III. L'AIDE AUX ÉLÈVES ET AUX FAMILLES
L'aide aux élèves et aux familles a pour objet d'alléger le coût de la scolarité pour les familles et de permettre ainsi, une plus grande égalité dans l'accès à l'instruction. Elle est surtout importante dans le second degré.
A. L'AIDE DANS LE PREMIER DEGRE
En ce qui concerne le premier degré, les aides aux
familles apportées par l'Etat relèvent du régime des
exonérations de frais de pension
pour les élèves
accueillis dans les établissements régionaux d'enseignement
adapté (EREA) et dans les écoles régionales du premier
degré (ERPD).
Ces exonérations permettent à des familles très
démunies dont les enfants sont scolarisés dans ces
établissements d'être exonérées en partie ou en
totalité du paiement des frais de pension ou de demi-pension. Le nombre
de parts d'exonération est déterminé à partir du
quotient familial qui est fonction des ressources et des charges de famille.
Ce régime est une
aide indirecte aux familles
, une subvention
étant attribuée aux établissements pour compenser la
diminution des recettes liées aux exonérations de frais de
pension accordées.
B. L'AIDE DANS LE SECOND DEGRÉ
Les familles des élèves fréquentant les établissements du second degré, publics et privés, peuvent prétendre à diverses aides de l'Etat qui peuvent être directes ou indirectes.
1. Les aides directes
a) Bourses nationales d'études de lycée
Elles sont versées aux familles des
élèves scolarisés dans un lycée lorsque celles-ci
ne sont pas en état de prendre en charge tout ou partie des frais
d'études. Leur montant, calculé en fonction des ressources et des
charges de la famille, est exprimé en parts unitaire (252 francs la
part à la rentrée 1997 contre 246 en 1996).
Pour 1996-1997, les plafonds ont été augmentés de
1,4 % par rapport au barème en vigueur pour l'année scolaire
1995-1996. Les plafonds à retenir varient en fonction du nombre de
points de charge dont bénéficie chaque famille.
A titre indicatif, le barème établi pour 1997-1998 fixe ces
plafonds à :
- 55.560 francs pour dix points de charge (contre 54.660 francs à la
rentrée 1996), ce qui correspond par exemple à une famille ayant
deux enfants à charge et dont l'un des parents seulement est
salarié ;
- 105.564 francs pour 19 points de charge (contre 103.854 F en 1996), ce
qui correspond par exemple, à une famille ayant cinq enfants à
charge, dont l'un est scolarisé dans le second cycle, et dont l'un des
parents seulement est salarié.
L'évolution du montant des bourses ne peut être
appréciée en fonction de la seule variation du taux de la part
dans la mesure où des parts supplémentaires et des primes sont
accordées en fonction des enseignements choisis :
prime à la qualification
Son montant est de 2.811 francs. Elle est versée en 3 fois en
même temps que la bourse d'études. Elle concerne les
élèves boursiers de troisième année de CAP en
3 ans, de première et deuxième années de BEP, de
première et deuxième années de CAP en 2 ans.
prime d'équipement
D'un montant de 1.100 francs, elle est versée en une seule fois
avec le premier terme de la bourse d'études. Elle est destinée
aux élèves boursiers inscrits en première année de
certains groupes des spécialités de formations qui
préparent un CAP, un BEP, un baccalauréat technologique ou un
brevet de technicien.
·
prime d'entrée en classes de seconde, de première et
terminale
D'un montant de 1.400 francs, elle est versée en une seule fois
avec le premier terme de la bourse. En bénéficient les
élèves boursiers qui accèdent à la classe
concernée.
Pour 1997, les crédits des bourses nationales s'élevaient
à 3.044,37 millions de francs. Ils ont été
augmentés de 26 millions de francs (9,34 millions de francs en
année pleine et 16,66 millions de francs en tiers d'année)
afin de tenir compte de l'accroissement des effectifs d'élèves et
d'améliorer l'aide servie aux boursiers de lycée à compter
du 1
er
septembre 1997.
En ce qui concerne le projet de budget 1998, il est prévu :
une réduction des moyens d'intervention de 100 millions de francs ;
un abondement du fonds d'aide à la restauration scolaire de 250
millions de francs.
Depuis plusieurs années, les orientations du Gouvernement en
matière de bourses nationales d'études du second degré
sont les suivantes :
- réserver l'aide aux familles les plus modestes ayant des
difficultés à supporter les frais liés à la
scolarité ;
- permettre, à terme, à 100 % d'une classe d'âge,
d'atteindre un niveau de formation qualifiante.
b) Les fonds sociaux
Le
fonds social lycéen
a été
créé en 1991 dans le cadre du plan d'urgence pour les
lycées.
