CHAPITRE II -
LES CRÉDITS CONCOURANT
AU DÉVELOPPEMENT
RURAL
Comme
chaque année, votre commission ne limite pas son analyse aux seuls
crédits de développement rural inscrits au ministère de
l'Agriculture, mais prend également en compte les crédits
à " finalité " rurale inscrits au budget de
l'aménagement du territoire, ainsi que ceux des fonds d'infrastructure.
Votre rapporteur vous présentera cette année l'analyse des
crédits relatifs au développement rural libellés en francs
et en euros.
I. LES ACTIONS MENÉES PAR LE FNADT EN FAVEUR DU DÉVELOPPEMENT RURAL
Le fonds
national pour le développement et l'aménagement du territoire
(FNADT), qui regroupe les crédits antérieurement consacrés
aux interventions pour l'aménagement du territoire, à la
restructuration des zones minières, à la délocalisation
des entreprises, à l'aide aux initiatives locales pour l'emploi, au
développement de la montagne et à l'aménagement rural, est
réparti entre sections générale et locale, et pour cette
dernière entre les régions.
Le ministère chargé de l'agriculture est consulté dans le
choix des décisions financières relatives au FNADT, tant au
niveau de la section locale que de la section générale.
Cependant, la fusion des problématiques au sein d'un même fonds
induit une dilution relative des préoccupations liées aux
compétences du ministère.
Par ailleurs, une réforme globale du fonds a été
décidée par le Gouvernement.
Le Comité interministériel d'aménagement et de
développement du territoire du 15 décembre 1998 a
demandé que la DATAR, sous l'autorité de Mme la ministre de
l'aménagement du territoire et de l'environnement et après
concertation avec les autres ministères, soumette à M. le Premier
ministre un projet de circulaire modifiant les dispositions de la circulaire du
15 février 1995, précisant la doctrine d'emploi et les
conditions de gestion du FNADT.
En millions de francs
Budget du ministère de l'aménagement du territoire |
LFI 1999 |
PJLF 2000 |
FNADT - 44-10-10 |
295,37 (45,03) |
215 (32,75) |
FNADT - 65-00-10 |
CP :
1.083,7 (165,21)
|
CP :
580,32 (88,47)
|
Les chiffres entre parenthèses sont en millions d'euros.
II. LES CRÉDITS D'ÉQUIPEMENT RURAL
A. LES CRÉDITS CONSACRÉS À L'ÉLECTRIFICATION À TRAVERS LE FACE
1. Généralités sur le FACE
Le
Fonds d'amortissement des Charges d'électrification, créé
par la loi de finances du 31 décembre 1936, a pour vocation de soutenir
l'effort d'investissement pour l'électrification des communes rurales en
contribuant au financement des travaux d'extension, de renforcement et, depuis
1992, d'intégration esthétique des réseaux de distribution
publique d'énergie électrique basse tension. Il n'apporte plus
que des subventions en capital, depuis l'ordonnance du
30 décembre 1958.
C'est un compte spécial d'EDF alimenté annuellement par une
contribution des distributeurs d'énergie électrique basse tension
selon les modalités suivantes pour 1998 :
- 2,2 % des recettes perçues dans les communes urbaines selon
l'INSEE - RGP 1990 ;
- 0,44 % des recettes perçues dans les communes rurales selon
l'INSEE - RGP 1990.
Ces taux ont, compte tenu de l'augmentation de consommation
d'électricité, régulièrement baissé depuis
plus de vingt ans. Ils sont fixés en fin d'année pour
l'année en cours, en fonction des dépenses prévisibles du
fonds, auxquelles ils sont ajustés, par un arrêté des
ministères chargés de l'industrie et du budget.
Le fonds est administré par un conseil composé de
représentants de l'Etat, des distributeurs et des collectivités.
Le programme du FACE est cogéré par le ministère de
l'agriculture et de la pêche et par celui chargé de l'industrie.
2. Les dotations du FACE
Le
schéma de financement des programmes de travaux aidés par le
fonds est le suivant depuis 1992 :
-
une tranche unique A/B
finançant les travaux à
70 % du montant TTC (en métropole) et répartie chaque
année en un programme principal (90 % environ de l'enveloppe) et un
programme spécial destiné à financer les renforcements
anticipés à effectuer suite à des intempéries et
des travaux dans les communes traversées par des lignes haute tension
(appelés travaux/DUP) ;
-
une tranche C
, dite " environnement ", dotation
spécifique pour une meilleure insertion des réseaux ruraux dans
l'environnement paysager (renforcement, mise en façade) qui finance
à 50 % du montant TTC les travaux correspondants.
En 1998 et 1999, les dotations se sont réparties comme suit :
MONTANT DE TRAVAUX AIDES TTC
en millions de francs
|
1998 |
1999 |
|
PROGRAMME ARRETE PAR LE CONSEIL |
PROGRAMME ARRETE PAR LE CONSEIL |
PROGRAMME PRINCIPAL |
2 200 (335,39) |
2 270 (346,06) |
PROGRAMMES SPECIAUX |
100 ENR/MDE - 75 DUP-Int |
75 ENR/MDE - 25 DUP-Int |
PROGRAMME ENVIRONNEMENT |
695 (105,95) |
700 (106,71) |
TOTAL |
3 070 (468,02) |
2 970 (452,77) |
Les chiffres entre parenthèses sont en millions d'euros.
3. Les besoins spécifiques des communes rurales
De
nombreux problèmes essentiellement qualitatifs, subsistent en
matière de tenue de tension et de continuité du service
. Les
résultats de l'inventaire du 1
er
janvier 1995 de
l'électrification rurale montrent ainsi une progression sensible des
besoins des départements, qui ont fait l'objet d'un inventaire
complémentaire en 1997. Cet inventaire complémentaire a permis de
mieux cibler les besoins exprimés afin de définir une
répartition des dotations entre les départements qui soit plus
juste et plus équitable.
Si, à la fin du précédent inventaire, en 1990, on
avait atteint l'objectif de réduction à 6 % du nombre
d'abonnés mal alimentés en zone rurale
(ceux qui subissent
des chutes de tension supérieure à 11 %), puisque ce pourcentage
n'était plus que de 4,83 %,
l'objectif de la période
1990-1994 de quasi-disparition de ceux-ci ne sera pas atteint
; il en
subsiste en moyenne entre 3 et 4 % et pour une dizaine de départements
ce taux dépassait encore 6 % au
1
er
janvier 1995
La population rurale et les agriculteurs, très dépendants de
la fourniture d'électricité sont particulièrement
sensibles aux coupures
, alors même qu'on dénombre encore en
zones rurales, en particulier en zones de montagne, de nombreux
kilomètres de réseaux aériens en fil nu,
particulièrement vulnérables aux aléas climatiques.
