintien des ressources des populations rurales des îles, notamment aux
Tuamotu et sur les atolls où la perliculture n'existe pas.
Si cette filière a suscité des inquiétudes ces
dernières années, les résultats récents sont plus
encourageants. La production de coprah est en hausse de 23% après une
hausse de 15 % en 1999.
Le monoï s'intègre dans la filière coprah dont il est un
sous-produit. Les exportations ont, de 1991 à 1995,
bénéficié d'une demande soutenue sur les marchés
français et nord-américain. Mais à partir de 1996, on
enregistre une forte chute et malgré une légère reprise
constatée, l'importance de ce secteur devrait rester modeste.
C. WALLIS ET FUTUNA
L'intégration de l'économie de Wallis et Futuna
progresse lentement. En effet on peut encore considérer actuellement que
l'on est en présence de deux types d'économie :
- la sphère des productions traditionnelles largement régie
par des systèmes d'échanges réglés encore pour une
part notable par la coutume
- et celle des autres biens dont l'acquisition est permise par flux
financiers provenant essentiellement de l'Etat.
1. L'activité économique en progression
Le
secteur public emploie l'essentiel de la main d'oeuvre avec 1.067 agents
locaux au 31 mars 2000, tandis que le secteur privé (et semi
public) en comptait 715 à la même date. Enfin 184 personnes
étaient employées dans les chantiers de développement.
Le commerce se développe rapidement sur le territoire ainsi que les
services (informatique et réseau Internet, maintenance
électroménager). Ces deux créneaux emploient 70 % des
actifs du secteur privé.
Pendant de nombreuses années, un flux de travailleurs de Wallis et
Futuna a émigré en Nouvelle-Calédonie. Le nouveau statut
de celle-ci lui permet désormais d'accorder une préférence
à ses originaires. Une négociation est en cours actuellement
entre les deux territoires dans le cadre d'un accord particulier pour en
préciser les conditions d'application aux originaires de Wallis et
Futuna, si de telles dispositions étaient prises.
Le contrat de développement 2000-2004 a été
signé lors de la venue du secrétaire d'Etat à l'Outre-mer
à Wallis et Futuna le 4 mai 2000. L'enveloppe accordée
au territoire est de 37,2 millions d'euros (244 millions de francs). Les
principaux domaines d'action de ce contrat sont l'éducation,
l'agriculture et l'emploi.
Il faut noter également la signature, fin novembre 1999, du programme
indicatif de l'aide communautaire au territoire de Wallis et Futuna dans le
cadre du VIII
ème
Fonds européen de
développement. L'enveloppe de 6,4 millions d'euros (42 millions de
francs) se répartit pour moitié entre l'amélioration
des infrastructures maritimes, avec l'agrandissement du quai de Mata-Utu et la
préservation de l'environnement.
2. Les projets de développement économique
Des
investissements importants sont en cours de réalisation comme la
rénovation de la piste de l'aérodrome de Wallis-Hihifo et le
balisage de la piste en herbe de Futuna.
Par ailleurs, en 2000, ont été mis en service un quatrième
groupe diesel de 1.000 kw à Wallis et une nouvelle centrale
à Futuna.
Enfin, de nouveaux projets visent, notamment, à améliorer les
infrastructures scolaires sur le territoire, ainsi que les dispositifs de
formation professionnelle.
CHAPITRE II -
2002 : UNE DYNAMIQUE BUDGÉTAIRE
MAINTENUE
Avec
1079 millions d'euros (7,08 milliards de francs) en dépenses
ordinaires et crédits de paiement, le budget de l'outre-mer pour 2002
enregistre une progression de 3,8 % par rapport à la loi de
finances initiale pour 2001.
Les autorisations de programme s'élèvent à
442,73 millions d'euros (2,90 milliards de francs) en hausse de
28,90 %.
EVOLUTION DES CRÉDITS INSCRITS AU BUDGET DE L'OUTRE-MER
millions d'euros (millions de francs)
|
LFI 2001 |
PLF 2002 |
Evolution en volume |
Evolution en % |
Titre III |
167,78
|
178,94
|
11,16 |
6,67 |
Titre IV |
620,95
|
632,86
|
11,93 |
1,92 |
Dépenses ordinaires |
788,71
|
811,80
|
23,09 |
2,94 |
Investissements |
4,96
|
4,73
|
-0,23 |
-4,63 |
Subventions d'investissements |
246,84
|
263,07
|
16,23 |
6,57 |
Dépenses en capital |
251,80
|
267,8
|
16,00 |
6,35 |
TOTAL |
1
040,51
|
1
079,60
|
39,09 |
3,76 |
Source : Secrétariat d'Etat à l'outre-mer
BUDGET
DE L'OUTRE-MER POUR 2002
Source
: Secrétariat d'Etat à
l'outre-mer
En termes de structures de crédits, les dépenses directes
d'interventions, les subventions de fonctionnement, notamment les dotations aux
collectivités locales, et les subventions d'équipements
totalisent 895 millions d'euros, soit plus de 80 % des
dépenses annuelles.
Cette part très importante reflète la nature du budget du
secrétariat d'Etat à l'outre-mer, qui est avant tout un budget
d'appui aux initiatives, de soutien à l'activité et à
l'emploi
.
Une fois encore, la présentation des crédits par agrégats
est modifiée, ce qui nuit à la lisibilité du budget de
l'outre-mer. En 2000, la présentation se faisait à travers cinq
agrégats, en 2001, à travers trois et pour 2002, il ne subsiste
qu'un seul agrégat intitulé « action en faveur de
l'outre-mer », qui s'articule autour de quatre composantes :
- action en faveur de l'emploi et de l'insertion sociale ;
- actions en faveur de l'amélioration du logement ;
- subventions aux collectivités ;
- administration générale.
A travers ce budget, le Gouvernement met en oeuvre la
loi n° 2000-1207 du 12 décembre 2000 d'orientation
pour l'outre-mer.
Il maintient, voire augmente les moyens d'actions nécessaires pour
poursuivre les priorités du Gouvernement en ce qui concerne l'emploi, le
logement, les actions sociales et culturelles ou encore la politique
d'investissement et l'action économique.
I. LE FINANCEMENT DE LA LOI D'ORIENTATION POUR L'OUTRE-MER
L'effort
financier consenti pour la mise en oeuvre de la loi du
12 décembre 2000 d'orientation pour l'outre-mer se poursuit et
s'amplifie dans le projet de loi de finances pour 2002.
Avec 72,41 millions d'euros (474,98 millions de francs) de mesures
nouvelles, les dispositifs créés par la loi d'orientation
bénéficient, au total, de 121,96 millions d'euros
(800 millions de francs).
MISE EN OEUVRE DE LA LOI D'ORIENTATION POUR L'OUTRE-MER
(millions d'euros)
Source : Secrétariat d'Etat à l'outre-mer
A. DES FINANCEMENTS ACCRUS POUR LE VOLET EMPLOI DE LA LOI D'ORIENTATION POUR L'OUTRE-MER
Pour
2002, 112,96 millions d'euros (740,97 millions de francs), soit une
progression de 155 % vont, d'une part, pérenniser les mesures
initiées en 2001 et, d'autre part, financer des mesures nouvelles. Ces
crédits sont inscrits sur le Fonds pour l'emploi dans les
départements d'outre-mer et à Mayotte.
Les mesures sont les suivantes :
-
10.000 « projets initiative jeunes »
(PIJ)
, pour un montant de
36,283 millions d'euros
(238 millions de francs).
Conçus comme une aide au projet
professionnel, le PIJ est destiné à permettre aux jeunes de moins
de 30 ans, soit de créer leur entreprise dans leur département
d'outre-mer, soit de suivre une formation professionnelle hors de
celui-ci ;
-
3.000 congés solidarité à 55 ans
,
avec en contrepartie l'embauche de 3.000 jeunes, seront financés,
à hauteur de
15,24 millions d'euros (100 millions de
francs)
dans le cadre de conventions entre l'Etat, les partenaires sociaux,
et le conseil général et/ou le conseil régional ; les
modalités de la participation financière des collectivités
territoriales restent à définir, ce qui freine la mise en place
de cette mesure ;
-
10.000 allocations de retour à l'activité
(ARA), soit une dépense de
25,91 millions d'euros
(170 millions de francs)
, permettront de lutter contre l'exclusion en
favorisant le retour à l'emploi des bénéficiaires du
revenu minimum d'insertion (RMI), de l'allocation de parent isolé (API),
de l'allocation aux adultes handicapés (AAH), ainsi que des
chômeurs de longue durée indemnisés par l'allocation de
solidarité spécifique (ASS) ;
-
2.200 primes à la création d'emplois
seront
financées, pour
5,79 millions d'euros (38 millions de
francs)
en faveur des entreprises diversifiant leurs
débouchés commerciaux hors du département ;
-
en outre, la suppression de la créance de proratisation
consécutive à l'alignement du RMI au
1
er
janvier 2002 sur le niveau de celui versé en
métropole est compensée par une augmentation des crédits
budgétaires de 23,629 millions d'euros (155 millions de
francs).
