Projet de loi de finances pour 2000, adopté par l'Assemblée nationale, TOME XXII - OUTRE-MER
DESIRE (Rodolphe)
AVIS 91-TOME XXII (1999-2000) - COMMISSION DES AFFAIRES ECONOMIQUES
Tableau comparatif au format Acrobat ( 264 Ko )Table des matières
- INTRODUCTION
-
PREMIÈRE PARTIE -
PANORAMA DES DÉPARTEMENTS
ET TERRITOIRES D'OUTRE-MER-
I. UNE SITUATION ÉCONOMIQUE ET SOCIALE
PRÉOCCUPANTE DANS LES DÉPARTEMENTS D'OUTRE-MER
- A. LA MARTINIQUE : UNE CROISSANCE SOUTENUE PAR LA DEMANDE INTÉRIEURE, MAIS MARQUÉE PAR LA PRUDENCE DES ENTREPRISES
- B. LA GUADELOUPE : UNE SITUATION ÉCONOMIQUE DÉGRADÉE
- C. LA GUYANE : DES RÉSULTATS MITIGÉS EN 1998
- D. LA RÉUNION : UNE AMÉLIORATION CONTINUE DE L'ACTIVITÉ ÉCONOMIQUE
- E. SAINT-PIERRE-ET-MIQUELON : VERS UN CERTAIN REDRESSEMENT
- II. QUELQUES SIGNES D'AMÉLIORATION DANS LES TERRITOIRES ET LES COLLECTIVITÉS TERRITORIALES
-
I. UNE SITUATION ÉCONOMIQUE ET SOCIALE
PRÉOCCUPANTE DANS LES DÉPARTEMENTS D'OUTRE-MER
-
DEUXIÈME PARTIE -
UN BUDGET DE L'OUTRE-MER EN LÉGÈRE PROGRESSION, QUI NE FAVORISE PAS SUFFISAMMENT
L'INVESTISSEMENT PRODUCTIF- A. L'ACTION EN FAVEUR DES COLLECTIVITÉS LOCALES ET LA MISE EN oeUVRE DU STATUT DE LA NOUVELLE-CALÉDONIE
-
B. L'ACTION EN FAVEUR DE L'EMPLOI ET DE L'INSERTION
SOCIALE
- 1. La reconduction des moyens du Fonds pour l'Emploi dans les DOM (FEDOM)
- 2. Mise en oeuvre du plan Emploi-jeunes
- 3. Le bilan du volet insertion du revenu minimum d'insertion
- 4. La prolongation du dispositif d'exonération de cotisations patronales
- 5. La reconduction des dispositifs pour l'emploi dans les territoires et collectivités d'outre-mer et le financement de l'action sociale et culturelle
- C. DES MOYENS SUPPLÉMENTAIRES POUR L'AIDE AU LOGEMENT
- D. UN RENFORCEMENT DES CRÉDITS BUDGÉTAIRES CONSACRÉS AU DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE
- E. LA RECONNAISSANCE DE LA SPÉCIFICITÉ DE L'OUTRE-MER DANS LA POLITIQUE COMMUNAUTAIRE
- F. L'INSUFFISANCE DES MESURES ORIENTÉES VERS L'INVESTISSEMENT PRODUCTIF OUTRE-MER
N° 91
SÉNAT
SESSION ORDINAIRE DE 1999-2000
Annexe au procès-verbal de la séance du 25 novembre 1999.
AVIS
PRÉSENTÉ
au nom de la commission des Affaires économiques et du Plan (1) sur le projet de loi de finances pour 2000 , ADOPTÉ PAR L'ASSEMBLÉE NATIONALE,
TOME XXII
OUTRE-MER
Par M. Rodolphe DÉSIRÉ,
Sénateur.
(1) Cette commission est composée de : MM. Jean François-Poncet, président ; Philippe François, Jean Huchon, Jean-François Le Grand, Jean-Pierre Raffarin, Jean-Marc Pastor, Pierre Lefebvre, vice-présidents ; Georges Berchet, Jean-Paul Emorine, Léon Fatous, Louis Moinard, secrétaires ; Louis Althapé, Pierre André, Philippe Arnaud, Mme Janine Bardou, MM. Bernard Barraux, Michel Bécot, Jacques Bellanger, Jean Besson, Jean Bizet, Marcel Bony, Jean Boyer, Mme Yolande Boyer, MM. Dominique Braye, Gérard César, Marcel-Pierre Cleach, Gérard Cornu, Roland Courteau, Charles de Cuttoli, Désiré Debavelaere, Gérard Delfau, Marcel Deneux, Rodolphe Désiré, Michel Doublet, Xavier Dugoin, Bernard Dussaut , Jean-Paul Emin, André Ferrand, Hilaire Flandre, Alain Gérard, François Gerbaud, Charles Ginésy, Serge Godard, Francis Grignon, Louis Grillot, Georges Gruillot, Mme Anne Heinis, MM. Pierre Hérisson, Rémi Herment, Bernard Joly, Alain Journet, Gérard Larcher, Patrick Lassourd, Edmond Lauret, Gérard Le Cam, André Lejeune, Guy Lemaire, Kléber Malécot, Louis Mercier, Paul Natali, Jean Pépin, Daniel Percheron, Bernard Piras, Jean-Pierre Plancade, Ladislas Poniatowski, Paul Raoult, Jean-Marie Rausch, Charles Revet, Henri Revol, Roger Rinchet, Jean-Jacques Robert, Josselin de Rohan, Raymond Soucaret, Michel Souplet, Mme Odette Terrade, MM. Michel Teston, Pierre-Yvon Trémel, Henri Weber.
Voir
les numéros
:
Assemblée nationale
(
11
ème législ.) :
1805
,
1861
à
1866
et T.A.
370
.
Sénat
:
88
et
89
(annexe n°
34
)
(1999-2000).
Lois de finances. |
INTRODUCTION
Mesdames, Messieurs,
Malgré des statistiques qui se veulent encourageantes sur
l'activité économique de l'outre-mer, la situation des
départements d'outre-mer se dégrade et devient explosive sur le
plan social. L'année s'est caractérisée par la
multiplication de conflits sociaux longs et parfois violents.
30 % de la population est au chômage, 15 % vit du revenu minimum
d'insertion, le nombre d'interdits bancaires continue de progresser fortement
et l'indice de confiance des entreprises est en baisse continue.
Lors de son récent voyage aux Antilles, le Premier ministre a pu
prendre la mesure de cette situation et des attentes fortes des élus
locaux, toutes tendances confondues
. Il s'est engagé sur l'adoption,
en 2000, d'un projet de loi d'orientation pour les départements
d'outre-mer, qui comprendrait deux volets : une réforme
institutionnelle donnant plus de pouvoirs aux élus, et des mesures
économiques et sociales visant à assurer le développement
des DOM.
Sur ce deuxième point, il conviendra assurément d'être
ambitieux et novateur, pour essayer de rendre les économies domiennes
viables, car les solutions appliquées jusqu'à présent ne
servent qu'à maintenir l'économie de l'outre-mer " sous
assistance respiratoire ".
Il faut sortir de la spirale infernale d'un
accroissement des transferts publics qui soutient la consommation des
ménages sans pallier à l'insuffisance de fonds propres des
entreprises locales, pour permettre à celles-ci de se développer
et de répondre à la demande.
S'agissant des territoires et pays d'outre-mer, dont la
spécificité est chaque année plus grande compte tenu des
évolutions institutionnelles majeures qu'ils connaissent, il faut
souligner, malgré la persistance de leurs difficultés
économiques, les signes d'une amélioration structurelle de leur
croissance.
Dans ce contexte, le budget de l'outre-mer apparaît comme un budget
d'attente, avec des aspects positifs concernant l'engagement de l'Etat au
travers des contrats de plan, même si celui-ci ne soutient pas
suffisamment l'investissement productif.
PREMIÈRE PARTIE -
PANORAMA DES
DÉPARTEMENTS
ET TERRITOIRES D'OUTRE-MER
Dans son
rapport annuel sur la situation économique des départements
d'outre-mer, l'Institut d'émission d'outre-mer semble indiquer que
l'activité économique en 1998 était plutôt bien
orientée ;
mais le rapport souligne surtout la
dégradation très forte de la situation de l'emploi,
l'augmentation du nombre des interdits bancaires, ainsi que la progression des
bénéficiaires du Revenu minimum d'insertion (RMI), ce qui
témoigne de la dégradation générale du climat
social.
Les analyses récentes proposées à l'occasion du
déplacement du Premier ministre dans les Antilles, en octobre 1999,
soulignent le caractère explosif de la situation de l'outre-mer :
une production locale inexistante, une chute importante des exportations, mais
une consommation des ménages très forte permise par d'importantes
facilités de crédits à la consommation, ainsi que par le
pouvoir d'achat des fonctionnaires bénéficiaires de
surrémunérations.
L'activité économique de l'outre-mer reste donc largement
tributaire de la métropole, mais ces transferts publics de plus en plus
importants n'arrivent plus à endiguer la dégradation du climat
social.
TRANSFERTS PUBLICS ET PRIVÉS
en millions de francs
|
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
Transferts publics nets (vers les DOM) |
33 883 |
35 865 |
39 000 |
36 458 |
Transferts privés nets (vers la métropole) |
-33 632 |
-35 257 |
-38 513 |
-34 848 |
Solde transferts nets |
251 |
608 |
487 |
1 610 |
Source
:
Institut d'émission des
département d'outre-mer
S'agissant des territoires d'outre-mer, le rapport relève d'assez fortes
divergences d'évolution entre les économies des
différentes entités, notamment à cause de la crise
mondiale du nickel pour la Nouvelle-Calédonie. Les résultats
positifs constatés restent majoritairement dus au niveau satisfaisant de
la commande publique, mais il n'en faut pas moins souligner que les
performances économiques s'améliorent, comme en atteste le climat
social.
I. UNE SITUATION ÉCONOMIQUE ET SOCIALE PRÉOCCUPANTE DANS LES DÉPARTEMENTS D'OUTRE-MER
A. LA MARTINIQUE : UNE CROISSANCE SOUTENUE PAR LA DEMANDE INTÉRIEURE, MAIS MARQUÉE PAR LA PRUDENCE DES ENTREPRISES
En 1998,
l'économie du département s'inscrit dans un cycle apparent de
croissance, très largement soutenu par la reprise de la consommation des
ménages à l'issue de la crise de la banane. Mais cette
progression dissimule des disparités sensibles si on en juge par
l'augmentation du nombre de demandeurs d'emploi, des
bénéficiaires du RMI et des chômeurs de longue durée.
A contrario, le comportement des chefs d'entreprises reste
caractérisé par une très grande prudence, en raison de la
forte concurrence des importations, des effets des conflits sociaux et des
inquiétudes quant à l'avenir de mécanismes protecteurs
tels que le régime de défiscalisation, l'octroi de mer et les
mécanismes européens de soutien en agriculture.
1. L'activité des principaux secteurs économiques a globalement progressé
En
matière agricole, la valeur de la production agricole finale
s'élève à 1.941,7 millions de francs en 1997,
en
hausse importante pour la deuxième année consécutive (+
15,9 % après + 7,3 % en 1996).
Ceci résulte encore pour l'essentiel de la croissance de la valeur du
produit banane. Ainsi, en 1997, les exportations ont-elles fortement
progressé (271.112 tonnes contre 249.733 tonnes en 1996). Mais
les exportations ont à nouveau diminué en 1998 en raison d'une
grève des ouvriers agricoles en décembre 1998 et janvier 1999. De
plus, la bonne tenue des cours, enregistrée en 1997 et 1998 a permis de
masquer les difficultés économiques des exploitations, mais en
1999 celles-ci sont à nouveau confrontées à de graves
problèmes de trésorerie, compte tenu de l'important
sur-approvisionnement du marché européen au printemps et des
menaces pesant sur l'OCM banane.
Malgré l'augmentation de la quantité de canne livrée, la
production de sucre locale a baissé de 10 % pour s'établir
à 6.534 tonnes. La production globale de rhum a
légèrement baissé en 1998, pour atteindre
68.716 hectolitres, soit - 1,9 %, mais les ventes vers la
métropole ont enregistré une hausse sensible qui résulte
notamment de l'impact positif de l'appellation d'origine contrôlée
attribuée en novembre 1996, mieux relayée par des campagnes de
communication menées par l'interprofession et par les opérations
de promotion réalisées par les sociétés de
négoce et de distribution.
En 1997, les productions vivrières fruitières et florales -autres
que banane, canne à sucre, ananas-, représentent 25 % de la
production agricole finale, contre 29 % en 1996 et 36 % en 1995. Ce
type de production reste très gravement menacé par la concurrence
de pays tiers -Caraïbes, pays d'Amérique centrale- dont les
coûts de main d'oeuvre sont moins onéreux et qui
bénéficient d'accords commerciaux privilégiés avec
l'Union européenne.
Après l'amélioration constatée en 1997, qui s'explique
pour partie par la tenue des élections régionales,
l'activité du bâtiment a légèrement diminué
en 1998, surtout dans le secteur des grands chantiers et des travaux publics.
L'activité touristique continue de progresser, puisque la
dépense touristique totale a augmenté de 3,9 % par rapport
à 1997 pour s'établir à 1.691 millions de francs.
Le nombre de touristes de séjour continue de progresser -550.000 contre
513.000 en 1997- mais on constate un net recul de la durée moyenne de
séjours (3, 6 jours, contre 4 en 1997). Plusieurs faits ont
contribué également à ternir l'image de marque de la
Martinique en 1998, notamment en raison de la persistance de conflits sociaux
durs comme celui du Club Méditerranée de Saint-Anne en novembre
1998.
S'agissant du tourisme de croisière, qui représente
400.000 personnes, on constate une certaine désaffection à
l'égard de la Martinique au profit des autres îles des
Caraïbes, se traduisant par une diminution du nombre d'escales de
paquebots. Sur les sept premiers mois de 1999, le nombre de
croisiéristes a reculé de 27 % et le nombre des escales de
10 % par rapport à la même période en 1998
;
mais cette forme de tourisme ne représente que 3 % des dépenses
touristiques en Martinique
.
En revanche, le tourisme de plaisance, qui attire une clientèle aux
origines géographiques très diversifiées, a connu une
certaine reprise en 1998 (+ 4,1 % avec 44.100 plaisanciers en 1998),
ce qui a eu des effets bénéfiques sur l'activité locale
(commerce de proximité, entretien des bateaux, location d'anneaux).
Le secteur industriel contribue pour 10,9 % à la valeur
ajoutée brute de la Martinique, avec un chiffre d'affaires global
évalué à 5,4 milliards de francs. Ce secteur a
bénéficié des dispositifs fiscaux favorables issus des
lois " Pons " ou " Perben " pour moderniser leurs
équipements. Le secteur artisanal reste lui aussi dynamique, même
si les immatriculations au Répertoire des métiers diminuent en
1997. Il faut noter que c'est le secteur industriel qui a été le
plus atteint par le conflit social survenu dans le port de Fort de France
à partir de fin novembre 1998.
S'agissant du secteur bancaire,
votre rapporteur pour avis se
félicite du plan de sauvetage du Crédit martiniquais,
annoncé fin octobre 1999 par le premier ministre. Il était,
en effet, impensable que cette banque disparaisse, compte tenu de son
importance pour le développement économique de l'île et,
plus largement, des Antilles :
- les activités " saines " de la banque d'outre-mer vont
être reprises par la Bred-Banques populaires, ce qui permet à
celle-ci d'ajouter 14 agences en Martinique, 4 agences en Guadeloupe
et 2 en Guyane à son propre réseau, déjà
constitué de 17 agences dans l'espace " domien ", et de
renforcer ainsi son implantation outre-mer ;
- les créances douteuses, qui atteignent 1 à
1,2 milliard de francs vont être prises en charge " à
titre préventif " par le Fonds de garantie des dépôts
(FGD) institué par la loi épargne et sécurité
financière.
2. Une dégradation des indicateurs sociaux
Paradoxalement, en dépit d'une évolution satisfaisante du
volume d'activité des entreprises, les chiffres de l'emploi se sont
fortement dégradés.
Le nombre de demandeurs d'emplois
s'établit à 49.993 fin décembre 1998, soit une hausse de
11,3 % sur un an. Ainsi, le taux de chômage dépasserait
30,3 % de la population active en 1998. Par ailleurs, le nombre de
chômeurs de longue durée a fortement progressé (+
18,4 % contre - 2,2 % en métropole) et désormais il
représente 59 % des demandeurs d'emplois.
Enfin, le nombre de personnes couvertes par le RMI a augmenté de
13,4 % par rapport à 1997 pour s'établir à
45.993 personnes, soit 12 % environ de la population.