Le développement de l'équipement informatique, et à
l'avenir du télétravail dans ces zones suppose aussi une
fourniture d'électricité sans faille (ni coupures, ni
microcoupures).
Cette évolution justifie la pérennité du FACE et
l'adaptation de ses financements aux nouveaux besoins.
B. LES CRÉDITS CONSACRÉS À L'ALIMENTATION EN EAU POTABLE ET À L'ASSAINISSEMENT
1. Objectifs et ressources du fonds
Le Fonds
national pour le développement des adductions d'eau (FNDAE) a
été créé par le décret du
1
er
octobre 1954. Il s'agit d'un compte spécial du
Trésor géré par le ministère chargé de
l'agriculture (compte 902-00).
Il a été conçu, dès son origine en 1954, comme un
instrument financier de solidarité nationale destiné à
aider les communes rurales à mettre en place leurs services publics de
distribution d'eau. Son domaine d'intervention a été
étendu à l'assainissement en 1979. En 1997, la compétence
du Fonds a été étendue, pour une période de
3 ans, à la lutte contre les pollutions d'origine agricole.
Prélevées sur l'ensemble de la population française,
les ressources du Fonds ne sont redistribuées qu'aux seules communes
rurales. Elles proviennent en 1998 :
- pour 52 % du produit d'une redevance sur les consommations d'eau
distribuée dans toutes les communes urbaines et rurales
bénéficiant d'une distribution publique d'eau potable, dont le
taux de base est actuellement fixé à 14 centimes par
mètre cube depuis le 1
er
janvier 1996 ;
- pour 48 % d'un prélèvement sur les sommes
engagées au Pari Mutuel Urbain.
2. Fonctionnement
Depuis
les lois de décentralisation, les aides du FNDAE sont réparties
par département sous forme de dotations affectées à l'eau
et à l'assainissement.
La répartition de ces enveloppes budgétaires entre les
départements est proposée au ministère chargé de
l'agriculture, par le Comité consultatif du Fonds, présidé
par un Conseiller d'Etat honoraire et composé de représentants du
Parlement, de l'APCG, de l'AMF, des agences de l'eau et des ministères
concernés.
Les départements règlent ensuite, sur la base des propositions
présentées par les collectivités locales
concernées, la répartition de ces aides entre les communes
rurales et leurs groupements qui réalisent des travaux d'eau potable et
d'assainissement. S'agissant de la dotation du Fonds réservée au
financement du programme de maîtrise des pollutions d'origine agricole
(PMPOA), elle est répartie chaque année par les
départements, sur la base des propositions présentées par
les exploitants agricoles.
3. Les besoins des communes rurales
Les besoins de ces communes changent de nature, notamment en matière d'alimentation en eau potable, mais ils restent très importants avec des exigences de qualité et de fiabilité accrues.
a) En matière d'alimentation en eau potable
Le
taux global de desserte des communes rurales dépasse 98 % en 1995
au plan national
, mais des besoins nouveaux sont apparus à partir de
la fin des années 70, d'ordre plus qualitatif.
Les principales
préoccupations
sont :
- la qualité de l'eau distribuée, en application des
nouvelles normes européennes ;
- la fiabilité des équipements de production et de transport.
Sous ces deux aspects, la situation des collectivités rurales est
généralement plus préoccupante que celle des communes
urbaines et ce à plusieurs titres :
- les ressources en eau exploitées sont souvent
vulnérables ;
- le service public en milieu rural est dans l'ensemble fortement
fragmenté ;
- nombre de réseaux construits dans les années cinquante, et
avant, sont devenus obsolètes.
b) En matière de collecte et de traitement des eaux usées
Environ
29,7 millions d'habitants résidant en zone rurale (permanents ou
saisonniers) sont concernés en France par des équipements
d'assainissement collectifs. Les taux de raccordement à un réseau
d'assainissement et à une station d'épuration atteignent
actuellement respectivement 73,3 % et 66 % pour cette population.
Les objectifs majeurs sont les suivants :
- améliorer les taux de raccordement des usagers aux ouvrages ;
- accroître la capacité d'épuration des stations ;
- élever les niveaux de traitement de celles-ci.
c) Un effort d'investissement à pérenniser
L'inventaire des besoins d'investissement pour l'alimentation
en eau
potable et l'assainissement des communes rurales publié en
juillet 1997 chiffre à 8 milliards de francs (1,22 milliard
d'euros) par an l'investissement effectué entre 1990 et 1994 et à
11,5 milliards de francs (1,75 milliard d'euros) par an les besoins
prévisibles sur la période 1995-1999.
Les contraintes réglementaires résultant notamment de la
directive européenne du 21 mai 1991 relative au traitement des
eaux résiduaires urbaines et de la loi sur l'eau du 3 janvier 1992,
expliquent la progression des besoins d'investissements dans les années
à venir.
Ces efforts sont et seront d'autant plus lourds que les communes rurales
supportent des surcoûts importants liés à la faible
densité et à la dispersion dans l'espace de la population
à desservir et à un afflux important de population
saisonnière à certaines périodes de l'année.
D'autres problèmes de financement plus aigus ont été mis
en lumière par la mise en oeuvre de l'instruction comptable et
budgétaire M49. Ils portent sur :
- l'équilibre financier du service, qui ne doit être
assuré que par les redevances des usagers ;
- l'ensemble du patrimoine, qui doit faire l'objet d'un amortissement
comptable permettant d'assurer son renouvellement ;
- l'interdiction faite aux collectivités, sauf situation
exceptionnelle, d'équilibrer les comptes par une subvention du budget
général.
Pour les raisons évoquées ci-dessus, les coûts de
réalisation et de gestion des réseaux par habitant et par
mètre cube distribué sont sensiblement plus élevés
à la campagne qu'à la ville.
4. Les actions du FNDAE et la répartition de des dotations
a) Les dotations Eau potable - Assainissement
En 1991,
des conventions pluriannuelles ont été mises en place avec des
départements afin de concentrer l'attribution des crédits publics
sur des axes prioritaires définis localement et souffrant de retards
spécifiques. Le but de ces conventions était également
d'améliorer la programmation des travaux ainsi que les délais
d'utilisation des crédits du FNDAE pour éviter les reports et de
faciliter la coordination des interventions de divers parlementaires (agences
de l'eau notamment). Les départements volontaires pour entrer dans cette
démarche ont obtenu une majoration importante de leur dotation FNDAE),
sous réserve d'un apport identique en valeur absolue du Conseil
général.