Cette dotation permet de maintenir les moyens de fonctionnement
des agences départementales d'insertion au niveau de 2001, soit
31,25 millions d'euros (205 millions de francs).
B. LES AUTRES MESURES DE LA LOI D'ORIENTATION POUR L'OUTRE-MER FINANCÉES EN 2002
Hors FEDOM, plusieurs autres mesures inscrites dans la
loi
d'orientation pour l'outre-mer sont également financées :
- sur le chapitre 41-91, la dotation est reconduite à hauteur
de 0,457 millions d'euros (3 millions de francs) pour financer la
mise en place d'un office de l'eau dans chacun des DOM. Cet
établissement public local est financé conjointement avec le
ministère de l'aménagement du territoire et de l'environnement et
le concours des collectivités locales ;
- sur le chapitre 46-94, 3,201 millions d'euros (3 millions
de francs) supplémentaires sont prévus pour renforcer les moyens
de l'agence nationale pour l'insertion et la promotion des travailleurs
d'outre-mer, la dotation du fonds de promotion des échanges mis en place
en 2001, les moyens des quatre fonds de coopération régionale et
enfin, permettre la mise en place, dans chaque DOM, d'un fonds régional
d'aménagement foncier et urbain (FRAFU), expérimenté
à la Réunion, puis en Martinique.
En outre, il convient de faire le point sur les mesures inscrites dans la loi
d'orientation tendant à encourager l'emploi marchand.
1. Rappel du dispositif en vigueur jusqu'au 31 décembre 2001
Le
second volet de la loi n° 94-638 du 25 juillet 1994 tendant
à favoriser l'emploi, l'insertion et les activités
économiques dans les départements d'outre-mer et les
collectivités territoriales avait pour ambition d'encourager l'emploi
par l'abaissement du coût du travail dans les différents secteurs
exposés à la concurrence.
Il a fonctionné de 1996 à fin 2000, le dispositif initial ayant
été prorogé d'un an.
Les exonérations sectorielles de cotisations sociales ont eu pour but
l'abaissement du coût du travail dans les secteurs exposés
à la concurrence. Ces exonérations de cotisations patronales
étaient plafonnées à un salaire équivalent au SMIC
et concernaient les entreprises privées des secteurs suivants :
l'agriculture et la pêche, l'industrie, l'hôtellerie-restauration,
la presse et la production audiovisuelle.
Au-delà de l'abaissement du coût du travail, il s'agissait de
réorienter le développement des économies des
départements et de maintenir l'activité en milieu rural.
BILAN DU DISPOSITIF PERBEN
La
réduction du coût du travail pour les secteurs concernés,
par rapport aux entreprises de la métropole, équivalait à
23,6 % d'un salaire équivalent au SMIC, soit une aide moyenne de
1.846 francs par mois et par salarié.
L'effet global de cette réduction représentait 18 % de
l'ensemble de la masse salariale des entreprises bénéficiant
effectivement de ces exonérations. Cette mesure apportait donc aux
entreprises une amélioration de leur compétitivité. Ce
dispositif est entré en vigueur dès 1995 mais n'a
été pleinement opérationnel qu'à partir de 1996.
Le coût total a progressé comme suit :
- 131,137 M€ (860,2 MF) en 1996,
- 132,951 M€ (872,1 MF) en 1997,
- 147,784 M€ (969,4 MF) en 1998,
- 161,139 M€ (1 057,0 MF) en 1999.
Cette augmentation du coût des exonérations a été
accompagnée d'une augmentation des effectifs concernés par cette
mesure. Ils passent en effet de 37.383 salariés en 1996 à
43.749 en 1998. Cette évolution tend toutefois à se
stabiliser : à la fin de l'exercice 1999,
43.245 salariés ont été concernés par le
dispositif et 4.275 entreprises ont été éligibles
à l'exonération de cotisations sociales.
Source
: Secrétariat d'Etat à l'outre-mer
2. Le nouveau dispositif issu de la loi d'orientation pour l'outre-mer
Comme
votre rapporteur pour avis l'avait souligné l'an dernier, le dispositif
mis en place à compter du 1
er
janvier 2001
s'inscrit dans une philosophie radicalement différente
: il
devient pérenne et concerne toutes les entreprises de moins de onze
salariés. Il englobe également toutes les entreprises, quelque
soit leur taille, dont l'activité correspond aux secteurs
exposés, identifiés dans la loi du 25 juillet 1994,
auxquels s'est ajouté le secteur des nouvelles technologies de
l'information et de la communication, et des énergies renouvelables. Le
secteur du bâtiment est également couvert par ce dispositif mais
avec un taux d'exonération de 50 % pour les entreprises de plus de
onze salariés.
La base de l'exonération est relevée à 1,3 SMIC,
ce qui représente 4.954,659 euros (32.500 francs) par
salarié et par an.
Pour le secteur du bâtiment le taux d'exonération est de 50 %
pour les entreprises de plus de onze salariés.
Enfin, un allègement supplémentaire de 1.372,041 euros
(9.000 francs) par salarié est consenti aux entreprises qui
appliquent la seconde loi sur la réduction du temps de travail.
Le coût brut des exonérations de charges sociales est
estimé à 533,572 millions d'euros (3,5 milliards de
francs), coût duquel il convient de déduire celui afférent
au dispositif antérieur d'exonération (152,449 millions
d'euros, 1 milliard de francs) et des allégements sur les bas
salaires,
soit un coût net de 304,898 millions d'euros
(2 milliards de francs) qui sera pris en charge par le ministère de
l'emploi et de la solidarité
.
La loi d'orientation pour l'outre-mer a également prévu des
mesures spécifiques d'allégement de charges sociales pour les
employeurs et travailleurs indépendants et les exploitants agricoles,
ainsi qu'un plan d'apurement des dettes sociales et fiscales pour toutes les
entreprises qui connaissent des difficultés.
II. LE RENFORCEMENT DES MOYENS EN FAVEUR DE L'EMPLOI ET DE L'INSERTION SOCIALE
A. UNE AUGMENTATION SUBSTANTIELLE DES CRÉDITS DU FEDOM
Les
mesures d'aide à l'emploi demeurent la première priorité
du budget de l'outre-mer pour 2006, ce qui se traduit par la progression de
25,49 % des crédits du FEDOM, les moyens budgétaires
atteignant 505 millions d'euros (3.312,58 millions de francs).
Sur cette enveloppe, 72 millions d'euros (472,29 millions de francs)
sont affectés au financement des mesures de la loi d'orientation pour
l'outre-mer et 23,629 millions d'euros (155 millions de francs)
compensent la disparition de la créance consécutive à
l'alignement du RMI au 1
er
janvier 2002.
Au total, cette augmentation significative des crédits devrait
permettre de mettre en oeuvre près de 100.000 mesures
d'insertion.
1. Bilan du FEDOM pour 2001
Pour 2001, la dotation budgétaire ouverte en loi
de
finances sur le chapitre 44-03 pour le FEDOM, s'élevait à
402,465 millions d'euros (2.640 millions de francs). A cette dotation
initiale, se sont ajoutés 32,014 millions d'euros
(210 millions de francs) de crédits reportés de
l'année 2000, destinés à compléter le financement
du programme emplois-jeunes.
En outre, la dotation initiale a été abondée en cours de
gestion, par des crédits correspondants à la part d'insertion de
la créance de proratisation pour 2001. Ces crédits, d'un montant
de 31,264 millions d'euros (205,08 millions de francs) ont
été délégués aux agences d'insertion. Au
total, en cours de gestion, l'enveloppe du FEDOM pour 2001
s'élève à près de 465,74 millions d'euros
(3.055,05 millions de francs).
Afin de tenir compte des nouvelles mesures en faveur de l'emploi
créées par la loi d'orientation pour l'outre-mer, la nomenclature
du chapitre 44-03 du FEDOM a été modifiée pour
introduire le « projet initiative jeune », le congé
solidarité, la prime à la création d'emplois et
l'allocation de retour à l'activité. En dehors de ces nouvelles
mesures, la répartition initiale du comité directeur du FEDOM du
23 janvier 2001 a arrêté, comme en 2000,
35.000 contrats emploi-solidarité (CES), 15.000 contrats
d'insertion par l'activité (CIA), 7.500 contrats d'accès
à l'emploi (CAE), 2.800 contrats emplois-consolidés. Le
nombre de primes à la création d'emploi a augmenté pour
être fixé à 1.700.
