Projet de loi de finances pour 2000, TOME XV - Urbanisme
BELLANGER (Jacques)
AVIS 91-TOME XV (1999-2000) - COMMISSION DES AFFAIRES ECONOMIQUES
Tableau comparatif au format Acrobat ( 13 3 Ko )Table des matières
- INTRODUCTION
-
CHAPITRE IER -
OBJECTIFS ET MOYENS
DE LA POLITIQUE DE L'URBANISME -
CHAPITRE II -
BILAN LÉGISLATIF, RÉGLEMENTAIRE ET CONTENTIEUX -
CHAPITRE III -
L'ACTUALITÉ DE L'URBANISME OPÉRATIONNEL
N° 91
SÉNAT
SESSION ORDINAIRE DE 1999-2000
Annexe au procès-verbal de la séance du 25 novembre 1999.
AVIS
PRÉSENTÉ
au nom de la commission des Affaires économiques et du Plan (1) sur le projet de loi de finances pour 2000 , ADOPTÉ PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE,
TOME XV
URBANISME
Par M. Jacques BELLANGER,
Sénateur.
(1) Cette commission est composée de : MM. Jean François-Poncet, président ; Philippe François, Jean Huchon, Jean-François Le Grand, Jean-Pierre Raffarin, Jean-Marc Pastor, Pierre Lefebvre, vice-présidents ; Georges Berchet, Jean-Paul Emorine, Léon Fatous, Louis Moinard, secrétaires ; Louis Althapé, Pierre André, Philippe Arnaud, Mme Janine Bardou, MM. Bernard Barraux, Michel Bécot, Jacques Bellanger, Jean Besson, Jean Bizet, Marcel Bony, Jean Boyer, Mme Yolande Boyer, MM. Dominique Braye, Gérard César, Marcel-Pierre Cleach, Gérard Cornu, Roland Courteau, Charles de Cuttoli, Désiré Debavelaere, Gérard Delfau, Marcel Deneux, Rodolphe Désiré, Michel Doublet, Xavier Dugoin, Bernard Dussaut , Jean-Paul Emin, André Ferrand, Hilaire Flandre, Alain Gérard, François Gerbaud, Charles Ginésy, Serge Godard, Francis Grignon, Louis Grillot, Georges Gruillot, Mme Anne Heinis, MM. Pierre Hérisson, Rémi Herment, Bernard Joly, Alain Journet, Gérard Larcher, Patrick Lassourd, Edmond Lauret, Gérard Le Cam, André Lejeune, Guy Lemaire, Kléber Malécot, Louis Mercier, Paul Natali, Jean Pépin, Daniel Percheron, Bernard Piras, Jean-Pierre Plancade, Ladislas Poniatowski, Paul Raoult, Jean-Marie Rausch, Charles Revet, Henri Revol, Roger Rinchet, Jean-Jacques Robert, Josselin de Rohan, Raymond Soucaret, Michel Souplet, Mme Odette Terrade, MM. Michel Teston, Pierre-Yvon Trémel, Henri Weber.
Voir
les numéros
:
Assemblée nationale
(
11
ème législ.) :
1805
,
1861
à
1866
et T.A.
370
.
Sénat
:
88
et
89
(annexe n°
22
)
(1999-2000).
Lois de finances. |
INTRODUCTION
Mesdames, Messieurs,
Bien qu'il ne concerne qu'une part très minime du budget du
ministère de l'Equipement, des transports et du logement, le budget de
l'urbanisme traduit la volonté du Gouvernement de mener une politique de
développement durable, en clarifiant la politique foncière de
l'Etat, en maintenant les crédits consacrés aux études
locales et aux agences d'urbanisme et en réalisant plusieurs grandes
opérations. Votre rapporteur pour avis approuve ces orientations tout en
réclamant, comme il l'a déjà fait à plusieurs
reprises, une clarification des documents budgétaires qui demeurent
difficilement lisibles compte tenu des modifications incessantes de la
nomenclature comptable.
L'année 2000 devrait être marquée par le dépôt
d'un projet de loi de modernisation et de simplification du droit de
l'urbanisme, que votre Commission des Affaires économiques appelle de
ses voeux depuis l'examen du projet de loi de finances pour 1999.
Votre rapporteur pour avis se félicite de la volonté de
réforme qui anime le Gouvernement. Il tient cependant à souligner
le retard pris dans l'élaboration de plusieurs décrets
d'application de lois importantes (relatives notamment à l'indemnisation
des dommages consécutifs à l'exploitation minière ou
à la zone des 50 pas géométriques dans les
départements d'outre-mer). Il souhaite également que la
préparation des directives territoriales d'aménagement
s'accélère, compte tenu de l'importance déterminante de
ces documents de planification foncière et spatiale.
Outre l'examen de ces différentes questions, le présent rapport
s'attachera à faire le point sur la situation de l'urbanisme
décentralisé. Comme l'a souligné votre Commission des
affaires économiques lors de l'examen du projet de loi de finances pour
1999, des progrès doivent, en effet, être réalisés
dans les années à venir pour permettre aux collectivités
locales d'exercer pleinement des compétences qui ont une influence
déterminante sur la vie des Français.
CHAPITRE IER -
OBJECTIFS ET MOYENS
DE LA POLITIQUE DE L'URBANISME
I. PRINCIPALES ORIENTATIONS POUR L'AN 2000
Tout
comme le budget pour 1999, le projet de budget 2000 attache une importance
particulière au soutien des agences d'urbanisme, aux grandes
opérations d'urbanisme, à la politique foncière et aux
moyens dévolus aux services déconcentrés.
Il accorde, en outre, une place spécifique aux syndicats
d'agglomération nouvelles et aux activités du Secrétariat
général du groupe central des grandes opérations
d'urbanisme.
Votre rapporteur se propose de présenter les grandes orientations du
projet de loi de finances pour l'an 2000 avant d'examiner de façon
détaillée les crédits inscrits pour les atteindre.
Les agences d'urbanisme
Le nombre d'agences d'urbanismes s'élève désormais
à 40, depuis la création de deux nouvelles agences en 1999. Ces
structures réalisent des études relatives à
l'aménagement du territoire et à l'espace urbain et constituent
un forum de concertation entre les collectivités publiques, les chambres
consulaires, et les chercheurs. Leur statut a été redéfini
par la loi n° 99-533 du 25 juin 1999 d'orientation pour
l'aménagement et le développement durable du territoire. Elles
sont appelées à jouer un rôle important dans la meilleure
connaissance des problèmes posés aux
" agglomérations " en passe de se constituer.
Tout comme en 1999, ces agences sont appelées à intervenir, en
l'an 2000, en matière :
- de
planification territoriale ;
- de
transports et d'aménagement urbain
(en particulier
grâce à la prise en compte de l'urbanisme dans les dossiers de
voirie des agglomérations) ;
- de
développement durable ;
- de
mise en oeuvre des contrats de plan
Etat-Région qui
constitueront le cadre général dans lequel seront conclus les
" contrats d'agglomérations " et les " contrats de
pays " ;
- de
politique foncière ;
-
de
préparation de " contrats de ville "
pilotes
dans les conditions fixées par le comité
interministériel des villes du 30 juin 1998.
Les grandes opérations d'urbanisme
Trois grandes opérations d'intérêt national recevront des
crédits issus du budget de l'urbanisme en l'an 2000 :
Le projet
Euroméditerranée
tend à
accroître l'importance de Marseille en tant que grande métropole
du bassin méditerranéen. Ce projet concerne un site de
310 hectares, situés entre le port, le centre-ville et la gare
Saint-Charles. Il a pour but de mettre en valeur le littoral tout en favorisant
les échanges Est-Ouest dans la cité phocéenne. Il est
géré par un établissement public d'aménagement
créé en 1995 qui emploie 44 personnes.
