Projet de loi de finances pour 2002 - Tome VIII : PME - Commerce et artisanat
CORNU (Gérard)
AVIS 89 - TOME VIII (2001-2002) - COMMISSION DES AFFAIRES ECONOMIQUES
Rapport au format Acrobat ( 319 Ko )Table des matières
- INTRODUCTION
-
CHAPITRE 1ER -
L'ACTIVITÉ DES PME, DU COMMERCE
ET DE L'ARTISANAT EN 2000 ET 2001-
I. LA CRÉATION D'ENTREPRISES : UNE NOUVELLE
AMÉLIORATION
- A. LE NOMBRE DES CRÉATIONS D'ENTREPRISES PROGRESSE EN 2000, AMPLIFIANT LA TENDANCE AMORCÉE EN 1999
- B. EN HAUSSE DANS LE BÂTIMENT, LES TRAVAUX PUBLICS ET LES SERVICES, LES CRÉATIONS D'ENTREPRISES RECULENT FORTEMENT DANS LE COMMERCE, LES INDUSTRIES AGRO-ALIMENTAIRES ET L'INDUSTRIE
- C. LE RÉCENT REDRESSEMENT DES CRÉATIONS RESTE FAIBLE EN REGARD DE LA REPRISE DE L'ACTIVITÉ, ALORS QUE LA CRÉATION RECÈLE UN FORT POTENTIEL DE CRÉATIONS D'EMPLOIS
- II. LE COMMERCE : UNE CROISSANCE SOUTENUE
- III. L'ARTISANAT : UN SECTEUR DYNAMIQUE OÙ LA CROISSANCE DE L'EMPLOI N'EST PAS ACQUISE
-
I. LA CRÉATION D'ENTREPRISES : UNE NOUVELLE
AMÉLIORATION
-
CHAPITRE II -
LA POLITIQUE EN FAVEUR DES PME,
DU COMMERCE ET DE L'ARTISANAT-
I. ÉVOLUTIONS FAVORABLES
-
A. LES MESURES EN FAVEUR DE LA CRÉATION
D'ENTREPRISES
-
1. Mesures récentes prises en faveur des
créateurs
- a) La simplification des formalités de constitution et réduction des coûts
- b) La libération échelonnée du capital des SARL et la possibilité d'apports en industrie
- c) L'allègement des charges sociales du créateur d'entreprise
- d) La protection contre le chômage
- e) Le prêt à la création d'entreprise (PCE)
- f) Le renforcement du soutien à l'innovation
- g) L'investissement individuel dans la création d'entreprise : les investisseurs providentiels (« business angels »)
- h) Les structures collectives d'investissement dans la création
- i) L'amélioration de l'accueil et de l'accompagnement du créateur d'entreprise
- j) La reconduction du dispositif « EDEN »
- 2. Mesures d'ordre fiscal favorisant la création et la pérennité des entreprises
-
1. Mesures récentes prises en faveur des
créateurs
- B. UNE POLITIQUE DE SIMPLIFICATION DES FORMALITÉS ADMINISTRATIVES QUI DOIT ÊTRE ENCOURAGÉE
- C. UN CODE DES MARCHÉS PUBLICS RÉNOVÉ, FACILITANT L'ACCÈS DES PME AUX MARCHÉS PUBLICS
-
A. LES MESURES EN FAVEUR DE LA CRÉATION
D'ENTREPRISES
-
II. DES MOTIFS D'INTERROGATION
- A. LA PRISE EN COMPTE DE L'AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE DANS LA POLITIQUE DE SOUTIEN AUX PME, AU COMMERCE ET À L'ARTISANAT : AMÉNAGER LE FISAC
- B. L'ÉQUILIBRE CRÉÉ PAR LA LOI RELATIVE AUX NOUVELLES RÉGULATIONS ÉCONOMIQUES
- C. LE FONCTIONNEMENT DES COMMISSIONS DÉPARTEMENTALES D'ÉQUIPEMENT COMMERCIAL
- D. LA QUESTION DU FINANCEMENT DE L'APPRENTISSAGE
- E. L'AVENIR DES CHAMBRES DE COMMERCE ET D'INDUSTRIE (CCI)
- III. DES DIFFICULTÉS PERSISTANTES
-
I. ÉVOLUTIONS FAVORABLES
-
CHAPITRE III -
LE PROJET DE BUDGET DES PME, DU COMMERCE
ET DE L'ARTISANAT POUR 2002-
I. LE SECRÉTARIAT D'ÉTAT AUX PME, AU
COMMERCE ET À L'ARTISANAT : DES CRÉDITS EN BAISSE
MALGRÉ UNE HAUSSE AFFICHÉE
- A. L'ABSENCE DE PRISE EN COMPTE DES MOYENS DES SERVICES
-
B. LES AIDES AU COMMERCE ET À L'ARTISANAT :
QUATRE PRIORITÉS
- 1. La stabilité des crédits affectés à la formation professionnelle
- 2. Des crédits d'action économique en forte baisse
- 3. Un léger renforcement des moyens dévolus aux contrats de plan Etat-régions
- 4. L'accès aux crédits des PME : le redéploiement des actions de bonification des taux d'intérêt vers la garantie d'emprunts
- II. LES RESSOURCES EXTRA-BUDGÉTAIRES CONSACRÉES AUX PME, AU COMMERCE ET À L'ARTISANAT
- III. L'EFFORT FINANCIER DES POUVOIRS PUBLICS EN FAVEUR DES PME
- IV. LA TAXE POUR FRAIS DE CHAMBRES DE MÉTIERS
-
I. LE SECRÉTARIAT D'ÉTAT AUX PME, AU
COMMERCE ET À L'ARTISANAT : DES CRÉDITS EN BAISSE
MALGRÉ UNE HAUSSE AFFICHÉE
- EXAMEN EN COMMISSION
N° 89
SÉNAT
SESSION ORDINAIRE DE 2001-2002
Annexe au procès-verbal de la séance du 22 novembre 2001
AVIS
PRÉSENTÉ
au nom de la commission des Affaires économiques et du Plan (1) sur le projet de loi de finances pour 2002 , ADOPTÉ PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE ,
TOME VIII
PME - COMMERCE ET ARTISANAT
Par M. Gérard CORNU,
Sénateur.
(1 Cette commission est composée de : MM. Gérard Larcher, président ; Jean-Paul Emorine, Marcel Deneux, Gérard César, Pierre Hérisson, Jean-Marc Pastor, Mme Odette Terrade, vice-présidents ; MM. Bernard Joly, Jean-Paul Émin, Patrick Lassourd, Bernard Piras, secrétaires ; MM. Jean-Paul Alduy, Pierre André, Philippe Arnaud, Gérard Bailly, Bernard Barraux, Mme Marie-France Beaufils, MM. Michel Bécot, Jean-Pierre Bel, Jacques Bellanger, Jean Besson, Claude Biwer, Jean Bizet, Jean Boyer, Mme Yolande Boyer, MM. Dominique Braye, Marcel-Pierre Cleach, Yves Coquelle, Gérard Cornu, Roland Courtaud, Philippe Darniche, Gérard Delfau, Rodolphe Désiré, Yves Detraigne, Mme Evelyne Didier, MM. Michel Doublet, Paul Dubrule, Bernard Dussaut, André Ferrand, Hilaire Flandre, François Fortassin, Christian Gaudin, Mme Gisèle Gautier, MM. Alain Gérard, François Gerbaud, Charles Ginésy, Francis Grignon, Louis Grillot, Georges Gruillot, Chars Guené, Mme Odette Herviaux, MM. Alain Journet, Joseph Kerguéris, Gérard Le m, Jean-François Le Grand, André Lejeune, Philippe Leroy, Jean-Yves Mano, Max Marest, René Monory, Paul Natali, Jean Pépin, Daniel Percheron, Ladislas Poniatowski, Jean-Pierre Raffarin, Daniel Raoul, Paul Raoult, Daniel Reiner, Charles Revet, Henri Revol, Roger Rinchet, Claude Saunier, Bruno Sido, Daniel Soulage, Michel Teston, Pierre-Yvon Trémel, André Trillard, Jean-Pierre Vi
Voir
les numéros
:
Assemblée nationale
(
11
ème législ.) :
3262
,
3320
à
3325
et T.A.
721
.
Sénat
:
86
et
87
(annexe n°
13
)
(2001-2002).
Lois de finances. |
INTRODUCTION
Mesdames, Messieurs,
Si les crédits consacrés, dans le projet de loi de finances pour
2002, aux interventions en faveur des petites et moyennes entreprises, du
commerce, de l'artisanat et des services affichent une hausse de 2,4 %, ce
n'est qu'au prix d'un changement de périmètre de l'agrégat
budgétaire qui les regroupe. A structure constante, c'est en fait une
baisse de 3,1 % de ce budget que propose le gouvernement : on est
bien loin du signal fort attendu par les professionnels à la veille du
dépôt du projet de loi d'orientation pour l'artisanat et
l'entreprise individuelle.
Ce budget fort modeste, complété par des instruments
extra-budgétaires -au premier rang desquels se trouve le FISAC-,
accompagne une politique de soutien aux petites entreprises, au commerce et
à l'artisanat que l'on voudrait plus ambitieuse. Le
prélèvement opéré sur les excédents de la
taxe d'aide au commerce et à l'artisanat -communément
destinés au financement du FISAC- atteste que les petites entreprises ne
sont pas une priorité pour le Gouvernement, alors qu'elles
représentent un gisement d'emplois incontestable.
Si ce budget permet de financer des actions utiles, notamment en matière
de formation et d'aménagement du territoire, la politique en faveur des
PME, du commerce et de l'artisanat ne se résume toutefois pas aux
crédits qui lui sont consacrés.
En effet, la santé économique du commerce et de l'artisanat est
bien davantage affectée par la conjoncture économique
générale et les mesures fiscales figurant dans la première
partie des lois de finances que par les crédits qui lui sont
dévolus. Des pouvoirs publics, les chefs d'entreprises, les artisans,
les commerçants attendent moins des crédits qu'un
allégement des charges, une simplification des formalités
administratives, en résumé un environnement propice au
développement des entreprises.
Ce budget permet cependant au Gouvernement d'accompagner autant que possible
ces secteurs dans leurs évolutions. Il est, en outre, l'occasion de
dresser un bilan de l'action menée en direction des petites entreprises
de commerce et d'artisanat.
Ce bilan, que votre rapporteur pour avis a souhaité nuancé,
témoigne du malaise actuel qui s'est emparé des artisans et des
petites entreprises, victimes d'un environnement juridique, fiscal, social et
administratif qu'ils ressentent comme particulièrement
pénalisant. Ce sentiment a grandi en 2001 dans la perspective des
complexités et des coûts que ne manquera pas d'entraîner
l'échéance simultanée du passage à l'euro et de
l'application des 35 heures au 1
er
janvier 2002.
Au terme de ce bilan, la nécessité de mettre en chantier
rapidement la loi d'orientation pour l'artisanat et l'entreprise individuelle
annoncée par le Gouvernement apparaît criante. Une telle loi
d'orientation, plus que les diverses mesures éparpillées dans de
nombreux projets de loi, donnerait une réelle lisibilité et une
vraie cohérence à l'action publique en faveur des PME, du
commerce et de l'artisanat. C'est pourquoi elle ne devra pas décevoir.
CHAPITRE 1ER -
L'ACTIVITÉ DES PME, DU COMMERCE
ET DE
L'ARTISANAT EN 2000 ET 2001
Le budget des PME, du commerce et de l'artisanat s'inscrit cette année dans un contexte globalement favorable, en raison de la reprise économique que la France connaît depuis 1999.
I. LA CRÉATION D'ENTREPRISES : UNE NOUVELLE AMÉLIORATION
A. LE NOMBRE DES CRÉATIONS D'ENTREPRISES PROGRESSE EN 2000, AMPLIFIANT LA TENDANCE AMORCÉE EN 1999
En
2000, 272.000 entreprises ont été créées en
France
. Ce chiffre comprend l'ensemble des créations d'entreprises,
lesquelles peuvent prendre des formes diverses. Les plus nombreuses sont les
créations d'entreprises nouvelles, c'est-à-dire d'entités
économiques jusqu'alors inexistantes (176.800 unités, soit
65 % du total). Les « réactivations »
d'unités existantes, qui reprennent leur activité après
l'avoir cessée, font aussi partie des créations d'entreprises
(53.700), ainsi que les « reprises » (41.700).
Il importe de noter l'importance de l'augmentation enregistrée par
les créations pures (+ 4,2 %) et le net repli de
réactivation (- 4,3 %) et des reprises d'entreprises
(- 3,5 %).
EVOLUTION ANNUELLE DU NOMBRE DES CRÉATIONS D'ENTREPRISES (en %)
|
Ensemble |
Nouvelles |
Réactivations |
Reprises |
1994 |
+7,6 |
+7,5 |
+11,6 |
+3,2 |
1995 |
-3,1 |
-2,6 |
-2,2 |
-6,3 |
1996 |
-3,3 |
-4,0 |
-3,0 |
-1,1 |
1997 |
-1,3 |
-2,4 |
+0,4 |
+0,8 |
1998 |
-2,1 |
-1,0 |
-3,6 |
-4,2 |
1999 |
+0,9 |
+2,1 |
+0,6 |
-3,0 |
2000 |
+1,2 |
+4,2 |
-4,3 |
-3,5 |
Structure des créations en 2000 |
100 |
65 |
20 |
15 |
Source
: répertoire SIRENE
Champ : Industrie, Commerce, Industrie
En 2000, le nombre des créations d'entreprises est supérieur
de 1,2 % à celui de l'année précédente,
amplifiant donc le retournement de tendance opéré en 1999,
après cinq années de recul des créations d'entreprises.
Toutefois, cette progression reste modeste en regard de la vigueur de la
croissance en 2000, ce qui doit préserver de tout triomphalisme.
Les perspectives incertaines de croissance pour 2001 doivent renforcer la
prudence dans l'interprétation de ces chiffres, qui ne constituent pas
forcément le signe tangible d'une modification en profondeur du
régime de la création d'entreprise en France.
B. EN HAUSSE DANS LE BÂTIMENT, LES TRAVAUX PUBLICS ET LES SERVICES, LES CRÉATIONS D'ENTREPRISES RECULENT FORTEMENT DANS LE COMMERCE, LES INDUSTRIES AGRO-ALIMENTAIRES ET L'INDUSTRIE
Si,
globalement, on enregistre, comme l'an passé, un recul des
créations dans les secteurs industriels et dans le commerce
(- 5 %) et leur augmentation dans les services, quelques
évolutions remarquables distinguent 2000 de 1999. Il en est ainsi du
recul important des métiers de bouche
(boulangerie, charcuterie,
boucherie...), sans doute imputable à la crise de l'ESB.
En 2000, les véritables viviers de la création d'entreprise en
France sont donc la construction, l'immobilier et les services aux
entreprises.
La reprise économique, conjuguée aux travaux de reconstruction
à la suite de la tempête de décembre 1999 et au
décalage, dans
l'immobilier,
entre une offre
raréfiée et une demande vigoureuse, explique le dynamisme des
créations dans ce secteur.
La recherche d'économies d'échelle ou la sous-traitance de
spécialités demeurent les moteurs de l'externalisation et du
développement des
services aux entreprises.
La quasi-stagnation
des services aux particuliers est plus difficile à interpréter.
Sans doute relève-t-elle d'une certaine saturation de l'offre de
services aux ménages et d'un arbitrage financier des ménages en
faveur de l'investissement (+ 7,8 % en 1999) au détriment de
la consommation, dont la croissance s'est réduite à 2,2%.
Un marché porteur a profité au développement de
créations dans le
secteur des technologies de l'information et de la
communication
, puisque les créations dans ce secteur ont
augmenté de 43,5 % d'une année sur l'autre.
LA CRÉATION D'ENTREPRISES DANS LE SECTEUR DES TECHNOLOGIES DE L'INFORMATION ET DE LA COMMUNICATION
|
Année 2000 |
Année 1999 |
Evolution 00/99 |
Créations (1) |
8 786 |
5 943 |
+ 47,8 % |
Réactivations (2) |
606 |
574 |
+ 5,6 % |
Ensemble (1) + (2) |
9 392 |
6 517 |
+ 44,1 % |
Reprises |
139 |
123 |
+ 13,0 % |
TOTAL |
9 531 |
6 640 |
+ 43,5 % |
Source
: APCE, rapport annuel 2000
.
Il convient de noter que la création d'entreprises relevant des
technologies de l'information et de la communication (TIC) représente un
pourcentage faible, quoique de plus en plus significatif, du total des
créations d'entreprises en France : 3,5 % en 2000 (et
2,5 % en 1999). Par ailleurs, ce mouvement concerne essentiellement
(à 92 %) les créations « pures », ce qui
s'explique par la très forte croissance des créations
d'entreprises dans ce secteur.
Les créations d'entreprises dans le secteur des TIC présentent
enfin deux spécificités : elles se font à 83 %
(contre 77 % en moyenne) sans salarié, et moins souvent sous forme
de sociétés (28 % contre 40 % en moyenne).
C. LE RÉCENT REDRESSEMENT DES CRÉATIONS RESTE FAIBLE EN REGARD DE LA REPRISE DE L'ACTIVITÉ, ALORS QUE LA CRÉATION RECÈLE UN FORT POTENTIEL DE CRÉATIONS D'EMPLOIS
Jusqu'à la fin de l'année 1995, le comportement
de
création d'entreprises est étroitement lié aux
fluctuations de l'activité économique, le lien
s'établissant plus précisément entre le nombre de
créations et le taux de croissance trimestriel du produit
intérieur brut.
Contrairement aux précédentes, la reprise récente de
l'économie française ne s'est pas accompagnée,
jusqu'à présent, d'un redressement très marqué du
nombre de créations d'entreprises.
Ainsi, en 2000, la croissance de
4 % du PIB en volume doit être rapportée à
l'accroissement de seulement 1,2 % des créations d'entreprises.
Sur le long terme, la situation reste, en outre, en deçà de ce
qu'elle était il y a dix ans.
EVOLUTION DU NOMBRE TOTAL DE CRÉATIONS D'ENTREPRISES
|
1989 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
Créations et reprises |
310 000 |
294 131 |
284 853 |
275 586 |
271 087 |
266 446 |
269 000 |
272 000 |
Evolution |
|
|
-3,1 % |
-3,2 % |
-1,6 % |
-1,7 % |
+0,9 % |
+ 1,2 % |
Création ex-nihilo |
204 000 |
183 764 |
178 764 |
171 941 |
166 850 |
166 190 |
169 700 |
176 800 |
Evolution |
|
|
-3,1 % |
-3,2 % |
-1,6 % |
-1,7 % |
+2,1 |
+ 4,2 % |
Source
: INSEE - APCE
En 1989, le nombre de créations d'entreprises nouvelles s'élevait
en effet à 204.000 ; onze ans après, elles ne sont plus que
176.800, soit près de 30.000 entreprises de moins.
NOMBRE
D'ENTREPRISES NOUVELLES CRÉÉES
CHAQUE ANNÉE EN FRANCE
Source : INSEE-APCE
Cette
situation préoccupante résulte des blocages dont souffre encore
l'économie française.
Elle a des conséquences importantes sur l'évolution de l'emploi.
En 2000, la création d'entreprises a contribué à la
création de 535.000 emplois (205.000 emplois salariés
et 330.000 emplois non salariés), chiffre tout à fait
significatif au regard des 540.000 emplois salariés
créés la même année.
La création d'entreprises a donc fortement contribué à
l'amélioration de la situation de l'emploi et du chômage en France
puisque, précisément, un créateur sur trois est issu d'une
situation de chômage
.
Ainsi, alors que les bons résultats de l'année 1999 en
termes d'emplois étaient à mettre au compte des entreprises de
« grande » taille,
ce sont surtout les micro-entreprises
qui ont participé en 2000 à l'évolution globale de
l'emploi.
II. LE COMMERCE : UNE CROISSANCE SOUTENUE
En
2000, la croissance du chiffre d'affaires du commerce a été de
nouveau notable. Mais, à la différence des deux années
précédentes, cette croissance se répartit diversement sur
les trois composantes du commerce. En effet, en 2000, la forte hausse de
certains prix, en particulier du pétrole, a modifié les
comportements. Le commerce de détail progresse (+ 2,8 % en
volume), grâce notamment aux ventes de carburant des grandes surfaces. La
progression de l'emploi salarié a été exceptionnelle dans
ce secteur (+ 6,5 %). A l'inverse, le commerce automobile, qui inclut
les stations-service, maintient juste son activité de l'année
précédente (+ 0,7% en volume). Les ventes du commerce de
gros sont en forte progression (+ 7,4 % en valeur), en partie en
raison de la hausse des prix des matières premières. Mais une
fois neutralisé cet effet, sa croissance prolonge celle des
années précédentes, dans le sillage du dynamisme de
l'investissement : + 5,5 % en volume.
Le dynamisme des créations d'emplois dans le commerce s'est
renforcé l'an dernier : au cours de l'année 2000, les
effectifs salariés se sont accrue de 96.000 personnes -dont 88.000
dans le commerce de détail-. Cette augmentation de 4% entre fin 1999 et
fin 2000 est égale à celle de l'ensemble de l'économie.
Fin 2000, le commerce employait 2.765.000 salariés et
455.000 non salariés. En outre, 220.000 personnes
travaillaient dans l'artisanat commercial (boulangeries, pâtisserie et
charcuteries).
Plus d'un emploi sur huit se situe donc dans le commerce.
A. LE RALENTISSEMENT DU SECTEUR AUTOMOBILE
Le
commerce de
véhicules automobiles
a peu progressé en 2000
(+ 0,6 % en volume après + 5,1 % en 1999). Avec
2,13 millions d'immatriculations, le marché des voitures
particulières neuves est en léger retrait par rapport au record
de l'année précédente. La suppression du millésime
a modifié le profil saisonnier des achats mais n'a pas eu d'effet sur
les ventes annuelles. Les acheteurs de voitures neuves ont
bénéficié de la stabilisation des prix et de la
suppression de la vignette automobile. Ils se sont davantage portés sur
les voitures françaises, les ventes des importateurs marquant le pas.
Le commerce spécialisé dans
l'entretien et la
réparation automobile
croît modérément
(+ 1,6 % de même qu'en 1999), comme ses concurrents, les
ateliers des concessionnaires et les centres de poses de pièces
détachées. Après quatre années de croissance
exceptionnelle, le commerce et réparation de motocycles subit un coup
d'arrêt, avec des immatriculations de motocycles en baisse.
Le commerce de détail de
carburants
est en recul
(- 0,8 % en volume). Il a souffert de l'envolée du prix des
carburants ; celle-ci n'a été enrayée qu'en fin
d'année par la baisse du prix du baril, la remontée du cours de
l'euro, et une baisse de la fiscalité. La concurrence que lui opposent
les grandes surfaces s'est nettement renforcée.
B. LE COMMERCE DE DÉTAIL EN EXPANSION
Bonne performance des supermarchés
Les grandes surfaces d'alimentation générale ont poursuivi leur
croissance à une rythme plus modéré (+ 1,9 % en
volume ). Le parc de grandes surfaces s'est peu modifié, les ouvertures
et extensions de magasins restant soumises à autorisation. Les
hypermarchés ont accru leur surface de vente de 1,8 %, surtout par
extension, et avec l'ouverture de quatre nouveaux magasins ; le parc de
supermarchés ne compte que 67 magasins supplémentaires, pour
la plupart des maxidiscomptes. De nombreuses grandes surfaces ont changé
d'enseigne, en raison des mouvements de restructuration de
l'année 2000. Cependant, ces mouvements n'ont pas beaucoup
modifié la répartition entre succursalistes et réseaux de
magasins indépendants.
Bien que la consommation alimentaire ait ralenti, les supermarchés ont
bien progressé dans ce domaine (+6,6 % en valeur), davantage que
les hypermarchés (+2,2 % en valeur). Les supermarchés ont
bénéficié d'un regain des achats de proximité,
comme les petites surfaces d'alimentation générale, qui ont
confirmé leur résistance en amorçant une
légère progression. Les supermarchés ont, par ailleurs,
attiré des clients en ouvrant des pompes à essence et en alignant
leurs prix sur ceux des hypermarchés. Leur progression sur le
marché du carburant est très vive.
Le commerce spécialisé toujours en forte croissance
L'ensemble des magasins spécialisées a réalisé de
nouveau une belle performance (+ 3,9 % en volume, comme en 1999).
Leurs concurrents, les hypermarchés, ont accru leurs parts de
marché, mais leur croissance sur les produits non alimentaires est due
pour l'essentiel au carburant. Alors que le commerce de
l'habillement-chaussures
n'a pas enregistré de nouvelle
croissance, toutes les composantes des
autres équipements de la
personne
(la maroquinerie, l'horlogerie-bijouterie, l'optique-photographie
et la parfumerie) sont en forte hausse. L'activité des commerces
d'
équipement du foyer
est restée très dynamique.
Celle du meuble (+ 3,8 %) est sensiblement meilleure qu'en 1999. Les
commerces de l'électroménager et radio-télévision,
après deux excellentes années, affichent toujours une belle
progression (+ 10,8 %). Aux achats de renouvellement s'ajoutent les
ventes de matériel électronique de loisir incorporant les
nouvelles techniques numérisées de réception et de
diffusion (satellites, DVD, etc.).
L'ensemble constitué des commerces de
culture, loisirs et sports
reste soutenu après deux années de croissance
élevée, malgré un certain tassement en 2000 de la
progression du commerce de sport et loisirs (+ 3,9 %). les commerces
spécialisées dans les produits divers poursuivent leur
progression (+ 9,3 %). Ils sont portés depuis trois ans par la
consommation de jeux vidéos, et le succès de la
téléphonie et de la micro-informatique, conjugués à
une baisse de prix pour tous ces produits. A l'opposé, l'activité
du commerce des livres-journaux-papeterie progresse faiblement pour la
deuxième année consécutive (+ 0,6 %).