A la fin du premier trimestre 2001, l'analyse de l'utilisation des
différentes mesures a mis en évidence une consommation soutenue
des mesures CES, CEC et CIA et un net ralentissement des CAE et des
emplois-jeunes.
Il est apparu que la mesure CAE présentait une intérêt
moindre pour les employeurs compte tenu de la mise en place, dès le
1
er
janvier 2001, des exonérations de charges
sociales prévues par la loi d'orientation pour l'outre-mer. De plus, en
ce qui concerne le programme emplois-jeunes, le ralentissement
déjà constaté au cours du précédent exercice
s'est confirmé.
Aussi, et afin de prendre en compte les demandes complémentaires
présentées par les départements, le comité
directeur du FEDOM a décidé lors de sa réunion
du 27 juin 2001, d'accentuer au cours du second semestre l'effort
réalisé en matière de lutte contre le chômage et en
faveur de l'insertion des publics les plus défavorisés au regard
de l'emploi. Il a été procédé à un
réajustement des mesures d'insertion avec l'ouverture de 5.000 CES,
4.000 CIA et 1.000 CEC supplémentaires, compensée en
partie par la suppression de 2.500 CAE et de 1.300 postes d'emplois-jeunes.
RÉPARTITION GÉOGRAPHIQUE DES MESURES D'INSERTION EN 2001
Mesures d'insertion |
Guadeloupe |
Guyane |
Martinique |
Réunion |
St-Pierre-et-Miquelon |
TOTAL |
CES |
4 600 |
3 085 |
3 119 |
29 040 |
156 |
40 000 |
CEC |
895 |
306 |
538 |
2 047 |
14 |
3 800 |
CIA |
4 670 |
1 330 |
4 150 |
8 850 |
|
19 000 |
CAE |
1 237 |
214 |
1 303 |
2 233 |
13 |
5 000 |
Primes * |
|
|
|
|
|
655 |
Emplois-jeunes |
458 |
170 |
540 |
925 |
7 |
2 100 |
PIJ |
1 850 |
870 |
1 750 |
5 500 |
30 |
10 000 |
Congé solidarité* |
|
|
|
|
|
1 500 |
ARA |
2 247 |
676 |
2 215 |
4 857 |
5 |
10 000 |
TOTAL |
15 957 |
6 651 |
13 615 |
53 452 |
225 |
92 055 |
(*) :
dotation globale non répartie par département.
Source
: Secrétariat d'Etat à l'outre-mer
2. Perspectives budgétaires pour 2002
EVOLUTION DES CRÉDITS DU FEDOM SUR 2001-2002
(en
euros)
|
LFI 2001 |
PLF 2002 |
Evolution en volume |
Evolution en % |
Contrats emploi-solidarité |
96 042 881 |
104 046 454 |
+ 8 003 573 |
+ 8,33 |
Contrats emplois consolidés |
51 222 870 |
53 357 156 |
+ 2 134 286 |
+ 4,16 |
Contrats d'insertion par l'activité |
28 812 864 |
31 633 171 |
+ 2 820 307 |
+ 9,78 |
Contrats d'accès à l'emploi |
53 052 258 |
37 197 560 |
- 15 854 698 |
- 29,88 |
Primes à la création d'emploi |
3 048 980 |
5 793 062 |
+ 2 744 082 |
+ 90 |
Créance de proratisation |
7 622 451 |
31 252 049 |
+ 23 629 598 |
+ 310 |
Contrats de retour à l'emploi |
1 067 143 |
609 796 |
- 457 347 |
- 42,85 |
Etudes |
152 449 |
152 449 |
0 |
0 |
Emplois jeunes |
126 380 255 |
145 433 097 |
+ 19 052 862 |
+ 15,07 |
Projet initiative jeunes (PIJ) |
15 244 902 |
36 282 866 |
+ 21 037 964 |
+ 138 |
Congé solidarité |
6 097 961 |
15 244 902 |
+ 9 146 941 |
+ 150 |
Allocation de retour à l'activité |
13 720 412 |
25 916 333 |
+ 12 195 921 |
+ 88,88 |
CES et CEC à Mayotte (nouveau) |
- |
7 904 482 |
- |
- |
Mesures en faveur de l'emploi à Mayotte (nouveau) |
- |
10 214 084 |
- |
- |
TOTAL |
402 465 406 |
505 037 461 |
+ 102 572 055 |
+ 25,48 |
Outre la
reconduction des mesures pour l'emploi créées par la loi
d'orientation pour l'outre-mer, il a été décidé de
renforcer les CES, à travers 4.000 conventions
supplémentaires, et les emplois jeunes avec 1.000 postes
supplémentaires. En revanche, le nombre de CAE diminue fortement puisque
le dispositif est devenu moins compétitif.
Par ailleurs, il a été décidé de regrouper sur le
chapitre 44-03, l'ensemble des dispositifs « emplois »
concernant Mayotte et de créer deux articles : l'un étant
destiné à accueillir les crédits relatifs aux contrats
emplois solidarité et contrats emplois consolidés, l'autre,
consacré aux nouveaux dispositifs mis en oeuvre dans le cadre du nouveau
statut de Mayotte :
- création d'un article 89 « contrats emplois
solidarité et contrats emplois consolidés » rapatriant
les crédits inscrits jusqu'alors sur l'article 42 du
chapitre 46-94 « Action sociale, culturelle et de
coopération régionale » et inscription d'une mesure
nouvelle de 0,503 millions d'euros (3,3 millions de francs).
- création d'un article 90 « mesures en faveur de
l'emploi à Mayotte » doté de 10,214 millions
d'euros (67 millions de francs) permettant la mise en oeuvre des nouveaux
dispositifs qui vont être créés par ordonnance, en faveur
du développement des emplois.
B. BILAN DU DISPOSITIF « NOUVEAUX SERVICES EMPLOIS JEUNES »
S'agissant du financement de ce programme, il convient de rappeler que le secrétariat d'Etat à l'outre-mer ne finance, à travers le FEDOM, que les emplois-jeunes créés par les employeurs visés à l'article L. 332-4-18 du code du travail. Ainsi, le financement des emplois jeunes recrutés par les ministères de l'Education nationale et de l'Intérieur est assuré par ces derniers.
1. Bilan des emplois créés
Fin
2000, 10.323 emplois-jeunes ont été créés
dont 3.692 au cours de l'année 1998, 3.823 en 1999 et 2.808 au
cours de l'année 2000, sur une dotation globale de 3.000 nouveaux
postes.
A ces emplois-jeunes, s'ajoutent ceux pris en charge par le ministère de
l'Education nationale (4.523 aides éducateurs) ainsi que ceux
financés par le ministère de l'Intérieur
(286 adjoints de sécurité) soit au total 14.862 emplois.
Leur répartition entre les différents départements
d'outre-mer et la collectivité territoriale de Saint-Pierre et Miquelon
s'inscrit comme suit :
NOMBRE DE POSTES CRÉÉS AU 31/12/00
|
FEDOM |
Education Nationale |
Intérieur |
Total Général |
Guadeloupe |
1 355 |
942 |
110 |
2 407 |
Guyane |
682 |
407 |
21 |
1 110 |
Martinique |
3 092 |
933 |
51 |
4 076 |
Réunion |
5 175 |
1 971 |
104 |
7 250 |
St-Pierre-et-Miquelon |
19 |
|
|
19 |
TOTAL |
10 323 |
4 253 |
286 |
14 862 |
Source
: Secrétariat d'Etat à
l'outre-mer
Ce dispositif a connu une montée en charge rapide dans les
départements de la Martinique et de la Réunion. Dès la fin
de l'année 1998, le nombre d'emplois-jeunes créés dans les
départements d'outre-mer représentait près de 6 % du
nombre total de créations de postes (hors éducation nationale et
intérieur) alors que la part de la population de moins de 25 ans
outre-mer ne représente que 3,62 % de la population nationale de
cette tranche d'âge.
En 2000, les créations de postes d'emplois jeunes ont été
plus soutenues à la Guadeloupe et en Guyane.
2. Perspectives pour 2002
Conformément aux instructions du ministère
de
l'emploi et de la solidarité nationale de mai 2000, l'accent est
mis sur les moyens de pérenniser ces emplois en les inscrivant dans une
dynamique locale de développement économique et social.
Cette orientation est menée en association avec l'ensemble des
partenaires du programme en cours. Ainsi, au niveau local, des plates-formes
régionales de professionnalisation sont chargées de faire des
propositions concrètes sur d'éventuels
« référentiels métiers », des
procédures de validation des compétences professionnelles
acquises, ou encore des plans de formation spécifique.