Le financement d'Euroméditerranée associe l'Etat pour 50 %,
la ville, pour 25 %, la région PACA et le département des
Bouches-du-Rhône, chacuns pour 10 % et enfin la communauté de
communes Marseille-Provence-Métropole pour 5 %.
Le quartier d'affaires de la Défense
est achevé
depuis 1990. Depuis lors, il a été décidé de
proroger l'aménagement de la zone située à l'Ouest de la
Grande Arche, afin notamment de préserver la vocation urbaine et, par
conséquent, l'équilibre entre bureaux et logements entre ce
monument et la Seine. En 1999, le Gouvernement a engagé une
réflexion sur le devenir du secteur de la plaine de France et
confié à une mission de préfiguration, placée sous
l'autorité du préfet de région, le soin de définir
les stratégies d'aménagement urbain et de développement
économique dans ce secteur.
la réhabilitation des abords du Mont-Saint-Michel
constitue
la troisième grande opération nationale d'urbanisme en cours.
Elle tend à rétablir le caractère maritime du Mont,
à requalifier ses environs et à assurer une meilleure gestion de
l'approche des visiteurs, dans le cadre d'un partenariat entre l'Etat et les
collectivités locales.
Lancée en 1995, l'opération en est parvenue, au cours de
l'année 1999, à l'élaboration d'un programme technique
détaillé dont le comité interministériel
d'aménagement du territoire a approuvé l'économie
générale le 23 juillet 1999. Son coût total hors
taxe est estimé à 650 millions de francs.
L'année 2000 verra le lancement des enquêtes publiques et des
révisions des POS, la réalisation des premières
acquisitions foncières ainsi que l'organisation des concours qui
permettront de désigner les maîtres d'ouvrages qui
réaliseront le projet.
La politique foncière
L'Etat possède un important patrimoine foncier, d'une superficie de
14.000 hectares dont 8.000 situés dans les villes nouvelles. Le
Gouvernement a décidé, en 1998, de clarifier les règles du
portage foncier de ces terrains, notamment afin d'assainir la situation
financière des établissements publics d'aménagement des
villes nouvelles (EPAVN).
Désormais, ceux-ci ne seront plus chargés que de la gestion du
foncier urbanisable à court et moyen terme, en fonction de l'extension
des villes nouvelles.
Cette politique de clarification des compétences respectivement
exercées par l'Etat et les EPAVN nécessite un accroissement des
moyens budgétaires consacrés à la gestion du patrimoine
public et au financement des mesures nécessaires pour :
- prévenir tout accident susceptible de mettre en cause la
responsabilité de l'Etat ;
- souscrire des assurances ;
- éviter la dévalorisation des terrains en question.
Pour ce faire, une politique active de gestion de ce patrimoine foncier sera
mise en oeuvre. Elle consiste notamment en un certain nombre de
résolutions de vente, d'échanges et/ou de rachats de terres.
Les études locales
Le projet de budget 2000 maintient à leur niveau 1999 les moyens
destinés à l'élaboration :
- des études préalables aux documents d'urbanisme tels que
les " porter à connaissance " adressés au nom de l'Etat
aux collectivités locales qui élaborent un plan d'occupation des
sols (POS) ;
- des directives territoriales d'aménagement (DTA).
Les aides spécifiques aux syndicats d'agglomérations
nouvelles (SAN)
Afin de venir en aide aux syndicats d'agglomérations nouvelles les plus
endettés, une subvention était inscrite, jusqu'en 1999, au budget
des charges communes du ministère des Finances. Elle figure,
désormais, au titre des crédits du ministère de
l'équipement consacrés à l'urbanisme. Elle est maintenue
à son niveau antérieur dans le projet de loi de finances pour
l'an 2000.
Les études et expertises du Secrétariat général
du groupe central des grandes opérations d'urbanisme (SGGCGOU)
Le groupe central des grandes opérations d'urbanisme assure la
coordination interministérielle et la concertation avec les
collectivités locales lors des grandes opérations d'urbanisme
auxquelles participe l'Etat. Les crédits, qui lui sont destinés,
antérieurement inscrits au titre des " services communs " du
ministère de l'Equipement, figurent désormais au budget de
l'urbanisme, ce qui est plus conforme à leur nature. Ils servent
à financer des études et des travaux d'expertise et sont
maintenus à leur niveau antérieur.
II. EXAMEN DES CRÉDITS
A. UNE PRÉSENTATION BUDGÉTAIRE QUI MÉRITE TOUJOURS D'ÊTRE CLARIFIÉE
Depuis l'examen du projet de loi de finances pour 1996, la
Commission des Affaires économiques a, chaque année,
souhaité la clarification de la présentation des crédits
consacrés à l'urbanisme
. Il n'a, malheureusement,
été tenu aucun compte de ses observations.
L'agrégat " urbanisme et paysages " qui figurait dans le
projet de loi de finances pour 1995 a été remplacé par un
agrégat n° 6 intitulé " urbanisme et espaces
protégés " en 1996. Celui-ci a conservé cette
dénomination deux ans.
En 1998, son appellation s'est transformée en " Aménagement
foncier et urbanisme ", dénomination qu'il a conservée dans
les projets de loi de finances pour 1999 et 2000.
Malheureusement, le périmètre comptable couvert par cet
agrégat a varié presque chaque année :
- soit à cause
d'ajustements purement techniques
(créations, fusions, éclatements ou suppressions de lignes
budgétaires) ;
- soit à cause
de décisions de portée
politique
(transfert des crédits consacrés à
l'architecture au budget du ministère de la culture) ;
- soit enfin du fait de
modifications dans l'organisation du
ministère de l'Equipement
(avec la création de la direction
générale de l'urbanisme de l'habitat et de la construction, en
1999).
Ces divers changements rendent l'interprétation des agrégats
littéralement impossible puisque les modifications du cadre comptable
brouillent totalement l'image claire que devrait refléter le budget.
A titre d'exemple, on retiendra que l'agrégat n° 5
" aménagement foncier et urbanisme " est passé d'un
total de 155 millions de francs en 1999 à un total de plus de
297 millions de francs dans le budget 2000, alors même que le budget
n'enregistre pas, à quelques exceptions près, d'accroissement
notable. Cette augmentation résulte, pour l'essentiel, de transferts de
crédits.
On notera, au surplus, que certaines dépenses consacrées à
l'urbanisme ne figurent pas dans l'agrégat n° 5
précité mais dans l'agrégat n° 4 consacré
aux dépenses de recherche. Ainsi, non seulement le
périmètre de l'agrégat sensé retracer
l'évolution des crédits consacrés à l'urbanisme
est-il en perpétuelle transformation mais, en outre, il ne recense pas
l'intégralité de ces dépenses.
Comme elle l'a fait à plusieurs reprises, la Commission des Affaires
économiques demande une clarification de la présentation du
budget de l'urbanisme dans le fascicule " bleu " budgétaire.
B. ANALYSE DÉTAILLÉE DES CRÉDITS
Il
convient de distinguer deux grandes masses dans les crédits
consacrés à l'urbanisme. La première concerne les
dépenses d'investissement
, que ceux-ci soient
réalisés directement par l'Etat (Titre V), ou fassent partie des
subventions accordées par l'Etat (Titre VI) au titre tant de la
politique foncière et des grandes opérations d'urbanisme que des
villes nouvelles.
La seconde est relative à des
dépenses de fonctionnement
,
d'études ou de recherche
.
1. Politique foncière, grandes opérations d'urbanisme et villes nouvelles
Politique foncière
Les crédits relatifs à la politique foncière, aux grandes
opérations d'urbanisme et aux villes nouvelles sont retracés dans
le tableau ci-dessous.
On notera que les crédits relatifs aux acquisitions foncières
s'accroissent, en apparence, aussi bien en autorisations de programme qu'en
crédits de paiement.