Les ventes dans
l'aménagement de l'habitat
continuent à
augmenter, toutefois moins vite que les années
précédentes. Les grandes surfaces de bricolage ont
été très actives (+ 4,2 %), comme les
quincailleries (petites surfaces) (+ 3,5 %).
L'activité des autres magasins spécialisées dans les
produits non alimentaires reste soutenue grâce au dynamisme du commerce
des biens d'occasion (+ 9,9 %), tandis que l'activité du
commerce des combustibles accuse une chute de 12 % en volume, en raison de
la forte hausse des prix des produits pétroliers et de la concurrence
des grandes surfaces.
Les
grands magasins
confirment leur croissance, grâce notamment
à la progression de leurs ventes de vêtements. L'année 2000
est une année morose pour
la vente par correspondance
(- 0,4 % en volume) après une année déjà
décevante. Cette perte de vitesse est à rapprocher de la plus
grande concurrence dans la distribution des articles textiles, tandis que le
démarrage du commerce électronique, sur laquelle elle s'est
engagée, reste lent.
La croissance de la
pharmacie
est en accélération
(+ 8,1%) : la consommation des ménages est en forte hausse,
malgré les mesures prises pour ralentir les dépenses de
médicaments qui constituent 93 % des ventes des pharmacies. Le
recours progressif aux médicaments génériques a permis une
légère baisse des prix.
C. LE COMMERCE DE GROS TOUJOURS DYNAMIQUE
Les
ventes de marchandises du commerce de gros ont encore été
dynamiques : +5,5 % en volume après + 6,2 % en 1999
et + 9,5 % en 1998. Comme les années
précédentes, la vigueur de la demande intérieure est
favorable à ce commerce, qui intervient dans la réalisation des
importations. Un fait constant est la contribution prépondérante
des biens d'équipement à ce dynamisme. Par contre, cette
année, celle des produits alimentaires est devenue très faible.
L'activité du commerce de gros de
biens d'équipement
professionnel
, établie à un rythme très
élevé depuis 1997, maintient sa croissance au-dessus de
15 %. Cette progression exceptionnelle depuis quatre ans est sous-tendue
par la poursuite de l'investissement des entreprises, très dynamique
tout au long de l'année 2000 et par la demande des particuliers en
micro-ordinateurs et appareils de téléphonie. Accompagnées
d'une nouvelle forte baisse de prix, les ventes des grossistes en
matériel de bureau et informatique ont fortement augmenté
(+ 27,9 %) sans pourtant rééditer les scores des deux
années précédentes. La demande intérieure en
équipement informatique s'est accrue de 22 %, en se tournant plus
volontiers vers les produits importés.
Les ventes des grossistes en
biens de consommation non alimentaires
ont
augmenté fortement pour la quatrième année
consécutive (+8,4% en volume) ; le ralentissement de la
consommation des ménages a épargné ces produits. Tous les
secteurs concourent à ce dynamisme, particulièrement vif dans le
commerce de gros d'électroménager. Le volume des ventes des
grossistes en produits pharmaceutiques continue de croître fortement
(+8,8 %). Les échanges extérieurs intra-communautaires, qui
sont pour une bonne part le fait des filiales commerciales des groupes, sont en
vive progression.
L'activité du commerce de gros de
biens intermédiaires non
agricoles
, qui avait retrouvé depuis 1997 une bonne vigueur,
ralentit un peu en 2000 (+2,4% en volume). Le dynamisme de la construction et
de la production manufacturière n'a pas fait défaut. Mais la
hausse des prix de certaines matières premières et la faiblesse
de l'euro ont pesé sur les prix. Ceci a ralenti l'activité des
domaines liés aux matières plastiques, aux produits chimiques et
au papier carton. L'activité du commerce de gros de combustibles a
ralenti (+2,6% en volume), subissant la hausse du cours mondial du
pétrole brut. Les ventes des grossistes en produits pour l'installation
de l'habitat et la construction confirment leur franche reprise (+6,2% en
volume). Celle-ci va de pair avec la croissance de la construction de locaux
non résidentiels et celle de l'entretien-amélioration de
l'habitat : la tempête de fin 1999 a rendu nécessaires un
grand nombre de travaux.
Les ventes du commerce de gros de
produits alimentaires
, après
deux années un peu plus favorables, renouent avec une relative atonie
(+0,4 % en volume), qui reflète celle de la consommation des
ménages en produits alimentaires. Les fluctuations de cette
activité sont liées aux crises sanitaires. Ainsi, la diminution
du volume des ventes des grossistes en viandes s'est accrue (-6 %) ;
elle s'est accompagnée d'une forte augmentation des prix.
Les ventes du commerce de gros de
produits agricoles bruts
ont
baissé en volume (-2,3 %). Cette baisse prolonge le fort
ralentissement de 1999, après deux années de croissance
vigoureuse. Les ventes ont légèrement augmenté en valeur
(+2 %) du fait de la hausse des prix des produits agricoles, intervenue
après trois années de baisse.
Le volume des ventes des
centrales d'achats
est en forte augmentation
(+8,6 %) pour la cinquième année consécutive. En
2000, les bonnes performances de ce secteur sont surtout le fait des centrales
d'achats non alimentaires. Parmi celles-ci, les centrales d'achats
spécialisées dans l'approvisionnement des stations-service des
grandes surfaces ont assuré 15 % de la distribution
intérieure de carburant : la hausse du prix des carburants a
provoqué sur une partie de l'année des reports d'achats vers les
grandes surfaces au détriment des réseaux de raffineurs.
III. L'ARTISANAT : UN SECTEUR DYNAMIQUE OÙ LA CROISSANCE DE L'EMPLOI N'EST PAS ACQUISE
A. LA PLACE DE L'ARTISANAT DANS L'ÉCONOMIE FRANÇAISE
Au
1
er
janvier 2000, les 795.000 entreprises inscrites au
Répertoire des Métiers, en France métropolitaine, au titre
d'une activité artisanale principale ou secondaire,
représentaient environ le tiers des entreprises françaises en
activité, en dehors de l'agriculture.
Le chiffre d'affaires total de l'artisanat s'élève à
865 milliards de francs. L'implantation des entreprises artisanales sur
l'ensemble du territoire est harmonieuse : 32 % d'entre elles sont
installées dans les communes rurales, 38 % dans les unités
urbaines de moins de 200.000 habitants et 30 % dans les communes de
plus de 200.000 habitants.
Les secteurs d'activité
Trois grands secteurs d'activité (bâtiment, services et
alimentation) regroupent 81 % des inscrits au RIM (respectivement 36%,
13 % et 32 %) ; les 19 % restant se répartissent
dans l'artisanat de production : travail des métaux, textile, cuir
et habillement, bois et ameublement et autres fabrications.
Le nombre d'inscrits, qui avait progressé de 1,3 % en 1995 et de
0,8 % en 1996, a baissé de 0,5 % en 1997 et en 1998, puis
s'est stabilisé en 1999 et progresse de 0,6 % en 2000. En effet, le
taux de renouvellement des entreprises artisanales, notamment dans les
activités nécessitant un diplôme (boulangerie, charcuterie,
coiffure...), est plus faible que dans les autres secteurs.
ÉVOLUTION DU NOMBRE D'INSCRITS AU RÉPERTOIRE DES MÉTIERS EN FRANCE MÉTROPOLITAINE AU Ier JANVIER DE L'ANNÉE
Activités |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
Alimentation |
106 031 |
106 651 |
105 530 |
104 500 |
103 847 |
103 017 |
Travail des métaux |
42 551 |
43 095 |
42 868 |
42 648 |
42 922 |
43 171 |
Textile, habillement, cuir |
19 310 |
18 999 |
18 284 |
17 851 |
17 596 |
17 096 |
Bois et ameublement |
30 256 |
30 213 |
29 797 |
29 413 |
29 286 |
29 087 |
Autres fabrications |
56 622 |
57 824 |
57 656 |
57 431 |
57 439 |
57 609 |
Bâtiment |
289 990 |
293 029 |
290 646 |
289 027 |
281 829 |
287 036 |
Réparation, transport, autres services |
241 870 |
247 938 |
248 104 |
247 518 |
247 569 |
248 197 |
Activités non réparties |
6 184 |
1 265 |
1 547 |
1 454 |
10 051 |
9 846 |
Ensemble |
792 814 |
799 014 |
794 432 |
789 842 |
790 539 |
795 059 |
Evolution des statuts juridiques
Le fait marquant est la poursuite de la baisse du nombre de
propriétaires exploitants au profit des sociétés, de plus
en plus nombreuses. Celles-ci représentaient seulement 7 % des inscrits
en 1980, mais déjà 23 % en 1991 et elles en constituent 36 %
en 2000 (contre 35 % en 1999).
Cette évolution résulte, d'une part, des transformations
d'entreprises individuelles existantes en sociétés, d'autre part,
du choix de nouveaux entrepreneurs de se constituer en société.
Evolution de la taille des entreprises
Le fait d'avoir des salariés est fortement corrélé avec le
statut juridique de l'entreprise : parmi les 40 % d'inscrits au
Répertoire des Métiers qui n'emploient aucun salarié,
88 % sont des personnes physiques et 12 % des sociétés.
Le phénomène inverse s'observe pour les tranches de taille les
plus élevées. 13 % des inscrits emploient plus de 5
salariés et 85 % d'entre eux sont des sociétés.
La répartition des entreprises inscrites selon l'effectif employé
s'est modifiée de 1989 à 2000. On comptait, au 1er janvier 1989,
50 % d'entreprises n'ayant aucun salarié, 7 % d'entreprises
ayant entre 6 et 10 salariés et 3 % d'entreprises en
ayant plus de 10. Au début 2000, la part des entreprises sans
salarié a diminué à 40 %, celle des entreprises ayant
de 6 à 10 salariés est passée à 9 % et
celles de plus de 10 salariés à 4 %. Cette évolution
est particulièrement marquée pour le travail des métaux,
le textile et les autres fabrications.
Les entreprises inscrites au répertoire des métiers qui ont des
salariés en ont en moyenne 4,2. Cette moyenne est plus
élevée pour les secteurs du travail des métaux (6,9) et
des autres fabrications (5,6). C'est dans les services et le bâtiment que
le nombre moyen de salariés est le plus faible (3,7).
Dans certaines activités, beaucoup d'artisans ont 1, 2 ou 3
salariés : on peut citer les fleuristes, les poissonniers, les
bouchers charcutiers, les couvreurs, les plombiers et les maçons.
D'autres activités se caractérisent par des tailles d'entreprises
en général supérieures à
4 salariés : ambulances, imprimeries, traitement et
revêtement des métaux, chaudronnerie, menuiserie métallique
du bâtiment.
La spécificité de l'artisanat : les métiers
Même s'il prend de plus en plus fréquemment la forme banale d'une
société, l'artisanat présente la spécificité
de reposer sur l'exercice d'un métier ; certaines
caractéristiques de son activité distinguent ce secteur :
- un fort taux de valeur ajoutée (valeur ajoutée
rapportée au chiffre d'affaires) et une faible productivité du
travail, ce d'autant plus que l'entreprise est de petite taille ;
- des revenus moyens faibles (inférieurs à
23.000 euros, soit 150.000 francs annuels) ;
- moins d'innovation que chez les autres indépendants (11 %
des artisans souhaitent proposer un produit nouveau, contre 17 % des
autres entrepreneurs) ;
- un plus grand isolement à la création : 30 % des
artisans ont un lien de coopération avec d'autres entreprises, contre 58
% pour les autres créations ;
- plus de sous-traitance : 39 % des artisans sont sous-traitants
contre 22 % pour les autres entrepreneurs ;
- 45 % des repreneurs d'entreprises artisanales sont d'anciens
salariés de l'entreprise et 38 % des entreprises
cédées avaient déjà été reprises par
leur cédant ; il y a donc une forte pérennité de
l'outil et des méthodes de production, surtout dans l'artisanat
alimentaire ;
- l'installation à son compte s'hérite plus souvent dans
l'artisanat que dans les autres secteurs.
B. UN SECTEUR OÙ LA CRÉATION D'EMPLOIS SE REDRESSE
En
1999, les entreprises artisanales employaient, en France métropolitaine,
2.278.000 personnes. L'emploi dans les entreprises artisanales
représente 12,7 % de l'emploi de l'industrie, du commerce et des
services
, soit une part plus importante que celle des industries agricoles
et alimentaires (583.000 emplois), de la construction (1.418.000) et des
transports (1 million).
Relativement à l'emploi total du seul
secteur du commerce, l'artisanat emploie 73 % des effectifs
.
Pour évaluer le nombre de non-salariés, on utilise les
résultats des enquêtes annuelles d'entreprises, en retenant les
entreprises de moins de 20 salariés et exerçant une
activité artisanale au titre de l'activité principale.
Les
artisans non-salariés
(chefs d'entreprise individuelle, conjoints et
membres de la famille participant à l'entreprise) représentent
619.000 personnes en 1998, soit environ 28 % des emplois dans
l'artisanat. En revanche
les salariés
sont recensés par
les statistiques de l'UNEDIC. Selon cet organisme les entreprises artisanales
employaient 1.659.000 salariés, fin 1999, dans les
établissements de moins de 20 salariés. Après avoir
globalement stagné de 1993 à 1997 autour de 1.600.000, l'emploi
salarié de l'artisanat a rebondi en 1998 (+1,7 %) et 1999
(+2,3 %), notamment dans le bâtiment (15.000 emplois
créés en 1998 et 25.000 en 1999) et les services (7.000 en
1998 et 9.000 en 1999). Il progresse légèrement dans les
activités de production.
En 1999, dans les secteurs où opèrent les entreprises
artisanales, tous les établissements ont accru leurs effectifs
salariés
. L'emploi salarié est toutefois mieux orienté
dans les entreprises artisanales (+2,3 % pour les établissements de
moins de 20 salariés ayant une activité principale
située dans le champ de l'artisanat) que dans les grands
établissements (+0,9 %), soit 37.000 salariés de plus
dans les entreprises artisanales qu'en 1999.
Ce sont les
établissements de 5 à 19 salariés qui ont
enregistré les meilleures hausses, ce qui atteste bien que les
entreprises artisanales sont les meilleurs soutiens aux créations
d'emplois de ces secteurs d'activité
.
Il faut aussi rappeler que l'artisanat joue un rôle essentiel dans la
formation
et forme la moitié des apprentis ; en 1994, la
moitié des artisans se sont installés avec un CAP ou un BEP,
22 % sans diplôme. Pourtant les jeunes ne semblent pas
attirés par ce secteur où moins de 8 % des entrepreneurs
individuels ont moins de 30 ans, alors que, par rapport aux
activités commerciales, le coût à l'installation n'est pas
une barrière à l'entrée dans la profession (capital
professionnel et endettement plus faibles que dans le commerce).
CHAPITRE II -
LA POLITIQUE EN FAVEUR DES PME,
DU COMMERCE ET DE
L'ARTISANAT
La politique menée en faveur des PME, du commerce et de l'artisanat a connu cette année quelques évolutions positives. Certains dossiers suscitent cependant des interrogations. D'autres constituent, pour votre commission, des motifs de contrariété.
I. ÉVOLUTIONS FAVORABLES
A. LES MESURES EN FAVEUR DE LA CRÉATION D'ENTREPRISES
Si les
obstacles à la création d'entreprises sont aujourd'hui bien
identifiés par les pouvoirs publics et ont été encore
analysés dans le rapport remis par le député Jean-Marie
Bockel au Premier ministre en janvier 2001, force est de constater que ces
derniers ne se sont pas toujours entièrement donné les moyens de
les réduire.
L'action du Secrétariat d'Etat aux petites et moyennes entreprises, au
commerce et à l'artisanat en faveur de la création d'entreprise
doit être encouragée, d'autant qu'un sondage de l'IFOP indique que
trois millions de français auraient un projet d'entreprise en 2000 et
seraient prêts à passer à l'acte dans les deux ans
,
contre respectivement 700.000 en 1992 et 1,2 millions en 1998.
1. Mesures récentes prises en faveur des créateurs
Pour
éclairer la politique à mettre en oeuvre, le Conseil National de
la Création d'Entreprise (CNCE), composé de représentants
des opérateurs privés, parapublics et publics de la
création, a été mis en place en 1997. Le travail des
commissions, en 1999, 2000 et 2001, a porté sur les
problématiques du financement, de l'essaimage et de la promotion de
l'esprit d'entreprise.
Le dynamisme de la création d'entreprises est, en effet, un sujet qui
mobilise l'attention du Gouvernement, comme en témoigne la
tenue des
Etats Généraux de la Création d'Entreprise en
avril 2000
, au cours desquels ont été annoncées
diverses mesures, actuellement entrées en vigueur, destinées
à faciliter les conditions de montage, de réalisation et de
pérennisation des projets des créateurs.
Ces mesures visent à simplifier les démarches administratives
nécessaires pour créer une entreprise, à réduire
les coûts de création, à sécuriser le parcours de
ceux et celles qui prennent des risques et à aider les créateurs
à financer leur entreprise. Votre rapporteur pour avis ne peut que s'en
féliciter.
a) La simplification des formalités de constitution et réduction des coûts
A la
suite du rapport Baert, un certain nombre de mesures antérieures
à 1999 avaient, notamment, permis une refonte et une simplification du
dossier d'immatriculation en fonction du type d'entreprise créée,
rendu possible le lancement d'une activité réglementée en
justifiant a posteriori de l'autorisation d'exercer, donné le droit de
s'installer, pour les activités de service ou de commerce sans accueil
de clientèle ni échange de marchandises, dans le local
d'habitation.
La généralisation des CFE (centres de formalités des
entreprises), en permettant un enregistrement unique pour les entreprises
créées, avait également permis un allégement
considérable des formalités de création.
L'étape suivante a consisté à mettre à la
disposition des créateurs un service de formalités en ligne, leur
permettant d'effectuer leurs démarches instantanément, de chez
eux, sans coût supplémentaire. Ils peuvent disposer, sur le site
de l'agence pour la création d'entreprises (APCE), d'un guide pratique,
d'une notice explicative des formalités à accomplir, de duplicata
des formulaires nécessaires, de modèles de statuts et documents
à fournir. Les imprimés de déclaration
(« liasses ») sont déjà en ligne.
Le créateur peut aussi avoir accès directement au CFE dont il
dépend.
Par ailleurs, un certain nombre de droits prélevés par l'Etat,
inhérents à la création d'entreprise ont été
supprimés : les droits de timbre et d'enregistrement sur tous les
documents annexes à l'acte constitutif
(228 € - 1.500 francs), les frais de publication au
Bulletin officiel des annonces civiles et commerciales -BODACC- et les frais
versés à l'INPI pour l'enregistrement au RCS. Ainsi l'Etat, pour
ce qui le concerne, ne perçoit plus aucune somme sur les
formalités d'immatriculation des entreprises en création.
b) La libération échelonnée du capital des SARL et la possibilité d'apports en industrie
La
création d'une petite entreprise sous forme de SARL
(société à responsabilité limitée) est
fortement encouragée par les pouvoirs publics, car elle permet de
protéger le patrimoine personnel du chef d'entreprise qui n'est pas
directement affecté à l'activité professionnelle.
La loi n° 2001-420 du 15 mai 2001 relative aux nouvelles
régulations économiques a permis une libération
échelonnée du capital, dont le montant minimal (7.622 €,
soit 50.000 F) reste inchangé. Cette mesure permet de ne
libérer, au moment de la constitution de la société, que
20 % du montant, soit 1.524 € (10.000 F), le solde devant
être versé dans les cinq ans.
Dans la même loi (article 10), les apports en industrie, consistant
pour un associé, qui peut être le porteur de projet, à
mettre à la disposition de la société ses connaissances
techniques, son travail ou ses services, peuvent désormais donner lieu
à l'attribution de parts ouvrant droit au partage des
bénéfices et de l'actif net.
c) L'allègement des charges sociales du créateur d'entreprise
Les
revenus des créateurs au titre des deux premiers exercices étant
connus avec retard, les organismes sociaux prélèvent les
premières cotisations sur des assiettes forfaitaires.
Afin de simplifier le calcul des cotisations et d'alléger le montant des
charges des créateurs, la loi de financement de la
Sécurité Sociale pour 2000 unifie les assiettes forfaitaires
relatives aux revenus annuels des créateurs. Les cotisations
provisionnelles perçues sur les assiettes forfaitaires sont
régularisées au cours des années suivantes en fonction des
revenus réels, diminuant ainsi les charges en phase de démarrage
de l'activité. De plus, aucune cotisation ne doit être
appelée dans les 90 jours qui suivent la création.
Ces dispositions s'appliquent aux entreprises créées à
partir du 1
er
juillet 2000. Elles se traduisent par un
allégement de 30 % la première année, puis au minimum
de 15 % la deuxième année, pour un créateur
d'entreprise percevant le revenu médian d'activité des
entreprises nouvellement créées.
d) La protection contre le chômage
Parallèlement à l'action de l'Etat, les
partenaires
sociaux ont reconnu l'importance de la création d'entreprise. La
nouvelle convention d'assurance chômage présume légitime la
démission d'un emploi salarié pour créer ou reprendre une
entreprise. La commission paritaire nationale du 21 juin 2001 a
confirmé que les démarches de création d'entreprise
constituaient des actes positifs de recherche d'emploi.
Une première nouveauté concerne les personnes qui créent
leur entreprise alors qu'elles sont en cours d'indemnisation. Ce cumul est
désormais automatique et indépendant du bénéfice
éventuel de l'ancien dispositif de l'aide aux chômeurs
créateurs d'entreprises (ACCRE).
Une seconde innovation concerne les salariés démissionnaires. A
compter du 1er juillet 2001 et selon des modalités définies par
une circulaire UNEDIC en préparation, les salariés qui ont
cessé, après le 31 décembre 2000, leur
activité salariée volontairement, pour créer ou reprendre
une entreprise, peuvent, en cas d'échec, bénéficier de
droits nouveaux. En cas de cessation de leur activité pour des raisons
indépendantes de leur volonté, ils disposeront désormais
de trois ans pour faire valoir les droits acquis au titre de leur
activité salariée.
Ces deux mesures constituent un filet de sécurité qui
« dédramatise » l'acte de création
d'entreprise.
e) Le prêt à la création d'entreprise (PCE)
Afin de
favoriser l'accès au crédit des créateurs d'entreprise,
l'Etat assurait déjà le financement du dispositif de garantie de
prêts que gère la Sofaris (groupe BDPME) et qui couvre près
de 30 % des crédits bancaires à la création.
Ainsi, en 2000, 13.000 entreprises ont bénéficié de
l'intervention de la BDPME, essentiellement en garantie, pour un montant de
625 millions d'euros.
Pour améliorer le financement de petits projets (moins de
100.000 francs), le Gouvernement a mis en place le prêt à la
création d'entreprises.
Le dispositif du PCE, géré par la Banque de développement
des PME (BDPME) et effectif depuis le 10 octobre 2000, doit
répondre à l'insuffisance de fonds propres des petits projets,
alléger le coût d'instruction du dossier de prêt,
élevé par rapport au montant de ce dernier, et encourager
l'accompagnement des entreprises en création.
Il s'agit d'un prêt sans garantie ni caution personnelle, d'un montant
maximal de 7.622,45 € (50.000 F), accompagné d'un
prêt bancaire d'un montant au moins égal, dont il facilitera
l'obtention. Ce prêt peut se cumuler avec l'avance remboursable EDEN
(Encouragement au Développement d'Entreprises Nouvelles) dans la limite
du prêt bancaire associé. Une enveloppe spéciale finance,
à hauteur de 305 € (2.000 F), l'aide individualisée que
peuvent apporter les réseaux d'accompagnement des créateurs, pour
le montage financier du dossier.
Le Secrétariat d'Etat aux petites et moyennes entreprises estime entre
5.600 et 5.900 le nombre de PCE accordés à la mi-octobre. La
campagne de communication, lancée en septembre 2001 a permis
d'accélérer une montée en puissance jugée d'abord
un peu décevante. La signature des conventions avec le réseau
bancaire s'est par ailleurs heurtée au manque de collaboration entre les
banques et les réseaux d'accompagnement.
f) Le renforcement du soutien à l'innovation
Les
outils ( FCPI, FPCR, fonds d'amorçage, incubateurs) ont
été mis en place dans le cadre de la loi sur l'innovation de 1998.
Un second fonds public de capital-risque, le FCPR 2000, doté de
152,45 millions d'euros (1 milliard de francs), a été
créé par l'État, avec l'appui de la Caisse des
dépôts et consignations (CDC) et de la Banque européenne
d'investissement (BEI) en juillet 2000. Il est prioritairement
orienté vers les secteurs où l'apport de fonds publics doit avoir
un effet de levier déterminant pour l'obtention d'autres financements.