Le comité du fonds, après avoir analysé la première
phase de conventionnement 1991-1995 et constaté que cette forme de
contractualisation était jugée bénéfique, a
souhaité pouvoir renouvelé cette contractualisation en
assouplissant un certain nombre de règles.
Aussi, en 1996, le dispositif de conventionnement a été reconduit
pour cinq ans, en donnant la priorité aux départements
conventionnés précédemment. Il a donné lieu
à de nouvelles conventions permettant d'actualiser les thèmes
d'intervention. Cette nouvelle phase de conventionnement a été
mise à profit pour organiser une nouvelle clé de
répartition des dotations départementales. Cette clé tient
compte des prévisions d'investissement exprimées par les
collectivités rurales pour la période 1995-1999, dans le cadre de
l'inventaire 1995, traduisant ainsi la vocation du FNDAE à être un
fonds de péréquation et de solidarité nationale.
En 1998, on comptait 75 départements ayant conventionné. En
1999, compte tenu de la réduction de l'enveloppe, aucune nouvelle
demande de conventionnement n'a pu être honorée.
b) Les dotations Programme de maîtrise des Pollutions d'Origine Agricole
La loi
de finances pour 1997 a prévu le financement du programme de
maîtrise des pollutions d'origine agricole par le FNDAE, en lui
réservant une enveloppe de 150 MF s'ajoutant au financement de
l'Etat (Chap. 61-40).
Cette dotation complémentaire, prévue pour 3 ans
(1997-1998-1999), permet d'accélérer la mise en oeuvre du PMPOA.
Votre rapporteur pour avis s'interroge sur la pérennité de la
dotation du FNDAE en faveur du PMPOA pour l'année 2000.
c) Les autorisations de programmes 1997-1998-1999
Les autorisations de programme disponibles en 1997, 1998 et 1999 ont été réparties comme suit :
En milliards de francs
(MF) |
1997 |
1998 |
1999* |
Crédits disponibles |
|
|
Réduction de la LFI au niveau des recettes 1998 |
- Crédits votés en LFI |
975,0 |
966,0 |
970,0 (147,88) (1) |
- Réductions d'AP |
|
|
-27,363 (-4,17 (1) ) |
AP reportées année précédente |
41,449 |
40,291 |
14,697 (2,24 (1) ) |
Total disponible |
1 016,449 |
1 006,291 |
957,334 (145,94 (1) ) |
Affectation des crédits |
|
|
|
Dotation Eau Potable - Assainissement |
|
|
|
- Dotations départements non conventionnés |
134,200 |
118,5 |
107,90 (16,45 (1) ) |
- dotations départements conventionnés |
668,258 |
699,23 |
680,41 (103,73 (1) ) |
- grands ouvrages |
15,999 |
18,5 |
8,3 (1,27 (1) ) |
- intempéries |
2,789 |
2,56296 |
0 |
Total Dotation Eau potable - Assainissement |
821,246 |
838,79296 |
796,61 (121,44 (1) ) |
Dotation PMPOA |
|
|
|
Programme de maîtrise des pollutions d'origine agricole |
|
|
|
Etat d'avancement |
|
|
|
Total réparti |
954,516 |
1 004,59496 |
844,75 (128,78 (1) ) |
Reste non réparti |
40,291 |
1,697 |
112,584 (17,16 (1 )) |
*
Situation au 29 juillet 1999 -
Seuls les chiffres pour 1999 sont convertis en euros. Chiffres en millions
d'euros
(1)
.
Avec une dotation annuelle comprise entre 0,9 et 1 milliard de francs
(140 et 150 millions d'euros), le FNDAE couvre un peu moins de
9 % des besoins des communes rurales.
La politique de conventionnement engagée en 1991 et renouvelée en
1996 permet au FNDAE de continuer à jouer un rôle essentiel, par
effet d'entraînement et de planification des investissements
(identification des thèmes prioritaires) dans l'équipement et
assainissement et en eau potable des communes rurales.
Néanmoins, comme le souligne M. Aymeri de Montesquiou dans sa
question n° 17.686 du 1
er
juillet 1999,
la
baisse des recettes du FNDAE n'est pas sans conséquence sur la charge
financière que représente les obligations des maires des communes
rurales en matière d'assainissement. Le maire est, en effet, responsable
de l'approvisionnement en eau, comme de l'épuration des eaux
usées de sa commune. La directive européenne du
21 mai 1991, reprise en droit français par la loi
n° 92-3 sur l'eau du 3 janvier 1992 et son décret
d'application du 3 juin 1994, prévoit une obligation
générale d'assainissement sur l'ensemble du territoire avant le
31 décembre 2005, avec des délais plus
rapprochés pour les plus grandes communes (2000) ou celles qui rejettent
leurs eaux dans des milieux sensibles aux risques d'eutrophisation (1998). Du
point de vue du financement, on peut s'inquiéter de la charge
budgétaire que représente un tel programme d'assainissement,
notamment pour les petites communes. Plus précisément, la baisse
des recettes du FNDAE enregistrée fin 1998 n'a pas permis de maintenir
le niveau moyen de dotation de l'année dernière.
Parallèlement, la programmation départementale ne peut compenser
cette baisse des crédits. En conséquence, moins de travaux
d'assainissement sont subventionnés, ce qui pénalise
financièrement les communes rurales. Le FNDAE étant
alimenté par un prélèvement sur les recettes du
" pari mutuel urbain " ainsi que par une redevance versée par
l'ensemble des usagers des services d'alimentation en eau potable, " on
peut se " demander les moyens " que le Gouvernement " entend
mettre en oeuvre pour s'assurer que ce fonds ne baisse pas, ce qui permettrait
à l'Etat, par le biais du FNDAE, d'assurer aux départements et,
par conséquence aux communes, les moyens nécessaires à
l'assainissement. Le maire a une obligation de résultats, et il lui
incombe de choisir les moyens adaptés. Il est responsable auprès
de ses administrés des sommes investies pour restaurer la qualité
des eaux. Le schéma d'assainissement, obligatoire pour les communes de
plus de 2.000 équivalents-habitants et fortement conseillé
pour les autres, est un outil de planification essentiel pour optimiser les
choix financiers
.
Par ailleurs, votre rapporteur pour avis considère essentiel que la
tutelle du FNDAE soit assurée par le ministère de l'agriculture
qui dispose de tous les moyens techniques pour suivre sur le terrain la mise en
oeuvre de ces crédits.