La quasi-totalité de cette hausse provient de la création d'un
nouvel article 30 au chapitre 55-21 intitulé " acquisitions
d'immeubles et frais annexes y afférents en Ile-de-France ".
L'inscription de cette ligne est consécutive à la
budgétisation du compte d'affectation spéciale (CAS)
n° 902-22 intitulé " Fonds pour l'aménagement de
la région Ile-de-France " (FARIF). Elle ne correspond à
aucun accroissement des crédits.
Les moyens consacrés aux acquisitions foncières
(chapitre 55-21 article 20) enregistrent, quant à eux, une
hausse limitée mais réelle, passant de 15 à
17,7 millions de francs en autorisations de programme et de 12 à
15,8 millions de francs en crédits de paiement. On notera que ces
crédits serviront essentiellement à faire face aux
dépenses réalisées par l'Etat en qualité de
" propriétaire foncier " (entretien de son patrimoine,
assurances notamment).
Les grandes opérations d'urbanisme
Deux lignes budgétaires d'un million de francs, qui étaient
antérieurement consacrées aux grandes opérations
d'urbanisme, disparaissent. Il s'agit des articles 10 et 20 du
chapitre 65-23, respectivement destinés à
l'aménagement urbain et aux expérimentations et innovations
urbaines et architecturales. On notera cependant que l'article 10
précité fusionne avec le chapitre 44-30 article 20
consacré aux actions de concertation, de formation et d'animation dans
le secteur du logement et de l'urbanisme : ses moyens sont donc
préservés, moyennant une modification de la nomenclature
budgétaire.
Le chapitre 65-23, article 50, consacré aux opérations
exceptionnelles en matière d'action foncière et
d'aménagement urbain diminue de 85 à 71 millions de francs
en autorisations de programme et de 77 à 54 millions de francs
à crédits de paiement.
Cette baisse est, sur le plan comptable, partiellement compensée par la
création d'un article 60 intitulé " subventions pour
l'acquisition d'immeubles en Ile-de-France " qui résulte du
transfert du chapitre 2 article 20 du FARIF antérieurement
intitulé " subventions pour acquisitions foncières
accordées par l'Etat ".
Villes nouvelles
Un nouvel article 50 du chapitre 57-30 intitulé " études et
expertises du Secrétariat général du groupe central des
grandes opérations d'urbanisme " est créé. Il
correspond au transfert d'une partie des économies
réalisées sur les moyens de financement du SGGOU.
L'Etat verse également des subventions aux villes nouvelles. Celles-ci
étaient antérieurement inscrites au budget des " charges
communes " du ministère des Finances.
Elles figurent désormais au budget de l'urbanisme, au titre du
ministère de l'Equipement et s'établissent à
83 millions de francs en autorisations de programme et à
104 millions de francs en crédits de paiement.
Les lois de finances précédentes avaient prévu l'octroi de
crédits au titre de la dotation globale d'équipements (DGE) des
agglomérations nouvelles. Tirant les conséquences de la
consommation des autorisations de programme antérieurement
accordées, le projet de loi de finances propose l'adoption des
crédits de paiement correspondant aux sommes engagées au titre de
l'an 2000, soit respectivement 11,7 millions au titre des
agglomérations nouvelles proprement dites, 2,8 millions au titre de
la dotation de construction des lycées et 1,4 million de francs au
titre de la dotation de construction des collèges.
L'ensemble de ces crédits est retracé dans le tableau
ci-dessous :
CRÉDITS DEMANDÉS AU TITRE DE LA POLITIQUE
FONCIÈRE,
DES GRANDES OPÉRATIONS D'URBANISME
ET DES
VILLES NOUVELLES
(en millions de francs)
|
|
Autorisations
|
Dépenses ordinaires
|
||
|
|
Dotations 1999 |
Demandées pour 2000 |
Dotations 1999 |
Total pour 2000 |
Politique foncière |
|
|
|
|
|
55-21 /20 |
Acquisitions foncières |
15 000 |
17 700 |
12 000 |
15 810 |
55-21 /30 |
Acquisition d'immeubles et frais annexes y afférents, en Ile-de-France (nouveau) |
|
120 000 |
|
36 000 |
|
(ex : CAS 902-22 chap. 2 art. 10) |
|
|
|
|
|
Sous-total politique foncière |
15 000 |
137 700 |
12 000 |
51 810 |
|
|
|
|
|
|
Grandes opérations d'urbanisme |
|
|
|
|
|
65-23 /10 |
Aménagement urbain |
1 000 |
|
1 000 |
|
65-23 /50 |
Action foncière et aménagement urbain : opérations exceptionnelles |
85 000 |
71 000 |
76 910 |
54 570 |
65-23 /60 |
Subventions pour acquisition d'immeubles en Ile-de-France (nouveau) |
|
30 000 |
|
9 000 |
|
(ex : CAS 902-22 chap. 2 art. 20) |
|
|
|
|
65-23 /20 |
Expérimentations et innovations urbaines et architecturales |
1 000 |
|
1 000 |
|
|
Sous-total grandes opérations d'urbanisme |
87 000 |
101 000 |
78 910 |
63 570 |
|
|
|
|
|
|
Villes nouvelles |
|
|
|
|
|
57-30 /50 |
Etudes et expertises du Secrétariat général du groupe central des grandes opérations d'urbanisme (nouveau) |
|
2 000 |
|
2 000 |
65-23 /30 |
Villes nouvelles |
|
83 000 |
|
104 663 |
65-06 /10 |
Agglomérations nouvelles |
|
|
26 550 |
11 742 |
65-06 /20 |
Dotation de construction des collèges |
|
|
9 600 |
2 800 |
65-06 /30 |
Dotation de construction des lycées |
|
|
5 960 |
1 428 |
|
Sous-total Villes Nouvelles |
|
85 000 |
42 110 |
122 633 |
|
|
|
|
|
|
TOTAL |
102 000 |
323 700 |
133 020 |
238 013 |
Source : " bleu " budgétaire
2. Etudes, animation des professions et fonctionnement
Crédits d'études
Les crédits d'études enregistrent une légère baisse
ou une stagnation en francs courants pour la totalité des lignes
budgétaires qui figurent dans le tableau ci-après.
Leur total s'accroît cependant légèrement du fait de
l'ouverture d'un nouvel article 60 au chapitre 57-30
" dépenses d'études afférentes aux opérations
financées en Ile-de-France " qui correspond au transfert de
crédits antérieurement inscrits au chapitre 6
article 10 du Fonds pour l'aménagement de la région
Ile-de-France (FARIF) sous l'intitulé : " études
menées dans les secteurs de l'urbanisme et du logement ".
Crédits de recherche
Le total des crédits de recherche est globalement stable aux environs de
174 millions de francs.
Crédits de fonctionnement, d'information du public et
d'animation des professions
Les crédits enregistrent une baisse d'environ 0,3 % qui permet
cependant de satisfaire les besoins existants, à hauteur de
45 millions de francs.
Bien qu'ils ne relèvent pas du budget du ministère de
l'Équipement depuis le transfert de l'architecture au ministère
de la culture, les crédits de fonctionnement dévolus aux Conseils
d'architecture d'urbanisme et de l'environnement (CAUE) demeurent un sujet de
vive préoccupation pour votre Commission des Affaires
économiques, qui souhaite voir le financement des CAUE assuré de
façon durable.