Aussi, dans le cadre du plan gouvernemental « avenir des
emplois-jeunes » défini en juin 2001, différentes
mesures ont-elles été envisagées. Elles visent
principalement à orienter le programme nouveaux services-emplois-jeunes
autour de deux priorités :
- assurer l'avenir professionnel des jeunes ;
- consolider les services et emplois créés.
En outre, afin de maintenir l'action déjà réalisée
en ce domaine, il a été également décidé
d'ouvrir un nouveau contingent de 10.000 postes d'emplois-jeunes
auprès des associations et des collectivités territoriales en
2002 et une dotation de 1.000 postes a été
réservée à l'outre-mer.
Les crédits nécessaires au financement de ces 1.000 postes
ont été estimés à 5.183.267 euros (34 millions
de francs), dont le transfert du budget du ministère de l'emploi et de
la solidarité sur celui du secrétariat d'Etat à
l'outre-mer est prévu dans le cadre du projet de loi de finances pour
2002.
Enfin, il faut relever que, dans le cadre du projet d'ordonnance relative
au droit du travail et de l'emploi à Mayotte, a été
décidée la mise en place de 300 postes d'emplois-jeunes.
III. DES MOYENS FINANCIERS RENFORCÉS POUR LA POLITIQUE D'AIDE AU LOGEMENT
A. LES SPÉCIFICITÉS DU LOGEMENT OUTRE-MER ET LES RÉPONSES DES POUVOIRS PUBLICS
Comme votre rapporteur pour avis l'avait rappelé
l'an
dernier, la politique du logement s'inscrit dans un contexte de contraintes
spécifiques où dominent :
- des besoins très importants liés au nécessaire
rattrapage des retards actuels et à une croissance démographique
très forte (1,6 % par an), quatre fois supérieure en moyenne
à celle de la métropole ;
- un revenu moyen peu élevé reflétant une forte
proportion de bas salaires et un taux de chômage important de 30 %
en moyenne ;
- des disponibilités foncières limitées liées
à l'environnement naturel (risques, configuration des terrains...) et au
sous-équipement des villes et des quartiers ;
- des collectivités locales aux situations financières
difficiles ;
- un parc de logements insalubres ou sous-équipés qui, bien
qu'en diminution, reste très important.
ÉLÉMENTS STATISTIQUES D'APPRÉCIATION DE LA SITUATION DU LOGEMENT DANS LES DOM ET À MAYOTTE
|
Guadeloupe |
Martinique |
Guyane |
Réunion |
Mayotte |
Total |
Population 1999 |
421 632 |
381 467 |
157 274 |
705 072 |
131 320 |
1 796 765 |
Croissance 99/90 |
8,95% |
6,09% |
37,24% |
18,18% |
38,82% |
15,74% |
Nombre de résidences principales (99) |
144 818 |
130 844 |
46 173 |
215 044 |
28 388 |
565 267 |
Nombre de Rmistes(4) |
29 146 |
28 977 |
9 273 |
63 667 |
(2) |
131 063 |
Logements insalubres (1) |
14 000 |
9 000 |
10 000 |
21 000 |
(3)15 000 |
69 000 |
Besoin logements neufs sociaux/an |
3 000 |
2 930 |
1 800 |
5 000 |
1 800 |
14 530 |
(1)
estimations réalisées par les DDE en 1998 pour la Martinique, la
Guyane et Mayotte, en 2000 par la DDE de Guadeloupe et 2000 par l'agence de
l'urbanisme de la Réunion.
(2) pas de RMI à Mayotte
(3) la quasi totalité du parc traditionnel peut être
considérée comme insalubre, soit environ 15.000 logements.
(4) nombre de foyers en juin 2000
Source
: Secrétariat d'Etat à l'outre-mer
Pour répondre à l'ampleur et à la diversité
des besoins, l'Etat privilégie les aides à la pierre
regroupées au sein de la ligne budgétaire unique (LBU). Celle-ci,
totalement fongible et autorisant des adaptations locales, finance outre la
construction neuve de logements sociaux, l'amélioration
réhabilitation, l'accession à la propriété et
depuis le 1
er
janvier 1998, la résorption de
l'habitat insalubre.
Par ailleurs, le maintien en 2001, du taux réduit de TVA -2,1 % au
lieu de 9,5 %- pour les opérations de logements locatifs sociaux et
très sociaux correspond à une aide fiscale directe,
estimée à 22,9 millions d'euros (150 millions de
francs) par an.
A compter du 1
er
juillet 2001, et en application de la loi
d'orientation pour l'outre-mer, la réforme tendant à
l'unification des barèmes de l'allocation logement dans le secteur
locatif est achevée.
Commencée en 1999, elle avait pour objectif la suppression progressive
des quatre barèmes retenus pour le calcul des loyers-plafonds et
définis en fonction de la date de construction du logement.
Outre les inégalités en découlant, l'existence de ces
quatre barèmes freinaient la réhabilitation des logements sociaux
les plus anciens : le barème retenu pour le loyer-plafond de ces
logements ne permettait pas de prendre en compte les augmentations
consécutives à la réhabilitation, sauf à imposer un
taux d'effort trop important aux locataires.
La réforme aboutit donc à l'application d'un seul
barème, celui correspondant à la période de construction
la plus récente et qui est le plus favorable
. Le coût de cette
unification est estimé à 12,5 millions d'euros
(82 millions de francs), dont 3,35 millions d'euros (22 millions
de francs) en coût budgétaire. De plus, ce nouveau barème a
fait l'objet d'une revalorisation au 1
er
juillet 2001
identique à celle opérée en métropole.
B. LE RENFORCEMENT DES MOYENS BUDGÉTAIRES CONSACRÉS AU LOGEMENT EN 2002
1. Les crédits consacrés au logement social
EVOLUTION DU MONTANT DES CRÉDITS CONSACRÉS AU LOGEMENT SOCIAL DEPUIS 1997 (AUTORISATIONS DE PROGRAMME)
millions d'euros (millions de francs)
|
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
2001 (1) |
2002 (1) |
L.B.U.Budgétaire |
151,03
|
143,82
|
149,53
|
147,77
|
180,46
|
255,51
|
Créance
|
94,89
|
88,54
|
94,85
|
100,38
|
81,40
|
3,11
|
R.H.I.(2) budgétaire |
7,79
|
14,64
|
14,64
|
14,64
|
19,82
|
27,44
|
SPIOM (3) |
0,84
|
0,78
|
0,47
|
0,71
|
0,95
|
1,52
|
50 pas géométriques (4) |
|
|
|
4,57
|
4,57
|
4,57
|
Baisse T.V.A. |
22,87
|
22,87
|
22,87
|
22,87
|
22,87
|
22,87
|
A.N.A.H |
2,06
|
2,80
|
3,11
|
2,97
|
4,11
|
4,53
|
TOTAL |
279,48
|
273,45
|
285,47
|
293,91
|
314,18
|
319,54
|
(1)Prévisions
(2) Budgétaire (65-01 art.20) résorption de l'habitat insalubre
(3) 65-01 art.10
(4) 65-01 art.30
Source
: Secrétariat d'Etat à l'outre-mer
Pour 2002, les crédits affectés à l'aide au logement
inscrits au chapitre 65-01 s'élèvent à
287,52 millions d'euros (1.886 millions de francs) en autorisations
de programme, en hausse de 39,7 % et les crédits de paiement
à 161,039 millions d'euros (1.056,35 millions de francs), soit
une augmentation de 11,2 %.
Cette forte progression permet, comme l'an dernier, de compenser
intégralement la suppression de la créance de proratisation, dont
une partie venait abonder la LBU.
Cette suppression, prévue sur trois ans, résulte de la mesure,
inscrite dans la loi d'orientation pour l'outre-mer, portant alignement du
niveau du RMI servi outre-mer sur celui versé en métropole.
Ainsi, en 2001, la part logement de la créance de proratisation
s'établissait à 75,76 millions d'euros (496,95 millions
de francs) et la hausse des autorisations de programme en 2002 est de
81,87 millions d'euros (536 millions de francs). La compensation
n'est pas totale, s'agissant des crédits de paiement puisque ceux-ci
n'augmentent que de 16,21 millions d'euros (106,34 millions de
francs).
Mais comme l'an dernier, on peut considérer que l'importance des
crédits reportés -35,22 millions d'euros en 2000 et
57,95 millions d'euros (380,13 millions de francs) en 2001- justifie le
choix de ne pas effectuer la compensation intégrale de la suppression de
la créance de proratisation s'agissant des crédits de paiement.
Le programme physique pour 2002 a pour objectif le financement de
10.700 logements neufs, l'amélioration de 6.000 logements
locatifs sociaux et l'augmentation des opérations de résorption
de l'habitat insalubre, qui devraient bénéficier à
2.400 familles.