3. Une légère amélioration de la balance commerciale.
Quoique structurellement déséquilibré, le déficit commercial s'est quelque peu réduit en 1997, atteignant - 8.305 millions de francs, soit une baisse de 4 %. Cette évolution a été rendue possible par la stabilisation des importations et une forte hausse des exportations. Ainsi le taux de couverture des importations par les exportations continue-t-il de s'améliorer en atteignant 16,9 % en 1998.
BALANCE COMMERCIALE
(millions de francs)
|
1994 |
995 |
1996 |
1997 |
1998 |
Variations
|
Importations CAF |
9 092 |
9 801 |
10 083 |
9 855 |
9 997 |
+ 1 % |
Exportations FAB |
1 216 |
1 203 |
1 086 |
1 179 |
1 692 |
+ 43 % |
Solde commercial |
- 7 876 |
- 8 598 |
- 8 997 |
- 8 676 |
- 8 305 |
- 4 % |
Taux de couverture (importations/exportations) |
13,4 % |
12,3 % |
10,8 % |
12,0 % |
16,9 % |
|
Source : Direction générale des douanes
B. LA GUADELOUPE : UNE SITUATION ÉCONOMIQUE DÉGRADÉE
Après une année 1997 marquée par la reprise de l'activité économique de certains secteurs, l'année 1998 est caractérisée par un retournement de tendance au deuxième trimestre, qui touche l'ensemble des secteurs économiques. Il est dû à la multiplication de conflits sociaux parfois très durs, ce qui a fortement pesé sur l'image de marque de la Guadeloupe au plan touristique.
1. Une détérioration de l'activité des principaux secteurs de l'activité économique
En
ce qui concerne l'agriculture, les conditions climatiques et sociales ont
perturbé les productions de la Guadeloupe.
Ainsi, les exportations
de banane ont été freinées par les grèves des
ouvriers des exploitations en janvier et des dockers durant
l'été. Puis, le passage du cyclone George en septembre 1998 a
entraîné une perte de récoltes estimée à
70.000 tonnes, dont la moitié au titre de 1998. Ainsi, les
exportations se sont établies à 78.658 tonnes, en diminution
de 20 %.
S'agissant de la production de cannes à sucre, après deux
années de progression, une baisse de 26 % a été
enregistrée
, en raison de la forte sécheresse,
constatée début 1998 à laquelle ont succédé
des pluies diluviennes. La production de sucre -désormais
concentrée sur deux unités industrielles- a également
diminué pour atteindre seulement 38.324 tonnes, en raison d'un
conflit social et de difficultés techniques. Néanmoins, la
campagne 1998-1999, commencée en février 1999, s'annonce plus
prometteuse, en raison des conditions climatiques.
Parmi les autres production végétales, le melon, en raison de
bons résultats en contresaison, constitue un produit d'exportation
à destination, notamment, de l'Europe continentale. Cependant,
après avoir progressé jusqu'en 1994, la production diminue en
raison de difficultés diverses (sécheresse, parasites,
épuisement des sols, dissémination des parcelles entraînant
un surcoût de production) ce qui fait peser des doutes sur son avenir
économique.
En ce qui concerne le tourisme, qui est devenu essentiel à
l'équilibre de l'économie locale, l'année 1998 n'a pas
permis d'enregistrer de bons résultats. Si la fréquentation des
Iles du nord s'est maintenue, celle de la Guadeloupe continentale a
baissé d'environ 20 %.
Néanmoins, le nombre de touristes accueillis en 1998 a encore
progressé puisqu'il est estimé à 693.000 personnes
(hors les Iles du Nord) contre 660.000 en 1993.
Mais, il convient de
noter une forte baisse de la croisière de transit amorcée en 1997
et confirmée en 1998. Ceci est dû à une très nette
dégradation de l'image de marque de la Guadeloupe en raison de la
multiplication des conflits sociaux, des mauvaises conditions d'accueil des
touristes et de la faible qualité des services offerts.
Le secteur du bâtiment et des travaux publics se trouve toujours dans
une situation de surcapacité de l'offre, même si le secteur du
logement social permet d'assurer une activité régulière.
2. L'aggravation du chômage se poursuit
Le
marché du travail s'est à nouveau dégradé en 1998
avec une progression du nombre de demandeurs d'emplois de + 5,3 % sur un
an, soit 53.712 personnes.
Le taux de chômage calculé en
décembre 1998 est de 29,5 %. Le taux de chômage des jeunes de
moins de 25 ans a encore reculé (18,4 % contre 19,9 % en
1997), mais il est, cette année, légèrement
supérieur à celui constaté en métropole.
Le nombre de bénéficiaires du RMI s'élève à
48.880, en progression de 11,3 % et représente 11,5 % de la
population.
3. La dégradation du solde commercial
La poursuite de la progression des importations (+ 4,6 % en 1998), conjuguée à la diminution de 14 % des exportations en raison des pertes de recettes de l'industrie sucrière, creuse le déficit commercial en 1998. Celui-ci s'établit à - 10 milliards , ramenant le taux de couverture à 6,6 % contre 8 % en 1997.
BALANCE COMMERCIALE
(millions de francs)
|
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
Importations |
8 635 |
9 601 |
10 010 |
102 317 |
10 704 |
Exportations |
847 |
804 |
557 |
819 |
704 |
Balance commerciale |
- 7 788 |
- 8 797 |
- 9 453 |
- 94 118 |
- 10 000 |
Taux de couverture (importations/exportations) |
9,8 % |
8,4 % |
5,6 % |
8,0 % |
6,6 % |
Source : Direction générale des douanes
C. LA GUYANE : DES RÉSULTATS MITIGÉS EN 1998
A l'image des années précédentes, les différents secteurs d'activité économique enregistrent des évolutions fortement différenciées et, globalement, la reprise économique ne s'est pas encore manifestée.
1. Des résultats contrastés pour les principaux secteurs économiques
La
réussite du programme spatial en 1998 a permis de pérenniser
cette activité en Guyane, qui représente désormais
près de 30 % du PIB de la Guyane et 90 % des exportations de
biens et services.
Le carnet de commandes en décembre 1998 affiche
40 satellites et une constellation, soit quasiment trois ans
d'activité.
En 1998, 2,44 tonnes d'or ont été extraites en Guyane en
diminution de 19,4 % par rapport à 1997, et les exportations se
sont élevées à 221,2 millions de francs, en recul de
12,6 % sur l'année précédente. Ainsi, la part de l'or
continue de progresser dans le total des exportations et le secteur
aurifère reste le premier poste à l'export, hors activité
spatiale.
Par ailleurs, les investissements dans la recherche minière d'or
profond ont fortement baissé en 1998, du fait de la faiblesse du cours
de l'or,
mais il convient de signaler qu'en avril 1999, les
sociétés canadiennes Guyanor Ressources et Cambior ont
déposé une demande de concession d'exploitation aurifère
sur deux sites situés dans l'ouest de la Guyane.
Après une année morose en 1997, l'exploitation forestière
a été plus active en 1998, avec une augmentation de la production
de " grumes sorties " de 34 %. Le volume des exportations
diminue légèrement, mais confirme néanmoins un retour
à la normale après la forte diminution enregistrée en 1996.
La production rizicole a fortement reculé (- 20 % par
rapport à 1997) et la surface ensemencée a été
réduite de 3,5 %
; les rendements observés sont
faibles, en raison de mauvaises conditions climatiques, de la présence
de parasites et de difficultés d'exploitation.
En conséquence,
les exportations ont également diminué
.
S'agissant de la pêche crevettière, le volume total de captures a
progressé de 2,6 % pour s'établir à
4.209 tonnes, le volume des captures soumises au règlement
communautaire atteignant quasiment les 24.000 tonnes autorisées,
malgré la diminution de trois unités dans la flotte de bateaux
sous licence et la diminution du calibre des crevettes pêchées.
Compte tenu du développement rapide de la production de crevettes
d'aquaculture essentiellement en Asie du Sud-Est et en Amérique du Sud,
à des coûts de production moins élevés, les cours
mondiaux ont tendance à baisser. S'agissant des exportations, l'Espagne
constitue, depuis 1997, le deuxième débouché de la
crevette guyanaise.
L'activité du secteur du bâtiment et des travaux publics a
été mieux orientée en 1998, notamment grâce aux
commandes des opérateurs publics.
2. Des indicateurs sociaux dégradés
Avec une
nouvelle progression du chômage (+ 4 % en 1998), et
13.073 demandeurs d'emplois, l'état du marché de l'emploi se
rapproche progressivement de celui des autres départements d'outre-mer.
Le taux de chômage, qui atteint 21,4 %, reste cependant encore
inférieur à celui de l'ensemble des DOM (33,8 % en
décembre 1998).
Compte tenu de la structure de la population caractérisée par sa
grande jeunesse -44,3 % des personnes ont moins de 20 ans- et la
forte croissance démographique (+ 5 % par an), les
perspectives pour l'emploi et le chômage restent préoccupantes.
En 1998, le nombre d'allocataires du RMI a progressé de 3,6 % pour
s'établir à 8.195 personnes. Au total, 18.000 personnes
(allocataires et leurs familles) ont bénéficié du RMI,
soit plus de 10 % de la population.
3. Une dégradation du solde commercial
Le
montant des importations s'est élevé à
3.449,4 millions de francs, hors activités spatiales. Cette
progression de 7,9 % provient plus particulièrement des produits
minéraux et des produits alimentaires. Hors activité spatiale,
les exportations diminuent de 14,7 % pour s'établir à
597,2 millions de francs, en raison des résultats médiocres
des principales exportations (or, secteur forestier, riz et crevettes).
En conséquence, le déficit commercial s'est alourdi pour
atteindre - 2.852,22 millions de francs et le taux de couverture
n'est plus que de 17,3 % contre 21,8 % en 1997.
BALANCE COMMERCIALE (HORS ACTIVITÉ SPATIALE)
(en millions de francs)
|
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
Importations globales |
3 745,99 |
3 903,37 |
3 776,48 |
3 196,87 |
3 449,44 |
Exportations globales |
827,26 |
792,70 |
732,03 |
697,60 |
597,22 |
Balance commerciale globale |
- 2 918,72 |
- 3110,66 |
- 3044,45 |
- 2 499,26 |
- 2 852,22 |
Taux de couverture hors activité spatiale |
22,1 % |
20,3 % |
19,4 % |
21,8 % |
17,3 % |
Source : Service des douanes
D. LA RÉUNION : UNE AMÉLIORATION CONTINUE DE L'ACTIVITÉ ÉCONOMIQUE
L'année 1998 s'est achevée sur un bilan globalement positif, sans avoir été marquée par des cycles conjoncturels contradictoires. Si l'activité a été favorisée par la demande intérieure, un nombre élevé de ménages reste néanmoins confronté à de graves difficultés financières. Cependant, cette embellie de l'économie locale se traduit pour la première fois de façon positive sur les chiffres du chômage.
1. Des résultats encourageants pour la plupart des secteurs économiques, hormis en agriculture
Le
secteur agricole connaît en effet des difficultés persistantes et
les résultats de 1998 ont été décevants.
La canne à sucre demeure la culture dominante de l'île, bien que
la surface agricole consacrée à cette culture spéculative
marque un recul continu, passant de 37.500 hectares en 1985 à
25.600 hectares en 1997 (soit - 31,7 %), sous les effets
conjugués de l'urbanisation, de la construction d'infrastructures
routières et de la diversification progressive des petites
exploitations. Au cours des cinq dernières années, cette
diminution atteint en moyenne 1,5 % par an.
La campagne sucrière
(1997-1998) a connu une chute des tonnages de canne passant de
1.910.000 tonnes à 1.675.000 tonnes, cette régression
s'expliquant par la sécheresse et le développement des attaques
de vers blancs dans le sud
. En 1998, la richesse en sucre est
légèrement inférieure - 0,25 point par rapport
à 1997- et les tonnages en sucre ont diminué, passant de
207.110 tonnes en 1997 à 179.981 tonnes en 1998.
Le recul des surfaces occupées par les cultures secondaires
d'exportation, notamment les huiles essentielles et la vanille, s'est poursuivi
en 1997 (1.053 hectares contre 1.365 hectares en 1995, soit
- 23 %). Ces dernières représentent désormais
moins de 2 % de la surface agricole utilisée.
En revanche, les surfaces consacrées aux cultures
maraîchères, fruitières et vivrières (+ 1,3 %),
ainsi que les surfaces occupées par les prairies et pâturages
destinés à l'élevage (+ 3,2 %), en liaison avec
l'essor des filières animales, ont encore progressé en 1997. La
filière fruits et légumes, qui constitue la première
spéculation agricole de l'île avant la canne à sucre avec
près de 32,97 % de la valeur de la production agricole finale,
poursuit sont développement. La production légumière
couvre aujourd'hui la quasi-totalité des besoins de la population
réunionnaise, tandis que les importations représentent le quart
de la consommation fruitière annuelle.
S'agissant du secteur de la pêche
, les prises ont sensiblement
progressé en 1998, essentiellement pour la pêche au large et la
pêche industrielle, dont les volumes de capture augmentent respectivement
de 39,3 % et 5,8 %. En conséquence
, les exportations ont
également sensiblement progressé, tant en volume qu'en valeur en
raison de la hausse des cours de la légine
.
Malgré la mise en place de quotas, l'avenir de la pêche
industrielle reste menacé par l'exploitation massive et illégale
des ressources halieutiques des Terres australes et antarctiques
françaises, notamment en raison du succès de la légine
sur les marchés japonais, taiwanais, chinois et nord-américain.
En l'absence d'un accord international entre les pays concernés, les
autorités françaises ont considérablement renforcé
le dispositif de lutte contre ces pratiques illégales en relevant
fortement le montant des amendes. En 1999, trois palengriers arraisonnés
ont été coulés à Port-Réunion, après
que la déchéance des droits de propriété de
l'armateur a été prononcée par le ministre de l'Equipement.
Au sein du secteur secondaire, les résultats économiques sont
meilleurs en 1998 pour l'ensemble de l'industrie
. Mais le rythme de
développement des marchés d'import-substitution se ralentit, du
fait de la modification du régime de défiscalisation
. La
croissance, pour se poursuivre, doit s'appuyer désormais sur le
développement des exportations, ce qui suppose une amélioration
des gains de productivité des entreprise.
L'activité du bâtiment et des travaux publics a été
soutenue en 1998 grâce à une progression sensible de la commande
publique sur des investissements routiers et du génie civil. Mais,
s'agissant de la construction de logement sociaux, les résultats sont
inférieurs à ceux de 1997, en raison de la baisse du taux
d'engagement de la ligne budgétaire unique.
Enfin, la Réunion connaît un essor touristique soutenu depuis
la fin de la guerre du Golfe
, avec une progression soutenue du nombre de
touristes : + 14 % en 1996, + 7 % en 1997 et
+ 5,5 % en 1998 avec 390.643 visiteurs
.
Le tourisme d'agrément reste majoritaire (56,7 % des visiteurs)
devant le tourisme affinitaire (30 % des visiteurs). Les touristes
proviennent surtout de la métropole (82 %) et de l'île
Maurice (9,5 %) ; mais la clientèle européenne
étrangère est en forte progression (+ 27 % en 1998).
La
Réunion occupe la deuxième place des destinations de la zone sud
de l'Océan indien derrière l'île Maurice.
Avec des recettes locales atteignant 1,56 milliards de francs en 1998
(contre 1,45 milliards de francs en 1997),
le tourisme est devenu la
première activité exportatrice de l'île, avant le sucre
qui procure environ 700 millions de francs de recettes à
l'exportation.
2. Des signes d'amélioration sur le marché du travail
Pour
la première fois depuis le début de la décennie, le
chômage a reculé en 1998 à la Réunion.
Au
1
er
janvier 1999, les demandes d'emplois non satisfaites
s'élèvent en effet à 95.769 au lieu de 100.055 fin
décembre 1997, soit une diminution de 4,3 % après une hausse
de 6,4 % observée au cours de l'année
précédente.
Corrigée des variations
saisonnières, l'amélioration atteint 3,1 %.
L'indicateur
de chômage publié par le ministère du travail et des
Affaires sociales s'établit ainsi à 35,7 %, ce qui constitue
toutefois, malgré une diminution de 1,5 point en un an, le niveau
le plus élevé de tous les départements français.
Après avoir progressé en 1996 et 1997, le chômage des
jeunes recule sensiblement (- 10,9 % en 1998) mais le chômage de
longue durée continue de s'accroître.
Son pourcentage dans le
total passe ainsi de 45 % fin décembre 1997, à 47,7 %
fin décembre 1998, et 23,3 % des chômeurs de longue
durée sont inscrits depuis plus de trois ans, contre 21,8 % en 1997.