CRÉDITS DEMANDÉS AU TITRE DES ÉTUDES,
DE
L'ANIMATION DES PROFESSIONS ET DU FONCTIONNEMENT
|
|
Autorisations de programme |
Dépenses ordinaires ou crédits de paiement |
||
|
|
Dotations 1999 |
Demandées pour 2000 |
Dotations 1999 |
Total pour 2000 |
Etudes |
|
|
|
|
|
57-30 /10 |
Direction générale de l'urbanisme, de l'habitat et de la construction |
16 704 |
7 500 |
16 594 |
11 102 |
57-30 /40 |
Etudes locales |
64 804 |
64 800 |
61 674 |
58 802 |
57-30 /60 |
Dépenses d'études afférentes aux opérations financées en Ile de France(nouveau) |
|
30 000 |
|
15 000 |
|
(ex : CAS 902-22 chap. 6 art. 10) |
|
|
|
|
65-23 /40 |
Agences d'urbanisme |
58 000 |
58 000 |
58 000 |
58 000 |
65-48 /30 |
Qualité de l'habitat et de la construction. Plan urbanisme, construction et architecture |
14 786 |
16 000 |
15 186 |
15 332 |
|
Sous-Total |
154 294 |
176 300 |
151 454 |
158 236 |
|
|
|
|
|
|
Recherche |
|
|
|
|
|
34-30 /20 |
Secrétariat permanent du plan urbanisme, construction et architecture |
|
|
2 922 |
2 922 |
44-40 /10 |
Centre scientifique et technique du bâtiment |
|
|
132 590 |
133 863 |
65-30 /10 |
Plan urbanisme, construction et architecture |
6 400 |
6 400 |
6 927 |
5 950 |
65-30 /30 |
Autres dépenses d'équipement |
6 700 |
6 700 |
6 700 |
6 625 |
57-30 /20 |
Plan urbanisme, construction et architecture |
25 400 |
25 400 |
23 498 |
25 191 |
|
Sous-Total |
38 500 |
38 500 |
172 637 |
174 551 |
|
|
|
|
|
|
Fonctionnement et information du public, animations des réseaux professionnels |
|
|
|
||
34-30 /10 |
Information du public, des services et des professions. Actions de formation |
|
|
7 000 |
7 935 |
34-30 /30 |
Fonctionnement spécifique dans le domaine de l'urbanisme (ancien) |
|
|
1 077 |
|
34-30 /40 |
Editions et publications dans le secteur de l'urbanisme |
|
|
3 738 |
3 630 |
44-30 /20 |
Actions de concertation, de formation et d'animation dans le secteur du logement et de l'urbanisme (libellé modifié) |
|
|
7 500 |
7 900 |
44-30 /30 |
Subventions à l'association nationale et aux associations départementales pour l'information sur le logement |
|
|
33 500 |
33 500 |
44-30 /40 |
Etablissements d'enseignement et de formation dans le secteur de l'urbanisme (ancien) |
|
|
429 |
|
|
Sous-Total |
|
|
45 167 |
45 030 |
|
|
|
|
|
|
TOTAL |
192 794 |
214 800 |
369 258 |
377 817 |
Source : " bleu " budgétaire.
CHAPITRE II -
BILAN LÉGISLATIF, RÉGLEMENTAIRE ET
CONTENTIEUX
I. LES TEXTES LÉGISLATIFS
Bien qu'aucune loi exclusivement consacrée au droit de l'urbanisme n'ait été adoptée en 1999, plusieurs dispositions importantes ont été votées au cours de la session 1998-1999. Cette période est exceptionnellement riche en ce qui concerne la législation urbanistique et foncière, et le Sénat a pris une part particulièrement importante à l'adoption de l'un de ces textes.
A. RÉSULTANT DE PROPOSITIONS DE LOIS D'ORIGINE SÉNATORIALE
La
loi n° 99-245 du 30 mars 1999
relative à la
responsabilité en matière de dommages consécutifs à
l'exploitation minière et à la prévention des risques
miniers après la fin de l'exploitation
a été
adoptée après le dépôt de propositions de
loi
1(
*
)
au Sénat, et leur examen dans les
conditions fixées par l'article 48 alinéa 3 de la Constitution.
En janvier 1999, lors de son examen en séance publique devant la Haute
Assemblée au cours duquel de nombreux amendements du Gouvernement ont
été adoptés, le ministre et le rapporteur avaient
souhaité que les décrets d'application paraissent dans les plus
brefs délais. Du fait de la complexité des sujets abordés
(indemnisation des propriétaires, fonctionnement de l'Agence de
prévention et de surveillance des risques miniers, arrêt des
travaux miniers) ces décrets ne sont cependant toujours pas parus.
La loi est, en conséquence, inapplicable, ce qui pose de réels
problèmes car les victimes d'effondrement ne sont pas indemnisées
et de nouveaux effondrements peuvent survenir à tout moment.
Votre commission des affaires économiques insiste pour que le
Gouvernement prenne, dans les meilleurs délais, les mesures
nécessaires à la publication des décrets d'application de
ce texte.
B. RÉSULTANT DE PROJETS DE LOI
La
loi n° 99-533 du 25 juin 1999 d'orientation pour
l'aménagement et le développement durable du territoire
La loi du 25 juin 1999 contient plusieurs dispositions tendant
à
favoriser l'élaboration de documents de planification
foncière
. Désormais, les schémas régionaux
d'aménagement et de développement du territoire peuvent
recommander la mise en place d'instruments d'aménagement ou de
planification d'urbanisme tels qu'un schéma directeur, un parc naturel
régional, un schéma de mise en valeur de la mer ou encore une
directive territoriale d'aménagement (article 5).
La loi a également institué un régime particulier,
applicable au
schéma directeur de la région Ile-de-France
.
Elle fixe pour objectif à ce schéma de :
- maîtriser la croissance urbaine et démographique et
l'utilisation de l'espace tout en garantissant le rayonnement international de
la région ;
- préciser les moyens destinés à corriger les
disparités spatiales sociales et économiques ;
- coordonner l'offre de déplacement ;
- préserver les zones rurales naturelles afin d'assurer les
conditions d'un développement durable (article 50).
Elle a modifié le
régime juridique des directives
territoriales d'aménagement (DTA)
qui fixent,
aux termes de
l'article L.111-1-1 du code de l'urbanisme,
" sur certaines
parties du territoire, les orientations fondamentales de l'Etat en
matière d'aménagement et d'équilibre entre les
perspectives de développement, de protection et de mise en valeur des
territoires "
, ainsi que les principaux objectifs que poursuit l'Etat
"
en matière de localisation des grandes infrastructures de
transport et de grands équipements, de préservation des espaces
naturels, des sites et des paysages
". Son article 34
prévoit que désormais :
- les
régions pourront demander l'élaboration de
DTA ;
- les
projets de DTA
assortis des avis des conseils
régionaux et des conseils généraux
seront mis à
la disposition du public pendant deux mois.
La loi a également
donné un statut législatif aux
agences d'urbanisme
.
Créées par les communes, les établissements publics de
coopération intercommunale et des collectivités territoriales, en
collaboration avec l'Etat et les autres organismes qui contribuent à
l'aménagement du territoire, ces agences sont, aux termes de
l'article 48, qualifiées
" d'organismes de réflexion
et d'études "
. Elles sont susceptibles d'être
constituées sous la forme d'associations et ont pour mission de
" suivre les évolutions urbaines, de participer à la
définition des politiques d'aménagement et de
développement et de préparer les projets d'agglomération
dans un souci d'harmonisation des politiques publiques "
.
La loi n° 99-586 du 12 juillet 1999 relative au
renforcement et à la simplification de la coopération
intercommunale
Cette loi a déterminé le régime juridique des
Communautés d'agglomération
, établissements publics
de coopération intercommunale regroupant des communes formant un
ensemble de plus de 50.000 habitants qui s'associent afin
d'élaborer un
" projet commun de développement urbain et
d'aménagement de leur territoire
".
La communauté d'agglomération exercera de plein droit, outre des
compétences en matière de développement économique,
d'équilibre social de l'habitat et de politique de la ville, les
compétences antérieurement dévolues aux communes qui la
composent en matière :
- d'aménagement de l'espace communautaire (élaboration de
schémas directeurs et de schémas de secteur) ;
- de réalisation de zones d'aménagement concerté
(ZAC).
