IV. LES DISPOSITIONS DU NOUVEAU TRAITÉ
Le contenu du nouveau traité est très proche de celui du précédent, seules quelques clauses étant modifiées.
A. LE MAINTIEN DE LA CLAUSE DE SÉCURITÉ
L'article 4 du traité revêt une importance particulière car il détaille les engagements de la République française à l'égard de la République de Djibouti en matière de défense de l'intégrité territoriale de cette dernière : il s'agit d'une spécificité parmi les accords signés par la France puisque les clauses de sécurité ont progressivement disparu de ceux-ci.
La présence militaire française à Djibouti a en effet une double finalité : contribuer à la sécurité de la République de Djibouti, pays d'un peu plus d'un million d'habitants confronté à un environnement instable (cf. ci-dessus), et fournir un point d'appui aux forces françaises projetées vers la zone Indopacifique.
En effet, Djibouti craint notamment des incursions érythréennes sur son territoire, comme cela a été le cas en 2008 dans la région de Ras Doumeira, ainsi que des attentats planifiés et menés par des djihadistes infiltrés depuis la Somalie ou le Yémen, les Shebab ayant par exemple appelé à frapper les intérêts français et américains à Djibouti peu de temps avant la dernière élection présidentielle, en avril 2021. La diffusion d'armes après le conflit civil éthiopien fait peser une autre menace.
Dans ce contexte, cette clause de sécurité non-automatique est, pour Djibouti, un élément essentiel de notre partenariat. Elle suppose que la France maintienne un effort militaire important pour l'honorer, que ce soit en termes de personnels ou de matériels.
Un des aspects importants de cette clause de sécurité est la mention selon laquelle : « La Partie française participe avec la Partie djiboutienne à la police de l'espace aérien djiboutien et à la coordination du trafic aérien militaire selon des modalités précisées par voie d'accords ou d'arrangements particuliers. ». Ceci, avec l'ajout de la notion de « coordination du trafic aérien militaire » qui ne figurait pas dans le précédent traité, constitue une prérogative importante, qui traduit l'entente profonde entre les deux pays. Enfin, l'article 9 prévoit la création d'un nouveau dispositif d'alerte permanent sur les éventuelles menaces à l'encontre de Djibouti, fondé sur un document régulièrement actualisé.