EVOLUTION
DES CREDITS INSCRITS EN LOI DE FINANCES
DISPONIBLES ET DELEGUES
En milliards de francs
Année |
LFI |
LFR |
AP non utilisées l'année précédente |
Réduction d'AP |
AP disponibles |
AP déléguées |
1982 |
644,000 |
|
|
|
644,000 |
644,000 |
1983 |
600,000 |
-134,000 |
|
|
466,000 |
466,000 |
1984 |
606,000 |
-106,000 |
|
|
500,000 |
499,966 |
1985 |
610,000 |
|
0,034 |
|
610,034 |
610,001 |
1986 |
630,200 |
|
0,033 |
|
630,233 |
630,232 |
1987 |
678,365 |
|
|
|
678,365 |
663,365 |
1988 |
678,166 |
|
15,000 |
|
693,166 |
693,166 |
1989 |
700,000 |
|
|
|
700,000 |
700,000 |
1990 |
735,000 |
24,758 |
|
|
759,758 |
759,250 |
1991 |
805,000 |
41,000 |
0,508 |
|
846,508 |
845,232 |
1992 |
867,000 |
27,600 |
1,276 |
5,000 |
900,876 |
900,590 |
1993 |
870,000 |
29,953 |
0,286 |
|
900,239 |
900,239 |
1994 |
960,000 |
|
|
0,306 |
960,306 |
934,851 |
1995 |
870,000 |
|
25,455 |
10,577 |
906,032 |
860,185 |
1996 |
921,000 |
|
45,847 |
|
966,847 |
843,675 |
1997 |
975,000 |
|
41,449 |
|
1 016,449 |
954,516 |
1998 |
966,000 |
|
40,291 |
|
1 006,291 |
1 004,595 |
1999 |
970,000
|
|
14,696 (2,24 (1) ) |
-27,363
|
957,334
|
784,960 (119,67 (1) (*) |
*
Situation au 29 juillet 1999.
Seuls les chiffres pour 1999 sont convertis en euros. Chiffres en millions
d'euros(1).
NB
: les autorisations de paiement non utilisées respectivement
en 1994 et 1995 correspondent éventuellement au gel nécessaire
pour permettre la reconstitution du fonds de roulement.
RECETTES DU FNDAE
Années |
Redevances |
PMU |
Divers, Prêts |
Total |
1982 |
212 130 000,00 |
310 640 000,00 |
3 170 000,00 |
525 940 000,00 |
1983 |
206 350 000,00 |
345 830 000,00 |
3 160 000,00 |
555 340 000,00 |
1984 |
228 080 000,00 |
373 870 000,00 |
3 160 000,00 |
605 110 000,00 |
1985 |
214 820 000,00 |
374 280 000,00 |
3 160 000,00 |
592 260 000,00 |
1986 |
237 820 000,00 |
379 700 000,00 |
3 160 000,00 |
620 680 000,00 |
1987 |
247 280 000,00 |
346 230 000,00 |
5 640 000,00 |
599 150 000,00 |
1988 |
257 729 698,00 |
412 598 088,00 |
690 488,00 |
671 018 274,00 |
1989 |
303 689 102,00 |
432 068 790,00 |
3 165 510,00 |
738 923 402,00 |
1990 |
336 669 286,00 |
462 350 491,00 |
2 474 638,00 |
801 494 415,00 |
1991 |
385 074 000,00 |
476 249 000,00 |
137 000,00 |
861 460 000,00 |
1992 |
408 970 000,00 |
488 120 000,00 |
20 000,00 |
897 110 000,00 |
1993 |
375 471 025,00 |
467 039 700,00 |
25 000,00 |
842 535 725,00 |
1994 |
415 915 663,00 |
456 393 048,00 |
164 162,00 |
872 472 873,00 |
1995 |
455 040 000,00 |
449 580 000,00 |
0,00 |
904 620 000,00 |
1996 |
474 636 000,00 |
456 830 000,00 |
0,00 |
931 466 000,00 |
1997 |
542 438 734,00 |
454 283 628,85 |
0,00 |
996 722 363,00 |
1998 |
501 376 000,00 |
457 830 000,00 |
0,00 |
959 206 000,00 |
C. LE RÔLE DE LA DGE EN MATIÈRE DE DÉVELOPPEMENT RURAL
Rappelons que la loi n° 82-213 du
2 mars 1982
relative aux droits et libertés des communs, des départements et
des régions a institué, par l'article 103,
une
dotation globale d'équipement
(DGE) qui se substitue aux
subventions spécifiques d'investissement de l'Etat. La DGE est
constituée par la globalisation des chapitres budgétaires
affectés aux dépenses d'équipement de chaque
ministère. Il a ainsi été créé, au budget de
l'Etat, deux chapitres concernant la DGE : la DGE des communes et la
DGE des départements.
La DGE des communes
regroupe, en 1983, les subventions d'investissement
de l'Etat aux communes et à leurs groupements pour la voirie communale
et pour l'aménagement des espaces verts et forestiers.
Les modalités de répartition et d'attribution de la DGE des
communes ont fait l'objet de plusieurs modifications.
Selon les
dernières modifications introduites au régime de la dotation par
la loi n° 96-241 du 26 mars 1996, sont désormais
éligibles à la DGE :
- les communes dont la population n'excède pas 2.000 habitants
en métropole ou 7.500 habitants dans les départements
d'outre mer (DOM) ;
- les communes dont la population est supérieure à
2.000 habitants et n'excède pas 20.000 habitants en
métropole, ou est supérieure à 7.500 habitants et
n'excède pas 35.000 habitants dans les DOM et dont le potentiel
fiscal par habitant est inférieur à 1,3 fois le potentiel
fiscal moyen par habitant de l'ensemble des communes de métropole dont
la population est supérieure à 2.000 habitants et
n'excède pas 20.000 habitants.
- les établissements publics de coopération intercommunale
dont la population n'excède pas 20.000 habitants dans les
départements de métropole et 35.000 habitants dans les DOM.
Pour 1999, la dotation globale d'équipement des communes
s'élève à 2.557,5 millions de francs (389,89 millions
d'euros), dont 38,9 millions de francs (5,93 millions d'euros) au titre de
la quote-part évoquée ci-avant (TOM, Wallis et Futuna, Mayotte).