Le
fonds social collégien
a été créé
dans le cadre du nouveau contrat pour l'école et mis en place à
compter de la rentrée de septembre 1995 dans les établissements
publics, puis dans les établissements privés sous contrat
d'association.
Ces fonds sont destinés à faire face à des
situations
difficiles
que peuvent connaître certains élèves ou
leurs familles pour assumer les dépenses de scolarité ou de vie
scolaire. Ainsi, peuvent-ils recevoir une aide exceptionnelle, soit
financière, soit en nature, pour faire face à tout ou partie des
dépenses relatives aux frais d'internat, de demi-pension ou de transport
et de sorties scolaires, à l'achat de vêtements de travail, de
matériel professionnel ou de sport, de manuels ou de fournitures
scolaires...
Au niveau national, les crédits de ces deux fonds sont répartis
entre les académies en fonction des effectifs des élèves,
pondérés par un ensemble de critères sociaux.
Au niveau académique, il appartient au recteur de procéder
à la répartition des crédits qui lui sont
délégués entre les établissements publics de son
académie, en s'inspirant, s'il le juge utile, des critères
retenus au niveau national et en appréciant, selon l'implantation
géographique des établissements et les types d'enseignements
dispensés, quels sont les éléments spécifiques qui
le conduiraient à majorer la dotation de tel ou tel établissement
afin de mieux prendre en compte des situations sociales les plus difficiles.
L'instruction de la demande, dans le respect de l'anonymat de
l'élève et l'attribution de ce type d'aide aux familles
dépendent du chef d'établissement si l'élève est
scolarisé dans un établissement public et, conjointement, du chef
d'établissement et du recteur pour les élèves des
collèges de l'enseignement privé sous contrat.
Les crédits affectés au fonds social collégien ont
été portés de 150 millions de francs en 1996 à
180 millions de francs
en 1997 et en 1998.
En ce qui concerne le fonds social lycéen, les dotations
budgétaires ouvertes en 1996 et 1997 et celle prévue au projet de
loi de finances pour 1998 s'élèvent à
140 millions
de francs
.
En 1996, le taux de consommation par rapport aux crédits accordés
aux établissements a été de 89 % pour l'ensemble des
fonds sociaux.
Les crédits du fonds social lycéen destinés à aider
les lycéens dont la situation familiale est délicate, servent,
pour 48 % à acquitter des frais de demi-pension. Les aides à
la restauration accordées sur le fonds social collégien
représentent 76 % de l'ensemble des aides accordées.
c) Fonds social pour les cantines
Constatant que de nombreuses familles rencontrent des
difficultés financières pour assurer le paiement de la cantine de
leurs enfants dans les collèges et les lycées, le Gouvernement a
décidé la création d'un fonds social pour les cantines
doté pour 1998 de
250 millions de francs
.
Ce fonds est réparti entre les établissements publics du second
degré en fonction de la situation sociale des élèves
accueillis dans ces établissements.
La circulaire, qui définit les modalités et les conditions de
gestion de ce fonds vient d'être diffusée auprès des
recteurs. Les crédits du fonds considéré ont
été mis à la disposition de ces derniers, qui doivent les
répartir rapidement entre les lycées de leur académie et
les départements ; les inspecteurs d'académie, directeurs
des services départementaux de l'éducation nationale, sont
chargés de répartir les crédits de l'enveloppe
départementale entre les collèges.
Votre commission des finances se félicite de la création de ce
fonds et préconise l'extension de son bénéfice aux
écoles préélémentaires et
élémentaires.
d) Les autres aides directes.
Elles ne sont pas versées par le ministère de l'éducation nationale. Ce sont les allocations familiales, l'allocation de rentrée scolaire et l'aide à la scolarité servies par les organismes débiteurs des prestations familiales (caisses d'allocations familiales...). Il peut s'agir, accessoirement, de bourses départementales versées par certains conseils généraux.
2. Les aides indirectes
a) Manuels scolaires
S'agissant du premier degré, les dépenses
relatives à l'acquisition des manuels scolaires sont traditionnellement
prises en charge par les communes.
Depuis 1977, l'Etat prend en charge le prêt gratuit des manuels scolaires
aux élèves des établissements du premier cycle du second
degré
7(
*
)
(acquisition et renouvellement des collections). La gratuité a
été étendue depuis la rentrée 1990 aux
élèves de troisième et quatrième technologiques des
lycées professionnels.