En ce qui concerne le soutien à la mise en place des fonds
d'amorçage et des incubateurs, les enveloppes ont été
portées, pour chacun des deux volets, de 15,24 millions d'euros
(100 millions de francs) à 22,86 millions d'euros
(150 millions de francs). 31 incubateurs d'entreprises ont
été agréés par le Ministère de la
Recherche.
g) L'investissement individuel dans la création d'entreprise : les investisseurs providentiels (« business angels »)
Afin de
rendre plus efficace le régime fiscal de report d'imposition des
plus-values, les mesures suivantes sont en vigueur depuis le
14 juillet 2000, en application de la loi de finances rectificative
pour 2000 :
- les réinvestissements successifs dans des entreprises nouvelles
sont possibles. Le report d'imposition bénéficie désormais
à tous les réinvestissements successifs dans des entreprises non
cotées de moins de quinze ans ;
- parallèlement, la population des personnes pouvant investir dans
la création d'entreprise grâce à ce mécanisme a
été élargie, par une réduction de cinq à
trois ans de la condition de présence de l'investisseur dans la
société d'origine et de 10 % à 5 % du montant
minimal du capital de cette société qu'il doit détenir.
h) Les structures collectives d'investissement dans la création
Le régime fiscal des sociétés de capital risque (SCR) a été simplifié dans la loi de finances pour 2001, à l'article 8. La réforme, arrêtée après une concertation approfondie avec les professionnels, consiste à instaurer pour les SCR un objet exclusif de gestion de valeurs mobilières, dont au moins 50 % de non-cotées (les activités de conseil pouvant désormais soit être filialisées et taxées à part, soit être exonérées à condition de ne pas représenter plus de 50 % des charges de la SCR). Les règles de fonctionnement des clubs d'investissement ont été assouplies en annualisant le plafond des apports, dans la limite de 5.716,84 euros (37.500 francs) par an, par l'instruction fiscale 5I-1-01 parue le 10 janvier 2001.
i) L'amélioration de l'accueil et de l'accompagnement du créateur d'entreprise
L'accompagnement des porteurs de projets par des
opérateurs
compétents se révèle décisif pour le lancement et
la pérennisation de leur activité. Les réseaux consulaires
et associatifs ont un rôle croissant dans ce domaine. Leur intervention
apparaît aussi comme un moyen d'appuyer auprès des banques les
projets de création d'entreprise, notamment des plus petits d'entre eux,
car ils peuvent jouer un triple rôle d'instruction des projets, de
financement par des prêts d'honneur et d'accompagnement des
créateurs.
La démarche « qualité » pour l'accompagnement
du créateur a pour objectif d'offrir aux porteurs de projet des
prestations de qualité, répondant à leurs besoins
(accueil, formation, ressources documentaires, entretien individuel, etc...).
Une telle démarche avait été entreprise par certains
réseaux depuis 1996 (Chambres de Métiers,
pépinières d'entreprises, plate-formes d'initiative locales
fédérées par « France initiative
Réseau »), et avait été soutenue par le
Secrétariat d'Etat aux PME, au Commerce, à l'Artisanat, ainsi que
le développement de méthodes, d'outils et de moyens à
destination des porteurs de projets.
Pour donner plus de visibilité aux porteurs de projets sur le bon
interlocuteur au sein des réseaux, et pour qu'ils
bénéficient de prestations judicieuses et de qualité pour
le montage de leurs projets, il a été décidé aux
États Généraux de la Création d'Entreprise
d'avril 2000 de réaliser une « charte qualité des
réseaux d'accompagnement », les amenant notamment à
coordonner et harmoniser leurs démarches. Quatorze organismes nationaux
d'appui à la création ont signé les neuf engagements de la
charte qualité le 17 mai 2001.
L'étape à venir est de déterminer les modalités de
mise en oeuvre de ces engagements, dont le suivi et l'évaluation doivent
être assurés par le CNCE.
j) La reconduction du dispositif « EDEN »
Afin
d'encourager la création d'entreprise par des personnes en situation
difficile de chômage ou de précarité, un dispositif
d'encouragement au développement d'entreprises nouvelles (EDEN) soutient
leurs premiers mois d'entrepreneurs.
Les publics en difficulté peuvent bénéficier d'une
exonération de cotisations sociales et d'une affiliation au
régime de sécurité sociale antérieur pendant douze
mois (ancien dispositif de l'aide aux chômeurs créateurs
d'entreprise -ACCRE-, 39.000 bénéficiaires en 2000) et les
bénéficiaires du revenu minimum d'insertion (RMI), de
l'allocation spécifique de solidarité (ASS) et de l'allocation de
parent isolé (API) peuvent percevoir leur revenu de solidarité
pendant les six premiers mois d'activité (27.000 personnes en 2000).
Le décret du 29 décembre 1998, pris pour l'application
de l'article L.351-24 du code du travail, et l'arrêté du
29 décembre 1998, relatif à la création ou
reprise d'entreprise, permettaient d'accorder une avance remboursable pour
certaines catégories de personnes. En raison des difficultés de
mise en oeuvre du dispositif, le Gouvernement a transformé l'avance
remboursable en prime. Cette prime, d'un montant maximal de 6.098 euros
(40.000 francs), est modulable en fonction de l'analyse financière
du dossier. Elle est assortie de l'exigence d'un prêt bancaire, afin de
responsabiliser le créateur et de faciliter son apprentissage des
relations avec les institutions financières. Le nouveau dispositif est
centré sur les personnes en difficulté
(bénéficiaires d'un minima social ou bénéficiaires
d'un contrat emploi-jeunes rompant celui-ci pour créer une entreprise,
salariés licenciés ou en cours de licenciement qui reprennent
tout ou partie de leur entreprise), afin de réduire leurs
difficultés d'accès au crédit bancaire.
La délivrance de cette aide par les principaux réseaux d'appui
à la création d'entreprise est sauvegardée. Ces organismes
agiront dans le cadre d'un mandat de gestion, accordé par le
Préfet.
Un nouveau dispositif d'accompagnement est également prévu pour
les bénéficiaires de l'EDEN. Le recours à des
chèques conseil permettra au créateur ou repreneur ayant obtenu
une prime de bénéficier d'un suivi post-création pendant
3 ans et pour 35 heures en moyenne sur cette période.
Le niveau de l'aide de l'Etat est maintenu sur 2001 avec une enveloppe de
52,44 millions d'euros (344 millions de francs). En revanche, la
transformation de l'avance remboursable en prime va conduire l'Etat a un effort
budgétaire de 41,16 millions d'euros (270 millions de francs),
dans la mesure où les arrérages des avances ne viendront plus
reconstituer le fonds.
Une autre mesure de financement a été prise le
14 décembre 1999 par le Comité interministériel
de la ville. Elle prévoit d'attribuer une prime de 3.048,98 euros
(20.000 francs) à l'installation d'entreprises nouvelles dans les
zones de revitalisation urbaine.
2. Mesures d'ordre fiscal favorisant la création et la pérennité des entreprises
Diverses
dispositions d'ordre fiscal, adoptées au cours des deux dernières
années, répondent à la volonté de favoriser les
créations d'entreprises. Ces dispositions ont été
complétées par les mesures annoncées par le Premier
ministre à l'occasion des Etats généraux de la
création d'entreprise du 11 avril 2000 et qui trouvent leur
traduction dans la loi de finances rectificative pour 2000.
L'article 4 de la loi de finances pour 1999 a instauré
un
avantage fiscal au titre des dons faits par les particuliers aux associations
de soutien à la création d'entreprise
. Ces dons ouvrent droit
à une réduction d'impôt sur le revenu, égale
à 50 % des sommes versées, dans la limite de 1,75 % du
revenu imposable. Cette disposition vient compléter l'article 238 bis-4
du code général des impôts, relatif au
mécénat d'entreprise, qui autorise les entreprises effectuant des
dons aux organismes agréés pour la création d'entreprises
à déduire de leurs bénéfices les sommes
correspondantes, dans la limite de 3,25 pour mille de leur chiffre
d'affaires. Ces
dispositions
sont
étendues aux dons aux
organismes dont l'objet exclusif est la création mais aussi la reprise
d'entreprises
(loi de finances rectificative 2000).
La loi de finances pour 1999 contient plusieurs autres mesures destinées
à encourager l'émergence de PME innovantes. Ainsi, le
report
d'imposition des plus-values de cession de droits sociaux réinvesties
dans le capital d'une PME nouvelle et le dispositif des bons de souscription de
parts de créateurs d'entreprises sont étendus
, depuis le
1
er
septembre 1998,
aux PME créées depuis
moins de quinze ans
, au lieu de 7 ans jusqu'à présent.
Ces dispositions concernaient initialement les plus-values
réalisées du 1
er
janvier 1998 au
31 décembre 1999.
La loi de finances rectificative 2000 les pérennise et les
améliore :
elles concernent désormais tous les
réinvestissements successifs, la condition de présence de
l'investisseur dans la société d'origine -
détention
minimale
du capital de cette société-
est
réduite de 10 à 5 %.
La loi n° 99-587 du 12 juillet 1999 sur l'innovation et la
recherche
a élargi le champ des sociétés pouvant
émettre des bons de souscription de parts de créateurs
d'entreprise aux sociétés par actions dont les titres sont
cotés sur les marchés réglementés de valeurs de
croissance
de l'Espace économique européen. Cette même
loi a prolongé la période d'application du dispositif jusqu'au
31 décembre 2001.
Par ailleurs, les
réductions d'impôts
accordées
au titre de la souscription au capital de sociétés non
cotées et de parts de fonds communs de placement dans l'innovation
ont été prorogées jusqu'au
31 décembre 2001, et leur régime a été
assoupli.
En outre, afin de poursuivre et d'amplifier la politique de soutien aux
entreprises qui préparent l'emploi de demain par la recherche,
le
dispositif du crédit d'impôt recherche (CIR)
, qui constitue
une composante essentielle de l'aide publique en faveur de la recherche,
a
été reconduit
pour la période 1999-2003.
Ce dispositif a
également
été
amélioré
sur plusieurs points. En particulier, le
remboursement immédiat de ce crédit d'impôt aux entreprises
de moins de trois ans a été rétabli : cette mesure
est d'ores et déjà perçue de manière très
positive. On citera aussi la nouvelle possibilité d'option pour
certaines entreprises ayant quitté le dispositif, la prise en compte de
nouvelles dépenses, ainsi que la mobilisation possible de la
créance représentative du CIR (ce qui facilitera la gestion de la
trésorerie des entreprises, et notamment des plus petites d'entre
elles).
Enfin,
le dispositif de déduction du revenu global des pertes subies
en cas de souscription au capital d'une PME en état de cessation de
paiement a été amélioré
sur plusieurs points,
et étendu aux entreprises créées par voie d'essaimage.
La loi de finances pour 2000 a complété le soutien à la
création d'entreprises.
Ainsi,
le droit d'apport
de 228,67 euros (1.500 francs)
en
cas de constitution de société
, codifié à
l'article 810 bis du code général des impôts,
est
supprimé
à compter du 1
er
janvier 2000.
Cette mesure est complétée par la mesure prévue par la loi
de finances rectificative visant à l'exonération du droit fixe de
76,22 euros (500 francs) relatif aux actes innommés.
Le taux marginal d'imposition des cessions de fonds de commerce et de
clientèles est abaissé
à 4,80 % depuis le
15 septembre 1999. Ces dispositions s'appliquent également aux
apports purs et simples d'immeubles et de fonds de commerce (pour la fraction
du prix supérieur à 22.867,35 euros, soit
150.000 francs) faits à une société.
Le régime d'exonération des entreprises relevant du
régime réel d'imposition, implantées dans certaines zones
prioritaires d'aménagement du territoire
(art. 44 sexies
du C.G.I.), est prorogé pour 5 ans, soit jusqu'au
31 décembre 2004. Le montant maximal de bénéfice
exonéré est plafonné à 225.000 euros
(1.475.903 francs) pour les entreprises créées à
compter du 1
er
janvier 2000. Le champ d'application du
dispositif est étendu aux activités de location
d'établissements industriels et commerciaux munis de leur
équipement.
Les
personnes morales, dont le chiffre d'affaires est inférieur
à 76.224,51 euros
(500.000 francs) sont
exonérées de l'imposition forfaitaire annuelle des
sociétés
à compter des impositions dues en 2000.
Il faut enfin rappeler que pour faciliter le démarrage d'activité
des petites entreprises,
le seuil d'application du régime de la
micro-entreprise a été relevé
;
la gestion
administrative des PME a été allégée
par la
simplification des obligations déclaratives des redevables de la TVA
soumis au régime simplifié d'imposition et par la suppression des
déclarations prud'homales et de travailleurs handicapés ;
les relations des entreprises avec les administrations
et les organismes
sociaux
ont été favorisées
par l'identification des
interlocuteurs des chefs d'entreprises et le renforcement des garanties des
entreprises en cas de contrôle.
La loi de finances pour 2001 complète ce dispositif par des
allégements d'impôts favorables à l'ensemble des
entreprises, et notamment au bénéfice des PME qui se
créent
.
Le taux de l'impôt sur les sociétés
de 33,33 %
est fixé respectivement à 25 % pour 2001 et 15 %
à compter de 2002 pour la fraction des bénéfices
inférieure à 38.112,25 euros (250.000 francs). Le
chiffre d'affaires des entreprises concernées ne doit pas
dépasser 7,62 millions d'euros (50 millions de francs).
Cette mesure concerne 250.000 entreprises soumises à l'impôt
sur les sociétés.
La contribution de 10 % sur l'impôt sur les
sociétés instituée en 1995 est supprimée en 3
ans
. Son taux sera ramené à 6 % en 2001, à
3 % en 2002 et la disposition sera supprimée en 2003.
Les entreprises individuelles sont également concernées par
les allégements prévus en matière d'impôt sur le
revenu
(baisse de toutes les tranches du barème). Cette mesure
constitue l'un des principaux axes du dispositif d'allégement du
Gouvernement. A revenus constants, 94 % des contribuables (dont les
entrepreneurs individuels et assimilés) verront leur cotisation
d'impôt se réduire d'au moins 10 % entre 2000 et 2003.
Beaucoup de ces mesures, en partie inspirées d'ailleurs de la
proposition de loi n° 254
1(
*
)
présentée par MM. Jean-Pierre Raffarin et Francis Grignon et
adoptée par le Sénat en mars 2000, sont satisfaisantes.
Votre rapporteur pour avis encourage le Gouvernement à poursuivre dans
cette voie, en gardant à l'esprit que des obstacles demeurent et
entravent la création d'entreprise
: la complexité
persistante du cadre administratif et réglementaire, le niveau des
prélèvements obligatoires, les difficultés d'accès
au financement et les inévitables carences des dispositifs de soutien
à la création d'entreprise.
Il rappelle également qu'il conviendrait d'étendre à la
transmission d'entreprises les avancées facilitant la
création de celle-ci.
Il espère de nouveaux progrès grâce à la
constitution récente de l'Agence des petites et moyennes entreprises
(ADPME)
, groupement d'intérêt économique
réunissant la BDPME, la Caisse des Dépôts et l'Agence pour
la Création d'Entreprise et appelé à accompagner la vie
des entreprises, de la même manière que l'APCE accompagne leur
création.
L'action de l'ADPME s'organise autour de trois objectifs prioritaires :
l'information des PME et des TPE au travers, notamment, d'un portail
Internet ; l'observation des PME et des TPE et de leur environnement
institutionnel, ce qui suppose notamment la mise en place d'un observatoire de
réglementation ; et l'évaluation des interventions des
structures accompagnant les PME et les TPE.
B. UNE POLITIQUE DE SIMPLIFICATION DES FORMALITÉS ADMINISTRATIVES QUI DOIT ÊTRE ENCOURAGÉE
Les deux
programmes de simplification des formalités et des procédures
arrêtées par le gouvernement en décembre 1997 et
novembre 1998 ont été suivis de mesures adoptées dans
le cadre de la loi de finances et de la loi de financement de la
Sécurité sociale pour 2000, puis par de nouvelles dispositions,
annoncées à l'occasion des Etats généraux de la
création d'entreprise. Parmi les mesures devenues effectives, il faut
citer le relèvement du seuil d'application du régime fiscal de la
micro-entreprise, la suppression de plusieurs taxes, la simplification des
formalités fiscales pour les entreprises exportatrices, l'harmonisation
et la réduction des cotisations sociales à la charge des
entrepreneurs individuels pendant les deux premières années de la
vie de l'entreprise, et la suppression totale des frais et droits
d'enregistrement perçus par l'Etat lors de la création
d'entreprise.
Cette démarche est poursuivie notamment par
la Commission pour les
simplifications administratives (COSA)
qui, le
17 avril dernier
a annoncé une quarantaine de dispositions en faveur des entreprises dont
certaines d'entre elles visent à mettre les nouvelles technologies au
service des professionnels.
Ainsi, la mise en oeuvre d'une téléprocédure
« CFE virtuel » (Centre de formalités des
entreprises) qui permettra, dès 2002, d'accomplir l'ensemble des
démarches déclaratives en matière de création, de
modifications statutaires et de cessation d'activité, est
particulièrement significative.
Dans le même esprit, tous les documents administratifs essentiels pour
les entreprise ont été mis en ligne sur le nouveau portail de
l'administration « service-public.fr ».
En matière sociale, un bouquet de services est proposé sur le
site « www.net-entreprises.fr » créé par
l'ensemble des organismes de protection sociale, dans le but de moderniser les
déclarations et, par là même, de simplifier la
démarche des entreprises dans l'accomplissement de leurs obligations
légales.
La mise en ligne de la déclaration unifiée de cotisations
sociales (DUCS) viendra compléter la possibilité
déjà offerte aux employeurs de déclarer leurs embauches
(DUE) et de fournir par voie électronique leur déclaration
annuelle de données sociales (DADS). La
téléprocédure « contribution sociale de
solidarité des sociétés » (CSSS) est
également disponible sur ce site.
Au-delà de cet ensemble de mesures, le décret et la circulaire
du 25 mai 2001 renforcent le dispositif de simplification
en
rappelant l'obligation de produire, pour tout projet de loi ou
règlement, une étude d'impact incluant une estimation
précise de la simplification ou de l'allégement des
démarches. Les corps de contrôle de l'Etat sont invités
à intégrer la problématique de simplification de leurs
travaux et rapports. Outre l'homologation des formulaires et des
téléprocédures, la COSA est également
chargée de l'expertise des pièces justificatives demandées
à l'occasion d'une démarche administrative. Cette disposition a
pour objectif de limiter les demandes redondantes de la part des services
déjà en possession de l'information.
Si certaines des dispositions annoncées par la Commission pour les
simplifications administratives d'avril dernier ont déjà
été mises en place, notamment dans la loi n° 2001-420
du 15 mai 2001 relative aux nouvelles régulations
économiques dont l'article 124, par exemple, simplifie la
création des sociétés à responsabilité
limitée -d'autres ne sont pas assortis d'un calendrier et n'ont pas
encore été mises en oeuvre, telles la simplification du
régime d'autorisation des foires et salons, ou de formalités
administratives pour l'embauche de personnel en « extra »
à laquelle notre rapporteur pour avis reste attentif. Plusieurs autres
encore sont contenues dans le projet de loi portant diverses dispositions
d'ordre économique et financier (DDOEF) déposé par le
Gouvernement au Sénat le 30 mai 2001.
Or, votre rapporteur pour avis constate que ce projet de loi n'a pas
été inscrit à l'ordre du jour prévisionnel de
assemblées et déplore le retard prévisible que vont
prendre, de ce fait, plusieurs des dispositions annoncées pour
simplifier la naissance et la vie des entreprises. Parmi ces dispositions, se
trouve la possibilité pour les personnes physiques de domicilier leur
entreprise à leur adresse personnelle -ou pour une personne morale, de
donner l'adresse de son représentant légal- lors de
l'immatriculation au registre du commerce et des sociétés.
S'il se félicite des avancées obtenues, il regrette
également que la politique de simplification administrative menée
par le secrétariat d'Etat aux PME se réduise parfois à une
dématérialisation des procédures, ce qui, d'une part, ne
diminue pas leur complexité et, d'autre part, ne bénéficie
qu'aux entreprises connectées à Internet, ce que ne sont pas
toutes les PME.
Une mesure essentielle de simplification a été l'adoption du
décret n° 2001-210 du 7 mars 2001 portant
réforme du code des marchés publics. Votre rapporteur pour avis
se félicite de cette avancée substantielle, qu'il
développe ci-après.
C. UN CODE DES MARCHÉS PUBLICS RÉNOVÉ, FACILITANT L'ACCÈS DES PME AUX MARCHÉS PUBLICS
1. L'accès des PME à la commande publique se trouve aujourd'hui limité par de nombreux obstacles
La
réforme du code des marchés publics, initialement prévue
par la loi et finalement intervenue par décret, trouve sa source dans un
constat unanime que l'accès à la commande publique est plus
difficile pour les PME que pour les grandes entreprises. Ces dernières
disposent de moyens plus étendus pour accéder à
l'information sur les besoins des acheteurs, suivre les différentes
phases de la procédure de passation des marchés, et en
maîtriser les contraintes.
Ainsi, en 1998, les PME n'étaient titulaires que de 30 % du
montant global des marchés publics passés par l'Etat et de
56,8 % du montant des marchés publics passés par les
collectivités locales.
L'importance des PME dans le tissu économique, leur contribution
à l'emploi et à l'innovation, justifient que l'on cherche
à établir les conditions d'un égal accès à
la commande publique, qui représentait 114 milliards d'euros
(746 milliards de francs) en 1999, soit 8,5 % du PIB, dont
30 milliards d'euros de marchés publics. Un tel objectif permet en
outre de renforcer la concurrence, au bénéfice des
collectivités acheteuses.
MARCHÉS PUBLICS RECENSÉS EN 1998, DONT LE TITULAIRE EST UNE PME (EFFECTIF SALARIÉ <250)
Etat
|
Nombre de marchés |
Nombre d'entreprises concernées |
Montant global des marchés correspondants |
Ensemble des marchés |
34 573 |
12 626 |
11
573,0 M€
|
|
21 074 |
8 798 |
3
461,6 M€
|
|
61,0 % |
69,7 % |
29,9 % |
Collectivités locales
|
Nombre de marchés |
Nombre d'entreprises concernées |
Montant global des marchés correspondants |
Ensemble des marchés |
202 113 |
47 879 |
17
592,1 M€
|
|
142 329 |
31 341 |
9
988,8 M€
|
|
70,4 % |
65,5 % |
56,8 % |
(montants en millions d'euros/francs)
Source
: DEcas - Ministère de l'économie et des
finances
Les difficultés des PME face aux marchés publics sont
liées à plusieurs facteurs
. Une enquête menée
pour le compte de la BDPME en 1999 montre que les principales raisons
évoquées par les entreprises pour ne pas travailler ou travailler
irrégulièrement avec le secteur public sont la
méconnaissance des offres, la complexité des procédures et
les délais de paiement.
LES DIFFICULTÉS DES PME FACE AUX MARCHÉS PUBLICS
Fréquence des principales raisons déclarées par les entreprises pour ne pas travailler ou travailler irrégulièrement avec le secteur public, en pourcentage.
A ces raisons, il faut également ajouter le comportement des grandes entreprises, qui compensent la faiblesse des marges obtenues sur des appels d'offres par une insupportable pression sur les prix accordés aux PME sous-traitantes auxquelles elles font appel.
2. La réforme du code des marchés publics facilitera et simplifiera l'accès des PME et artisans à la commande publique
Le décret n° 2001-210 du 7 mars 2001 portant réforme du code des marchés publics consacre une réforme attendue depuis plusieurs années. Son entrée en vigueur a eu lieu six mois après sa publication, soit le 9 septembre 2001. La réforme s'articule autour de trois axes :
a) Simplification des procédures et clarification des textes
Simplification des procédures
Le nouveau code fusionne les règles applicables à l'Etat et aux
collectivités territoriales et harmonise les règles nationales
avec les règles communautaires, qui faisaient auparavant l'objet de
règles différentes.
L'ancien code multipliait les seuils, ce qui constituait une source de
complexité pour les acheteurs. Le nouveau code a supprimé la
distinction qui existait entre procédures nationales et
procédures européennes, de même que la multiplication des
seuils applicables à certaines procédures
spécifiques ; il repose désormais pour l'essentiel sur trois
seuils :
-
jusqu'à 90.000 euros HT
, toutes les personnes
soumises au code peuvent conclure des marchés sans formalités
préalables (soit 706.072,11 francs TTC avec un taux de TVA de
19,6 % contre un seuil de 300.000 francs TTC dans l'ancien
code) ;
-
au-delà de 90.000 euros HT
et jusqu'à
130.000 euros HT pour l'Etat et 200.000 euros HT pour les
collectivités locales
, une procédure de mise en concurrence
simplifiée, qui combine la transparence de l'appel d'offres et la
souplesse du marché négocié, peut être mise en
oeuvre ;
-
au-delà des seuils de 130.000 euros HT
pour l'Etat
et 200.000 euros HT pour les collectivités locales
, l'appel
d'offres est obligatoire, sous réserve d'hypothèses
limitativement énumérées de procédure
négociée.
Clarification des textes
Le code des marchés publics est considérablement
allégé : le nombre des articles du code passe de
399
à 136 articles
. La rédaction du code a été
entièrement revue dans un souci de simplification et de clarification
afin de mettre à la disposition des différents acteurs de la
commande publique un texte clair et lisible, de volume réduit, au sein
duquel il sera aisé de retrouver les règles applicables à
chaque procédure.
Pour atteindre cet objectif, les règles ont été
présentées selon un
déroulement
chronologique
: définition, passation, exécution et
contrôle des marchés.
b) Modernisation des règles de la commande publique
Plusieurs dispositions du code poursuivent l'objectif
d'adapter le
droit de la commande publique, soit aux possibilités offertes par les
règles communautaires, soit aux évolutions technologiques ou
sociales que connaît notre société.
le principe du choix de l'offre économiquement la plus avantageuse
est posé : ainsi, la règle du choix du
« mieux-disant » plutôt que du
« moins-disant » est clairement affirmée ;
dans un souci d'allègement des formalités et
d'intégration des souplesses autorisées par le droit
communautaire, il est prévu une procédure de
«
régime allégé
» qui permet de
passer un marché sans formalités préalables pour certaines
prestations de services tels que les services juridiques, les services sociaux
et sanitaires, les services récréatifs, culturels et sportifs
ainsi que les services d'éducation et de qualification et d'insertion
professionnelle. La liste de ces services sera fixée par
décret ;
le nouveau code prévoit explicitement la possibilité de
prendre en compte les
conditions sociales et environnementales de
l'exécution d'un marché public ;
l'accent est également mis sur
l'innovation
, les
entreprises candidates se voyant pleinement reconnaître la
possibilité de proposer toutes les variantes qui leur semblent de nature
à améliorer le projet élaboré par
l'administration ;
le nouveau code prévoit la possibilité de recourir aux
moyens électroniques
pour la transmission d'informations
concernant tant l'envoi des documents par la personne publique que la
transmission des candidatures et des offres par les entreprises via Internet.