La loi n° 98-1267 du 30 décembre 1998, de
finances rectificative pour 1998
L'article 36 de ce texte a institué une
taxe spéciale
d'équipement au bénéfice
de l'
Etablissement public
foncier de l'Ouest Rhône-Alpes (EPORA)
créé par
décret n° 98-923 du 14 octobre 1998. Le produit
total de la taxe, recouvré dans la zone ou l'EPORA exerce ses
compétences, est plafonné à 30 millions de francs par
an.
La loi organique n° 99-209 et la loi n° 99-210
relatives à la Nouvelle-Calédonie
promulguées le
19 mars 1999 ont, quant à elles, procédé
à divers
transferts de compétences
en matière de
droit de l'urbanisme
, au profit de la Nouvelle-Calédonie.
La loi n° 99-574 du 9 juillet 1999
d'orientation
agricole
Ce texte contient d'importantes dispositions au confluent du droit rural et du
droit de l'urbanisme.
Son article 105 prévoit que les
dispositions législatives ou
réglementaires qui soumettent l'implantation des bâtiments
agricoles à des conditions de distance s'appliquent également aux
constructions à usage d'habitation ou à usage professionnel
construits postérieurement aux bâtiments agricoles. De la
sorte est mis un terme à la situation particulièrement
inéquitable qui faisait primer les droits des nouveaux arrivants
installés à proximité d'une installation agricole sur ceux
des propriétaires de celle-ci (article 105). Cette mesure devrait
permettre d'assurer une meilleure coexistence entre les agriculteurs et les
" néoruraux ", particulièrement en zone
périurbaine.
L'élaboration d'un
document de gestion de l'espace agricole et
forestier
, publié dans chaque commune, est également de
nature à mieux concilier les exigences de l'agriculture et celles du
droit de l'urbanisme. Ce document doit, en effet, être consulté
lors de l'élaboration des documents d'urbanisme (article 107).
La création, par l'article 108 du même texte, de
zones
agricoles protégées,
dont la préservation
présente un intérêt général en raison de la
qualité de leur production ou de leur situation géographique aura
également une incidence sur le droit foncier puisque leur
délimitation sera annexée au plan d'occupation des sols.
L'article 109 de la loi prévoit également une
exception
à l'obligation de construire en continuité avec les
agglomérations et villages existants, dans les zones littorales
,
instituée par l'article L.146-4 du code de l'urbanisme. Les
constructions ou installations liées aux activités agricoles qui
sont incompatibles avec le voisinage de zones habitées pourront
désormais être autorisées, dès lors qu'elles ne
portent pas atteinte à l'environnement ou aux paysages, après
accord du préfet et avis de la commission départementale des
sites. Ce texte règle un problème concret qui résultait
d'une contradiction juridique : sous l'empire de la législation
existante avant l'entrée en vigueur de la loi, les bâtiments
agricoles devaient d'une part, être construits en continuité avec
les zones urbanisées et d'autre part, être éloignés
des locaux d'habitation afin de respecter le règlement sanitaire
départementale. Il s'ensuivait que de nombreuses exploitations agricoles
ne pouvaient plus se développer en zone littorale.
Les
procédures consultatives
sont également
renforcées :
- la
consultation des représentants des organisations
professionnelles agricoles et forestières
est désormais
obligatoire avant la création de zones de préemption par les
départements au titre de la protection des espaces naturels sensibles
(article 110) ;
- de même
les documents d'urbanisme qui prévoient une
réduction des espaces agricoles ou forestiers ne peuvent-ils plus
être rendus publics qu'après avis de la chambre d'agriculture
et, le cas échéant, de l'Institut national des appellations
d'origine ou du centre régional de la propriété
forestière (article III).
La loi n° 99-588 du 12 juillet 1999 portant
création de l'Autorité de contrôle des nuisances sonores
aéroportuaires
.
Les articles 4 à 6 de ce texte ont, notamment, transformé les
règles applicables aux zones de bruit des aérodromes. Ils ont, en
particulier :
- modifié le régime d'élaboration des plans
d'exposition au bruit (article L.147-3 du code de l'urbanisme) ;
- créé une nouvelle zone dans les plans d'exposition au
bruit, dans laquelle les constructions devront faire l'objet d'une isolation
acoustique (article L.147-5 du code de l'urbanisme) ;
- facilité l'application anticipée d'un plan d'exposition au
bruit (articles L.147-7 et L.147-8 du code de l'urbanisme).
II. LES TEXTES RÉGLEMENTAIRES
A. LES TEXTES PUBLIÉS
Décret n° 98-1248 du 28 décembre 1998
modifiant le code de l'urbanisme et relatif à l'implantation des
services, établissements et entreprises en région
Ile-de-France
Ce décret proroge d'un an (jusqu'au 31 décembre 1999)
la date avant laquelle les actes juridiques relatifs à l'utilisation des
locaux dispensés d'agrément doivent être passés (cf.
article R.510-6 du code de l'urbanisme).
Décret n° 99-68 du 2 février 1999 relatif
à la mise en ligne des formulaires administratifs
Ce décret intéresse directement le droit de l'urbanisme,
puisqu'il dispose que les formulaires dont l'usage est nécessaire pour
accomplir une démarche auprès d'une administration ou d'un
établissement public de l'Etat sont tenus gratuitement à la
disposition du public sous forme numérique, par le site d'information
administrative du public dénommé : " Admifrance "
ou par d'autres sites publics dont la liste est annexée au décret
précité.
Il prévoit, en outre, que l'administration ne peut refuser d'examiner
les demandes présentées par les usagers au moyen de formulaires
imprimés, à partir de données numériques
disponibles sur l'un de ces sites.
Décret n° 99-266 du 1
er
avril 1999 relatif
à l'obligation de réaliser des aires de stationnement et
modifiant les articles R-111-4 et R-123-21 du code de l'urbanisme
Ce texte apporte des
précisions au régime juridique applicable
à la création d'aires de stationnement à proximité
des logements locatifs aidés par l'Etat.
L'article R-111-4 du code précité prévoit, en effet, les
conditions dans lesquelles l'octroi du permis de construire peut être
subordonné à la réalisation d'aires de stationnement.
Désormais, cette obligation est encadrée, s'agissant des
logements locatifs qui bénéficient de prêts aidés
par l'Etat puisque :
- il ne peut être exigé de réaliser plus d'une aire de
stationnement par logement ;
- cette obligation ne s'applique pas aux travaux de transformation ou
d'amélioration de bâtiments, même si ces travaux
s'accompagnent d'une extension de la surface hors oeuvre nette (SHON), dans la
limite de 50 % de la SHON existante avant le commencement des travaux.
En outre, ce même décret prévoit que le règlement du
POS ne peut édicter de prescriptions relatives à la
réalisation d'aires de stationnement à l'occasion de travaux de
transformation ou d'amélioration de bâtiments affectés
à des logements locatifs financés par un prêt aidé
par l'Etat.
Décret n° 99-78 du 5 février 1999 relatif
à la Commission régionale du patrimoine et des sites et à
l'instruction de certaines autorisations de travaux
La loi n° 97-179 du 28 février 1997 relative
à l'instruction des autorisations de travaux dans le champ de
visibilité des édifices classés ou inscrits et dans les
secteurs sauvegardés a institué, dans chaque région, une
Commission du patrimoine et des sites qui se substitue à la Commission
régionale du patrimoine historique et ethnologique (COREPHAE) et au
Collège régional du patrimoine et des sites.
Cette commission est consultée par le représentant de l'Etat en
cas de désaccord du maire ou de l'autorité compétente pour
délivrer un permis de construire avec l'avis de l'architecte des
Bâtiments de France lui-même, consulté pour l'application de
la loi du 31 décembre 1913 sur les monuments historiques ou des
dispositions applicables aux secteurs sauvegardés (article L.313-1
et suivants du code de l'urbanisme).
