2. Des moyens de fonctionnement en progression
Le chapitre 37-92 (moyens de fonctionnement et de formation) regroupe les moyens de fonctionnement de l'ensemble des catégories de juridictions ainsi que des crédits affectés à des dépenses de nature diverse (fonctionnement, travaux courants d'entretien immobilier, véhicules, modernisation, informatique déconcentrée, frais de déplacement).
Pour 2001, ces crédits augmentent de près de 2,9 % par rapport à ceux pour 2000 (dont près de 48 millions de francs de mesures nouvelles) et s'élèvent à 1,37 milliard de francs .
Cette hausse des crédits est destinée à financer principalement la mise en oeuvre des réformes en matière pénale (11,8 millions de francs) et la mise en service de nouveaux bâtiments judiciaires ainsi que la maintenance des locaux (28 millions de francs). En outre, 5,5 millions de francs sont prévus pour la création de 30 nouveaux conseils départementaux d'accès au droit.
Les crédits de l'Ecole nationale de la magistrature (chapitre 36-10) sont également en hausse puisqu'ils passent de 185,6 millions de francs à 199,6 millions de francs. Cette dotation de 14 millions de francs se décompose de la manière suivante :
- 2,7 millions de francs pour les moyens de fonctionnement ;
- 2,6 millions de francs pour la création de 8 emplois supplémentaires ;
- 8,8 millions de francs au titre d'une augmentation de postes d'auditeurs de justice.
Les frais de justice (chapitre 37-11) recouvrent principalement, au profit du traitement individuel de chaque affaire, les prestations matérielles et de services demandées par les magistrats ou requises par les procédures.
Ils représenteront en 2001 1,84 milliard de francs, soit une diminution de 39,6 millions de francs (- 2,1 %) par rapport à 2000. Il s'agit d'une véritable rupture puisque ces derniers connaissaient une forte croissance depuis quelques années :
1996 : + 7,6 %
1997 : + 7,8 %
1998 : + 8,4 %
1999 : + 6,4 %
Pour l'année 2001, 197 millions de francs d'économie sont prévus grâce à la poursuite de la politique de maîtrise des frais de justice. Au contraire :
- 30 millions de francs doivent financer l'indemnisation des personnes ayant bénéficié de non-lieu, de relaxe ou d'acquittement ;
- 127 millions de francs sont prévus au titre de la loi renforçant la présomption d'innocence dont 30 millions de francs pour l'institution d'un appel en matière criminelle et l'indemnisation des jurés, 15 millions de francs au titre des mesures d'investigation sur les conséquences de l'infraction sur les victimes et 73,3 millions de francs pour l'indemnisation des jurés dans le cadre de la résorption du stock des affaires criminelles.
Il convient de rappeler que la Chancellerie a mis en place depuis 1996 un suivi de la dépense des frais de justice tant au niveau de l'administration centrale qu'au niveau déconcentré.
Ce suivi repose sur la transmission par chaque cour d'appel, à périodicité semestrielle, des informations relatives aux dépenses correspondant à la consolidation semestrielle des paiements, effectuées par les régies des juridictions de son ressort.
La mise en place de ce dispositif de suivi au sein de chaque cour d'appel prend appui sur le service administratif régional et un réseau de fonctionnaires de greffe correspondants de ce service et référents en matière de frais de justice dans chaque arrondissement judiciaire.
Parallèlement, la Chancellerie suit l'évolution de la dépense au niveau national, par nature de frais, sur la base des données communiquées mensuellement par l'agence comptable centrale du Trésor.
Ce suivi permet une connaissance fine de l'évolution de la dépense de frais de justice au sein de chaque ressort de cour d'appel et au niveau national et permet d'analyser, au niveau global, les facteurs d'évolution de la dépense.
En revanche, il ne permet pas de disposer d'une comptabilité analytique des frais de justice par cabinet d'instruction ou par affaire comme l'avait proposé l'année précédente votre rapporteur.
Selon la Chancellerie, dans certaines juridictions, un suivi de la dépense par cabinet d'instruction est opérationnel, mais ce suivi ne permet pas d'identifier un coût par affaire. Sa finalité est de mesurer l'évolution de l'ensemble des dépenses au niveau d'un cabinet par rapport aux autres cabinets de la juridiction.
Il semblerait cependant que la Chancellerie réfléchirait à l'instauration d'une comptabilité analytique, mais cette réforme suppose que l'ensemble des régies soient préalablement informatisées.
Selon les informations obtenues par votre rapporteur, un logiciel a commencé à être expérimenté en octobre dernier dans quelques juridictions. Il devrait permettre de connaître l'ensemble des dépenses payées par les régies des juridictions et se rapportant à une procédure ou à un prescripteur donné.
Votre rapporteur soutient cette expérimentation et espère qu'elle sera étendue à l'ensemble des juridictions.