Pour des fournitures courantes, le décret ouvre une possibilité
originale : des enchères inversées par voie
électronique. Ceci aura pour but de permettre à des entreprises
de proposer en temps réel et par Internet des offres de prix et le cas
échéant de surenchérir à la baisse dans des
conditions parfaitement objectives et confidentielles. Un décret
d'application doit préciser les modalités de recours aux voies
électroniques, dont la mise en oeuvre devra intervenir au plus tard le
1
er
janvier 2005.
c) Ouverture plus large de la commande publique aux petites et moyennes entreprises
Plusieurs mesures du nouveau code poursuivent cet
objectif :
encouragement du recours à
l'allotissement
-
dévolution des marchés par lots séparés-
afin d'attribuer les prestations d'un marché à plusieurs
entreprises, et
la promotion des possibilités de groupement des
offres
permettront de lever certains obstacles techniques limitant
l'accès des PME aux marchés publics ;
la
réforme de la retenue de garantie
: le nouveau code
ne la supprime pas mais prévoit un mécanisme de restitution
automatique de la retenue de garantie à la levée des
réserves ;
la
simplification du contrôle de la régularité de
la situation fiscale et sociale
dans le but de réduire les
formalités dont l'accumulation transforme trop souvent la candidature
des entreprises à un marché public en course d'obstacles. Les
entreprises candidates aux marchés produiront, pour justifier qu'elles
ont satisfait à leurs obligations fiscales et sociales, une
déclaration sur l'honneur ; seule l'entreprise attributaire du
marché devra ensuite fournir les certificats délivrés par
les administrations et organismes compétents ;
l'
instauration d'un délai global de paiement
Ceci obligera les acheteurs publics à payer leurs fournisseurs dans un
délai déterminé, comprenant l'intervention de
l'ordonnateur et celle du comptable. Auparavant, seuls les délais de
mandatement étaient limités
à 35 et 45 jours.
Cette innovation importante permettra, notamment, aux entreprises de savoir
dans quels délais elles seront payées.
Ainsi, conformément aux nouvelles règles communautaires qui
privilégient la contractualisation du délai de paiement entre
l'acheteur public et son cocontractant, les collectivités publiques
devront désormais s'engager contractuellement sur un délai de
paiement global auprès de leurs fournisseurs. Faute d'un tel engagement,
un délai maximum, dont la durée sera fixée par voie
réglementaire, s'imposera, dont le dépassement sera
automatiquement sanctionné par le versement d'intérêts
moratoires dissuasifs, sans que l'entreprise n'ait à effectuer de
formalités.
La loi n° 2001-420 du 15 mai 2001 relative aux nouvelles
régulations économiques précise également, aux
articles 54 et 55, la question des délais de paiement :
- les sommes dues en exécution d'un marché public sont
payées dans un délai maximal fixé par décret en
Conseil d'Etat et le défaut de paiement dans ce délai fait courir
de plein droit des intérêts moratoires ;
- les intérêts moratoires dus à raison du
dépassement de ce délai maximal, ou du délai prévu
dans le marché, sont versés par l'acheteur public, quel que soit
le service à l'origine du retard, ordonnateur ou comptable, et ceci,
afin d'assurer aux fournisseurs un interlocuteur unique en matière de
règlement des intérêts moratoires ;
- dans le cas des marchés des collectivités territoriales,
si le retard de paiement est imputable à l'ordonnateur, le paiement des
intérêts moratoires est assumé par la
collectivité ; si c'est le comptable qui en est responsable, les
collectivités territoriales seront remboursées, de façon
récursoire, par l'Etat, de la part des intérêts
versés imputables au comptable.
l'admission plus large des variantes
que peuvent proposer les
entreprises afin d'améliorer le projet élaboré par
l'administration ;
le
traitement des offres anormalement
basses
-c'est-à-dire à prix très inférieur
aux autres-;
la
limitation de la durée des marchés
et donc la
consécration de leur remise en concurrence périodique
obligatoire ;
la
création d'un observatoire économique
de l'achat
public, qui permettra de mieux évaluer la répartition de la
commande publique en fonction des types d'entreprises et des secteurs
d'activité, afin d'éclairer efficacement les pouvoirs publics
ainsi que les acteurs économiques et les citoyens.
Le Gouvernement estime qu'il convient en premier lieu d'évaluer avec
précision la répartition de la commande publique entre les
différents secteurs productifs et entre les catégories
d'entreprises, importantes, moyennes ou petites. En effet, cette
évaluation est, aujourd'hui, imparfaite. Certes, il existe un cadre
juridique : le recensement économique des marchés publics
est prévu par le code et s'appuie sur un dispositif
décentralisé de collecte de l'information sur la commande
publique. De même, une structure spécifique, la section
économique de la commission centrale des marchés, est-elle
chargée d'une mission générale d'étude, de suivi
des marchés, et de propositions d'amélioration. Mais ces
différents dispositifs ne donnent pas pleinement satisfaction.
Aussi est-il prévu par le décret la mise en place d'un
observatoire économique de l'achat public qui se substituerait à
la structure existante -la section économique de la commission centrale
des marchés-.
Cet observatoire recevrait pour mission de gérer un système
permanent et fiable de collecte d'informations sur la commande publique, de
définir et de rendre publics des indicateurs pertinents permettant
notamment de mesurer la part des PME dans les achats publics, à un
niveau global et à des niveaux de précision plus fins -par
secteur économique et par nature de marchés- et enfin de
réaliser toute étude ou analyse sur cette matière.
d) Les limites de cette réforme
Cette
réforme suscite néanmoins certaines réserves, à
commencer par la maigre place accordée dans la réforme aux
questions soulevées par la sous-traitance.
La sous-traitance
En choisissant la voie réglementaire pour réformer le Code des
marchés publics, le Gouvernement s'est privé des moyens de
moraliser le recours à la sous-traitance et de mettre fin aux abus
dénoncés par les PME.
L'encadrement de la sous-traitance vise à sécuriser les PME qui
ont accès aux marchés publics par cette voie, mais aussi les
acheteurs publics eux-mêmes. Si l'accès direct à la
commande publique doit être privilégié, le recours à
la sous-traitance peut être dans certains cas économiquement
justifié. Encore convient-il que les modalités en soient
encadrées. Cet objectif suppose une meilleure connaissance de la nature
et du volume des prestations que le titulaire du marché envisage de
sous-traiter. L'encadrement de la sous-traitance devrait permettre de lutter
contre le travail illégal et la sous-traitance non
déclarée, les manquements à la règle étant
assortis de sanctions. Il servirait également à sécuriser
le paiement de toutes les entreprises qui participent à
l'exécution du marché public.
Or, le décret n° 2001-210 du 7 mars 2001 n'oblige
toujours pas l'entreprise générale à déclarer ses
sous-traitants à la remise de l'offre, ni le maître d'ouvrage
à payer directement les sous-traitants de second rang.
C'est finalement dans le projet de loi portant mesures urgentes à
caractère économique et financier (MURCEF) que le Gouvernement a
introduit des dispositions relatives aux règles de la sous-traitance. Le
projet de loi modernise la loi n° 75-1334 du 31 décembre
1975 sur plusieurs points :
- dans un souci de clarification, la rédaction de
l'article 1
er
est précisée afin d'interdire
clairement la sous-traitance totale ;
- le mécanisme du paiement direct est limité aux
sous-traitants de premier rang car le paiement direct par le maître
d'ouvrage public de sous-traitants en chaîne conduit à des
procédures comptables excessivement complexes ; en revanche, le
paiement des sous-traitants de deuxième rang ou plus sera
désormais garanti par le mécanisme de la caution prévue
à l'article 14 de la loi 31 décembre 1975 ;
- l'obligation du soumissionnaire à un marché public de
déclarer à l'acheteur public la totalité des
sous-traitants auxquels il entend recourir ; cette obligation est
également mise en place en cas de recrutement de sous-traitants en cours
d'exécution de marché.
Les délais de paiement
Leur réduction et l'abandon de la référence au
délai de mandatement constituent certes un progrès. Toutefois,
votre rapporteur pour avis déplore que ces délais n'aient pas
été réduits à 21 jours, comme le recommande la
Commission Européenne dans la directive du 29 juin 2000 sur la
lutte contre les retards de paiement, d'autant que le respect de ces
délais n'est toujours pas imposé à l'entreprise principale
à l'égard de ses sous-traitants.
Un simple « toilettage terminologique
»
L'accès des PME à la commande publique devrait être
facilité par le traitement des offres anormalement basses,
l'allotissement et la co-traitance. Or, votre rapporteur pour avis constate que
les dispositions introduites à cette fin procèdent davantage d'un
toilettage terminologique de leurs devancières que de modifications
significatives du fond du droit. Il regrette ainsi l'ambition limitée de
cette réforme.
II. DES MOTIFS D'INTERROGATION
D'autres dossiers sont avant tout pour votre commission des motifs d'interrogations.
A. LA PRISE EN COMPTE DE L'AMÉNAGEMENT DU TERRITOIRE DANS LA POLITIQUE DE SOUTIEN AUX PME, AU COMMERCE ET À L'ARTISANAT : AMÉNAGER LE FISAC
La
volonté d'assurer une meilleure prise en compte de l'aménagement
du territoire dans la politique de soutien au commerce et à l'artisanat
a conduit l'Etat à mettre en place, dans le cadre du Fonds
d'Intervention pour la Sauvegarde de l'Artisanat et du Commerce (FISAC), des
opérations visant à revitaliser le tissu commercial et artisanal
dans les zones rurales et urbaines.
Votre commission se félicite de ce que le Gouvernement soutienne ces
opérations concourant à l'aménagement du territoire. Le
commerce et l'artisanat peuvent, en effet, jouer un rôle essentiel dans
l'animation des communes rurales comme des centres-villes des
agglomérations urbaines. Votre commission s'interroge cependant sur
l'efficacité des dispositifs mis en place et leur adaptation à la
politique d'aménagement du territoire.
1. Les opérations de revitalisation du commerce et de l'artisanat dans les zones rurales et urbaines financées par le FISAC
Le FISAC, outil au service du développement local, s'appuie sur des synergies entre acteurs économiques locaux et privilégie à ce titre les projets menés en partenariat avec les collectivités locales, chambres consulaires et associations de commerçants et artisans.
a) Les mesures destinées à rétablir les activités commerciales et artisanales dans les zones urbaines
L'aide
aux collectivités locales pour conserver et fortifier un tissu
commercial et artisanal diversifié en centre-ville constitue
également un axe d'effort prioritaire du FISAC.
Des actions sont menées à cette fin, en liaison étroite
avec les collectivités locales et les chambres consulaires, pour
revitaliser le centre des villes. A titre d'illustration, le FISAC a permis, en
2000, de délivrer 38,11 millions d'euros (250 millions de
francs) de subventions pour ce type d'actions, au bénéfice
d'environ 300 communes de plus de 2.000 habitants.
En outre, la mise en oeuvre d'un partenariat conclu avec la Caisse des
dépôts et consignations en 1997 a contribué à
promouvoir localement une stratégie globale de réinvestissement
du commerce, de l'habitat, des équipements et aménagements
publics.
Au plan local, cette démarche nouvelle s'organise autour de trois
principes :
- adoption par les collectivités locales d'un projet
cohérent concernant la revitalisation du centre-ville ;
- organisation d'un partenariat « public-privé » pour la
promotion de centres-villes équilibrés sociologiquement et
dotés d'une offre commerciale attractive ;
- mise en cohérence des divers outils et procédures
opérationnelles par la désignation d'un
« ensemblier » chargé, sous l'autorité de la
collectivité locale, de la conduite du projet d'ensemble.
L'accord conclu avec la Caisse en 1997, et qui s'est achevé en
mai 2000, concernait 18 quartiers centraux des villes de : Amiens,
Bergerac, Bordeaux, Châlons-sur-Saône, Châteauroux,
Châtellerault, La Ciotat, Laval, Le Havre, Lille, Longwy, Marseille,
Meaux, Nevers, Orléans, Perpignan, Poitiers et Rouen.
0,15 million d'euros (1 million de francs), financés en parts
égales par la Caisse et l'Etat, a été consacré
à chacune des villes concernées. Il conviendra d'évaluer
l'impact de ces opérations, en temps utile, en liaison avec les
collectivités impliquées.
Ces opérations ont été complétées par
l'action de l'établissement public d'aménagement et de
restructuration des espaces commerciaux et artisanaux (EPARECA). Cet
établissement, créé par la loi du
14 novembre 1996 et organisé par le décret du
12 février 1997, n'a été opérationnel
qu'à compter du 2 septembre 1998, date de la réunion de
son premier conseil d'administration.
L'EPARECA a fait l'objet d'une dotation initiale de 19,8 millions d'euros
(130 millions de francs), versée le
30 décembre 1998, imputée sur l'excédent de la
taxe d'aide au commerce et à l'artisanat.
Le premier budget (1999), qui s'est élevé à
0,79 million d'euros (5,2 millions de francs), fut donc
essentiellement un budget de fonctionnement. La section
« investissement » n'a quasiment pas enregistré
d'opérations en 1999, les premières prises de participations par
l'EPARECA dans les SARL porteuses des projets de restructuration n'étant
intervenues qu'en 2000.
Le total des dépenses d'investissement s'est élevé
à 1,49 million d'euros (9,8 millions de francs) en 2000.
Pour 2001, le budget prévisionnel de l'EPARECA est de
13,93 millions d'euros (91,4 millions de francs) en fonctionnement
dont 7,16 millions d'euros (47 millions de francs) au titre de la
ligne « Achats stockés-terrains ou immeubles à
aménager », et de 2,59 millions d'euros (17 millions
de francs) en investissement (dépenses dites d'immobilisations
financières). Les prévisions de l'EPARECA intègrent deux
recrutements que la fonction de maître d'ouvrage assurée par
l'EPARECA dans la plupart des opérations justifie.
Votre rapporteur pour avis soutient la montée en puissance
progressive de l'Etablissement ; il souhaite l'engagement de nouvelles
opérations et l'avancée rapide de celles déjà en
instance.
Globalement, depuis mars 1999, l'EPARECA a été saisi de
127 demandes d'intervention de la part de collectivités locales
(chiffre arrêté au 2 mai 2001).
56 dossiers sont en instance. Parmi eux, on dénombre un dossier
réalisé (Créteil), 5 dossiers au stade de l'appel
d'offres ou à celui des travaux (Argenteuil, Châlon-en-Champagne,
Clichy-sous-Bois, Floirac et Hérouville-Saint-Clair) ; deux
opérations sont en cours d'acquisition (Bourges et Saint-Fons), sept
dossiers en phase opérationnelle (Bron, Cenon, Mulhouse, Pantin, Reims,
Saint-Ouen-l'Aumône et Roubaix), 41 dossiers étant encore
à l'étude.
En outre, 39 demandes n'ont pu être prises en compte (demandes
inéligibles ou abandonnées par les villes, ou opérations
non viables). Les autres dossiers sont en attente de prise en compte.
Les opérations d'investissement sont, parfois, conduites en partenariat
avec d'autres investisseurs, telle la Caisse des Dépôts et
Consignations (CDC). En règle générale, les
opérations sont montées par l'intermédiaire de
sociétés de portage de type SARL.
Les collectivités locales investissent également dans ces
opérations. Le partenariat se développe aussi avec les
commerçants eux-mêmes : les moyennes surfaces sont souvent
propriétaires de leurs propres murs qu'elles aménagent ; les
investisseurs ou commerçants exploitants restent dans certaines
opérations propriétaires et financent également leur part
de travaux.
Pour 2002, l'action de l'EPARECA devra se traduire par la réalisation
concrète des dossiers actuellement en phase opérationnelle.
L'élargissement du champ de compétence de l'Etablissement aux
territoires prioritaires des contrats de ville par la loi
« solidarité et renouvellement urbains » de
décembre 2000 est de nature à amplifier sensiblement à
l'avenir son activité. Le nombre de dossiers en attente risque donc de
s'accroître.
b) Les opérations de revitalisation du commerce et de l'artisanat dans les zones rurales : des aménagements en cours
Les
interventions du FISAC prennent la forme de subventions de fonctionnement et
d'investissement qui sont calculées sur la base du plan de financement
du projet.
En fonctionnement, le montant maximum de l'aide ne peut excéder
50 % du montant des dépenses subventionnables plafonné
à 0,76 million d'euros (5 millions de francs) par tranche,
soit 0,38 million d'euros (2,5 millions de francs). En ce qui
concerne les dépenses d'investissement, le montant maximum de l'aide ne
peut excéder 20 % du montant des dépenses subventionnables
plafonné à 1,9 million d'euros (12,5 millions de
francs) par tranche, soit 0,38 million d'euros (2,5 millions de
francs).
Pour ce qui concerne les entreprises, le montant des dépenses
d'investissement subventionnables est limité à 45.735 euros
(300.000 francs), ce qui correspond à un montant maximal de
subvention de 9.145 euros (60.000 francs).
Le total des subventions du FISAC durant l'année 2000 en zone
rurale représente près de 14,3 millions d'euros
(94 millions de francs)
Votre rapporteur pour avis regrette que le souci légitime de la
Commission nationale du FISAC d'encourager les synergies entre acteurs
privés et publics le conduise à refuser son soutien à des
initiatives privées qui ne peuvent déjà pas obtenir le
soutien de leur commune rurale d'implantation du fait de l'étroitesse de
son budget.
Cette interprétation discutable de la circulaire du
21 juin 1999 prive certains artisans de toute aide publique dans
leurs démarches de réhabilitation ou de modernisation.
En outre, votre rapporteur pour avis s'interroge sur la comptabilité du
FISAC avec la politique des pays, puisque les opérations en zone rurale
(ORAC) ne visent que les bassins d'emplois de moins de 30.000 habitants.
Il constate qu'en
l'état actuel de la circulaire, des pays se voient
donc théoriquement fermer tout accès aux financements du FISAC,
ce qui nuit à la cohérence de la politique d'aménagement
du territoire.
Le Gouvernement étudie actuellement une réforme de la circulaire
du 21 juin 1999 relative au FISAC, prévoyant une
redéfinition des opérations en zone rurale : sauf dans le
cas d'aménagement de halles, de marchés couverts ou de
marchés de plein vent, ces opérations auraient exclusivement un
caractère individuel. Elles viseraient à inciter les
propriétaires de locaux commerciaux et artisanaux, qu'il s'agisse des
collectivités territoriales ou des exploitants, à les
réhabiliter et les moderniser.
En outre, une nouvelle catégorie d'opérations devrait être
créée : les opérations collectives de modernisation
de l'artisanat et du commerce, qui se substituerait aux opérations
collectives en zone rurale. Le projet remplace la notion de « bassin
d'emplois regroupant plusieurs communes dont la population globale
n'excède pas 30.000 habitants », pour prendre en compte
les pays, les groupements de communes hors communautés
d'agglomération, ainsi que les bassins d'emplois ruraux menacés
de fragilisation par l'évolution démographique ou les mutations
économiques.
La population de la zone géographique concernée ne pourrait
excéder 50.000 habitants.
Ces opérations collectives auraient pour but de consolider les
entreprises commerciales et artisanales par la mise en oeuvre coordonnée
d'aides indirectes collectives (actions sur l'environnement immédiat,
conseil, groupement de commerçants et d'artisans, regroupement
éventuel des entreprises, animation, promotion) et d'aides directes
individuelles (réhabilitation du local d'activité, modernisation
de l'outil de travail).
Votre rapporteur pour avis attend donc que le Gouvernement finalise son
projet et étende aux bassins d'emploi comptant jusqu'à
50.000 habitants l'éligibilité au FISAC. Il estime toutefois
que ce plafond de 50.000 habitants ne devrait pas s'appliquer aux
pays : cette dérogation permettrait de préserver la valeur
ajoutée propre des pays, qui consiste à fédérer des
projets et animer un territoire.
B. L'ÉQUILIBRE CRÉÉ PAR LA LOI RELATIVE AUX NOUVELLES RÉGULATIONS ÉCONOMIQUES
Dans
un contexte marqué par un mouvement de concentration de la grande
distribution, le Gouvernement a souhaité revoir certaines dispositions
de l'ordonnance de 1986 afin de rééquilibrer les rapports entre
fournisseurs et distributeurs.
Rappelons que la loi du 1
er
juillet 1996 sur la
loyauté et la concurrence avait, déjà, simplifié
les règles de facturation, réformé l'interdiction de la
revente à perte, interdit certaines pratiques abusives de prix de
prédation, prohibé les primes de référencement sans
contrepartie réelle, les menaces de déréférencement
pour obtenir des avantages financiers importants et les ruptures brutales et
abusives de relations commerciales. Elle avait, aussi, assoupli les
règles relatives au refus de vente, qui désavantageaient les
fournisseurs dans leurs rapports avec les grandes surfaces, et renforcé
la législation contre les ventes « sauvages ».
Le Gouvernement a souhaité revenir sur cette réforme pour
améliorer certains dispositifs.
La loi n° 2001-420 du 15 mai 2001 sur les nouvelles
régulations économiques, définitivement adoptée par
l'Assemblée nationale le 2 mai dernier et publiée au Journal
Officiel du 16, est entrée en vigueur, pour une grande partie de ses
dispositions, le 18 mai 2001 ; d'autres ne seront applicables
qu'après la publication de décrets, qui sont pour la plupart en
cours d'élaboration.
S'agissant du domaine du commerce, la loi sur les nouvelles régulations
économiques avait pour objectif, dans le titre Ier de sa
deuxième partie intitulé « moralisation des pratiques
commerciales », le rééquilibrage des relations
contractuelles entre fournisseurs et distributeurs, principalement dans le
domaine de la grande distribution.
Les dispositions relatives aux pratiques commerciales restrictives de
concurrence tendent à
améliorer les relations entre
fournisseurs et distributeurs, notamment par une meilleure identification des
pratiques abusives.
La loi a créé une Commission d'examen des pratiques commerciales,
instance de dialogue entre les différents maillons de la chaîne
-du producteur au distributeur-, à laquelle participeront
également des parlementaires, des magistrats, des fonctionnaires et des
personnalités qualifiées. Cette commission rendra des avis et des
recommandations, ainsi qu'un rapport -public- au Gouvernement et au Parlement
et pourra ainsi promouvoir de bonnes pratiques. Un décret d'application
relatif à la mise en place de la Commission d'examen des pratiques
commerciales a été élaboré et devrait être
signé et publié prochainement. Votre rapporteur pour avis
s'interroge sur l'efficacité et la portée de cette future
commission.
Par ailleurs,
la loi précise les pratiques discriminatoires et
abusives
, comme les procédés visant à obtenir des
avantages, notamment financiers, sans contrepartie aucune ou manifestement
disproportionnée, telle la participation des fournisseurs aux
acquisitions réalisées par les distributeurs.
Elle étend le champ d'application de l'interdiction des abus de
dépendance économique. L'abus est prohibé dès lors
qu'il est « susceptible d'affecter le fonctionnement ou la structure
de la concurrence » et non plus seulement s'il peut porter atteinte
au jeu de la concurrence « sur un marché ». En
outre, la liste des pratiques caractérisant un abus de dépendance
économique a été allongée.
Afin de mieux traiter les abus contractuels si le fonctionnement du
marché, le fait, pour un opérateur, d'abuser de la relation de
dépendance dans laquelle il tient son partenaire, engagera sa
responsabilité. La loi a aussi mis un frein à des pratiques
anormales, telles le bénéfice rétroactif d'avantages non
prévus initialement ou le paiement d'un droit d'accès au
référencement avant toute commande : désormais, de
telles clauses sont nulles de plein droit, ce qui devrait garantir une
meilleure protection aux PME.
Le ministre de l'économie, qui avait déjà un pouvoir
d'action devant le juge civil ou commercial, peut demander la nullité
des clauses ou contrats illicites, la répétition de l'indu, et,
novation du texte, le prononcé d'une amende civile d'un maximum de
2 millions d'euros.
Enfin, la loi sur les nouvelles régulations économiques a
été l'occasion de transposer en droit français la
directive 2000/35/CE du 29 juin 2000 concernant la lutte contre
le retard de paiement dans les transactions commerciales. Elle prévoit
notamment que, dans le silence du contrat, le délai de paiement ne
pourra excéder 30 jours et que des pénalités de
retard dont le taux d'intérêt sera égal au taux de la
banque centrale européenne majoré de 7 points de pourcentage
s'appliqueront sans mise en demeure préalable.
On peut simplement signaler une disposition spécifique au secteur du
commerce, introduite par l'article 64 de la loi à
l'article L. 124-1 du code du commerce. Elle concerne les
coopératives de commerçants détaillants qui peuvent
désormais définir et mettre en oeuvre une politique commerciale
commune propre à assurer le développement et l'activité de
leurs associés notamment par la réalisation d'opérations
commerciales publicitaires ou non pouvant comporter des prix communs.
Votre rapporteur pour avis s'interroge sur la cohérence globale de
ces dispositions et sur la capacité du dispositif proposé
à atteindre ses objectifs.
Il partage avec le rapporteur pour avis
de la commission des affaires économiques
2(
*
)
, M. Pierre Hérisson, l'idée que le
législateur ne peut remettre en cause le principe de la
coopération commerciale, qui relève de la libre
négociation contractuelle, mais qu'il convient cependant de s'assurer
que cette coopération s'inscrit bien dans le cadre voulu par la loi.
