CHAPITRE II - LE BILAN ÉNERGÉTIQUE FRANÇAIS
I. LA FRANCE DE L'ÉNERGIE EN 1995
A. UNE LÉGÈRE PROGRESSION DE LA PRODUCTION NATIONALE D'ÉNERGIE
                                            
                                            •  La production nationale d'énergie primaire
a légèrement progressé en 1995, à 116,2
Mtep
                                            
                                                (
                                                
                                                (
                                                
                                                    *
                                                )7)
                                            
                                            , contre 114,0
Mtep en 1994, soit +1,9 %. Elle se répartit en charbon (5,5 Mtep,
soit 4,7 %), pétrole (3,1 Mtep, soit 2,7 %), gaz (2,7 Mtep,
soit 2,3 %) énergies renouvelables (4,2 Mtep, soit 3,6 %) et
surtout électricité primaire : hydraulique (17 Mtep, soit
14,6 %) et nucléaire (83,7 Mtep, soit 72 %).
                                        
                                            
                                            • Pour la troisième année
consécutive, plus de la moitié de l'énergie
consommée en France a été produite nationalement.
                                        
B. UNE STAGNATION DE LA CONSOMMATION
Connaissant une quasi-stagnation, la consommation totale d'énergie primaire s'est établie en 1995 à 229,3 Mtep, après correction climatique, comme en 1994.
                                            
                                            • Cette consommation d'énergie primaire se
répartit de la façon suivante :
                                        
- pétrole : 41,5%
- électricité : 37,5 %
-gaz : 13,2%
- charbon : 6,4 %
- énergies renouvelables : 1,8 %
                                            
                                            • Notons que le taux de disponibilité du parc
électronucléaire s'est établi à 81 % en 1995
(contre 81,2 % en 1994).
                                        
                                            
                                            • 83,6 % de la consommation d'énergie est
à usage énergétique, soit 191,6 Mtep, dont près de
la moitié est consacrée au résidentiel-tertiaire.
                                        
                                            
                                            •
                                            
                                                L'intensité
énergétique
                                                
                                                    (
                                                    
                                                    (
                                                    
                                                        *
                                                    )8)
                                                
                                                a diminué,
                                            
                                            en 1995, pour la
deuxième année consécutive. On peut cependant regretter
que cette évolution favorable ne soit pas liée à des
efforts en matière de maîtrise de l'énergie, mais
plutôt à un effet « d'économie d'échelle »
lié à la reprise, la croissance du PIB ayant été
supérieure à celle de la consommation d'énergie.
                                        
C. UNE ÉVOLUTION TRÈS POSITIVE DE LA FACTURE ÉNERGÉTIQUE ET DU TAUX D'INDÉPENDANCE ÉNERGÉTIQUE
                                            
                                                
                                                    
                                                    •
                                                
                                                La facture
énergétique
                                            
                                            -solde entre les importations et les
exportations de produits énergétiques- s'est élevée
à 58,9 milliards de francs en 1995,
                                            
                                                en baisse de
10,2 %
                                            
                                            par rapport à 1994. En 1985, la facture
énergétique atteignait 180,6 milliards de francs courants (236,7
milliards de francs de 1995), de sorte qu'en dix ans la facture
énergétique a été divisée par 4 en volume.
Elle ne représente plus que 0,93 % du PIB marchand, contre
6,11 % en 1981. Le total des importations de produits
énergétiques représente 6,9 % des importations
totales de 1995, contre 7,9 % en 1994.
                                        
Cette baisse a plusieurs origines :
- une diminution des importations de produits pétroliers : - 5,9 % en valeur pour l'ensemble brut et raffiné, - 3,1 % en quantité ;
- une forte hausse des exportations d'électricité : + 18,9 % en valeur, + 16,5 % en quantité ; cette hausse a effacé la baisse des exportations de produits pétroliers (- 8 % en valeur) ;
- la baisse des prix moyens en francs des énergies importées, résultant notamment du faible niveau du dollar (4,99 francs en moyenne en 1995, contre 5,55 francs en 1994).
                                            
                                            • Le
                                            
                                                taux d'indépendance
énergétique
                                            
                                            s'est, quant à lui, établi
à
                                            
                                                51,4 %
                                            
                                            en 1995, contre 51,2 % en 1994.
                                        
Rappelons que ce bon résultat, au regard du taux de 22,5 % affiché en 1973, résulte largement de la montée en charge du programme électro-nucléaire.
* (7) Mtep : millions de tonnes-équivalent- pétrole.
* (8) intensité énergétique : consommation d'énergie primaire, corrigée du climat, divisée par le PIB.