Le décret n° 99-78 du 5 janvier 1999 est paru près de
deux ans
après l'entrée en vigueur de la loi, signe des
réticences qu'a suscitées cette loi. Il précise que la
Commission régionale du patrimoine et des sites est composée
de :
Sept membres de droit
:
- le préfet de région ;
- le directeur régional des affaires culturelles ;
- le directeur régional de l'environnement ;
- le directeur régional de l'équipement ;
- le conservateur régional des monuments historiques ;
- le conservateur régional de l'archéologie ;
- le conservateur régional de l'inventaire général.
Vingt-trois membres nommés par le préfet de région
pour une durée de quatre ans :
- un conservateur du patrimoine relevant de la spécialité
des monuments historiques ;
- un architecte en chef des monuments historiques ;
- un chef de service départemental de l'architecture et du
patrimoine ;
- un architecte des Bâtiments de France affecté dans la
région ;
- huit titulaires d'un mandat électif national ou local, dont au
moins un élu d'une commune dotée d'un secteur sauvegardé
ou d'une zone de protection du patrimoine architectural, urbain et
paysager ;
- huit personnalités qualifiées dans le domaine de
l'architecture, de l'urbanisme, du paysage, du patrimoine ou de
l'ethnologie ;
- trois représentants d'associations ayant pour objet de favoriser
la connaissance, la protection et la conservation du patrimoine.
Votre commission regrette que la place occupée par les élus
locaux dans cette commission n'ait pas été accrue par rapport
à celle qu'ils tenaient dans les COREPHAE
.
En effet, ces commissions comprenaient
trente membres
dont :
-
dix
fonctionnaire de l'Etat ;
-
seize
personnalités qualifiées
dont huit
titulaires d'un mandat électif local ;
-
quatre
représentants d'associations ayant pour objet de
favoriser la connaissance, la protection et la conservation du patrimoine.
La nouvelle commission régionale du patrimoine est, comme sa
devancière, composée de trente membres. Sur ce total,
l'équilibre des pouvoirs n'est pas substantiellement modifié
puisque le nombre des élus locaux demeure fixé à
huit
.
Votre commission estime qu'il aurait été souhaitable de saisir
l'occasion offerte par la création de nouvelles commissions pour y
renforcer la place des élus locaux, d'autant que les compétences
dévolues à cette instance intéressent au premier
chef :
-
les propositions de classement parmi les monuments historiques
et
d'inscription à l'inventaire supplémentaire des monuments
historiques (soumises en application de l'article 5 du décret du
18 mars 1924 pris pour l'application de la loi du
31 décembre 1913 précitée) ;
-
les projets de création de zone de protection du patrimoine
architectural, urbain et paysager
(ZPPAUP) (soumis en application du
troisième alinéa de l'article 70 de la loi du
7 janvier 1983 modifiée relative à la
répartition des compétences entre les communes, les
départements, les régions et l'Etat) ;
-
les demandes d'autorisations de travaux dans le champ de
visibilité des édifices protégés
(au titre de
la loi du 31 décembre 1913, dans les zones de protection du
patrimoine architectural, urbain et paysager ou dans les secteurs
sauvegardés) ;
En outre, le préfet de région peut recueillir l'avis de la
commission régionale du patrimoine et des sites sur toute question
intéressant l'étude, la protection et la conservation du
patrimoine de la région. Cette commission est, au surplus, tenue
informée de l'état d'avancement des projets de zone de protection
du patrimoine architectural, urbain et paysager, des programmes de travaux
intéressant les monuments historiques, des études et actions
relatives au patrimoine ethnologique ainsi que des suites données
à ses avis.
Elle propose au préfet de région des orientations pour la mise en
oeuvre à l'échelon régional de la politique nationale en
matière d'études, de protection et de conservation du
patrimoine.
B. BILAN DU RETARD PRIS DANS L'APPLICATION DE LA LOI RELATIVE AUX " 50 PAS GÉOMÉTRIQUES DANS LES DOM "
La
loi n° 96-1241 relative à l'aménagement, la protection
et la mise en valeur de la zone dite des cinquante pas
géométriques dans les départements d'outre-mer
a
été promulguée le 30 décembre 1996, voici
près de trois ans
Son application a pris un
retard considérable
puisqu'en principe,
les opérations de délimitation des terrains situés dans la
zone littorale auraient dû intervenir avant le
30 décembre 1997. Ces opérations conditionnent
l'accomplissement de toutes les autres formalités qui permettront
d'appliquer la loi (reconnaissance de titres de propriétés, vente
de terrains, attribution d'aides...).
Cependant, la mise en oeuvre de ce texte a quelque peu progressé en 1999.
La
délimitation des espaces naturels
, des espaces d'urbanisation
diffuse et des espaces urbanisés s'est achevée en Martinique,
où le Préfet a pris les arrêtés de
délimitation concernant 12 communes sur 27. La conclusion de ces
opérations en Guadeloupe nécessite, quant à elle,
l'élaboration d'un schéma d'aménagement régional
encore en discussion.
Le décret en Conseil d'Etat portant
statut des Agences pour la mise
en valeur de la zone
est paru le 30 novembre 1998. Les membres
des Conseils d'administration des agences ont été
désignés en Martinique. En Guadeloupe, l'administration se heurte
à un obstacle technique car la liquidation de l'agence d'urbanisme rend
impossible la désignation d'un de ses représentants, laquelle est
prévue par l'article 6 de la loi. Les services travaillent, en
conséquence, pour savoir s'il serait envisageable, en utilisant la
théorie jurisprudentielle des " formalités
impossibles " de procéder à la désignation du
président du conseil d'administration sans qu'un représentant de
l'agence soit désigné dans ce conseil. Faute de cela, il serait
nécessaire de modifier la loi.
Deux décrets importants paraîtront, en principe, d'ici à
la fin de l'année 1999
:
- le décret en Conseil d'Etat sur les
modalités de
cession et l'exercice du droit de préemption
;
- le décret fixant le
plafond
des superficies de terrains
cédés.
L'attribution
de
l'aide exceptionnelle de l'Etat
nécessitera, en outre, l'adoption d'une
disposition en loi de
finances
qui ouvrira une ligne supplémentaire dans le compte de
commerce " opérations du service des domaines ".
Enfin, le projet de
décret en Conseil d'Etat
déterminant
le
régime de l'aide exceptionnelle
sera transmis à
l'automne aux conseils généraux de Guadeloupe et de Martinique
avant d'être examiné par le Conseil d'Etat dans le courant de
l'hiver.
Votre Commission des affaires économiques souhaite que le
Gouvernement lui fasse connaître les délais dans lesquels
paraîtront les ultimes décrets d'application de cette loi.
III. LE CONTENTIEUX DE L'URBANISME
Selon
les informations communiquées à votre rapporteur pour avis, les
statistiques relatives au contentieux des décisions prises au nom de
l'Etat indiquent que le nombre des recours en annulation connaît une
légère régression de 1996 à 1997 -derniers
exercices connus-, passant de 881 à 863 recours. En revanche, le
nombre de recours concernant des permis de construire enregistre un net
accroissement, passant de 375 à 479 durant la même période.
Ces éléments sont détaillés dans le tableau
ci-après.