Le bilan national de l'utilisation des crédits versés pour
l'année 1997
au tire de la DGE des communes de moins de
2.000 habitants fait apparaître une progression de 4 % des
investissements subventionnés (5.061 MF en 1997 contre
4.867 MF en 1996) et un taux moyen de subvention de 30,2 % (contre
29,81 % en 1995). Les évolutions des quatre principales
catégories d'opérations sont cependant contrastées :
- le
patrimoine bâti
voit le montant de ses investissements
augmenter de 7 % (2.048 MF contre 1.913 MF en 1996). Le taux
moyen de subvention atteint 31,4 % ;
- la
voirie
voit ses investissements augmenter de 4 %
(1.123 MF contre 1.079 MF en 1996). Le taux moyen de subvention est
comparable à celui de l'année précédente
(28 %) ;
- les
équipements scolaires
se stabilisent, passant de
780 MF à 799 MF. Le taux moyen de subvention est stable
(32 %) ;
- les opérations
d'eau, d'assainissement et d'énergie
sont stables, passant de 359 MF en 1996 à 360 MF en 1997. Le
taux moyen de subvention de ces opérations reste stable (28 %).
La DGE des départements
regroupe les subventions
d'investissement de l'Etat aux départements pour la réalisation
de leurs investissements au titre de la première part ainsi que les
subventions d'investissement de l'Etat pour le financement des travaux
d'équipement rural au titre de la deuxième part
(aménagements fonciers, travaux hydrauliques d'intérêt
local, bâtiments d'habitation, habitat autonome des jeunes agriculteurs,
aménagement d'accueil, d'animation de loisirs, création et
protection de jardins familiaux, études de plans d'aménagement
rural, électrification rurale).
Les montants de ces deux parts sont déterminés chaque
année par décret en Conseil d'Etat, pris après avis du
comité des finances locales.
- La première part de la DGE des départements est
fixée à 217,88 millions d'euros (1.429 millions de francs)
pour l'année 1999.
Elle comprend une
fraction principale
et une
fraction voirie
et
est répartie entre les départements.
- La seconde part de la DGE des départements est fixée
à 1.230 millions de francs (187,63 millions d'euros) pour 1999.
Elle est destinée à l'équipement rural et à
l'aménagement foncier
et comprend une fraction principale et deux
majorations.
Les données concernant la seconde part de la DGE des départements
sont les suivantes :
|
1997 |
1998 |
1999 |
Dotation globale |
1 138,84 |
1 194,39 |
1 230,8 (187,64) |
dont : |
|
|
|
- fraction principale |
867,79 |
910,13 |
937,88 (142,98) |
- majoration " aménagement foncier " |
105 |
110,12 |
113,48 (17,3) |
- majoration " insuffisance potentiel fiscal " |
166,04 |
174,14 |
179,45 (27,36) |
En
millions de francs avec, entre parenthèses, les chiffres en millions de
d'euros.
S'agissant de la fraction principale, le taux de concours appliqué
aux dépenses des départements atteint 16,68 % en 1999. Si l'on
tient compte des sommes versées au titre des deux autres composantes de
la DGE des départements, c'est au total 1.230,8 MF qui ont permis
de financer l'aménagement et l'équipement rural.
Il est difficile de mesurer l'effet réel de la DGE des communes ou des
départements sur l'aménagement de l'espace rural.
Le mode de
calcul et les modalités d'attribution impliquent une certaine
globalité des actions, qui ne permet pas une évaluation
sectorielle fine. En effet, la dotation vient abonder les capacités
financières d'un département qui, par ailleurs, arrêtera en
toute indépendance, sa politique d'aide au développement des
infrastructures et aux aménagements, qu'ils concernent le milieu urbain
ou rural. De plus, la DGE des départements reflète les
différentes politiques départementales et peut subir de fortes
variations d'une année à l'autre.
Cela étant, un rapport récent réalisé par le
Ministère de l'intérieur et faisant le point sur
l'évolution de la deuxième part de la DGE des départements
depuis 1991 montre une diminution régulière des investissements,
tels que recensés au titre de la DGE depuis 1993.
III. LES DOTATIONS INSCRITES AU BUDGET DE L'AGRICULTURE
A. LES CRÉDITS FIGURANT DANS LE " BLEU BUDGÉTAIRE "
1. Les crédits consacrés au développement rural proprement dit
Les
lignes budgétaires consacrées à l'aménagement rural
et au développement rural (hors crédits consacrés aux CTE)
sont les suivantes :
a)
La ligne 44.80/10
(ancien chapitre 43-23-30
consacré à l'animation rurale) est utilisée pour soutenir
l'action fédérative des associations têtes de réseau
qui interviennent en matière d'animation en espace rural :
elle
est reconduite pour 2000 de 18,04 millions de francs (2,75 millions
d'euros).
b)
La ligne 44.80/21
(amélioration du cadre de vie et
aménagement de l'espace rural) est, pour une part, utilisée pour
des actions de développement économique dans le cadre des
contrats de plan Etat-Région. C'est notamment le support financier des
analyses stratégiques des programmes de développement rural et
des actions plus spécialisées qui leur font suite dans les
domaines de la création d'activités, de la valorisation des
ressources locales, de la restructuration de services et de la valorisation du
tourisme rural.
Elle permet également, au niveau national, d'aider au financement de
recherches méthodologiques et de diffusion d'information sur ces
différents sujets (expériences pilotes) avec l'aide de bureaux
d'études ou d'associations spécialisées :
- la restructuration et la modernisation des réseaux de services
publics et privés ;
- l'attractivité des pôles urbains et la notion de
" bassins de vie " ;
- l'organisation et la commercialisation de produits touristiques
innovants ;
- la valorisation des productions agricoles, aquacoles, forestières
et cynégétiques ;
- la diffusion de nouvelles technologies de communication ;
- le soutien aux services d'accueil et d'installation des jeunes
actifs ;
- les actions " environnement ".
Les aides prennent la forme classique de subventions aux associations pour
qu'elles réalisent des études.
Cette ligne, en baisse de 2,17 % par rapport à l'année
précédente, se monte à 20,70 millions de francs (3,16
millions d'euros).
|
Loi de finances 1999 |
Projet de loi de finances 2000 |
Evolution (en %) |
44-80/10
|
18,04 (2,75)* |
18,04 (2,75)* |
- |
44-80/21
|
21,17 (3,23) |
20,70 (3,16) |
-2,17 |
44-80/60 SAFER |
43,7 (6,66) |
45 (6,86) |
+3 |
TOTAL |
82,91 (12,64) |
83,74 (12,77) |
+0,55 |
*Les
chiffres entre parenthèses sont en millions d'euros.
Votre rapporteur complétera cet examen par
l'étude des
crédits des SAFER
(société d'aménagement
foncier et d'établissement rural - chapitre 44-80, article 60)
qui sont en hausse pour 2000 puisqu'ils passent de 43,7 millions de francs
(6,66 millions d'euros) à 45 millions de francs (6,86 millions
d'euros).
