B. DES DIFFICULTÉS QUI SUBSISTENT ET ENTRAVENT LE DÉVELOPPEMENT DU SECTEUR
1. Une mutation des pratiques d'engagement à accompagner sur le long terme
Alors que le nombre de bénévoles avait fortement diminué durant la crise sanitaire, les associations ont désormais retrouvé un niveau d'engagement similaire à 2019.
Le secteur associatif est désormais confronté à de nouveaux défis :
- d'une part, la mutation des profils, avec l'engagement croissant des moins de 35 ans et le repli continu des 65 ans et plus, piliers traditionnels du bénévolat ;
- d'autre part, l'évolution des formes d'engagements : seuls 9 % des bénévoles s'engagent encore à raison d'une fois par semaine, obligeant les associations à s'adapter pour accueillir un bénévolat plus ponctuel.
Ces nouvelles formes d'engagement contraignent les associations à réviser leur mode d'organisation, à former leurs nouveaux bénévoles et accompagner au mieux leur intégration.
Si le Gouvernement, conscient de ces enjeux, a tenté ces dernières années de développer un éventail de dispositifs pour mieux valoriser le bénévolat en dehors de la sphère associative, force est de constater que nombre d'entre eux à l'instar du compte d'engagement citoyen (CEC) ou du congé d'engagement bénévole demeurent faiblement utilisés par les bénévoles éligibles.
2. Des contraintes administratives qui pénalisent les petites structures
Le milieu associatif souffre également de la complexité croissante des démarches administratives à accomplir pour assurer le bon fonctionnement d'une association. Les acteurs du secteur pointent notamment les multiples procédures à accomplir, qu'il s'agisse des démarches administratives (gestion administrative et financière, demandes d'agrément, etc.) ou des dossiers de demandes de subventions. Ils regrettent également le manque d'information à disposition des structures, notamment les plus petites d'entre elles.
Les premiers retours du réseau « Guid'Asso » dans les régions qui l'ont expérimenté sont plutôt positifs : ce réseau constitue un premier jalon permettant aux associations de disposer près de chez elles d'un lieu d'accompagnement pour toutes leurs questions (administratives, organisation d'un évènement, formation, ...).
3. Un secteur fragilisé par la hausse des coûts
Le contexte inflationniste affecte fortement le quotidien des acteurs du milieu associatif, alors même que les effets de la crise sanitaire sur le secteur se font encore ressentir.
D'après une étude réalisée en février 2023 par Le Mouvement associatif auprès de 2 789 responsables associatifs, les conséquences sur l'engagement des bénévoles (désaffection des bénévoles ayant des difficultés financières...) se ressentent davantage au sein des petites associations, quand la hausse des coûts (énergie, équipement...) fragilise avant tout les associations employeuses. Ces dernières font aussi état de difficultés liées à de nécessaires revalorisations salariales, dont la compensation en termes de ressources n'est pas toujours assurée.
Face à ces difficultés qui affaiblissent leur trésorerie, de nombreuses associations s'inquiètent de devoir réduire leur volume d'activités ou augmenter le tarif des adhésions ou des services proposés, alors même que les besoins de leurs publics ne faiblissent pas.