ÉVOLUTION DU NOMBRE DES RECOURS
CONTRE LES
DÉCISIONS PRISES AU NOM DE L'ÉTAT
|
1994 |
1996 |
1997 |
Recours en annulation : |
937 |
881 |
863 |
dont : |
|
|
|
- Permis de construire |
393 |
375 |
479 |
- Certificats d'urbanisme |
153 |
167 |
182 |
- Demandes de sursis à exécution |
163 |
139 |
150 |
Décisions prononcées : |
930 |
721 |
577 |
- Portant sur le fond |
- |
513 |
446 |
- Annulations |
164 |
107 |
77 |
- Sursis à exécution ordonnés |
107 |
81 |
65 |
Source
: DGUHC
Quant au nombre de recours exercés par les représentants de
l'Etat au titre du contrôle de légalité, il reste stable,
ainsi que le montre le tableau suivant :
ÉVOLUTION DU NOMBRE DE RECOURS
EXERCÉS PAR
LES
REPRÉSENTANTS DE L'ÉTAT
DANS LE CADRE DU CONTRÔLE DE
LÉGALITÉ
|
1994 |
1996 |
1997 |
Nombre d'actes déférés |
341 |
319 |
343 |
dont demandes de sursis à exécution |
164 |
204 |
174 |
Nombre de jugements rendus |
293 |
309 |
209 |
dont : |
|
|
|
- désistement ou non-lieu à statuer |
95 |
109 |
60 |
- décisions rendues au fond |
110 |
151 |
146 |
- annulations |
92 |
121 |
100 |
- demandes de sursis à exécution |
88 |
50 |
63 |
- sursis à exécution prononcés |
58 |
28 |
34 |
Source
: DGUHC
Les services du ministère de l'Equipement ne disposent pas de
statistiques relatives à la durée des jugements. Ils estiment
cependant que la récente création du tribunal administratif
à Melun et celle de la cour administrative d'appel de Marseille, ainsi
que la création prochaine de la cour administrative d'appel de Douai
permettront d'accélérer le cours de la justice. Il est, en outre,
envisagé de créer un autre tribunal administratif en
Ile-de-France, dans les années à venir.
Le ministère de l'Equipement met actuellement en place un système
informatique de suivi individualisé des dossiers de contentieux
pénal et administratif. Installé au cours de l'année 1999,
ce système permettra d'obtenir, à compter de 2001, des
statistiques relatives au volume et à la répartition du
contentieux, grâce aux informations collectées au cours de
l'année 2000.
Votre Commission des Affaires économiques se félicite de
l'amélioration de l'outil statistique de suivi du contentieux de
l'urbanisme qu'elle recommande depuis quatre ans. Elle regrette cependant que
l'Etat ne soit pas en mesure de fournir des statistiques relatives au
contentieux des décisions relatives à l'urbanisme dont la
compétence a été transférée aux
collectivités locales et dont la connaissance serait très utile
au législateur.
CHAPITRE III -
L'ACTUALITÉ DE L'URBANISME OPÉRATIONNEL
I. ÉVOLUTION DES CRÉDITS BUDGÉTAIRES DESTINÉS AUX COLLECTIVITÉS LOCALES
L'Etat
verse aux collectivités locales d'une part des
dotations
destinées à l'élaboration et à l'adaptation des
documents d'urbanisme
et d'autre part des dotations destinées
à
l'assurance des communes contre les risques contentieux liés
à la délivrance des autorisations relevant de la
législation de l'urbanisme.
Dotations budgétaires destinées à l'élaboration et
à l'adaptation des documents d'urbanisme.
Deux dotations sont versées par l'Etat à ce titre aux communes.
Il s'agit d'une part d'un
concours particulier au sein de la DGD
et,
d'autre, part, d'une
ligne budgétaire inscrite au budget du
ministère de l'Equipement
.
Les crédits
du concours particulier de la dotation
générale de décentralisation
(DGD) correspondant
à la prise en charge partielle des dépenses
réalisées par les communes compétentes en matière
d'urbanisme sont inscrits au chapitre 41-56, article 10 du
budget du
ministère de l'Intérieur.
Leur montant est
actualisé chaque année en fonction du taux de croissance de la
dotation globale de fonctionnement (DGF), soit 2,78 % de 1998 à
1999. Ces crédits s'élèvent à
96 millions
de francs
dans le projet de loi de finances pour l'an 2000.
Les
crédits figurant au budget du ministère de
l'Equipement
(chapitre 57-30, article 40) sous l'intitulé
" études locales " s'élèvent, quant à
eux, à 64,8 millions de francs en autorisations de programme. Ils
sont stables par rapport à 1999. Ils enregistrent une
légère diminution en crédits de paiement, passant de 61,6
à
58,8 millions de francs
.
Ces crédits sont destinés à financer les études
locales subventionnées par la DGUHC au titre des politiques
d'aménagement, d'urbanisme et d'habitat et, notamment, les " porter
à connaissance ", études élaborées par les
services extérieurs de l'Etat lors de la rédaction des plans
d'occupation des sols (POS).
Dotation relative à la protection des communes contre les risques de
contentieux liés à la délivrance des autorisations
d'utilisation du sol.
Afin de compenser les charges financières résultant de la
nécessité de
souscrire des contrats d'assurances,
devant
laquelle se trouvent placées les communes qui délivrent des
autorisations d'utilisation du sol, des crédits sont inscrits chaque
année au titre du budget du ministère de l'Intérieur. Ils
constituent une fraction de la dotation générale de
décentralisation (DGD) dont le montant est réévalué
en fonction du rythme d'accroissement de la dotation globale de fonctionnement.
Leur montant, fixé à 24,5 millions de francs en 1998
atteindra
25,2 millions de francs en 1999
.
II. PANORAMA DES DOCUMENTS D'URBANISME
Le droit de l'urbanisme français repose sur deux piliers. Le premier est constitué par l'ensemble des dispositions de portée générale contenues dans le code de l'urbanisme. Le second est composé des divers schémas destinés à mettre en oeuvre sur l'ensemble du territoire les dispositions précitées, compte tenu des caractéristiques locales. Tel est, en particulier, l'objet des directives territoriales d'aménagement (DTA), des schémas directeurs et des plans d'occupation des sols (POS).
A. LES DOCUMENTS DE PLANIFICATION
1. La trop longue gestation des DTA
La
catégorie juridique des directives territoriales d'aménagement a
été créée par l'article 4 de la loi n° 95-115
d'orientation pour l'aménagement et le développement du
territoire. Ces directives, approuvées par décret en Conseil
d'Etat après avoir été élaborées par les
services déconcentrés de l'Etat sont destinées
à :
- déterminer, sur certaines parties du territoire, les orientations
fondamentales de l'Etat en matière d'aménagement et
d'équilibre entre le développement, la protection et la mise en
valeur du territoire ;
- fixer les principaux objectifs en matière de localisation des
grandes infrastructures de transport, de grands équipements et de
préservation des espaces naturels, des sites et des paysages.
La préparation des DTA s'effectue en deux temps, sous la direction d'un
" préfet coordonnateur ". Après une
phase
d'études préalables
, ce préfet est chargé
d'établir un rapport qui :
- précise les enjeux d'aménagement et de
développement spécifique du territoire ;
- dégage les orientations et les objectifs sur lesquels l'Etat
devra se prononcer ;
- statue sur le périmètre pertinent.
Au cours d'une phase d'élaboration, les services
déconcentrés de l'Etat prépareront, en association avec
les collectivités locales, un projet qui sera approuvé par
décret en Conseil d'Etat.
Selon les informations communiquées à votre rapporteur pour
avis, l'état d'avancement des projets de DTA est très
inégal.
La DTA relative aux
bassins miniers nord lorrains
va faire l'objet des
premières études préalables.
Si les études préalables concernant les six autres sites
(Alpes-Maritimes, aire métropolitaine marseillaise, estuaires de la
Loire et de la Seine, Alpes du Nord et aire urbaine lyonnaise)
sont
validées, on constate cependant que seules les DTA relatives aux
Alpes-Maritimes et à l'aire métropolitaine marseillaise ont,
selon les informations communiquées à votre rapporteur pour avis
"
progressé de manière significative
".