2. Les crédits consacrés aux aménagements en milieu rural
L'article 61-44 regroupe 3 lignes qui concernent
directement les opérations d'aménagement rural.
Il s'agit
de :
la ligne 61-44-10 relative à l'aménagement foncier et
hydraulique
.
Votre rapporteur déplore, comme les années passées, que
cette dotation budgétaire soit considérée comme une
variable d'ajustement.
Son montant est en baisse
puisqu'elle passe de 108,93 millions de
francs (16,61 millions d'euros) à 102,11 millions de francs (15,57
millions d'euros) en autorisations de programme et de 114,6 millions de francs
(17,47 millions d'euros) à 93,24 millions de francs (14,21 millions
d'euros) en crédits de paiement.
La ligne 61-44-20
(amélioration du cadre de vie et
développement rural)
est aussi en baisse
puisqu'elle passe de
18,5 millions de francs (2,82 millions d'euros) à
17,1 millions de francs (2,61 millions d'euros) en autorisations de
programme et de 19,6 millions de francs (2,99 millions d'euros) à
16,35 millions de francs (2,49 millions d'euros) en crédits de
paiement.
Cette ligne regroupe plusieurs types de dépenses : une grande
partie, contractualisée (88,6 %), est destinée à
cofinancer des études de faisabilité
préopérationnelles et des investissements portant notamment
sur :
- les contrats locaux d'installation-reprise ;
- les actions de restructuration des services publics et
privés ;
- les contrats de stations touristiques en espace rural ;
- les actions menées par des stations expérimentales sur les
nouveaux systèmes ou les nouvelles techniques d'exploitation agricole.
Une autre série de dotations permet de cofinancer des opérations
menées en faveur de l'amélioration de la production
fourragère et de l'équipement des pâturages. Elles doivent
être conformes aux conditions imposées par l'article 20 du
règlement CEE n° 2328/91 modifié afin d'être
éligibles au remboursement par le FEOGA-O.
Enfin, la ligne 61-44-70
relative aux grands aménagements
régionaux
(ancienne ligne 61-84-10)
est en baisse
tant en
autorisations de programme (de 46,24 millions de francs, soit 7,05
millions d'euros en 1999) à (30 millions de francs, soit 4,57 millions
d'euros pour 2000) qu'en crédits de paiement (de 68 millions de francs,
soit 10,37 millions d'euros, en 1999 à 40 millions de francs, soit
6,1 millions d'euros pour 2000).
Partiellement contractualisée (45,5 %), cette ligne permet le
financement d'actions concentrées et coordonnées,
s'efforçant de remédier aux diverses causes de
déséquilibres constatées dans certaines régions.
La politique suivie consiste à confier à des outils
d'exécution spécifiques, les sociétés
d'aménagement régional, la réalisation d'interventions
destinées à accélérer la mise en valeur des atouts
dont disposent les régions concernées : 65 % des
crédits de ce chapitre sont utilisés pour l'hydraulique agricole
et 35 % pour l'aménagement rural. Les cinq sociétés
d'aménagement régional relevant de ces financements sont les
suivantes : Société du Canal de Provence, Compagnie
nationale d'aménagement du Bas-Rhône-Languedoc, Compagnie
d'Aménagement des Côteaux de Gascogne, Société pour
la mise en valeur des régions Auvergne et Limousin, Compagnie
d'Aménagement de la région Aquitaine.
|
Loi de finances 1999 |
Projet de loi de finances 2000 |
Evolution
(en %)
|
|||
|
AP |
CP |
AP |
CP |
AP |
CP |
61-44/10 Aménagement foncier et hydraulique |
108,93 (16,61) |
114,6 (17,47) |
102,11 (15,57 () |
93,24 (14,21) |
-6,26 |
-18,63 |
61-44/20 Amélioration du cadre de vie et développement rural |
18,5 (2,82) |
19,6 (2,99) |
17,1 (2,61) |
16,35 (2,49) |
-7,56 |
-16,58 |
61-44/70 Grands aménagements régionaux (art. 61-84/10) |
46,24 (7,05) |
68 (10,37) |
30 (4,57) |
40 (6,10 ) |
-35,17 |
-41,18 |
TOTAL |
173,67 (26,48) |
202,2 (30,83) |
149,23 (22,75) |
149,55 (22,8) |
-14,08 |
-26,05 |
3. Les dépenses consacrées à la forêt
Votre
rapporteur pour avis se félicite de l'augmentation des dotations en
faveur de la forêt
. L'effort supplémentaire en faveur de cette
politique dépasse 540 millions de francs (82,32 millions
d'euros) :
- les taxes forestière et de défrichement, qui
représentaient un produit de 342 millions de francs par an
(52,14 millions d'euros) sont supprimées ;
- 200 millions de francs (30,49 millions d'euros) de crédits
supplémentaires sont dégagés, pour l'Office National des
Forêts, soit 79 millions de francs (+ 12,04millions d'euros au titre
du versement compensateur de l'Etat), la restauration des terrains en montagne
(+ 20 millions de francs), ainsi que pour les investissements et les
interventions en faveur de la forêt soit 100 millions de francs (+
15,24 millions d'euros), en particulier pour accompagner les efforts de
boisement qui permettent de lutter contre l'effet de serre et les moyens
destinés à la modernisation de la filière. Les
crédits destinés au Conservatoire de la forêt
méditerranéenne passent en outre à 63 millions de francs
(9,6 millions d'euros).
Le Fonds forestier national (FFN) est intégré au budget
général en raison de la suppression des taxes qui l'alimentaient.
Toutefois, les lignes budgétaires qui constituaient l'ancien FFN sont
individualisées dans le budget de l'agriculture. Le Gouvernement a pris
l'engagement que ces lignes ne feront pas l'objet de gel budgétaire ni
de diminution pendant trois ans. La concertation sur la politique
forestière entre l'Etat et les professionnels de la filière sera
maintenue.
Votre rapporteur pour avis souhaite que ces dotations supplémentaires
n'exonèrent pas le Gouvernement des adaptations fiscales qui devront
être insérées dans le projet de loi d'orientation et de
modernisation forestière.
|
LFI 1999 (en millions de francs) |
PJLF 2000 (en millions de francs) |
Recherche |
20,6 (3,14) |
29,5 (4,5) |
Développement forestier |
116,1 (17,7) |
138,3 (21,08) |
Inventaire forestier national |
42,4 (6,46) |
33,1 (5,05) |
Versement compensateur |
878 (133,85) |
957 (145,89) |
Protection (incendie, dunes...) |
316 (48,17) |
332,5 (50,69) |
Travaux |
237,9 (36,27) |
287,7 (43,86) |
Aval de la filière |
110,1 (16,78) |
135 (20,58) |
Fonctionnement spécifique |
10 (1,52) |
10 (1,52) |
Acquisitions |
5,5 (0,84) |
3,9 (0,59) |
TOTAL |
1.736,6 (264,74) |
1.927,2 (293,8) |
Source : Ministère de l'agriculture
( ) en millions d'euros
4. Les crédits destinés à la compensation de handicaps ou de contraintes spécifiques
L'approche traditionnelle de votre commission consiste à
prendre également en compte, au titre du développement rural, les
crédits de compensation de handicaps ou de contraintes
spécifiques.