Les conditions générales de vente n'interdisent pas aux clients
de proposer aux fournisseurs des services particuliers, ni aux parties de mener
ensemble des actions se traduisant, pour chacune, par des avantages
équilibrés. La coopération commerciale doit être
considérée comme un accord contractuel conclu entre un
fournisseur et un distributeur qui, dans le cadre de leur politique respective,
décident de collaborer pour augmenter, à un moindre coût,
leur efficacité commerciale.
Tout indique cependant qu'un des effets pervers de la loi du
1
er
juillet 1996, qui a mieux encadré le
régime de la revente à perte et pesé sur les marges
« avant », fut de généraliser le recours aux
« marges arrières », c'est-à-dire l'ensemble
des rabais et ristournes obtenus de façon « plus ou moins
consensuelle » et qui n'apparaissent pas sur la facture d'achat ou de
vente des biens ou services.
Pour votre commission, il importe que les relations contractuelles entre
distributeurs et fournisseurs se déroulent dans le cadre de transparence
et non dans une opacité qui favorise tous les abus. Les mesures
adoptées devraient pouvoir y contribuer. Elle semblent toutefois
insuffisantes pour réduire la domination qu'exercent aujourd'hui les
distributeurs sur les PME dans le secteur tant industriel qu'agroalimentaire.
C. LE FONCTIONNEMENT DES COMMISSIONS DÉPARTEMENTALES D'ÉQUIPEMENT COMMERCIAL
L'année dernière a été la
quatrième année de pleine application de la loi du
5 juillet 1996 qui a modifié le dispositif de la loi
d'orientation du commerce et de l'artisanat, dite « loi
Royer ».
Cette réforme s'est articulée autour de quatre axes
principaux :
- l'introduction de l'emploi et de l'environnement parmi les
critères d'examen des dossiers soumis aux commissions
départementales d'équipement commercial (CDEC) et à la
commission nationale d'équipement commercial (CNEC) ; à ces
critères, l'article 3 de la loi n° 2000-1208 du
13 décembre 2000 relative à la solidarité et au
renouvellement urbains en a ajouté trois nouveaux : l'impact global
du projet sur les flux de voitures particulières et de livraison, la
qualité de la desserte en transports publics et alternatifs et les
capacités d'accueil pour le chargement et le déchargement des
marchandises.
- l'extension du champ d'application de la loi, avec l'abaissement
à 300 m
2
du seuil de création ou d'extension des
surfaces commerciales, la soumission à autorisation des changements de
destination d'un commerce d'une surface supérieure à
2.000 m
2
, les créations et extensions d'hôtels et
d'ensembles de salles de cinéma dépassant certaines
capacités, et l'obligation d'une enquête publique pour les projets
de plus de 6.000 m
2
de surface de vente ;
- la modification de la composition des commissions départementales
d'équipement commercial. Celles-ci comptent désormais six
membres, la décision d'autorisation n'étant accordée que
lorsque quatre membres ont voté favorablement ;
- le renforcement des sanctions en cas d'exploitation des surfaces
commerciales sans autorisation, afin de les rendre plus dissuasives ;
- la mise en place de schémas de développement commercial.
La réforme opérée par la loi du 5 juillet 1996 a
entraîné une augmentation importante de l'activité des
commissions d'équipement commercial.
L'extension du champ
d'application du régime d'autorisation a, en effet, engendré un
accroissement du nombre de dossiers soumis aux commissions d'équipement
commercial
.
L'année 2000 a été marquée par une progression de
7 % du nombre de projets examinés par rapport à 1999. Cette
augmentation est moins forte que celle enregistrée en 1999, qui
était de l'ordre de 39 % par rapport à 1998 et de plus de
100 % par rapport à l'année 1997.
Il est clair que l'abaissement du seuil à 300 m² explique, au
moins en partie, cette augmentation ainsi que la
réduction de la
surface moyenne par projet
qui, après 1.745 m² en 1995,
est descendue à 981 m² en 1997 pour se stabiliser aux
alentours de 1.200 m² en 1999 et 2000.
DOSSIERS EXAMINÉS PAR LES COMMISSIONS
DÉPARTEMENTALES
D'ÉQUIPEMENT COMMERCIAL
(1995-2000)
|
TOTAL DES DOSSIERS |
AUTORISATIONS |
TAUX D'AUTORISATION DES SURFACES |
SURFACE MOYENNE DES PROJETS |
||
|
Nombre |
surface en m² |
Nombre |
surface en m² |
|
en m 2 |
1995 |
1 090 |
1 901 669 |
782 |
1 195 827 |
63 % |
1 745 |
1996 |
760 |
1 200 198 |
512 |
711 583 |
59 % |
1 579 |
1997 |
1 757 |
1 724 266 |
1 199 |
1 098 494 |
64 % |
981 |
1998 |
2 355 |
2 618 453 |
1 682 |
1 695 567 |
65 % |
1 112 |
1999 |
3 054 |
3 626 995 |
2 281 |
2 519 208 |
69 % |
1 190 |
2000 |
3 276 |
3 962 894 |
2 511 |
2 820 987 |
71 % |
1 210 |
Source
: DEcas
Sur 3.276 décisions prises par les commissions
départementales d'équipement commercial en 2000, on recense
2.511 autorisations. Le pourcentage de surfaces ainsi autorisées
atteint 71 %, soit une surface de vente totale de
2.820.987 m
2
. Ces chiffres, en augmentation constante depuis
1997, confirment le comportement de moins en moins restrictif des CDEC. La
progression du taux d'autorisation s'observe pour tous les types de commerce,
avec une augmentation significative pour les magasins spécialisés.
En tenant compte des décisions de la Commission nationale
d'équipement commercial, le bilan de l'année 2000 se
caractérise encore par une augmentation du taux global d'autorisation
qui passe, de 1996 à 2000, de 48 à 76 % pour les surfaces
demandées.
TAUX DES
SURFACES AUTORISEES
PAR RAPPORT AUX SURFACES DEMANDEES (en %)
|
1988 |
1989 |
1990 |
1991 |
1992 |
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
1999 |
2000 |
Hypermarchés |
47 |
32 |
37 |
32 |
39 |
22 |
21 |
22 |
40 |
70 |
70 |
61 |
63 |
Supermarchés |
57 |
50 |
43 |
42 |
49 |
37 |
52 |
50 |
40 |
62 |
62 |
72 |
73 |
équipement maison |
65 |
63 |
66 |
44 |
46 |
55 |
56 |
37 |
59 |
75 |
87 |
80 |
83 |
bricolage/jardinage |
51 |
45 |
53 |
44 |
55 |
43 |
63 |
49 |
41 |
74 |
72 |
74 |
76 |
autres |
47 |
46 |
51 |
45 |
46 |
48 |
45 |
47 |
55 |
75 |
65 |
53 |
79 |
Ensemble |
51 |
45 |
48 |
42 |
46 |
42 |
48 |
43 |
48 |
72 |
71 |
74 |
76 |
Deux
facteurs peuvent notamment expliquer le comportement global des CDEC :
- l'abaissement du seuil à 300 m² a eu pour effet de
soumettre à l'examen des commissions un nombre accru de projets aux
dimensions limitées et portés par des entrepreneurs locaux dont
l'activité n'est pas nécessairement identifiée à la
grande distribution ; on peut remarquer que la surface moyenne des projets
sur lesquels les CDEC ont statué favorablement atteint
1.210 m² en 2000 après 1.190 m² en 1999 et
1.579 m² en 1996 ;
- l'exigence de quatre voix favorables pour une autorisation a pu conduire
de la part de tous les acteurs concernés à une recherche de
consensus sur les projets présentés.
Votre rapporteur pour avis s'interroge sur la cohérence de la
politique menée. D'une part, le Gouvernement affirme vouloir encourager
la création d'entreprises en simplifiant les formalités
administratives pour les PME et le commerce et, d'autre part, il s'accommode
d'un système d'autorisation exigeant des commerçants
(
dès que leur surface de vente dépasse
300 m
2
) la mise au point de dossiers très lourds pour
finalement autoriser la quasi totalité de ces projets
(près
de 8 sur 10).
Certes, la commission pour les simplifications administratives
(COSA) a annoncé, le 17 avril 2001, la simplification de ces
dossiers de demandes d'autorisation de création ou d'extension de
surfaces commerciales mais n'a fixé aucun calendrier pour la
réalisation effective de cette simplification.
Votre rapporteur pour avis s'interroge également sur la portée
des schémas de développement commercial qui devraient être
mis en place cette année.
Il faut rappeler que l'alinéa 5 de l'article 28 de la loi
n° 73-1193 du 27 décembre 1973 d'orientation du commerce
et de l'artisanat a prévu la mise en place des schémas de
développement commercial, dont les modalités d'élaboration
et de publicité devaient être déterminées par un
décret en Conseil d'Etat.
Avant toute rédaction dudit décret, le gouvernement avait
souhaité que des expérimentations soient entreprises sur
différentes parties de notre territoire.
Les conclusions de ces expérimentations, qui ont fait l'objet d'un
rapport transmis au Parlement au début de l'année 1998, ont fait
apparaître que les schémas de développement commercial
devaient être des documents non normatifs et non contraignants, servant
d'outils d'aide à la décision pour les acteurs locaux du commerce.
Un projet de décret, rédigé en ce sens, a
été transmis au cabinet du Premier ministre pour accord avant
examen en Conseil d'Etat
. Les schémas de développement
commercial auront un contenu souple et résulteront d'un travail de
concertation au niveau local. Ils définiront, dans le champ
considéré, les orientations stratégiques en matière
de développement d'équipements commerciaux en précisant
les secteurs d'activité commerciale à privilégier.
Il est envisagé de confier aux observatoires d'équipement
commercial la mission d'élaboration du document unique dans lequel
seront rassemblés tous les schémas de développement
commercial d'un même département. Une exception sera faite pour la
région Ile-de-France où ne sera rédigé, par
l'observatoire d'équipement commercial d'Ile-de-France, qu'un seul
document pour toute la région.
Les premiers documents rassemblant les schémas de développement
commercial devront être élaborés dans les dix huit mois qui
suivent la signature du décret, mais un délai de vingt-quatre
mois est prévu pour la région Ile-de-France.
Afin que les observatoires puissent se mettre en place en attendant l'adoption
du décret, le Secrétaire d'Etat aux Petites et Moyennes
Entreprises, au Commerce, à l'Artisanat et à la Consommation a
pris deux arrêtés le 4 mai 2001. L'un modifie la
composition des observatoires d'équipement commercial, afin de rendre
leur composition plus opérationnelle, tout en veillant au maintien de la
représentation de toutes les parties intéressées par le
développement du commerce et de l'artisanat. L'autre arrêté
met en place l'Observatoire d'équipement commercial pour la
région Ile-de-France.
Votre rapporteur pour avis souhaite la parution rapide du décret
annoncé et se demande quelle sera la portée concrète de
ces schémas de développement commercial. Ces schémas ne
devaient être à l'origine qu'un recueil de données
statistiques sur le commerce dans les zones de chalandise
concernées. Mais l'absence de caractère normatif des
schémas de développement commercial ne semble pas priver ces
derniers de valeur juridique.
L'article 28 de la loi précitée prévoyant que les
décisions des commissions départementales d'équipement
commercial doivent se référer aux travaux des observatoires
départementaux d'équipement commercial, ceux-ci incluent
nécessairement les schémas de développement commercial. En
outre,
la loi n° 2000-1208 relative à la solidarité
et au renouvellement urbains du 13 décembre 2000,
adoptée en décembre 2000
,
prévoit à son
article 2 que le périmètre des schémas de
cohérence territoriale
,-qui ont une valeur normative-
tient
compte des périmètres des schémas de développement
commercial.
Il serait donc souhaitable que le Gouvernement éclaire le Parlement
sur la portée qu'il entend donner à ces schémas et sur
leur compatibilité
. Les professionnels du commerce s'en
inquiètent également, redoutant que les schémas de
cohérence territoriale ne cantonnent les commerces dans des
« corridors ». Dans de tels « parcs
commerciaux », il serait exclu pour le commerce de développer
des zones annexes d'activités et de tests (comme l'envisagent notamment
les magasins de sport et loisirs), au détriment de leurs clients comme
des collectivités locales, qui reconnaissent la qualité
environnementale de telles implantations.
Par ailleurs, votre rapporteur pour avis appelle le Gouvernement à
lever l'incertitude née des dispositions de la même loi -relative
à la solidarité et au renouvellement urbains-, concernant les
places de stationnement
. Le commerce a besoin de précisions sur la
nouvelle règle limitant la surface de stationnement à une fois et
demie la SHON (surface hors oeuvre nette) des bâtiments affectés
au commerce.
D'une part, le Gouvernement se doit de clarifier la notion de « SHON
des bâtiments affectés au commerce », qui sert de base
au calcul. Une interprétation extensive de cette notion (incluant les
bureaux, les réserves...) permettrait d'élargir la base à
laquelle s'applique le coefficient de 1,5.
D'autre part, les professionnels du commerce sont fondés à
demander une lecture
stricto sensu
de la notion de « surface
de stationnement » -que la loi veut limiter-, qui en exclurait les
espaces verts, les espaces de rangement des chariots, les voiries de desserte,
les voies de secours et les places de stationnement du personnel.
En l'état actuel des textes, une certaine latitude subsiste quant
à la définition de la base de calcul comme de son
résultat. Cette latitude pourrait permettre d'offrir une certaine
souplesse dans l'application fort contraignante du coefficient de 1,5 au
commerce. Un tel assouplissement rejoindrait la préoccupation de votre
rapporteur pour avis.
D. LA QUESTION DU FINANCEMENT DE L'APPRENTISSAGE
On
sait l'importance que revêt la formation professionnelle pour le secteur
du commerce, de l'artisanat et des services, toujours confronté à
des évolutions d'ordre technique, économique, commercial et
réglementaire et au besoin d'une main d'oeuvre qualifiée.
Sans revenir sur la politique d'encouragement à l'apprentissage
menée par le Gouvernement, votre rapporteur pour avis souhaite
particulièrement évoquer la question épineuse de son
financement.
De graves inégalités affectent les ressources des Centres de
formation d'apprentis (CFA) et un certain nombre d'établissements,
notamment ceux qui forment le plus de jeunes en situation difficile,
fonctionnent dans un très grand dénuement.
En déposant le projet de loi de modernisation sociale, qui a
déjà fait l'objet de deux lectures au Parlement, le Gouvernement
a voulu modifier le dispositif actuel pour réduire les écarts de
financement injustifiés entre établissements, clarifier la
compatibilité des CFA et assurer aux réseaux qui sont les acteurs
majeurs du service public de l'apprentissage, les ressources minimales
indispensables à l'exécution de leur mission.
C'est dans cette perspective que l'article 44 du projet de loi de
modernisation sociale prévoyait un plafonnement des ressources par
apprenti, a fixer par arrêté ministériel et, la
subordination de l'ouverture d'un CFA à un minimum de ressources par
apprenti, par domaine et par niveau de formation.
La question n'est pas tant d'assurer que les CFA disposeront d'un montant
minimum de ressources que de garantir ce minimum nécessaire au
financement dudit CFA ou de la section. Par ailleurs, le montant des seuils
prévus, par domaine et par niveau de formation -à partir des
coûts de l'apprentissage- serait complexe à déterminer du
fait de la diversité des facteurs en prendre en compte. Ceci a
d'ailleurs empêché la fixation des plafonds par apprenti que le
Gouvernement doit déjà prendre par décret en application
de l'article 3 de la loi n° 96-376 du 6 mai 1996
(article L. 118-2-2, deuxième
alinéa du Code
du travail).
Le dispositif proposé n'est donc pas satisfaisant. Des dispositions
simples devraient organiser un encadrement des ressources en taxe
d'apprentissage, et achever ainsi la mise en place du système de
péréquation nationale voulu par le législateur en 1996,
mais qui n'a jamais correctement fonctionné, faute de mesures
adéquates d'application.
La fixation d'un montant minimum de perception de taxe d'apprentissage par
apprenti
est une mesure simple et équitable, facile à mettre
en oeuvre. Le Trésor et les régions pourraient assurer sans
difficulté la gestion de ce dispositif dès 2002.
Elle permettrait une meilleure concertation entre les CFA et le Conseil
régional en donnant à celui-ci une plus grande capacité
à rétablir les équilibres financiers entre les
différents établissements.
En outre, le financement régional que solliciterait un CFA prêt
à créer une section nouvelle pour répondre à la
demande des entreprises serait plus réduit s'il venait compléter
un minimum de financement sur fonds de péréquation de
1.000 euros par apprenti, qui serait garanti, quel que soit, par ailleurs,
le coût de la formation.
Enfin, afin de permettre l'évolution du dispositif, il serait
souhaitable que le Gouvernement puisse, par décret en Conseil d'Etat
après avis du comité de coordination des programmes
régionaux d'apprentissage et de formation continue, fixer annuellement
le minimum de collecte de taxe d'apprentissage par apprenti sans le rendre
inférieur à 1.000 euros. Un tel dispositif tendrait à
sécuriser le financement des CFA les plus fragiles et à mieux
répartir les financements entre CFA par des mécanismes de
péréquation.
Il permettrait également aux chambres de métiers,
confrontées à de graves difficultés de financement
(évoquées ci-après, dans le chapitre III) d'assurer
un socle de financement pour les CFA qu'elles gèrent.
E. L'AVENIR DES CHAMBRES DE COMMERCE ET D'INDUSTRIE (CCI)
La
place des CCI dans la vie économique des territoires français est
indéniable.
Toutefois, pour clarifier leur positionnement qui
prête à débat depuis de nombreuses années, le
secrétaire d'Etat aux PME, au commerce, à l'artisanat et à
la consommation a saisi le Conseil économique et social (CES), lequel a
adopté un avis sur l'avenir des chambres de commerce et d'industrie en
avril 2001.
Cet avis préconise de s'atteler avant tout à conforter les
chambres dans l'exercice de leurs missions, par quatre priorités :
- renforcer leur rôle essentiel de représentation et de
service aux entreprises, puisque ce rôle fonde leur
légitimité ;
- affirmer la mission consulaire d'expertise économique et
développer la veille économique ;
- redéfinir le rôle consultatif des chambres, qui sont un
interlocuteur économique reconnu dans le cadre de la
décentralisation ;
- développer le savoir-faire par des partenariats entre les
chambres de commerce et d'industrie, les services de l'Etat (DRIRE, DREE, DRCE,
etc...), ceux des collectivités locales, et les chambres de
métiers.
Mais l'avis du CES appelle surtout à une réforme en profondeur
des CCI et à une optimisation du fonctionnement du réseau
consulaire, par un renforcement pragmatique de l'interconsularité
(notamment pour certains aspects de gestion administrative).
Votre rapporteur pour avis souligne à ce sujet la
nécessité de lever l'obstacle fiscal au rapprochement des
chambres que constitue la soumission à la TVA des structures
interconsulaires, alors que les chambres prises individuellement
échappent à cet impôt.
Au-delà de la réforme du système électoral des
chambres, l'ambition plus large de redonner aux CCI une dimension à la
hauteur des besoins économiques locaux passe par une analyse du
financement de ces chambres. Les ressources fiscales des CCI n'ont pas
augmenté depuis quatre ans, alors que -au-delà de la seule
dérive inflationniste- les charges en personnel s'alourdissaient en
raison de l'accroissement du personnel statutaire et de la mise en place de la
réduction du temps de travail, comme dans les chambres de métiers
d'ailleurs.
Votre rapporteur pour avis estime prioritaire de prendre la mesure des
exigences financières qu'entraînerait toute réforme de fond
visant l'amélioration de l'efficacité des chambres.
Le secrétaire d'Etat aux PME a relevé
l'aspect consensuel de
la réforme électorale
. La refonte du système
électoral fait en effet partie des propositions de réforme
à envisager à l'horizon des élections de 2003. Les
chambres de commerce et d'industrie réunies au sein de
l'assemblée des chambres françaises de commerce et d'industrie
ont fait connaître leurs premiers points de vue en la matière,
lors de l'Assemblée générale du
31 mai 2001 : elles souhaitent que les élections se
tiennent tous les cinq ans, et renouvellent intégralement les membres
(rééligibles une seule fois).
La loi portant réforme des tribunaux de commerce, examinée en
première lecture à l'Assemblée nationale et
déposée au Sénat en mars 2001, devrait permettre le
déclassement dans le domaine réglementaire du processus
électoral des chambres
de commerce et d'industrie et en particulier
de la loi n° 87-550 du 16 juillet 1987 relative aux
juridictions commerciales et au mode d'élection des
délégués consulaires et des membres des chambres de
commerce et d'industrie.
III. DES DIFFICULTÉS PERSISTANTES
A. LE PROJET DE LOI D'ORIENTATION DES PETITES ENTREPRISES ET DE L'ARTISANAT
Les
années de crise ont fait apparaître une nouvelle sociologie de
l'entreprise et de l'emploi en France.
Entre 1981 et 1998, les entreprises de plus de 200 salariés perdaient
plus de 800.000 emplois. Sur la même période, les entreprises
de moins de 20 salariés créaient plus de 1,2 million
d'emplois
. Elles occupent aujourd'hui 37 % de l'effectif
salarié, contre 11 % pour les entreprises de plus de
500 salariés.
Or, depuis 50 ans, les mesures législatives et les aides de l'Etat ont
essentiellement concerné les grandes entreprises, mobilisant toute
l'attention des pouvoirs publics. L'environnement juridique, fiscal et
administratif, conçu pour les grandes et moyennes entreprises est
largement inadapté à la structure des petites entreprises.
Les quelques mesures intéressant directement les petites entreprises se
sont concentrées sur la création d'entreprises et le secteur
innovant des technologies nouvelles. Mais l'avenir de la petite entreprise ne
repose pas uniquement sur les start-up.
La charte pour les petites entreprises, élaborée par le Conseil
européen lors des sommets de Lisbonne et de Santa Maria da Feira du
premier semestre 2000, reconnaît leur rôle moteur dans la
création d'emplois. Cette prise de conscience européenne a
accompagné l'émergence en France de la demande, émanant
des professionnels, d'une loi d'orientation pour l'artisanat et la petite
entreprise afin de fonder une véritable politique de
développement de la petite entreprise.
Le Président de la République, M. Jacques Chirac, s'est
déclaré favorable à l'élaboration d'une telle loi
d'orientation.
Pour répondre à l'attente exprimée par le secteur, le
Premier ministre a confié une mission parlementaire à
M. Didier Chouat, député des Côtes d'Armor et
M. Jean-Claude Daniel, député de la Haute-Marne,
destinée à identifier les améliorations en matière
financière, fiscale, sociale, juridique, administrative et culturelle de
nature à encourager la croissance et la pérennité de ces
entreprises.
Ces députés ont remis leur rapport le 18 octobre dernier
au Premier ministre. Votre rapporteur pour avis regrette la modestie des
propositions de ce rapport à vocation législative eu égard
à la nécessité d'engager une politique globale et durable
en faveur des petites entreprises. Il s'inquiète notamment du silence du
rapport sur les indispensables outils de financement, d'investissement et
d'appui au développement économique des petites entreprises, dont
l'impact est déterminant sur l'emploi et l'aménagement du
territoire
.
Votre rapporteur pour avis veillera à ce que le projet du gouvernement
améliore l'environnement et le fonctionnement des petites entreprises et
réponde bien aux aspirations légitimes des professionnels, qu'il
souhaite rappeler ici.
Les professionnels ont mis en lumière la nécessité
de
moderniser la petite entreprise
en assurant, notamment, la
neutralité fiscale et sociale entre l'entreprise exerçant sous la
forme sociétaire et l'entreprise individuelle.
En effet, les mesures fiscales et sociales proposées
n'intéressent généralement que les entreprises
exerçant sous la forme sociétaire et participent depuis
30 ans à la
multiplication de SARL artificielles
, dont le
choix ne repose pas toujours sur des considérations économiques.
A titre d'exemple, le nombre d'entreprises immatriculées au
Répertoire des métiers et exploitées sous la forme
sociétaire est ainsi passé de moins de 10 % en 1980,
à plus de 30 % aujourd'hui.
Néanmoins, plus de 1 million d'entreprises de l'artisanat, du
commerce ou libérales, demeurent des entreprises individuelles et
60 % des entreprises qui se créent sont exploitées sous
cette forme.
Il apparaît donc utile
d'envisager la modernisation du statut de
l'entreprise individuelle
, notamment à travers de nouveaux droits
reconnus au travailleur indépendant et au conjoint, tout en
préservant la simplicité de son formalisme qui fait le
succès de l'entreprise individuelle.
Des adaptations des règles applicables à la petite entreprise
s'imposent :
-
assurer la neutralité entre l'entreprise individuelle et la
société
: ceci exige d'abord de donner une
définition légale de l'entreprise individuelle. Ensuite, il
s'agit de permettre à l'entrepreneur individuel, d'une part, de
protéger son patrimoine familial en cas de difficulté de
l'entreprise, d'autre part, d'opter pour l'assujettissement à
l'impôt sur les sociétés du bénéfice de son
activité.
Enfin, il apparaît également nécessaire de restreindre
l'assiette des cotisations sociales des travailleurs non salariés non
agricoles et d'étendre aux entreprises individuelles le mécanisme
de déduction fiscale pour investissement.
-
sécuriser l'esprit d'entreprise
par la mise en place d'un
mécanisme garantissant à l'entrepreneur individuel un
«
reste à vivre
», par l'augmentation de la
valeur du bien de famille insaisissable, et par l'aménagement du
régime des baux commerciaux (afin que d'éventuels travaux de mise
aux normes puissent être effectués par le locataire, sans
relèvement du loyer en fin de bail).
- reconnaître la spécificité de l'entreprise
saisonnière par une définition légale et des règles
fiscales et juridiques adaptées.
La
reconnaissance du conjoint
doit également être
renforcée, notamment en permettant de déduire du
bénéfice imposable le salaire du conjoint participant
effectivement à l'exercice de la profession et en améliorant le
statut du conjoint collaborateur.