En revanche le nombre des bénéficiaires du RMI s'est inscrit
en forte hausse au cours des deux dernières années.
Après avoir déjà progressé de 6,4 % en 1997,
le nombre d'allocataires est en effet passé de 54.126 personnes en
décembre 1997 à 57.778 en décembre 1998, ce qui
traduit une croissance de 6,7 %.
Au total, la population
concernée de façon directe ou indirecte par le RMI à la
Réunion est évaluée à 132.954 personnes en
1998, soit près de 19 % de la population, alors que ce pourcentage
s'établit à environ 3 % en métropole
.
3. Une détérioration de la balance commerciale
Tant
en volume (+ 16,5 %) qu'en valeur (+ 6,9 %), le niveau des
importations a fortement progressé
. Cette hausse résulte
principalement de la hausse des entrées de produits
énergétiques en raison de la croissance régulière
du parc automobile et du trafic aéroportuaire.
En revanche, le niveau des exportations fléchit, compte tenu des mauvais
résultats de la campagne sucrière.
Le déficit commercial s'est ainsi accru en 1998, entraînant une
détérioration du taux de couverture de 0,9 points.
BALANCE COMMERCIALE
(millions de francs)
|
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 (1) |
1998 |
Importations |
11 855 |
13 077 |
13 561 |
14 240 |
14 326 |
15 310 |
Exportations |
996 |
955 |
1 038 |
1 071 |
1 254 |
1 215 |
Balance commerciale |
- 10 859 |
- 12 122 |
- 12 523 |
- 13 169 |
- 13 072 |
- 14 095 |
Taux de couverture (importations/exportations) |
8,4 % |
7,3 % |
7,7 % |
7,5 % |
8,8 % |
7,9 % |
Source
: Service des douanes
(1)
Chiffres rectifiés
E. SAINT-PIERRE-ET-MIQUELON : VERS UN CERTAIN REDRESSEMENT
1. La normalisation progressive des rapports franco-canadiens en matière de pêche
L'accord de pêche franco-canadien du 2 décembre 1994, signé
pour dix ans, prévoit notamment que Saint-Pierre-et-Miquelon
bénéficie de quotas de pêche de morue et de
pétoncles fixés, non pas de manière arbitraire par les
autorités canadiennes, mais par des pourcentages de TAC (Total
admissible de captures), déterminés chaque année de
manière conjointe et concertée.
Après la mise en place difficile de ce dispositif de concertation
-caractérisée notamment en 1998 par le retard de la partie
canadienne à publier le TAC sur la morue et le plan de récolte et
son refus de délivrer les licences de pêche pour les navires
artisans immatriculés à Saint-Pierre-et-Miquelon-,
il semble
que les termes de l'accord soient désormais respectés.
Lors de la cinquième réunion du conseil consultatif
franco-canadien à Ottawa les 8 et 9 décembre 1998, et compte
tenu de l'état précaire du gisement de pétoncles d'Islande
constaté grâce à une évaluation scientifique de la
ressource, les Parties se sont entendues pour autoriser une pêche d'un
tonnage maximum de 100 tonnes en vue d'assurer le suivi de
l'évolution de la ressource et de ne pas fixer de TAC pour 1999. Pour
permettre une appréciation plus scientifique des ressources, le cycle
annuel de gestion a été modifié et débute le
1
er
avril. S'agissant de la morue, en l'absence des données
scientifiques nécessaires, un quota transitoire a été
prévu pour le premier semestre 1999. A la suite d'un échange de
notes franco-canadien, l'archipel a obtenu un quota total de 5.616 tonnes
de morue pour la période du 1
er
janvier 1999 au
31 mars 2000, en forte augmentation par rapport aux 3.120 tonnes
obtenues en 1998. Le prochain conseil consultatif devrait se tenir en France au
cours du premier semestre 2000.
L'adhésion de la France à l'Organisation des Pêches de
l'Atlantique du Nord-Ouest (OPANO) en juillet 1996, en qualité d'Etat
riverain au titre de Saint-Pierre-et-Miquelon, a permis de formuler à
celle-ci des demandes d'allocation de quotas dans les zones de haute-mer
couvertes par l'OPANO.
Lors de la dernière conférence de cette structure
en septembre 1999 à Dartmouth, la France a obtenu un droit de
pêche portant sur 1.725 tonnes de flétan, 100 jours de
pêche à la crevette et 453 tonnes de calamar qui pourraient
être portés à 1.000 tonnes si une amélioration
du stock était constatée.
2. Une certaine reprise de l'activité économique dans le secteur de la pêche
La
transformation de la pêche industrielle, bénéficiant
d'aides des pouvoirs publics, est en progression avec 3.008 tonnes
d'apports de poissons pêchés en 1998, ce qui a permis de produire
1.145 tonnes de filets de poissons (contre 535 tonnes en 1997).
Néanmoins, la pêche industrielle reste limitée depuis
l'épuisement du gisement de pétoncles. Le seul chalutier
français présent dans les zone est le Saint-Pierre, navire de la
société Interpêche. Dans le cadre de l'accord
franco-canadien, des chalutiers canadiens pêchent une partie des quotas
français de morue. Ceux-ci sont en totalité
débarqués à Saint-Pierre et traités dans l'usine
d'Archipel S.A.
Après le moratoire canadien de 1992 et l'interdiction totale de la
pêche à la morue, on assiste à une reprise progressive de
l'activité de pêche depuis quelques années. La pêche
artisanale emploie environ 50 marins pour une flotille locale d'une
vingtaine de bateaux. Cette pêche concentrée d'avril à
septembre, porte principalement sur la lompe, le crabe des neiges, et depuis
1997 sur la morue. Le volume des prises a été multiplié
par 3 depuis 1996.
Ceci se répercute sur l'industrie locale avec la reprise des Nouvelles
Pêcheries et la croissance de l'activité d'un atelier de
traitement des oeufs de lompe à Miquelon.
Enfin, l'inscription, en février 1999, de Saint-Pierre-et-Miquelon
sur la liste des PTOM autorisés à exporter vers l'Union
européenne peut également ouvrir de nouveaux
débouchés, et encourager la valorisation locale des produits de
la pêche.
Le secteur du bâtiment et des travaux publics a connu une forte
activité en 1998
avec la poursuite de grands travaux, en particulier
la construction du nouvel aéroport et l'extension du port de Miquelon.
Devenu le principal moteur de l'économe de l'archipel, ce secteur a
continué sa progression et bénéficie d'une demande
soutenue. De grands chantiers en cours, tels que l'extension de
l'hôpital, les travaux d'adduction d'eau et d'assainissement, permettent
au secteur de maintenir un certain niveau d'activité.
Après une année 1996 décevante, la saison touristique a
retrouvé en 1997 et 1998 un niveau habituel d'environ
10.000 touristes accueillis. Ce secteur, qui représente un certain
potentiel de développement pour l'archipel, se maintient sans
connaître de réelle progression. La capacité
hôtelière de l'archipel s'élève à
190 chambres et le tourisme représente environ 150 emplois
répartis dans 40 entreprises et 10 associations.
Compte tenu de la sensible augmentation des exportations, notamment vers le
Canada, des produits de la pêche (+ 40 % sur un an),
le
déficit commercial se réduit et le taux de couverture des
importations par les exportations s'établit à 10,6 % contre
7,7 % en 1997.
BALANCE COMMERCIALE
(millions de francs)
|
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
Variation
|
Importations |
413 |
371 |
371 |
384 |
359 |
- 7 % |
Exportations |
83 |
56 |
21 |
29 |
38 |
+ 29 % |
Balance commerciale |
- 330 |
- 315 |
- 350 |
- 355 |
- 321 |
- 10 % |
Taux de couverture (importations/exportations) |
20 % |
15 % |
6 % |
7,7 % |
10,6 % |
|
Source
: Service des douanes
(1)
Chiffres rectifiés
II. QUELQUES SIGNES D'AMÉLIORATION DANS LES TERRITOIRES ET LES COLLECTIVITÉS TERRITORIALES
La
conjoncture économique des territoires d'outre-mer en 1998 a
été marquée par d'assez fortes divergences selon les
collectivités territoriales concernées.
En Nouvelle-Calédonie, la crise sévissant sur le marché
mondial du nickel
a affecté la situation des entreprises
liées directement ou indirectement à ce secteur,
et
occulté les évolutions relativement favorables
enregistrées par ailleurs
, l'évolution politique en cours
étant jugée positivement dans les enquêtes menées
auprès des agents économiques.
En Polynésie française, en revanche, l'économie locale
reste marquée par le dynamisme de la consommation et de
l'investissement
. La baisse sensible des cours de la perle semble avoir
été gérée de manière positive par la
profession, qui prospecte de nouveaux marchés.
A Mayotte, où l'économie repose principalement sur la commande
publique, l'année a été marquée par une certaine
morosité
liée à la situation de la collectivité
territoriale en phase d'assainissement de ses finances et par le débat
sur l'évolution du statut de l'île.
A Wallis-et-Futuna, le niveau satisfaisant de la commande publique a permis
de maintenir l'activité.
A. LA NOUVELLE CALÉDONIE : UN BILAN ÉCONOMIQUE LÉGÈREMENT POSITIF
1. La mise en place d'un cadre institutionnel rénové
La
mise en oeuvre de l'accord de Nouméa paraphé par le Premier
ministre le 5 mai 1998 nécessitait une modification de la
Constitution qui a été votée par l'Assemblée
nationale, puis par le Sénat dans les mêmes termes, et
adoptée par le Parlement réuni en Congrès à
Versailles le 6 juillet 1998.
Un titre XIII de la Constitution a été rétabli
intitulé " Dispositions transitoires relatives à la
Nouvelle-Calédonie ". Il prévoyait la consultation des
populations de la Nouvelle-Calédonie sur les dispositions de l'accord
signé le 5 mai 1998. Les électeurs ont approuvé
l'accord du 8 novembre 1998 avec 71,85% des suffrages exprimés.
L'Assemblée nationale et le Sénat ont ensuite adopté la
loi organique et la loi qui traduisent en termes juridiques les orientations
définies par l'accord de Nouméa. Celles-ci ont été
promulguées le 19 mars 1999 après examen par le Conseil
constitutionnel, qui a formulé une réserve interprétative
concernant le corps électoral spécial pouvant participer aux
élections au Congrès et aux assemblées de province :
toute personne domiciliée depuis dix ans en Nouvelle-Calédonie
peut participer aux élections, quelle que soit la date de son
arrivée sur le territoire.
Le Gouvernement a souhaité garantir de façon indiscutable le
respect de l'accord de Nouméa et concrétiser aussi les
engagements qu'il avait pris envers les partenaires calédoniens avant
les élections au Congrès et aux assemblées de province,
qui se sont déroulées le 9 mai 1999. Le projet de loi
constitutionnelle précisant le tableau auquel se réfère
l'accord de Nouméa vient d'être adopté par le Sénat,
après le vote de l'Assemblée nationale intervenu en juin 1999.
En mai 1999, se sont déroulées les élections au
Congrès, aux assemblées de province et celle du Gouvernement de
la Nouvelle-Calédonie par le Congrès.
Lors de la réunion solennelle du Congrès et du Gouvernement, qui
s'est tenue en juin dernier, le Secrétaire d'Etat à l'outre-mer a
confirmé que l'Etat serait présent comme acteur du
développement de la Nouvelle-Calédonie et garant du bon
fonctionnement des nouvelles institutions. Il a annoncé la
réunion, avant fin 1999, du comité des signataires de l'accord de
Nouméa ainsi que les premiers transferts de compétence.
Les contrats de développement seront signés avec les provinces et
la Nouvelle-Calédonie et définiront le cadre de la
coopération entre l'Etat et les collectivités de
Nouvelle-Calédonie.
Les décrets d'application de la loi organique et de la loi du
19 mars 1999 relatives à la Nouvelle-Calédonie ont
été préparés. La plupart ont été
transmis pour consultation au Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie, en
application de l'article 133-I de la loi organique.
Les conseils coutumiers sont en cours de désignation. Le Sénat
coutumier a été installé le 27 août 1999 et le
conseil économique et social est en cours d'installation.
Conformément à l'accord de Nouméa, un accord est intervenu
le 11 février 1999 pour permettre le transfert de 30 % du
capital de la société Le Nickel (SLN) à une structure
publique appelée la Société territoriale
calédonienne de participation et d'investissement. Avec cette structure,
la Nouvelle-Calédonie entrera à hauteur de 6 % dans le
capital de la société Eramet.
2. Une activité économique pénalisée par la crise du nickel et celle du sud-est asiatique
Le
secteur du nickel représente environ 11 % de la valeur
ajoutée de la Nouvelle-Calédonie, et les cours du nickel sont
susceptibles de varier de 1 à 3, voire 5 points dans des cas
exceptionnels.
En 1998, la production de minerai a régressé de
8 %, mettant fin à la progression enregistrée les
années précédentes et la valeur du minerai exporté
a baissé de 40 %.
La transformation locale s'est maintenue. En revanche, les exportations ont
reculé sensiblement, atteignant 484 millions de francs pour le
minerai et 1.381 millions de francs pour le métal.
Les débuts de l'année 1999 ont encore été faibles
mais l'amélioration des cours s'est traduite dès le
deuxième semestre de manière très sensible et
l'année 1999, s'il n'y a pas de rechute de fin d'année, pourrait
s'avérer correcte.
Le tourisme a été affecté par la crise asiatique,
à la fois par la baisse des monnaies des pays concurrents et la perte de
pouvoir d'achat de ses clients. Le nombre de touristes a stagné
légèrement au-dessus de 100.000 pour la deuxième
année consécutive.
Des mesures fiscales d'encouragement au tourisme local (déduction du
revenu imposable d'une part des dépenses touristiques effectuées
sur le territoire par des résidents) ont néanmoins
dynamisé ce secteur qui représente 4 % du PIB, ce qui le
place au niveau des industries hors BTP.
Le premier semestre de 1999 a enregistré une baisse des flux en partie
due à la modification de la desserte aérienne au détriment
de la métropole avec le retrait de Corsair, mais surtout à une
perte de compétitivité. La remontée du yen, du dollar
australien et néo-zélandais, ainsi que la baisse de l'euro par
rapport au dollar devraient contribuer à rétablir cette
compétitivité.
Les secteurs de la pêche et de l'aquaculture font preuve d'un
dynamisme incontestable
: l'aquaculture a maintenu son dynamisme en
1998 avec une production en hausse sensible à 1.218 tonnes. La
restructuration de la filière porte ses fruits en 1999, puisque la
production du seul premier semestre dépasse déjà celle de
l'année 1998. La saisonnalité de la production, concentrée
pendant la saison chaude pour éviter les pathologies, ne permet pas
d'extrapoler de manière simple, mais la production devrait encore
progresser en 1999. Les exportations se développent
parallèlement, les préalables réglementaires pour
l'entrée sur le marché européen ayant été
satisfaits.
Le retournement de la tendance dans le secteur du BTP en 1997 s'est
confirmé en 1998 et constitue un élément fort de la
conjoncture, compte tenu du poids de cette activité (8 % du
PIB).
Il a été déterminé par l'adoption, par le
congrès, de mesures fiscales en faveur du logement, par la
défiscalisation de programmes importants de logements et
également par le lancement de quelques grandes opérations
d'infrastructures. Les ventes de ciment en 1998 ont encore progressé de
6,4 %, l'encours des prêts bancaires à l'habitat ayant pour
sa part augmenté de 18,4 %.
Le déficit commercial se creuse sensiblement en 1998 pour atteindre
- 58,4 milliards de FCFP, en raison d'une diminution de 28,6 %
des exportations.
Le taux de couverture enregistre une baisse de 17 points
sur un an pour s'établir à 41 % au 31 décembre
1998.
|
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
Variations
|
Importations |
87 307 |
86 894 |
93 087 |
98 561 |
99 531 |
1,0 % |
Exportations |
42 088 |
48 110 |
50 225 |
57 612 |
41 127 |
- 28,6 % |
Déficit commercial |
- 45 219 |
38 784 |
- 42 862 |
- 40 949 |
- 58 404 |
+ 42,6 % |
Taux de couverture (importations/exportations) |
48 % |
55 % |
54 % |
58 % |
41 % |
|
Source : ITSEE et Service des mines (chiffres rectifiés)
3. Une dégradation du marché de l'emploi
Malgré la croissance soutenue des offres d'emplois en
1998, le chômage progresse de 5,2 % sur un an et atteint
8.321 personnes.
Les statistiques disponibles ne permettent pas, de plus, d'appréhender
la réalité en matière de sous-emploi. Parmi les demandeurs
d'emplois, 34 % sont des jeunes ayant moins de 25 ans.