2. La mise en oeuvre progressive du règlement de la zone des cinquante pas géométriques
Les problèmes posés par l'occupation
illégale de la zone des cinquante pas géométriques
concernent essentiellement les deux départements de la Guadeloupe et de
la Martinique, justifiant l'adoption de la loi n° 96-1241 du
30 décembre 1996 relative à l'aménagement, la
protection et la mise en valeur de la zone dite des cinquante pas
géométriques dans les départements d'outre-mer.
Celle-ci instaure dans chacun des trois départements de la Guadeloupe,
de la Martinique et de la Guyane une juridiction appelée
« commission départementale de vérification des
titres » chargée d'apprécier la validité des
titres de propriété sur des terrains de la zone des cinquante pas
géométriques.
Sous peine de forclusion, ces titres devaient être remis à la
commission départementale précitée avant le
13 janvier 2001.
A cette date, le secrétariat de la commission de la Guadeloupe avait
reçu 618 demandes de vérification de titres et celui de la
Martinique 461 demandes, tandis qu'en Guyane 4 demandes ont
été déposées.
En Martinique, 272 décisions ont déjà
été prises par la commission, concernant 230 validations de
titres (avec 8 appels de la décision intervenue, dont 7 de la part du
préfet) et 42 refus de validation de titres (avec 2 appels).
Par ailleurs, la loi du 30 décembre 1996 a prévu la
possibilité de cessions à titre onéreux de terrains
situés dans les espaces urbains ou les secteurs occupés par une
urbanisation diffuse de la zone des cinquante pas géométriques
aux Antilles au profit :
- de personnes qui ont édifié ou fait édifier, avant
le 1er janvier 1995, des constructions affectées à l'exploitation
d'établissements à usage professionnel (article L 89-4 du code du
domaine de l'Etat) ;
- de personnes qui ont édifié ou fait édifier, avant
le 1er janvier 1995, des constructions à usage d'habitation qu'elles
occupent à titre principal ou qu'elles donnent à bail en vue
d'une occupation principale (article L. 89-5 du code du domaine de
l'Etat).
Le décret n° 2000-345 du 18 avril 2000 relatif aux modalités
de ces cessions fixe notamment les modalités des cessions
accordées à titre gratuit aux communes et aux organismes ayant
pour objet social la réalisation d'opérations d'habitat social.
Selon les préfectures et les directions des services fiscaux de
Guadeloupe et de Martinique, le nombre des occupations illégales serait
de l'ordre de 9.000 à 10.000 pour les deux départements
antillais.
De plus, l'article 3 de la loi du 30 décembre 1996 a
prévu l'octroi d'une aide exceptionnelle de l'Etat au profit de
personnes à revenus modestes qui souhaiteraient acquérir le
terrain qu'elles occupent à titre d'habitation principale. Le dispositif
législatif relatif à l'octroi de cette aide a fait l'objet de
l'article 79 de la loi de finances pour 2000.
On estime à environ 7.500 le nombre des parcelles susceptibles
d'être cédées au titre de l'article L. 89-5 avec
le bénéfice de l'aide exceptionnelle de l'Etat. Le projet de loi
de finances pour 2002 prévoit d'allouer au titre de cette aide
exceptionnelle : 4,573 millions d'euros (29,997 millions de
francs) en AP et 1,524 million d'euros (9,997 millions de francs) en
CP, à répartir entre les deux départements antillais.
Enfin, le décret n° 98-1081 du 30 novembre 1998 a
fixé les règles relatives au fonctionnement des agences pour la
mise en valeur des espaces urbains de la zone dite des cinquante pas
géométriques. Les présidents des conseils d'administration
de chacune de ces deux agences ont été nommés par
décrets du 4 mai 2000 et les directeurs par décrets du
16 février 2001.
Chaque agence sera consultée sur toute demande de cession de terrains
qui sera présentée au préfet du département
concerné en application de la loi du 30 décembre 1996.
Les cessions de terrains seront faites par le préfet du
département concerné et devront tenir compte des zones à
risques affectant notamment le littoral des départements antillais.
Le fonctionnement de chacune des agences est assuré par le produit de la
taxe spéciale d'équipement prévue en leur faveur, par le
produit des cessions minoré du montant de l'aide exceptionnelle de
l'Etat, et par les redevances d'occupation temporaire du domaine maritime
concernant les terrains de la zone des cinquante pas géométriques
situés en zone urbaine ou en secteurs occupés par une
urbanisation diffuse.
Le produit de cette taxe au titre de 2001 sera de
0,594 millions d'euros en Guadeloupe et de 0,533 millions d'euros en
Martinique, le plafond de cette taxe ayant été fixé par le
Parlement à 1,524 million d'euros (9,997 millions de
francs).
Les agences sont en cours d'installation à Basse-Terre (Guadeloupe) et
Fort-de-France (Martinique) et la délimitation de leur zone
d'intervention est achevée en Martinique.
Dans ce département, l'agence a déjà commencé des
études pré-opérationnelles et des travaux de
relevés topographiques dans 8 secteurs situés sur 5 des
27 communes de la Martinique concernées par la zone des cinquante
pas géométriques.
IV. DES MOYENS SUPPLÉMENTAIRES POUR LE SOUTIEN À L'INVESTISSEMENT
A. L'ENGAGEMENT DE L'ÉTAT DANS LE CADRE DU XIIÈME CONTRAT DE PLAN (2000-2006)
Au
titre du XII
e
contrat de plan, le gouvernement a souhaité que
l'outre-mer occupe une place privilégiée parmi les régions
françaises pour la répartition des crédits des nouveaux
contrats. Les investissements publics pour les sept prochaines années
devront représenter un puissant levier de développement. Les
trois objectifs principaux fixés par le Gouvernement, en
novembre 1999, sont :
- l'emploi pour faire face à un niveau de chômage
élevé ;
- le développement durable pour répondre aux besoins
d'infrastructures dans le respect des ressources naturelles et de
l'environnement ;
- la solidarité pour assurer le développement sanitaire et
social.
Pour la période 2000-2006, l'Etat consacrera 859,81 millions
d'euros (5.640 millions de francs) pour les quatre DOM, soit une
progression de 46,4 % qui est supérieure à celle des
régions métropolitaines (+30,5 %)
. Pour les deux
collectivités territoriales de Mayotte et de Saint-Pierre et Miquelon
l'Etat participera à hauteur de 291,09 millions d'euros
(1.909,45 millions de francs), ce qui représente une augmentation
de 32 % par rapport au plan précédent qui s'élevait
à 93,23 millions d'euros (611,57 millions de francs).
Les montants des tranches annuelles sont ainsi en forte augmentation par
rapport au XI
ème
plan, tant pour les DOM, que pour les
collectivités de Saint-Pierre et Miquelon et de Mayotte et les TOM, ce
qui place les régions d'outre-mer en tête pour la
répartition des crédits.
En dehors des DOM, les contrats de plan obéissent à une
programmation spécifique : 2000-2003 pour la Polynésie
Française, 2000-2004 pour la Nouvelle-Calédonie, Wallis et
Futuna, Mayotte et Saint-Pierre-et-Miquelon. En ce qui concerne la
Nouvelle-Calédonie, l'architecture des contrats en cours est maintenue,
notamment le contrat d'agglomération, qui sera également inclus
dans le dispositif contractuel.
Dans le projet de loi de finances pour 2002, les crédits
inscrits correspondent aux tranches annuelles théoriques de ses
engagements contractuels.
Ainsi, s'agissant des subventions d'investissement accordées par l'Etat,
le montant des autorisations de programme est arrêté à
148,45 millions d'euros (850,63 millions de francs), en progression
de 14,7 %. Le montant des crédits de paiement s'élève
à 101,802 millions d'euros (667,789 millions de francs), soit
une hausse de +1,70 %. Les hausses les plus importantes pour les
autorisations de programme concernent la dotation de rattrapage pour Mayotte et
les actions diverses pour le développement de la
Nouvelle-Calédonie.
La mise en oeuvre effective des orientations du XII
ème
contrat de plan, au 31 décembre 2000 connaît un
démarrage lent : 19,81 millions d'euros (130 millions de
francs) ont été délégués par le
secrétariat d'Etat à l'outre-mer pour les DOM. Les mandatements
ne représentent que 14 % des engagements.
En ce qui concerne Mayotte et Saint-Pierre et Miquelon, le secrétariat
d'Etat à l'outre-mer avait délégué, à la
même date, 10,5 millions d'euros (68,8 millions de francs), sur
une dotation de 93,58 millions d'euros (613,85 millions de francs) et
100 % des crédits mandatés ont été
engagés. La relative faiblesse de la consommation des crédits est
largement due à la date de signature tardive des contrats intervenue le
8 septembre 2000 pour Mayotte et le 6 décembre 2000 pour
Saint-Pierre et Miquelon.