En ce qui concerne les deux estuaires, les mandats permettant d'engager la
procédure d'élaboration ont été récemment
adressés aux préfets coordonnateurs, tandis que les mandats
relatifs aux Alpes du Nord et à l'aire urbaine lyonnaise sont encore en
préparation.
Votre Commission des Affaires économiques souhaiterait vivement
connaître les délais dans lesquels seront publiées les
directives territoriales d'aménagement. En effet, leur contenu
conditionnera le développement des régions en cause et
l'existence même des documents d'urbanisme qui occupent une place
inférieure dans la hiérarchie des normes (schémas
directeurs, plans d'occupation des sols).
En outre, face à la constitution des agglomérations -qui jouiront
d'importantes compétences en matière d'urbanisme- il est
essentiel que l'Etat affirme une position claire sur tous les sujets qui
relèvent de sa compétence.
2. Un nombre toujours insuffisant de schémas directeurs
Les
schémas directeurs sont destinés à fixer les orientations
fondamentales de l'aménagement des territoires auxquels ils
s'appliquent, compte tenu de l'équilibre qu'il convient de
préserver entre l'extension urbaine, l'exercice des activités
agricoles et industrielles et la préservation de la qualité de
l'air, des sites et des paysages.
Au
1
er
juillet 1999, 219 schémas directeurs sont
approuvés
dont 73 sont en voie de modification, 69 en vigueur
après révision. En outre, 36 schémas nouveaux sont en
cours d'élaboration.
Les schémas directeurs n'ont pas connu la généralisation
qui aurait été souhaitable. Leur nombre, qui s'élevait
à 177 en 1983, n'a augmenté que d'à peine 25 % en
seize ans !
La surface qu'ils couvrent, 78.700 kilomètres carrés, ne
représente que 12 % du territoire national et ne concerne que
6.200 communes pour une population de 23,5 millions d'habitants (soit
40 % de la population française).
3. Une instabilité chronique des POS
Depuis
le 1
er
avril 1984, les permis de construire sont
délivrés par le maire au nom de la commune dans les communes
dotées d'un plan d'occupation des sols approuvé depuis au moins
six mois. Dans les autres communes, les permis de construire sont
délivrés par le maire au nom de l'Etat.
Au 1
er
juillet 1999, 15.330 communes étaient
couvertes par un POS
, ce qui correspond à une population totale de
52 millions de personnes. On observe cependant que
34,3 % des POS
approuvés sont en révision
.
Votre Commission des Affaires économiques se déclare
particulièrement préoccupée par l'instabilité des
documents de planification décentralisée. Elle souhaiterait
savoir si le projet de loi préparé par le Gouvernement portant
sur l'urbanisme, l'habitat et les déplacements annoncé par le
Premier ministre le 23 juin 1999 contiendra des dispositions de nature à
réduire l'ampleur de ce phénomène.
Elle observe, en outre, que
le nombre de cartes communales est encore trop
limité
puisque seulement
2.288 de ces documents
de
planification " souple "
sont en cours de validité
et
que 588 sont en préparation.
Il est souhaitable de favoriser l'utilisation des cartes communales qui
constituent une alternative au plan d'occupation des sols. Votre Commission des
Affaires économiques souhaiterait connaître les mesures que le
Gouvernement entend prendre à cette fin.
4. Une nécessité : mieux prendre en compte les problèmes des espaces périurbains
Votre
Commission des affaires économiques a, depuis deux ans,
préconisé une meilleure prise en compte des espaces
périurbains dans les documents d'urbanisme
2(
*
)
. Ces zones où résident 9 millions de
Français sont encore trop souvent considérées comme un
" espace jetable " voué à l'urbanisation. Or, les
abords des villes ne doivent pas constituer la " réserve
foncière " des agglomérations.
Une véritable politique de développement durable suppose que les
documents d'urbanisme y jouissent d'une réelle pérennité.
Tel n'est malheureusement pas le cas puisque l'instabilité des plans
d'occupation des sols y est particulièrement forte. Faute d'instruments
de gestion intercommunale des sols, une " concurrence
foncière " s'y fait le plus souvent sentir. Certes, les
dispositions récemment adoptées relatives aux compétences
des " agglomérations " permettront de limiter partiellement
l'ampleur de ce problème. Beaucoup reste cependant à faire.
La Commission des affaires économiques souhaite qu'à
l'occasion de la discussion du projet de loi relatif aux transports, au
logement et à l'urbanisme, le Gouvernement propose des solutions
innovantes aux problèmes spécifiques posés par les espaces
périurbains.
B. LES ACTES ADMINISTRATIFS INDIVIDUELS
L'article L-421-2-6 du code de l'urbanisme qui résulte
de
l'article 2 de la loi n° 86-972 du 19 août 1986 régit
les
conditions dans lesquelles les collectivités locales compétentes
en matière d'urbanisme bénéficient de l'aide de
l'Etat
. Il prévoit que le maire peut disposer gratuitement de l'aide
des services extérieurs de l'Etat pour effectuer l'étude
technique des demandes de permis de construire, les agents de l'Etat devant,
pendant la durée de cette mise à disposition, agir en
concertation permanente avec le chef de l'exécutif communal qui
"
leur adresse toutes institutions nécessaires pour
l'exécution des tâches qu'il leur confie
".
En pratique, bien que 80 % des permis de construire soient
délivrés dans le cadre de la procédure
décentralisée par le maire, au nom de la commune -ce qui
correspond à 87 % des logements créés en France-
les communes qui se sont dotées d'un service de l'urbanisme
chargé d'examiner les demandes de permis de construire, demeurent
très minoritaires
.
Seules les plus grandes d'entre elles, qui rassemblent, au total,
22 millions d'habitants, exercent leur compétence sans recourir au
soutien de l'Etat. Selon les éléments communiqués à
votre rapporteur,
60 % des décisions prises dans le cadre de la
procédure décentralisée sont encore instruites et
préparées grâce à la mise à disposition
gratuite des services de l'Etat
.
Compte tenu du fait que certaines communes n'exercent pas la faculté que
leur reconnaît la loi de délivrer le permis de construire et que
l'Etat fournit un concours à titre gratuit aux autres communes, ses
services déconcentrés
instruisent
,
au total, environ
65 % des décisions individuelles d'urbanisme.
Votre Commission des Affaires économiques souhaite savoir si le
Gouvernement entend favoriser la délivrance des autorisations
d'urbanisme par les communes, sans intervention de l'Etat et, dans
l'affirmative, connaître les moyens qu'il entend affecter à cette
fin.
*
* *
Alors que son rapporteur pour avis lui proposait d'émettre un avis favorable, la Commission des Affaires économiques s'en est remise à la sagesse du Sénat pour l'adoption des crédits de l'urbanisme inscrits dans le projet de loi de finances pour 2000.
1
Il s'agit des propositions de loi de
Mmes et
MM. Jean-Luc BÉCART et plusieurs de ses collègues, tendant
à frapper de nullité d'ordre public toute clause de mutation
immobilière exonérant les exploitants de mines de leur
responsabilité en matière de dommages liés à leur
activité minière ; Claude HURIET et plusieurs de ses
collègues, complétant le code minier ; Gisèle PRINTZ
et les membres du groupe socialiste et apparentés, relative à la
prévention des risques miniers après la fin de l'exploitation et
à la responsabilité des dommages liés à
l'exploitation minière ; Jean-Paul DELEVOYE et plusieurs de ses
collègues, relative à la responsabilité en matière
de dommages consécutifs à l'exploitation minière et
à la prévention des risques miniers après la fin de
l'exploitation.
2
Cf. en particulier le rapport de M. Gérard Larcher
" Les terroirs urbains et paysagers, pour un nouvel équilibre des
espaces périurbains " n°415, 1997-1998 et les Actes du
colloque " Ville et campagne, ensemble " du 10 février 1999,
n°292, 1998-1999.