Ces crédits comprennent, d'une part, les interventions spéciales
dans les zones agricoles défavorisées, et les actions
spécifiques en zones défavorisées, et les actions
spécifiques en zones défavorisées, d'autre part.
|
1998 |
1999 |
Evolution en % |
Interventions spéciales dans les zones agricoles
défavorisées
|
1 560,1 (237,84)* |
1 560 (237,82) |
|
Actions spécifiques en zone
défavorisée
|
5 (0,76) |
6 (0,91) |
+ 20 % |
Les
chiffres entre parenthèses sont en millions d'euros.
Votre commission, tout en regrettant l'absence de revalorisation des
crédits affectés aux interventions spéciales dans les
zones agricoles défavorisées, se félicite de la
légère revalorisation des actions spécifiques en zone
défavorisée.
Votre rapporteur ne peut néanmoins que regretter la baisse
régulière -sauf pour les ICHN- des crédits
consacrés à la montagne.
Notons que la ligne 44.80/50 (actions spécifiques en zone
défavorisée) presque entièrement contractualisée
(89,7 %) permet le financement d'actions portant sur :
- les projets collectifs agricoles contribuant à une meilleure
gestion de l'espace notamment en montagne ;
- le soutien aux races rustiques et aux organismes collectifs
d'élevage en montagne ;
- la promotion de produits montagnards de qualité ;
- le programme national d'expérimentation sur les systèmes
extensifs et la pluriactivité.
Ce sont ainsi environ plus de
1,5 milliard de francs
(230 millions
d'euros
) que le budget de l'agriculture consacrera à la compensation
de contraintes particulières
, auxquels il faudrait ajouter les
subventions accordées aux bâtiments d'exploitation et au
matériel en zone de montagne (chapitre 61.40, article 30) dont le
montant total est de 134 millions de francs (20,43 millions d'euros)
(+6,34 % par rapport à 1999).
Si l'on considère que ces différentes actions, en favorisant
l'extensification et le soutien des pratiques agricoles compatibles avec
l'environnement, en modifiant les conditions de consommation de l'espace, ont
un impact certain sur l'aménagement rural, c'est désormais
principalement par ce biais que le ministère intervient dans ce
domaine.
5. Les crédits alloués aux CTE
Doté de 300 millions de francs (45,73 millions
d'euros)
dans la loi de finances pour 1999,
le fonds de financement des contrats
territoriaux d'exploitation (44-84/10) s'élève à
950 millions de francs (144,83 millions d'euros) pour l'an 2000.
Votre rapporteur pour avis des crédits destinés à
l'agriculture a longuement analysé cette dotation spécifique.
Votre rapporteur pour avis des crédits consacrés au
développement rural approuve une telle augmentation, nécessaire
pour faire face au nombre croissant de CTE signés. Rappelons que
plusieurs aides transitant désormais par le CTE, l'agriculteur est
fortement incité à cocontracter avec l'Etat.
Votre rapporteur pour avis rappelle qu'il n'est hostile ni au CTE ni au
principe de la modulation des aides européennes, qui devrait doubler les
dotations budgétaires nationales affectées aux CTE.
Néanmoins, il ne peut que constater la complexité de ces deux
dispositifs
. Ainsi, en ce qui concerne la modulation des aides, la prise en
compte non du revenu de l'agriculteur mais du niveau d'aides communautaires
perçues se révèle particulièrement délicat
et met en péril de nombreuses exploitations moyennes situées en
zones intermédiaires.
B. L'APPROCHE SYNTHÉTIQUE DES CONCOURS PUBLICS À L'AGRICULTURE
Ces
dépenses recouvrent les financements de l'ensemble des actions
concernant le secteur agricole. Elles sont réparties en huit grands
domaines, chacun d'eux étant lui-même divisé en
" ensembles " d'actions concourant à une même
finalité.
La totalité des concours publics à
l'agriculture se sont élevés en 1998 à
170,6 milliards de francs (26,01 millions d'euros).
Deux ensembles (1.4 et 5.1) intéressent le développement rural.
1. Le domaine 1 " Activités agricoles productives "
Dans le
domaine 1 " Activités agricole productives ", l'ensemble 1-4
recense l'ensemble des crédits destinés à la
" compensation de handicaps ou de contraintes spécifiques ".
Cet ensemble augmente de 5 % (204 millions de francs - 31,10 millions
d'euros) principalement du fait des ICHN.
Le montant du financement national en faveur des compensations de handicaps ou
de contraintes spécifiques s'élève ainsi à
1,7 milliards de francs (0,26 millions d'euros), les aides
européennes étant de près de 3 milliards de francs
(0,46 millions d'euros).
|
1997 |
1998 |
Indemnités compensatrices de handicaps naturels |
2 161,3 (329,49) |
2 510,7 (382,75) |
Autres compensations de handicaps |
315,0 (48,02) |
408,9 (62,34) |
Aides agri-environnementales (dont prime à l'herbe) |
1 901,3 (289,85) |
1 661,6 (253,3) |
TOTAL |
4 377,5 (667,35) |
4 581,1 (698,38) |
Les chiffres entre parenthèses sont en millions
ENSEMBLE 1.4 - COMPENSATION DE HANDICAPS
OU DE
CONTRAINTES SPECIFIQUES
Dépenses contractées |
1997 |
1998 |
Financement national |
2 659,0 (405,36) |
1 729,6 (263,68) |
Financement européen |
1 718,5 (261,98) |
2 851,6 (434,72) |
dont FEOGA garantie |
1 120,4 (170,80) |
1 034,5 (157,71) |
FEOGA orientations ou autres |
598,1 (91,18) |
1 817,1 (277,02) |
TOTAL |
4 377,5 (667,35) |
4 581,1 (698,38) |
Les chiffres entre parenthèses sont en millions d'euros.