Enfin, des mesures doivent être prises pour
conforter la protection
sociale des travailleurs indépendants
: en particulier aligner
le régime de indemnités journalières des artisans et
commerçants sur celui des salariés et calculer les droits
à retraite sur l'ensemble de la vie professionnelle en cas de
carrière « mixte » (indépendant et
salarié).
La deuxième priorité consiste à
favoriser le
développement de la petite entreprise et de l'emploi
pour les dix
ans qui viennent.
Si des mesures d'aides à la création d'entreprise existent, la
transmission-reprise des petites entreprises manque d'encouragements alors
qu'elle constitue un défi pour les quinze prochaines années,
compte tenu de la pyramide des âges.
Pour encourager la création et la reprise d'entreprises, il faudrait
d'abord
étendre à la reprise les mesures prises en faveur de
la création
d'entreprises. Ensuite, l'accès au conseil pour
les créateurs-repreneurs devrait être facilité. En outre,
le régime fiscal des plus-values gagnerait à être
aménagé et la création d'un mécanisme de cessation
anticipée d'activité pour les travailleurs indépendants
pérenniserait les petites entreprises. Enfin, il faudrait rendre aussi
favorable la transmission de l'entreprise par donation que par voie
successorale.
Mais un des soucis majeurs exprimé par les chefs d'entreprises
réside dans les
conditions du financement
de leur
développement, et les moyens de faciliter l'accès à un
crédit moins cher.
Un dispositif doit être imaginé afin de compenser les handicaps
des petites entreprises en matière d'accès au crédit
bancaire et afin d'améliorer parallèlement le recours aux
sociétés de caution mutuelle. Par ailleurs, l'investissement de
l'entreprise pourrait être encouragé par la création d'un
crédit d'impôt, et celui des particuliers dans les entreprises
individuelles incité fiscalement.
Si la création d'emploi dans ces entreprises témoigne de leur
dynamisme,
les coûts salariaux et la gestion administrative
constituent également des freins réels à leur
développement et donc à la création d'emplois
. Il
conviendrait notamment de réformer l'assiette des cotisations patronales
et d'appliquer le taux réduit de TVA sur les activités de main
d'oeuvre.
Le souhait unanimement formulé est celui de ne pas voir apparaître
de nouvelles complexités et de nouvelles contraintes administratives.
Les mesures de
simplification administrative
laissent les professionnels
sceptiques, bien qu'ils souhaitent un accès plus facile des petites
entreprises à des aides publiques efficaces et demandent une
harmonisation des réglementations entre régimes sociaux et un
report sur les organismes de recouvrement du soin de calculer les charges
sociales.
Enfin, le troisième objectif est de renforcer
la
pérennité et l'adaptabilité des petites entreprises.
La pérennité des entreprises repose largement sur la
qualification des futurs chefs d'entreprise qui, dans l'artisanat, sont
très majoritairement issus de l'apprentissage.
Dans un contexte de difficultés de recrutement et de nécessaire
renouvellement des chefs d'entreprises partant à la retraite,
l'apprentissage
et ses débouchés doivent être
valorisés auprès des jeunes, notamment en consacrant le
rôle des centres d'aide à la décision (CAD), et en
encourageant la formation en alternance et ses acteurs.
Dans la même perspective, il est nécessaire de mieux accompagner
l'évolution des métiers et des qualifications professionnelles et
de disposer d'éléments de prospective aujourd'hui notoirement
insuffisants.
Enfin, l'accompagnement des petites entreprises par les pouvoirs publics et les
structures intermédiaires doit être renforcé, notamment par
l'instauration d'un
statut de l'élu professionnel
.
Votre rapporteur pour avis, à l'instar des artisans, met beaucoup
d'espoir dans cette loi d'orientation, qui devra être ambitieuse pour le
moyen terme et s'accompagner des moyens nécessaires.
L'annonce d'une première lecture de ce projet de loi d'orientation
à l'Assemblée nationale en février 2002 ne permettra
sans doute pas son adoption avant les prochaines échéances
électorales. C'est pourquoi, votre rapporteur pour avis tient à
rappeler que, dans l'attente d'une loi d'orientation, quelques mesures
ponctuelles pourraient d'ores et déjà répondre à
certains besoins des petites entreprises et de l'artisanat :
- appliquer le taux réduit de TVA (5,5 %) :
* aux activités de restauration traditionnelle, afin de supprimer
des distorsions de concurrence entre les différentes formes de
restauration traditionnelle et d'appuyer ce secteur, essentiel pour l'emploi et
l'aménagement du territoire ;
* aux produits alimentaires de consommation courante (chocolat, confiserie,
graisses végétales...), notamment à fin d'harmonisation
européenne ;
- réduire la charge financière de la double immatriculation
au répertoire des métiers et au registre du commerce et des
sociétés, par un abattement de 50 % de la taxe pour frais de
chambre de commerce et d'industrie pour les 60 % d'entreprise artisanales
concernées (le niveau actuel des ressources des chambres de
métiers ne pouvant être réduit, pour les raisons
exposées à la fin de ce rapport) ;
- supprimer définitivement la vignette automobile pour les
véhicules utilitaires ;
- exonérer les bouchers et charcutiers de la taxe
d'équarrissage, qu'ils payent sur la totalité de leur chiffre
d'affaires et qu'ils ne peuvent répercuter sur des consommateurs devenus
méfiants à l'égard des produits carnés ;
- réduire la base de la taxe professionnelle pour les professions
libérales.
B. LE PASSAGE À L'EURO : IMPRÉPARATION ET SUJÉTIONS
Une impréparation notoire des PME au
basculement
à l'euro, malgré les mesures d'accompagnement prises par le
gouvernement
-
Un constat alarmant
:
A cause du passage à l'an 2000, de la surcharge de travail née de
la croissance et du passage aux 35 heures, les petites entreprises ont
délaissé la préparation du basculement à l'euro
prévu pour le 1
er
janvier 2002.
Selon la neuvième enquête « Cap euro »
menée en septembre 2001 par la Chambre de Commerce et d'Industrie
de Paris,
30 % des PME et 53 % des commerçants
interrogés n'avaient pas envisagé de basculer leur
comptabilité à l'euro avant le
31 décembre 2001
. De nombreux chefs d'entreprise,
notamment de commerces de détail, n'avaient donc pas pris à cette
date la mesure des enjeux. Alors que l'introduction physique de l'euro ne peut
être différée et que tout règlement scriptural en
francs sera interdit au 1
er
janvier 2002, l'enquête
révèle que 20 % des PME pourraient n'être prêtes
à passer à l'euro qu'au
2
ème
trimestre 2002. Afin de les mobiliser, les
130 Chambres de Commerce et d'Industrie ont organisé une
« semaine de l'euro » en mai à l'intention de
1,3 million de PME. Or, seules 30 à 35.000 d'entre elles
y ont participé.
Ce maigre bilan illustre le manque de sensibilisation au passage à
l'euro et l'absence de motivation pour anticiper l'opération que
certaines PME réduisent à sa dimension informatique.
Votre rapporteur pour avis s'en inquiète, estimant
l'impréparation porteuse de risques divers
: perte possible de
parts de marché face à des concurrents offrant plus vite des
services en euros, compression des marges par une conversion non
stratégique des prix, défaut de disponibilité des
experts-comptables ou des prestataires informatiques, litiges... La
pérennité même d'une entreprise peut s'en trouver
menacée.
-
Une politique d'accompagnement à compléter
.
Pour favoriser le passage à l'euro des PME, le gouvernement a
entrepris :
-
des actions de mobilisation
Une charte de mobilisation des PME a été signée le
19 juillet 2000. Une seconde charte, plus spécifiquement
tournée vers les petites entreprises commerciales, artisanales et de
services, a été signée le
16 février 2001 ; elle concerne principalement les
réseaux participant à l'environnement économique de ces
entreprises (organismes bancaires et financiers, chambres consulaires,
experts-comptables et centres de gestion agréés, organisations et
syndicats professionnels).
-
des actions d'information
Deux guides ont été réalisés, en collaboration avec
les organisations représentatives du secteur :
.
le premier destiné aux PME et diffusé à 800.000
exemplaires au printemps 2001;
.
le second à l'attention des entreprises commerciales, artisanales
et de services et diffusé à 2.000.000 exemplaires durant la
même période.
Leur diffusion a été assurée auprès des entreprises
concernées par les réseaux signataires des deux chartes. Ces deux
guides ont également été chargés sur le site
Internet du Ministère de l'Economie et des Finances spécialement
dédié à l'euro (www.euro.gouv.fr).
Le même site Internet comporte une partie destinée
particulièrement à l'information des entreprises (avec une
possibilité de questions/réponses).
Une campagne média (radio et annonces dans la presse économique
et professionnelle) a également été lancée en
février 2001, en accompagnement de la campagne de communication grand
public menée au 1
er
trimestre 2001.
A l'été 2001 a été lancée l'opération
Euros Bienvenus, en partenariat avec les organisations consulaires,
professionnelles et bancaires. Cette opération vise à promouvoir,
à partir de septembre 2001, l'acceptation par les commerçants et
artisans et l'utilisation par les consommateurs des moyens de paiement
scripturaux (chèques et cartes) en euros. Une première diffusion
de 400.000 supports d'information (affichettes, dépliants,
vitrophanies de vitrine, autocollants de caisse) est en cours de
réalisation.
-
des actions d'accompagnement et de soutien
Elles ont concerné les multiples initiatives, nationales et de terrain,
prises par les réseaux d'appui aux entreprises, spécialement les
petites, et qui relèvent de l'information, de la formation, de
l'assistance technique et du soutien personnalisé.
-
des actions de financement
Les crédits propres d'intervention du secrétariat d'Etat aux
petites et moyennes entreprises, au commerce, à l'artisanat et à
la consommation ont été mobilisés pour appuyer les actions
relatives à l'euro des organisations consulaires et professionnelles.
Le secrétariat d'Etat aux petites et moyennes entreprises, au commerce,
à l'artisanat et à la consommation a ainsi participé au
financement d'études réalisées par l'ISM et le CEFAC sur
des entreprises qui sont passées à l'euro, ainsi qu'à des
actions de formation menées par ces deux organismes.
Il a également apporté un financement à l'opération
10.000 Commerçants Pilotes (46.000 euros, soit
301.740 francs) lancée par les Chambres de Commerce et d'Industrie
à la rentrée 2001, ainsi qu'au « train de
l'euro » (15.245 euros, soit 100.000 francs)
organisé par l'Ordre National des Experts-Comptables du 3 au
26 septembre 2001.
-
des actions fiscales
.
les logiciels et leurs mises à jour bénéficient d'un
amortissement accéléré sur 12 mois ;
.
les frais d'adaptation des matériels existants peuvent être
passés directement en charge dans la limite de 381 euros, soit
2.500 francs ;
.
un dispositif a été retenu par le Parlement lors de l'examen
du projet de loi portant MURCEF pour permettre l'amortissement exceptionnel sur
12 mois, à compter de leur mise en service, de tous les
matériels d'encaissement des espèces et des paiements scripturaux
et des balances pour transactions commerciales acquis en vue du passage
à l'euro par les PME. Il autorisera également la constatation en
charges immédiatement déductibles des simples dépenses
d'adaptation des équipements à l'euro.
Ces initiatives, quoique multiples, ne semblent pas suffire à mobiliser
les PME et le secteur du commerce et de l'artisanat. En outre, les entreprises
concernées soulignent que les mesures fiscales d'amortissement
accéléré ne profitent qu'aux entreprises qui font des
bénéfices.
Votre rapporteur pour avis souligne la nécessité de
motiver
les chefs d'entreprise en mettant au jour les avantages pour l'entreprise d'un
basculement précoce à l'euro
: réorganisation de
la comptabilité, révision du matériel informatique,
amélioration de la politique commerciale de l'entreprise... Il explique
également la réticence des PME à se préparer par
l'absence de compensation des sujétions imposées à ces
entreprises de proximité lors de la double circulation de francs et
d'euros.
Des sujétions de service public
dont il est urgent de
prévoir la compensation
Les entreprises du commerce et de l'artisanat, quoique conscientes du potentiel
économique que représente la monnaie unique, s'inquiètent
des modalités de son introduction sous forme fiduciaire.
Alors que l'Allemagne et l'Italie ont choisi la solution du
« big bang » en s'appuyant sur le seul réseau
bancaire, les autorités françaises ont décidé que,
du 1
er
janvier au 17 février 2002, les acheteurs
pourraient effectuer leurs paiements en espèces indifféremment en
euros ou en francs et que, sauf « impossibilité
majeure », les vendeurs devraient leur rendre la monnaie en euros.
Les commerçants de proximité et artisans sont ainsi mis à
contribution pour assurer une véritable
mission de service
public : mettre en circulation les euros et assurer le retrait des
francs
. Sur les 100 millions de transactions en espèces
réalisées chaque jour en France, une grande partie s'opère
en effet dans les commerces traditionnels (boulangeries, boucheries,
drogueries, etc...). Les commerçants et artisans sont donc
appelés à diffuser la nouvelle monnaie en faisant oeuvre de
pédagogie dans l'accompagnement de leurs clients.
Ils vont se trouver confrontés à plusieurs
difficultés :
1 - La gestion du double fonds de caisse et du rendu de monnaie
Ceci implique :
- un allongement de la durée des transactions en pleine
période de fêtes et donc un risque de perte de clientèle et
de chiffre d'affaires ;
- du temps passé à l'information individualisée du
consommateur sur la nouvelle unité de compte et sur les règles de
conversion et d'arrondi ;
- des risques de difficultés sur le rendu de monnaie en euros s'il
y a pénurie de monnaie ;
- la gestion de la multiplication des petits paiements par chèque
et par carte bancaire ;
- d'éventuels incidents pouvant nuire aux relations avec la
clientèle. Dans cette perspective, se mettent d'ores et
déjà en place dans chaque département des
« commissions de règlement à l'amiable de litiges
liés à l'euro ».
2 - Le risque de pénurie de monnaie fiduciaire
Une des grandes inquiétudes du secteur concerne la disponibilité
de la monnaie, euro mais aussi franc, durant cette période de double
circulation et surtout durant les 15 premiers jours où les francs
seront retirés sans que l'approvisionnement en euros soit assuré.
Le calendrier est le suivant :
- le 1
er
janvier est un mardi. Les banques seront
fermées le samedi 29 décembre sauf exception, le dimanche
30 décembre, le lundi 31 décembre pour beaucoup, et
bien sûr le mardi 1
er
janvier ;
- durant la première semaine, les réapprovisionnements en
euros ne pourront s'effectuer que sur trois jours seulement : 2, 3 et
4 janvier. Les banques font valoir qu'elles craignent elles-mêmes
des difficultés de réapprovisionnement et conseillent aux
commerçants de prendre l'approvisionnement nécessaire en euros
pour toute la semaine, ce qui demeure difficile à évaluer ;
- or, la période des fêtes est une période très
chargée, notamment pour les professionnels des métiers de bouche,
lesquels n'auront donc que peu de temps pour s'approvisionner et se
réapprovisionner en euros auprès de leur banque.
Par ailleurs, les banques, comme le montrent certains documents internes,
encourageraient leurs clients à faire les opérations
d'échange auprès des commerçants plutôt qu'à
leurs guichets.
Il y a par conséquent des risques de pénurie d'euros et de
francs, face auxquels les professionnels se sentent impuissants
.
3 - Les problèmes de sécurité
Chargés de retirer les francs, les commerçants et artisans de
l'alimentation vont devoir stocker des fonds de caisse en francs et en euros
importants, ce qui les expose à des risques accrus de
« braquage ».
La Commission européenne et le ministère de l'économie et
des finances incitent d'ailleurs les commerçants à envisager avec
leur compagnie d'assurances des mesures complémentaires au titre de la
garantie volontaire couvrant cette période d'encaisse exceptionnellement
élevée.
Le Gouvernement a d'ores et déjà prévu, dans le cadre du
plan de sécurité pour le passage à l'euro fiduciaire
préparé par le ministre de l'intérieur, que la police et
la gendarmerie assureraient « une protection renforcée des
commerçants et des personnes les plus exposées »
(communication en Conseil des ministres du 23 mai 2001).
4 - Une augmentation du temps de travail
: formation, mise en place
du double étiquetage, actualisation de divers documents administratifs,
comptables et commerciaux, encaissement ralenti au moment où commencera
la mise en place des 35 heures obligatoires. Face aux risques liés
au changement de monnaie, et à la mission de service public qui leur est
confiée, les entreprises du commerce de détail sont
fondées à demander des compensations, d'autant que leur
équilibre économique et financier est souvent fragile.
S'il n'ignore pas que le principe retenu en Europe est de laisser à
la charge de chaque acteur économique des frais qu'il aura à
supporter lors du passage à l'euro, votre rapporteur pour avis
considère que la sujétion ainsi supportée se distingue par
son poids et doit se traduire par une compensation financière pour
service rendu
. Cette indemnisation est indispensable à la
réussite du passage à l'euro. Les moyens mis au service de cette
réussite ne peuvent se limiter à des campagnes de communication,
si vastes soient-elles. Votre rapporteur pour avis soutient la
nécessité de prendre les dispositions suivantes :
- permettre
l'amortissement accéléré du
matériel
lié aux paiements proposé dans le projet de
loi portant MURCEF serait un premier pas important, mais insuffisant. D'une
part, cette mesure ne concerne que les entreprises qui investissent. D'autre
part, elle n'aura un impact immédiat et significatif que sur les
entreprises dégageant des résultats conséquents.
-
offrir un crédit d'impôt
exceptionnel pour le
passage à l'euro, qui pourrait s'appuyer sur les remises en francs
effectuées par les professionnels auprès de banques du
1
er
janvier au 17 février 2002. Ce dispositif
concernerait toutes les entreprises de proximité et présenterait
par ailleurs l'avantage d'inciter au rendu de monnaie en euros par les
entreprises.
La proposition de loi de MM. les députés Bernard Accoyer et
Patrick Ollier, déposée le 16 juillet 2001,
suggère de dédommager les commerçants pour la diffusion
des euros par une indemnité versée aux « entreprises
comptant au moins vingt salariés, inscrites au registre du commerce ou
au registre des métiers » et proportionnelle aux retraits en
euros qu'elles auront effectués auprès des établissements
bancaires du 1
er
décembre 2001 au 17 février
2002.
Votre rapporteur pour avis partage l'objectif de cette proposition de loi, mais
déplore qu'elle ignore les entreprises de moins de
20 salariés, qui sont les plus fragilisées par
l'opération du simple fait de leur taille. En outre, son
mécanisme, fondé sur une proportionnalité entre les
retraits d'euros et le dédommagement conduit à une charge
financière pour l'Etat difficile à estimer. Un crédit
d'impôt forfaitaire pour tout professionnel concourant à la mise
en circulation des euros serait plus simple et plus facile à
calibrer ;
-
favoriser le recours à la monnaie scripturale
, afin de
pallier les éventuelles pénuries de monnaie fiduciaire et
d'accélérer les transactions. A cette fin, votre rapporteur pour
avis a déposé deux amendements au projet de loi portant MURCEF,
demandant :
.
la suppression de la commission des banques pour les paiements
par carte bancaire inférieurs à 30 euros pendant la
période de double circulation. Cette mesure, en encourageant
l'acceptation des cartes bancaires, pallierait une possible pénurie de
monnaie fiduciaire et accélérerait les transactions dans les
magasins de proximité ; elle fournirait, en outre, l'occasion pour
les banques de banaliser et élargir le paiement par carte sur le long
terme, grâce à l'habitude qui serait ainsi contractée par
les consommateurs durant la période transitoire ;
.
l'augmentation de la garantie de paiement des chèques
à 30 euros : fixée à 100 francs depuis
1975, cette garantie pourrait être portée à 30 euros
(ce qui est bien inférieur à l'actualisation de 100 francs
de 1975, qui serait de 54,65 euros du fait de l'érosion
monétaire). En protégeant plus largement les commerçants
contre les chèques impayés, cette mesure les encouragerait
à favoriser le paiement par chèque durant la période de
double circulation, ce qui serait un moyen complémentaire de pallier une
éventuelle pénurie de monnaie fiduciaire et d'éviter la
complexité des transactions avec paiement en francs et rendu de monnaie
en euros.
Le premier amendement a été retenu par le Sénat. Votre
rapporteur pour avis s'en félicite et compte sur le Gouvernement pour
soutenir devant l'Assemblée nationale le bien fondé de cette
disposition, allégeant les sujétions des commerçants
pendant la période de double circulation monétaire.
Votre rapporteur pour avis attire également l'attention du Gouvernement
sur la nécessité
d'alléger les contraintes
administratives du passage à l'euro pour les petites entreprises,
par deux moyens simples : d'une part, un délai
complémentaire pour adresser l'ensemble des déclarations fiscales
et sociales en ces premiers mois de 2002 particulièrement chargés
du fait du passage à l'euro ; d'autre part, l'exonération
des droits d'enregistrement pour la conversion du capital des
sociétés à l'euro (qui ne peut se résumer à
une conversion mathématique du capital social, laquelle est
effectivement gratuite, mais doit permettre d'arrondir la nouvelle valeurs des
parts en euros).
C. LA COMPETITIVITÉ DES PETITES ET MOYENNES ENTREPRISES MISE À MAL PAR L'APPLICATION IMMINENTE DES 35 HEURES
La loi
n° 98-461 du 13 juin 1998, déjà applicable
depuis le 1
er
janvier 2000 aux entreprises de plus de
vingt salariés, réduit la durée légale du travail
effectif des salariés à 35 heures, au
1
er
janvier 2002, pour l'ensemble des petites entreprises
de moins de 20 salariés.
Outre le fait que cette échéance coïncide avec le
délicat changement d'unité monétaire, l'application
imminente des 35 heures aux petites et moyennes entreprises soulève
de grandes difficultés. La rigidité et la complexité
excessives des lois de juin 1998 et janvier 2000, qui prévoient une
réduction obligatoire et uniforme du temps de travail dans les petites
entreprises, rendent leur application extrêmement difficile.
Comme l'a souligné le rapport de la commission d'enquête du
Sénat sur le passage aux trente-cinq heures
3(
*
)
,
grandes et petites entreprises ne sont pas dans
une situation d'égalité pour plusieurs raisons
:
- l'indivisibilité de l'emploi : s'il est possible, sur de
grands effectifs, de compenser les heures de travail perdues par des embauches,
cela est beaucoup plus difficile pour des petites unités. Les quelques
heures perdues risquent, en effet, de ne pas être compensées,
l'entreprise ne pouvant embaucher une personne suffisamment polyvalente pour
compléter, poste par poste, la durée du travail
nécessaire ;
- la nature des secteurs d'activités des petites entreprises :
le potentiel de gains de productivité, susceptibles de compenser l'effet
de la réduction du temps de travail, est réduit dans certains
secteurs comme les commerces et les services, du fait de la nature même
des activités concernées ;
- les difficultés de recrutement : de nombreuses petites et
moyennes entreprises, notamment dans le bâtiment, l'hôtellerie ou
la restauration, y sont confrontées, malgré une politique de
formation et de promotion.
Dans ces conditions, l'application des 35 heures aux petites et
moyennes entreprises, en pesant sur leur compétitivité, risque
d'avoir l'effet inverse de celui recherché.
Votre commission constate toutefois qu'une partie des PME a anticipé la
date du passage aux 35 heures.
Dans les faits, la primauté de l'accord de branche sur les accords
d'entreprise a pu être constatée : il semble
particulièrement adapté aux petites entreprises, en raison des
clauses d'application directe qu'il peut comporter.
Dans le secteur de l'artisanat, 21 accords de branche ont
été signés au 1
er
juillet 2001 et
concernent 1.600.000 salariés (bâtiment, ameublement,
réparation de machines agricoles, réparation automobile,
réparation horlogerie-bijouterie, commerce de détail bijouterie,
blanchisserie-pressing, céramique d'art, coiffure, commerce de
détail des fleurs, cordonnerie, couture parisienne, imprimerie de
labeur, graphiste-décorateur, plasturgie, prothésistes dentaires,
boulangerie, boulangerie-pâtisserie, charcuterie,
confiserie-chocolaterie-biscuiterie, poissonnerie).
Dans le secteur du commerce, 31 accords de branche ont été
signés au 1
er
juillet 2001. Ils concernent
près de 900.000 salariés (boissons, commerce de gros
bonneterie-lingerie-chaussure, import-export, lin, négoce de bois,
négoce des matériaux de construction, matériel thermique
et frigorifique, entrepôts d'alimentation, commerce de gros
confiserie-chocolaterie, coopératives de consommation, négoce des
engrais, commerce de gros des tissus, mareyeurs, industrie des instruments
à écrire, papiers cartons, négoce des combustibles,
importation charbonnière, fournitures dentaires, matériel
médical, grande distribution alimentaire, commerce de détail des
fruits et légumes, magasins populaires, bricolage, jardinerie, articles
de sport, commerce de détail de la bijouterie et de l'horlogerie,
commerce du flaconnage, habillement, pharmacie).
Dans le secteur des services et des professions libérales,
53 accords ont été conclus, dont cinq concernent les
professions libérales (experts-comptables, avocats, notaires,
greffiers)...
Au 1
er
juillet 2001, 42.000 entreprises de
20 salariés ou moins sont passées aux 35 heures, ce qui
représente seulement 2,5 % des entreprises
considérées, soit 8 % des salariés concernés.
Ce retard patent des très petites entreprises atteste de leur grande
difficulté à appliquer les 35 heures.