B. LA POLYNÉSIE FRANÇAISE : LA POURSUITE DE LA CROISSANCE
1. Une évolution institutionnelle très largement engagée
Le
Président de la République et le Premier ministre ont
décidé d'engager une révision constitutionnelle pour
franchir une nouvelle étape de l'autonomie de ce territoire, permettant
de répondre aux attentes des Polynésiens qui souhaitent rester
intégrés à la République française.
Un projet de loi constitutionnelle, élaboré après
concertation avec les autorités locales et soumis à la
consultation de l'assemblée de la Polynésie Française, qui
a donné un avis favorable, reconnaît, dans la Constitution, le
statut singulier de " pays d'outre-mer " et l'autonomie
renforcée de la Polynésie française. Le projet de loi
constitutionnelle a été adopté par l'Assemblée
nationale en première lecture le 10 juin 1999 et vient d'être
examiné par le Sénat en octobre 1999.
D'après ce statut de " self-government ", la
Polynésie française se gouverne librement et cesse d'être
un territoire d'outre-mer
pour devenir un " pays d'outre-mer "
dont le statut est garanti par la Constitution.
A l'exception des compétences régaliennes qui restent
assurées par l'Etat,
le statut de " pays d'outre-mer "
comprend des transferts progressifs de compétences de l'Etat à la
Polynésie française
.
Il est institué une citoyenneté polynésienne qui accorde
des avantages spécifiques aux Polynésiens pour l'accès
à l'emploi, le droit d'établissement pour l'exercice d'une
activité économique et l'accession à la
propriété foncière.
Les pouvoirs de l'assemblée de la Polynésie française
seront accrus en raison des compétences transférées et de
la faculté de voter des actes qui auront valeur législative et le
caractère de " lois du pays ". Comme pour les lois
votées par le Parlement français, le contrôle avant
publication de ces actes relèvera du Conseil constitutionnel et non plus
du tribunal administratif.
Les relations extérieures demeureront une compétence de l'Etat.
Mais, la Polynésie française pourra intervenir plus activement
en matière internationale et s'intégrer davantage dans son
environnement régional
, notamment en développant ses
relations avec les Etats du Pacifique. La Polynésie française
pourra être membre d'une organisation internationale, être
représentée auprès des Etats du Pacifique et
négocier avec ceux-ci des accords internationaux portant sur les
matières relevant de sa compétence.
Le statut du nouveau pays d'outre-mer sera défini par une loi organique
dont l'élaboration donnera lieu à une concertation avec les
autorités locales et les principales forces vives de la Polynésie
française.
La première phase du contrat de développement instauré par
la loi du 5 février 1994 d'orientation pour le développement
économique, social et culturel de la Polynésie française
arrive à son terme à la fin de l'année 1999. Elle fait
l'objet d'un rapport d'exécution qui sera déposé sur le
bureau du Parlement. Des discussions sont en cours avec les autorités du
territoire pour définir la deuxième phase, ainsi que l'enveloppe
financière qui sera accordée par l'Etat.
2. Une conjoncture économique bien orientée
La
poursuite de la croissance s'est confirmée, avec une hausse de 5 %
du produit intérieur brut par rapport à 1997.
Les efforts
d'investissement des entreprises ont été soutenus par plusieurs
mesures de défiscalisation, comme en témoignent les importations
de biens d'équipement. Mais les secteurs de la pêche et de la
perliculture ont été gravement pénalisés par la
baisse des cours internationaux, ce qui a pesé sur le montant des
exportations.
La production de coprah et de ses produits dérivés est
essentielle au maintien du niveau des ressources des populations rurales des
îles, notamment aux Tuomotu et sur les atolls où la perliculture
n'existe pas
. Cette culture est soutenue notamment par les interventions de
la Caisse de soutien des prix du coprah.
La production est achetée par l'huilerie de Tahiti, qui broie le coprah
séché pour en retirer de l'huile brute. Une partie de cette huile
est raffinée sur place pour permettre la fabrication du monoï et
l'autre partie est écoulée auprès de l'industrie de la
cosmétique, tandis que les résidus de broyage (tourteaux) sont
achetés par l'industrie agro-alimentaire.
LA PRODUCTION DE L'HUILERIE DE TAHITI EST ÉVALUÉE AINSI :
(Tonnes)
PRODUCTION |
1992 |
1993 |
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
Coprah trituré |
9 883 |
10 055 |
9 843 |
10 575 |
10 976 |
9 857 |
6 133 |
Huile brute |
5 707 |
6 036 |
5 380 |
6 620 |
6 260 |
6 386 |
3 586 |
Huile raffinée |
284 |
224 |
356 |
342 |
187 |
185 |
269 |
A
l'inverse de 1997, les exportations d'huile brute ont fortement baissé
en tonnage (- 55 %) et en valeur (- 61 %). En revanche, les
exportations de monoï ont bénéficié d'une demande
soutenue sur les marchés français et nord-américain.
S'agissant de la perliculture, qui a pris son essor à partir de 1983,
on peut rappeler que la perle représente le premier poste d'exportation
en valeur du territoire.
L'année 1998 a été
marquée par une forte baisse des prix de négociation des perles
sur le marché international, conséquences de la crise
financière asiatique et d'une forte demande de perles de petite
taille.
Les recettes à l'exportation n'ont pu être maintenues
que grâce à une augmentation du nombre de kilos exportés.
Il faut enfin signaler que l'exportation des perles de qualité
inférieure est interdite depuis le 1
er
janvier 1999, ce
qui devrait favoriser une remontée des cours.
Dans le secteur du tourisme, après un exercice difficile en 1996,
les années 1997 et 1998 ont été marquées par une
activité soutenue.
En 1998, la Polynésie française a
accueilli 188.933 touristes, soit une progression de 4,7 % (contre +
10 % en 1997). L'année 1998 a, par ailleurs, vu l'ouverture de
plusieurs unités hôtelières à Bora Bora, à
Tahiti et à Huahine, la mise en exploitation au mois de janvier du
paquebot
Paul Gauguin
, venu remplacer le
Windsong
et le
Club
Med II
et surtout le lancement de la compagnie aérienne locale, Air
Tahiti Nui, au quatrième trimestre.
S'agissant du commerce extérieur, l'année 1998 a
été marquée par une nouvelle dégradation du solde
de la balance commerciale,
passé de - 75,5 milliards de
francs CFP en 1997 à - 89,9 milliards de francs CFP. Le taux
de couverture des importations par les exportations s'établit donc
à 22,7 % en baisse de 1,3 point par rapport à
l'année précédente.
Mais l'actualisation de l'enquête sur les dépenses touristiques du
territoire a permis d'affiner l'évaluation du montant des recettes
touristiques pour les années 1996 et 1997 et l'estimation pour 1998. Le
solde de la balance commerciale corrigé des recettes touristiques
s'élève, pour l'année 1998, à
- 50,2 milliards de francs CFP, soit un taux de couverture des
importations par les exportations de 56,8 % en recul de 4,8 points.
BALANCE COMMERCIALE
(en millions de francs CFP)
|
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 (1) |
Variations
|
Importations |
87 827 |
91 383 |
94 551 |
99 339 |
116 355 |
+ 17,1 |
Exportations |
22 287 |
17 548 |
23 433 |
23 804 |
26 462 |
+ 11,2 |
dont réexportations |
9 282 |
6 950 |
7 966 |
7 326 |
9 899 |
+ 35,1 % |
Solde commercial |
- 65 540 |
- 73 835 |
- 71 118 |
- 75 535 |
- 89 893 |
- 19,0 pt |
Taux de couverture (importations/exportations) |
25,4 % |
19,2 % |
24,8 % |
24,0 % |
22,7 % |
- 1,3 % |
Recettes touristiques |
27 100 |
32 615 |
32 249 |
37 367 |
39 664 (1) |
6,1 |
Solde commercial corrigé |
- 38 440 |
- 41 220 |
- 38 869 |
- 38 168 |
- 50 229 |
31,6 |
Taux de couverture corrigé |
56,2 % |
54,9 % |
58,9 % |
61,6 % |
56,8 % |
- 4,8 pts |
(
Source
: ITSTAT - Chiffres rectifiés)
(1)
Estimations.
C. MAYOTTE : UNE SITUATION ÉCONOMIQUE EN DEMI-TEINTE
Mayotte a connu un bon niveau d'activité en 1998, sous l'effet
principalement de l'importance des transferts publics.
Ainsi, en
matière d'éducation et de santé, Mayotte continue de
bénéficier d'un effort d'équipement sans
précédent, grâce aux transferts publics qui augmentent de
14 %.
Grâce à un dispositif complet d'aides à l'investissement,
plusieurs projets d'extension industrielle se sont réalisés en
1998 et plusieurs projets sont à l'étude dans le secteur du
commerce et de la distribution.
L'agriculture constitue la principale activité économique de
cette collectivité et le principal moyen de subsistance de sa
population. On y distingue deux secteurs :
- les cultures vivrières (riz, bananes, manioc, fruits) dont les
produits sont largement autoconsommés ;
- les cultures traditionnelles d'exportation (ylang-ylang, vanille) qui
assurent l'essentiel des exportations de l'île. Elles sont cependant
concurrencés par les pays voisins aux coûts de main d'oeuvre
beaucoup moins élevés. Les productions sont passées de
14 ,1 tonnes en 1997 à 11,5 tonnes pour l'ylang-ylang et
de 4,5 tonnes de vanille noire à 3,4 tonnes en 1998.
Il s'y ajoute l'élevage, qui est encore pratiqué pour l'essentiel
de manière traditionnelle, seule la filière avicole faisant
l'objet d'une modernisation.
Des efforts importants sont entrepris pour responsabiliser et professionnaliser
les agriculteurs, améliorer l'organisation économique du secteur,
favoriser l'installation des agriculteurs avec la mise en place d'une dotation
d'aide à l'installation cofinancée par l'Etat et la
collectivité territoriale et améliorer la formation des
agriculteurs.
Mais les possibilités de développement de l'agriculture à
Mayotte sont toutefois freinées par des obstacles liés,
notamment, à la persistance de techniques culturales traditionnelles
(cueillette, brûlis...), au très faible niveau de formation des
agriculteurs, au retard important des équipements ruraux et à la
situation foncière, caractérisée par la très grande
complexité des règles applicables à la
propriété et à l'usage du sol.
En dépit de ses atouts naturels, Mayotte ne parvient pas à
développer son activité touristique
. Aucun projet d'envergure
n'est envisagé pour mettre en place des infrastructures
hôtelières. La principale cause de ce retard réside sans
doute dans les problèmes liés au foncier et à l'occupation
du domaine public maritime. L'avenir de la politique touristique de la
collectivité passe notamment par des produits développés
en commun avec l'île de la Réunion.
Toutefois, le nombre de
touristes augmente d'environ 11 % par an depuis 1992
, pour atteindre
9.600 personnes en 1998, mais le nombre de touristes d'agrément est
très inférieur à celui des personnes venues rendre visite
à des amis ou à la famille.
En définitive, le déficit commercial se creuse sous l'effet
conjugué de l'augmentation des importations et de la baisse des
exportations,
ce qui illustre la dépendance de Mayotte
vis-à-vis de ses voisins de l'Océan indien et de l'Europe.
Le
taux de couverture reste ainsi extrêmement faible puisqu'il
dépasse à peine 2,1 % en 1998.
|
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
Variations
|
Importations (MF) |
648 139 |
738 069 |
824 790 |
914 709 |
11 % |
Exportations (MF) |
18 127 |
33 636 |
20 084 |
19 239 |
- 4 % |
Solde commercial |
- 630 026 |
- 704 433 |
- 804 706 |
- 895 470 |
11 % |
Taux de couverture |
2,8 % |
4,56 % |
2,44 % |
2,1 % |
|
( Source : Rapport annuel de l'IEDOM)
D. WALLIS-ET-FUTUNA : UNE ÉCONOMIE SOUTENUE PAR LES TRANSFERTS PUBLICS
En 1998,
les aides financières allouées au Territoire de Wallis-et-Futuna
dans le cadre de la Convention de développement et du contrat de plan
avec l'Etat ont permis de soutenir l'activité, notamment dans les
infrastructures scolaires et routières.
On peut noter une forte augmentation des transferts publics de l'Etat en 1997
(+ 15,6 %) qui compense la diminution de 1996 (- 7,4 %) et
une augmentation modérée en 1998 (+ 3,4 %).
|
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
Transferts publics (millions de francs) |
266 |
298 |
276 |
319 |
329 |
En
matière agricole, et malgré un régime foncier coutumier
qui freine le développement d'une agriculture marchande, les efforts ont
porté vers des cultures traditionnelles telles que le taro et l'igname,
ainsi que la culture du kava pour laquelle le territoire dispose d'un avantage
comparatif certain.
S'agissant des entreprises, le nombre de patentes recensées par le
service des contributions continue de diminuer, ce qui illustre le peu de
vigueur de l'économie locale, même s'il convient de noter que les
nombreuses associations de femmes produisant des objets artisanaux (tapas,
colliers de coquillage) sont exonérées de la patente, ce qui
place ces activités hors du champ de recensement.
Si l'activité du bâtiment et des travaux publics est
restée soutenue par la commande publique, la construction de logements
pour des particuliers a tendance à diminuer en raison de l'endettement
croissant des ménages.
Alors que les importations du Territoire sont en augmentation rapide et se
diversifient avec une part croissante de biens d'équipement des
particuliers, les exportations sont quasiment inexistantes.
DEUXIÈME PARTIE -
UN BUDGET DE L'OUTRE-MER
EN LÉGÈRE PROGRESSION, QUI NE FAVORISE PAS SUFFISAMMENT
L'INVESTISSEMENT PRODUCTIF
Avec
6,36 milliards de francs en dépenses ordinaires et crédits
de paiement, le budget de l'outre-mer progresse de 13,5 % par rapport
à la loi de finances pour 1999 et les autorisations de programme
diminuent légèrement pour être fixées à
1,84 milliard de francs.
Mais il convient de souligner que la forte progression des crédits
résulte pour une large part d'un regroupement sur le budget de
l'outre-mer, de dépenses antérieurement prises en charge par
d'autres ministères. A structure constante, les crédits pour 2000
s'élèvent à 5,70 milliards de francs, soit une
augmentation de 1,8 % seulement.
Le regroupement des dépenses témoigne de la volonté
gouvernementale d'assurer une meilleure cohérence dans la
présentation de l'effort de l'Etat en faveur de l'outre-mer, mais ces
transferts ne sont pas présentés de manière très
lisible. Même après le redécoupage des crédits, il
ne faut pas oublier que les crédits inscrits sur le budget du
Secrétariat d'Etat à l'outre-mer ne constituent qu'une partie de
l'effort global, estimé à 50 milliards de francs. Dans ce
total, et pour les seuls départements d'outre-mer, la part du
ministère de l'Éducation nationale représente 34 %,
celle du ministère de l'Intérieur 20 % et celle du
secrétariat à l'Outre-mer, 11 %.
Par ailleurs, la présentation du budget a été
modifiée cette année et se fait désormais à travers
cinq agrégats au lieu de trois, pour mieux présenter les
orientations du ministère.
Les cinq agrégats sont d'inégale importance avec
l'administration générale (17 %), les interventions en
faveur des collectivités locales, d'établissements publics et de
divers organismes (8 %), les interventions en faveur de l'emploi et de
l'insertion sociale (50 %), les interventions en faveur du logement
(14 %) et les interventions en faveur de l'investissement (11 %).
Le tableau ci-dessous récapitule leurs évolutions
budgétaires respectives par rapport à l'an dernier.
BUDGET
DE L'OUTRE-MER
COMPARAISON 1999-2000 PAR AGRÉGAT
(en millions de francs)
|
Autorisations de programme |
Crédits de paiements |
||
|
1999 |
PLF 2000 |
LF 1999 |
PLF 2000 |
Administration générale |
18,00 |
21,50 |
1 068,38 |
1 072,84 |
Interventions en faveur des collectivités locales, des établissements publics et divers organismes |
18,50 |
7,00 |
135,70 |
525,02 |
Interventions en faveur de l'emploi et de l'insertion sociale |
- |
- |
2 768,05 |
3 148,81 |
Interventions en faveur du logement |
1 096,00 |
1 100,00 |
897,40 |
918,00 |
Interventions en faveur de l'investissement |
745,47 |
713,41 |
734,47 |
700,14 |
Source
: secrétariat d'Etat à
l'outre-mer
A travers ce budget, le secrétariat d'Etat poursuit trois
priorités : l'emploi, l'aide au logement et aux infrastructures
à travers les contrats de plan, ainsi que la mise en oeuvre des
réformes institutionnelles en Nouvelle-Calédonie.
