II. LA SPÉCIFICITÉ DE LA RELATION FRANCO-ALGÉRIENNE
La visite d'Etat du Président Sarkozy en 2007 a donné une nouvelle impulsion à la relation bilatérale : en 2008, 8 ministres français se sont rendus en Algérie, dont le Premier ministre, qui y a effectué une visite officielle les 21 et 22 juin. A cette occasion, deux textes importants ont été signés : un accord de coopération dans le domaine de l'énergie nucléaire civile, et un accord de coopération en matière de défense.
Dans le même temps, on peut se féliciter du redéploiement de notre réseau avec la réouverture de 2000 à 2006 des CCF d'Alger, Annaba, Oran, Constantine et Tlemcen, l'ouverture en décembre 2002 du Lycée International Alexandre Dumas à Alger, et, en octobre 2008, de sa partie collège.
Une augmentation sensible des crédits d'intervention a été constatée depuis 2000, 11,4 M€ en 2008 sur titre VI, auxquels s'ajoutent quatre projets sur le Fonds de solidarité prioritaire, d'un volume total de 12,5 M€ (soutien aux écoles supérieures algériennes et création d'un Institut supérieur technologique ; école doctorale de français ; appui à l'amélioration de l'enseignement du français en Algérie ; formation des cadres algériens des services centraux et déconcentrés) ;
Les relations économiques et commerciales ont progressé de manière très rapide depuis 1999. La France est le 1er partenaire commercial de l'Algérie avec un flux croisé de 10,3 Md € en 2008 (1er fournisseur de l'Algérie, part de marché de 16,5%). En 2008, nos échanges bilatéraux enregistrent une augmentation significative (+ 41%) : ces échanges ont plus que triplé en douze ans.
L'Algérie est notre 1er client au Maghreb. Les investissements français (2e investisseur en Algérie, 1er hors hydrocarbures) se développent à un rythme rapide (+111% en 2006), en raison de la modestie des investissements directs à l'étranger (IDE), toutes nationalités confondues, en Algérie. Les flux d'IDE français à destination de l'Algérie sont estimés à environ 229 M€ en 2007. 300 filiales d'entreprises françaises opèrent aujourd'hui sur le marché algérien, soit trois fois plus qu'en 2005, employant directement près de 30 000 personnes.
La circulation des personnes reste cependant une question sensible . Le nombre de visas délivrés s'est stabilisé autour de 140 000 par an, contre 57 000 en 1997, avec un taux de délivrance de plus de 65%. Les conditions d'instruction et de délivrance des visas s'améliorent, avec le retour progressif en Algérie de la compétence visas (transférée à Nantes en 1994), le passage à la biométrie ou la gestion extérieure des rendez-vous et du recueil des dossiers, ainsi que la normalisation du dispositif consulaire français, achevé avec la réouverture du Consulat Général d'Oran, le 2 septembre 2007.
De leur côté, les autorités algériennes ont fait d'importants efforts pour l'amélioration de la délivrance dans les délais impartis de laissez-passer consulaires (LPC), le taux de délivrance de LPC s'élevant à 48,4% en 2008 contre 39% en 2003.