Compte tenu de cette réalité, le Gouvernement a dû
multiplier les dispositifs d'appui et d'accompagnement pour permettre aux
petites et moyennes entreprises de bénéficier d'une prise en
charge par l'Etat d'une partie des frais liés aux études
préalables à la réduction du temps de travail. Sont ainsi
prévus :
L'appui-conseil aux entreprises
Un nouveau dispositif a été institué par le décret
n° 2001-256 du 14 juin 2001 au bénéfice des
entreprises de moins de 250 salariés et prioritairement aux
entreprises de 20 salariés ou moins. Il prévoit
l'intervention de consultants compétents en matière d'aide
à l'aménagement et à la réduction du temps de
travail et aux réorganisations qui y sont associées, et la prise
en charge totale ou partielle de son coût par l'Etat. Ce dispositif peut
être mis en place par l'Etat, soit par convention d'action collective
avec des organisations professionnelles ou des chambres consulaires, soit par
convention d'appui et d'accompagnement interentreprises, soit par convention
individuelle pour les entreprises qui rencontrent des difficultés
particulières pour réduire leur temps de travail.
Le coût maximum d'une journée d'intervention de conseil est
fixé à 838 euros HT (5.496,92 francs). La participation
de l'Etat au financement des actions collectives est proportionnée au
nombre d'entreprises concernées, aux objectifs visés dans la
convention, ainsi qu'à la nature des actions retenues. Elle ne pourra
pas dépasser 80 % du coût total de l'action. Pour les
conventions interentreprises, le nombre de journées prises en charge par
l'Etat est fixé à une journée par entreprise, auquel
s'ajoute un forfait maximum de quatre jours. Pour les conventions individuelles
d'appui-conseil, le nombre de journées prises en charge par l'Etat est
fixé par paliers en fonction de l'effectif de l'entreprise.
Les crédits budgétaires qu'y consacre le ministère de
l'emploi et de la solidarité ont été portés pour
l'année 2001 de 42,69 à 83,85 millions d'euros (280 à
550 MF).
L'appui-conseil aux branches professionnelles financé par le
Fonds pour l'amélioration des conditions de travail (FACT)
Dans les petites entreprises, où la conclusions d'un accord d'entreprise
sur la réduction de la durée du travail peut être
remplacée par l'application directe d'un accord de branche
étendu, un rôle actif revient aux branches professionnelles. Il
leur incombe d'organiser les négociations, de procéder aux
études préalables, d'informer les entreprises sur les accords
éventuellement conclus et de les aider à les mettre en oeuvre.
C'est pourquoi, il est prévu que les aides du FACT puissent être
mobilisées dans le cadre du dispositif d'appui-conseil pour soutenir des
initiatives de branches professionnelles visant à aider la
négociation sur le passage aux 35 heures et à accompagner
les entreprises.
Les organisations professionnelles du secteur artisanal et du commerce
indépendant de l'alimentation, de l'hôtellerie et de la
restauration s'engageant dans une négociation pour la réduction
du temps de travail peuvent ainsi recourir aux services de consultants et mener
des études de faisabilité. Les entreprises artisanales et les
entreprises de moins de 20 salariés de l'alimentation de
détail peuvent également être informées sur le
contenu et les modalités d'application des accords signés dont
elles relèvent. Un dispositif de formation et de conseil, adapté
à chaque branche de l'artisanat, est prévu.
Déjà l'an dernier, votre commission estimait que ces
dispositions ne permettaient pas de compenser les effets pervers de la loi pour
les petites entreprises. Elle attirait l'attention du Gouvernement sur la
nécessité d'introduire dans le dispositif des
éléments de flexibilité, notamment grâce à
l'augmentation du contingent d'heures supplémentaires et à la
réduction des majorations salariales pour les heures
supplémentaires effectuées au-delà de la durée
légale.
Longtemps sourd à cet appel, le Gouvernement a finalement convenu de son
bien-fondé en adoptant le 15 octobre 2001 un décret
n° 2001-941 relatif à la fixation du contingent d'heures
supplémentaires
prévu à l'article L. 212-6
du Code du travail. Par ce décret, le Gouvernement a assoupli le
régime d'heures supplémentaires en relevant le contingent
d'heures supplémentaires par an et par salarié dans les
entreprises de 20 salariés et moins à 180 heures en
2002 -le calcul du contingent démarrant au-delà de
37 heures- et 170 heures en 2003 -s'appliquant au-delà de
36 heures-. En 2004, le droit commun s'imposera, avec un contingent de
130 heures annuelles supplémentaires au-delà de
35 heures par semaine.
L'assouplissement que le Gouvernement a dû concéder à
deux mois de l'échéance ne suffira malheureusement pas à
éviter les très grandes difficultés d'organisation et
l'alourdissement des coûts du travail
-à temps
travaillé constant- que devront nécessairement affronter les
petites et moyennes entreprises dès 2002. La conséquence en est
prévisible : affaiblissement de la compétitivité des
petites et moyennes entreprises, qui provoquera des pertes d'emploi ou une
augmentation du travail au noir.
C'est pourquoi votre rapporteur pour avis regrette que le contingent
d'heures supplémentaires n'ait pas été relevé
au-delà de 180 heures, spécialement pour les petites
entreprises de l'alimentation. Il invite le Gouvernement à
réduire la majoration salariale -de 10% en 2002 puis de 25 % en
2003 et 2004- pour les heures supplémentaires effectuées
au-delà de la durée légale et à étaler sur
une plus longue période la transition vers le nouveau droit commun que
constitue la semaine de 35 heures de travail
.
CHAPITRE III -
LE PROJET DE BUDGET DES PME, DU COMMERCE
ET DE
L'ARTISANAT POUR 2002
I. LE SECRÉTARIAT D'ÉTAT AUX PME, AU COMMERCE ET À L'ARTISANAT : DES CRÉDITS EN BAISSE MALGRÉ UNE HAUSSE AFFICHÉE
Le total
des crédits prévus pour 2002 au titre du secrétariat
d'Etat aux PME, au commerce, à l'artisanat et à la consommation,
regroupés dans l'agrégat 25, s'élève à
61,03 millions d'euros
(400,31 millions de francs), soit une
augmentation affichée de 2,4% en niveau par rapport aux dotations
inscrites en loi de finances initiale pour 2001.
La hausse affichée n'a été rendue possible que par le
rattachement de l'agence pour la création d'entreprise au budget du
secrétariat d'Etat. Sans ce rattachement, les crédits auraient,
à structure constante
, connu une
baisse de
3,1 %
.
Il faut en outre rappeler que le secrétariat d'Etat a connu un
élargissement de ses attributions
par le décret
n° 2000-1077 du 7 novembre 2000, lui attribuant :
- la consommation et la répression des fraudes ;
- la coordination de l'Etat à l'égard des professions
libérales ;
- la simplification des formalités incombant aux entreprises,
conjointement avec le secrétaire d'Etat à l'industrie.
Enfin, le bilan de la législature est largement décevant :
les budgets exécutés depuis 1998 par le secrétariat
d'Etat sont en baisse constante
.
Le montant des crédits inscrits au titre IV -dépenses ordinaires-
s'élève à 56,77 millions d'euros, en hausse apparente de
1,7%. 4,25 millions d'euros de crédits de paiement et 5,72 millions
d'euros d'autorisations de programme sont inscrits au titre VI -dépenses
en capital-, en hausse sensible par rapport à la loi de finances
initiale pour 2001.
|
|
|
2001
|
2002
|
Evolution
|
|
|
|
|
|
|
En M€ |
En % |
44-03 |
Interventions en faveur du commerce, de l'artisanat et des services |
|
33,80 |
34,67 |
0,87 |
+2,6 |
44-03/10 |
Aides à la formation |
|
15,46 |
15,46 |
0 |
0 % |
44-03/20 |
Actions économiques |
|
14,61 |
12,20 |
-2,41 |
-16,5 % |
44-03/30 |
Contrats de plan Etat-régions |
|
3,74 |
3,74 |
0,0 |
0 % |
44-03/40 |
Agence pour la création d'entreprises (nouveau) |
|
|
3,28 |
3,28 |
|
44-95 |
Participation à divers fonds de garantie |
|
3,35 |
9,15 |
5,79 |
173 % |
44-95/20 |
Fonds de garantie d'emprunts accordés aux petites et moyennes entreprises |
|
3,35 |
9,15 |
5,79 |
173 % |
44-98 |
Bonifications d'intérêt |
|
18,75 |
12,96 |
-5,79 |
-30,9 % |
44-98/10 |
Crédit agricole |
|
5,47 |
3,78 |
-1,69 |
-30,9 % |
44-98/20 |
Banques populaires |
|
7,64 |
5,28 |
-2,36 |
-30,9 % |
44-98/30 |
Autres banques |
|
5,64 |
3,90 |
-1,74 |
-30,9 % |
|
TOTAL TITRE IV |
|
55,91 |
56,77 |
0,87 |
1,5% |
64-02 |
Aides au commerce et à l'artisanat |
AP |
3,89 |
5,72 |
1,83 |
47 % |
|
|
CP |
3,70 |
4,25 |
0,55 |
14,8 % |
64-02/30 |
Fonds d'aménagement des structures artisanales |
AP |
0,30 |
0, 30 |
0,00 |
0 % |
|
|
CP |
0,30 |
0,30 |
0,0 |
0 % |
64-02/40 |
Contrats de plan Etat-régions |
AP |
3,58 |
5,41 |
1,83 |
51 % |
|
|
CP |
3,40 |
3,95 |
0,55 |
16,1 % |
|
TOTAL TITRE VI |
AP |
3,89 |
5,72 |
1,83 |
47 % |
|
|
CP |
3,70 |
4,25 |
0,55 |
14,8 % |
|
TOTAL TITRES IV et VI |
DO+AP |
59,79 |
62,49 |
2,70 |
4,5 % |
|
|
DO+CP |
59,61 |
61,03 |
1,42 |
2,4 % |
A. L'ABSENCE DE PRISE EN COMPTE DES MOYENS DES SERVICES
En ce
qui concerne les moyens en personnel, les crédits sont fondus avec
d'autres dépenses de personnel aux chapitres 31-90
« rémunérations principales » et 31-94
« indemnités diverses », article 12
« administration centrale ». Selon la direction des
entreprises commerciales, artisanales et de services, ses effectifs
s'élevaient au 1
er
janvier 2001 à
187 agents, tous grades confondus, contre 182 au
1
er
janvier 2000.
Seuls les crédits en personnel affectés aux
délégations régionales au commerce et à l'artisanat
font l'objet d'une individualisation au sein du « bleu »
« économie, finances et industrie ». Ils figurent
à l'article 25 des chapitres 31-90 et 31-94 et concernent
exclusivement les 47 emplois de catégorie A (25
délégués et
22 délégués-adjoints) gérés directement
par le secrétariat d'Etat. Les 47 agents de catégorie B et C -de
préfecture- relèvent, eux, du ministère de
l'Intérieur et donc de son budget.
Les autres dépenses de fonctionnement sont intégrées,
depuis 1999, au chapitre 34-98 « Moyens de fonctionnement des
services », article 12 « Administration
centrale » du « bleu »
« économie, finances et industrie ». Selon la
direction des entreprises commerciales, artisanales et des services, sa
dotation pour 2001 serait de 1,306 millions d'euros contre
1,45 millions d'euros en 2000 (année d'investissement informatique
particulier, à la suite de l'installation du secrétariat d'Etat
dans ses nouveaux locaux).
B. LES AIDES AU COMMERCE ET À L'ARTISANAT : QUATRE PRIORITÉS
Le
budget du secrétariat d'Etat aux PME, au commerce, à l'artisanat
et la consommation est avant tout un budget d'intervention. Le
secrétariat d'Etat n'intervient quasiment jamais seul, mais de concert
avec les collectivités locales, à travers les contrats de plan,
les organismes consulaires ou d'autres organismes
« relais » que sont les organisations professionnelles ou
les associations de commerçants.
Quatre priorités sont aujourd'hui clairement affichées par le
secrétariat d'Etat :
- l'aide à la formation professionnelle des commerçants et
artisans ;
- les actions économiques en direction du secteur de l'artisanat,
du commerce et des services ;
- le financement des contrats de plan ;
- l'accès au crédit des PME à travers la bonification
d'intérêts et les garanties d'emprunt.
|
2001
|
2002
|
|
||
|
En millions d'euros |
En % |
En millions d'euros |
En % |
|
Formation professionnelle |
15,46 |
25,93 |
15,46 |
26,80 |
0 % |
Actions économiques |
14,91 |
25,01 |
12,50 |
21,20 |
-16,16 % |
Contrats de plan |
7,13 |
11,96 |
7,68 |
13,30 |
+7,71 % |
Bonifications d'intérêt |
18,75 |
31,45 |
12,96 |
22,40 |
-30,88 % |
Participation à divers fonds de garantie |
3,35 |
5,62 |
9,15 |
15,80 |
+173,13 % |
Total |
59,60 |
100,00 |
57,75 |
100,00 |
-3,1 % |
1. La stabilité des crédits affectés à la formation professionnelle
Les
crédits affectés à la formation professionnelle à
l'article 44-03/10 représenteront 26,8 % du budget du
secrétariat d'Etat et resteront stables par rapport à 2001,
à 15,46 millions d'euros. Stables en valeur nominale, ils diminuent
donc légèrement en valeur réelle.
Ils devraient être consacrés à la poursuite des actions
menées actuellement, qu'il s'agisse de la sensibilisation et de
l'information des jeunes sur les métiers, de la valorisation de
l'apprentissage, de l'aide au développement des centres d'aide à
la décision des chambres de métiers, du cofinancement des stages
d'initiation à la gestion d'entreprises commerciales et des stages de
formation organisés par les instituts de promotion commerciale et par
l'institut de formation commerciale permanente (IFOCOP), ou de soutien à
l'activité du centre d'études et de formation des assistants du
commerce (CEFAC) et de l'Institut supérieur des métiers (ISM)
destiné aux artisans.
Dans un contexte où de nombreuses entreprises artisanales sont
confrontées à une pénurie de main d'oeuvre
qualifiée, ces crédits destinés à la formation et
à la valorisation de l'image des métiers de l'artisanat
auprès des jeunes et de leur famille prennent toute leur importance.
2. Des crédits d'action économique en forte baisse
Les
crédits inscrits à l'article 44-03/20 connaissent une
forte baisse de 16,2 %
-par rapport à la loi de finances
initiale pour 2001- et s'élèveront à 12,5 millions
d'euros, ce qui remet en cause une partie des actions traditionnelles en la
matière.
L'article 44-03/20 finance des actions très disparates (soutien aux
métiers d'art, subvention aux réseaux d'appui aux entreprises
pour la création d'entreprises, le conseil ou l'exportation ; aides
aux groupements de commerçants d'artisans) mais il est en majeure partie
consacré à l'animation économique.
L'animation économique
, dont les modalités ont
été profondément remaniées par la circulaire du
24 janvier 2000, comprend deux volets :
- d'une part, le soutien à l'action économique de base,
correspondant pour l'essentiel aux services collectifs non facturés
rendus par les
chambres de métiers
et les
organisations
professionnelles
;
- d'autre part,
des actions structurantes
tendant à la
modernisation, au développement et à la rationalisation des
structures et des
méthodes de production
et de commercialisation.
Le budget de l'animation économique, en recul depuis trois ans,
atteint dans le projet de loi de finances 2002 un niveau notoirement
insuffisant.
Les petites entreprises ont, par nature, un besoin tout
particulier d'actions collectives, qui sont menées par les organisations
professionnelles et les chambres de métiers. Depuis plusieurs
années, les organisations professionnelles et les chambres de
métiers jouent un rôle important d'accompagnement des entreprises
par la mise en oeuvre des politiques publiques (passage à l'an 2000,
Euro, sécurité sanitaire...).
Votre rapporteur pour avis regrette que la baisse des crédits
d'animation économique ignore cette spécificité des
petites entreprises et contribue aux difficultés financières
rencontrées par les chambres de métiers, alors que ces
crédits représentent la seule aide directe de l'Etat en direction
des corps intermédiaires de l'artisanat.
En outre, il déplore la manière dont ce budget amaigri est
géré
: d'une part, les organisations professionnelles et
chambres de métiers ne se voient notifier l'affectation des
crédits leur revenant qu'en octobre, voire novembre de l'exercice
budgétaire, ce qui n'est pas admissible.
D'autre part, ce budget est géré de façon opaque :
les subventions départementales ne sont pas présentées
avec transparence et les critères d'affectation des crédits sont
peu visibles, notamment pour le deuxième volet de l'animation
économique (« actions structurantes »), dont les
contours excessivement vagues autorisent le financement d'actions fort
éloignées de l'artisanat.
Au regard des difficultés soulevées par les crédits
d'animation économique, le prélèvement exceptionnel de
105 millions d'euros sur l'excédent de la taxe d'aide au commerce
et à l'artisanat (TACA) paraît choquant. Cette taxe,
créée par la loi n° 72-657 du
13 juillet 1972, instituant des mesures en faveur des
commerçants et artisans âgés ou dans le besoin, est assise
sur la superficie des grandes surfaces construites depuis le
1
er
janvier 1960 (surface de vente supérieure
à 400 m²). L'objet premier de la taxe, le financement de
l'indemnité de départ des commerçants, ne
représente plus qu'une infime partie des dépenses. D'autres
objectifs, tels le soutien à l'artisanat et au commerce par le FISAC, se
sont superposés. Les excédents persistant, le Gouvernement
prévoit un prélèvement
« exceptionnel » (mais pas inédit) de
105 millions d'euros, bien supérieur au budget du
secrétariat d'Etat aux PME.
Votre rapporteur pour avis estime qu'au moins une partie -15% ?- de ce
prélèvement pourrait être affectée à
l'animation économique du secteur
, ce qui le rendrait plus
acceptable et plus conforme à l'esprit originel de la taxe.
3. Un léger renforcement des moyens dévolus aux contrats de plan Etat-régions
94,5 millions d'euros devraient être
affectés au
commerce et à l'artisanat sur la durée du XII
e
plan
(2000-2006), mais seuls 53,5 millions d'euros (soit 7,6 millions
d'euros par an) ont fait l'objet d'une programmation budgétaire.
Les lois de finances initiales pour 2000 et 2001 ont été bien
en-deçà des 7,6 millions d'euros annuels nécessaires
au respect des engagements de l'Etat (6,37 et 7,14 millions d'euros
respectivement, en cumulant l'article 44-03/30 et les crédits de
paiement inscrits au 64-02/40).
Les crédits affectés aux contrats de plan Etat-régions
augmentent légèrement en prévision pour 2002. Ce sont les
autorisations de programme qui augmentent le plus. Elles sont dotées de
5,41 millions d'euros, en hausse de 1,82 millions d'euros par rapport
à l'année précédente.
Ainsi, si un léger rattrapage a lieu en 2002 (le total des
crédits prévus atteignant 7,68 millions d'euros), il ne sera
pas suffisant pour que les engagements de l'Etat soient tenus sur la
période.
Les nombreux reports intervenus en 2000 et 2001 manifestent les
difficultés de démarrage des nouveaux contrats de plan.
Le choix des actions qui constitueront les priorités des nouveaux
contrats de plan s'est effectué sur la base des enseignements
tirés de la mise en oeuvre des précédents contrats. La
priorité devrait être accordée aux actions de
transmission-reprise de l'artisanat et du commerce (ATRAC), aux aides aux
investissements matériels et immatériels, aux fonds
régionaux d'aide au conseil (FRAC), aux aides au recrutement des cadres
et aux aides aux créations d'entreprises.
4. L'accès aux crédits des PME : le redéploiement des actions de bonification des taux d'intérêt vers la garantie d'emprunts
En
raison de la baisse très importante du coût du crédit
constatée au cours des dernières années, la politique de
bonification d'intérêt a perdu une partie de son
efficacité. C'est pourquoi le secrétariat d'Etat aux PME, au
commerce et à l'artisanat avait annoncé, lors des débats
parlementaires sur le projet de loi de finances 2000, la mise en place
d'un nouveau dispositif de garantie remplaçant la bonification
d'intérêt.
L'accès au crédit pour les petites et très petites
entreprises reste, en effet, difficile. Les raisons sont à rechercher,
au moins en partie, dans les coûts de traitement des petits dossiers et
à la faiblesse des garanties.
L'atout du dispositif dit Fonds de garantie d'emprunts des petites et moyennes
entreprises, financé sur le chapitre 44-95/20, est la
disponibilité d'un acteur national, la SOFARIS, qui peut offrir aux
banques un partage du « risque PME », puisque les petites
entreprises présentent un taux de défaillance
particulièrement élevé.
Il a été demandé à la SOFARIS de négocier,
avec les réseaux bancaires, des conventions de délégation
de sa garantie, en faveur des TPE, sur des critères simplifiés.
Il s'agit, en effet, d'encourager les banques à octroyer plus facilement
des crédits. De même, des conventions ont été
proposées par la SOFARIS aux sociétés de cautionnement
mutuel afin d'instaurer des mécanismes de co-garantie qui leur
permettent, à elles aussi, de prendre plus de risques en faveur des TPE.
Le fonds de garantie d'emprunts devrait bénéficier de moyens
nouveaux grâce au
redéploiement des crédits
dévolus au mécanisme de bonification d'intérêts, en
décroissance depuis 2000
.
Pour 2002, la
baisse des crédits dédiés à la
bonification d'intérêts (-5,8 millions d'euros)
est
intégralement
compensée par
la hausse
(+5,8 millions d'euros)
des crédits dévolus au fonds
de garantie
, ce qui préserve intégralement l'effort consenti
en faveur de l'accès au crédit des PME, contrairement à ce
qui s'était passé en loi de finances initiale pour 2000.
Votre rapporteur pour avis se félicite de l'abondement de ce fonds,
qui devrait permettre d'améliorer l'accès des petits
entrepreneurs au crédit. Il regrette néanmoins l'abandon des
prêts bonifiés, que les artisans considèrent comme plus
accessibles et plus adaptés à leurs besoins. Le monde de
l'artisanat, que la récente remontée des taux
d'intérêt inquiète légitimement, se demande si on
n'aurait pas lâché la proie pour l'ombre. Le secrétariat
d'Etat devra donc démontrer le bien-fondé de son choix, car
l'accès au financement est une clef du développement et de la
pérennité des petites entreprises.
II. LES RESSOURCES EXTRA-BUDGÉTAIRES CONSACRÉES AUX PME, AU COMMERCE ET À L'ARTISANAT
Le Fonds
d'Intervention pour la Sauvegarde de l'Artisanat et du Commerce (FISAC) est un
instrument de développement local, créé par
l'article 4 de la loi n° 89-1008 du 31 décembre 1989
modifiée dont les modalités réglementaires d'intervention
ont été précisées par le décret
n° 95-1140 du 27 octobre 1995.
La dotation du FISAC
inscrite dans le projet de loi de finances pour 2002 s'élève
à 67,08 millions d'euros contre 64,8 millions d'euros en 2001,
auxquels se sont ajoutés 2,3 millions d'euros au titre des
inondations de Bretagne et de Loire-Atlantique.
Le FISAC est alimenté par un prélèvement sur
l'excédent du produit de la taxe d'aide au commerce et à
l'artisanat, créée par la loi n° 72-657 du
13 juillet 1972 et assise sur la superficie de grandes surfaces
construites depuis le 1
er
janvier 1960, pour financer le
régime de l'indemnité de départ des commerçants et
artisans. L'objet premier de la taxe ne représente plus qu'une infinie
partie des dépenses ; la persistance d'excédents de taxe
importants a permis au FISAC de poursuivre des objectifs structurels d'aide au
développement économique et conjoncturels (dans le cas de
catastrophes naturelles).
Le FISAC a été effectivement mis en place en 1992 pour
répondre à la double nécessité d'assurer le
maintien d'une desserte commerciale et des services de proximité
indispensables à la vie sociale, et de préserver
l'équilibre entre les différentes formes de commerce, en
favorisant l'adaptation des structures traditionnelles.
Face aux mutations du secteur de la distribution, le FISAC est donc un outil
d'accompagnement des évolutions des secteurs du commerce et de
l'artisanat, ainsi que le précise la nouvelle circulaire du
21 juin 1999 qui a réaménagé son dispositif.
Désormais les interventions du FISAC s'inscrivent dans le cadre nouveau
de 5 catégories d'opérations qui regroupent les
18 anciennes catégories selon le tableau de correspondance
suivant :
ANCIEN DISPOSITIF |
NOUVEAU DISPOSITIF |
-
Opérations Coeur de Pays
|
Opérations urbaines Lorsque le projet est porté par une collectivité de plus de 2 000 habitants. |
- 1000
Villages de France
|
Opérations rurales Lorsque le projet est porté par une collectivité de moins de 2000 habitants |
Opérations sectorielles |
Opérations sectorielles |
Etudes |
Etudes |
-
Opérations biens culturels
|
Autres |
Par
ailleurs, les plafonds des aides ont été portés à
2,5 millions de francs pour les dépenses de fonctionnement
(50 % d'une opération dans la limite de 5 millions de francs).
S'agissant des dépenses d'investissement, le taux maximum est de
20 % des dépenses plafonnées à 5 millions de francs
et de 10 % pour les dépenses supérieures à ce seuil
avec un maximum de subvention par tranche de 2,5 millions de francs. Les
entreprises bénéficiant de l'aide directe du FISAC doivent avoir
un chiffre d'affaires hors taxes inférieur à 5 millions de
francs.
|
|
Bilan
global de l'emploi des ressources prélevées sur le FISAC (en
francs)
|
Actions spécifiques |
18 |
390 640 659 |
Animation |
75 |
30 884 029 |
Animation économique des CM |
10 |
324 737 717 |
Artisanat |
51 |
27 541 788 |
Opération « biens culturels » |
71 |
9 007 978 |
Opérations urbaines |
408 |
155 164 970 |
Opérations « C2000 » |
309 |
274 993 170 |
Opérations « Coeur de pays » |
845 |
485 791 904 |
Etudes |
60 |
8 126 737 |
Divers |
43 |
93 064 287 |
Opérations en quartiers sensibles |
201 |
95 280 100 |
Equipements commerciaux |
148 |
50 641 291 |
Halles et marchés |
346 |
111 499 630 |
Opération « mille visages » |
2 316 |
232 397 716 |
ORAC |
310 |
192 499 794 |
Opérations rurales |
622 |
93 305 555 |
Parcs de stationnement |
13 |
5 287 265 |
Programmes de développement concerté |
52 |
16 466 960 |
Opérations sectorielles |
34 |
38 014 865 |
Opérations en faveur des sinistrés |
59 |
31 085 103 |
Transmission reprise |
34 |
16 569 400 |
Total général |
6 025 |
2 683 000 918 |
Source
: Secrétariat d'Etat aux PME, au
commerce, à l'artisanat et à la consommation
Le FISAC participe au développement économique local par deux
modes d'intervention : d'une part en partenariat avec les
collectivités locales, en milieu urbain et rural ; d'autre part, en
association avec les chambres de métiers et les professionnels de
l'artisanat.