B. LES CRÉDITS CONSACRÉS AU FONDS D'INVESTISSEMENT DES DÉPARTEMENTS D'OUTRE-MER (FIDOM)
On
peut rappeler qu'en 2001, les crédits de la section
générale du FIDOM s'élevaient à
51,909 millions d'euros (340,8 millions de francs) en autorisations
de programme et à 38,135 millions d'euros (250,15 millions de
francs) pour les crédits de paiement.
Plus de 90 % du montant
des autorisations de programme est affecté au financement des contrats
de plan.
Les propositions de répartition des autorisations de programme, dans le
cadre des contrats de plan, ont été faites en fonction des
besoins exprimés par les préfets. Le 27 avril 2001, une
première enveloppe de crédits en autorisation de programme a
été déléguée, correspondant à
50 % des besoins estimés par les préfets. Cette enveloppe
représente la première tranche 2001 des CPER 2000-2006.
S'agissant de l'insuffisance des crédits de paiements inscrits au FIDOM
général, au regard des autorisations de paiement, le rattrapage
est en cours grâce à une progression plus rapide des
crédits de paiement.
Au 31 août 2001, 28,828 millions d'euros
(189,10 millions de francs) ont été
délégués, ce qui représente 75,6 % de la
dotation inscrite en loi de finances.
Pour assurer un meilleur suivi financier de l'exécution des contrats de
plan, la répartition des crédits délégués
opère une distinction entre les crédits relevant des
opérations hors CPER des XI
ème
et
XII
ème
CPER.
Il convient également de rappeler que le chapitre intitulé
« FIDOM décentralisé » n'est plus doté
en loi de finances initiale en autorisations de programme depuis 1997 et que
les autorisations de programme ouvertes antérieurement n'ont pas
toujours donné lieu à l'inscription des crédits de
paiement correspondants. En 1999 et en 2000, une expertise sur l'utilisation
des dotations du FIDOM décentralisé a été
diligentée par le secrétariat d'Etat au budget et le
secrétariat d'Etat à l'outre-mer, afin d'évaluer
précisément les autorisations de programme restant à
couvrir auprès des collectivités bénéficiaires.
Les lois de finances rectificatives pour 1999 et 2000 ont inscrit 15.244.
902 euros (100.000.000 francs) en crédits de paiement.
Le 12 janvier 2001, il a été notifié aux
Présidents des différentes collectivités, la somme
qui devrait leur être versée pour solder l'arriéré
de crédits de paiement en 2001 et 2002.
Des instructions ont été données aux services de l'Etat
afin que chacune de ces collectivités puisse produire
d'éventuelles pièces justificatives qui n'auraient pas
déjà été prises en compte afin d'arrêter
définitivement les sommes qui leur sont dues.
En 2000, les crédits de paiement n'ont pas fait l'objet de
délégation, mais
au 7 février 2001, compte tenu
des informations disponibles et de la situation financière des
collectivités concernées, une première répartition
de 7,470 millions d'euros (49 millions de francs) des crédits
du FIDOM départemental
a été effectuée
.
Pour 2002, l'intitulé du chapitre 68-01 est modifié et
devient « Subventions du FIDOM et dotations de Mayotte ».
Cette modification résulte de la création de deux nouveaux
articles concernant la collectivité territoriale de Mayotte :
- l'article 30 : « Fonds mahorais de
développement » qui a pour objet d'assurer, d'une part, le
financement par l'octroi de subventions, de projets publics ou privés
d'aménagement et d'équipement du territoire, et d'autre part, le
soutien au développement des entreprises ;
- l'article 40 : « Dotation de rattrapage et de premier
équipement des communes de Mayotte ». Cette dotation est
destinée à diverses opérations d'investissement pour les
communes de Mayotte (éclairage public, voirie...).
Dans le projet de loi de finances pour 2002, les dotations inscrites sur
le chapitre 68-01 s'élèvent à
60,53 millions
d'euros (397,050 millions de francs) en autorisations de programme et
47,452 millions d'euros (311,265 millions de francs) en
crédits de paiement.
Le montant des crédits relatifs aux XIIème CPER représente
90,45 % de l'enveloppe avec 46,47 millions d'euros
(304,86 millions de francs).
C. LES CRÉDITS CONSACRÉS AU FONDS D'INTERVENTION POUR LE DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE ET SOCIAL DES TERRITOIRES D'OUTRE-MER (FIDES)
Il
faut rappeler que les ressources du FIDES sont réparties en deux
sections :
- la section générale ;
- la section des territoires, retraçant les interventions de l'Etat
qui appuient les actions relevant des compétences des territoires.
En outre, depuis 1988, est individualisé, au sein du FIDES, un Fonds
d'équipement et de promotion de la Nouvelle-Calédonie (FEPNC),
dont les crédits sont inscrits au chapitre 68-93.
Dans la loi de finances pour 2000, une partie de ces crédits ont
été intégrés au chapitre 41-56 qui regroupe
les dotations globales pour la Nouvelle-Calédonie.
Le tableau ci-dessous récapitule, pour 2000 et 2001, la
répartition des crédits au sein du FIDES (section
générale).
TABLEAU RÉCAPITULATIF
TERRITOIRES |
2000 |
2001 |
||
|
en euros |
en francs |
en euros |
en francs |
Polynésie française |
14 665 595 |
96 200 000 |
20 001 311 |
131 200 000 |
Nouvelle-Calédonie-
|
355 082 732
|
232 919
000
|
39 369 532
|
258 247
202
|
Wallis et Futuna |
3 619 139 |
23 740 000 |
2 868 378 |
18 815 323 |
TAAF |
228 674 |
1 500 000 |
259 163 |
1 700 000 |
IFOI |
76 225 |
500 000 |
144 827 |
950 000 |
Administration centrale |
1 176 800 |
7 719 297 |
1 133 769 |
7 437 035 |
Total |
57 561 441 |
377 578 297 |
66 063 715 |
433 349 560 |
Source
: Secrétariat d'Etat à
l'outre-mer
S'agissant du FIDES (territoires), à compter de l'exercice 2001, il est
prévu de ne plus doter cette ligne dans le projet de loi de finances.
Les derniers chiffres disponibles concernent l'année 2000.
Dans le projet de loi de finances pour 2002, les crédits du
FIDES (section générale) sont reconduits à hauteur de
26,53 millions d'euros (174,03 millions de francs) en autorisations
de programmes et diminuent pour les crédits de paiement de 7,62 %
pour être fixés à 20,561 millions d'euros
(134,87 millions de francs).
V. LES ENGAGEMENTS DE L'UNION EUROPÉENNE EN FAVEUR DE L'OUTRE-MER
A. BILAN DE LA POLITIQUE COMMUNAUTAIRE À L'ÉGARD DES DOM
1. Dispositif des fonds structurels européens pour les DOM (2000-2006)
Dans le cadre de l'Agenda 2000, et
conformément
à la décision n° 1999/502/CE de la Commission du
1er juillet 1999 établissant la liste des régions
concernées par l'objectif 1 pour la période 2000-2006, les
quatre DOM (Guadeloupe, Guyane, Martinique et Réunion) restent
éligibles à l'objectif 1. L'intitulé de cet objectif
reste inchangé puisqu'il vise la promotion du développement et de
l'ajustement structurel des régions en retard de développement.
S'agissant de sa mise en oeuvre, quatre fonds structurels interviennent (FSE,
FEDER, FEOGA-orientation et IFOP).
Les DOCUP des DOM ont fait l'objet d'une décision d'approbation par la
Commission européenne lors du dernier trimestre 2000.
(en millions d'euros)
Région |
Date d'approbation du DOCUP |
Dotation globale du DOCUP |
Dont dotation au titre des fonds structurels |
Guadeloupe |
23/11/2000 |
1 986,388 |
808,545 |
Guyane |
29/12/2000 |
730,448 |
370,582 |
Martinique |
21/12/2000 |
1 681,224 |
673,783 |
Réunion |
30/10/2000 |
2 878,203 |
1 516,003 |
TOTAL |
|
7 276,263 |
3 368,913 |
Source
: Secrétariat d'Etat à
l'outre-mer
Pour 2000-2006, les règles de gestion des fonds structurels ont
été simplifiées.
L'autorité de gestion et de paiement du document unique de programmation
(DOCUP) est le préfet de région et la programmation couvre une
période de sept ans.