Mais, au-delà de ces orientations, votre rapporteur pour avis
déplore que ce budget ne mette pas assez l'accent sur le soutien au
développement de l'activité économique de l'outre-mer.
A. L'ACTION EN FAVEUR DES COLLECTIVITÉS LOCALES ET LA MISE EN oeUVRE DU STATUT DE LA NOUVELLE-CALÉDONIE
Les
crédits inscrits sur cet agrégat progressent très
fortement pour être fixés à 524,14 millions de francs
en moyens de paiement mais ceci résulte de transferts internes et de
regroupements de dépenses provenant d'autres départements
ministériels pour mettre en oeuvre le statut de la
Nouvelle-Calédonie.
A structure constante, le montant des actions en
faveur des collectivités locales diminue de 20,6 % en raison,
notamment, de la fin des versements effectués au profit du fonds
intercommunal de péréquation de la Nouvelle-Calédonie
.
La loi organique du 19 mars 1999 sur la Nouvelle-Calédonie a
organisé le transfert progressif de certaines compétences en
matière de commerce extérieur, de droit du travail,
d'enseignement scolaire, de jeunesse et sport, de mines et d'énergie.
La loi de finances pour 2000 prévoit les financements
nécessaires aux transferts prévus à compter du
1
er
janvier 2000
. A cette fin, un nouveau chapitre
budgétaire est créé (chap. 41-56) qui comprend une
dotation globale de compensation et une dotation globale de fonctionnement.
La dotation globale de compensation accompagnant les compétences
transférées par l'Etat à la Nouvelle-Calédonie
s'établit pour 2000 à 11,7 millions de francs
qui
permettront à la Nouvelle-Calédonie d'exercer ses
compétences nouvelles.
La dotation globale de fonctionnement, destinée aux provinces, est de
394 millions de francs
. Elle donnera aux provinces les moyens de leur
action dans le domaine sanitaire et social (aide médicale gratuite, aide
aux personnes âgées, aux personnes handicapées et aux
enfants secourus), et dans le domaine de l'enseignement (enseignement primaire,
fonctionnement des collèges).
Au total, le chapitre 41-56 est doté de 405,7 millions de
francs ; il ne s'agit pas de crédits supplémentaires mais
soit de crédits en provenance des ministères qui
exerçaient les compétences désormais
transférées à la Nouvelle-Calédonie, soit de
regroupements internes au budget du secrétariat d'Etat à
l'Outre-mer, qui sont identifiés dans les tableaux
ci-dessous.
L'origine des crédits de
|
|
L'origine des crédits de
|
||
1. Crédits en provenance d'autres ministères |
10 726 349 |
|
1. Crédits en provenance d'autres ministères |
315 316 066 |
Education nationale |
9 189 877 |
|
Education nationale |
257 137 335 |
Jeunesse et sport |
1 325 217 |
|
Emploi et solidarité |
58 178 731 |
Industrie |
211 255 |
|
|
|
2. Transferts internes |
991 074 |
|
2. Transferts internes |
77 806 417 |
|
|
|
68-93 " Actions diverses pour le développement de la Nouvelle-Calédonie |
64 586 424 |
|
|
|
46-94 " Action sociale et culturelle " |
13 219 993 |
Total 1 + 2 |
11 717 423 |
|
Total 1 + 2 |
393 122 483 |
DGC dans le PLF 2000 |
11 723 037 |
|
DGF dans le PLF 2000 |
393 995 816 |
En
dehors de ce nouveau chapitre finançant les deux dotations
créées, les lignes budgétaires existantes pour la
Nouvelle-Calédonie sont maintenues.
Le chapitre 68-93 " actions diverses en faveur de la
Nouvelle-Calédonie " est conservé. L'indemnité
compensatrice santé-enseignement et la dotation spécifique
collèges, qui faisaient l'objet d'une répartition sur le budget
des provinces en cours d'année, sont intégrées à la
dotation globale de fonctionnement. Les autres crédits restent sur le
chapitre 68-93, doté de 330,4 millions de francs en autorisations
de programme et 320,4 millions de francs en crédits de paiement. Ce
chapitre supportera notamment l'accompagnement économique de l'Etat dans
la poursuite de l'objectif de développement et de
rééquilibrage entre les provinces, entrepris depuis 1998, au
travers de la nouvelle génération de contrats de plan 2000-2004.
Les autres dotations sont maintenues sur les chapitres d'origine du
Secrétariat d'Etat à l'Outre-mer, comme les subventions aux
établissements publics (14,7 millions de francs) et les actions en
faveur de l'emploi (jeunes stagiaires pour le développement et chantiers
de développement local).
B. L'ACTION EN FAVEUR DE L'EMPLOI ET DE L'INSERTION SOCIALE
Les crédits consacrés aux actions en faveur de l'emploi, de l'insertion sociale et de l'action culturelle représentent près de la moitié du budget de l'outre-mer. Ils s'élèvent à 3,148 milliards de francs en hausse de 13,5 %, mais en réalité, à structure constante, l'augmentation se limite à 1,5 %.
1. La reconduction des moyens du Fonds pour l'Emploi dans les DOM (FEDOM)
Les
crédits du FEDOM inscrits au chapitre 44-03 s'élèvent
à 2,101 milliards de francs en progression de 16 % en raison
du transfert des crédits finançant les contrats emplois
consolidés (CEC) qui relevaient jusqu'à présent du
ministère de l'emploi et de la solidarité.
Ce mouvement assure une meilleure lisibilité du dispositif, puisque les
crédits des contrats emploi solidarité (CES), aujourd'hui en voie
d'extinction au profit des CEC, se trouvent déjà au budget de
l'outre-mer. Ils constituent d'ailleurs la plus grosse fraction des
crédits du FEDOM, avec 661,5 millions de francs en 2000.
Les crédits transférés s'élèvent à
291,7 millions de francs pour financer 7.000 CEC.
a) Bilan du FEDOM pour 1999
L'action
du FEOM pour 1999 a été arrêtée par le comité
directeur du 13 janvier 1999 puis complétée par le
comité permanent du 8 juillet 1999. L'effort réalisé
en 1998 a été maintenu avec la mise en place de 34.000 CES,
15.000 CIA et 7.000 CAE.
Par ailleurs, l'ouverture de
3.500 emplois-jeunes a également été
budgétée, ce qui portera le nombre total d'emplois-jeunes
financés par le FEDOM en 1999 à environ 7.200 postes
.
Un premier bilan de la consommation de ces mesures a été
effectué au 30 juin 1999. Il a fait apparaître certaines
divergences entre les départements en ce qui concerne l'utilisation des
CES. En effet, si le nombre global de conventions utilisées sur cette
période reste conforme aux prévisions établies en
début d'année, le département de la Réunion a
témoigné de forts besoins, à l'inverse de celui de la
Martinique, en sous-consommation.
Un réajustement de cette mesure a donc été effectué
afin de tenir compte des besoins réels de chacun des départements
concernés.
Le nombre de solutions d'insertion prévues pour l'exercice 1999 et leur
répartition entre les différents départements d'outre-mer
et la collectivité territoriale de Saint-Pierre-et-Miquelon s'inscrivent
comme suit :
|
CES |
CIA |
CAE |
Primes |
Emploi-jeunes |
TOTAL |
Guadeloupe |
4 760 |
3 450 |
1 731 |
54 |
748 |
10 743 |
Guyane |
2 725 |
1 050 |
444 |
4 |
250 |
4 473 |
Martinique |
3 500 |
3 150 |
1 626 |
10 |
790 |
9 076 |
Réunion |
22 865 |
7 350 |
3 179 |
70 |
1 700 |
35 164 |
Saint-Pierre-et-Miquelon |
150 |
|
20 |
10 |
12 |
192 |
TOTAL |
34 000 |
15 000 |
7 000 |
148 |
3 500 |
59 648 |
Source
: Secrétariat d'Etat à
l'Outre-mer.
La dotation budgétaire du FEDOM ouverte en loi de finances pour 1999
s'élevait à 1.808 millions de francs. Elle a
été abondée en cours de gestion pour un montant de
193,59 millions de francs, correspondant à la part insertion de la
créance de proratisation pour 1999. Ces crédits sont
intégralement délégués aux agences d'insertion
(ADI).
A cette dotation viennent également s'ajouter 121 millions de
francs de crédits reports de 1998. En cours de gestion, l'enveloppe
globale du FEDOM s'élève donc à 2 123 681 727 francs
pour 1999.
Ainsi donc, les dépenses prévisionnelles du FEDOM, au
30 juin 1999, s'inscrivent comme suit :
(en francs)
Chapitre 44-03 |
Dotation en LFI 1999 |
Dépenses prévisionnelles |
Solde prévisionnel |
Art. 10 CES |
662 200 000 |
660 420 244 |
1 779 756 |
Art. 20 CIA |
179 400 000 |
182 033 700 |
- 2 633 700 |
Art. 30 CAE |
495 800 000 |
182 000 000 |
313 800 000 |
Art. 40 Primes |
14 600 000 |
12 000 000 |
2 600 000 |
Art. 50 Créance |
193 598 000 |
193 598 000 |
|
Art. 60 CRE |
10 000 000 |
10 000 000 |
0 |
Art. 70 Etudes |
1 000 000 |
665 000 |
335 000 |
Art. 80 Emplois-Jeunes |
445 000 000 |
586 116 007 |
- 19 032 280 |
Report 98 |
122 083 727 |
|
|
Art. 90 Mesures restructuration |
|
3 898 900 |
- 3 898 900 |
TOTAL |
2 123 681 727 |
1 830 731 851 |
292 949 876 |
Sur ce solde prévisionnel de 292,94 millions de francs, un report de crédits d'un montant de 180 millions de francs est budgété sur le projet de loi de finances 2000 afin d'assurer le financement des emplois-jeunes.
b) La répartition des crédits du FEDOM pour 2000
Compte tenu de l'intégration des crédits finançant les contrats emplois-solidarité, le budget prévisionnel du FEDOM pour 2000 s'élève donc à 2,101 milliards de francs ainsi répartis :
Mesures d'insertion |
Projet de loi de finances 2000 |
|
|
Dotation budgétaire |
Nombre de solutions |
CES |
631,5 MF |
35 000 |
CEC |
291,7 MF |
7 000 |
CIA |
186,0 MF |
15 000 |
CAE |
354,0 MF |
7 500 |
Primes |
12,0 MF |
500 |
CRE |
10,0 MF |
|
Etudes |
1,0 MF |
|
Emplois-jeunes |
615,5 MF |
3 000 |
TOTAL |
2 101,7 MF |
68 000 |
Les crédits consacrés aux contrats d'accès à l'emploi accusent pour leur part une baisse de 28 %, dans le projet de loi de finances pour 2000 et s'établissent à 354 millions de francs. Cette baisse serait due à la réduction du coût unitaire des CAE et le nombre de CAE augmenterait quant à lui légèrement, de 7 000 à 7 500.
2. Mise en oeuvre du plan Emploi-jeunes
Il
convient de souligner la montée en charge du dispositif des
emplois-jeunes
, en rappelant que le secrétariat d'Etat à
l'Outre-mer -et non le ministère de l'emploi et de la solidarité-
assure la prise en charge de 80 % de la rémunération des
emplois-jeunes.
Les crédits correspondants s'établissaient
à 300 millions de francs en 1998 et à 445 millions de
francs en 1999. En 2000, cette enveloppe sera portée à
615,5 millions de francs.
Le coût des 11.000 emplois-jeunes outre-mer, dont
3.000 nouveaux, ne sera pas couvert par les crédits ouverts au sein
du FEDOM, mais leur financement sera cependant permis par le report,
évoqué ci-dessus, de 180 millions de francs non
consommés en 1999.
A ces emplois s'ajoutent ceux pris en charge par le ministère de
l'Education nationale et le ministère de l'Intérieur.
Au 30 juin 1999, 5.784 emplois-jeunes étaient
effectivement créés
, dont 3.693 au cours de
l'année 1998.
BILAN DES EMPLOIS-JEUNES AU 30 JUIN 1999
|
FEDOM |
Education nationale |
Intérieur |
|
||
|
Emplois créés au 30/06/99 |
Embauches non encore effectuées |
Total emplois prévus par convention |
Postes aides éducateurs créés |
Postes adjoints sécurité créés |
TOTAL GENERAL |
Guadeloupe |
586 |
41 |
627 |
568 |
34 |
1 188 |
Guyane |
364 |
37 |
401 |
265 |
16 |
645 |
Martinique |
1 742 |
138 |
1 880 |
487 |
27 |
2 256 |
Réunion |
3 077 |
361 |
3 438 |
1 271 |
57 |
4 405 |
St-Pierre-et-Miquelon |
15 |
|
15 |
|
|
15 |
TOTAL |
5 784 |
577 |
6 361 |
2 591 |
134 |
8 509 |
Source
: Secrétariat d'Etat à
l'Outre-mer
Les employeurs sont essentiellement :
- les collectivités locales, qui ont recruté à ce
jour 32,48 % de l'effectif total, dont 23,28 % par les communes ;
- les associations, avec 54,95 % des emplois
créés ;
- les établissements publics, avec 9,46 % de cet effectif.
Par comparaison avec la métropole, la proportion est à peu
près identique en ce qui concerne les établissements publics
(17,71 %), alors que la part des collectivités locales est moins
importante.
En ce qui concerne le financement de ce dispositif, l'aide de l'Etat
s'élève à 94.760 F par an et par emploi-jeune, soit
80 % du coût d'un salarié payé au SMIC. Au titre de
l'exercice 1999, l'effet report de l'effectif de 1998 est évalué
à 350 MF.
3. Le bilan du volet insertion du revenu minimum d'insertion
a) Le bilan financier
La
progression des bénéficiaires du RMI, constatée depuis
août 1993 s'est poursuivie en 1998 et, fin
décembre 1998, on recensait dans les DOM, 118.822
bénéficiaires.
Le barème du RMI applicable dans les départements d'outre-mer est
égal à 80 % du montant fixé pour la métropole,
et
l'allocation mensuelle moyenne effectivement versée est de
1.655 F, alors qu'elle est de 2.011 F en métropole.
Les dépenses d'allocation de RMI, après avoir enregistré
une baisse liée à celle des effectifs, sont donc à nouveau
en augmentation depuis 1994, et
en 1998 elles s'élevaient à
2,27 milliards de francs.
Il faut noter que, compte tenu de l'évolution respective de l'allocation
de RMI de l'alignement ou de l'extension des prestations sociales (APE, APJE)
et de l'alignement du SMIC sur le taux métropolitain, le rapport entre
RMI et SMIC a évolué dans un sens plus favorable à ce
dernier.
Le bilan 1998 des actions d'insertion menées dans le cadre du RMI
indique un redressement, lié essentiellement à la
réalisation de contrats d'insertion par l'activité, conclu dans
le cadre des programmes départementaux d'insertion et des programmes
annuels de tâche d'utilité sociale.
Au total, sur les
118.812 bénéficiaires du RMI, plus de 29.000 d'entre eux
sont entrés dans une des mesures pour l'emploi.
Les moyens financiers du dispositif d'insertion proviennent principalement de
deux sources :
-
une participation financière de l'Etat
qui s'articule
autour de la part insertion de la créance de proratisation, soit
198,8 millions de francs en 1999 et de la contrepartie de l'allocation de
RMI pour les bénéficiaires d'un contrat d'insertion par
l'activité, soit 179,10 millions de francs en 1998 ;
-
une participation financière des départements
qui
correspond au moins à 20 % du montant des sommes versées par
l'Etat au titre du RMI, soit 389,77 millions de francs en 1999.
Ces crédits d'insertion départementaux sont versés
après déduction du coût de la prise en charge de la
couverture complémentaire de sécurité sociale des
bénéficiaires du RMI, dans la limite de 3,75 % sur les
20 % prévus.
A cela s'ajoute la participation du FEDOM au financement des CIA pour
182,03 millions de francs en 1998, ainsi que la contribution
financière des utilisateurs auprès desquels l'Agence
départementale d'insertion (ADI) place des personnes en CIA.
En 1998, le budget global des agences, initialement de 865,545 millions de
francs s'est élevé finalement à 1.061 millions de
francs.
L'objectif de 15.000 contrats d'insertion fixé par le comité
directeur du FEDOM a été dépassé. Les
20.436 CIA conclu en 1998 se sont répartis de la façon
suivante :
- Réunion : 10 227
- Martinique 4 972
- Guadeloupe 4 004
- Guyane 1 233
Le programme départemental d'insertion de 1998 s'est inscrit dans la
continuité des actions engagées en 1997 et comme l'année
précédente, trois grandes priorités se sont
dégagées, à savoir l'insertion par l'activité
professionnelle ou économique, l'insertion par l'action sociale,
l'insertion par le logement et l'amélioration du cadre de vie.
