II. FAIRE DE TOUS LES CITOYENS LES ACTEURS DE CETTE POLITIQUE

Les consommations domestiques sont estimées à 121 TWh. Sur ce total, 27 % des consommations seraient destinées au chauffage électrique et 53 % aux usages spécifiques (électroménager et éclairage).

Or, il faut déplorer une hausse sensible de ces consommations. La part de la consommation des appareils ménagers dans la facture électrique des ménages est ainsi passée de 10 % en 1973 à presque 40 % aujourd'hui .

Par ailleurs, en dix ans, la température moyenne des logements est passée de 19 à 21 degrés 86( * ) , soit une augmentation de la consommation de 14 % qui a annulé l'effet des économies d'énergie résultant des travaux d'isolation . De surcroît, les Français sont de moins en moins nombreux à effectuer de tels travaux 87( * ) . Il faut y voir les conséquences de la crise économique mais aussi le manque d'information et de motivation, ainsi que l'absence de caractère contraignant de la réglementation.

Dans un contexte d'abondance et de faibles prix, les consommateurs industriels ou particuliers ne sont en effet pas portés spontanément à rechercher les informations nécessaires pour prendre les décisions appropriées. Et pourtant, la panoplie de moyens pour maîtriser la consommation d'énergie existe : doubles vitrages, joints autour des portes, laine de verre dans les combles, changement ou réglage des chaudières, installation de régulateurs et de thermostats... Mais elle coûte cher (17 400 F pour la pose de doubles vitrages).

Il revient alors aux pouvoirs publics de faciliter l'identification des possibilités d'économie d'énergie et de rentabiliser des actions que les Français ne seraient spontanément pas amenés à réaliser.

On estime ainsi à 10 TWh le potentiel d'économies que les ménages pourraient réaliser à l'horizon 2010 grâce à l'isolation, à une gestion rationnelle des consommations et au recours à des matériels performants.

Il convient donc de poursuivre les actions engagées en matière d'information et de conseil . Par ailleurs, certains outils comme l'incitation fiscale, gagneraient en efficacité s'ils étaient spécifiquement ciblés sur les investissements individuels destinés à économiser l'énergie.

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