2. Le domaine 5 " Espace rural et forestier "
Au sein
du domaine 5 " Espace rural et forestier ", l'ensemble 5-1
rassemble
les crédits d'aménagement et de protection de
l'espace rural, c'est-à-dire ceux d'infrastructures
gérés ou cogérés par le ministère de
d'agriculture (le FNDAE), les dotations du fonds de gestion de l'espace, les
crédits des sociétés d'aménagement régional
(hors hydraulique), et les dotations du FIDAR et de l'ancienne AIIZR).
Dans ce domaine, la politique nationale en faveur de l'espace rural est
soutenue par les interventions du FEDER, du FSE et du FEOGA-orientation. Ces
fonds socio-structurels participent aux programmes 1994/1999 destinés
à aider d'une part les territoires qui connaissent des
difficultés particulières : zones en retard de
développement (objectif 1) -zones de reconversion industrielle
(objectif 2) et zones rurales en situation difficile (objectif 5b)-
et à aider d'autre part l'adaptation des structures agricoles
(objectif 5a). La sélection des zones est fondée sur les
critères inscrits dans les règlements européens
modifiés en 1993.
Le tableau suivant présente la situation d'avancement
consolidée des programmes régionaux au
31 mars 1999 :
|
Dépenses communautaires |
Dépenses publiques nationales |
Total |
Montant prévu |
14 740 (2247,71) |
19 170 (2922,45) |
33 910 (5169,55) |
Taux de
|
77 % |
98 % |
89 % |
Taux de paiement |
42 % |
72 % |
59 % |
Les
chiffres entre parenthèses sont en millions de francs.
Le versement de l'écart indiqué entre régions
relevé en 1998 s'est poursuivi.
Par rapport à l'année précédente, le rythme de mise
en oeuvre s'est accéléré et l'avancement est tel que la
presque totalité des crédits prévus devrait pouvoir
être engagée avant la date de la clôture de la
programmation, soit le 31 décembre de cette année.
La réalisation des projets devra être effective avant le
31 décembre 2001 pour qu'ils puissent être obtenir les
contributions communautaires prévues. Compte tenu du décalage
existant entre la programmation d'une opération et la justification de
sa réalisation, le taux de paiement de 59 % actuellement
constaté est satisfaisant.
La seconde phase de la mise en oeuvre des programmes s'ouvre le premier janvier
2000 pour se terminer le 31 décembre 2001. A cette date, tous les
projets engagés durant la première phase devront avoir abouti et
donné lieu à des dépenses effectives et justifiées
pour pouvoir obtenir les contributions communautaires prévues.
Depuis le début de l'année 1998, les procédures de
contrôle sur l'utilisation des fonds structurels ont été
renforcées, conformément aux dispositions prises par la
commission à la suite de à divers rapports de la cour des comptes
européenne.
Les décisions du Conseil de Berlin
Les négociations entamées avec la publication du document
Agenda 2000 par la Commission se sont achevées avec les
décisions prises au sommet de Berlin en mars 1999. Les nouveaux
règlements régissant l'utilisation des fonds communautaires ont
été publiées au JOCE du 26 juin 1999.
Les décisions prises concernent le cadre financier pour la
période 2000-2006, la modification dans l'intervention des fonds
structurels et d'un changement important dans le domaine respectif de chacune
des sections du FEOGA.
C'est ainsi que le développement rural relève à la fois
de la PAC, à travers la mise en oeuvre du règlement
développement rural financé pour une large part par le FEOGA
Garantie, et de la politique de cohésion économique et
sociale.
Pour ce qui concerne la mise en oeuvre des mesures de développement
rural, deux éléments sont à prendre en
considération : la nature des mesures et leurs zones d'application.
La nouveauté du règlement rural à mettre en oeuvre est
constituée par la nécessité d'établir une
programmation de l'ensemble des mesures de développement rural. Ainsi,
les Etats-membres doivent présenter l'ensemble de leur dispositif en
faveur du développement rural au travers des plans de
développement rural et des DOCUP. Les exigences sont différentes
selon qu'on se situe en objectif 1 ou sur le reste du territoire.
l'objectif 1
La plus grande partie des mesures de développement rural qui
s'appliquent dans les régions d'objectif 1 ou dans les ex zones de
l'objectif 1 (Corse et Hainaut) doivent être incluses dans la
programmation de l'utilisation de l'ensemble des fonds structurels
présentée au titre de cet objectif. Ces mesures sont
financées par le FEOGA section Orientation à l'exception des
quatre mesures d'accompagnement (pré-retraite, boisement des terres
agricoles, mesures agri-environnementales, ICHN) qui sont financées
comme sur tout le territoire communautaire par le FEOGA Garantie et qui, pour
cette raison, font l'objet d'une programmation séparée.
Sur le reste du territoire les mesures de développement rural sont
à programmer au niveau géographique approprié, retenu par
l'Etat-membre.
l'objectif 2
Pour ce qui concerne le nouvel objectif 2, mis à part les mesures
d'accompagnement de la PAC, les Etats-membres ont donc la possibilité
d'inscrire tout ou partie des mesures de développement rural dans la
programmation objectif 2.
Par ailleurs, il est précisé que l'Etat-membre peut faire
approuver des dispositions d'ordre général à
intégrer dans toutes les formes de programmation choisies.
Les échéanciers de présentation de ces divers documents
sont différents : la date limite pour les plans de
développement ruraux est le 3 janvier 2000 et pour les DOCUP
le 30 avril 2000, sauf ceux de l'objectif 1 pour lesquels
l'échéance est fixée au 1
er
novembre.
Les réflexions sur la mise en oeuvre de ce dispositif en France ont
été précisées dans la première partie du
rapport.
ENSEMBLE 5.1 - AMÉNAGEMENT ET PROTECTION DE L'ESPACE RURAL
Dépenses contractées |
1997 |
1998 |
Financement national |
649,6 (99,03) |
108,0 (16,46 |
Financement CEE |
1 488,4 (226,91) |
1 999,5 (304,82) |
TOTAL |
2 138,0 (325,94) |
2 108,0 (321,36) |
Les
chiffres entre parenthèses sont en millions d'euros.
Il faut également ajouter aux crédits de cet ensemble une
partie de ceux recensés dans l'ensemble 5-3
" autres
financements en faveur de l'aménagement et de la protection de l'espace
rural et forestier ".
*
* *
Suivant les conclusions de son rapporteur pour avis, compte tenu de la forte baisse des crédits sur les grandes opérations d'aménagement rural (surtout pour l'hydraulique) et des problèmes de mise en oeuvre des CTE qui se concilient difficilement avec le dispositif communautaire relatif au développement rural, la commission a donné un avis défavorable à l'adoption des crédits de développement rural inscrits au budget du ministère de l'agriculture et de la pêche.