En 1999, compte tenu des réformes en voie d'achèvement concernant
le fonctionnement des agences d'insertion, le comité directeur du FEDOM
a fixé à celles-ci un objectif initial de 15.000 contrats
d'insertion par activité.
b) La réforme des agences d'insertion
On peut
rappeler que depuis leur mise en place dans les DOM le
1
er
octobre 1995, les agences d'insertion avaient fait l'objet
d'un certain nombre de critiques même si des résultats positifs
avaient été enregistrés. Ces critiques émanaient
notamment des élus locaux, qui reprochaient à ce dispositif :
- une remise en cause des principes fondamentaux de la
décentralisation ;
- une trop grande complexité des procédures administratives
et budgétaires imposées par les textes réglementaires.
Le système devait évoluer, dans le sens d'une plus grande
déconcentration des décisions et d'une meilleure prise en compte
du rôle des élus d'outre-mer, par la mise en place d'un cadre de
fonctionnement rénové, permettant néanmoins à ces
établissements publics de demeurer l'instrument partenarial
privilégié de l'Etat et du département dans la lutte
contre l'exclusion.
Aussi, antérieurement établissements publics nationaux, les
agences d'insertion sont elles devenues établissements publics locaux
à caractère administratif, ainsi que le prévoit la loi
d'orientation n° 98-657 du 29 juillet 1998 relative
à la lutte contre les exclusions.
L'article 19 de ce texte implique une modification des décrets
d'application de l'article 1er du titre I de la loi n° 94-638
du 25 juillet 1994. De plus, cette disposition législative
doit être complétée par une ordonnance prise dans le cadre
d'une loi d'habilitation qui a été examinée par le
Sénat en octobre 1999, car certaines mesures applicables aux
établissements publics locaux relèvent du domaine
législatif.
L'évolution institutionnelle doit permettre d'alléger les
procédures administratives et les tutelles des ministères
chargés de l'outre-mer et du budget, ainsi que d'accroître le
rôle des autorités locales, notamment dans la procédure de
nomination des directeurs, pour laquelle les présidents de conseils
généraux disposent désormais d'un pouvoir de proposition.
La présidence du conseil d'administration est également
confiée aux présidents de conseils généraux, les
préfets devenant commissaires du gouvernement.
Assimilables par de nombreux aspects à des établissements publics
départementaux, les agences possèdent également des traits
originaux ou dérogatoires, qui doivent être
spécifiés dans le cadre de l'ordonnance.
Il en va ainsi de la composition et de la compétence des conseils
d'administration, des pouvoirs des directeurs, du statu du personnel ainsi que
des dispositions comptables et financières, ou du rôle du
commissaire du gouvernement.
4. La prolongation du dispositif d'exonération de cotisations patronales
a) Rappel du mécanisme prévu par la loi du 25 juillet 1994
Les
exonérations de cotisations patronales, prévues aux
articles 3, 4 et 5 de la loi du 25 juillet 1994, s'appliquent
aux secteurs de production les plus exposés (agriculture-pêche y
compris l'aquaculture, industrie, hôtellerie-restauration,
presse-audiovisuel), afin de favoriser le développement de l'emploi, de
réorienter le développement des économies de ces
départements et de maintenir l'activité en milieu rural. La
fraction du salaire ouvrant droit à exonération est
plafonnée au niveau du SMIC.
Les exonérations partielles sont financées par le rendement du
relèvement de 2 points du taux de la TVA applicable dans les DOM et
apparaissent en dépenses sur le budget du ministère de l'emploi
et de la solidarité. Ce dispositif est entré en vigueur
dès 1995, mais n'a été pleinement opérationnel
qu'en 1996. Pour 1998, l'équilibre est le suivant :
(millions de francs)
Année 1998 |
Guadeloupe |
Martinique |
Guyane |
Réunion |
TOTAL |
Produit du relèvement de 2 % de la TVA |
205,2 |
231,6 |
- |
366,4 |
803,2 |
Montant des exonérations de cotisations |
263,6 |
223,2 |
72,6 |
309,9 |
969,4 |
Source
: Secrétariat d'Etat au budget
Il convient de rappeler que ce dispositif n'est pas cumulable avec les
allégements bas salaires. C'est pourquoi, il faut tenir compte, pour
apprécier le surcoût réel de la mesure, de l'impact
qu'auraient eu les allégements bas salaires si les exonérations
sectorielles n'avaient pas existé. Cet impact est estimé à
environ 150 millions de francs, ce qui signifie, qu'associé au produit
du relèvement de la TVA, il équilibre quasiment le financement
des exonérations sectorielles.
Il faut également noter que l'augmentation de deux points du taux de TVA
intervenue le 1
er
juillet 1995 en métropole n'a pas
été étendue aux DOM. Ces départements se retrouvent
donc avec le même écart du taux de TVA par rapport à la
métropole qu'avant la mise en place des dispositions de la loi du
25 juillet 1994.
Globalement, 70 % des entreprises pouvant prétendre à
l'exonération bénéficient effectivement de la mesure. La
proportion de salariés effectivement exonérés est, quant
à elle, de 80 %.
Le bilan qui peut être fait de ce dispositif
relève un effet
globalement positif des exonérations sur les effectifs salariés,
qui ont progressé quatre fois plus vite entre 1995 et 1997 dans les
secteurs exonérés que ceux des secteurs non
exonérés hors BTP
. Il faut souligner, de plus, que, sur la
même période, le SMIC, du fait de son alignement sur la
métropole, a augmenté de 15,6 %.
L'effet le plus positif
de ces mesures a eu lieu pendant la première année d'application
du dispositif, ce qui laisse supposer une régularisation d'emplois
précédemment non déclarés.
b) La prolongation du dispositif à travers l'article 72 du projet de loi de finances pour 2000
La loi
du 25 juillet 1994 prévoit que les dispositions de
l'article 4 entrent
en vigueur pour cinq ans
à compter de la
date de publication de son décret d'application. Le décret a
été publié le 27 février 1995 et
prévoit la fin du dispositif au 1
er
mars 2000.
L'article 72 propose de proroger les exonérations jusqu'au
31 décembre 2000,
afin de faire coïncider la date
d'extinction des dispositifs existants avec celle d'entrée en vigueur de
ceux qui résulteront de la future loi d'orientation pour l'outre-mer.
Le choix de la date du 31 décembre 2000 semble indiquer -et
votre rapporteur pour avis s'en félicite- que la loi d'orientation pour
l'outre-mer promise par le Premier ministre sera discutée au cours de la
session 1999-2000.
J'ajouterais que votre rapporteur pour avis souhaiterait néanmoins
vivement que le Gouvernement lui confirme le bien-fondé de cette
déduction.
5. La reconduction des dispositifs pour l'emploi dans les territoires et collectivités d'outre-mer et le financement de l'action sociale et culturelle
Compte
tenu des statuts respectifs de ces territoires et collectivités, la
compétence en matière d'emploi et de formation professionnelle
est décentralisée.
L'Etat concourt toutefois à
l'exercice de cette compétence au travers des engagements souscrits dans
les contrats de plan et les conventions de développement, et par des
actions directes
.
A ce titre, les chantiers de développement local dont
bénéficient les TOM et Mayotte permettent aux
collectivités et aux établissements publics d'accueillir des
stagiaires adultes ou des jeunes sans emploi. Concourant à la
réalisation de travaux d'intérêt général, ils
visent à faciliter l'insertion sociale et professionnelle d'une
population très faiblement qualifiée. Ce dispositif est
doté de 35,3 millions de francs pour 2000.
La dotation de 8 millions de francs consacrée à ces actions
à Mayotte est inscrite sur la nouvelle enveloppe regroupant les
crédits pour l'emploi et la formation professionnelle dans cette
collectivité.
Des crédits nouveaux pourront être affectés à des
actions plus ponctuelles dans le domaine de l'action sociale et de la
formation
: le centre de formation professionnelle de Wallis-et-Futuna
disposera d'un crédit de 0,5 million de francs ; les
crédits destinés à Saint-Pierre-et-Miquelon au titre de la
formation des demandeurs d'emploi en mobilité, fixée à 0,7
millions de francs, augmentent de 50 %.
Enfin, les crédits consacrés aux activités sportives,
culturelles et de jeunesse dans les DOM et dans les TOM progressent de 4
à 9,75 millions de francs dans le projet de loi de finances pour
2000
. Ils serviront notamment à alimenter un nouveau " fonds
d'aide aux échanges artistiques et culturels ", dont la
création répond à la volonté du ministère de
la culture et du secrétariat d'Etat à l'outre-mer de mettre en
commun des moyens.
C. DES MOYENS SUPPLÉMENTAIRES POUR L'AIDE AU LOGEMENT
1. Contexte général
Le
problème du logement social dans les départements d'outre-mer,
à Mayotte et à Saint pierre et Miquelon se pose encore
aujourd'hui en termes de pénurie, d'insalubrité et de
précarité :
-
le parc de logements est très insuffisant et
surpeuplé
avec un nombre moyen de personnes par logement de 3,57 (au
lieu de 2,57 en métropole) ;
-
26 % des logements sont précaires ou dépourvus
d'éléments de confort
.
En raison d'une croissance démographique encore élevée,
à laquelle s'ajoute une immigration importante en Guyane et à
Mayotte,
on peut encore parler de pénurie de logements, ce qui se
traduit par la cherté des loyers et une hausse sensible du coût de
la construction et du foncier
.
Le taux de chômage élevé et le niveau moyen des salaires
encore inférieur à celui de la métropole
nécessitent un effort très particulier de l'Etat en faveur du
logement social. Pour traiter le seul problème de l'insalubrité
sur quinze ans, il faudrait construire chaque année 3.000 logements
supplémentaires et réhabiliter 3.500 logements privés, au
lieu des 1.500 réalisés actuellement.
Les objectifs prioritaires de la politique du logement outre-mer doivent
être de loger dans des conditions décentes et à un
coût abordable le plus grand nombre de ménages, en particulier les
personnes les plus défavorisées, de reloger les ménages
occupant les zones d'habitat insalubre et de contribuer à un
aménagement équilibré du territoire.
2. Des moyens supplémentaires pour l'aide au logement
Dans
la loi de finances pour 1999, les crédits budgétaires inscrits au
chapitre 65-01 avaient progressé de 57,8 % pour s'établir
à 897,4 millions de francs
dont 96 millions de francs
réservés à la résorption de l'habitat insalubre.
Par ailleurs, 541 millions de francs étaient venus abonder ce chapitre,
au titre de la part logement de la créance de proratisation du RMI. Il
était aussi prévu de financer 13.300 logements en 1999, dont
2.390 réhabilitations. Au 30 juin 1999, près de 80 % des
crédits du chapitre avaient été ordonnancés.
Le tableau ci-dessous présente le nombre de logements neufs ou
améliorés financés sur la LBU selon leur localisation
géographique.
|
1994 |
1995 |
1996 |
1997 |
1998 |
1999* |
Guadeloupe |
2 671 |
2 898 |
2 765 |
2 406 |
3 037 |
3 250 |
Martinique |
2 140 |
2 344 |
2 082 |
2 346 |
2 688 |
2 810 |
Guyane |
865 |
815 |
875 |
1 120 |
1 170 |
1 300 |
Réunion |
5 229 |
4 532 |
4 742 |
4 100 |
3 850 |
4 960 |
Mayotte |
1 006 |
993 |
908 |
1 020 |
1 064 |
980 |
TOTAL |
11 911 |
11 582 |
11 372 |
10 992 |
11 809 |
13 300 |
(*)
Prévisions indicatives
Dans le projet de loi de finances pour 2000, 918 millions de francs de
crédits de paiement sont inscrits au chapitre 65-01 pour le financement
du logement, la résorption de l'habitat insalubre et l'aide
exceptionnelle de l'Etat dans la zone des cinquante pas
géométriques, en application de l'article 3 de la loi
n° 96-1241 du 31 décembre 1996.
Les crédits ainsi inscrits progressent de 2,3 %, sur lesquels
57,6 millions de francs sont réservés à la
résorption de l'habitat insalubre. Par ailleurs,
la part logement de
la créance de proratisation du RMI devrait venir abonder ce chapitre
à hauteur de 650 millions de francs soit une augmentation de 20 %
par rapport à 1999.
Les prévisions de construction sont de 11.000 logements auxquels
s'ajoutent 2.300 logements en réhabilitation ou en
amélioration ainsi que la sortie d'insalubrité d'environ 2.200
ménages.
3. L'impact des mesures fiscales prises en faveur du logement
Il
convient de noter que
la baisse du taux de TVA sur les travaux d'entretien
réalisés dans les logements d'habitation s'applique
également dans les DOM depuis le 15 septembre 1999. Le taux de TVA
est passé de 9,5 % à 2,1 % au lieu de 5,5 % en
métropole
.
De plus l'année 1999 aura été celle de la recherche de
diversification des produits de logements offerts aux populations des DOM :
- extension du champ d'application de l'aide à
l'amélioration des logements, en autorisant la participation des
familles à la réalisation des travaux ;
- recherche d'une meilleure adaptation de la réglementation
technique aux spécificités de l'outre-mer ;
- mobilisation des maîtres d'oeuvre pour la recherche de solutions
innovantes, à travers le concours Europan-DOM.
L'amélioration de l'habitat, priorité dans les DOM, a fait en
mars 1999 l'objet d'une charte pour le développement des PACT, qui
engagent ces derniers dans la voie d'une efficacité encore
améliorée, et d'une augmentation en 2000 du nombre
d'opérations de ce type.
En parallèle, une première amélioration des conditions
d'octroi des aides au logement a permis, en 1999, une meilleure solvabilisation
des locataires des logements anciens, en particulier après leur
réhabilitation. Les logements construits avant le 1
er
janvier
1976 bénéficient désormais du même barème que
les logements construits avant le 31 décembre 1985, et l'objectif
affiché par les pouvoirs publics est de parvenir à l'unification
des barèmes d'aides au logement.
Enfin, la politique décidée au niveau national, qui repose
sur la baisse des taux d'intérêts, devrait être
répercutée outre-mer et permettre une amélioration
sensible de l'offre de logements.
Mais, les modalités d'application pour l'outre-mer de certaines de
ces mesures ne sont toujours pas en place
. Il en est ainsi de l'impact de
la baisse du taux du livret A de 0,75 %, qui a été
intégralement répercutée sur les taux
d'intérêt des prêts aux HLM en métropole. Il devrait
en être de même outre-mer, ce qui donnerait un taux pour les
prêts aux HLM de 1,6 % environ.
Or, votre rapporteur pour avis
vient d'interroger M. le Secrétaire d'Etat à l'outre-mer
1(
*
)
sur l'arbitrage rendu pour l'application de ce
dispositif outre-mer, qui semble remettre en cause la répercussion
intégrale de la baisse du taux du livret A sur les prêts des
DOM
. Si tel était le cas, ceci nuirait certainement à la
politique de construction et de rénovation du logement social outre-mer,
alors que les besoins restent considérables.
D. UN RENFORCEMENT DES CRÉDITS BUDGÉTAIRES CONSACRÉS AU DÉVELOPPEMENT ÉCONOMIQUE
1. Le bilan des contrats de plan Etat-régions
a) Bilan du XIème contrat de plan pour les départements et collectivités territoriales
Sur
la période 1994-1999, l'Etat aura consacré 3,853 milliards
de francs aux contrats de plan passés entre l'Etat et les quatre
départements-régions d'outre-mer
. S'y ajoutent les contrats
de plan passés entre l'Etat et les collectivités de
Saint-Pierre-et-Miquelon et de Mayotte, cette dernière
bénéficiant également d'une convention de
développement, soit près de 2,38 milliards de francs
supplémentaires.
Dans les départements d'outre-mer, les opérations
contractualisées constituent la contrepartie nationale des programmes
européens 1994-1999 pour lesquels la commission européenne a
attribué 12 milliards de francs.
Les crédits affectés aux contrats de plan 1994-1999 se sont
répartis selon quatre orientations équilibrées :
. 0,894 milliard de francs (23,20 %) pour les opérations de
cohésion sociale (équipements sanitaires et sociaux, emploi et
formation professionnelle, politique de la ville) ;
. 1,126 milliard de francs (29,23 %) pour les infrastructures
(routes, ports, aéroports, foncier et environnement) ;
. 0,901 milliard de francs (23,38 %) sont attachés à
l'éducation et à la culture (constructions scolaires et
universitaires, équipements sportifs et culturels) ;
. 0,932 milliard de francs (24,20 %) relèvent du
développement économique (développement rural, aide
à la compétitivité des entreprises, du commerce et de
l'artisanat).