Au titre de la réserve de performance, 4 % des crédits
prévus ont été mis à part au début de la
période. A mi-parcours, la Commission procédera, en
étroite collaboration avec l'Etat membre, à l'allocation de cette
réserve aux programmes les plus performants, sur la base d'indicateurs
quantifiés définis par l'Etat membre, qui devront refléter
l'efficacité, la gestion et l'exécution financière. La
programmation pourra faire l'objet d'une adaptation à la suite de cette
évaluation et de l'allocation de la réserve de performance.
Les engagements de crédits sont effectués de façon
annuelle au plus tard le 30 avril. La part d'une tranche annuelle qui
n'aurait pas fait l'objet d'une demande de paiement avant la fin de la
deuxième année suivant celle de l'engagement, sera
supprimée d'office par la Commission européenne.
La
participation des Fonds structurels au programme se trouvera réduite
d'autant
.
Les paiements sont affectés à l'engagement ouvert le plus ancien,
et revêtent la forme d'acompte (7 % à l'approbation du
programme), de paiement intermédiaire et de solde.
S'agissant du contrôle financier, deux nouveaux textes ont
été adoptés en 2001 pour préciser les règles
à appliquer en matière de contrôle des opérations
cofinancées, notamment les responsabilités respectives des Etats
membres et de leurs régions. Toute irrégularité
significative peut donner lieu à une décision de la Commission
européenne visant à récupérer 5 ou 10 % des
aides versées, voire dans les cas les plus rares jusqu'à 25 ou
même 100 % des aides.
La comparaison des aides versées au titre des fonds structurels
fait ressortir la part prépondérante des Canaries, qui
reçoivent 28 % de la dotation allouée aux sept
régions ultraphériques, la Réunion arrivant au
deuxième rang avec 22 % de la dotation.
DOTATION DES FONDS STRUCTURELS (2000-2006) POUR LES
RÉGIONS ULTRAPÉRIPHÉRIQUES
Source : Secrétariat d'Etat à l'outre-mer
MONTANTS ATTRIBUÉS AUX RÉGIONS
ULTRAPÉRIPHÉRIQUES
AU TITRE DES FONDS STRUCTURELS
(en millions d'euros)
Région |
Date d'approbation du DOCUP |
Dotation globale du document de programmation (DOCUP ou P.O) |
Dont dotation au titre des fonds structurels |
Guadeloupe |
23/11/2000 |
1 986,388 |
808,545 |
Guyane |
29/12/2000 |
730,448 |
370,582 |
Martinique |
21/12/2000 |
1 681,224 |
673,783 |
Réunion |
30/10/2000 |
2 878,203 |
1 516,003 |
Açores |
28/07/2000 |
1 258,759 |
854,441 |
Madère |
28/07/2000 |
1 186,760 |
704,711 |
Canaries |
22/02/2001 |
2 819,696 |
1 846,127 |
TOTAL |
|
12 541,478 |
6 774,192 |
Source : Secrétariat d'Etat à l'outre-mer
2. Les nouvelles dispositions du programme POSEIDOM
Institué en décembre 1989, le programme d'options spécifiques à l'éloignement et à l'insularité des départements d'outre-mer (POSEIDOM) confirme l'appartenance des départements d'outre-mer à la communauté européenne et autorise l'adaptation des mesures communautaires pour tenir compte des spécificités de ces régions, dans le domaine agricole à partir de 1991 et de la pêche, à partir de 1993 et 1994.
a) La révision du volet agricole du POSEIDOM
En 2000, les DOM ont perçu environ
38,7 millions d'euros (253,86 millions de francs) au titre du volet
agricole
, 69,8 % des aides portant sur les produits
végétaux et 30,2 % concernant le secteur des productions
animales. Malgré le retard constaté dans la mise en oeuvre de
certaines mesures, l'impact de ce programme s'avère très positif.
En juin 2001, dans le cadre de l'application de l'article 299-2 du
traité d'Amsterdam, a été adoptée une
révision qui concerne l'ensemble des POSEIDOM.
Le nouveau règlement comporte des avancées
substanciellessubstantielles et apporte une réponse globalement positive
aux demandes de la France exprimées dans le mémorandum de
décembre 1999.
NOUVELLES DISPOSITIONS DU POSEIDOM
Le
régime spécifique d'approvisionnement doit être
revalorisé par la prise en compte explicite des surcoûts
d'insularité et d'ultrapériphéricité. La
possibilité d'importation en provenance des pays tiers en
dérogation de droits des douanes est ouverte. Enfin les modalités
de sa gestion doivent être simplifiées.
Dans le secteur de l'élevage, le maintien des dérogations
à l'OCM viande bovine et les primes complémentaires
prévues pour les DOM constituent des éléments très
positifs en particulier pour le renforcement de la structuration des
filières. La prorogation de la mesure en faveur des interprofessions et
l'extension de cette mesure à la Guadeloupe et à la Guyaneen
Guyane constitue une opportunité pour ces départements.
Dans le secteur des fruits et légumes,
l'éligibiltél'éligibilité de nouvelles structures
aux aides devrait encourager les producteurs à s'organiser. La prise en
compte de la banane guyanaise et réunionnaise remédie à
une situation discriminatoire à l'égard de cette production.
Au niveau des mesures structurelles, les adaptations obtenues applicables
dès le 1er janvier 2000, notamment, le relèvement du taux d'aide
publique à 75 % pour les investissements dans les exploitations
agricoles de taille économique réduite et les PME,
l'éligibilité de la forêt guyanaise devraient favoriser le
développement de l'ensemble du secteur agricole et encourager sa
diversification et sa structuration.
Source
: Secrétariat d'Etat à l'outre-mer
b) Le volet pêche du POSEIDOM en voie de renouvellement
Le volet
pêche du programme POSEIDOM, instauré en 1994 et 1995, se fonde
sur un règlement du Conseil de juillet 1998 et un règlement
d'application de la Commission de décembre 1998.
Ces textes reconduisent le régime de compensation des surcoûts
jusqu'à fin 2001.
- L'aide à la crevette de Guyane s'élève à
1.102 euros par tonne et les quantités primées ont
été augmentées de 4.000 tonnes à
4.200 tonnes soit un montant total de 4,63 millions d'euros
(30,37 millions de francs).
- Le régime de compensation des surcoûts a été
étendu aux exportations de thon et d'espadon frais de la Réunion.
L'aide s'élève à 1.000 euros par tonne pour une
quantité annuelle maximale de 1.000 tonnes, soit un montant de
1 million d'euros (6,5 millions de francs).
L'application du programme POSEIDOM en Guyane depuis 1993 a fortement
contribué à la survie de la filière crevette. Son
extension à la Réunion en 1998 a permis de dynamiser les
exportations vers le marché européen.
La France a transmis à la Commission des propositions visant au
renouvellement et à l'adaptation du régime actuel. Celle-ci est
favorable au renouvellement du POSEIDOM « pêche »,
mais a repoussé la négociation en 2002, dans l'attente des
résultats d'une enquête sur la pêche dans les régions
ultrapériphériques. Néanmoins, le règlement actuel
sera prorogé d'autant afin d'éviter une rupture de l'aide.
3. Le point sur l'organisation commune de marché (OCM) de la banane
Depuis
plusieurs années, un conflit oppose, au niveau mondial, les Etats-Unis,
qui prônent, au nom du libéralisme, la suppression de toutes les
limitations d'importation mises en place par l'OCM Banane en 1993, et que
défend la France afin de protéger les producteurs des
régions ultrapériphériques communautaires et des pays ACP.
L'organisation mondiale du commerce (OMC) saisie en 1997 par les Etats-Unis et
quatre pays latino-américains, puis en 1999 par l'Equateur seul a
condamné le régime de l'OCM Banane, y compris la nouvelle OCM
entrée en vigueur au 1
er
janvier 1999.
Par ailleurs, les Etats-Unis et l'Equateur ont obtenu devant l'organisation des
règlements des différents (ORD) que des sanctions soient
prononcées.
La Commission a alors entamé de nouvelles négociations,
abandonnant en juillet 2000, la recherche d'une solution contingentaire
fondée sur la méthode des références historiques,
pour retenir la méthode du « premier arrivé, premier
servi » (PAPS).
Sous présidence française, le Conseil Agriculture a
approuvé le 19 décembre 2000 un dispositif qui fait
l'objet du règlement du 29 janvier 2001. La réforme est
entrée en vigueur le 1
er
juillet 2001.
Elle prévoit un système contingentaire jusqu'au
1
er
janvier 2006 puis un passage
« contrôlé » au système uniquement
tarifaire.
Durant la phase contingentaire, sont institués trois contingents ouverts
à toutes les origines avec A (2,2 millions de tonnes) et B
(353.000 tonnes) au taux de 75 euros/t et C (850.000 tonnes) au taux
de 300 euros/t.