Aucune disposition n'existe pour l'achat des manuels de lycée car, sauf
exception, les élèves de second cycle ne sont plus soumis
à l'obligation scolaire. Cependant, dans les lycées
professionnels, un fonds documentaire est mis à la disposition des
élèves. En outre, la gratuité a été
étendue depuis la rentrée 1990 aux élèves de
troisième et de quatrième technologiques des lycées
professionnels.
Un crédit de 317,13 millions de francs était inscrit au
budget 1997 afin de pourvoir :
· au renouvellement des livres de classe de sixième pour assurer
la mise en oeuvre des nouveaux programmes découlant de la
rénovation du collège ;
· à l'achat et à la maintenance de manuels scolaires dans
les collèges pour les autres classes ;
· à l'achat et à la maintenance des manuels scolaires pour
l'ensemble des élèves des classes de 4ème et 3ème
technologiques des lycées professionnels ;
· à l'achat d'ouvrages pédagogiques à usage
collectif dans le s lycées professionnels.
A la rentrée scolaire 1997-1998, les nouveaux programmes sont
entrés en application pour les classes de cinquième. En
1998-1999, ce sont les manuels des classes de quatrième qu'il faudra
renouveler et en 1999-2000, ceux de la classe de troisième.
Les crédits inscrits dans le projet du budget 1998 sont accrus de 30,5
millions de francs pour permettre le renouvellement des manuels de
quatrième à la rentrée 1998 et assurer l'introduction du
manuel de physique-chimie en cinquième. En outre, 20 millions de francs
sont réservés à l'achat de livres pour les écoles
afin de développer le goût des jeunes élèves pour la
lecture. La dotation totale du chapitre 36-71 au titre des manuels scolaire
s'élève ainsi à 347,64 millions de francs, en hausse de
9,7 % par rapport à 1997.
Le graphique ci-après illustre l'évolution des crédits
d'achat des manuels scolaires de 1987 à 1998.
Enfin, en application du principe de parité, 7,4 millions de francs
supplémentaires sont inscrits au chapitre 43-02 (contribution de l'Etat
au fonctionnement des établissements d'enseignement privé sous
contrat), portant la dotation de ce chapitre au titre des manuels scolaires
à 66,7 millions de francs, c'est-à-dire le niveau atteint en 1994
et en 1995.
b) L'exonération des droits d'inscription à divers examens
Les élèves de collège
bénéficiaires de l'aide à la scolarité sont
exemptés du paiement des droits d'inscription aux examens du brevet
national des collèges et du certificat d'aptitude professionnelle.
Par ailleurs, les élèves bénéficiaires d'une bourse
nationale d'études de lycée sont exemptés du paiement des
droits d'inscription aux examens du certificat d'aptitude professionnelle, du
brevet d'études professionnelles, du brevet de technicien, du brevet
professionnel et du baccalauréat.
c) Les dépenses d'internat et de demi-pension
Outre la contribution des familles, l'Etat participe à
la rémunération des personnels d'internat à concurrence de
66 %.
Pour 1997, le chapitre 36-60 (participation de l'Etat aux dépenses de
rémunération des personnels d'internat et de demi-pension) est
doté de 1,95 milliards de francs, soit 4 milliards de francs de plus
qu'en 1996.
Les crédits d'internat et de demi-pension inscrits au projet de budget
pour 1997 s'élèvent à 3.595,09 millions de francs et
représentent près de 50 % de l'ensemble des aides
accordées par l'Etat. Ils sont consacrés principalement à
la rémunération des personnels d'internat et de demi-pension.
Au titre du projet de loi de finances pour 1997, il est prévu
d'accroître les
exonérations de frais de pension
au
bénéfice des familles dont un enfant est scolarisé en
école régionale du premier degré ou en lycée
d'enseignement adapté de 2 millions de francs.
Evolution des crédits d'aide aux familles et aux élèves
Nature des aides 1 |
Budget voté de 1997 |
Projet de budget 1998 |
Evolution
|
Internats et demi-pensions 2 |
3.485,79 |
3.520,65 |
+ 1 |
Bourses |
3.044,34 |
3.227,66 |
+ 6,03 |
Manuels scolaires |
317,13 |
347,63 |
+ 9,7 |
Transports scolaires (Ile-de-France et TOM 3 ) |
588,97 |
596,15 |
+ 1,22 |
TOTAL |
7.436,23 |
7.692,09 |
+ 3,44 |
1. Non compris diverses aides (ex : allocation de
scolarité)
2. Personnels de service et maîtres d'internat.
3. Achats de cars, prise en charge totale ou partielle des élèves
handicapés, des élèves de classe maternelle en zone rurale
(bourse de fréquentation scolaire).