Sur l'ensemble des contrats de plan et de la convention précitée,
le taux d'engagement sur délégations d'autorisations de programme
(31 décembre 1998) est de 84,34 % au terme de la
cinquième année du contrat.
Toutefois, ces résultats globaux recouvrent des réalités
régionales assez différentes, dues notamment à la
situation financière des régions et des départements
cosignataires. La prolongation, par un allégement annuel de la charge,
permettra d'achever les dossiers techniques des opérations les plus
importantes ou les plus complexes. C'est ainsi que le montant total des
engagements, hors ville et RHI) qui était de 2.471,67 millions de
francs, en 1997, a atteint 3.786,61 millions de francs au
31 décembre 1998, passant de 43,5 % des crédits
inscrits au CPER à près de 67 %.
Le tableau ci-après présente la répartition des
financements au titre du XI
e
contrat de plan dans les
départements et collectivités territoriales d'Outre-mer.
BILAN
DES CONTRATS DE PLAN CONCLU DANS LES DOM ET
COLLECTIVITÉS TERRITORIALES D'OUTRE-MER
(Y COMPRIS CONTRATS DE
VILLE)
11° CPER
|
Guadeloupe |
Guyane |
Martinique |
Réunion |
Total DOM |
St-Pierre-et-Miquelon |
Mayotte
|
Mayotte (Cdevel) |
Total collectivités territoriales |
Date de signature |
26 août 1994 |
21 mai 1994 |
29 juillet 1994 |
1 juillet 1994 |
|
11 nov. 1994 |
28 oct. 1994 |
5 avril 1995 |
|
Total CPER hors politique de la ville : RHI + C (1) |
1 912,35 |
1 394 |
1 368,60 |
3 433,85 |
8 108,80 |
157,69 |
757,30 |
2 392,70 |
3 307,69 |
Total 11° CPER y.c. politique de la ville (2) |
2 075,35 |
1 501 |
1 527,60 |
3 550,60 |
8 654,6 |
|
|
|
|
Total part Etat y compris. contrats de ville |
986,90 |
679,50 |
842,80 |
1 343,80 |
3 853 |
108,56 |
503 |
1 765,30 |
2 376,86 |
dont outre-mer |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Infrastructures
|
239,97
|
101
|
261,62
|
383,65
|
101
|
25,2
|
116,83
|
115,25
|
257,28
|
Total |
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Part Régions |
741,45 |
361,80 |
450,75 |
603,26 |
2 157,26 |
49,13 |
254,30 |
402 |
705,43 |
Part Département |
347 |
242,50 |
234,05 |
908,12 |
1 731,67 |
|
|
|
000 |
Autres |
|
217,20 |
|
695,42 |
912,62 |
|
|
225,40 |
225,40 |
(1)
Le total hors politique de la ville
correspond à celui qui figurait dans le document annexe à la loi
de finances pour 1999.
(2)
La politique de la ville dans DOM, répartie entre la
résorption de l'habitat insalubre (RHI chap . 65-01 du SEOM) et les
contrats de ville, n'était pas incluse dans le total des contrats de
plan des DOM, tel qu'il apparaissait dans les " jaunes "
précédents annexes à la LFI
Source
: Secrétariat d'Etat à l'Outre-mer
b) Bilan des contrats de plan et de développement dans les territoires d'outre-mer, en Nouvelle-Calédonie et en Polynésie française
L'Etat
aura consacré à ces collectivités, dans le cadre des
contrats du XI
e
plan, 1,5 milliard de francs sur la
période 1994-1999, auxquels il convient d'ajouter, d'une part,
0,2 milliard de francs au titre de la convention de développement
avec Wallis et Futuna, signée en 1995 et destinée à
accompagner et renforcer le contrat de plan signé dans cette
collectivité, d'autre part, 2,5 milliards de francs prévus
aux contrats de développement signé avec la
Nouvelle-Calédonie en 1993.
Ce sont ainsi 4,2 milliards de francs qui auront été
consacrés au développement des territoires d'outre-mer et de la
Nouvelle Calédonie sur 1994-1999.
L'exécution des contrats de plan fait l'objet par le ministère de
l'outre-mer d'un suivi, notamment dans le cadre de la commission
interministérielle de coordination des investissements publics. Celle-ci
se réunit afin de faire un bilan des contrats, d'assurer la coordination
des interventions des différents ministères et de trouver des
solutions aux éventuelles difficultés rencontrées sur le
terrain dans l'avancement des dossiers.
Le bilan des cinq premières années d'exécution des
contrats est satisfaisant, le taux d'engagement au 31 décembre 1998
étant supérieur à 64 % et la Nouvelle
Calédonie a bénéficié de deux tranches
supplémentaires du contrat de développement (1998-1999).
Le tableau ci-dessous récapitule la répartition des financements
au titre des contrats de plan et des conventions de développement dans
les territoires, la Nouvelle Calédonie et les pays d'outre-mer.
CONTRATS DE DÉVELOPPEMENT, DE PLAN ET CONVENTION DE
DÉVELOPPEMENT DANS LES TERRITOIRES, LA NOUVELLE-CALÉDONIE
ET
LES PAYS D'OUTRE-MER
(millions de francs)
|
Nouvelle Calédonie |
Polynésie française |
Wallis et Futuna |
|
Total général |
|
|
|
|
Contrat de plan |
Convention de développement |
Total |
|
Dates de signature |
février, juin 1993 avril, juin et août 1998, avril 1999 |
4 mai 1994 |
14 novembre 1994 |
2 mars 1995 |
|
|
Total
contrats
|
5 642,45 |
3 338,37 |
72,62 |
159,08 |
231,70 |
9 212,52 |
Total contrats/part Etat, y compris CV* |
2 510,20 |
1 507,07 |
58,03 |
159,08 |
217,11 |
4 234,38 |
Dont outre-mer |
1 767,65 |
683,00 |
18,15 |
102,50 |
120,65 |
2 571,30 |
chap 68,90 |
|
683,00 |
18,15 |
67,50 |
85,65 |
768,65 |
chap 68,93 |
1 767,65 |
|
|
|
|
1 767,65 |
chap 46,94 |
|
|
|
35 ,00 |
35,00 |
35,00 |
Dont autres ministères |
742,55 |
824,07 |
39,88 |
56,58 |
96,46 |
1 663,08 |
Territoires/Province |
2 064,23 |
1 506,00 |
14,59 |
|
14,59 |
3 584,82 |
Autres partenaires |
1 068,02 |
325,30 |
|
|
|
1 393,32 |
*
CV : contrats de ville
Source
: Secrétariat d'Etat outre-mer
c) Les perspectives des contrats de développement dans le XIIe plan
S'agissant des projets de contrats pour 2000/2006,
le comité
interministériel pour l'aménagement du territoire qui s'est tenu
le 23 juillet 1999
sous la présidence du Premier ministre,
a réparti une première enveloppe
pour chacun des DOM
pour un montant global de 4,527 milliards de francs,
dont
1,346 milliard de francs à la charge du secrétariat d'Etat
à l'outre-mer.
Les quatre régions d'outre-mer sont bien placées dans la
répartition des crédits, puisque la Guyane, avec un ratio de
5.607 F par habitant, est la première région française,
que la Guadeloupe est troisième (2.687 F par habitant), la Martinique,
quatrième (2.545 F par habitant) et la Réunion sixième
(2.185 F par habitant).
Conformément aux instructions données par le Premier ministre
dans la circulaire du 31 juillet 1998, sur les futurs contrats de
plan, les DOM se sont donné pour objectif l'emploi et le
développement durable. Néanmoins, la spécificité
des régions d'outre-mer nécessite que soit poursuivie notamment
la mise à niveau des infrastructures (en veillant à un
aménagement équilibré de l'espace) et des
équipements éducatifs, sanitaires et sociaux. Les mandats de
négociation adressés aux préfets le 2 septembre leur
permettront d'engager, sur ces bases, les négociations avec les
régions.
En dehors des DOM, les contrats de plan obéissent à une
programmation spécifique : 2000-2003 pour la Polynésie
française, 2000-2004 pour la Nouvelle-Calédonie,
Wallis-et-Futuna, Mayotte et Saint-Pierre-et-Miquelon
. En ce qui concerne
la Nouvelle-Calédonie, l'architecture des contrats en cours est
maintenue, notamment le contrat d'agglomération qui sera
également inclus dans le dispositif contractuel.
Les exécutifs provinciaux ont fait part des différentes actions
qu'ils souhaitent voir mises en oeuvre dans les contrats, dans le respect des
dispositions de la loi organique du 19 mars 1999, les objectifs étant de
favoriser l'accès aux formations initiales et continues, l'insertion des
jeunes, le développement économique, l'amélioration des
conditions de vie et le développement culturel.
Aucun montant financier n'a pu être encore arrêté,
l'enveloppe globale réservée aux contrats des
collectivités et territoires d'outre-mer n'étant toujours pas
établie.
2. L'augmentation des ressources du Fonds d'investissement des départements d'outre-mer (FIDOM)
a) Bilan du FIDOM pour 1999
Désormais, le FIDOM général finance
essentiellement la participation de l'Etat aux opérations inscrites aux
contrats de plan Etat-régions et à la convention de
développement de Mayotte.
En 1998 et 1999, la répartition des autorisations de programmes
attribuées aux départements et collectivités territoriales
est établie comme suit :
(millions de francs)
FIDOM général |
1998 |
1999 |
-Guadeloupe |
32,30 |
47,750 |
- Martinique |
36,175 |
49,865 |
-Guyane |
69, 918 (1) |
16,918 |
- Réunion |
51,335 |
51,085 |
- Saint-Pierre et Miquelon |
8,08 |
8,076 |
- Mayotte |
32,968 |
32,990 |
- Opérations communes |
0,624 |
0,012 |
TOTAL |
225,396 |
206,696 |
(1)
dont 32 millions de francs pour
la
SOFIDEG et 15 millions de francs pour les constructions scolaires
Les crédits du FIDOM 1999 ont fait l'objet d'une répartition lors
du Comité restreint du 31 mars 1999. La dotation a permis de
financer les dépenses obligatoires, les tranches annuelles de contrats
de plan et de la convention de développement de Mayotte pour un montant
de 203 millions de francs. Le reliquat a permis de faire face à des
dépenses imprévues.
En ce qui concerne les crédits de paiement, la dotation inscrite en loi
de finances 1999, soit 198,75 millions de francs, devrait permettre de
satisfaire les besoins exprimés par les préfets.
b) L'augmentation des crédits du FIDOM pour 2000
Dans le
projet de loi de finances pour 2000,
les crédits de paiement inscrits
au chapitre 68-01 pour le FIDOM s'élèvent à
217,5 millions de francs en hausse de 9,5 % après avoir connu
une baisse continue depuis 1995
. Les autorisations de programme sont
fixées à 220 millions de francs contre 205 millions en
1999, en progression de 7,5 %.
Les perspectives de répartition de l'enveloppe pour 2000 sont
envisagées ainsi :
en millions de francs
- Contrat de plan |
187,80 |
- Etudes |
0,10 |
- Prêts sociaux dockers à la Réunion |
0,10 |
- Constructions scolaires |
15,00 |
- Dotation non affectée |
17,00 |
Enfin, la dotation spécifique prévue pour financer les infrastructures de Guyane diminue légèrement dans le projet de loi de finances pour 2000, pour être fixée à 18,25 millions de francs en crédits de paiement et 18 millions de francs en autorisations de programmes.
3. La progression des ressources du Fonds d'investissement pour le développement économique et social (FIDES)
a) Bilan du FIDES pour 1999
On peut
rappeler que les ressources du FIDES sont réparties en deux
sections :
- la section des territoires retraçant les interventions de l'Etat
qui appuient les actions relevant des compétences des territoires.
En outre, depuis 1988, est individualisé au sein du FIDES un Fonds
d'équipement et de promotion de la Nouvelle-Calédonie (FEPNC),
dont les crédits sont inscrits au chapitre 68-93.
Dans le projet de loi de finances pour 2000, ces crédits enregistrent
une forte baisse, car ils sont, pour partie, intégrés dans la DGF
Nouvelle-Calédonie, créé au chapitre 41-06.
Les tableaux ci-dessous récapitulent la répartition des
crédits au sein du FIDES (section générale) et du FIDES
(section des territoires) pour les années 1997 et 1998.
RÉPARTITION DES CRÉDITS FIDES (SECTION GÉNÉRALE)
Territoire |
1997 |
1998 |
1999 |
Polynésie française |
70 797 000 |
96 730 000 |
90 496 500 |
Nouvelle-Calédonie
|
17 500
000
|
20 351
470
|
21 000
000
|
Wallis et Futuna |
18 940 000 |
16 345 000 |
15 345 000 |
TAAF |
1 500 000 |
5 500 000 |
1 500 000 |
IFOI |
600 000 |
450 000 |
500 000 |
Opérations communes |
253 188 |
203 530 |
176 588 |
TOTAL |
347 304 388 |
372 349 890 |
356 110 698 |
RÉPARTITION DES CRÉDITS FIDES (SECTION DES TERRITOIRES)
(en francs)
Années |
Nature des opérations |
Territoires |
A.P. |
|
Délégation globale |
Polynésie française |
1 541 400 |
1997 |
Délégation globale |
Nouvelle-Calédonie |
1 394 600 |
|
Délégation globale |
Wallis et Futuna |
734 000
|
|
|
Total |
3 670 000 |
|
Délégation globale |
Polynésie française |
1 260 400 |
1998 |
Délégation globale |
Nouvelle-Calédonie |
1 140 000 |
|
Délégation globale |
Wallis et Futuna |
600 000
|
|
|
Total |
3 000 000 |
|
Délégation globale |
Polynésie françaie |
1 260 000 |
1999 |
Délégation globale |
Nouvelle-Calédonie |
1 140 000 |
|
Délégation globale |
Wallis et Futuna |
600
000
|
|
|
Total |
3 000 000 |
b) La progression des crédits du FIDES pour 2000
Dans
le projet de loi de finances pour 2000, les subventions du FIDES (section
générale) progressent de 13,01 % pour atteindre
143,98 millions de francs en crédits de paiement
. Les
autorisations sont fixées à 145 millions de francs contre
132 millions de francs en 1999.
La répartition des crédits envisagée est la suivante :
Polynésie française
- contrat de développement 2000/2003 80,00 MF
- équipement des communes 15,00 MF
Nouvelle-Calédonie
- FIP - Equipement 15,00 MF
Wallis et Futuna
- contrat de plan 2000/2004 }
} 20,00 MF
- convention de développement 1995-2000 }
- contrats de villages 3,00 MF
Opérations communes
- SODEP 0,09 MF
- Réserve pour opérations urgentes 4,91 MF
- Bonifications de prêts locatifs aidés 5,00 MF
S'agissant du FIDES (section des territoires et de la
Nouvelle-Calédonie), les crédits inscrits au chapitre 68-92
diminuent de 16 % en ce qui concerne les crédits de paiement et
sont fixés à 2,5 millions de francs et de 34 % pour les
autorisations de programme.
La répartition prévisionnelle des autorisations de programme
s'établirait ainsi, selon les critères habituels :
- Polynésie française 0,84 million de francs
- Nouvelle-Calédonie 0,76 million de francs
- Wallis et Futuna 0,40 million de francs
_____________________
TOTAL
2,00 millions de francs
E. LA RECONNAISSANCE DE LA SPÉCIFICITÉ DE L'OUTRE-MER DANS LA POLITIQUE COMMUNAUTAIRE
1. La réforme des fonds structurels annoncée dans l'Agenda 2000
Outre
les différents volets financiers du programme POSEIDOM adopté par
le Conseil des Communautés européennes en
décembre 1989, les départements d'outre-mer
bénéficient également de dotations communautaires
importantes au titre des fonds structurels et du Fonds européen de
développement (FED).
Le montant global des fonds structurels alloués aux DOM dans les
documents uniques de programmation (DOCUP) 1994-1999 s'est élevé
à 10.251,276 millions de francs (prix 1999), auquel s'ajoute le
montant du programme d'initiative communautaire REGIS II, de
1.745,34 millions
de francs, soit un montant global de près de
12 milliards de francs.
La répartition de ce montant est récapitulé dans le
tableau qui suit.
(en millions de francs)
En
millions de francs
|
DOCUP |
REGIS II |
TOTAL |
Guadeloupe |
2 357,793 |
402,16 |
2 759,95 |
Martinique |
2 255,282 |
398,97 |
2 654,25 |
Guyane |
1 127,639 |
186,18 |
1 313,81 |
Réunion |
4 510,562 |
758,03 |
5 268,59 |
Le FED
est également intervenu de façon spécifique à
Mayotte et à Saint-Pierre-et-Miquelon pour mettre à niveau les
infrastructures.
