3. Les effets pervers de la catégorisation
Ils se manifestent de deux manières :
- loin de décourager la demande de chiens « dangereux », la loi semble au contraire les faire rechercher par certains de nos compatriotes qui trouvent, pour les uns, valorisant et, pour les autres, rassurant de posséder un « chien méchant par détermination de la loi ».
La classification, qui devait être un instrument de dissuasion, devient en fait un élément d'attraction : elle est considérée en quelque sorte comme une « marque », comme un label de qualité.
Ceux qui sont rebutés par les contraintes imposées aux détenteurs de chiens de première ou deuxième catégorie, ou ceux qui redoutent les contrôles, se reportent quant à eux vers des chiens largement aussi « dangereux » mais qui ne sont pas « classés », du moins en France : on assiste ainsi à l'arrivée, et dans certains cas au développement rapide, de nouvelles espèces potentiellement au moins aussi dangereuses que celles que l'on voudrait éradiquer : le dogue argentin, le dogue de Bordeaux, le cane corso, le fila brasilero... :
- la « catégorisation » des chiens présumés dangereux contribue aussi à déresponsabiliser les propriétaires de chiens d'autres espèces et à les conforter dans l'idée qu'un berger allemand, un labrador ou un doberman ne sont pas dangereux, puisque la loi ne les définit pas comme tels et n'en soumet la détention à aucune espèce de contrainte.