Par ailleurs, le 11 avril 2001, le commissaire européen au commerce
international, Pascal LAMY a passé un nouvel accord avec les Etats-Unis
relatif au règlement potentiel du conflit sur le dossier
« bananes », sur les bases suivantes :
- jusqu'au 1
er
janvier 2002, les Etats-Unis suspendent
provisoirement les rétorsions, le temps de faire approuver par le
Conseil et le Parlement européen les modifications souhaitées
(notamment un transfert de 100.000 tonnes du contingent
« C » vers le contingent « B ») et
d'obtenir de l'OMC une dérogation à l'article XIII (accès
réservé des pays ACP au contingent C) ;
- une fois ces accords établis, et au plus tard le
1
er
janvier 2002, les rétorsions seront alors
définitivement suspendues par les Etats-Unis ;
- le 01/01/2006 : passage au système exclusivement tarifaire.
En outre, la Commission a mis en place la première étape de
l'accord avec l'adoption, le 30 avril 2001, du projet de règlement
prévoyant une répartition des contingents A/B et C entre deux
catégories d'opérateurs, les
« traditionnels » (pour 83 %) et les « non
traditionnels » (pour 17 %). La définition de
l'opérateur « traditionnel » -dit
« primaire »- et les taux de répartition assurent de
façon arbitraire un accès réservé aux
multinationales américaines pour l'importation de bananes pays-tiers
(bananes « dollars ») en Europe. L'essentiel des
opérateurs des DOM sont exclus de fait de la catégorie des
opérateurs « traditionnels » sur les contingents A/B
(bananes « dollars »).
B. BILAN DE LA POLITIQUE COMMUNAUTAIRE À L'ÉGARD DES TOM
1. Evolution du régime d'association des PTOM
Les pays
et territoires d'outre-mer (PTOM) ne font pas partie de l'Union
européenne. Relevant constitutionnellement de la République
française, ils sont associés à l'Union en application de
la quatrième partie du Traité instituant la Communauté et
d'une décision d'association du Conseil périodiquement
renouvelée.
La décision d'association du
25 juillet 1991 s'applique actuellement jusqu'au 1er décembre
2001.
Celle-ci a fait l'objet d'une révision à mi-parcours
adoptée le 24 novembre 1997. Les points les plus importants de
cette révision portent sur la participation des ressortissants des PTOM
à certains programmes communautaires, l'élargissement du Fonds
européen de développement (FED) aux acteurs de la
coopération décentralisée, le principe d'une programmation
glissante plus rigoureuse et mieux évaluée et le renforcement du
partenariat.
Les négociations sont en cours s'agissant de la définition du
régime d'association, à compter du 1
er
décembre
2001, et la Commission européenne s'est montrée ouverte à
l'évolution de ce régime. Elle a proposé notamment de
modifier les règles de fonctionnement du FED qui se rapprocheraient des
méthodes de gestion des fonds structurels.
Dans le mémorandum déposé en janvier 1997, la France avait
souligné la dépendance des PTOM à l'égard de la
négociation d'un fonds qui, pour 98,7 % de son montant, concernait
les Etats ACP ainsi que la lourdeur des délais, des marchés
d'études, le caractère limité du partenariat qui allaient
à l'encontre d'une gestion dynamique des concours communautaires. Elle
avait demandé que l'Union européenne marque son souhait de
participer au développement des PTOM par une démarche
spécifique, sans référence aux mécanismes d'aides
applicables aux pays ACP et avait proposé la création d'un fonds
PTOM.
Le 16 novembre 2000, la Commission a présenté une proposition
de décision du Conseil relative à l'association des pays et
territoires d'outre-mer à la communauté européenne
intitulé « Outremer ».
La Commission propose une aide appuyée pour les PTOM les moins
avancés, fondée sur une répartition du
IX
ème
FED qui prend largement en compte le PIB par habitant
et la population.
En ce qui concerne les PTOM français, Mayotte, Saint-Pierre et Miquelon,
et Wallis et Futuna verraient donc leur dotation augmenter par rapport à
la période précédente.
La coopération pour le financement du développement porte aussi
sur les secteurs du commerce, des services, y compris en ce qui concerne les
nouvelles technologies de l'information et des domaines liés au
commerce, et les PTOM seraient ainsi éligibles à un nombre
élargi de programmes communautaires.
2. Les aides financières du FED aux PTOM
L'aide
communautaire en faveur des PTOM se fait, depuis 1958, essentiellement à
travers le Fond européen de développement (FED) et la Banque
européenne d'investissement (BEI).
Le FED finance des actions de développement dans les pays ACP et
les PTOM. Il est alimenté par les contributions de tous les Etats
membres selon une clef de répartition, différente de celle du
budget communautaire, qui résulte d'un accord interne financier pour
l'ensemble de la période couverte.
En définitive, le FED est l'instrument de la coopération
financière dans le cadre de chaque décision d'association, pour
une période de cinq ans.
Le montant du VIII
e
FED (1996-2000) pour les PTOM est de
165 millions d'euros dont 50,3 millions d'euros pour la France qui a
procédé à la répartition de ces crédits
entre les cinq PTOM français concernés.
Les PTOM français se sont vus allouer respectivement : Polynésie
Française 14,1 millions d'euros, Nouvelle-Calédonie
15,8 millions d'euros, Mayotte 10 millions d'euros, Wallis et Futuna
6,4 millions d'euros , Saint-Pierre et Miquelon 4 millions d'euros.
Sur cette base de dotation, chaque territoire ou collectivité
territoriale a élaboré un projet de programme indicatif,
indiquant ses objectifs prioritaires de développement, le ou les
secteurs sur lesquels le soutien du FED doit être concentré et les
projets proposés. Ce document, une fois formellement approuvé par
les parties en cause, constitue le cadre juridique des actions et programmes de
développement économique et social cofinancés par la
Communauté européenne.
Le programme indicatif territorial de Mayotte et de Saint-Pierre et Miquelon
ont été approuvés par la Commission européenne et
signés par les partenaires le 29 avril 1999 à
Bruxelles, celui de Nouvelle-Calédonie le 28 septembre 1999
à Nouméa, celui de Wallis et Futuna le 24 novembre 1999
à Wallis, celui de Polynésie française le
23 septembre 1999.
La BEI et les capitaux à risque qu'elle gère accorde
environ, pour l'ensemble des PTOM, 3,5 millions d'euros de prêts et
25 millions d'euros de capitaux à risque.
D'autres aides sont attribuées via le STABEX (2,5 millions
d'euros), le SYSMIN (2,5 millions d'euros) ou l'aide humanitaire
(3 millions d'euros) mais globalement l'ensemble de cette aide est
10 fois moins importante que celle attribuée aux DOM par les fonds
structurels.
Lors de la réunion du groupe ACP, fin juillet 2001, les
délégations des Etats-membres concernés (Pays-Bas,
Danemark, Grande-Bretagne, France) sont parvenues à un accord sur la
répartition des aides programmables au titre du IX
ème
FED.
TABLEAU COMPARATIF VIII e ET IX e FED
PTOM |
PNB par habitant 1 |
Population 2 |
VIIIe FED 3 |
IXe FED |
Nouvelle-Calédonie |
14 579 |
189 389 |
15,8 |
13,75 |
Polynésie française |
14 548 |
214 500 |
14,1 |
13,25 |
Wallis et Futuna |
1 700 |
14 100 |
6,4 |
15,2 |
Mayotte |
688 |
125 483 |
10 |
11,5 |
Saint-Pierre-et-Miquelon |
12 613 |
6 105 |
4 |
12,4 |
Aruba |
22 231 |
95 201 |
8,9 |
0 |
Antilles néerlandaises |
13 961 |
210 134 |
26,6 |
19,5 |
îles Falkland |
17 988 |
2 826 |
0 |
3 |
îles Vierges britanniques |
39 436 |
19 500 |
1 |
0 |
îles Turks et Caïcos |
8 829 |
17 502 |
2,2 |
8,4 |
Anguilla |
8 754 |
12 400 |
1,8 |
8 |
Montserrat |
11 369 |
3 600 |
8 |
11 |
Sainte-Hélène |
2 293 |
7 145 |
5,8 |
8,6 |
îles Pitcairn |
|
|
0,4 |
2 |
TOTAL |
|
|
105 |
126,5 |
1
en euros
2
en 2000
3
en millions d'euros
Source
: Secrétariat d'Etat à l'outre-mer
*
* *
Alors que son rapporteur pour avis lui proposait d'émettre un avis favorable, la Commission des Affaires économiques a donné un avis défavorable à l'adoption des crédits consacrés à l'outre-mer, inscrits dans le projet de loi de finances pour 2002.