La réforme initiée par la Commission européenne dans le
document appelé Agenda 2000 du 18 mars 1998 s'est
achevée lors du sommet de Berlin de mars 1999 et s'est
concrétisée, pour les fonds structurels, par l'adoption et la
publication des règlements au JOCE le 26 juin 1999.
Cette réforme, qui obéit à une logique de concentration
des aides de l'Union en faveur des régions en retard de
développement, s'est traduite essentiellement par la réduction du
nombre des objectifs qui passent de 6 à 3, mais
l'objectif 1
intitulé "
promouvoir le développement et l'ajustement
structurel des régions en retard de développement
" est
resté pratiquement inchangé dans ses enjeux et s'est vu attribuer
près de 70 % de l'enveloppe des fonds structurels.
Le montant alloué aux DOM est de
21.344 milliards de francs pour
une période de sept ans
(2000-2006),
ce qui représente une
augmentation de 64,10 % par rapport au " paquet Delors "
(1994-1999).
Les règles d'éligibilité aux fonds
structurels restent globalement inchangées en ce qui concerne le FEDER,
l'IFOP et le FSE.
Les modalités de gestion, en revanche, ont été
profondément modifiées en vue d'assurer une exécution plus
efficace des programmes. Les tranches annuelles des crédits d'engagement
seront désormais fixes et indexées de manière forfaitaire
(2 %). Afin d'accorder une facilité de trésorerie aux
régions, un acompte de 7 % sur la totalité des programmes
sera versé dès l'adoption des DOCUP.
En revanche, les crédits devront être consommés
régulièrement puisqu'il est prévu désormais
d'annuler d'office tout engagement sur lequel n'est intervenu aucun paiement
pendant deux ans. Enfin, le règlement général
prévoit qu'une réserve de 4 % des crédits des DOCUP,
affectée à la réserve de performance, sera versée
à mi-parcours des programmes (31 mars 2004) en fonction de la
réalisation effective des objectifs, que se seront fixées les
régions dans leurs plans.
Concernant les contrôles, la nouvelle réglementation a
confirmé la responsabilité des Etats membres en cette
matière et aggravé les sanctions.
Les prochains programmes communautaires sont actuellement en cours
d'élaboration dans les régions, suivant le principe
réaffirmé du partenariat, et devraient, suivant le calendrier
prévu par les règlements, être adoptés au cours du
premier semestre 2000.
2. Les incertitudes sur le dénouement du conflit commercial de la banane
a) Rappel du contexte
Il
convient de rappeler que le conflit, essentiellement avec les Etats-Unis et les
deux multinationales DOLE et CHIQUITA, provient de la volonté
française de protéger la production de bananes des régions
ultrapériphériques communautaires, ainsi que celle des pays ACP,
alors que les Etats-Unis prônent le libéralisme, donc la
suppression de toutes les limitations d'importation mises en place par
l'organisation commune du marché de la banane en 1993. Cette
volonté est partagée par certains pays au sein de l'Union
européenne.
La procédure engagée devant l'OMC par les Etats-Unis et quatre
pays latino-américains (Equateur, Honduras, Mexique, Guatemala) avait
conduit à la constitution d'un groupe spécial (panel) et à
la condamnation sévère de plusieurs dispositions de l'OCM
confirmée par l'organe d'appel le 25 septembre 1997, sans toutefois
remettre en cause le régime interne.
Compte tenu de ce jugement, plusieurs mesures ont été prises qui
peuvent être ainsi résumées :
- abrogation des licences B et de la répartition des droits
à importer par fonction (importateurs primaires, secondaires,
mûrisseurs) ;
- maintien du contingent tarifaire à 2,2 millions de tonnes
avec un droit à l'importation de 75 écus/T ;
- ouverture d'un contingent additionnel de 353.000 tonnes avec droit
de 75 écus/T pour les bananes pays tiers et un droit nul pour les
bananes ACP ;
- attribution des licences d'importation selon la méthode
" traditionnels-nouveaux arrivés " avec calcul des droits sur
présentation des licences d'importation utilisées sur la
période 1994-1996 ;
- non affectation des contingents d'importations par pays, à
l'exception de ceux " ayant un intérêt substantiel "
(Colombie, Costa-Rica, Equateur, Panama) ;
Par ailleurs, une revalorisation de la recette de référence de
8 % dont 5 % dès 1998 a été actée par le
Conseil.
b) La nouvelle condamnation de l'OCM banane
Saisi
à la demande de l'Equateur sur l'examen de la conformité du
nouveau régime d'importation de bananes de l'Union européenne,
le groupe spécial a condamné la nouvelle OCM, qui était
entrée en vigueur au 1
er
janvier 1999, sur plusieurs
point fondamentaux,
notamment l'accès pour les pays ACP à
deux contingents, le contingent accordé aux pays ayant un
intérêt substantiel et le nouveau régime d'attribution des
licences en raison des discriminations que ces mesures perpétuaient.
Cette condamnation affecte particulièrement les pays ACP, dont les
exportations sont actuellement limitées au meilleur niveau individuel
atteint en 1993.
Par ailleurs, l'Organisation des règlements des différends (ORD)
a accepté la demande de mesures de rétorsions formulée par
les Etats-Unis à hauteur de 191,4 millions de dollars, 520 millions
ayant été demandés par les deux multinationales DOLE et
CHIQUITA.
Pour sortir de la crise, plusieurs réformes sont envisagées,
dont certaines auraient des incidences négatives sur l'activité
des producteurs communautaires.
- le " tariff only " reste une solution dangereuse, car le
niveau nécessaire de protection du marché (sans doute
supérieur à 300 écus/tonne) n'est pas réaliste
tant vis-à-vis des autres pays européens que des plaignants. Or,
si le tarif n'est pas suffisant, le marché sera sur-approvisionné
et les origines les plus fragiles et de moindre qualité (ACP
Caraïbes, Madère, Guadeloupe...) seront amenées à
disparaître.
- Le contingentement de la " banane dollar ", avec un libre
accès à droit nul pour les bananes ACP, s'oppose aux
intérêts des producteurs communautaires car elle va provoquer un
sur-approvisionnement du marché, entraînant un
renchérissement du coût de l'aide compensatoire, et des
difficultés supplémentaires de trésorerie pour les
producteurs, voire des difficultés de mise en marché.
- La solution la moins mauvaise serait d'obtenir un contingentement des
bananes Pays tiers à 2,55 millions de tonnes et un droit tarifaire
à 500 euros/tonne et un contingentement des bananes ACP à
hauteur de 857.500 tonnes avec un droit tarifaire nul.
Cette proposition de réforme, si elle était acceptée,
permettrait de prendre en compte la condamnation intervenue en 1999, puisqu'il
n'y aurait pas de répartition des contingents, ni de quantités
réservées aux ACP. Les importations resteraient
contingentées à leur niveau actuel, préservant ainsi
l'équilibre du marché et les pays ACP conserveraient un
accès privilégié au marché communautaire.
c) Le plan national d'aide d'urgence
Il
convient de souligner que la gestion des licences d'importation par la
Commission a provoqué des surapprovisionnements, qui se traduisent par
la chute des cours, menaçant la survie de nombreuses exploitations
antillaises
.
Alors que la consommation européenne est de 3,8 millions de tonnes,
la Commission autorise l'entrée de 4,26 millions de tonnes de
bananes. Sur le marché européen, le cours de la banane
s'établit à 2,50 francs le kilo, alors que la moyenne des
coûts de production en Martinique est de 6,60 francs par kilo.
Lors de son déplacement aux Antilles, en octobre dernier, le Premier
ministre a annoncé la mise en place d'un plan d'aide d'urgence qui
poursuit trois objectifs :
-
améliorer la trésorerie des exploitations
par un
dispositif d'avances doté de 120 millions de francs, destiné
à préfinancer -les intérêts étant pris en
charge par l'Etat-, la moitié environ du solde de l'aide compensatoire.
Cela devrait faciliter, pour les producteurs et les groupements, l'obtention
des concours bancaires nécessaires au préfinancement de l'autre
moitié.
En outre, la France a saisi la Commission d'une demande de
réaménagement du rythme de versement de l'aide compensatoire
puisque la situation actuelle, dans laquelle le solde est versé avec un
an de retard, est à l'origine d'une grande part des difficultés
de trésorerie des exploitations.
-
alléger la dette
en allant au-delà du premier
réaménagement du remboursement des prêts consentis par
l'ODEADOM en 1997. Le remboursement de ces prêts sera étalé
sur une année supplémentaire, soit au total 42 mois pour la
Martinique et 48 pour la Guadeloupe. Les mensualités venant à
échéance avant le 30 juin 2000 seront réduites à
25 % de leur montant, les 75 % restant étant reportées
sur les échéances postérieures.
Par ailleurs, pour favoriser le désendettement des planteurs,
50 millions de francs seront débloqués sans délai,
sous la forme de subventions, dans le cadre de la procédure
" banadif " et du fonds d'allégement des charges (FAC).
-
apporter une aide structurelle à la Guadeloupe
à
travers l'aide à l'encadrement et à la replantation, d'un montant
de 9,8 millions de francs, qui doit permettre de mobiliser plus de 22 millions
de francs de fonds européens.
Au-delà de ces mesures conjoncturelles, que salue votre rapporteur
pour avis étant donné la gravité de la situation actuelle,
il est indispensable de mettre en place un dispositif pérenne, qui
s'inspire du mécanisme des aides à l'exportation versées
par l'Espagne aux producteurs de banane des Canaries.
F. L'INSUFFISANCE DES MESURES ORIENTÉES VERS L'INVESTISSEMENT PRODUCTIF OUTRE-MER
1. Rappel du dispositif d'incitation fiscale à l'investissement
Il
convient de rappeler que le dispositif d'incitation à l'investissement
outre-mer, issu de l'article 22 de la loi de finances rectificative n°
86-824 du 11 juillet 1986 dite " loi Pons ", a subi de
nombreuses critiques et fait l'objet de multiples modifications dont
l'accumulation a nui à la lisibilité intrinsèque du
dispositif.
Au-delà des multiples dispositions de droit fiscal applicables outre-mer
et qui dérogent au droit commun la
" loi Pons " visait
à offrir un dispositif pérenne aux entreprises et aux
investisseurs, applicable initialement sur dix ans, puis prorogé
jusqu'en 2001.
Le champ d'application de la mesure était aussi
largement entendu, ainsi que les conditions de déduction qui portaient
sur la totalité du prix de revient.
Il s'agissait de remédier aux handicaps de l'outre-mer, notamment un
taux de chômage élevé, l'insuffisance des capitaux locaux
pouvant s'investir sur place, le coût du crédit et la concurrence
de l'environnement économique proche, dans lequel les charges sociales
étaient très faibles.
Depuis 1986, ce dispositif de défiscalisation a été
modifié à plusieurs reprises, dans un sens toujours plus
restrictif, car il a été jugé trop coûteux pour les
finances publiques et sans effet déterminant sur le développement
économique outre-mer et l'emploi.
2. Le rapport sur le bilan de l'application du dispositif de défiscalisation des investissements outre-mer
Les
conclusions du rapport
2(
*
)
annoncé par le
Gouvernement lors de la discussion de l'article 18 de la loi de finances pour
1998 modifiant certaines dispositions fiscales relatives à la
défiscalisation des investissements outre-mer vont dans le même
sens et cherchent à proposer, dans la perspective du remplacement du
dispositif actuel à compter du 1
er
janvier 2003, un
système d'aide plus neutre et plus efficient pour l'outre-mer.
Selon le bilan macro-économique établi -en dépit
d'importantes difficultés méthodologiques-
il semblerait que
l'accroissement important de l'investissement réalisé entre 1986
et 1994 (2,9 milliards de francs), a été du même ordre
de grandeur que la dépense fiscale consentie par l'Etat au titre du
dispositif de défiscalisation.
S'agissant des effets sur l'emploi,
le rapport conclut à la faible création d'emplois directs, tout
en reconnaissant la difficulté à évaluer l'importance des
effets induits.
En ce qui concerne les effets du dispositif analysés par secteur
d'activité, le rapport note l'impact très positif pour les
infrastructures touristiques et la modernisation de l'appareil productif qui a
été rendue possible dans le reste du secteur marchand.
Mais, d'un point de vue micro-économique, l'analyse souligne les
défauts intrinsèques de la défiscalisation qui introduit
une distorsion positive en faveur de l'investissement outre-mer. Elle souligne
notamment que cette aide importante perturbe les critères de la
sélection des projets, ceux-ci ne se fondant plus sur leur seule
rentabilité intrinsèque, et qu'elle favorise l'apparition de
surcapacités sur de petits marchés. Enfin, le rapport fait valoir
qu'en diminuant le coût du facteur capital, l'aide à
l'investissement renchérit, relativement, le coût du facteur
travail, déjà très élevé outre-mer,
dissuadant ainsi d'embaucher.
En dehors d'améliorations très limitées du dispositif de
défiscalisation tel qu'il perdure depuis la loi de finances pour 1998,
le rapport préconise la création d'un fonds de garantie
succédant, sur un mode plus ambitieux, à l'actuel Fonds de
garantie géré par l'IEDOM. Il propose également un
allégement partiel de la taxe professionnelle, ainsi qu'un
allégement complémentaire de charges sociales.
Enfin, s'agissant des territoires d'outre-mer, le rapport estime que, compte
tenu de leur autonomie fiscale, un système spécifique d'aide
à l'investissement doit être mis en place.
3. Les dangers du statu-quo
Dépositaire de ce rapport depuis novembre 1998, le Gouvernement ne
propose cependant pas de nouvelles mesures s'agissant de l'aide à
l'investissement, dans le projet de loi de finances pour 2000.
Votre rapporteur pour avis regrette cette situation d'attentisme, qui
succède à une période d'instabilité juridique,
s'agissant de la définition des règles du jeu pour les acteurs
économiques.
Il déplore
comme il l'avait fait l'an dernier,
les effets
particulièrement négatifs de la règle de
" tunnelisation " adoptée dans la loi de finances pour 1998
dans trois secteurs importants pour les économies domiennes, à
savoir l'hôtellerie, la navigation de plaisance et les énergies
nouvelles.
S'agissant des critiques majeures émises à l'encontre du
dispositif de défiscalisation en matière de création
d'emplois, il doit être également tenu compte des emplois
maintenus pour apprécier le dispositif à sa juste valeur,
d'autant plus que cette période se caractérise par une croissance
démographique plus forte outre-mer qu'en métropole et par une
progression du chômage proportionnellement plus faible dans les DOM.
Il faut également regretter que le bilan du dispositif ne tienne pas
plus grand compte des effets de levier produits par les investissements
défiscalisés.
En ce qui concerne les orientations que semblent choisir les pouvoirs publics,
à savoir privilégier les incitations à l'embauche plus que
la bonification du capital,
votre rapporteur pour avis se déclare en
faveur de toute mesure luttant contre le chômage, tout en
considérant que la bonification du coût du travail ne peut pas,
dans la majorité des cas, rétablir un niveau de concurrence
acceptable avec les pays voisins concurrents, où les
rémunérations restent la plupart du temps dérisoires.
En revanche, il faut souligner que les besoins d'investissement restent
considérables pour les entreprises, alors que celles-ci sont
fragilisées par une absence de fonds propres, par un coût du
crédit qui reste plus élevé qu'en métropole -de
l'ordre de deux points- ainsi que par de réelles difficultés
d'accès à ce crédit.
Compte tenu d'une situation sociale quasiment explosive, que le récent
voyage du Premier ministre dans les Antilles a placée sous les feux de
l'actualité, il est urgent de sortir de l'impasse économique dans
laquelle sont plongés les départements d'outre-mer.
Le projet
de loi d'orientation sur l'outre-mer doit, dans son volet économique,
apporter des solutions innovantes dont l'impact puisse être
financièrement évalué.
Une partie de la masse des transferts publics doit être
réorientée pour compenser les handicaps des économies
domiennes et leur donner les moyens d'assurer leur propre développement
économique.
Le soutien fort de l'Union européenne à travers la
réforme des fonds structurels doit être impérativement
relayé, au niveau national, par un plan de viabilisation des
économies domiennes, défini pour vingt ans, qui s'inspire
des mesures adoptées avec succès par l'Espagne et le Portugal
pour leurs régions ultrapériphériques.
*
* *
Sur proposition de son rapporteur pour avis, la commission des Affaires économiques a émis un avis favorable à l'adoption des crédits de l'outre-mer inscrits au projet de loi de finances pour 2000.
1
Question écrite
n° 18866 du
23 septembre 1999 (J.O. du 23 septembre 1999).
2
Rapport Lallié-Mossé du groupe
interministériel chargé d'établir le bilan de
l'application du dispositif de défiscalisation des investissements
outre-mer (novembre 1998).