1. Les opérations conduites en partenariat avec les collectivités locales
Elles s'apprécient différemment selon qu'elles sont conduites en milieu urbain ou en milieu rural.
a) Opérations conduites en milieu urbain
L'objectif général est d'apporter une aide au
montage
de projets associant les collectivités locales, les associations de
commerçants et les chambres consulaires, dans le cadre de projets
intégrant tous les aspects d'une politique urbaine (transports, habitat,
infrastructure, stationnement, accessibilité au centre-ville, etc...).
Les fonds européens sont fréquemment sollicités dans ce
cadre.
En 2000, près de 38,1 millions d'euros (250 millions de
francs) ont été consacrés à ces opérations.
Les subventions accordées au titre des opérations urbaines ont
augmenté régulièrement, depuis 1992 (où elles
s'établissaient à 5 millions d'euros) et ce sont les villes
de moins de 30.000 habitants qui ont bénéficié, en
priorité, de ce dispositif.
Un effort marqué est porté sur les petites et moyennes communes,
dont les projets demeurent cohérents au regard des capacités
financières d'intervention du FISAC.
L'accroissement du montant des subventions attribuées témoigne de
la vigueur de la demande et également du fait que les dossiers
présentés intègrent des opérations d'urbanisme
complexe, les collectivités adoptant des démarches globales de
revitalisation des centres-villes ou des quartiers fragilisés.
En revanche, le FISAC ne peut intervenir que marginalement dans le cadre des
grands projets urbains conduits par des villes dépassant
50.000 habitants.
L'impact du FISAC, de fait, est étroitement lié à
l'échelle financière de l'opération et son
« coeur de cible » en milieu urbain demeure les villes
moyennes, même si certaines opérations conduites dans des villes
de plus de 50.000 habitants peuvent s'avérer opportunes, comme par
exemple celles ayant pour objet d'agir sur un quartier particulier, voire une
artère, ou encore pour la restructuration d'une halle.
b) Opérations rurales (communes de moins de 2.000 habitants)
En
milieu rural, le FISAC peut intervenir, notamment, en participant directement
à la modernisation de l'outil de travail. Il intervient dans le cadre
d'opérations individuelles (avec une commune ou un particulier) ou
collectives (avec un syndicat intercommunal, par exemple). Des aides directes,
plafonnées à 9.146,90 euros (60.000 francs), peuvent
être attribuées à des entrepreneurs individuels sous
réserve de ne créer ni distorsion de concurrence, ni
enrichissement sans cause. Le total des subventions du FISAC durant
l'année 2000 visant des opérations en zone rurale
représente près de 14,3 millions d'euros (94 millions
de francs).
Le rapprochement du nombre de décisions et du montant global des
subventions accordées met en évidence le fait que les actions en
zone rurale représentent un coût unitaire très
inférieur au montant des actions en zone urbaine. Le taux moyen de
subvention pour les opérations en zone rurale s'élève
approximativement à 24.086 euros (158.000 francs), alors que
celui des opérations urbaines est de 82.779 euros
(543.000 francs).
Globalement, depuis l'origine du FISAC, 42 % des subventions ont
été accordées en zone urbaine et représentent un
peu plus d'un tiers des décisions (34 %). Depuis 1992, les
subventions en zone rurale représentent 19,6 % de l'ensemble des
dotations, mais concernent plus de la moitié des décisions
(55 %).
Pour l'année 2000, on observe que la part des décisions
concernant des opérations en zone rurale équivaut à celle
concernant des interventions en zone urbaine -soit chacune 47,5 % du
total, le restant étant lié aux opérations
spécifiques-, mais que plus des trois quarts des subventions concernent
des opérations en milieu urbain
.
Cette tendance est appelée à se poursuivre dans la mesure
où le nouveau dispositif du FISAC, tel qu'il est mis en place par la
circulaire du 21 juin 1999, a recherché un équilibre
entre les opérations de modernisation et de rénovation du
commerce en zone urbaine -par nature coûteuses et souvent pluriannuelles-
et les opérations individuelles de maintien des commerces de
proximité en zone rurale, par nature plus nombreuses, mais d'un
coût unitaire faible.
Votre rapporteur pour avis regrette cette évolution, qui conduit
à privilégier les zones urbaines au détriment des zones
rurales. Le souci de l'aménagement du territoire conduirait en effet
à accorder une priorité au maintien des derniers commerces dans
les petites communes.
L'impact du FISAC en milieu rural est visible et
mesurable, puisqu'il contribue à sauvegarder des activités de
première nécessité au bénéfice des habitants
des zones en voie de désertification. En milieu urbain, la portée
des actions du FISAC est plus difficile à mesurer, d'autant qu'elles
sont souvent menées en partenariat avec les divers acteurs locaux.
2. Les opérations conduites avec les Chambres de Métiers, les Organisations professionnelles de l'Artisanat et le secteur associatif
Une
fraction significative de la dotation FISAC (13,2 millions d'euros, soit
87 millions de francs, sur 64,8 millions d'euros, soit
425 millions de francs en 2001) est utilisée en partenariat avec
les professionnels de l'artisanat, les Chambres de Métiers et le secteur
associatif.
Deux objectifs sont poursuivis :
- favoriser la poursuite et la pérennité des actions
économiques de base menées en faveur des entreprises par les
Chambres de Métiers et les organisations professionnelles du secteur de
l'Artisanat ;
- encourager le montage de projets innovants par les organismes
précités et également le secteur associatif.
Ce nouveau dispositif est régi par la circulaire ministérielle du
24 janvier 2000 relative aux aides au développement
économique. Il complète le dispositif traditionnel d'animation
économique, mis en oeuvre avec les Chambres de Métiers et les
Organisations professionnelles.
Ces subventions permettent en 2001 de contribuer, notamment, à la
réalisation d'actions en faveur de la création-transmission
d'entreprises, de la diffusion des technologies de l'information, de la
qualité, de la maîtrise des risques, du conseil aux entreprises.
Les dotations attribuées à cette fin, au titre du FISAC, sont
complétées par des dotations budgétaires inscrites en loi
de finances, l'effort global de l'Etat dans ce domaine représentant un
montant de 23,5 millions d'euros (154 millions de francs).
Votre rapporteur pour avis tient à souligner l'attachement des
professionnels à cet outil extrabudgétaire, dont la dotation
dépasse celle du secrétariat d'Etat aux PME, au commerce et
à l'artisanat et dont l'efficacité est unanimement reconnue.
La réforme de l'ordonnance de 1959 relative aux lois de finances
imposera de revoir le mode de financement de cet outil. La solution
préconisée par le rapporteur spécial de la Commission des
finances retient l'attention de votre rapporteur pour avis : transformer
le FISAC en compte d'affectation spéciale permettrait au Parlement de
contrôler le fonds en en préservant la logique d'affectation et
ferait bénéficier le commerce et l'artisanat des éventuels
reports de crédits en fin d'année.
Votre rapporteur pour avis
souligne que la réforme du FISAC ne doit absolument pas entraîner
de réduction de l'effort consenti en faveur du commerce et de
l'artisanat, et notamment en faveur du maintien de ces activités en
milieu rural.
III. L'EFFORT FINANCIER DES POUVOIRS PUBLICS EN FAVEUR DES PME
En application de l'article 106 de la loi de finances pour 1996, voté à l'initiative du Parlement, le projet de loi de finances pour 2002 doit être assorti, d'une annexe -dite « jaune budgétaire »-, qui retrace l'ensemble des efforts financiers de l'Etat en faveur des PME en 2001 et pour 2002.
RÉCAPITULATION DES CRÉDITS BUDGÉTAIRES
(En millions d'euros)
|
Consommation
|
Loi de
finances
|
Projet
de loi
|
Agriculture et pêche |
49,95 |
45,00 |
43,90 |
dont actions destinées spécifiquement aux PME |
25,01 |
20,61 |
19,51 |
Aménagement du territoire et environnement |
44,70 |
44,70 |
44,70 |
dont actions destinées spécifiquement aux PME |
44,70 |
44,70 |
44,70 |
Economie, finances et industrie |
711,82 |
813,54 |
798,06 |
dont actions destinées spécifiquement aux PME |
471,66 |
537,90 |
550,95 |
- finances |
140,25 |
163,42 |
184,46 |
dont actions destinées spécifiquement aux PME |
140,25 |
163,42 |
184,46 |
- industrie |
433,53 |
533,49 |
496,60 |
dont actions destinées spécifiquement aux PME |
214,94 |
281,03 |
272,67 |
- commerce et artisanat |
59,98 |
59,61 |
61,04 |
dont actions destinées spécifiquement aux PME |
59,98 |
59,61 |
61,04 |
- commerce extérieur |
78,06 |
57,02 |
55,96 |
dont actions destinées spécifiquement aux PME |
56,49 |
33,84 |
32,78 |
Education nationale, recherche et technologie |
11,40 |
12,12 |
14,88 |
dont actions destinées spécifiquement aux PME |
1,02 |
1,43 |
0,82 |
Equipement, transports, logement et tourisme |
59,00 |
80,17 |
85,37 |
dont actions destinées spécifiquement aux PME |
20,02 |
38,12 |
41,92 |
Emploi et solidarité |
6 687,31 |
4 527,80 |
4 113,57 |
dont actions destinées spécifiquement aux PME |
441,25 |
373,55 |
455,45 |
Défense |
38,10 |
30,64 |
27,56 |
dont actions destinées spécifiquement aux PME |
0,43 |
0,00 |
0,76 |
Culture et communication |
11,98 |
11,12 |
11,36 |
dont actions destinées spécifiquement aux PME |
0,22 |
0,22 |
0,26 |
Total ministères |
7 614,26 |
5 565,09 |
5 139,40 |
dont actions destinées spécifiquement aux PME |
1 004,31 |
1 016,53 |
1 114,37 |
Pour
2002, les aides budgétaires directes de l'ensemble des ministères
sont évaluées à 5,14 milliards d'euros contre
5,57 milliards d'euros en 2001.
Les budgets concernés sont, par ordre d'importance de leur intervention,
ceux de l'emploi et de la solidarité, de l'économie, des finances
et de l'industrie, de la recherche, de l'aménagement du territoire et de
l'agriculture et de la pêche.
Ces crédits sont complétés par les ressources
affectées du FISAC et de nombreuses taxes parafiscales.
A ces crédits, il faut ajouter le concours des organismes consulaires,
financés par une imposition additionnelle à la taxe
professionnelle, pour les chambres de commerce et d'industrie, et par une taxe
pour frais de chambre des métiers pour ces dernières. Les
chambres consulaires apportent un soutien important aux PME. Elles disposent
d'une gamme étendue de services pour soutenir le développement
des entreprises, dont votre rapporteur pour avis souhaite souligner la
qualité.
IV. LA TAXE POUR FRAIS DE CHAMBRES DE MÉTIERS
L'inadaptation des modalités de financement des
chambres de
métiers est reconnue depuis de nombreuses années, sans
qu'au-delà de quelques expédients, aucune ébauche de
solution ne se soit dessinée. Elle tient à deux types de
causes :
- l'évolution des missions des chambres : à
côté des traditionnelles missions de service public (tenue du
répertoire des métiers, organisation de l'apprentissage), les
actions de développement économique et d'adaptation des
entreprises artisanales se sont développées et apparaissent
aujourd'hui comme des actions « structurelles » au
même titre que les précédentes ;
- une fiscalité complexe, fondée, d'une part, sur une
contribution fixe, dont le plafond est voté chaque année dans le
cadre de la loi de finances et due par toute entreprise immatriculée,
quelles que soient sa taille et sa capacité contributive
(630 francs en 2001) et, d'autre part, sur un droit additionnel, un des
derniers impôts de répartition subsistant encore en France :
son produit est plafonné, chambre par chambre (50 % du produit du
droit fixe, limite pouvant être portée à 75 %,
à titre exceptionnel, sur décision du préfet), puis
réparti proportionnellement aux bases de la taxe professionnelle entre
les entreprises artisanales assujetties.
Les inégalités engendrées par ce système se sont
aggravées au fil des années, tant entre les entreprises, selon
leur implantation, qu'entre les chambres elles-mêmes.
De surcroît, le
montant du droit fixe n'évolue pas au rythme de
l'évolution des charges des chambres
: de 620 à
630 francs, entre 1999 et 2001, soit + 1,61 % alors que la
valeur du point des salaires du personnel des chambres s'est accrue de plus de
3 % pendant la même période, sans compter le glissement
automatique du même ordre de grandeur et, pour 2001, le coût de
l'aménagement de la réduction du temps de travail. Or, les
charges salariales représentent environ 70 % du budget des chambres.
La diminution constante des crédits budgétaires
consacrés au financement des actions
de développement
économique
est venue récemment renforcer le sentiment de
précarité ressenti par de nombreuses chambres.
En outre, les
centres de formation d'apprentis des Chambres de
métiers, qui forment plus de 100.000 jeunes, voient leur situation
tout particulièrement dégradée
et, pour certains, leur
existence même menacée. Les décisions successives de
l'Etat : passage sous statut des personnels enseignants en contrat
à durée déterminée, intégration des
collaborateurs en contrat à durée déterminée,
aménagement et réduction du temps de travail, en ont alourdi sans
contrepartie les charges de fonctionnement, tandis que les régions
s'avèrent de plus en plus réticentes à prendre en compte
ces augmentations de coût dans le calcul de leurs subventions.
Afin d'éviter l'asphyxie financière progressive des Chambres,
votre rapporteur pour avis soutient deux propositions :
Réévaluer sensiblement le montant du plafond du droit
fixe et l'indexer sur le plafond de la sécurité sociale
, qui
s'applique déjà à la contribution perçue en vue de
financer la formation continue, recouvrée dans les mêmes
conditions que la taxe pour frais de chambres de métiers
(art. 1601 B du CGI).
Ceci permettrait de redonner à ce « plafond » sa
signification d'origine, alors que l'effet de ciseau, produit au fil des ans
par l'évolution divergente des charges structurelles et du droit fixe, a
conduit la totalité des responsables de Chambres à s'aligner sur
le montant fixé chaque année par le Parlement.
Les instances
élues de chaque Chambre retrouveraient ainsi la possibilité de
décider, en toute responsabilité
, dans le cadre d'un budget
soumis à l'approbation de l'autorité de tutelle, d'ajuster le
niveau des prestations fournies et celui de l'imposition pesant sur les
artisans. Ceci représente un enjeu individuel ne dépassant pas
quelques centaines de francs par entreprise et par an.
En contrepartie de cette liberté en partie retrouvée,
la
possibilité exceptionnelle de déplafonner le droit additionnel,
au-delà de 50 % du produit du droit fixe, serait strictement
réservée au financement des investissements.
Conscient de la nécessité de ne pas alourdir les
prélèvements obligatoires et les charges des artisans,
votre
rapporteur pour avis estime que le plafond du droit fixe ne devrait pas, en
tout état de cause, dépasser 0,50 % du montant annuel du
plafond de la sécurité sociale.
Exonérer les centres de formation d'apprentis de la taxe sur
les salaires
Les établissements d'enseignement du secteur public ne sont pas soumis
à une telle imposition
. Ont été successivement
exonérées de taxe sur les salaires (art. 231-1 du CGI)
l'Etat, « lorsque cette exonération n'entraîne pas de
distorsion dans les conditions de concurrence » et les
collectivités locales, ainsi que leurs démembrements.
Outre une diminution des prélèvements obligatoires, cette
exonération présenterait l'avantage d'éviter que l'Etat
continue à se payer, en quelque sorte, des impôts à
lui-même ;
il est en effet absurde, par exemple, que dans une
chambre de métiers gérant un CFA, la taxe d'apprentissage
collectée soit, en moyenne, équivalente à la taxe
payée sur les salaires.
Le coût d'une telle mesure de bon sens serait limité et son champ
parfaitement cerné. Elle viendrait en partie compenser la diminution
constante du soutien de l'Etat aux missions de service public assumées
par les Chambres, charge reportée sur les artisans eux-mêmes.
*
*
*
Suivant la proposition de son rapporteur, la Commission des Affaires économiques a donné un avis défavorable à l'adoption des crédits consacrés aux PME, au commerce et à l'artisanat, inscrits dans le projet de loi de finances pour 2002.
EXAMEN EN COMMISSION
Dans sa
séance tenue le mercredi 31 octobre 2001, la Commission des Affaires
économiques a procédé à l'examen du rapport pour
avis de M. Gérard Cornu sur les crédits
consacrés aux PME, au commerce et à l'artisanat dans le projet de
loi de finances pour 2002.
M. Gérard Cornu, rapporteur pour avis, a présenté son
rapport. A l'issue de son exposé, et compte tenu des insuffisances
constatées, il a suggéré aux membres de la commission un
vote défavorable sur les crédits consacrés aux PME, au
commerce et à l'artisanat dans le projet de loi de finances pour 2002.
M. Bernard Dussaut a jugé excessif le pessimisme du rapporteur pour
avis. Arguant de la difficulté qu'il constatait sur le terrain à
trouver des PME disponibles pour exécuter les marchés publics, il
a estimé plutôt bonne la santé de l'artisanat. Il a, en
outre, fait allusion à la réalité du travail clandestin,
dont l'ampleur n'est pas précisément connue.
En réponse, M. Gérard Cornu, rapporteur pour avis, a
souligné que la santé du commerce et de l'artisanat ne pouvait se
résumer à celle du secteur du bâtiment et des travaux
publics. Il a évoqué les réelles difficultés
rencontrées, notamment, par les métiers de bouche et les
commerçants. Enfin, il a rappelé que son exposé, loin
d'être uniquement critique, avait également mis au jour quelques
motifs de satisfaction pour les PME, à commencer par la réforme
du code des marchés publics.
M. Francis Grignon a tenu à déplorer une nouvelle fois le
malthusianisme économique dont relève la réduction du
temps de travail à 35 heures. A ce sujet, il a souhaité que
M. Gérard Cornu, rapporteur pour avis, apporte quelques
précisions sur le contenu du récent décret relatif au
plafond d'heures supplémentaires.
M. Gérard Cornu, rapporteur pour avis, a exposé le
mécanisme prévu par le décret n° 2001-941
du 15 octobre 2001 relatif à la fixation du contingent d'heures
supplémentaires prévu à l'article L. 212-6 du
Code du travail : ce décret assouplit le régime d'heures
supplémentaires en relevant le contingent d'heures
supplémentaires par an et par salarié dans les entreprises de
20 salariés et moins à 180 heures en 2002 -le calcul du
contingent démarrant au-delà de 37 heures- et
170 heures en 2003 -s'appliquant au-delà de 36 heures-. En
2004, le droit commun s'imposera, avec un contingent de 130 heures
annuelles supplémentaires au-delà de 35 heures par semaine.
M. Patrick Lassourd est intervenu pour souligner la persistance de
nombreux obstacles à la transmission d'entreprises. Il a
évoqué le caractère particulièrement dissuasif de
la fiscalité applicable à la transmission d'entreprises.
En écho, M. René Monory a relevé que l'état
actuel des finances publiques ne laissait pas espérer
d'amélioration fiscale et que, seul, un approfondissement de la
décentralisation serait créateur de richesses et porteur
d'idées nouvelles.
M. Gérard Cornu, rapporteur pour avis, a confirmé le
caractère crucial de cette question, dans un contexte marqué par
le vieillissement des chefs d'entreprises, le manque d'attractivité de
nombreux métiers du commerce et de l'artisanat et la lourdeur des
remises aux normes sanitaires, particulièrement pour les métiers
de bouche. Il a estimé, à l'instar du président
René Monory, que la résolution de ces difficultés serait
facilitée par le renforcement de l'action locale.
M. Daniel Reiner a également jugé pessimiste le regard du
rapporteur pour avis sur le secteur du commerce et de l'artisanat. S'il a
convenu que la question de la transmission d'entreprises était cruciale,
il a rappelé que les petites entreprises n'en étaient pas moins
les plus productrices d'emplois. A ce titre, il a jugé que le commerce
et l'artisanat jouaient un rôle essentiel pour le développement
rural, dont la Commission venait justement de débattre, et estimé
que les crédits d'animation étaient particulièrement
adaptés pour les accompagner dans ce rôle.
A ce propos, M. Gérard Delfau s'est inquiété de
l'avenir du FISAC.
M. Jean-Marc Pastor a insisté sur la pénurie de
main-d'oeuvre rencontrée par les petites entreprises, estimant que la
revalorisation des métiers concernés devait l'emporter sur toute
autre considération. Au sujet de la disparition, en zones rurales, de
certains de ces métiers, il s'est interrogé sur les solutions qui
pourraient sauver ces « activités privées
d'utilité publique » et sur le rôle de
l'intercommunalité au regard de ce qu'il a appelé une
« nouvelle génération de services publics ».
Revenant sur les difficultés de recrutement, M. Gérard Cornu,
rapporteur pour avis, a souligné que le passage des grandes entreprises
aux 35 heures avait accru ces difficultés, les petites entreprises
perdant encore en attractivité. La lourdeur de leur charge de travail,
assortie de revenus faibles et d'une protection sociale limitée, n'est
pas de nature à attirer la main-d'oeuvre.
En réponse aux préoccupations d'aménagement du territoire
de M. Jean-Marc Pastor, M. Gérard Cornu, rapporteur pour avis a dit
qu'il partageait ce même souci et qu'il déplorait, à ce
titre, certaines interprétations des critères
d'éligibilité aux financements du FISAC, lesquels ont pu
être refusés à des projets privés sous
prétexte que ces derniers n'avaient pu obtenir d'appui financier de la
collectivité locale les abritant.
M. Hilaire Flandre est revenu sur les difficultés attachées
à la transmission d'entreprise et sur leur dimension fiscale. Il a
regretté que le système fiscal français frappe des valeurs
virtuelles. Evoquant le stage d'immersion en entreprises qu'il avait
effectué dans une entreprise dont la maison mère était
cotée en bourse, il a déploré que la valeur -virtuelle-
des titres de bourse détenus par le gérant de l'entreprise serve
de base à la détermination d'impôts comme celui frappant la
transmission.
En ce qui concerne l'application des 35 heures aux petites entreprises, il
a estimé que la comparaison entre grandes et petites entreprises
n'était pas à l'avantage de ces dernières et ne
contribuait effectivement pas à la valorisation de leurs métiers.
M. Hilaire Flandre a rappelé que l'indivisibilité de
l'emploi dans les petites entreprises était un obstacle majeur à
la réduction de leur temps de travail. En outre, il a redouté que
la limitation à 35 heures du travail des artisans ne les
amène à proposer clandestinement leurs services.
Mme Marie-France Beaufils a demandé à M. Gérard
Cornu, rapporteur pour avis, de bien vouloir préciser l'objet de son
inquiétude sur l'avenir du FISAC. M. Gérard Cornu,
rapporteur pour avis, lui a répondu que la récente réforme
de l'ordonnance organique de 1959 relative aux lois de finances imposait de
revoir, à terme, le mode de financement du FISAC. Craignant que cette
révision ne soit l'occasion d'une budgétisation du FISAC, dont
l'efficacité était pourtant reconnue, il a souhaité
« sanctuariser » le FISAC tout en le soumettant au
contrôle du Parlement. Evoquant la suggestion du rapporteur
spécial de la Commission des finances de faire du FISAC un compte
d'affectation spéciale, il s'est prononcé en faveur de cette
formule, laquelle préserverait la logique d'affectation, autoriserait le
contrôle du Parlement et permettrait au commerce et à l'artisanat
de bénéficier d'éventuels reports de crédits d'une
année sur l'autre.
Après avoir consulté les membres de la commission sur cette
suggestion, son président, M. Gérard Larcher, a pris note du
soutien unanime de la commission des affaires économiques à la
proposition du rapporteur spécial des finances d'envisager la
transformation du FISAC en compte d'affectation spéciale.
Sur proposition du rapporteur pour avis, la Commission des Affaires
économiques a enfin émis un avis défavorable à
l'adoption des crédits consacrés aux PME, au commerce et à
l'artisanat dans le projet de loi de finances pour 2002.
1
Proposition de loi n° 254
tendant
à favoriser la création et le développement des
entreprises sur les territoires présentée par
MM. Jean-Pierre Raffarin et Francis Grignon. Rapport n° 109 fait
au nom de la Commission des Affaires économiques et du Plan par
M. Francis Grignon. Avis n° 200 fait au nom de la Commission des
Finances par M. Joseph Ostermann, avis n° 201 fait au nom de la
Commission des lois par M. Paul Girod.
2
Avis n° 4 présenté au nom de la Commission
des Affaires économiques et du plan sur le projet de loi, adopté
par l'Assemblée nationale après déclaration d'urgence,
relatif aux nouvelles régulations économiques, par M. Pierre
Hérisson.
3
Rapport n° 279 de la commission d'enquête
chargée de recueillir des éléments d'information sur les
conséquences financières, économiques et sociales de la
décision de réduire à trente-cinq heures la durée
hebdomadaire du travail.